[Education bienveillante] Vivre au rythme d’un nourrisson

Près de deux mois déja que notre Petit Poisson est entrée dans la famille. Deux mois que nous prenons énormément de plaisir à l’observer. Deux mois que nous essayons tant bien que mal de nous habituer à son rythme, sans perdre complètement le nôtre.

Vivre au rythme d’un nourrisson n’a rien de facile. En tout cas pour moi. Adapter son rythme à celui d’un nourrisson demande d’accepter de lâcher-prise. Cela demande également de l’aide et du soutien – au moins dans la « logistique ». Vivre au rythme d’un nourrisson quand on a une ainée en pleine forme et très en demande de la présence de sa Maman, c’est encore moins facile. Mais pas impossible.

Pour cette naissance, j’ai l’immense chance d’avoir l’aide de notre Ayi. C’est elle qui s’occupe d’une grande partie de la logistique et du ménage. Je n’ai donc à me soucier ni de la vaisselle, ni du repassage, ni de cinq repas de midi et deux dîners par semaine, ni du ménage en général. Ce qui est déja énorme. Et je dois bien le dire, ça change la vie. A la naissance de Little Miss Sunshine, j’étais seule pour assurer tout cela, mais débordée, je m’étais rapidement résolue à prendre quelqu’un pour le ménage superficiel, un peu de repassage et l’entretien de la salle de bain. Cette personne passait deux heures chez nous toutes les deux semaines. Avec le recul, je sais bien que ce n’était pas suffisant. Il faut bien dire que ce soit aujourd’hui ou à l’époque, impossible pour nos familles de nous soutenir puisque nous vivions et vivons toujours bien trop loin. Alors on doit trouver du soutien ailleurs.

Et c’est à mon sens primordial d’être soutenu durant cette période. Cela permet à la Maman de se reposer au maximum en même temps que bébé. Il est facile de dire à une Maman de dormir quand bébé fait la sieste, mais quand on a pas encore mangé, quand on a rien préparé à l’avance, quand la vaisselle s’accumule et rend la préparation du repas encore plus longue, quand on voit le linge à laver et/ou à repasser s’accumuler, qu’on arrive enfin à prendre une douche et qu’on se rend compte que cela fait deux semaines voire plus que celle-ci n’a pas été nettoyé et que les cheveux – parce que oui, des cheveux on en perd après un accouchement! – s’accumulent dangereusement sur la bonde de la douche, et je ne parle même pas du lit qui sent le lait caillé à plein nez et qu’il faudrait changer quasiment tous les jours… Résultat, il est tout simplement impossible de dormir à ce moment-là pour la maman.

Alors je vous promets que j’apprécie hautement l’aide constante d’Ayi au courant de la journée. Et c’est encore plus vrai depuis quelques jours que Little Miss Sunshine est également à la maison et en demande constante de jeux, d’activités, de câlins, de promenades… Certaines nuits ont beau être compliqué, jusqu’à la fin du mois de juillet – Little Miss Sunshine ayant participé au Camp d’été de son école et ayant de ce fait garder les mêmes horaires que durant l’année scolaire – je pouvais me recoucher dès 8h30 et me reposer sans me poser de questions avec Petit Poisson sur mon ventre. Pareil quand Petit Poisson n’était pas bien, il suffisait que je m’allonge sur le canapé, un livre à la main ou une série à la tv avec lui sur mon ventre pour qu’il s’apaise, sans avoir à penser au déjeuner ou à la vaisselle. Chaque maman devrait être ainsi soutenue que ce soit par sa famille ou par quelqu’un d’extérieur. Et en Chine, ils l’ont bien compris. A la naissance d’un enfant, les mères et belle-mères s’installent chez le couple pour prendre soin de la maman et du bébé, en parallèle quelqu’un est embauché pour gérer la logistique de la maison (repas, courses, vaisselle, ménage, lavage, repassage,…) Je trouvais ça contraignant – et je le trouve toujours car les deux mamans restent en général vivre chez les jeunes parents jusqu’à ce que l’enfant aille à l’école, à 4 ou 5 ans en Chine – mais en même temps, c’est un sacré soutien.

Autre caractéristique de la vie avec un nourrisson, et qui me perturbe toujours autant, on a aucune régularité. Je m’explique. Durant deux jours, Petit Poisson fait la sieste de 10h à 11h30. Le troisième jour, je prends donc mon temps avec lui jusqu’à cette heure en me disant que je ferai ce que j’avais prévu de faire au moment de cette sieste. Sauf que la-dite sieste n’arrivera jamais. Avec un nourrisson, il ne faut jamais rien prévoir à l’avance. En tout cas, chez moi, que ce soit avec Petit Poisson ou avec Little Miss Sunshine, ça n’a jamais fonctionné. Au contraire, ça a toujours été un motif d’échec. Et j’ai beau le savoir, je me fais encore régulièrement avoir. Le tout est de prévoir ce qu’on a besoin ou envie de faire à la journée, en étant pas trop optimiste, et de profiter des moments de calme du bébé. Sans se fixer d’horaires. Et j’ai beau le savoir, je n’arrive pas toujours à m’y tenir!

Que ce soit Petit Poisson ou Little Miss Sunshine, entre deux semaines et trois mois (on verra pour Petit Poisson, mais c’est bien parti!), la tombée de la nuit est vraiment le moment difficile de la journée. Passé 17 ou 18h heures, impossible de poser bébé. Il réclame les bras en permanence, si ce n’est pas le sein. Les pleurs sont quasi-incessant même en le berçant, en chantant des chansons, en changeant de position,… C’est l’heure où on ne sait pas s’il s’agit de coliques, de mal de dents, de pleurs de décharge, de faim,… Alors j’essaie tant bien que mal de me dire que l’essentiel est qu’il se sente entouré, qu’il ne soit pas seul, que les pleurs finiront par cesser. Et ils cessent en général à l’heure où bébé s’endort vers 21h. Mais comme c’est l’horaire où Papa Lou rentre du travail, où il faut préparer le repas, manger, gérer la frustration de fin de journée de Little Miss Sunshine parce que je ne peux pas ou difficilement la prendre dans les bras, l’horaire aussi où tout le monde commence à fatiguer, ce n’est pas toujours évident.

Et la nuit finalement répond au même schéma. Ne pas faire de prévisions. Un nourisson n’a pas de rythme de sommeil. Il peut donc très bien dormir une nuit et très peu la suivante. Et ce n’est pas parce que bébé passe sa journée ou presque à dormir qu’il dormira moins bien la nuit et inversement, ce n’est pas parce qu’il n’a quasiment pas dormi de la journée qu’il fera une bonne nuit.  Il faut se laisser porter par les événements et espérer que la nuit se passera au mieux. Mais je dois bien dire qu’ayant été habitué à me réveiller toutes les heures ou toutes les deux heures pendant un an par Little Miss Sunshine, les deux ou trois réveils par nuit de Petit Poisson me semblent presque reposant! Même si à la longue ça reste fatiguant 😉

En résumé, la vie au rythme d’un nourrisson est vraiment difficile à rendre compatible avec nos propres rythmes de vie. Et pourtant, c’est essentiel pour être à l’écoute des besoins de son bébé. Il faut donc savoir lâcher prise et ne pas hésiter à se faire aider, le soutien durant cette période reste essentiel! 

Et vous, comment avez-vous vécu la période nourrisson de vos enfants?

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