Les vacances d’été se terminent

Et voilà… Aujourd’hui, nous reprenons l’avion pour rentrer à Shanghai. Tout le monde est impatient de rentrer à la maison et de retrouver Papa Lou que nous n’avons pas vu depuis plus de cinq semaines.

Chaque année, c’est la même chose. A la fin, des vacances les enfants deviennent plus difficiles: leur Papa leur manque, ils manquent de sommeil (les siestes et les grasses matinée, c’est surfait quand il y a tant de chose à voir et à faire), ils en ont assez de devoir prendre la voiture à chaque sortie, ne veulent plus rentrer dans leur siège auto, ne s’alimentent quasiment plus (rapport à l’absence du papa, ça on l’a bien compris…) et bizarrement les deux ont quasiment le même comportement.

Chaque année, je me dis donc qu’il est temps de rentrer, de retrouver Papa Lou et de retourner à notre routine. Et je trouve que c’est une bonne chose. Ca veut dire que nous avons bien profiter de ce dont nous avions à profiter  en France, que nous avons tous fait le plein de moments en famille et que nous sommes prêts à repartir et à reprendre notre quotidien à l’autre bout du monde.

Aujourd’hui, je voyage seule avec les deux enfants. Je suis confiante. Je ne suis ni anxieuse, ni stressée. Les enfants ont l’habitude de voyager. Et globalement, ils sont toujours coopératif dans ces moments-là. L’important est de rester connecté à eux.

Nous partons donc pour l’aéroport. Nous avons deux avions à prendre: le premier jusqu’à Amsterdam et ensuite en route pour Shanghai. Nous arriverons à destination dans environ 19h. Et nous attendons avec impatience le moment où nous retrouverons Papa Lou…

On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures…

[Expatriation] Quatre ans à Shanghai

Cette année aura été bien particulière. Je l’avais prédit. Mais je la voyais comme une année pleine de nouvelles découvertes et en même temps moins zen que les précédentes grâce à / à cause de  mon nouvel emploi…

Finalement, cette année aura été l’année de nos premiers déboires en Chine. C’est l’année qui aura mis fin à la jolie lune de miel que nous vivions jusque là avec Shanghai. Et les mauvaises nouvelles ont continué à se cumuler depuis lors… 

En parallèle, la Chine est se referme sur elle-même. Elle cherche à se prémunir de l’arrivée de nouveaux expatriés en complexifiant drastiquement les conditions d’obtention d’un visa de travail, tout en essayant de surveiller plus et mieux ceux déjà sur place ou en les incitant à repartir… Ma dernière amie qui restait encore à Shanghai a quitté la ville en janvier dernier. Evidement, grâce à l’école de nouvelles amitiés se sont créés, mais un cycle s’est bel et bien refermé.

Rien de ce qui s’est passé au cours de cette année ne nous a fait remettre en cause notre vie ici dans ce pays, et pourtant, j’ai tendance à croire que les choses n’arrivent pas par hasard… Peut être serait-il temps de réfléchir à autre chose? Qui sait? Seul l’avenir nous le dira!

Mais cette année aura aussi été celle de:

Avec le recul, nous avons fait de belles choses durant cette année. Malheureusement, le choc émotionnel de la fin de l’année 2017 aura été un peu difficile à absorber.

Je nous souhaite beaucoup de douceur pour cette cinquième année d’expatriation à Shanghai. J’espère que nous arriverons à nouveau à prendre plus de vrais temps de qualité tous les quatre ensemble, maintenant que nous sommes moins absorbés par nos soucis.

Je le sais dores et déja, l’année scolaire va débuter de manière assez rude, entre le changement d’école de Little Miss Sunshine et le départ à l’école seul, sans sa maman ni sa soeur pour l’accompagner de Little Smiling Buddha. Mais comme je ne sais toujours pas si et comment je vais travailler, j’aurai tout le temps pour m’occuper d’eux et remplir autant que faire ce peut leur réservoir émotionnel le matin et le soir. J’ai envie également de reprendre du temps pour moi, de continuer sur notre lancée en nous octroyant régulièrement des moments de couple avec Papa Lou et de réorganiser notre appartement après notre déménagement avorté pour la ou les dernières années qu’ils nous restent à profiter de Shanghai. J’ai des projets plein la tête et j’espère bien trouver enfin la force de les concrétiser…

Une cinquième année qui débute pleine de doutes… mais qui nous offrira très certainement de très beaux moments!

Vacances d’été

Ce soir, nous quittons Shanghai pour l’été. L’école est finie. Nous allons pouvoir nous reposer et nous amuser pour deux mois en Alsace avec les grands-parents.

Les enfants me demandent chaque jour quand nous rêverons la famille depuis au moins deux semaines. Ces vacances d’été sont toujours attendus avec une grande impatience!

Cette année, nous avons la chance de rentrer en France à quatre. Papa Lou fait le voyage avec nous! Il ira travailler une semaine à Paris, avant d’être vraiment en vacances avec nous pour deux semaines. Nous avons prévu de partir un week-end en amoureux également. Ça va nous faire le plus grand bien.

Cet été sera calme et reposant, je le souhaite. Rien de particulier de prévu. Juste profiter de moments en famille et des joies des jeux en extérieur à la campagne.

J’espère avoir le temps de vous préparer tous les articles qui manquent sur nos différents voyages (Kyushu, le Kansai, le Sud du Yunnan, Angkor,…) et de vous faire profiter de tous les activités créatives que j’ai prévu de faire cet été avec les enfants.

Je rentrerai à Shanghai vers le 20 août, seule avec les deux enfants. Papa Lou nous attendra alors avec impatience.

Et vous, quoi de prévu cet été?

Changements de plan

Ceux qui nous suivent régulièrement sur Instagram le savent déja, mais Little Miss Sunshine doit changer d’école pour son entrée au CE1. L’école maternelle internationale dans laquelle elle allait jusqu’à maintenant permet de faire le cursus de la maternelle au CP. Nous nous étions penché sur la question dès la rentrée dernière afin d’avoir une place dans l’école que nous souhaitions la voir intégrer. Il n’y a actuellement que deux écoles pour les enfants souhaitant apprendre le Français sur Shanghai, le Lycée français et une autre école située au sein d’une école chinoise et homologuée auprès de l’AEFE.

En effet, nous n’avions pas envie de la voir partir pour le Lycée français pour plusieurs raisons: 

  • Les campus du lycée français sont situés à au moins à 45 minutes de notre domicile et elle devrait continuer à prendre le bus quotidiennement.
  • Le lycée français ne propose que quelques heures de Chinois dans son cursus, alors que Little Miss Sunshine a fait l’équivalent du CP chinois et commence déja à lire et à écrire dans cette langue.
  • Le lycée français m’apparait comme une énorme machine administrative dont rien ne sort (et c’est le retour que nous en avons eu de beaucoup de parents à Shanghai) et Little Miss Sunshine m’apparait encore bien petite pour vivre sa propre vie à l’autre bout de la ville sur un énorme campus qui mélange aussi bien les CP que les Terminales, ou presque.

