[Atelier] Le corps humain

Depuis que nous sommes de retour à Shanghai, Little Smiling Buddha a eu de nombreuses questions sur le fonctionnement de son corps. « Ca va où quand je mange? », « C’est quoi l’estomac? », « Il y a quoi dans mon ventre? », « Pourquoi on fait caca? ».

J’ai donc profité de cet intérêt pour mettre en place différents ateliers autour de ce sujet. Nous avons commencé par ressortir nos livres sur le corps humain.

Des livres pop-up pour commencer que Little Smiling Buddha apprécie beaucoup: Le corps de la collection Kididoc chez Nathan et Le corps humain de la collection Anim’Doc chez Tourbillon. Assez simple pour être compris dès deux ans et assez complet pour être utilisé jusqu’à 4 ans.

Nous avons également ce livre plus complet pour les plus grands, à partir de 5 ans je dirai, Le corps humain de la collection Mes années Pourquoi chez Milan.  Little Miss Sunshine aime également le feuilleter.

Les premières activités que nous avons réalisés ont été de nous intéresser aux puzzles Apprenons le corps humain de la marque Educa. Little Miss Sunshine adorait ces puzzles à l’âge de Little Smiling Buddha et c’est avec un grand bonheur que j’ai observer Little Smiling Buddha manipuler les puzzles et poser des tonnes de questions.

J’aime beaucoup ces puzzles. Il y en a quatre dans la boîte: le corps humain version garçon et version fille, qui sont très simple à réaliser et que Little Smiling Buddha réalise seul, le squelette et les organes.

Les puzzles du squelette et des organes sont plus compliqués. En règle générale, je les fais avec Little Smiling Buddha. Cela nous permet de parler de chaque os ou de chaque organe au fur et à mesure de la réalisation du puzzle. Il aime beaucoup également quand on s’amuse à situer les os ou les organes sur nos propres corps.

Nous avons fait ces puzzles plusieurs fois d’affilé avant qu’il ne s’en lasse. J’ai ensuite ressorti deux squelettes à monter que Little Miss Sunshine avait reçu lors de sa période de fascination pour le corps humain – elle avait d’ailleurs plus ou moins le même âge que Little Smiling Buddha actuellement. Le montage était encore un peu difficile pour Little Smiling Buddha, mais il a adoré les manipuler.

Nous avons ainsi pu observer que même s’ils n’ont pas tout à fait la même forme, nous retrouvons grosso modo les mêmes principaux os sur un humain et un animal (un dinosaure en l’occurence).

En parallèle, j’ai cherché de nouvelles activités sur Internet et  je suis tombée sur ce magnifique squelette réalisé par le site Montessori et Cie.  J’ai tout imprimé, découpé et plastifié et nous y avons passé un long moment.

Little Miss Sunshine nous a rejoint sur ces activités. J’ai également trouvé les cartes de nomenclature correspondante sur le blog Crapouillot Montessori et c’est donc Little Miss Sunshine qui lisait les noms des différents os et Little Smiling Buddha qui cherchait l’os correspondant en regardant la photo sur la carte de nomenclature. Moi, j’aidais juste à placer les différents os à leur place, surtout pour commencer, car ce n’est pas forcément évident.

Pour nous aider dans cette tâche, nous avons également ressorti la jolie encyclopédie illustrée Nathan que Nonna nous a donné et qui appartenait à Papa Lou. Nous avons pris beaucoup de plaisir à observer les différents os du squelette et à lire les quelques informations présentes sur la page.

Nous avons fait le montage de ce beau squelette plusieurs matinées d’affilé avant que Little Smiling Buddha ne montre des signes de lassitude.

Pour changer, j’ai proposé une activité de motricité fine à Little Smiling Buddha: créer un squelette en pâte à modeler auto-durcissante. Nous l’avons évidement réalisé à quatre mains, mais il y a pris énormément de plaisir. Après observation du squelette du corps humain à monter, il a réalisé par lui même: la colonne vertébrale, les bras et les jambes, ainsi que les omoplates. C’est moi qui ai assemblé le squelette et qui ai ajouté les parties manquantes. Quelle fierté dans ses yeux quand nous avons montré notre création à Little Miss Sunshine et Papa Lou le soir même!

J’ai alors sorti les organes correspondant au squelette que j’ai également trouvé sur le site Montessori et Cie.

Et je dois bien dire que j’ai dû l’aider! J’ai même pu réviser les organes moi-même! Nous avons passé un bon moment sur cette reconstitution. Et nous l’avons refait à plusieurs reprises, avec Little Miss Sunshine également.

Nous avons aussi révisé les parties du corps en Chinois grâce au livre Mon premier imagier français-chinois aux éditions Millepages. Little Smiling Buddha connaissait tout, mais il était fier de me dire chaque mot.

Nous avons également repris une chanson que Little Miss Sunshine avait appris en anglais à l’école: the skeleton dance que je vous laisse découvrir. Nous avons revu les paroles et joué à repérer les différents os sur la fiche trouvé sur SuperSimple. On s’est également amusé à refaire la petite chorégraphie qu’ils avaient appris à l’école et nous nous sommes vraiment bien amusés. Nous avons en parallèle vu ou revu quelques mots de vocabulaire en Anglais. Little Miss Sunshine a reçu une fiche avec le vocabulaire du squelette à replacer et Little Smiling Buddha a reçu celle du corps humain.

Comme la passion durait et que Little Smiling Buddha ne semblait pas se lasser, je suis partie à la recherche d’un squelette avec les organes à manipuler pour les enfants. J’ai trouvé ceux de Learning Ressources sur Amazon, mais impossible de les trouver en Chine. Par contre, j’ai trouvé une autre marque sur TaoBao: 4DMaster qui proposait un squelette avec les organes. Il était conseillé à partir de 8 ans et c’est vrai que c’est bien trop compliqué à faire monter par un enfant, même moi j’ai galéré.

Par contre, les enfants ont adoré manipuler le cerveau, les intestins, le crâne, la cage thoracique. Nous avons parlé de la forme des organes et des os, de la manière dont tout s’imbriquait à l’intérieur du corps. Les échanges ont été très riche grâce à ce nouveau squelette. Je l’ai ensuite déposé sur notre miroir 3D dans la salle de jeux et depuis nous l’observons souvent sous toutes les coutures.

J’ai proposé également deux activités plus ludiques à Little Smiling Buddha. La première a été une activité d’archéologie glacée, qui a toujours énormément de succès chez nous. J’ai mis les os du tyrannosaure dans un grand bol et j’ai rempli d’eau avec un peu de colorant pour donner un aspect boueux, puis j’ai mis le tout au congélateur.

Little Smiling Buddha a passé un long moment à essayer d’excaver ses os de dinosaure et à pris beaucoup de plaisir à essayer de le remonter avec mon aide.

J’ai également proposé une activité artistique: créer un squelette avec des pailles, sur lequel nous avons collé la tête des enfants. Pour cette activité, nous avons eu besoin de papier épais noir, de ciseaux, de pailles et de colle. Le fait de mettre leur photo les a beaucoup amusé.

