[Education bienveillante] Lui offrir le choix

Depuis son plus jeune âge, dès qu’elle a su dire « oui » et « non » pour être précis, il nous a tenu à cœur de lui offrir le choix. Lui offrir le choix de tout ce qui pouvait être à sa portée, de son histoire du soir, de ses jouets, du moment de la prise de son biberon, de ce qu’elle veut manger,… C’était important pour moi, mais c’est aussi une manière de lui apprendre très tôt à faire des choix dans la vie. Et d’après une étude que j’ai lu il n’y a pas longtemps – impossible de remettre le doigt dessus, mais si vous connaissez, je suis preneuse des références! – un très bon moyen d’éveiller les enfants.

J’offre le plus souvent possible deux choix à Little Miss Sunshine, parfois trois depuis quelques semaines, afin qu’elle participe pleinement à notre vie quotidienne. A l’heure du repas, je lui offre très régulièrement le choix: carotte ou haricot, pomme de terre ou pâtes,… Une fois le choix effectué, pas de retour en arrière. Surtout en ce qui concerne le repas, mais cela fera l’objet d’un autre article.

Je lui offre également le choix de me proposer des idées de repas au moment de l’élaboration de la liste de courses et elle participe aux achats et peut donc intervenir dans mes choix. C’est elle qui choisit ses laitages depuis ses dix-huit mois: je lui montre des petits-suisses et des yaourts à la châtaigne par exemple et elle effectue son choix.

Je lui offre un choix sur les activités de la journée: est-ce que tu veux aller jouer au sable ou au toboggan aujourd’hui? Est-ce que tu préfères aller à la bibliothèque ou à la piscine demain? Mais aussi sur la manière dont je vais l’habiller: tu préfères une robe ou un pantalon aujourd’hui ? Ou encore entre couche et culotte en période d’apprentissage de la propreté.

Bien évidement compte tenu de l’âge de l’enfant, le choix est plus ou moins conscient. Il y a toute une période, où comme tous les enfants, Little Miss Sunshine faisait un choix avant de changer d’avis pour finir par revenir à son premier choix. C’est tout a fait normal! Et cela participe à son apprentissage. Il suffit d’un peu de patience et de bienveillance. Aujourd’hui, à presque deux ans et demi, elle sait déjà bien ce qu’elle veut. Elle participe activement aux choix qui s’imposent en famille. Elle sait déjà prendre une décision. Elle sait déjà exprimer ce qu’elle aime, ses activités ou jouets préférés, les couleurs qu’elle aimerait trouver dans sa future chambre à Shanghai,… Et je suis ravie de la voir participer avec autant de plaisir.

Et vous, offrez-vous un choix à vos tout-petits?

[Education bienveillante] Mettre des mots sur ses émotions

Je l’ai remarqué depuis peu, mais j’ai beaucoup de mal à nommer mes émotions. La plupart du temps quand « je ne me sens pas bien », les seules choses qui me viennent à l’esprit sont « je suis stressée » ou « je suis fatiguée ». Je n’arrive souvent pas à identifier la source exacte de mon mal-être. Il m’est souvent impossible de me dire « je suis déçue » ou « je suis triste » ou encore « je suis en colère ».

Ainsi, j’ai mis des mois à reconnaitre que je ne pouvais plus continuer comme je le faisais au boulot, il y a un an. Quand un problème se pose, j’ai plutôt tendance à l’occulter, à me dire que ça ira mieux demain.

Je ne veux pas de ça pour ma fille. Je veux qu’elle puisse identifier ses émotions, les comprendre et réagir en conséquence. Je ne veux pas qu’elle occulte cette partie d’elle, comme je le fais trop souvent.

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Alors, j’ai décidé d’apprendre avec elle. Il y a quelques semaines, nous avons mis en place des cartes des émotions, dénichées sur le très joli blog des bougribouillons, sur la porte du réfrigérateur, et nous nous y référons toutes les deux le plus souvent possible. Little Miss Sunshine a vite pris le pli. Régulièrement, elle se poste devant le réfrigérateur et me dit:  » Maman, je suis rassurée !  » ou « Maman, je suis contente ! » en me montrant la carte correspondante.