Nous avions donc choisi de la mettre dans l’autre école. Cette école française est ouverte depuis de nombreuses années au coeur même de la concession française. Nous l’avons choisi pour plusieurs raisons:

  • sa situation en plein centre de Shanghai.
  • la taille humaine de son campus, surtout de la partie française.
  • la possibilité pour Little Miss Sunshine d’avoir des heures de Chinois supplémentaires et notamment de continuer à pratiquer le Chinois dans certains cours (art, musique, voir mathématiques en fonction des sections) et de rester dans un univers mi-chinois/mi-français dans lequel elle évolue depuis son entrée en maternelle.

Le seul point négatif, cette école ne propose pas de service de bus et nous avions donc fait le choix de déménager, de nous rapprocher de cette nouvelle école. Little Smiling Buddha continuant dans l’école actuelle, il avait également l’assurance d’avoir un arrêt de bus à proximité. Et en janvier, nous avons eu la confirmation de son inscription dans cette école. Nous avons décidé d’attendre le début du mois d’avril pour entreprendre nos recherches d’appartement, pour déménager au plus tard à la fin juin.

Mais…

Début avril, nous avons reçu un message de la maman d’une de mes élèves dont la grande soeur était déja au CP dans cette école et qui savait que Little Miss Sunshine y était également inscrite, nous disant que cette école fermait. On a été un peu abassourdi par la nouvelle. On ne s’y attendait vraiment pas du tout. On a d’abord cru a une rumeur non fondée. On a cherché à se renseigner par divers moyens. Jusqu’au lendemain, quand la nouvelle est tombée officiellement, nous avons reçu le mail officiel. L’école allait encore restée ouverte pour une année scolaire, donc jusqu’en juin 2019, avant de fermer définitivement. Les enfants et les enseignants seraient alors absorbés par le nouveau campus du Lycée français.

Sauf que tous nos plans s’écroulaient. Si nous déménagions, ce ne serait que pour un an. Nous aimons énormément notre appartement et notre quartier actuel, donc c’est déja à contre-coeur que nous les quittions, mais savoir qu’un an plus tard on devrait certainement encore déménager ne nous arrangeait pas du tout. J’ai été très déçu par ce changement d’école. Ce n’est pas du tout ce que j’espérais pour Little Miss Sunshine, mais nous n’avons pas le choix. Une fois le coup encaissé, il a fallu penser à la suite.

Nous avons donc contacter le Lycée français, pour savoir si il leur restait de la place pour Little Miss Sunshine au CE1. Nous sommes allés visiter un des deux campus du lycée français, sachant que pour l’un des deux campus, nous avons un arrêt de bus en bas de notre résidence. Nous avons procédé à son inscription et attendu longtemps avant d’avoir la réponse et le campus sur lequel elle allait finalement être. La réponse est tombée il y a une quinzaine de jours: elle ira sur le campus le plus éloignée de la maison, dont nous ne connaissons pas encore les arrêts de bus. De plus, ce campus fermera en juin 2019 et tout le campus sera transféré dans un autre endroit, plus au nord de Shanghai. Encore une grosse déception.

En parallèle, nous avons eu confirmation que nous allions encore pouvoir rester à Shanghai au moins deux ans. Nous déménagerons donc peut être l’année prochaine pour nous rapprocher du nouveau campus du lycée français et de l’école de Little Smiling Buddha.

Malheureusement, ce n’en est pas fini des changements de programme… Un peu en parallèle de toutes ces histoires d’école, il a fallu discuter de mon renouvellement de contrat à l’école également. Et là encore, tout ne s’est pas passé comme je l’espérais. Dans ma tête, je me voyais bien continuer avec un petit groupe de TPS l’an prochain, toujours en mi-temps car je ne veux pas pas travailler plus, mon but premier étant d’avoir du temps pour mes enfants. Mais… les frais de scolarité augmentant d’année en année, les TPS sont de moins en moins nombreux inscrits et l’école ne pouvait pas se permettre d’ouvrir une classe pour 4 ou 5 élèves, ce que je comprends tout à fait. On m’a donc proposé de prendre une classe double, une classe de TPS/PS d’une quinzaine d’enfants. Le problème étant que cela me ferait travailler à temps complet de 8h à 17h environ tous les jours de la semaine. Ce qui n’est pas du tout mon but. Comme je le disais déja plus haut, ma priorité reste avant tout de profiter de mes enfants. J’ai donc refusé ce poste.

Refuser ce poste a été difficile pour moi. Même si je sais pourquoi je le refuse et que je suis sûre de mon choix. Maintenant que la fin de l’année approche, je sais que mes P’tits Loups vont me manquer. Et je suis vraiment triste de ne pas avoir une nouvelle classe à moi l’année prochaine. Mais encore une fois, il faut avancer. Alors j’espère que de nouvelles portes vont s’ouvrir. Cette année ou l’année suivante.

Un autre poste au sein de la même école est d’ailleurs en discussion. Un poste créé pour moi, sur mesure. Un poste qui me permettrait de ne faire qu’un mi-temps. Un poste qui me permettrait de continuer à travailler avec les enfants. Je pourrai aider les différentes classes sur des ateliers et activités particulières. Je pourrai aussi aider certaines classes à travailler en petit groupe en divisant la classe en deux le temps d’une activité spécifique. Mais rien n’est moins sûr. Rien n’est encore défini. Je n’aurai l’information qu’à la fin juin.

Et même si cette opportunité ne devait pas aboutir, j’ai d’autres projets en tête… 

Il n’empêche que nous rêvons d’un peu de calme dans nos vies, d’un peu de planification à quelques mois à l’avance, histoire de voir venir les choses. Ces derniers mois ont été éprouvant

Nos coups durs de fin d’année

Si vous nous suivez régulièrement sur Instagram, vous le savez déja, mais ces derniers temps, notamment depuis le mois d’octobre dernier, nous avons dû faire face à plusieurs coups durs qui ont mis fin à la lune de miel que nous vivions jusqu’à présent avec la Chine. Pas de quoi remettre en question notre vie ici, mais tout de même un gros coup au moral. J’ai mis du temp à rédiger cet article. J’ai mis du temps à digérer ces deux histoires. Mais j’ai envie de revenir dessus, pour me souvenir de l’essentiel de cette aventure dans quelques années, mais aussi pour vous prévenir, si vous voulez venir vivre en Chine, c’est un risque que vous courrez aussi et très peu d’expats sont protégés par une assurance civile internationale…

Tout a commencé la vieille du dernier jour du mois d’octobre. C’était un lundi. Je préparais alors la Fête de l’automne avec mes collègues. Nous étions resté tard ce soir-là pour tout préparer après le départ des enfants, afin qu’ils découvrent l’école complètement décorée le lendemain. Ayi devait rester plus tard, donner à manger aux enfants si nécessaire et Papa Lou devait rentrer aussi tôt que possible pour prendre son relai. Compte tenu de l’avancée des préparatifs, je pensais rentrer vers 20h-20h30.