Nous avons utilisé Le corps humain Autocollants Usborn pour nous remémorer les différents os et prendre exemple pour notre squelette. Nous avons également pris plaisir à feuilleter ce joli documentaire aux images vieillottes qui me plaisent énormément. Et nous avons parlé de muscles que nous n’avions pas encore abordé jusque-là.

Little Miss Sunshine a fait quelques activités de cet ouvrage ci-dessous qui donne quelques indications documentaires, mais regroupe surtout toutes sortes de jeux autour de ce thème.

En parallèle, nous avons regardé plusieurs documentaires sur le thème du squelette et du corps. Nous avons vu plusieurs Il était une fois La vie dont celui sur les os et le squelette. Nous avons également visionné quelques C’est pas sorcier sur le thème du corps. Les enfants apprécient beaucoup ces supports également.

Pour affiner notre étude du corps humain et des squelettes, nous sommes allés faire un tour au Muséum d’Histoire Naturelle de Shanghai. Nous avons passé un long moment à parler de l’évolution de l’Homme en observant les différences sur leur crâne. Même Little Smiling Buddha était passionné. Encore plus quand il a s’agit d’observer les squelettes des animaux préhistoriques.

En faissant du rangement, je suis tombée sur une radiographie d’un pied de Papa Lou. Nous avons pris grand plaisir à l’observer avec les enfants sur la table lumineuse. Ils n’en avaient encore jamais vu. Nous en avons profité pour reparler des muscles et ressortir notre encyclopédie pour parler des Rayons X.

Et puis évidement, Halloween approchant à grand pas, nous avons raccroché le beau squelette en assiette en carton réalisé il y a deux ans à quatre mains avec Little Miss Sunshine sur notre porte d’entrée. Il a une bonne tête, non?

Je pense que nous avons fait le tour du thème pour cette année. J’ai nettement pu observer une évolution dans l’implication de Little Smiling Buddha dans ces activités. Il a été largement demandeur et m’a régulièrement relancé dans les recherches d’activités au travers de ses questions.

J’ai hâte de me lancer dans de nouvelles activités avec lui! 

[Atelier] Grammaire ludique: La nature des mots

Depuis quelques temps, je me suis mise à réfléchir à la manière dont j’allais soutenir Little Miss Sunshine dans son apprentissage de la grammaire et de la congugaison. Elle est maintenant en CE1, a déja vu quelques notions au CP, mais n’a que peu retenu ce qui lui a été expliqué.

En ce début d’année, leur maîtresse a commencé par une leçon de conjugaison sur les différents temps: passé, présent et futur, et en la relisant le soir, je me suis rendue compte que Little Miss Sunshine ne savait absolument pas identifier un verbe dans une phrase. Je ne me suis pas alarmée, j’ai essayé de lui expliquer avec mes mots, puis avec un cahier très formel contenant leçon et exercices, mais tout ce que j’ai réussi à récolter a été de la bloquer et de la voir s’enfermer dans sa chambre en me criant qu’elle n’avait aucune envie de travailler, elle a déja assez travaillé à l’école. Et ça, je le conçoit très bien.

Je me suis donc mise au défi de trouver une manière ludique de l’aider dans ses apprentissages. Il y a quelques semaines, j’ai acheté un coffret Montessori de grammaire, celui sur la nature des mots et je me suis donc penchée sur la question plus sérieusement. J’ai cherché des idées dans le très bon livre Lire et écrire, Apprendre avec les pédagogies alternatives, mais aussi sur internet. 

J’en suis arrivée à deux constats:

  1. L’urgence de la situation: Little Miss Sunshine va avoir 7 ans, et dans la pédagogie Montessori, ces notions s’apprennent plus facilement tant que les enfants sont dans la période sensible du langage, et celle-ci se termine habituellement vers 7 ans. Conseil donc: commencez à introduire les notions de grammaire simple aussitôt que l’enfant déchiffre bien.
  2. Une méthode d’apprentissage ludique qui permette à Little Miss Sunshine d’adhérer à cet apprentissage. Pour ça, il me fallait trouver une méthode qui allie jeux – parce que le jeu est d’une très grande importance dans les apprentissages des enfants et que c’est par le jeu qu’ils vont retenir le plus facilement les choses -, manipulation –  l’enfant ressent les choses avec ses mains, voire son corps tout entier – et réflexion – l’enfant est amené à réfléchir et à faire par lui-même.

Pour créer cet atelier d’apprentissage ludique de la nature des mots, j’ai donc puisé dans différentes pédagogies alternatives, dont la pédagogie Montessori, mais aussi chez Steiner-Waldorf, Freinet et d’autres encore. Je précise que je ne suis absolument pas formée à ces pédagogies, mais que je lis beaucoup et que j’aime m’en inspirer.  J’ai créé un atelier ludique à ma sauce, mais surtout en fonction de ce qui marche avec Little Miss Sunshine.

Pour cela, j’ai décidé d’utiliser les formes du coffret pour le côté manipulation. Comme pour la pédagogie Montessori:

  •  le rond rouge symbolise le verbe,
  • le grand triangle noir symbolise le nom,
  • le petit triangle bleu représente le déterminant, 
  • le grand triangle bleu représente les adjectifs,
  • le petit rond orange symbolise l’adverbe,
  • le triangle violet symbolise le pronom, 
  • le rectangle rose représente la conjonction
  • la lune verte représente la préposition
  • et la serrure jaune représente les interjections

En ce qui concerne ce coffret, on peut le trouver sur Amazon ou sur des sites spécialisés. J’ai eu la chance de le trouver vraiment pas cher, ici en Chine. Mais j’avais à l’origine l’intention de le créer moi-même en utilisant du papier épais de couleur et en plastifiant les formes. On peut également trouver plein de tutoriels intéressants pour le créer soi-même sur Internet.

Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur le verbe, le nom, l’adjectif et le déterminant. Ce sera la première étape et elle durera au moins deux semaines. Pour rappel, Little Miss Sunshine passe sa journée à l’école et je ne veux pas surcharger ses journées, mais bien la soutenir dans ses apprentissages. Je lui proposerai donc une activité par soir, en fonction de sa fatigue, et je n’insisterai pas si elle a juste besoin de se reposer. Pour chaque nature de mot, je lui proposerai deux ou trois activités, réparties sur deux ou trois soirs de la semaine. Nous verrons les différentes natures des mots les unes après les autres. Et en guise de révision, nous ajouterons à chaque fois une nature supplémentaire à nos activités.

Parce que sa première leçon à l’école à porté sur le verbe, c’est par le verbe que j’ai commencé. Mais si j’avais débuté seule, j’aurai plus logiquement commencé par le nom, puis l’adjectif, puis le déterminant et enfin le verbe.

Voilà en gros ce qui m’a motivé à trouver une solution ludique et attirante pour les enfants d’apprendre la grammaire, et comment je vais m’organiser dans cet apprentissage. Pour les détails des activités, je rédigerai un article pour chaque nature de mots dès que j’aurai réalisé les activités avec Little Miss Sunshine.

