Ma routine matinale: comment je l’ai mis en place

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de pourquoi j’en suis venue à une routine matinale et comment je l’ai mis en place depuis presque un an maintenant.

Vous vous en souvenez peut-être, j’en parlais justement au mois de janvier dernier, j’avais envie de me remettre un peu au sport, notamment faire une séance de yoga régulièrement et je m’étais mis au défi de relever le challenge de 30 jours de yoga de Yoga with Adriene.

Malgré toute ma bonne volonté, le seul moment où j’arrivais à faire cette séance de yoga, c’était au moment où Petite Panda (9 mois) s’endormait pour sa sieste, soit juste après le repas de midi, en pleine digestion pour moi. Très vite, je me suis rendue compte que c’était impossible à cet horaire et dans ces conditions : j’ai eu des maux de ventre, des nausée, … ce moment n’était absolument pas adapté. Et je n’arrivais à me dégager aucun autre moment pour moi dans la journée…

J’ai failli abandonné. Amélie de Famille épanouie parlait depuis quelques mois de ses miracle morning, j’étais admirative, mais dans ma tête, c’était juste impossible de faire pareil: je ne suis pas du matin et les nombreux réveils nocturnes de Petite Panda me faisait apprécier chaque minute gagnées avant le lever…

En parallèle, Charlotte du compte Instagram Organizen_green_mama faisait des live chaque jour de ce mois de janvier sur ce thème, pour mettre au défi d’autres personnes de tenter le miracle morning, car selon elle, cette routine avait révolutionnée sa vie et j’en ai regardé quelques uns par curiosité.

J’étais déjà convaincu du bien qu’un tel temps pour moi me ferait, mais il était impossible pour moi de m’imaginer me lever à 5h45 ou 6h pour avoir ce temps. Ce réveil me semblait une montagne infranchissable!

Un peu déconfite de ne pas pouvoir m’offrir de temps rien qu’à moi, j’ai mis l’idée de côté en me disant que j’avais encore un tout jeune bébé et qu’il serait toujours temps de tenter de mettre ça en place quand elle dormira mieux. Mais dans ma tête, j’avais les problèmes de sommeil de Little Smiling Buddha en tête – qui n’a pas fait de nuits complètes avant 4 ans et demi et qui dort vraiment bien seulement depuis ses 6 ans – et intérieurement, je sentais que je ne pouvais plus attendre…

Et puis vers la mi-janvier, Petite Panda dormait relativement bien depuis quelques nuits, je me suis réveillée un matin à 5h45. Naturellement. C’était un lundi. Quand j’ai vu l’heure, je me suis dit que c’était un signe de mon corps. Ce temps pour moi, j’en avais besoin. Vraiment.

Je me suis levée, j’ai sauté dans un legging, un t-shirt et un pull, j’ai attrapé mon tapis de yoga, je suis descendu dans la salle à manger, entre la table et la cheminée, devant la porte-fenêtre qui donnait sur le jardin, le seul endroit où j’avais la place de déplier mon tapis, j’ai attrapé mon ordinateur et je me suis mis la vidéo du challenge du jour. 40 minutes de yoga. Que j’ai savouré. Qui m’ont fait un bien fou. Qui m’ont donné une énergie folle…

Quand j’ai eu fini ma séance, tout le monde dormait encore et il n’était toujours pas l’heure de les réveiller. Je me suis assise à la table, j’ai pris mon agenda et j’ai tranquillement programmé ce que j’avais à faire dans la journée. J’ai pu réfléchir, structurer, programmer, sans être interrompue. J’ai trouvé ce moment à la lumière de la bougie juste magique… J’en garde encore un souvenir émotionnellement très fort.

Finalement, je suis montée prendre ma douche. Et j’ai réveillé les enfants à l’heure habituelle.

Cette première fois, a été vraiment révélatrice pour moi. Le bien que m’avait procuré cette routine matinale était largement plus grand que le réveil à affronter.

Et pendant deux mois, tous les matins, je me réveillais à 5h45 pour faire ma routine. Je n’ai jamais eu de difficulté à me lever. Je savais le bien que me faisait ce moment.

Mais Petite Panda s’est à nouveau réveillée plus régulièrement et il m’est devenu difficile de me lever a 5h45. J’ai décidé d’écouter mon corps de me reposer tant que j’en avais besoin. Mais de me lever 20mn avant les enfants pour savourer au moins une douche et un petit temps au calme (juste une méditation ou même seulement quelques minutes à regarder le jour se lever)

Finalement les semaines ont passé et je n’ai pas réussi à me remettre au yoga. J’ai pris l’habitude de faire une méditation de 5 ou 10mn chaque matin après ma douche, avant de lever les enfants. Ce temps était mieux que rien, mais le yoga me manquait vraiment.

J’ai réussi à reprendre en m’autorisant des séances de yoga plus courtes, 10 à 20 minutes. J’ai découvert le compte de Yoga with Kassandra qui est une vraie mine pour ces séances courtes.

Je fais ce qui me semble bon pour moi au moment où je me lève. J’ai aussi au fil de l’année et de mes besoins, mis en place d’autres temps pour moi au courant de la journée. Si cela vous intéresse, je vous donnerai plus de détails sur ma routine matinale et les autres temps que j’ai mis en place depuis lors dans un prochain article.

Et vous les mamans, arrivez-vous à trouver de vrais temps pour vous?

Mes lectures 2020

Voilà des années que je n’avais plus fait le compte de mes lectures. Et pour cause. Avec deux enfants, je ne trouvais plus le temps de lire, ou si peu. Je ne pensais pas que les quelques titres que je lisais par an rivalisait avec ce que j’avais pour habitude de lire étudiante (dans les 130 livres par an).