Vers 19h, j’ai reçu un coup de fil de Papa Lou. Sans vraiment m’expliquer grand chose, il me dit qu’il a eu un accident de vélo, que la police l’emmène au commissariat et qu’il a besoin qu’on lui ramène son passeport aussi vite que possible. Sur le coup, j’étais plutôt paniquée, jusqu’à ce que je comprenne qu’il n’avait rien, qu’il allait bien, mais que quelqu’un devait venir le rejoindre avec ses papiers. Je préviens la directrice chinoise de l’école. Elle me donne son numéro de téléphone, au cas où nous avons besoin de quelqu’un pour traduire. Je la remercie et me dépêche de contacter Ayi pour la prévenir qu’elle doit rester plus tard, qu’elle doit faire manger les enfants et s’en occuper jusqu’à notre retour. Je me dépêche de rentrer chez moi en vélo pour récupérer le passport de Papa Lou. Quand je rentre, les enfants sont en pleurs, ils ne veulent pas que je reparte, ils ont bien compris que quelque chose ne va pas, mais Ayi ne leur à rien dit. Je leur explique que Papa a eu un accident, qu’il va bien mais que je dois le rejoindre au plus vite au commissariat pour l’aider. Little Miss Sunshine comprend. Little Smiling Buddha pleure toujours quand je repars.

Entre temps, Papa Lou m’a envoyé l’adresse du commissariat où il est retenu, je saute donc dans un taxi et essaie tant bien que mal de me faire comprendre, stressée comme je suis. J’arrive au commissariat une grosse heure et demi après le premier appel de Papa Lou. Je donne son passeport à l’officier en charge du dossier. Il s’étonne en Chinois que je sois étrangère, se demande à haute voix, sans s’adresser à moi, si je comprends le Chinois. Je lui réponds tac-o-tac que je comprends le Chinois. Papa Lou a l’air dépité et bien silencieux, assis sur une chaise dans un coin.

Entre ce que j’apprend de Papa Lou et de l’officier, il y a eu un accrochage entre Papa Lou en vélo et une vieille dame qui traversait la route et qui est brusquement revenu sur ses pas. Personne n’a demandé la version de Papa Lou. La vieille dame a été emmené à l’hôpital pour un examen plus complet, apparemment elle aurait le bras cassé. Nous devons attendre les résultats. Et puis il y a des papiers à signer, l’officier commence à nous parler dans son jargon, refuse de parler anglais et se plaint que nous, étrangers, ne parlons pas assez bien Chinois pour régler seuls ce problème. En fait, il cherche simplement un Chinois pour se porter garant de nous, quelqu’un sur qui taper si finalement tout se termine mal… Pour la petite histoire, on demandera toujours à un Chinois de se porter garant pour un étranger pour n’importe quelle démarche officielle.

Nous choisissons donc de jouer la carte de la sureté et de mettre un Chinois en face d’un Chinois pour faire avancer le problème. J’appelle ma directrice qui va faire office de traductrice pour la suite des négociations. Nous apprenons alors que la vieille dame à 90 ans, qu’elle s’est fracturée l’avant bras en tombant, qu’elle sera gardé une nuit à l’hôpital en observation. Les médecins préconisent d’attendre quelques jours, voir comment évolue la blessure, avant de l’opérer. C’est là que je panique vraiment. Opérer une dame de 90 ans? La mettre sous anesthésie générale? Pour nous accuser ensuite d’avoir provoquer sa mort alors qu’elle n’a qu’un bras cassé? Je trouve tout ça complètement dingue! On nous annonce que nous n’avons pas le droit de quitter la Chine tant qu’un accord financier n’a pas été trouvé avec la famille, mais qu’on nous laisse rentrer chez nous si Papa Lou revient le lendemain pour discuter le côté financier avec la famille en question au commissariat.

Nous rentrons totalement lessivé et angoissé. Nous n’avons pas beaucoup échangé ce soir-là. Nous sommes tous les deux sous le choc. Mais heureux de retrouver nos enfants et d’avoir pu rentrer chez nous.

Le lendemain, Papa Lou est retourné au commissariat avec une de ses RH qui a pris le relai sur le dossier. Son employeur lui a promis de l’aide, c’est compris dans notre « pack » d’expat puisque c’est arrivé sur le chemin entre le travail et la maison . Au commissariat, ils ont rencontré la famille. La vieille dame est rentrée chez elle. C’est un bon point pour nous. La famille explique qu’elle ne connaît pas encore le montant des soins et qu’ils veulent attendre la semaine suivante et le retour à l’hôpital pour un examen de contrôle que les médecins fixent la facture. Nous soufflons un peu.

Le même jour, c’est la fête de l’automne à l’école. Tous les enfants vont pouvoir en profiter. Nous accueillons également les parents de trois classes, les TPS et deux classes de TWO’s à cette occasion, lesquels vont participer aux différentes activités avec leurs enfants. J’accueille donc les parents des enfants de ma classe pour la matinée. Il y a des parents, des grands-parents et même des Ayis qui sont venus. A un moment de la matinée, nous allons préparé des cookies. Sans réfléchir, j’enlève mes bagues (fiançailles, alliance et bague reçue à la naissance de Little Miss Sunshine) avant de mettre les mains dans la pâte. C’est quelque chose que je fais toujours par réflexe à la maison. Je me souviens m’être dit que je n’avais pas de poche ce jour-là (c’est là que je les mettais quand je cuisinais à l’école) et j’ai donc accroché mes bagues en hauteur à une sorte de porte-manteau en me disant que je les récupérerais dans quelques minutes. Mais je ne me suis absolument pas rendu compte de ce que j’étais en train de faire.

Malheureusement, les minutes ont passé, nous sommes sortis de la cuisine et prise dans mes conversations avec les enfants et les parents, j’ai oublié mes bagues. Quelques trente minutes plus tard, alors que les parents ont quitté l’école, je me rends compte de mon oubli. Je suis retournée dans la cuisine en vitesse pour récupérer mes bagues. Elles n’étaient plus là. Je ne me suis pas inquiétée, je me suis dit que quelqu’un les avait trouvées et mises en sécurité. Je suis allée voir la directrice. Elle n’avait rien reçu. Et puis de fil en aiguille, nous avons fini par faire le tour de toute l’école à demander si quelqu’un les avait vu, à les chercher dans la cuisine, dans les poubelles, derrière les meubles…

Ce n’est qu’une bonne demi-heure plus tard que je me suis vraiment écroulée en comprenant ce qui venait d’arriver: je me suis fait voler toutes mes bagues. Ces bagues auxquelles je tenais tant, pour la valeur sentimentale que j’y attachais… J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je m’en suis voulu, tellement. Quand j’ai fini par reprendre mon souffle, j’ai appelé Papa Lou en pleurant pour lui expliquer la situation.