Et vous, comment gérez-vous les difficultés d’apprentissage de vos enfants à l’école? Avez-vous trouvé des solutions qui conviennent à vos enfants? 

[Livre] Les mots sont des fenêtres

Suite à ma lecture du Pouvoir du moment présent, j’ai eu très envie de relire l’initiation à la communication non violente que j’avais déja bien entamé au courant du mois de février, mais que j’avais mise de côté car trop dense pour moi à cette période-là.

Marshall B. Rosenberg est l’inventeur du processus de la Communication Non-Violente (CNV). Il l’a mis au point dans les années 1960. La CNV peut aussi bien contribuer à prévenir les conflits qu’à les résoudre de manière pacifique. Elle nous apprend à communiquer en terme de besoins, sans juger, analyser ou attribuer des torts aux uns et aux autres, sans comparaison et en prenant la pleine responsabilité de nos pensées, de nos sentiments et de nos actes.

La démarche de la communication non-violente est assez simple:

  • observer ce qui se passe dans une situation donnée
  • dire ce que nous ressentons en présence de ces faits
  • préciser le besoin qui est a l’origine de ces sentiments
  • faire une demande précise et concrète qui puisse combler notre besoin

Par exemple, ma fille rentre de l’école à 16h30 enlève ses chaussures et les laisse traîner au milieu du couloir, alors qu’elle connaît notre rituel et l’étagère prévue pour ranger chaque paire de chaussures, elle entre dans la pièce principale et lance sa veste et son cartable au sol tout en partant en courant vers la salle de bain se laver les mains. J’arrive derrière elle avec son petit frère dans les bras et je suis exaspérée par ce que je vois. Je pourrai simplement m’énerver et lui crier dessus « Chaussures, sac, veste, dépêche-toi de les ranger! Pourquoi tu ne ranges jamais tes affaires? » Je n’obtiendrais certainement pas ce que je veux – le rangement des affaires – et je ne parviendrai très certainement qu’à envenimer la situation en entrant en opposition avec ses propres besoins et sa propre fatigue. Je choisi donc d’utiliser la CNV pour éviter le conflit et par la même occasion, écouter mon propre besoin inassouvi: « Quand je vois tes chaussures, ton sac et ta veste par terre, je me sens peinée. J’ai passé une grande partie de l’après midi à organiser la maison pour qu’elle soit agréable et j’ai besoin de sentir que mon travail est respecté. Pourrais-tu s’il te plait ranger tes affaires? » Peut être que je n’obtiendrai pas tout de suite l’effet escompté ( = le rangement de ses affaires), mais déja j’ai pris conscience que c’est MON besoin inassouvi qui est à l’origine de mon énervement. Si elle refuse, il sera toujours temps de chercher qu’elle est son besoin inassouvi à elle et de l’aider à le remplir pour qu’elle puisse m’aider à remplir le mien ensuite. Le tout sans énervement. Dans une résolution du problème gagnant-gagnant.

Il convient également d’apprendre à entendre un message négatif, comme dans l’exemple cité, Little Miss Sunshine aurait très bien pu répondre « non » ou « j’ai pas envie » à ma demande, même si j’avais fait l’effort d’utiliser la CNV. Marshall Rosenberg nous explique qu’il y a quatre manières d’accueillir un message négatif:

  • l’entendre comme un reproche ou une critique et donc se sentir fautif et baisser dans notre propre estime
  • rejeter la faute sur l’autre et donc très souvent se mettre en colère 
  • porter notre attention vers nos sentiments et nos besoins non assouvis
  • diriger notre attention vers le sentiments et les besoins de l’autre et chercher à comprendre quel besoin non assouvi est à l’origine du message négatif

C’est cette dernière solution que j’aurai essayé avec Little Miss Sunshine dans mon exemple, plus haut.

La CNV peut être utilisé dans toutes sortes de contexte: dans le couple, au sein de sa propre famille, ou à l’école, mais aussi dans tous les milieux professionnels. Je m’y suis tout d’abord intéressé – bien avant de lire cet ouvrage, mais au travers d’autres ouvrages qui traitaient de la CNV dans ces grandes lignes, notamment les ouvrages de Faber et Mazlish – pour l’appliquer avec mes enfants et éviter de rentrer systématiquement en conflit avec eux. Ce n’est pas tous les jours faciles, mais à force de pratiquer, on y arrive mieux. Et puis, il y  des périodes où l’on oublie à nouveau et on se rend bien compte de l’utilité de la CNV quand on réalise enfin pourquoi on s’énerve autant…

J’avais envie de lire cette initiation à la CNV depuis longtemps, pour approfondir ma pratique avec les enfants, mais c’est par hasard que ma maman me l’a offert en venant nous voir à Shanghai en février. J’ai alors commencé à lire ce livre, mais je me suis vite lassée car je n’étais pas du tout dans le bon état d’esprit à cette époque.

Quand j’ai décidé de le relire au début des vacances d’été, après ma lecture du Pouvoir du moment présent, je n’avais plus la même utilité en tête. J’ai vraiment envie de  mettre les principes de la CNV en application au quotidien, aussi souvent que possible: avec les enfants, mais aussi avec mon mari (et je trouve ça tellement difficile!), le reste de la famille, mes amis, mes collègues ou mes élèves.  J’ai dores et déja pris conscience qu’il est plus facile pour moi de le faire avec mes enfants ou mes élèves qu’avec mon mari ou le reste de ma famille.

Après ma lecture du livre, j’ai eu très envie de le relire encore une fois en diagonale et de prendre des notes. Je me suis fait des fiches que j’ai envie de garder à proximité pour m’y replonger de temps à autre, m’en réimprégner et essayer de faire le point de temps à autre sur ce que j’arrive à appliquer, avec quel type de personne et de voir comment je peux faire évoluer ma pratique. J’espère qu’avec le temps, exprimer mes sentiments et mes besoins deviendra plus facile. Un peu comme ma manière de parler le plus souvent possible un langage positif avec les enfants. Je me souviens de mes débuts, quand je cherchais parfois plusieurs minutes dans ma tête une formulation positive, aujourd’hui c’est devenu beaucoup plus automatique et naturel.

Je reviendrai très certainement vous parler de la CNV dans les mois qui viennent, pour vous dire où j’en suis dans ma démarche…

Et vous, avez-vous lu ce livre? Qu’en avez-vous pensé? 

Marshall B. Rosenberg Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) – Initiation à la Communication Non-Violence, La découverte, 2016, 19,50€

[Noël] Notre joli sapin de Noël

L’année où nous sommes arrivés à Shanghai, sachant pertinemment que Noël n’existe pas en Chine et que nous avions peu de chance de trouver des décorations de Noël, nous avions sérieusement réfléchi à fabriquer nous-même notre sapin de Noël. Finalement, c’est avec beaucoup de plaisir que nous en avions trouvé un faux , ainsi que toutes les décorations nécessaires à notre premier Noël chez Ikea. Et puis, nous avions mis cette réalisation de côté.