Et puis le 1er janvier dernier, c’est Little Miss Sunshine qui m’a fait pensé à noter à nouveau mes lectures. Je lui ai proposé de noter les livres qu’elle lisait, de noter le nombre de pages pour lui prouver qu’elle a la capacité de lire de « grands ». Elle était très vite découragé par la taille d’un livre. Je lui ai donc proposé de le faire avec moi. Et ce fut un immense succès. Elle lit désormais des dizaines de livres par mois, seule. Et de mon côté, je me suis rendue compte qu’en changeant légèrement mes habitudes, je pouvais lire autant que j’en avais envie.

A la place de me dire que je n’ai pas le temps de lire, je me suis décidé à lire peu mais régulièrement. J’avais déja mis en place un rituel du soir autour de la lecture. Je lisais quelques pages chaque soir. Depuis le début de l’année, je lis vraiment au moins 30 minutes par soir. Quand je me réveille la nuit, que je me mets à cogiter dans tous les sens, et à ne pas pouvoir me rendormir, je reprends mon livre et je lis jusqu’à ce que le sommeil revienne. Depuis cet été, je lis également environ 20/30 minutes chaque début d’après-midi ou presque au moment d’endormir Petite Panda. Enfin, depuis près d’un mois, je me suis créé une bulle de 15 minutes de lecture le matin, après le petit-déjeuner, presque quotidiennement. Ces temps de lecture, même court, me font vraiment beaucoup de bien.

J’ai différents types de lecture en fonction du moment de la journée. Je lis plutôt des récits de voyage ou des livres de développement personnel le matin et début d’après-midi. Le soir, j’aime les romans policiers. Les policiers, c’est clairement ce que je lis le plus. J’ai ainsi toujours deux ou trois livres que je lis en parallèle. Et mine de rien, j’ai réussi à lire 52 livres cette année, soit plus de 16000 pages! Je n’aurai jamais pensé lire autant! Et je n’ai noté que les livres que j’ai lu jusqu’au bout – il y en a pas mal qui sont toujours en cours car ils ont été mis de côté pour une raison ou pour une autre et je ne les ai pas noté.

Parmi les policiers, mes deux gros coups de coeur de l’année:

  • la « série chinoise » de Peter May qui m’a tenu en haleine au mois de janvier durant lequel j’ai dévoré les 6 tomes.
  • la série de l’inspecteur Chen Cao de Qiu Xiaolong dont j’ai dévoré les 10 tomes en février et mars

Deux séries qui se passent en Chine et dont l’atmosphère m’a vraiment rappelé mes ressentis quand nous avons vécu là-bas.

Un des seuls romans que j’ai lu et qui m’a énormément marqué:

  • La mémoire du thé de Lisa See que j’ai lu en septembre. j’avais déja lu plusieurs livres de cette auteur qui est une valeur sûre en ce qui concerne la littérature chinoise.

Et les deux livres d edéveloppement personnel qui m’ont le plus inspiré:

  • Tous enthousiaste d’André Stern, dont on ne sort pas indemne. Il nous amène à voir la vie différemment…
  • Au coeur des 5 langages de l’amour de Gary Chapman qui m’a fait prendre conscience de mon propre langage de l’amour, de ceux de mon mari et de ceux de mes enfants. C’est extrêmement instructif et je suis sûre que je vais beaucoup les utiliser dorénavant. Nous en avons déja largement discuté avec mon mari d’ailleurs…

Je suis vraiment très contente de moi. J’ai d’ailleurs été très surprise de voir s’allonger la liste au fil des mois. Je suis fière de m’offrir ce temps pour mon bien-être. Et je vais renouveler la liste cette année!

Et vous, vous aimez lire? Vous arrivez à trouver le temps de lire? Vous lisez plusieurs livres en parallèle comme moi? Ou pas?

Objectif 2021

Voilà plusieurs années que je me fixe des objectifs en début d’année, plutôt que de faire de bonnes résolutions, auxquelles je ne me tenais jamais. Pourquoi? Parce que les objectifs se réfléchissent, se divisent en sous-objectifs, s’étalent dans le temps et se travaillent. Les résolutions ont y pensent vaguement et une semaine plus tard, on a oublié. Résultat: au début de l’année suivante on reprend les mêmes résolutions et on se sent nul de ne pas avoir réussi à s’y tenir… Avec des objectifs, on se fixe des étapes et on réfléchi vraiment à la manière d’avancer chaque jour…

Je suis très fière de me dire que mes principaux objectifs de l’année 2020 ont été atteint: j’ai créé mon entreprise, Retour des Montagnes Jaunes, et nous avons accueilli notre Petite Panda avec beaucoup de sérénité.

Nous avons continué à travailler sur notre manière de consommer cette année. J’ai beaucoup moins utilisé mes traceurs d’habitudes que les deux années précédentes et je pense diminuer le nombre de mes traceurs cette année, car j’ai évolué dans ma manière d’appréhender mes objectifs.