Nous avons vérifié la vidéo-surveillance de l’école. Evidement, il n’y avait pas de vidéo surveillance dans la cuisine. Nous n’avons rien trouvé. Nous avons vérifié les photos réalisées au cours de la matinée. Il y en avait plusieurs où on voyait toujours les bagues. Il y en avait quelques unes plus suspectes qui ont été fournit à la police, mais qui ne voulaient peut être rien dire. On y voyait l’ayi d’une enfant d’une classe de TWO’s regarder dans la direction des bagues, se diriger vers l’endroit, puis se baisser vers son sac avant de sortir de la pièce. Nous avons pu la suivre sur les caméras de surveillance, elle a directement quitté l’école.

La police a été appelée, elle est venu sur place pour voir ce qui s’était passé. Ils ont voulu fermer l’école et vérifier tous les sacs de tout le personnel, mais je n’avais pas le coeur à accepter que l’on soupçonne mes collègues alors que nous avions un doute sur quelqu’un qui avait déja quitté l’établissement… J’ai décidé de porter plainte. J’ai dû insister, la police voulait que j’attende quelques jours au cas où on les retrouve par miracle. Après une nouvelle discussion téléphonique avec Papa Lou, il s’avère que nous avions assuré mes bagues avant notre départ de France. Il nous fallait donc un dépôt de plainte le jour même pour lancer les démarches auprès de l’assurance.

Je suis partie au commissariat, la deuxième fois en deux jours, avec ma directrice. On m’a demandé des photos de mes bagues, ce que je n’avais pas. Mais Papa Lou m’avait envoyé les factures des trois bagues sur mon téléphone, ainsi que leur descriptif et notamment les numéros des diamants présents sur la bagues de fiançailles. J’ai dû batailler pour qu’ils notent un descriptif des bagues sur le dépôt de plainte. Ils n’ont finalement pas voulu que je signe mon dépôt de plainte le jour même. Ils m’ont demandé de revenir le sur-lendemain.

Deuxième nuit sans sommeil. Et il y en a eu plusieurs encore jusqu’à ce que toutes ces histoires se règlent… J’ai aussi perdu ma voix pendant une semaine complète sous l’effet du choc émotionnel…

Finalement, ce n’est que le lundi suivant que j’ai été autorisé à venir signer mon dépôt de plainte. Et encore, j’ai dû m’énerver avec ma directrice pour qu’elle insiste et qu’ils ne changent pas encore une fois mon rendez-vous. J’ai demandé à ajouter certains détails sur le dépôt de plainte avant de le signer. Je parlais en Chinois à l’officier qui ne répondait qu’à ma directrice et jamais à moi, ou alors en riant – genre, mais qu’est-ce qu’elle me veut elle… Il a fini par conclure que de toute façon de l’or en Chine allait être immédiatement fondue et que seule la bague de fiançailles en platine pourrait un temps leur poser plus de problème à faire fondre… Je suis sortie lessivée de cette histoire. Je me suis sentie tellement insignifiante et idiote, prise de haut parce que j’étais étrangère et que c’était plus facile pour l’officier de rire de l’incompréhension culturelle qui avait lieu plutôt que d’essayer de comprendre et de me rassurer. Une étrangère dans un pays dans lequel je vis depuis près de quatre ans. Je me suis sentie tellement mal, tellement seule, tellement à l’autre bout du monde…

J’ai été vraiment écoeurée de la Chine pour un temps assez long. Je n’avais plus envie de sortir, plus envie de me confronter aux Chinois. Les trajets en vélo quotidien jusqu’à l’école ou pour rentrer sont devenus une grande source de stress et de colère. Stress qu’il ne m’arrive aussi quelque chose, stress qu’il arrive autre chose à Papa Lou (le nombre de fois que j’ai guette la montre quand il rentrait et que je suspectait quelques minutes de retard parce qu’en fait il était passé récupérer un colis…), colère quand je les voyais rouler n’importe comment, traverser la route sans se soucier qu’un vélo ou une voiture arrive… Le week-end, nous nous enfermions chez nous pour ne plus en sortir, rester dans notre cocon et nous requinquer en remplissant tant bien que mal nos réservoirs affectifs.

Je tiens quand même à souligner que j’ai toujours eu le soutien d’Ayi à la maison, qui m’a à plusieurs reprises pris dans ses bras pendant que je pleurais et prenais tant bien que mal des nouvelles de l’avancement du dossier, et des collègues Chinois à l’école qui sont venus aux nouvelles et n’ont pas non plus hésité à me prendre dans leur bras l’une ou l’autre fois ou à timidement me taper dans le dos (le contact physique étant vraiment limité en tant que tel en Chine). Et que j’en voulais plutôt à la terre entière, enfin à la Chine entière, et puis à moi aussi, plutôt qu’aux Chinois en particulier.

La même semaine, nous devions avoir des nouvelles de la famille de l’accrochage. Nous n’en avons pas eu. Nous avons dû les re-contacter la semaine suivante, avec le stress de savoir ce qui avait pu les empêcher de nous re-contacter. Ils ne savaient toujours pas pour le montant des frais, mais avait décidé d’embaucher une Ayi à plein temps pour s’occuper de la vieille dame, à nos frais. La fracture était résorbée en une semaine (c’est possible ça?!? à 90 ans?!?), pas d’opération à prévoir, nous avons été soulagé. Ils nous re-contacteraient dans trois semaines, parce qu’ils étaient quatre enfants et que l’un d’entre eux était en déplacement à l’étranger jusqu’à cette date, pour fixer enfin le montant qu’ils nous demandent. Ce qui nous menait à mi-décembre. De fait, nos vacances à l’étranger pour les fêtes de Noël tombaient à l’eau. Nous n’aurions certainement pas l’autorisation de  sortir du territoire pour Noël. Heureusement, nous n’avions pas prévu de rentrer en France pour les fêtes de fin d’année, je pense que nous nous serions totalement écroulés dans ce cas. Nous nous rattachions au fait que Nonna et GrandPapa devaient venir nous rendre visite et qu’ils viendraient quoiqu’il arrive.

Fin novembre, nous avons eu la confirmation de l’assurance, que nous allions être remboursé de la valeur d’achat des bagues. J’ai été soulagée, même si finalement ça ne changeait rien du tout à ma perte. Je n’avais plus envie de porter des bagues. Je n’en ai toujours pas envie. L’important étant que j’ai ceux que j’aime autour de moi, s’accrocher à du matériel ne sert à rien… J’ai mis du temps à faire mon deuil. A ne plus chercher mes bagues autour de mes doigts instinctivement dix fois par jour, avant que mon cerveau ne me ramène à la triste réalité…