Cette année, au mois de novembre, nous avions besoin d’un projet familial pour nous concentrer sur quelques choses de positif et refaire le plein d’événements heureux après nos mésaventures de fin octobre. C’est Papa Lou qui a eu cette idée: construire le sapin en bois dont nous rêvions depuis longtemps.

Tout s’est décidé très vite. Papa Lou a passé commande de tout le matériel nécessaire sur Taobao et quelques jours plus tard, nous nous lancions dans l’aventure.

Papa Lou a acheté une perceuse et un foret large pour faire des trous de la taille de la tige que nous avons choisi comme centre de notre sapin. Il a acheté une scie sauteuse et de longues planches de bois, ainsi que cinq planches carrées pour faire le pied de notre sapin. Il a également acheté de la toile émeri et deux limes pour limer les planches de bois une fois découpées. Pour tout le matériel, nous en avons eu pour une soixantaine d’euros. 

Pour les étapes où nous utilisions la perceuse ou la scie sauteuse, nous l’avons fait sur le balcon, alors que les enfants nous regardaient derrière la vitre pour voir l’évolution du travail. Little Smiling Buddha était passionné.

Nous avons passé pas mal de temps sur ce projet à noter les mesures sur les planches, couper les planches, percer les planches, limer les planches puis les assembler. Quel bonheur et quelle fierté quand notre sapin a enfin pris forme! 

C’est à ce moment-là que les enfants ont vraiment pris part au projet: ils ont confectionné les boules que nous avons accroché au sapin.

Nous avions acheté des petites boules de polystyrène pour représenter la neige, des pompons rouges pour mettre de la couleur et des branches de pin que nous avons découpés pour les mettre dans les boules.

Les enfants ont préparé les boules transparentes: petite, moyenne ou grande, avec plus ou moins de chaque objet. Certaines ont plusieurs pompons rouges, d’autres pas. Certaines ont beaucoup de neige et d’autres plus d’aiguilles de pin. Cette activité leur a énormément plu! C’est moi qui refermais les boules avec une ficelle naturelle.

Et puis nous avons accroché notre vieille guirlande lumineuse étoile d’Ikea et une nouvelle guirlande de led. Nous avons accroché quelques unes des jolies boules que nous avions confectionné et gardé le surplus pour notre table de Noël. Enfin, nous avons posé quelques pommes de pin sur les branches de notre sapin.

Notre sapin a l’air vraiment très naturel. Il est simple, il est constitué en grande partie de produits naturels et entièrement réalisé par nos soins. Il nous ressemble et s’adapte totalement  notre intérieur.

Ne restait qu’à trouver une étoile à accrocher au sommet. Nous avons essayé notre ancienne étoile en plastique doré, qui ne nous a pas convaincu. Nous avons laissé un temps le sapin sans étoile, ce qui ne nous a pas non plus convaincu. Et puis un soir, Papa Lou a eu l’idée de coller plusieurs pommes de pin sur un carré de bois qui nous restait. Et c’est juste ce qui manquait à notre joli sapin! 

Nous sommes très fiers de ce projet pour lequel toute la famille s’est engagée et a participé. Chacun a pu donner son avis et mettre la main à la pâte. C’est juste ce qu’il nous fallait en cette période de l’année pour nous remettre du baume au coeur et préparer ce premier Noël que nous allions passer en Chine…

Qu’en pensez-vous? Êtes-vous plutôt sapin naturel ou sapin créatif? 

[Activité] Bain sensoriel

Voici une activité que nous pratiquons au moins une fois par semaine depuis de long mois. Il s’agit surtout de leur trouver une motivation pour aller se laver sans râler, j’avoue. Je suis sûre que je ne suis pas la seule dans ce cas, mais Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha n’aiment pas entrer dans le bain, par contre une fois dedans, ils ne veulent plus en sortir.

Lassée des négociations sans fin, à l’entrée ET à la sortie, j’ai trouvé cette solution qui nécessite par contre de se renouveler très régulièrement!

Alors je varie les couleurs (quelques gouttes de colorant alimentaire suffisent) et les accessoires (les tubes, les legos duplo, les playmobils, les petites voitures, les animaux, des pots de diverses tailles, quelques bougies au bord du bain…)

Parfois, c’est eux qui choisissent quels jouets ils veulent mettre dans le bain, l’occasion de leur expliquer par exemple que le bois ou le tissu s’abiment dans l’eau.

Je leur prépare parfois aussi des bains à thème lorsque je suis plus inspirée: le bain pour dessiner avec la peinture pour le bain, le bain spécial construction, le bain expérience avec les tubes, le bain d’Halloween, le bain mémory, le bain de la mer ou le bain aux formes…

Cet astuce m’aide grandement à les faire entrer dans l’eau. Pas à les faire sortir, c’est vrai. Il faut prévoir 45 minutes à 1 heure de jeux dans l’eau avant de les voir ressortir à contre coeur… Mais au moins j’évite une partie des négociations 😉

Autres astuces testées et approuvées: proposer une douche en autonomie à ma grande – ce qui marche une ou deux fois par semaine, le bain ou la douche express – il faut avoir terminé de se laver avant la fin de la chanson, le défi – « plus vite on est lavé et plus vite je vous mets un dessin animé, Papa arrive dans 30 minutes et c’est donc le dernier moment pour vous décider » j’avoue, ça ne marche que rarement.

N’hésitez pas à partager vos astuces en commentaire!

[Outil d’apprentissage] La poutre du temps

C’est à l’époque de la première rentrée scolaire de Little Miss Sunshine, alors qu’elle n’avait que deux ans et demi, que j’ai découvert la poutre du temps. Je n’en avais jamais entendu parlé auparavant.

Pour ceux qui était comme moi, il s’agit d’un long calendrier linéaire. Dans la pédagogie Montessori, il s’agit d’afficher au niveau des yeux de l’enfant, dans un lieu de passage, tous les jours de l’année, afin de faire prendre conscience à l’enfant du temps qui passe.

Je n’avais malheureusement pas la place d’attacher tous les jours de l’année sur un de nos murs (cela nécessite environ 6m de mur). J’ai réfléchi à le couper par saison. Mais au fur et à mesure de notre utilisation, j’ai finalement opté pour la présentation de quatre semaines consécutives (la semaine en cours, la semaine précédente et deux semaines à venir). C’est ainsi que Little Miss Sunshine le comprenait le mieux. Presque trois ans plus tard, nous l’utilisons toujours plus ou moins de cette manière, mais nous avons finalement opté pour la présentation d’un mois après l’autre.

Le but de la poutre du temps est d’avoir une vision linéaire et globale des événements à venir. Ainsi, dans un premier temps, la poutre ne contenait que l’alternance des jours avec la maîtresse chinoise et la maîtresse française (représentée par une lettre chacune), les anniversaires de la famille, les vacances et les grandes fêtes (que ce soit vacances scolaires, jours fériés français et chinois, les voyages ou l’arrivée de la famille chez nous). Noter l’alternance de la maîtresse française et la maîtresse chinoise sur la poutre du temps nous a été très utile la première année. Quand Little Miss Sunshine nous posait la question de savoir si elle allait devoir parler français ou chinois le lendemain, nous la renvoyions vers son calendrier et ça nous a éviter de nombreuses crises (quand je lui disais moi-même « demain, c’est la maîtresse chinoise », j’avais droit à d’interminables crises de larmes les premiers mois). Le rythme ayant changé l’année suivante, nous n’avons plus noté les alternances chinois-français.