Voici quelques unes de nos avancées de cette année sur notre manière de consommer:

  • nous avons créé un compost, qu’à mon sens nous n’utilisons pas encore assez (coucou les bottes boueuses à mettre pour aller dans le jardin… coucou le compost dont nous ne savons pas quoi faire après un an d’utilisation car nous n’avons pas de jardin potager suffisant pour l’absorber…), mais nous avons tout de même réussi à bien diminuer nos déchets et c’est déjà pas mal.
  • nous n’achetons plus que très peu de produits emballés dans du plastique et privilégions toujours les autres alternatives quand c’est possible (notamment le bois et le verre que nous réutilisons par la suite, à défaut le papier ou le carton)
  • nous utilisons des pochons à vrac pour nos fruits secs
  • nous achetons la plupart de ce que nous consommons régulièrement en gros (minimum 2kg) et en sachet papier (farine, riz, sucre, légumineuses…) ou en gros bocaux en verre de 500g ou 1kg (huile de coco, miel,…)
  • nous n’achetons plus aucun produit transformé (à part exceptionnellement) et préparons donc tout par nous-même, nous avons commencé à faire des conserves (soupe, ratatouille, fruits au sirop, sauce tomate, …)
  • nous nous sommes lancés dans la lacto-fermentation et nous adorons ça (au point d’en préparer chaque semaine de nouvelles variétés),
  • nous n’achetons plus de savon. Nous sommes désormais auto-suffisant et nous en fournissons même à nos familles
  • Papa Lou prépare une grande part de sa bière lui-même,
  • il prépare également ses bitter lui-même (au pamplemousse, au céleri branche, à la bergamotte), quelques litres d’hydromel et du Nusswasser (alcool de noix verte), des liqueurs d’épines et autres baies, du tepache, … Bref, niveau alcool Papa Lou assure!
  • je prépare mon produit lave-vaisselle moi-même
  • nous n’achetons plus aucune bouteille en plastique grâce à l’achat d’une machine soda-stream qui nous permet de préparer de l’eau gazeuse
  • nous avons récolté pas mal de fruits autour de chez nous (des cerises dans notre jardin et offert par des voisins, des kakis offert par des voisins, des quetsches et des raisins récoltés dans les vergers abandonnés autour de chez nous, des églantines, des aubépines, des mûres dans les haies autour de chez nous, des châtaignes et des noix dans la forêt…)
  • quasiment tous les vêtements achetés l’ont été de seconde main
  • nous n’avons absolument rien acheté pour la naissance de Petite Panda (hormis une nouvelle coque pour la voiture, car j’ai donné la mienne et la poussette à une famille chinoise à Shanghai) C’est un bébé 100% récup!
  • nous avons acheté plusieurs jeux sur Vinted

Je suis fière de notre cheminement, nous avançons doucement, mais surement, car les nouveaux gestes que nous ajoutons progressivement deviennent de vrais besoins pour coller au plus juste de notre état d’esprit… Une fois acquis, il n’y a donc pas de retour en arrière.

Un autre objectif était de continuer à lire le plus possible. J’ai changé ma manière de faire et je lis désormais autant que j’en ai envie. J’ai ainsi lu plus de 16 000 pages cette année soit quelque 62 livres. Mais je vous prépare un article complet à ce sujet.

J’ai continué à travailler sur moi et sur ma parentalité, au travers de formations, de podcasts, de conférences en ligne. L’offre est large actuellement. Cette année, j’aimerai me concentrer sur mes blocages, mes pensées limitantes. J’aimerai arriver à passer outre, je sens bien que je stagne depuis quelques mois… Je veux vraiment être plus apaisée dans mon quotidien.

Quant au Chinois, nous nous y sommes doucement remis cette année. J’espère vraiment pouvoir lire de petits livres en Chinois d’ici la fin 2021.

Notre grand objectif familial pour 2021 sera de trouver la maison qui nous correspond dans le village où nous habitons depuis un an et demi, de l’acheter et de l’aménager à notre goût. Une belle nouvelle aventure qui nous attend!

Et vous, résolutions ou objectifs? Quels sont les vôtres?

Livre – Meurtres à Pékin

Cette semaine, je vais vous parler du premier tome d’une série pour laquelle j’ai eu un énorme coup de coeur. Il s’agit de la série chinoise, composé de six livres, de Peter May.

J’ai découvert Peter May il y a quelques années déja au travers de la trilogie écossaise que j’avais beaucoup aimé. Et puis, à la fin de l’année, Papa Lou m’a parlé de la série chinoise du même auteur dont il a lu les trois premiers tomes il y a quelques temps. J’avais justement envie de voyager en Chine, de me replonger dans cet univers si particulier et il faut le dire, rares sont les auteurs occidentaux qui nous plongent dans la « vraie » Chine, celle que nous avons eu l’occasion de vivre pendant cinq ans.

J’adore les romans policiers. C’est ce que je lis le plus. Et je savais que j’aimais déja la plume de l’auteur. Mais je ne me doutais pas que j’allais avoir un tel coup de coeur pour cette série.

Ce premier tome s’ouvre sur un cadavre calciné dans un parc à Pékin. Le jour même deux autres corps, qui en apparence n’ont rien à voir entre eux, sont retrouvés. Mais une chose étrange les lient: les mégots de cigarettes trouvés à proximité. Coïncidence?

La série se concentre sur deux personnages principaux: Li Yan, inspecteur de la section n°1 de Pékin, sur le point de passer l’entretien le plus important de sa vie et Margareth Campbell, médecin légiste américaine spécialisée dans les corps brûlés qui fuit le drame de sa vie.

Magareth ne connaît rien à la Chine, elle n’a aucune idée d’où elle met les pieds et ne s’attend à rien de particulier. Elle voulait juste fuir sa vie et partir le plus loin possible. Avec ses gros sabots d’occidentale, elle va se prendre de plein fouet de nombreux chocs culturels et ne se fera pas que des amis.