Mi-décembre, la famille ne nous a pas re-contacter. Par hasard, Papa Lou a découvert qu’il travaillait dans le même bâtiment qu’une des belles-filles de la vieille dame. Il a réussi à parler avec elle, sans personne autour. Elle a été très gentille, lui a assuré qu’ils allaient nous re-contacter, que la vieille dame n’avait pas de séquelles, qu’elle comprenait notre situation (il lui a dit que nous avions deux enfants qui avaient très envie de rentrer en France pour la fête la plus importante de l’année voir leurs grands-parents) et ferait tout pour accélérer le processus. Nous étions rassuré. Mais c’est encore nous qui avons dû les re-contacter. Ils ont pris un rendez-vous un lundi pour fixer la somme. L’entreprise de mon mari avait entre-temps pris un avocat pour nous aider dans nos démarches. Quant à notre assurance civile, elle avait refusé de nous fournir une aide sur place, alors même que cela faisait parti de notre contrat. Enfin, nous avions contacté le consulat français dès le début pour avoir un soutien et ils nous ont conseillé de ne faire appel à eux que dans le cas où l’histoire dégénérait…  

Le fameux lundi 18 décembre, la famille nous a finalement demandé 200 000 RMB soit près de 30 000 euros, sans autre alternative. La somme était clairement exorbitante et non justifiée. Nous avons refusé, mais nous n’avions d’autres choix que de trouver un accord financier avec eux si nous voulions pouvoir ressortir de Chine un jour. Ca a été une terrible douche froide. Je m’attendais à 5 000 / 6 000 euros, je m’étais psychologiquement préparé à 10 000 euros dans le pire des cas… Mais là! J’ai commencé à paniquer, à me dire que jamais nous ne pourrions rentrer en France pour le mois d’avril, que je louperai le mariage de mon frère à cause de cette histoire… Et puis nous avons repris le dessus sur la panique, la colère et l’incompréhension. Il fallait trouver une solution! 

Après réflexion, calculs, multiples mails et coups de téléphone à notre assurance et à celle de l’entreprise de Papa Lou, nous avons décidé de proposer 150 000 RMB soit près de 25 000 euros, la valeur maximale que notre assurance pouvait nous rembourser, avec l’assurance que l’assurance de l’entreprise de Papa Lou couvrirait l’excédent si nécessaire. Restait à rassembler cet argent en cash. Papa Lou avait passé une grande partie du mois à rapatrier notre argent de nos comptes en banque français à nos comptes chinois (avec les frais qui vont avec…), pour couvrir un maximum. Mais ce n’était pas suffisant. L’entreprise a décidé de nous aider en avançant l’argent à Papa Lou puis en échelonnant notre remboursement directement sur son salaire jusqu’en juin 2018.

Le lendemain, Papa Lou a donc repris contact avec eux, puis rendez-vous au commissariat pour signer les papiers. Nous n’y croyions pas. Il allait falloir qu’ils acceptent 50 000 RMB en moins que ce qu’ils demandaient… Il allait falloir que les quatre enfants signent ces papiers et acceptent. Clairement, il y en a un dans le lot qui nous a pris pour des pigeons et qui voulait s’acheter une nouvelle voiture sur le dos de sa mère…

Mais ils ont accepté, ils ont signé les papiers et l’officier de police a annoncé à Papa Lou que dès le lendemain notre interdiction de sortir du territoire serait levé. Nous étions le 20 décembre au soir. Nonna et GrandPapa venaient d’arriver à Shanghai pour fêter avec nous les fêtes de fin d’année. Papa Lou est rentré en disant qu’il allait sur le champ nous organiser une petite semaine de vacances au Japon, que cette sortie du territoire chinois était vitale pour nous…

Mais l’histoire n’était pas terminé. Début janvier, il a fallu se battre avec l’assurance pour avoir un remboursement complet. Comme ils étaient en tord, puisqu’ils nous avait refusé une aide sur le terrain alors que cela faisait parti de notre contrat, nous avons finalement eu de la chance et le remboursement a eu lieu début février. Le remboursement a eu lieu sur nos comptes français. Papa Lou a donc continué à rembourser son entreprise sur son compte chinois jusqu’à réussir à re-négocier ses remboursements après une prime. Finalement nous avons terminé les remboursements au mois d’avril. Nous avons donc eu six mois plein de soucis et de stress pour cet incident.

Je voulais vous raconter cette histoire, car après en avoir parlé autour de moi, nous sommes les seuls expats qui avaient pris une assurance civile internationale. Si nous n’en avions pas eu, nous aurions vraiment été en difficulté. Ca n’arrive pas qu’aux autres! J’avais évidement entendu ce genre d’histoires, de on-dit, de connaissance de connaissance, d’expats à qui le même genre de chose étaient arrivées. On m’avait dit: « Ne t’approches jamais d’un accident, au pire enfuis-toi si tu n’es pas coupable, au mieux appelle la police sans laisser de contact ». On m’avait dit: « Je connais quelqu’un qui a passé son permis à Shanghai et qui a vu un homme se jeter sous ses roues quelques jours à peine après avoir eu sa voiture, parce que c’était un étranger et qu’il pouvait payer ». On m’a raconté l’histoire d’une famille de cinq enfants qui venait d’arriver à Shanghai et qui quelques jours après leur arrivée se sont vu pris à parti dans le métro sous prétexte qu’un de leur enfant avait poussé quelqu’un, ils ont été retenu toute la nuit au commissariat et on dû débourser quelques 2 000 euros dans le vide.

Si vous choisissez de partir vivre en expat, pensez à votre assurance civile, à celle de vos enfants, à l’assurance de vos biens (qui ne vous appartiennent que tant que la douane le veux bien et qui ne sont à l’abri de rien…) et je ne parle même pas d’assurance santé! 

Cette histoire a été un vrai choc pour nous. Nous avons eu du mal à nous en remettre, émotionnellement parlant. Nous sommes encore fragile, et deux autres déconvenues, qui ont eu lieu ces derniers mois, ne nous ont pas aidé. Mais c’est une autre histoire…

Notre week-end de Pâques

Le week-end de Pâques a été plutôt chargé dans la famille Kangourou. Samedi après-midi, Little Miss Sunshine avait été invité, ainsi que toute la famille, comme c’est très souvent le cas ici, à la fête d’anniversaire d’une de ses copines. Nous y avons passé un bel après-midi ensoleillée.

Le lendemain, nous avons organisé une chasse aux œufs dans l’appartement avant le petit-déjeuner. C’est une tradition dans la famille Kangourou depuis que nous avons des enfants.

Pour l’occasion, j’avais préparé un lamala, dont vous retrouverez la recette là-bas.

Je me suis aussi essayée à la préparation de chocolats maison à partir de chocolat que nous avions reçu à Noël et depuis et que nous n’avions pas encore mangé. Je ne voulais rien racheté tant que nous n’avions pas terminé le reste. Alors j’ai préparé des pralinés à la ganache. Ils étaient très bon, mais très difficile a sortir de leur moule et surtout le chocolat que j’ai utilisé n’était pas très adapté. Pour un prochain essai, je prendrai vraiment du chocolat pâtissier.

Enfin, j’ai fait des sortes de roses des sables avec les restes de mon chocolat fondu. Elles m’ont servi à créer une sorte de nid autour de notre agneau pascal.

Nonna et GrandPapa nous avait envoyé un joli colis à cette occasion et nous y avons trouvé quelques petits chocolats à ajouter à notre table pour le plus grand plaisir de notre gourmandise.