L’utilisation de la poutre du temps au quotidien, nous a beaucoup aidé. Little Miss Sunshine n’est pas une enfant qui aime les surprises. Elle aime savoir où elle va et ce qu’on attend d’elle. Et dans ces cas, tout se passe toujours au mieux. Bien sûr, elle a appris à faire avec les imprévus depuis, mais en première année de maternelle, ce n’est pas vraiment ce que j’attendais d’elle. 

L’année suivante, nous y avons ajouté nos activités régulières (piscine, danse, …) ainsi que les impératifs de travail de Papa Lou et moi qui influaient sur sa vie quotidienne (les déplacements de Papa Lou et ma présence pour les ateliers à l’école).

Et depuis cette année, on y note également les différentes invitations de Little Miss Sunshine ou les fêtes de l’école.

Chaque jour, l’enfant déplace la pastille qui symbolise la journée en cours. A ce moment-là, il peut se projeter dans le temps, savoir ce qui l’attend le lendemain (école ou pas, activités, absence des parents en déplacement,…). Il peut aussi compter les jours qui le sépare de l’événement suivant (particulièrement efficace pour son anniversaire ou Noël!, mais cela permet aussi à l’enfant de savoir quand c’est l’anniversaire de son frère ou de sa maman – Little Miss Sunshine m’a ainsi préparé un cadeau en tout autonomie cette année, puisqu’elle connaissait la date de mon anniversaire!). Quand je change le mois, je prépare le calendrier seule (pour être plus efficace pour le moment, mais quand elle saura lire, elle pourra s’en charger) et Little Miss Sunshine participe à la mise en place des différents événements. C’est un petit rituel bien rôdé en fin de mois maintenant.

J’ai pris le parti de créer une étiquette spécifique pour chacun des événements. Pour faciliter la lecture, ce sont des images que nous avons ensemble sélectionné avec Little Miss Sunshine. Ainsi, depuis plusieurs années, c’est la même image qui symbolise la danse, les vacances ou les déplacements de Papa Lou. Vous pouvez notamment voir les étiquettes symbolisant les vacances scolaire (le parasol), ma présence à l’école (le personnage qui lit une histoire aux enfants), nos déplacements en avion (l’avion) ou la Chandeleur (le plat de crêpes).

Chaque jour, on déplace un bouton pour marquer le jour présent. Nous avions longtemps notre poutre du temps sur notre réfrigérateur américain (oui, il est grand!). C’est donc un aimant rose qui marquait le jour présent. Depuis la fin de l’année dernière, la poutre du temps a intégré la chambre de Little Miss Sunshine (puisqu’elle y dort enfin!) et c’est une pastille à scratch créé de toute pièce avec de la laine et de la colle chaude qui marque le jour présent. 

Au quotidien, la poutre du temps rassure. L’enfant a l’impression d’avoir une certaine incidence sur le temps et les événements, ou au moins d’y participer activement. Pour les événements exceptionnels, nous avons l’habitude d’y ajouter des calendriers de décompte des jours pour aider à patienter. C’est notamment le cas à Noël avec le traditionnel calendrier de l’Avent, mais aussi avant de rentrer en France généralement ou de voir la famille nous rendre visite. Je prépare un calendrier de décompte avec son aide environ trois semaines avant l’événement, quand je sens que c’est nécessaire. 

La jolie poutre du temps que nous utilisons depuis le début est celle du site Hoptoys. Elle est belle, complète, pratique. Vous pouvez la télécharger gratuitement à partir de leur blog: ici. J’ai longtemps ré-imprimé, mois après mois, ma poutre du temps. Bonjour le gaspillage d’encre et de papier. J’ai enfin trouvé une solution plus écologique à la fin de l’année dernière. J’ai tout plastifié. J’ai mis partout où c’était nécessaire du scratch autocollant. Et ce système fonctionne vraiment très bien.

Mon prochain défi à partir de septembre sera d’intégrer les événements spécifiques à Little Smiling Buddha qui va rentrer à l’école à notre poutre du temps…

Et vous connaissez-vous la poutre du temps? Et si vous en utilisez une, comment l’utilisez-vous? De manière traditionnelle ou détournée? 

Ma reconversion professionnelle 

Cette reconversion, j’en rêve depuis plus de trois ans. J’en rêvais déjà, que je n’avais pas encore arrêté mon précédent boulot. Pas que je n’aimais pas ce que je faisais. Mais je ne supportais plus les horaires et le manque de disponibilité pour ma famille que cela impliquait. Et j’avais besoin de faire une pause professionnelle, j’avais besoin de prendre soin de mes enfants, de leur offrir ce dont ils avaient besoin durant leurs plus jeunes années.

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Un emploi qui me permette d’avoir du temps pour ma famille, pour moi. C’était l’essentiel. Si cet emploi pouvait en plus me permettre de travailler en lien avec une de mes passions: les livres, le thé ou les enfants, ça aurait été parfait. Je me suis promis d’analyser la situation, de trouver des pistes, de trouver une formation, de m’organiser pour reprendre le travail le jour où on rentrerait en France.

Et puis je suis tombée enceinte, et puis Little Smiling Buddha est arrivé, et puis il avait intensément besoin de moi. Et puis ma reconversion a été mise de côté. Ce n’était de loin plus ma priorité…

En même temps, par l’intermédiaire de l’école de Little Miss Sunshine, j’ai très vite eu l’occasion de m’investir un peu dans quelque chose qui me plaisait: la bibliothèque de l’école. Dès la deuxième rentrée de Little Miss Sunshine, ou les trois mois de Little Smiling Buddha, j’ai participé à son entretien. Un après-midi par semaine. Jusqu’à ce que Little Smiling Buddha ait 8 mois, je l’emmenais chaque mardi. Ensuite, c’est Ayi qui s’en est occupée. J’avais un moment pour moi. Un moment où je m’investissais dans un projet plus grand que moi. Un moment où je sortais de mon train-train. Un moment où je pouvais parler avec des adultes. Et ce moment m’a fait beaucoup de bien.