L’enquête policière est classique, mais très bien menée et pleine de rebondissements. L’enquête tourne autour des OGM qui ont permit à la Chine de planter du riz jusqu’à l’extrême Nord de son territoire et de voir enfin se terminer les périodes de graves famines dans les années 1980. Pour rappel, Shanghai est une des dernières villes chinoises à avoir subit de grandes famines et est aujourd’hui la ville au monde qui a la plus grande autonomie en nourriture en cas de crise (plus de deux semaines pour une 30aine de millions d’habitants contre 3 jours pour la ville de Paris) Le fantôme des famines est toujours omniprésent en Chine aujourd’hui. C’est un sujet vraiment passionnant que j’ai adoré retrouver dans ce livre.

J’ai tout aimé dans ce premier tome: l’histoire, la relation entre Margareth Campbell et Li Yan, Pékin que l’on reconnaît vraiment dans les descriptions de Peter May, les relations entre les différents personnages chinois ou étrangers, les descriptions de la vie des rues, des petits restaurants de rue,… J’ai vraiment eu l’impression de retourner en Chine le temps de ma lecture et c’est ce que j’ai préféré, c’est vrai.

Et vous, connaissez-vous Peter May? La série chinoise? Qu’en avez-vous pensé? 

Peter May, Meurtres à Pékin, Actes Sud, Babel Noir, 2007, 10,70€.

Nos voyages et week-end en 2019

La première partie de l’année 2019 aura encore été riche en voyages et en découvertes. La seconde partie de l’année aura été consacré à notre emménagement en France. Nous espérons donc très fort reprendre les voyages rapidement, parce que ça commence à nous manquer!

  • Nous sommes revenus d’Alsace vers Shanghai le 6 janvier

Nous avons donc bien profité des fêtes de fin d’année en Alsace avec nos proches, après une année sans retour à Noël l’année précédente.

Nous avons cette fois-ci découvert le Sud du pays (Kampot et Kep) et la capitale. Quel bonheur de retrouver ce pays que nous avions adoré deux ans auparavant, ainsi que la chaleur et le soleil au coeur de l’hiver!

Voici un voyage que nous repoussions depuis l’année précédente car nous pensions ne pas être en mesure de le faire sans les enfants. Finalement, avec un peu d’organisation et un séjour en solo pour chacun d’entre nous, nous avons passé quelques jours incroyables dans cette famille et avec les cueilleuses de thé. Une expérience inoubliable pour moi qui partait pour la première fois en solo et sans enfant. 

Voici un voyage en famille que nous avions prévu depuis un bon bout de temps. Nous savions désormais qu’il y avait de forts risques que nous ne restions pas plus longtemps en Chine et nous voulions absolument dire « aurevoir » à nos amis qui vivent au Japon, ne sachant pas quand nous auront l’occasion d’y revenir. C’est dans la région du Kansai que notre voyage s’est concentré, avec la découverte de la région de Wakayama que nous n’avions encore jamais visité.

  • Du 27 au 30 avril, Papa Lou est parti en solo dans la même famille de producteur de thé dans les HuangShan

Papa Lou a également vécu quelques jours dans la même famille de producteurs de thé que moi, mais en décalé de quelques jours. Une expérience extrèmement enrichissante pour lui également!

Une première expérience forte en émotions également pour Little Miss Sunshine cette année: son premier voyage sans les parents! Ce court séjour lui aura beaucoup apporté et nous aura prouvé qu’elle est très organisée et prête à voyager sans nous (pourquoi pas avec ses grands-parents ou pour un voyage linguistique)

Après l’annonce de notre départ de Chine et sans encore savoir où nous irions ensuite, nous avions besoin de profiter à fond, de savourer encore tout ce que la Chine avait à nous offrir. WuYiShan fait partie de nos coups de coeur et nous avions à coeur d’aller dire aurevoir à nos amis sur place. Les enfants nous ont notamment prouvé durant ce voyage qu’ils étaient désormais capable de marcher plus de 10km par jour en montagne sans aucun souci.

Ce fut notre dernière escapade en Chine. Et que de souvenirs incroyables! C’est un voyage que nous avions envie de faire depuis notre arrivée en Chine et finalement, nous n’avions jamais réussi à le caser dans des périodes propices, mais le timing de ce séjour a été juste parfait.

  • L’été en Alsace à partir du 14 juillet et jusqu’au 8 septembre avec quelques voyages en région parisienne pour trouver un logement.

Pas vraiment un voyage, mais une grosse réadaptation pour toute la famille. Le séjour alsacien dans la famille nous aura fait beaucoup de bien avant d’attaquer la rentrée et notre nouveau défi: le retour à la vie française.

  • Séjour en Alsace du 21 au 30 décembre pour les fêtes de Noël 

Un nouveau rythme à prendre avec le voyage en voiture, dont les enfants n’ont vraiment pas l’habitude. Ils ont pourtant été très coopératif. Mais la fatigue d’un voyage de 6h en voiture n’est décidément pas la même que celle d’un voyage en train ou en avion… Il va falloir nous y réhabituer.

Si je devais faire un bilan, je dirai que grâce à l’expatriation les voyages ont été nombreux. Le retour en France aura largement freiné nos escapades, même si ce n’est pas l’envie qui manque. Nous réfléchissons déja à nos prochaines vacances à cinq, l’été prochain. D’ici là, en dehors d’un week-end ou deux, je ne pense pas que nous voyagerons, le terme de ma grossesse approchant doucement.