Nos deux petits gourmands ont pris beaucoup de plaisir à chasser leurs oeufs…

Et à trouver de petits cadeaux disséminés aux quatre coin de notre salon…

Quelques livres et de jolis vêtements essentiellement.

La matinée s’est déroulée doucement, au rythme des jeux des enfants et de la préparation du repas de midi et du soir pour Papa Lou et moi.

Les enfants ont également pu jouer sur le balcon pour la première fois de la saison. Je leur ai donné des pipettes et de l’eau et ils ont pris beaucoup de plaisir à arroser les plantes…

Et puis dans l’après-midi, après la sieste, nous avions une deuxième fête d’anniversaire, une des petites copines de Little Smiling Buddha cette fois. Et nous avons passé un beau moment de partage entre parents dans un chouette espace, très bien aménagé, pour les enfants de 2 – 3 ans.

Nous sommes finalement rentrés assez tard dans la soirée. Heureusement, nous avions été prévoyant et nous avions déja préparé le dîner dans la matinée. Les enfants se sont couchés heureux et fatigués de leur jeux…

Notre week-end de Pâques aura été festif! 

[DIY] Les voeux chinois

Lors du Nouvel An Chinois, les portes de toutes les maisons chinoises se parent de belles phrases de caractères chinois, annonçant la venue du printemps, sur de belles bandes de papier rouge. On y trouve parfois également des illustrations représentant notamment l’animal de l’année ou un des quatre dieux protecteurs, que l’on retrouve aussi à l’entrée des temples.

L’année où nous sommes arrivés en Chine, c’est à l’école, lors de la fête du Nouvel An Chinois, qu’avec Little Miss Sunshine nous avions dû nous amuser à recopier une phrase toute faite au pinceau et à l’encre de Chine. Nous avons gardé ces bandes de papier depuis, que nous remettions chaque année sur notre porte.

Mais cette année, Little Miss Sunshine a vraiment appris à écrire Chinois. Papa Lou également se débrouille de mieux en mieux. Nous avons donc décidé de racheté des bandes de papier rouge vierge et d’y rédiger notre propre poème. C’est ensemble, sur la suggestion de Papa Lou que nous avons choisi un des jolis couplets de  Wang Xizhi.

Depuis quelques temps, Little Miss Sunshine prend vraiment beaucoup de plaisir à faire ses devoirs de Chinois, et est très fière de nous montrer chaque week-end les nouveaux caractères qu’elle sait lire et écrire.

Et je dois bien dire que Papa Lou et Little Miss Susnhine ont pris beaucoup de plaisir à écrire ensemble le couplet que nous avions choisit. Ils ont utilisé un pinceau chinois et une pierre à encrer.

Et quel fierté de l’avoir maintenant accroché à notre porte d’entrée pour souhaiter la bienvenue à tous! 

[DIY] Mangeoire facile pour les oiseaux

Voilà une activité que j’ai réalisé à la fois à l’école, avec ma classe de TPS, et à la maison, avec Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha. C’est une activité très simple à mettre en place et à réaliser. Les enfants à partir de 2 ans peuvent la réaliser en quasi-autonomie.

Pour fabriquer une mangeoire à oiseau, vous aurez besoin de:

  • un rouleau de papier toilette
  • un couteau en plastique/ à bout rond
  • un peu de beurre de cacahuète
  • des graines pour les oiseaux
  • un ciseau
  • un peu de fil

La première étape est, sans aucun doute, la préférée des enfants: tartiner du beurre de cacahuète sur le rouleau de papier toilette à l’aide d’un couteau et se régaler au passage 😉

Ensuite, il suffit de rouler le rouleau dans les graines pour les oiseaux et d’y accrocher un morceau de fil pour le mettre dans un arbre.

A 2 ans, mes TPS ont passé un long moment à tartiner – pas de manière très homogène c’est sûr, mais j’ai enlevé le gros du surplus juste avant de leur montrer comment on roule le rouleau dans les graines. Ensuite, ils ont aimé mettre le rouleau dans les graines. Il a alors fallu bien leur expliquer qu’on ne pouvait plus manger le beurre de cacahuète, que celui-ci était pour les oiseaux et que les graines n’étaient que pour les oiseaux. Ils ont relativement bien intégré le message. Enfin, je les ai aidé à enfiler le fil et à le fermer et les enfants sont allés eux-même accrocher leur mangeoire dans les arbres de la cour de récréation.

Little Miss Sunshine, 6 ans, a évidement été beaucoup plus autonome. Elle a vraiment apprécié de pouvoir tout faire par elle-même sans avoir à demander d’aide.

A l’école, nous avons réalisé cette activité un jour de neige, après voir jouer dans la neige. J’ai donc introduit l’activité en leur expliquant que la neige allait, en grande partie, cacher la nourriture des petits oiseaux et que nous allions leur fabriquer de quoi se nourrir durant ces jours exceptionnels à Shanghai. Que se soit à l’école ou à la maison, la fabrication de ses mangeoires a été l’occasion de parler des oiseaux, de leur alimentation, de leur cycle de vie. Little Miss Sunshine se souvenait très bien de sa construction d’une mangeoire pour les oiseaux en bois en France avec GrandPapa il y a deux ans.

Le but à la maison est de pouvoir observer des oiseaux de près. Ainsi en découlerait de nouvelles activités: dessin d’observation, recherche du nom de l’oiseau,… Mais pour l’instant, les oiseaux n’ont pas encore remarqué nos mangeoires…

Et vous, avez-vous déja construit une mangeoire pour observer les oiseaux? 

[Expatriation] Vivre dans une grande ville polluée

La pollution était une de mes principales craintes quand nous avons emménagé à Shanghai. Je vous en avais parlé dès le mois de mars avant notre départ, mais aussi peu de temps après notre arrivée alors que nous n’avions pas encore vécu de réels pics de pollution.

Alors il faut tout de même le dire, mais depuis que nous sommes arrivés à Shanghai, la situation ne fait que s’améliorer. Nous avons eu le dernier grand pic de pollution l’hiver où nous sommes arrivés: trois semaines à près de 500. Heureusement, c’était les vacances de Noël, nous les avons passé en France et nous n’avons eu à vivre que les quelques derniers jours de ce pic. Depuis, nous avons eu un pic à 500 durant deux jours en janvier dernier et sinon des pics à 250 maximum mais juste sur une journée de temps à autre.

Cet hiver, avec le froid, la pollution stagne au-dessus de Shanghai. Depuis début janvier les taux étaient assez élevés (régulièrement 180), mais depuis près d’une semaine la pollution est vraiment élevée, les taux sont montés à 280 et même la nuit rien n’a changé. Après trois jours au-delà de 250, je commence vraiment à en sentir les effets. 