À la rentrée suivante, j’ai décidé de m’investir plus. J’avais envie de plus. J’étais prête à faire autre chose que pouponner. Même si Little Smiling Buddha, 15 mois à l’époque, n’était pas forcément du même avis. Mais il restait volontiers avec Ayi un après-midi par semaine. J’ai créé les « ateliers du mardi » pour les classes de la section française. Une lecture et un bricolage en lien avec cette lecture par classe, pour chaque niveau, des Tout-Petits au CP, différent chaque semaine. J’avais besoin de beaucoup plus de disponibilité, notamment pour réfléchir mes ateliers – souvent le jeudi ou le vendredi de la semaine précédente – et puis pour les organiser – le mardi matin. Pas toujours simple avec Little Smiling Buddha dans les pattes, mais ce fut une réelle révélation. Je savais ce que je voulais faire. Et j’ai repensé à mes études, à ma première remise en question, il y a de ça presque dix ans maintenant…

J’ai tendance à dire que pour la suite, ma reconversion m’est tombée dessus. Mais à vrai dire, c’est mon investissement sur deux ans qui a payé. Je sais aussi que c’est ce statut un peu particulier d’expat qui me permet cette reconversion. Il faudra que je valide mes acquis lors de notre retour en France, mais j’ai déja des projets en tête pour le moment où ça arrivera.

Cette semaine, je commence un stage de deux jours par semaine à l’école qui durera jusqu’à la fin de l’année. Je passerai mes journées dans les classes des TPS, des PS, et des MS-GS. En observation ou en renfort. J’effectuerai des remplacements si nécessaire (comme je l’ai déjà fait en décembre).

J’ai aussi des formations de prévu. Notamment une formation à la pédagogie Reggio Emilia dès fin février. Je réfléchi aussi beaucoup à ma manière de mettre en place la bienveillance dans ma future classe. Je veux apporter ma contribution à la création d’une société plus bienveillante. Et moi qui ait longtemps réfléchi à faire l’instruction en famille à mes enfants, mais qui ait été mise en défaut par leur besoin de contact avec les autres, par leur ouverture d’esprit, je pense qu’il n’y a pas de meilleure manière de faire bouger les choses que de rentrer dans le système et de faire changer les choses à son niveau…

Et dès la rentrée de septembre, j’aurai ma classe. La classe des Tout-Petits. Et Little Smiling Buddha sera dans ma classe. J’ai déjà des tonnes d’idées, des tonnes d’envies, des tonnes de projets. J’ai aussi des tonnes d’appréhension. Mais je suis certaine que tout se passera bien. Je suis sûre de moi. J’aurai enfin le boulot de mes rêves! 

La question du Père Noël

C’est la bonne période pour se poser la question. Faire croire ses enfants au gros barbu qui rentre dans la maison par la cheminée alors que tout le monde dort ou pas? 

Nous nous sommes posé la question pour le premier Noël de Little Miss Sunshine. Mais pas très longtemps. Nous savions déjà ce que nous voulions pour nos enfants.

J’ai un très beau souvenir de ce mythe du Père Noël. J’y ai cru, j’ai voulu y croire, très longtemps. Bien après que tous mes camarades aient cessé d’y croire. Je n’ai pas vraiment été déçu quand j’ai enfin cessé d’y croire. Je ne me suis pas sentie trahi, contrairement à ce que l’on peut parfois lire. J’ai aimé cette période, cette légende, cette petite boule dans mon ventre quand on nous disait qu’on pouvait aller voir sous le sapin si le Père Noel était passé.

Je ne me souviens pas que mes parents aient jamais utilisé le chantage au Père Noël. Bien sur, j’ai dû l’entendre, parce que j’ai déjà entendu ma grand-mère le dire à son arrière-petite-fille. Mais rien qui m’ait marqué. Alors pourquoi choisir de ne pas y faire croire mes enfants? 

Pour plusieurs raisons.

La première est toute simple, et tient aux choix éducatifs que nous avons fait pour nos enfants. Je me vois mal mettre un point d’honneur à ne pas utiliser le chantage, à expliquer, à élever mes enfants vers plus d’empathie et d’humanité, à ne pas leur mentir, et leur raconter cette histoire comme s’il s’agissait de la réalité.

La seconde tient à nos croyances religieuse. Noël est, et reste avant tout, une fête religieuse. La naissance d’un enfant. La fête des lumières. Le partage. Le pardon. Et le Père Noël n’a absolument rien à voir avec la magie de Noël. Bien au contraire.

Une autre raison, qui est finalement très liée aux deux précédentes, est que je ne veux pas faire entrer cette fête, qui me donne encore aujourd’hui des étoiles dans les yeux, dans la surconsommation. Chez nous, c’est un cadeau par enfant. On peut y ajouter un livre ou un habit, mais c’est largement suffisant, voire trop à mes yeux. Cette année, comme l’année dernière, Little Miss Sunshine recevra trois robes chinoises, des qipiao, faites sur mesure d’après ses propres choix de tissu. Un cadeau absolument magnifique à nos yeux et aux siens. Elle porte encore fièrement ceux de la saison passée en précisant à qui veut l’entendre que c’est elle qui a choisi les tissus. Little Smiling Buddha quand à lui aura un robot ménager en bois pour m’imiter lorsque je prépare mes brioches et je suis certaine que ça lui plaira. Par contre, si quelque chose leur fait envie au courant de l’année, je suis tout à fait du genre à leur acheter assez facilement sans aucune raison.

Tant que les enfants n’entrent pas à l’école, qu’ils ne sont pas trop confrontés à l’extérieur, aux publicités et autres histoires de leurs petits héros, c’est assez facile d’évincer la question du Père Noël. Quand ils sont plus grand, c’est plus difficile. Les adultes leur posent spontanément la question avant Noël: « Qu’est ce que tu as commandé au Père Noël? ». On n’en voit partout, sur tous les panneaux, toutes les publicités, dans tous les livres de Noël. Alors à ce moment-là, il est temps de faire un choix réel. Et avec Little Miss Sunshine, ça a été assez rapidement réglée. A sa manière comme d’habitude. Un jour, elle a fait le parallèle entre son héro, Totoro et le Père Noël. Et elle m’a demandé si ils existaient réellement tous les deux. Elle devait avoir un peu moins de deux ans et demi. Je lui ai retourné la question. Elle m’a répondu qu’elle ne pensait pas qu’un homme pouvait rentrer dans la maison par la cheminée avec une hotte pleine de cadeaux. Et puis nous avons parlé de NOTRE Noël, le partage d’un bon repas en famille, l’échange de cadeaux – quand on se dit ça vient de telle ou telle personne -, toute la magie autour de la préparation du sapin, des gâteaux de Noël, des petites attentions que l’on a les uns pour les autres… Nous en avons ensemble conclu qu’à Noël, nous aimions mutuellement nous offrir des cadeaux pour fêter tous ensemble la naissance d’un extraordinaire bébé. Et puis la conversation a été close jusqu’à l’année suivante. Pour la question de Totoro par contre, la question est restée en suspens, d’autant que nous avons visité sa maison au Japon… Mais depuis elle a compris que c’était également un personnage de fiction.

Cette année-là, lors de notre retour en Alsace, j’ai entendu ma grand-mère de 90 ans menacer Little Miss Sunshine. « Si tu ne me fais pas de bisous, le Père Noël ne t’apportera pas de cadeaux. » Je ne suis pas intervenue, parce que je n’en veux pas à ma vieille grand-mère. Nous ne sommes pas de la même génération! Mais Little Miss Sunshine est venue me voir discrètement en me disant: « Maman, tu sais, je crois que Mamama Pendule, elle ne sait pas que le Père Noël, c’est juste une jolie histoire ». Je lui ai juste répondu qu’il fallait laissé croire ceux qui y croyait, que ce n’était pas bien grave.