2019 aura été l’année des voyages en solo. Le premier pour moi. Mais pas le dernier, je me le promets. La première expérience de voyage sans ses parents pour Little Miss Sunshine, 7 ans. Papa Lou également, mais de son côté il en a plus l’habitude.

En 2018, avec Papa Lou, nous nous étions promis un week-end par an en amoureux, suite à notre escapde d’un week-end en Suisse. Nous n’avons malheureusement pas pris le temps de réaliser cette promesse cette année, avec le stress de notre retour en France cet été. Et je ne pense pas que nous aurons l’occasion de la réaliser l’année prochaine avec un nourrisson à la maison. Mais nous verrons ce que nous réserve cette nouvelle année! 

[Promenade] Xinchang, ville d’eau méconnue

Par une belle matinée du mois de mai, je suis partie visiter la jolie ville d’eau encore largement préservée du tourisme de masse, Xinchang. Elle se situe à une heure du centre de Shanghai, est très facilement accessible grâce au métro et au bus et vaut vraiment le détour pour son authenticité. J’aime les villes d’eau chinoises. J’apprécie d’ailleurs tout particulièrement celle de Nanxiang qui se situe également à une heure du centre de Shanghai, mais je trouve Xinchang encore beaucoup plus authentique. Je me rends d’ailleurs compte que je n’ai jamais fait d’article sur Nanxiang, alors que j’y ai été de nombreuses fois, il va falloir que j’y remédie!

Mais pour commencer, parlons de cette belle journée à Xinchang. J’ai pris le métro jusqu’à l’arrêt du nom de la ville Xinchang, sur la ligne 16. En arrivant de Shanghai, il faut prendre la sortie du métro qui est du même côté que le quai du métro. En descendant l’escalier qui est à gauche, on se retrouve à côté d’un parking et droit devant nous se trouve une autre route (pas celle sous le métro). C’est sur cette route que ce situe l’arrêt du bus. Trois bus s’arrêtent à cet arrêt. Deux avec des noms uniquement chinois et l’un avec le numéro, c’est celui-ci qu’il faut prendre pour trois stations. On descend du bus très proche de la vieille ville. Il suffit de traverser la route, de revenir en arrière jusqu’au bout de la rue, de continuer à gauche sur le trottoir jusqu’à croiser la première ruelle. Elle longe un grand parking. C’est dans cette ruelle, en continuant tout droit que vous tomberez tout d’abord sur la salle d’exposition d’un artiste chinois travaillant les racines d’arbre.

C’est un art très chinois et assez particulier, mais les pièces sont absolument impressionnantes. L’artiste imagine la pièce à partir d’une racine d’arbre qu’il sélectionne lui-même et utilise ensuite tous les détails de cette racine pour faire ressortir sa pièce finale. La sculpture n’est faite que d’un seul bloc, une seule racine, sans aucun ajout.

Certaines racines peuvent avoir des blocs de pierre incrustés à l’intérieur que l’artiste va conserver et utiliser dans sa figure finale, comme ce dragon…

L’artiste avec qui nous avons un peu pu discuter en Chinois était très fier de certains prix obtenus du gouvernement chinois, mais aussi d’avoir vendu une de ses pièces à l’actrice et chanteuse Fan BingBing.

Nous avons d’ailleurs pris quelques minutes pour discuter entre nous du sort de cette actrice internationale qui au milieu de l’année dernière avait été retenue prisonnière par le gouvernement chinois dans une de ses maisons en Chine, après confiscation de son passeport pendant plusieurs mois car elle était accusé de fraudes fiscales. Retenue chez elle, sans aucun contact possible avec l’extérieur et sa famille, elle a fini par faire des excuses officielles où elle expliquait quelle mauvaise fille et quel mauvais exemple elle était pour ses fans et par payer les milliers de yuans qu’elle devait aux impôts. En Chine, dès qu’un problème quelconque survient,  la personne est interdite de sortie du territoire et on se retrouve ainsi complètement bloqué dans le pays, sans être forcément assigné à résidence. Il n’y a même pas besoin de retenir le passeport de la personne, juste de la ficher à l’immigration. Nous avons vécu la même chose il y a quelques mois et je vous invite fortement à aller lire mon article à ce sujet si vous avez l’intention de venir vivre ou voyager en Chine.

Et puis nous avons repris notre promenade, pour entrer vraiment dans les jolis quartiers traditionnels de cette ville d’eau. J’ai été vraiment séduite par cette petite ville, sans prétention, où les touristes chinois n’affluaient pas de tout côté.

J’ai aimé observer tous ces petits détails qui font que j’aime tant la Chine: les gens assis dans la rue à observer les passants, les couleurs sur les étals, les poteries et le bois partout, … Et cette petite ville en est encore très riche.

Comme dans tous les endroits touristiques en Chine, on trouve des spécialités à manger un peu partout. Les étals sont colorés et les odeurs qui se mêlent plus ou moins alléchantes…

La spécialité du coin, c’est le poulet ou la pomme de terre cuits en croute d’argile. Mais on y trouve aussi le fameux tofu puant, spécialité de Shanghai… C’était d’ailleurs une torture quand j’étais enceinte! Mais évidement on trouve de nombreux autres mets: des nouilles de farine de patates douces, de la viande séchée,  des fruits et des légumes au sucre, au sel ou au vinaigre, du porc confit dans la sauce brune, des zongzi (puisque nous y étions juste avant la fête des bateaux dragons), du sucre brun aromatisé ou non,…

La promenade à travers cette jolie ville d’eau est vraiment agréable…

Nous avons pu voir un des lieux du tournage du film Lust Caution d’Ang Lee, que nous avions d’ailleurs vu à sa sortie en 2008. C’est ainsi que j’ai appris que l’actrice chinoise qui joue le rôle principal dans ce film, Tang Wei a vu son nom rayé de l’affiche à sa sortie en Chine car le gouvernement a estimé que son rôle de traitresse envers son pays avait été trop réaliste… Elle est d’ailleurs complètement mise à l’écart de la scène en Chine suite à ce film et doit obtenir la nationalité hongkongaise pour poursuivre sa carrière. J’ai très envie de revoir ce film avec un regard neuf, maintenant que je connais certains détails historiques et que j’ai certains lieux en tête.