Nous avons vécu des moments très chargés en émotion ses dernières semaines et ça n’est pas fini. Les larmes ont coulées à plusieurs reprises. L’occasion, une fois que j’avais repris mon souffle, de mettre des mots sur mes propres émotions, de les expliquer aussi a Little Miss Sunshine, et de ne pas laisser planer de doutes dans sa petite tête d’enfant.

Avoir un enfant, c’est aussi apprendre sur soi. Je suis heureuse d’apprendre et de grandir à ses côtés. C’est en famille que nous continuons de grandir… Et nous avons tant à apprendre encore…

[Education non violente] Poser des limites sans violence

J’en parlais là-bas il n’y a pas longtemps, je suis totalement contre la violence éducative ordinaire. Je pousse même l’idée plus loin, je ne parle pas que de violences physiques (des tapes, claques, fessées,…) mais aussi de violences psychologique ou verbales. Je pense là, entre autre, à certaines phrases assassinent que l’on entend régulièrement du genre « tu es nul! » quand l’enfant n’y arrive pas, « tu es méchant! » quand une interaction avec un autre enfant s’est mal passé, « tu pues! » quand la couche est pleine, j’en passe et des meilleures…

Quand je me suis mise à réfléchir à la manière dont je voulais aider ma fille à grandir, il m’a semblé impensable de reproduire le schéma éducatif que l’on a presque tous connu et où les violences ordinaires sont largement utilisées. Je voulais trouver une manière de poser des limites sans avoir à utiliser quelque violence que ce soit. Mais je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire pour y arriver. Avec un tout-petit qui touche à tout et découvre le monde sans aucune notion de compréhension du danger, on se sent vite démuni et on se retrouve facilement à crier « non! » toutes les trois minutes sans aucune efficacité!

Les deux livres qui m’ont vraiment permis de développer mes propres trucs et astuces pour poser des limites à Little Miss Sunshine sont « J’ai tout essayé! » et « Au coeur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat. Depuis, les règles à la maison sont simples.

Il y en a un petit nombre qui sont non-négociables. Quoiqu’il arrive, c’est non et ça reste non! Par exemple, on ne tape pas – que se soit les adultes, les autres enfants ou les animaux -, on ne joue pas avec des objets qui peuvent blesser – ciseaux, couteau,… – on ne touche pas aux produits dangereux – produits d’entretien, médicaments,… –  on ne touche pas aux prises électriques, on donne la main pour traverser la route, … Bref, ce qui est interdit c’est tout ce qui pourrait blesser Little Miss Sunshine ou de blesser les autres.

C’est un travail de longue haleine que de mettre en place ces interdits. C’est dès qu’elle a commencé à se déplacer par ses propres moyens, que nous avons sécurisé les espaces et que nous lui en avons parlé. La clef réside dans la répétition, la communication, j’en suis sûre. Mais il est également important de sécuriser l’espace pour éviter les tentations dangereuses. En étant toujours égaux à nous même sur ces interdits, nous créons une routine et nous assurons la compréhension de Little Miss Sunshine.

Ensuite, nous avons établie des règles de vie en famille et en communauté. Ce sont des règles qui évoluent avec le temps, avec son âge, avec nos contraintes de vie. Il s’agit de règles aussi simple que de dire « bonjour », « merci » ou « aurevoir », mais aussi de règles de partage, de bienséance à table, d’entre-aide,.. Bref de règles pour bien vivre en communauté. Suivant son âge et ses capacités, ces règles ont évolué et évolueront encore. Comme les règles immuables, il s’agit d’un travail quotidien. Je crois que la clef est la communication et l’explication. Je prend également soin de lui expliquer que la plupart de ces règles sont établies par la bienséance, les conventions sociales, qu’il peut y avoir une certaine souplesse à la maison mais qu’à l’extérieur il n’y a pas de négociation possible. Je pense notamment au fait de se promener nu. Little Miss Sunshine, comme beaucoup d’enfant à son âge, découvre son corps et la joie de ne plus avoir de couche sur les fesses, alors c’est parfois difficile de lui mettre une culotte.