Les effets de la pollution ne sont pas très agréable: je me sens fatiguée, las, je n’ai envie de rien, j’ai les membres lourds, j’ai mal à la tête, j’ai la tête qui tourne quand les taux sont vraiment élevés et que je dois faire un effort (escaliers, ménage, vélo) même avec un masque, je me sens nauséeuse. Dès que le taux baisse en-dessous de 100, je me sens tout de suite mieux. Le souci est vraiment qu’on ne connaît pas les effets de cette pollution à long terme, ou plutôt qu’on s’en doute compte tenu du taux de cancer respiratoire dans des pays comme la Chine…

Protéger les enfants est une de mes priorités. Quand j’étais encore maman au foyer, j’ai toujours gardé Little Miss Sunshine à la maison les jours de forte pollution. Chez nous, nous avons un purificateur dans chaque pièce qui tourne 24h/24 365 jours par an. Les jours de forte pollution, je les pousse au maximum pour abaisser les taux le plus rapidement possible en-dessous de 100 à l’intérieur de la maison. Le problème est que l’isolation en Chine est vraiment extrêmement mauvaise. On sent l’air qui passe partout au niveau des portes et des fenêtres et c’est partout pareil. Donc dès qu’une porte ou une fenêtre est mal fermée, les taux montent extrêmement rapidement et tardent à redescendre. Je me bats quotidiennement avec Ayi dans ces cas-là pour qu’elle n’ouvre pas les fenêtres, n’accroche pas mon linge à l’extérieur, ferme les portes le plus rapidement possible. Mais malheureusement les Chinois ne se soucient que peu de la pollution. Ils sont relativement défaitistes et pensent que c’est ainsi et qu’ils doivent vivre avec…

Chez nous, la routine est relativement bien réglée en cas de pollution. Nous avons un moniteur qui calcule en temps réel le taux de particules dans la pièce principale. Nous savons donc toujours exactement quel niveau de pollution nous atteignons à l’intérieur de la maison.

Nous allumons les purificateurs à fond, nous évitons au maximum les sorties et nous croisons les doigts pour que les taux baissent rapidement. Le souci étant que depuis septembre je travaille. Je ne peux donc plus simplement garder les enfants à la maison à surveiller les taux de pollution.

Personnellement, je suis obligée d’aller à l’école en vélo pour arriver à l’heure. Je suis donc contrainte de mettre un masque qui filtre les particules fines (ce qui n’est pas le cas de tous les masques) et de rouler dans la pollution et la circulation shanghaienne. J’ai choisi un masque de la marque vogmask, mais nous utilisons également régulièrement les masques avec filtres à particules jetables de 3M. Ces masques sont pour la plupart équipé d’un filtre à charbon et doivent être changé plus ou moins régulièrement en fonction des marques et des modèles. Je dois bien avouer que je n’aime pas porter ce type de masque. Je trouve qu’il est difficile de respirer à l’intérieur, puisque le masque va venir se plaquer contre le visage au moment de l’inspiration ce qui rend plus difficile le remplissage des poumons et se décoller légèrement au moment de l’expiration. Je suis très facilement en hyper-ventilation avec ce type de chose sur le nez…

J’ai les même types de masque pour les enfants. Et ils n’aiment pas les porter. Tout comme moi, je ne vais donc pas leur en vouloir. Et les enfants passent chaque matin et chaque soir 1h10 dans le bus scolaire au milieu de la circulation et donc de la pollution. Et rien n’est fait de la part de l’école dans le bus. Ils ont donc régulièrement un masque (qu’ils perdent ou ne portent pas ou abîment…) ce qui me semble totalement inefficace. Tant que la pollution n’atteint pas des sommets, j’essaie de ne pas trop y penser. Mais depuis quelques jours, ce n’est juste pas possible. J’ai donc apporté mes enfants en taxi (quinze minutes) pour leur éviter ce temps dans le bus. Et nous leur avons acheté un modèle de purificateur d’air portatif qui se porte autour du cou. Il s’agit d’un filtre à charbon et/ou un ionisateur suivant les marques qui va éliminer les particules fines aux alentours des voies respiratoires. J’imagine bien que ce n’est pas magique, mais j’espère que les effets sont assez importants pour au moins abaisser légèrement le taux de pollution. Nous avons acheté une marque chinoise, air angel. Nous attendons de voir si les enfants les portent vraiment et s’ils ne les abîment pas trop rapidement avant d’investir dans quelque chose de plus cher.

A l’école, les normes sont claires, mais parfois difficilement applicables avec le personnel chinois. Ils ne comprennent pas toujours l’intérêt de fermer une porte ou alors sont persuadés que quoi qu’il arrive l’air extérieur est toujours meilleur que l’air intérieur… Nous avons des purificateurs dans tous les salles qui sont allumés dès que la pollution est supérieure à 150. Quand la pollution est supérieure à 180, nous ne sortons plus à l’extérieur, nous avons un espace de jeu souterrain avec de nombreux purificateurs. Mais il n’empêche, les taux de pollution dû au va-et-vient du personnel entre l’intérieur et l’extérieur, à la mauvaise isolation voire à l’absence de portes ou de fenêtres dans certains espaces, demeurent trop élevés à mon sens. Et c’est quelque chose qui m’inquiète parce que j’ai réussi à protéger Little Miss Sunshine jusqu’à présent en la gardant systématiquement à la maison, mais que je ne pourrai pas faire pareil avec Little Smiling Buddha. Et c’est donc un réel combat que je vais essayer de mener de l’intérieur avec les parents d’élèves.

Si vous avez les mêmes problématiques, n’hésitez pas à me donner votre avis, vos idées! 

[Week-end] Team building dans les montagnes Anji

Mi-janvier, j’ai participé à mon premier week-end de team building avec tout le personnel de l’école. Tous les ans, l’école propose à son personnel, deux weeks-ends – l’un avant le Nouvel An Chinois, l’autre à ma fin de l’année scolaire – tout frais payé pour renforcer le lien des équipes et prendre du bon temps tous ensemble. Cette pratique est très courante dans les entreprises chinoises.

Cette année, le premier week-end a eu lieu à la mi-janvier dans les montagnes Anji, à trois heures de bus de Shanghai, et le but était d’apprendre à faire du ski et découvrir les sources chaudes chinoises. Tout le personnel de l’école a été convié: personnel de cuisine, l’équipe enseignante, personnel administratif, les ayis, les gardiens, l’infirmière,… Malheureusement tous n’ont pas pu se joindre à nous, mais nous étions tout de même une cinquantaine de personnes. Evidemment, il y avait beaucoup plus de Chinois que d’étrangers (cinq étrangères seulement pour être exact, les autres ayant d’autres obligations)

La semaine précédente, j’ai cru ne pas pouvoir me joindre à cette expérience. En effet les enfants ont tous les deux eu la grippe et ont été à la maison toute la semaine dans un état de fatigue impressionnant. Je n’avais pas trop espoir d’y réchapper alors que je dormais avec eux, que j’ai passé ma semaine à les câliner, et que ma gorge piquait dès jeudi. Mais… j’ai bouclé mon sac à dos vendredi soir, sans y croire encore. Et samedi matin, après un réveil à 5h45, un petit-déjeuner en solo dans la pénombre, j’ai quitté la maison sur la pointe des pieds à 6h45…

Arrivés devant l’école, un bus nous attendait. Nous avons attendu tout le monde et nous avons pris la route pour trois heures. Nous avons fait une pause pipi après 1h30 de route. Et puis nous nous sommes arrêté pour déjeuner un peu avant midi.