Puis nous sommes ensuite allés visiter le musée de la ville. La ville de Xinchang a été fondée vers 1130. Ce sont les marais salants, à l’époque situés juste au Nord de la ville qui ont fait sa réputation et le sel a largement fait sa richesse. La ville est traversée par quatre cours d’eau et il existait à l’époque quelque 70 ponts – il en reste aujourd’hui une quinzaine – d’où son statut de ville d’eau.

Une carte du musée a beaucoup retenu mon attention. On y voit Shanghai à l’époque de la fondation de XinChang. Et c’est impressionnant de voir à quel point le limon déposé par la mer à fait avancer la terre. Moins d’un siècle plus tard, XinChang n’est plus du tout au bord de la mer!

En ressortant du musée, nous avons continué notre promenade dans cette agréable petite ville. En plus, nous avons pu profiter d’un magnifique beau temps, et d’une température tout à fait agréable – contrairement aux températures étouffantes qu’on trouve habituellement à cette période de l’année. Il faut dire que cette année, le climat à Shanghai est bien plus frais qu’à l’habitude…

Voici une porte, construite à l’époque pour honorer les familles des mandarins, à savoir ceux qui avaient passé avec succès les examens les plus hauts de Chine. Toutes ses portes, partout en Chine, ont été détruites durant la Révolution culturelle – puisque signe d’un régime passé – et elles sont reconstruites à l’identique depuis une quinzaine d’années un peu partout en Chine…

Et puis toujours ses petits détails typiquement chinois et ses couleurs…

Et nous avons terminé notre promenade au bord de l’eau… Le long des nombreux canaux de la ville.

Et puis, nous sommes retournés dans les rues commerçantes…

Et nous avons croisé un vieux monsieur qui broyait encore des perles pour en faire de la poudre pour blanchir le visage.

Nous avons terminé par un déjeuner dans un restaurant chinois dont la spécialité était le mouton, avant de rentrer chacun de notre côté à Shanghai…

Une belle journée, et une belle découverte que je suis ravie d’avoir faite juste avant notre départ! 

Objectifs 2019 – Bilan d’avril

C’est l’heure de faire un bilan de mes objectifs sur le mois passé. Si jamais vous avez loupé l’article sur mes objectifs 2019, je vous invite à lire cet article d’abord.

Premier objectif: faire baisser notre consommation globale.  Le mois d’avril a débuté avec un gros achat de ma part: une table de massage. Mais j’espère bien que cet achat sera utilisé sur le long terme. Je n’ai pas l’intention d’en racheter une avant de nombreuses années mais celle-ci me semblait tout à fait indispensable pour pratiquer le massage tuina sur mes trois amours et éviter de me casser le dos. La table de massage permet de m’installer vraiment comme je le souhaite et au mieux pour mon dos, pendant les massages. J’ai également craqué sur un petit coffret de figurines d’animaux – dont les enfants raffolent et qu’ils utilisent depuis des années – quand Little Smiling Buddha me l’a demandé au Muséeum d’Histoire Naturelle de Shanghai et un coffret pour faire grandir des cristaux pour Little Miss Sunshine. Durant notre séjour au Japon, nous avons également acheté une figurine de samouraï à Little Smilng Buddha et une nouvelle kokeshi porte-clef pour Little Miss Sunshine. Papa Lou m’a également offert une nouvelle yukata en coton. Le reste n’était que de l’alimentaire. Pas un mois O achat donc, mais nous sommes restés relativement raisonnables.

En ce qui concerne le linge, nous avons vécu un mois un peu chaotique. Little Miss Sunshine a eu la gastro début du mois, nous sommes partis en vadrouille et en décalé, ce qui m’a obligé à faire des machines rapprochées à chacun de nos retours pour avoir de quoi emmener à chaque nouveau départ. Mais finalement, contrairement à ce que je pensais, nous ne nous en sortons vraiment pas trop mal: 16 machines et le sèche-linge n’a tourné que deux fois. Sachant que je n’ai pas fait particulièrement attention sachant que nous avions déja plusieurs machines « de trop » au début du mois, je trouve qu’on s’en sort bien. Et ça me confirme le fait que nous sommes tout à fait capable désormais – hors petits accidents de parcours – de limiter le nombre de machines que nous faisons tourner.

Deuxième objectif: continuer la rédaction de mon livre sur notre expatriation. Je pense que c’est l’objectif que j’ai le moins tenu ce mois-ci. J’ai été très productive au début du mois – près de 8 000 mots en une semaine – mais j’ai complètement lâché ensuite.

Entre Little Miss Sunshine a la maison pour cause de gastro, nos différents voyages et finalement les vacances des enfants, je n’ai plus du tout eu le temps d’écrire. Il me faut vraiment le calme complet pour pouvoir me concentrer et c’est trop compliqué à trouver quand tout le monde est à la maison. Je reste sur les mêmes objectifs pour le mois prochains: trois séances d’écriture par semaine et 10 000 mots par mois (qui sont largement dépassable si je m’y mets vraiment!)