Enfin, il y a des règles qui sont plus souples. Ce sont des règles qui dépendent de nos limites à chacun. Elles peuvent être différentes selon que Little Miss Sunshine est avec moi ou avec Papa Lou. Elles peuvent aussi dépendre de notre niveau de stress, de fatigue,… Là encore, c’est le dialogue qui prime. Si ce matin, le fait que Little Miss Sunshine sautait sur le canapé en criant ne m’a posé aucun problème et que j’en ai même rit, ce soir avec un mal de tête carabiné je ne rêve que d’une chose de silence. Je tente donc de parler à Little Miss Sunshine, de lui expliquer ma douleur, qu’elle n’y est pour rien, mais que j’ai mal à la tête et que j’ai besoin de silence. La plupart du temps, elle fini par parler normalement ou chuchoter. En cas de besoin réel de sa part de crier – quand je sens que ça ne passera pas sans crier – je lui propose un jeu où nous allons crier toutes les deux quelques minutes avant de faire enfin le silence. Et ça marche!

Par le dialogue, le jeu, nous avons réussi à mettre en place des limites, des cadres dans la vie de Little Miss Sunshine pour l’aider à grandir. Sans crier, sans violence, sans soumission de sa part, nous nous écoutons les uns les autres et essayons de respecter ses limites à elle également.

J’essaierai de vous parler régulièrement des astuces que nous avons mis en place et qui on eu son petit effet sur Little Miss Sunshine si ça vous intéresse.

N’hésitez pas à partager vos propres expériences dans les commentaires!

[Education bienveillante] Faire les courses avec Bébé

Faire les courses avec un bébé plus ou moins jeune, ça peut être toute une histoire. De l’heure de la tétée à quelques mois à l’heure du goûter un peu plus tard, des impératifs de Maman aux horaires de Papa, ça peut vite devenir une vraie galère.

Nous avons toujours fait nos courses le samedi matin. Quand je travaillais encore, c’est le plus souvent Papa Lou qui s’en chargeait – oui, je sais j’ai un mari formidable ;-). C’est le seul moment de la semaine où Little Miss Sunshine était systématiquement dans la poussette – elle ne nous a d’ailleurs servie qu’à ça cette poussette.

Tant que bébé reste dans ladite poussette, se contente d’une tétée, de sa tétine ou d’un gâteau quand il râle un peu, ça passe relativement bien. Ca devient plus compliqué quand bébé fini par refuser tout net de rester dans sa poussette et veut gambader partout.

Depuis quelques mois que je suis maman au foyer, c’est moi qui me colle aux courses. Avec Little Miss Sunshine. Pas toujours évident. Car passés deux ans, un enfant ne veut plus rester immobile dans sa poussette. Alors, pour canaliser toute cette belle énergie, j’ai trouvé une solution. La faire participer.

Je prépare toujours la liste des repas de la semaine, puis la liste de courses en conséquence. Dorénavant, je prépare également la liste de courses de Little Miss Sunshine. Je connais par coeur les endroits où nous faisons les courses depuis des années, je sais donc ce qui est à la portée de Little Miss Sunshine et ce qui ne l’est pas. Avant de partir, on prend le temps de dessiner, de compter et de colorier ensemble sa liste. Ensuite, je lui confie sa liste qu’elle relie souvent une fois dans la poussette.

liste de course

Arrivée dans le magasin, je lui indique ce qui est au plus proche sur sa liste et elle part le chercher en toute autonomie. C’est également elle qui veut tirer le panier roulant le plus souvent, même quand il commence à devenir lourd. C’est encore elle qui met tous les articles dans le panier. Enfin, elle m’aide a déposer les courses sur le tapis de la caisse.