Je vous l’avais déja raconté là-bas, mais les voyages organisés en Chine sont particulier. Les guides adorent parler. Et c’est donc dans un flot constant de paroles que l’on voyage…

Après le déjeuner, nous nous sommes rendus dans la fameuse station de ski. La guide ne cessait de répéter qu’il y avait de la belle neige naturelle là-haut. Et pourtant, nous avions beau grimper la montagne avec le bus, pas la moindre trace de neige… mais de magnifiques paysages brumeux.

Arrivés à la station de ski, nous n’avons que pu constater que la neige ne risquait pas d’être naturelle… La guide a alors consenti à nous révéler (à nous les étarngers dubitatifs) qu’il n’avait effectivement pas neigé le jour précédent (et les autres jours auparavant non plus d’ailleurs, hein!)

J’avoue qu’à ce moment-là, je me suis demandé ce qui nous attendait. J’étais un peu déçue. Le programme avait l’air vraiment chouette, mais finalement à peine arrivé rien ne semblait correspondre…

Et puis au détour d’un chemin, dans un épais brouillard, nous avons découvert la piste de ski. Une petite piste (la moitié était fermée puisqu’il n’y avait pas de neige), avec deux tapis-roulants en guise de tire-fesses.

L’école nous offrait une heure de ski. A nous ensuite de compléter si nous voulions en faire plus. Mais après avoir observer de loin cette piste solitaire dévorée par le brouillard avec de la neige artificielle et une tonne de chinois qui, ne sachant absolument pas skier, tombaient les uns sur les autres au milieu de la piste, je me suis dit qu’une heure allait être largement suffisante.

Nous avons commandé nos chaussures de ski et nos skis et me voilà déja à chausser mes skis pour la deuxième fois de ma vie. En effet, je n’ai fait qu’une seule fois du ski dans ma vie (et encore c’est Papa Lou qui avait insisté pour m’initier à un sport qu’il apprécie beaucoup) et je n’ai jamais réussi à vraiment me déplacer, sans compter que j’avais une peur bleue des tire-fesses.

Première surprise: je ne suis pas tombée dans les premières minutes après avoir chaussé mes skis. J’arrive même à avancer doucement mais sûrement… Et puis j’ai vite remarqué que c’était pareil pour tous mes autres collègues, chinois ou étrangers, nous montions tous sur des skis pour la première fois ou presque.

Deuxième surprise: je me suis vite prise au jeu et j’ai suivi mes collègues sur l’espèce de tapis-roulant qui nous menait au milieu de la piste. Et là encore, je ne suis pas tombée.

Je suis montée sans encombre et j’ai même pris beaucoup de plaisir à descendre doucement en chasse-neige pour la première fois. Et puis de nombreuses fois encore, avec de plus en plus d’assurance. Quel plaisir! Finalement, nous avons oublié l’heure, nous nous sommes éclatés et nous avons largement dépassé l’heure initialement prévue.

Trosième surprise: j’ai passé un excellent après-midi à faire du ski et nous n’avons finalement payé que 60 yuans supplémentaires (moins de 10 euros) alors qu’on nous avait dit 4 yuans par minutes supplémentaires (ce qui n’est déja pas cher à la base!). Bref, une belle expérience!

Après le ski, il a été l’heure d’aller dîner. Le bus nous a conduit dans un restaurant au bord de l’eau.

Enfin, le bus nous a déposé à l’hôtel où nous allions passer la nuit et profiter des sources chaudes. L’hôtel était beau et grand (allez voir là-bas pour plus de photos). Il y avait de nombreux espaces de jeux pour les enfants, de nombreux bains, des piscines, … bref un vrai « resort », ce dont je n’ai pas du tout l’habitude…

Nous étions deux françaises dans l’équipe, nous avons donc eu le droit de nous partager cette jolie chambre…

Après nous être rapidement installée, nous sommes partis à la découverte des sources chaudes à la chinoise. Ayant l’habitude des bains chauds japonais ou coréen, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. La seule chose que je savais c’est que le maillot de bain est nécessaire dans les bains chinois.

Photo empruntée sur Ctrip.com

Il y avait une bonne vingtaine de petits bains qui peuvent accueillir maximum une dizaine de personnes. Les bains sont plus ou moins chauds (je dirai de 35° à 42°C) On se promène dans un joli parc, d’un bain à l’autre avec sa serviette et on se relaxe dans les bains. Les bains chinois sont mixtes. Le lieu était plutôt familial.

Au début tout s’est donc bien passé. Nous étions entre collègues à patauger dans l’eau chaude, à profiter de la nuit et des volutes de vapeur qui dansaient au-dessus de nos têtes. Et puis, un groupe de Chinois éméchés est passé près de notre bain, et un Chinois bien alcoolisé a décidé de nous rejoindre. Et iI n’a plus arrêté de nous suivre de bains en bains et de nous parler dans un mauvais chinois/ mauvais anglais tout en nous crachant la fumée de sa cigarette dessus… C’est assez déçus et passablement saoulés que nous sommes finalement sortis de l’eau peu avant la fermeture des bains (22h). Je n’ai donc de loin pas un avis aussi positif des sources chaudes chinoises que de leurs homologues japonaises, mais j’espère que je pourrai me faire un autre avis à une prochaine occasion.

Le lendemain matin, nous nous sommes régalés d’un grand buffet petit-déjeuner. Moi qui aime manger au petit-déjeuner, j’ai été servi. Sucré, salé, plat chinois ou western style, il y en avait pour tous les goûts.

Et puis nous avons quitté l’hôtel avec nos bagages pour reprendre la route. Une heure plus tard, nous arrivions dans un endroit où nous avons vraiment eu l’impression d’être seuls au monde (ce qui est rare en Chine!): le Zhejiang Grand Canyon Scenic Area. Nous avons eu de la chance, il ne pleuvait pas et finalement le brouillard a donné un aspect un peu magique et très poétique à notre promenade.

Je vous laisse savourer les photos.

Nous avons marché une bonne heure jusqu’à la cascade qui marque la source de la rivière HuangPu et puis nous avons fait demi-tour. Nous avons vraiment passé un très beau moment!

Et puis nous avons déjeuné avant de reprendre le bus pour un peu plus de quatre heures de route pour rentrer à Shanghai. Nous sommes arrivé assez tardivement – vers 18h – à l’école. Je me suis dépêchée de rentrer rejoindre Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha, qui pour la première fois de leur vie avaient passé un week-end sans moi, juste avec leur père. Mais  ils ont eu l’air d’apprécier!

J’ai beaucoup apprécié cette expérience! J’ai passé un bon week-end, le premier en 6 ans, seule et sans enfant. J’ai passé ma première nuit complète en plus de trois ans! Bref, j’ai vraiment pu souffler et ça m’a fait beaucoup de bien!