Cette année, je sais qu’il y a eu débat sur la question dans le bus avec un camarade plus âgé. Et que Little Miss Sunshine lui a dit que le Père Noël n’était que dans les histoires. Certains parents doivent me haïr! Mais elle m’en a parlé et je lui ai re-expliqué l’importance de laisser croire ceux qui y croyait pour ne pas les blesser.

Little Smiling Buddha est encore petit. Mais je suppose que le jour venu nous aurons le même type de conversation ou alors il l’aura avec sa soeur. De toute façon, aux yeux des enfants le Père Noël n’a aucune importance. La preuve en est, la plupart du temps, il leur fait peur quand ils en voient un, ils n’ont aucune envie d’être photographier à côté de lui – ce n’est qu’un plaisir d’adultes. Qu’y a-t-il de plus beau que de s’offrir un cadeau sans rien attendre en retour? Ni bisous, ni autre cadeau, ni merci? Juste le plaisir de chercher la bonne idée cadeau et le plaisir d’offrir. C’est ce que je veux transmettre à mes enfant. Le plaisir d’offrir autant que de recevoir.

Depuis cette fameuse conversation, nous discutons d’ailleurs souvent de la réalité des choses. Quand elle lit une histoire, elle me demande parfois si c’est une vraie histoire ou une légende. Ou quand elle voit quelque chose dans un dessin animé ou dans un film. Nous avons d’ailleurs récemment expliqué le travail d’acteurs. Qu’il y a une personne réelle derrière un personnage de fiction. Que c’est son métier de faire croire à des histoires et que la télévision, c’est comme un grand spectacle où on ne voit pas la scène. Et elle a très bien compris. Ce que j’étais loin d’imaginer. Il y a tant de choses à apprendre de nos enfants!

Et vous, quels sont vos choix et vos raisons? Vos enfants croient-ils au Père Noël? 

Dix huit mois

Il y a deux jours, tu as eu 18 mois.

Il y a tout juste un an, lors de nos vacances de Noël en France, nous discutions du Noël suivant, ce Noël où tu aurais 18 mois, où tu marcherais, où il faudrait certainement t’empêcher de grimper dans le sapin, où tu ferais pour la première fois les 400 coups avec ton cousin, qui tout juste deux mois de moins que toi. Et nous y voilà déjà. Je me souviens pourtant de cette conversation comme si elle avait eu lieu hier, de ma curiosité à savoir quel grand bébé tu serais devenu. Et puis nous y voilà…

Au lendemain de notre arrivée en Alsace cet été, tu te lançais pour faire tes premiers pas seul, avec une agilité phénoménale. Quelques jours plus tard, tu commençais à grimper sur les chaises et sur tout ce qui te permettait de monter plus haut que le sol. La motricité libre que nous avons pratiqué avec toi de manière plus poussé qu’avec ta soeur, a largement porté ses fruits. Tu as un équilibre et une confiance en toi qui sont vraiment exceptionnels.

Tu ne fais toujours pas MES nuits. Et finalement, ça n’a pas grande importance. Mais tu t’endors dans ton lit, avec ta soeur depuis tes 14 mois et demi. Quand tu te réveille la nuit, tu te lèves et tu viens nous rejoindre. Je n’ai même pas besoin de me lever. Tu trouves ton chemin dans la nuit, et tu me demandes juste de t’aider à grimper dans notre lit, avant de te rendormir pendu à mon sein.

Dix huit mois, c’est aussi un magnifique parcours d’allaitement. Tu es toujours allaité à la demande. Tu peux téter trois fois en 24h, comme deux cents fois le lendemain, juste parce que tu l’as décidé ou que tu as mal aux dents. Et je découvre avec délice, et avec quelques douleurs de temps à autre, la joie d’allaiter un bambin!

Avec tout ce lait, tu n’es pas un grand mangeur. Ce que tu préfères, c’est manger seul, à la petite cuillère ou avec les mains. Mais quand c’est Ayi qui s’occupe du repas, tu préfère te laisser nourrir. Ta nourriture préférée actuellement? Le riz sur une petite cuillère trempée dans un verre d’eau quand Ayi te donne à manger. Si je ne suis pas là à l’heure du déjeuner, tu manges. Puisque tu n’as pas eu l’occasion de téter tout ton saoul cinq minutes avant! Ton fruit préféré est la mandarine. Côté légume, je pense que c’est… le riz! Tu manges de tout, mais uniquement quand c’est toi qui le décide.

Tu es de plus en plus indépendant, en dehors de tes crises de « tétous » où tu ne lâches plus mes seins pendant une journée complète. Mais le médecin m’a confirmé que tes dernières dents étaient sur le point de sortir… J’ai donc l’espoir que d’ici peu nos nuits seront plus paisibles et que tu seras encore plus indépendant. Je sais dores et déja que ses jolis moments lactés où tu redeviens mon tout-petit se feront plus rare et je savoure d’autant plus les journées « tétous » actuelles.

Tu voues une passion aux dinosaures, aux animaux et aux petites voitures. Tu adores manipuler toutes sortes de petits objets, remplir et vider. Tu m’as récemment bluffé en peignant avec un pinceau avec une application, une concentration et un bonheur impressionnant. Comme ta soeur, tu aimes bricoler et pas moyen de proposer une activité à ta soeur sans te proposer la même ou une alternative proche pour éviter de te frustrer. Je ne sais pas si c’est parce que tu voues un véritable culte à ta grande soeur ou si c’est juste toi, mais j’ai parfois l’impression d’avoir un petit bonhomme de trois ans devant moi et pas un tout-petit de dix huit mois.

Je sais dores et déjà, qu’en septembre prochain, je reprendrai le travail – je vous en parlerai certainement de manière plus détaillé dans un autre article bientôt. Tu auras 26 mois et demi. Je me pose un millier de question, mais je sais que tu t’épanouira chez les tout-petits en maternelle. Tu adores les autres enfants, tu joues déja avec les autres, tu partages avec une facilité qui m’étonne. Sans doute, l’effet d’avoir une grande soeur. Tu seras ravi de te mêler aux autres enfants et de découvrir le monde de l’école. Tu pleurniche chaque matin quand tu vois le bus de l’école partir sans toi et emporter ta soeur.