Depuis, les courses sont beaucoup plus simples et nous sommes toutes les deux beaucoup plus détendues. Little Miss Sunshine s’amuse, apprend et a la grande fierté de pouvoir m’aider. Et comme tout se passe très bien, je ne pense même pas que nous mettons plus de temps qu’avant…

Ce qui est parfois un peu moins drôle, ce sont les remarques ou les interventions des gens. Je ne compte pas les « Mais elle est trop petite! », « Oh mais la pauvre, c’est trop lourd pour elle! », « Elle va renverser quelque chose! », … Mais si je demande à Little Miss Sunshine d’attraper deux bananes ou un pot de yaourt, c’est parce que je sais qu’elle en est capable. Alors quand quelqu’un d’extérieur intervient pour lui prendre des mains, lui dire « non! » ou « attention! », ça a le don de m’énerver franchement. La plupart du temps, je reste zen, je fais remarquer à la personne en question que Little Miss Sunshine est tout à fait capable de faire ce que je lui demande et on en reste là. Mais tout de même! Pour une grande partie des gens – je parle surtout des personnes âgées que je croise au supermarché – à deux ans, on n’a ni le droit de bouger, ni d’aider sa maman, ni de parler à voix haute, ni de courir dans les rayons,… et en même temps si on ne bouge pas, on est malade, si on ne parle pas, on est certainement en retard, … Que de contradictions! Les enfants coopèrent tellement facilement et avec tellement de bonne volonté, ça serait bien bête de s’en priver!

Et vous, vos enfants participent-ils aux tâches ménagères?  

[Education bienveillante] Alternatives

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une chose que j’ai mis en place avec Little Miss Sunshine il y a un moment déja lorsqu’elle adopte un comportement que Papa Lou et moi jugeons inadapté et qu’elle y tient: l’alternative.

J’avais déjà mis en place une alternative il y a de nombreux mois, lorsque Little Miss Sunshine s’est tout à coup trouvé une passion pour le roulage par terre au milieu de la rue ou dans les magasins. Point de crise dans ces cas, mais juste une envie irrépressible de sa part de se rouler par terre. Ma première réaction, absolument spontanée et non réfléchie je l’avoue, a été de lui dire « non! », d’essayer de la relever et de tenter de lui expliquer que ça ne se fait pas, peine perdue… Je me suis alors creusée la tête plusieurs jours pour trouver une solution à ce qui devenait vraiment un problème pour nous.

Et puis j’ai trouvé une solution toute simple. J’ai commencé par parler de ce comportement que je désapprouvais à Little Miss Sunshine très tranquillement alors que nous étions chez nous dans de bonnes conditions. Elle avait bien compris qu’il ne fallait pas le faire. C’est donc qu’elle en avait vraiment besoin. D’une manière ou d’une autre. Je lui ai donc proposé, pour jouer, de nous mettre par terre toutes les deux et  de nous rouler au sol chez nous dans notre salon. Ça a beaucoup plu à Little Miss Sunshine. Au bout d’une dizaine de minutes, quand nous avions bien rit, je lui ai expliqué que dorénavant, à chaque fois qu’elle aurait envie de se rouler par terre à la maison, elle pourrait le faire. Mais que dans la rue, dans les magasins, à l’église ou au parc, on reste debout sur ses deux jambes. Que dans tous les cas, il suffirait d’attendre qu’on soit à la maison pour se rouler par terre autant qu’elle le souhaite. Et ça a marché!

Nous en avons bien évidement reparlé régulièrement avant chacune de nos sorties durant de longues semaines, mais dès le premier jour, j’ai vraiment vu la différence. Il y a bien eu quelques rechutes: en la regardant d’un air triste et en lui disant que j’étais déçue qu’elle ne respecte pas notre marché, cela suffisait en règle générale pour la faire se relever seule au bout de quelques secondes. Elle m’a régulièrement demandé de se rouler par terre avant nos sorties, ce que je l’ai bien évidement laissé faire. Très vite le principe a été intégré et quand il lui arrivait de se rouler au sol dans un des endroits « interdits », elle finissait toujours par venir me voir et me dire qu’elle n’avait pas été sage et qu’elle s’était roulé au sol. Je lui répondais alors que c’était vrai, que je n’étais pas très contente mais que c’était très bien de le remarquer et que je l’aimais très fort. Depuis longtemps, nous avons mis en place un petit rituel, à la fin de chaque promenade/sortie, nous faisons un petit bilan elle et moi. Et j’en profite toujours pour la féliciter lorsqu’elle a respecté notre marché. Aujourd’hui ce problème est derrière nous depuis plusieurs mois, même si ça peut encore arriver l’une ou l’autre fois, elle a bien retenu le principe!