Troisième objectif: une sortie quotidienne de trente minutes par jour avec les enfants pour leur permettre de jouer librement, sans intervention d’un adulte. Le bilan n’est toujours pas et de loin à la hauteur de mes attentes. Dès que nous sommes en vacances, nous sortons plus, que ce soit avec des jeux libres ou non, mais dès que le rythme de l’école reprend le dessus, on est coincé. Et comme le temps est pluvieux, pollué et frais, personne n’a envie de passer plus de temps dehors. Seul point positif, à chaque fois que nous étions à l’extérieur, nous y étions pour au moins une heure ou deux.

J’espère encore ce mois-ci que le beau temps nous permettra de sortir plus souvent au mois de mai! Deux sorties par semaine hors week-end seraient déja pas mal…

Quatrième objectif: lire plus et plus régulièrement. Les vacances me permettant toujours de lire plus, c’est certainement l’objectif que j’ai le mieux rempli ce mois-ci! J’ai très régulièrement lu entre 30 minutes et 1 heure, et c’est déja pas mal pour moi.

L’objectif pour le mois prochain serait de lire  au moins quatre fois par semaine durant une demi-heure… 

Dernier objectif: parler couramment Chinois, apprendre à le lire et à l’écrire. Je vous le disais le mois dernier, mais je vous parkerai bientôt d’une nouvelle inattendue qui est venue bouleverser notre mois de mars. Je n’ai toujours pas pris de décision face à cet objectif que je m’étais fixé en début d’année, je continue donc à me focaliser sur l’oral pour le moment. 

J’ai vraiment bien travaillé cet objectif le temps où j’étais en immersion totale. Je suis fière de mes progrès. L’objectif sera re-fixé en fonction des derniers évènements au courant du mois de mai… 

En ce qui concerne le dernier objectif non quantifiable de travailler sur ma confiance en moi, le mois d’avril à encore été un mois très riche.

Au milieu du mois, c’est avec énormément de plaisir que je suis retournée à l’école et que j’ai pris la charge de la moitié de la classe de Little Smiling Buddha (8 enfants de PS et TPS) pour passer une magnifique journée sur le thème de Pâques et du Printemps avec eux. J’ai pris énormément de plaisir à être à nouveau au contact des jeunes enfants, c’est quelque chose qui me manque au quotidien, c’est sûr.

J’ai repoussé mes limites en voyageant seule pour la première fois de ma vie, je suis partie quatre jours en immersion totale dans la langue chinoise, au fin fond des montagnes, dans des conditions digne du XIXème siècle par pas mal d’aspect, et j’ai adoré!

A la fin du mois, j’ai rencontré une maman fraîchement arrivée à Shanghai (coucou si tu passes par là!), avec ses trois enfants, qui m’a contacté à travers ce blog, et ça a été un plaisir de partager du temps avec elle et ses enfants et d’essayer de lui fournir des pistes et des conseils pour leur nouvelle vie en Chine.

Pour terminer, je me suis ré-inscris à deux formations de poterie, l’une pour perfectionner ce que j’ai déja appris, l’autre pour apprendre à utiliser un tour électrique.

Le mois de mai s’annonce également riche! 

[Voyage] Trois jours dans un village de producteurs de thé au cœur des montagnes jaunes

Quand Papa Lou m’a dit il y a un peu plus d’un an, qu’un de ces amis des HuangShan – les montagnes jaunes -, Laolu, à qui il achète régulièrement du thé, nous invitait chez lui pour venir voir les plantations et la fabrication du thé, j’ai été enchanté.

Mais la réalité est qu’avec les enfants, c’est bien compliqué à organiser. Nous avons tourné le problème de diverses manières, mais je ne me voyais pas laisser les enfants plusieurs jours à Ayi – même s’ils l’adorent et que je lui fais confiance, je sais que ça aurait été trop difficile pour eux. Et impossible de passer une journée dans les champs de théiers, avec le risque qu’il y ait des serpents ou qu’ils tombent en montagne sans réelle surveillance. Nous avions donc mis cette proposition dans un coin de nos têtes.

Mais cette année, je me suis dit qu’il fallait qu’on trouve une solution. Cette année, vous l’aurez certainement compris, car j’en ai déjà parlé ici, j’ai fait le choix de réaliser mes rêves et d’arrêter d’attendre, surtout quand l’opportunité se présente ainsi. Alors on a décidé de faire différemment. Je partirai en semaine, quelques jours, et Papa Lou prendrait soin des enfants. Et puis Papa Lou partira un week-end de trois jours et c’est moi qui m’occuperais des enfants. Nous aurions aimé partager ce moment, mais c’est également une belle aventure que de le vivre seul et de partager ensuite avec l’autre.

J’ai donc quitté la maison et embrassé fort mes trois amours un dimanche d’avril en fin d’après-midi. C’est le première fois de ma vie que je voyageais totalement seule. Pas par peur de voyager seule, mais plutôt par manque d’opportunité. J’ai pris un taxi et je me suis rendue à la gare de Shanghai Hongqiao. Et puis j’ai pris le train pour HuangShan Nord. Trois heures plus tard, j’arrivais à la gare.

J’ai tout d’abord été surprise du temps que j’avais eu dans le train pour dîner tranquillement et lire – c’est ça de toujours voyager avec les enfants. J’ai aussi été agréablement surprise par mon calme, alors que je ne savais toujours pas vraiment qui allait venir me chercher à la gare. Laolu avait apriori tout organisé, mais ne m’avait donné aucun détail. Et si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point j’aime être organisée et parer à toutes les éventualités.