Ta relation avec ta soeur est idyllique. Evidement vous vous chamaillez. Evidement parfois elle a juste envie de t’étriper. Mais la plupart du temps, j’observe la douceur de ta soeur dans ses gestes. Je me délecte de tes regards plein de fierté et d’admiration que tu lui jettes. Il suffit qu’elle te chante une chanson une fois, pour que tu la chante. Il suffit qu’elle t’apprenne une chose pour que tu la fasse. Tu bois ses paroles. Tu l’observe avec attention dans l’espoir de l’imiter au mieux. Je n’aurai pu rêver une relation plus apaisée…

Je me dis souvent qu’à ton âge, Little Miss Sunshine avait un vocabulaire déja bien plus développé (et c’est certainement le cas, mais chaque enfant suit un développement bien particulier!). Je mets ça sur le dos des deux langues que tu côtoies au quotidien et de la troisième que tu entends régulièrement. Mais finalement, quand le pédiatre m’a demandé quels sont les mots que tu prononce déja, je me suis rendu compte de la richesse de ton vocabulaire. En plus des mots que tu prononçais déja pour tes un an, tu as bien enrichi ton vocabulaire. Tu dis 阿姨 (Ayi) à longueur de journée, GrandPapa, Papapa. Tu adores les animaux et tu prononces très joliement 猫 (mao/chat), 鱼 (yu/poisson), 狗狗 (gougou/chien) en chinois, et dinosaures (tinoso) en Français. Tout ce qui ce mange est gâteau (tato) et tout ce qui se boit de l’eau (delo). Mais si tu t’adresse à moi pour parler d’un poisson, tu me diras d’abord « de l’eau » avant de me dire « 鱼 ». D’autres mots te servent également beaucoup « assis », « ici », « 帮帮我“ (bangbang wo/aide-moi), « bye bye », « 再见 » (zaijian/aurevoir), « 明天见 » (mingtian jian/à demain) et puis « non » et très rarement « oui » ou « 不要 » (bu yao/ je ne veux pas). Et puis ces derniers jours, tu dis au moins un nouveau mot par jour…

Et puis tu chantes. Et on reconnais très bien les chansons. Tu adores celles que ta soeur te chantent, les chansons qu’elle a appris à l’école sur le thème des indiens. « Ani Couni » est de loin ta préférée. Mais tu chantes aussi « Nagawika ». La première fois que tu as chanté une chanson, c’était cet été. Et c’était le thème de la Reine des Neiges!?! Bref, on comprendra l’impact de ta soeur sur tes apprentissages! Tu aimes aussi chanter « Joyeux anniversaire », mais ne me demander pas en quelle langue, je suis incapable de comprendre ce qu’il raconte!

Je pourrai encore longtemps continuer cette énumération un peu à la Prévert, tant j’adore t’observer… Mais ce que je veux retenir aujourd’hui, c’est ce beau petit bonhomme blond, avec ses quelques cheveux blonds, qui est avide de tout faire comme un grand.

Joyeux 18 mois mon grand bonhomme! 

[Education] Parler de sa journée

Avec le retour à l’école, j’entends à nouveau tout un tas de parents se plaindre du fait que leurs enfants ne leur racontent pas ce qu’il se passe à l’école. J’avoue, avec Little Miss Sunshine, je n’ai pas trop de problème. Elle papote énormément, du matin au soir et ça en devient même parfois fatiguant – vous savez, quand à minuit on est tous dans la même chambre et qu’elle n’arrive plus à arrêter de raconter tout ce qui lui passe par la tête! Je l’ai vécu tout l’été! 😉

Little Miss Sunshine, dès son entrée à l’école maternelle, à 33 mois, parlait très bien et elle nous a toujours raconté ce qui se passait à l’école. Surtout les moments marquants de sa journée évidement, mais c’était déja beaucoup! Evidement, à certaines périodes, la fatigue aidant, elle parle moins, est plus évasive… Mais ce qui est sûr, c’est que si je lui demande: « Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui à l’école? ». J’ai invariablement droit à la même réponse: « Je ne sais pas. »

Tout d’abord, je pense qu’il faut qu’on garde en tête que nous, parents, et nos enfants, n’avons pas les priorités. Si nous cherchons à savoir ce que nos enfants ont mangé à midi ou quelles leçons ils ont apprises / quels activités ils ont réalisées, ils retiennent surtout les anecdotes rigolotes avec les copains ou les moments marquants pour eux (ceux qui sortent de l’ordinaire: les pleurs d’un enfant, les disputes entre deux autres, le maître qui gronde quelqu’un…) Ce qui est vraiment important, c’est d’accorder la même importance à ce que l’on pense être des anecdotes qu’à ce qu’on cherche effectivement à savoir. Ce n’est que si l’enfant se sent écouté qu’il va parler. Et ces anecdotes sont le meilleur moyen de rentrer en communication.

Ensuite, il faut également garder en tête que pour un enfant de maternelle ou de début de l’école primaire, il est vraiment difficile de reparler de quelque chose de passé, sans n’avoir rien qui leur rappelle ce moment (photos, mots clefs, …) Pour faciliter les échanges à la maison, c’est aussi à l’école que ça se prépare. L’an dernier, nous avons eu la chance d’avoir chaque jour des photos de nos enfants à différents moments de la journée. Il était alors beaucoup plus facile d’entrer en communication avec Little Miss Sunshine. Il suffisait de lui montrer la photo pour qu’elle nous raconte la moitié de sa journée! Malheureusement, ce n’est pas toujours possible d’avoir des photos de l’école, et c’est bien dommage. Cette année, nous aurons des photos à chaque fin de semaine normalement. Mais c’est également aux maîtres et maîtresses de prendre le temps de créer des moments-clefs de regroupement pour faire le bilan de leurs activités. Cela permet aux enfants de reconstruire mentalement leur journée et donc facilite les échanges avec les parents le soir venu. Je l’ai remarqué l’an dernier, avec son maître français les regroupements étaient systématique à la fin de leur journée et elle me parlait toujours de ces journées avec une grande facilité. Alors qu’avec sa maîtresse chinoise, les rassemblements étaient loin d’être systématique et elle m’en parlait avec beaucoup plus de mal. Bien qu’il faut également prendre en compte la différence de langues dans ce cas-là (vécu en Chinois et expliqué en Français).

Il faut également garder en tête que poser une question trop généraliste ne mène à rien. Au mieux, on obtient la réponse qu’ils pensent que nous attendons. Au pire, on a droit à l’éternel « Je ne sais pas. » Il vaut donc mieux cibler précisément les questions. Poser des questions sur des moments précis de la journée, sur des ressentis bien particuliers, aident l’enfant à s’y retrouver. Si je demande à Little Miss Sunshine quel a été son moment préféré de la journée ou quel a été le moment où elle a le plus rigolé dans sa journée, elle me répond très facilement. En cas d’échec, c’est moi qui commence par répondre à ma question en lui racontant mon moment préféré. Et c’est là l’astuce qui fonctionne le mieux. Parler de sa journée à soi. On ne s’aidera jamais assez du pouvoir d’imitation des enfants pour se faciliter la tâche!Si quand elle rentre, je commence par lui raconter les chouettes moments de ma journée, assez facilement elle va prendre la suite pour me raconter la sienne, sans que je ne lui pose aucune question…

Il faut enfin relativiser! On n’a jamais accès à toutes les informations qui nous intéressent, mais il faut aussi savoir laisser une part d’intimité à l’enfant et accepter que certains enfants raconteront plus de choses que d’autres.

Et chez vous, ça se passe comment au retour de l’école? Ils vous racontent beaucoup de choses ou vous nagez dans le mystère?