Récemment, j’ai mis en place une autre alternative. Depuis quelques semaines, Little Miss Sunshine a une irrépressible envie de cracher. Pas la peine de lui dire simplement « non » ou « stop » en lui expliquant que ça n’est pas hygiénique et que ça ne se fait pas. L’envie est trop présente. Il m’a donc fallu trouver une alternative.

Ma première réaction a été d’essayer de comprendre d’où lui vient cette idée. Mais la communication n’a pas été possible. Little Miss Sunshine n’a pas réussi à trouver les mots pour l’expliquer. Le soir même, j’ai mis en place une première alternative. Je lui ai expliqué que cracher sur les gens ou par terre n’était vraiment pas hygiénique et qu’en plus c’était terriblement désagréable pour la personne qui se fait cracher dessus. Et que socialement, c’est quelque chose qui est très mal vu. Je lui ai donc dit que si elle a vraiment très envie de cracher, elle peut le faire dans la baignoire. Si elle a vraiment besoin de cracher, elle peut le faire chez nous, en totale intimité. Le choix de la baignoire, c’est imposé à moi car c’est le seul endroit qui est facilement d’accès pour elle sans notre aide.

Elle est partie deux ou trois fois dans la salle de bain pour cracher ce soir-là. Elle y a repensé le lendemain matin et est allée seule dans la salle de bain pour cracher après me l’avoir signifié. J’ai réessayé de prendre du temps et de parler avec elle pour savoir d’où lui venait cette idée. Elle a réussi à m’expliquer que c’est Papa Lou qui crache. Je me dis que ç’était vraiment bizarre, Papa Lou ne pratique pas du tout ce genre de chose. Et puis au fil de la conversation, j’ai fini par comprendre qu’elle parlait du brossage de dents. Papa Lou crache quand il se brosse les dents!

La bonne alternative était enfin toute trouvée! Et par la même occasion, nous avons réalisé un nouvel apprentissage. Le brossage de dents. Little Miss Sunshine se brosse les dents depuis qu’elle a un an. Sans dentifrice. Juste en frottant ses dents avec la brosse. La plupart du temps, elle le fait seule, c’est son petit plaisir. Le brossage est donc tout relatif.

Maintenant, nous installons son tabouret dans la salle de bain. Toujours pas de dentifrice pour Little Miss Sunshine, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Mais je lui ai appris à rincer sa brosse à dent et son verre avant le brossage, à remplir son verre d’eau, à brosser ses dents avec les bons gestes, à cracher, à se rincer la bouche et recracher l’eau. C’est un véritable jeu pour elle!

Résultat: elle n’a quasiment plus envie de cracher hors brossage de dent. En plus, le brossage de dents est aujourd’hui vraiment efficace et c’est elle qui me le rappelle. Enfin, ce moment est devenu un vrai moment de jeu et de rigolade pour toutes les deux.

Je suis ravie d’avoir réussi à écouter et à comprendre ma fille et d’avoir pu régler ce que j’imaginais déja comme un réel problème. Finalement, quelques minutes d’écoute, deux jours et une bonne idée plus tard, ce qui aurait pu devenir une mauvaise habitude a déja disparu…

Et vous, avez-vous eu de bonnes idées pour parer aux comportements qui vous semblent inadaptés?

[Education bienveillante] Parler de la mort à un enfant de 2 ans

Je ne pensais pas avoir à le faire de si tôt, et pourtant, ça y est. Little Miss Sunshine vient de vivre son premier deuil.

Bien avant la naissance de Little Miss Sunshine, nous avons accueilli deux octodons mâles dans nos vies: Sen et Haku. Ce sont deux petits écureuils terrestres du Chili aussi appelés Dègues du Chili. Ce n’est pas notre première expérience avec ces petits animaux puisque nous avions déja été les heureux hôtes d’une petite femelle, Dolly, qui avait atteint le bel âge de quatre ans et demi.

Haku

Depuis quelques semaines, Haku avait beaucoup maigri. Je savais qu’il ne vivrait pas jusqu’à notre départ. Je m’étais préparée à devoir en parler à Little Miss Sunshine, mais je pensais qu’elle n’allait pas être trop touchée par cette mort parce qu’elle ne le comprendrait pas. Et j’ai eu tord.

Little Miss Sunshine a 26 mois et demi. Et elle est déja capable de comprendre des choses que mon inexpérience pensait impossible. J’avais réfléchit à la manière de la préparer à cette mort, à la manière de lui en parler au moment venu, mais je ne m’étais pas préparée à sa réaction.

Dès que j’ai compris qu’Haku ne vivrait pas jusqu’à notre départ, j’ai commencé à lui expliquer qu’il était très malade, qu’il n’arrivait plus à manger, qu’il fallait être douce avec lui. Ca a duré environ une semaine. Elle m’en a souvent parlé. Je n’ai pas insisté lui répétant juste que Haku était un très vieux Monsieur et qu’il était aujourd’hui très malade.

Dimanche, l’état d’Haku s’est aggravé. Nous avons choisi de le garder près de nous. Little Miss Sunshine lui a prêté un des paniers avec lesquels elle joue aux poupées. On l’a installé là avec de la nourriture, de l’eau et nous l’avons mis dans un bonnet pour qu’il ait bien chaud. Little Miss Sunshine est souvent allée le voir. Elle demandait de ses nouvelles. Elle voulait tenir son biberon pour lui donner à boire.

Et puis mardi soir, j’ai bien senti que c’était la fin. Alors j’ai pris Haku dans mes bras pour le réchauffer et le soutenir dans ses derniers instants. Little Miss Sunshine était à côté de moi. Elle a bien compris que quelque chose se passait. Je lui ai expliqué que ce soir, la priorité serait à Haku. Que Papa Lou allait prendre le relais pour le dîner et le coucher. Elle a tout de suite compris et a accepté relativement facilement de changer ses rituels.

Nous lui avons expliqué que Haku était très vieux et très malade, qu’il allait probablement nous quitter dans la nuit pour rejoindre le petit Jésus. Elle nous a dit qu’elle n’était pas d’accord, qu’elle voulait qu’il reste avec nous. Nous lui avons expliqué que ce n’était pas possible. Qu’il avait eu une belle vie avec Sen, avec nous. Qu’il fallait le laisser partir. Qu’il serait bien avec le petit Jésus, qu’il ne manquerait de rien.

J’avais réfléchi aux termes que j’utiliserai pour lui expliquer. Je ne voulais pas parler de « mort », ça me semblait trop difficile – trop difficile pour moi en tout cas. Je ne voulais pas lui parler de « partir au ciel ». Papa Lou prend régulièrement l’avion, nous allons reprendre l’avion sous peu, j’avais trop peur d’un amalgame dans sa petite tête d’enfant. Parler de « rejoindre le petit Jésus » m’a semblé une jolie manière de lui expliquer. Catholiques, nous avons beaucoup parlé de la naissance de Jésus à Little Miss Sunshine à Noël. C’est d’ailleurs ce que nous avons fêté. La naissance de Jésus. Point de Père Noël chez nous.

A l’heure du coucher, Haku était toujours dans mes bras. J’ai lu son histoire à Little Miss Sunshine. Je lui ai demandé si elle voulait faire un dernier bisou à Haku avant qu’il ne rejoigne le petit Jésus. Elle lui a fait un bisou, lui a dit qu’elle l’aimait et qu’elle ne voulait pas qu’il parte. Nous sommes sortis de la chambre. Quelques minutes plus tard, Haku nous avait quitté.

Mais Little Miss Sunshine avait compris. Elle nous a appelé. Elle est ressorti de sa chambre en disant « Maman souci! ». (Je lui rappelle tous les soirs que si elle a un souci durant la nuit, nous sommes juste à côté, qu’elle peut nous appeler ou venir nous rejoindre, ce qu’elle n’avait encore jamais fait). Elle a pleuré en appelant « Haku ». Elle ne voulait pas retourner dans son lit. Nous lui avons proposé de passer la nuit dans notre lit exceptionnellement. Elle s’est endormie blottie contre moi.

La nuit a été calme. Mais le matin venu, Little Miss Sunshine s’est réveillée en sanglotant et en marmonnant « Haku ». Une fois entièrement réveillée, ses premiers mots furent « Maman, Haku parti chez petit Jésus » suivi de « Veux pas ». Elle avait compris. Elle avait tout compris. Je l’ai écouté, je l’ai rassuré, je l’ai prise dans mes bras, je lui ai répété qu’il était bien là où il était et qu’il avait eu de la chance d’avoir une belle vie entourée de gens qui l’aimaient tant. Et puis, Little Miss Sunshine est passée à autre chose.

Je ne m’attendais pas à ce qu’elle comprenne aussi bien. Je m’attendais à avoir des centaines de « L’est où Haku? », mais pas de pleurs, pas d’anxiété aussi marqués. Je ne pensais pas qu’elle comprendrait vraiment le départ d’Haku. Encore une fois, elle m’a impressionnée. Depuis mercredi matin, je n’ai plus vraiment eu de questions de sa part sur le sujet. Mais je reste à l’affût et à l’écoute. Que ce soit de ses mots, de ses attitudes, de ses angoisses, de ses craintes. Au cas où le sujet n’était pas tout à fait clos pour elle…

Et vous, avez-vous déja eu à parler de la mort à vos tout-petit? Comment vous y êtes-vous pris? 

[Education bienveillante] Manier les compliments

Je ne m’étais jamais rendu compte de l’importance des compliments avant d’avoir un enfant. J’entendais bien régulièrement des personnes autour de moi dire qu’il vaut mieux se jeter des fleurs soi-même de temps en temps car personne ne le fait pour nous, mais je n’y avais pas vraiment prêté attention.

Après réflexion, je me rends bien compte que les compliments et la manière dont on les utilise font partis de la construction de soi, de l’apprentissage de la confiance en soi. Little Miss Sunshine, 26 mois, est en plein dans cet apprentissage. Je veux qu’elle ait confiance en elle. Je ne veux surtout pas qu’elle puisse souffrir d’un manque de confiance comme j’ai pu en souffrir.

En parallèle de ma lecture d’Isabelle Filliozat, j’avais d’ailleurs fait quelques recherche sur les compliments. Les compliments me semblent particulièrement difficiles à manier. Il n’en faut ni trop, ni trop peu. Il faut arriver à encourager son enfant et à lui donner suffisamment confiance en lui sans lui mettre de pression.

J’essaie tant bien que mal de trouver le bon équilibre. Et c’est loin d’être facile tous les jours. Je vous propose donc de partager avec vous les pistes que je m’efforce de suivre au quotidien.

J’ai tendance à m’émerveiller assez facilement des aptitudes de ma fille, comme tous les parents je pense. Alors des compliments, j’en fait beaucoup. Trop sans doute. C’est en tout cas, la conclusion à laquelle je suis arrivée. J’essaie donc depuis près de deux mois de me limiter, de ne féliciter Little Miss Sunshine que lorsque je pense que c’est vraiment une avancée pour elle. Lorsque je pense qu’elle a réalisé une vraie avancée ou surpassé une vraie difficulté, j’ai adopté la très intéressante technique que j’ai trouvé là-bas. Et ça marche particulièrement bien! Little Miss Sunshine réagit vraiment très bien. Ce que j’aime le plus dans cette manière de faire, c’est que l’enfant comprend de lui même qu’il a fait quelque chose d’exceptionnel, de pas facile, de remarquable, sans qu’on ait besoin de le lui dire.

Parce que pour moi, le problème des compliments, c’est bien le jugement de valeur que l’on porte sur les avancés de nos enfants. Dire « C’est bien! » comme je le fais d’ailleurs trop souvent, c’est émettre un jugement de valeur sur ce que fait l’enfant. Cela implique que s’il n’y était pas arrivé, ça n’aurait pas été bien. Alors c’est contre cette petite phrase que je me bats le plus au quotidien. Et c’est encore loin d’être gagné!

Et vous, avez-vous déja réfléchit à ce qu’impliquent les compliments à nos enfants?