Arrivée à la gare, j’ai eu un coup de téléphone d’un chauffeur qui était là pour me chercher et qui était persuadé que nous étions deux. Finalement, je suis montée dans la voiture où attendaient déjà trois autres personnes et nous sommes partis…

Un peu plus d’une heure plus tard, le chauffeur me déposait dans une rue sombre, avec ma valise, en me disant d’appeler Laolu. Je dois dire que je n’en menais pas large à ce moment-là, car j’aurai été bien incapable de lui dire où je me trouvais. Et que c’est à ce moment que j’ai commencé à stresser un peu. Heureusement, en lui disant juste que j’étais arrivée, il s’avérait que le chauffeur m’avait déposé juste en face de sa boutique…

Il m’a invité à prendre un thé, avant de m’accompagner à l’hôtel juste à côté. Là-bas, ils n’avaient jamais vu de passeport et ne pouvaient pas prendre d’étrangers –  il faut un système d’enregistrement à la police pour tous les étrangers, ce qui est loin d’être le cas de tous les hôtels en Chine, même dans les grandes villes et même dans les lieux touristiques. Mais avec un joli sourire, l’insistance de mon hôte et en déposant sa carte d’identité en assurance, j’ai reçu une chambre pour la nuit.

Comme souvent en Chine, les draps étaient lavés de frais, mais le reste de la chambre n’avait pas été nettoyé depuis un moment. Le lit était confortable et c’est tout ce qu’il me fallait. Laolu m’a dit qu’il m’appellerait le lendemain matin et qu’on monterait au village après avoir pris le petit-déjeuner ensemble. Je lui ai demandé des précisions sur l’heure, il m’a dit entre 7 et 8h.

J’ai encore lu un peu et je me suis rapidement endormie. Le lendemain, à 5h40, j’étais réveillé. J’ai parfois l’impression d’avoir un réveil dans la tête. Impossible de me rendormir. J’ai donc contacté Papa Lou et les enfants qui se préparaient à partir pour l’école.

Et puis vers 8h, Laolu m’a enfin contacté pour me dire de venir à la boutique, que nous allions prendre le petit-déjeuner ensemble. Je les ai rejoint à la boutique, une de ses filles, la plus grande, étant malade, elle a passé la journée avec nous. Il est allé acheter une soupe de wonton – sorte de ravioli chinois – que nous avons mangé dans un sachet plastique. En Chine, on s’embarrasse rarement de détail dans la nourriture à emporter: le sachet plastique convient à tout et pas sûr que ce soit du plastique alimentaire…

Après ce rapide petit-déjeuner, nous avons rempli nos tasses à emporter de thé, et nous avons pris la route.

Pour joindre le village, il nous aura fallu environ une heure trente, hors pause, sur des petites routes de montagnes pas plus larges que la voiture, et qui se terminent par une piste en terre. Rien que de joindre ce village, un peu au bout du monde, c’était déjà l’aventure.

Sur le chemin, on voit partout des champs de théiers, des petits villages reculés dont la seule occupation est le thé et la montagne, magnifique.

Nous avons fait une pause à mi-chemin pour saluer des cueilleuses qu’ils connaissaient et prendre quelques photos. Laolu et sa femme travaillent principalement sur les réseaux sociaux chinois pour vendre leur thé, même si ils ont également une boutique physique. Ils prennent donc régulièrement des photos et s’enquièrent régulièrement de l’avancée des récoltes.

Nous sommes là, dans la région de production du célèbre thé vert Tai Ping Hou Kui. Un thé à très grande feuille, large et marquée d’un fin dessin quadrillé, reconnaissable entre tous. Et voilà donc les bourgeons et jeunes pousses verts tendres qui sont récoltés.

Et puis nous avons repris la route vers le village. A la fin du trajet, on se retrouve pour deux kilomètres environ sur une simple piste de terre pour accéder au village. Difficile de croiser une autre voiture dans ces conditions.

Arrivés au village, on m’a présenté toute la famille. Le père et la mère, chez qui je vais loger. La grand-mère, toujours à rire et à essayer de me parler dans son patois du haut de ses 85 ans. Le frère qui habite dans une maison un peu plus haut. Mais également les cueilleuses et quelques voisins curieux de voir arriver une étrangère. Ce n’est pas la première fois, Papa Lou y est déja passé il y a deux ans au cours de l’été et mon amie Manuela y a également passé quelques heures par l’intermédiaire de Papa Lou l’année dernière. Ils accueillent ponctuellement des étrangers, mais surtout des Chinois, qui veulent voir comment leur thé est produit. Ils sont très fiers de leur savoir-faire et de la qualité du thé qu’ils proposent. Et ils ont bien raison. 

Le village est tout petit, il compte une quinzaine de maisons. Tous sont producteurs de thé, ici.

Arrivés en fin de matinée, les cueilleuses étaient déja de retour de la cueillette et étaient en plein façonnage des feuilles de thé. C’est donc avec grand plaisir que j’ai passé la journée à les observer, puis à participer aux différentes étapes du façonnage.

Les feuilles de thé ainsi obtenues sont juste parfaites et magnifiques. Un thé d’une qualité rare. 

Vers midi, nous avons déjeuné tous ensemble. Et puis quelques trente minutes plus tard, nous avons repris le façonnage des feuilles. C’est un travail minutieux. Pas particulièrement difficile, mais répétitif et fatiguant. 

Un peu avant de partir, Laolu et sa femme m’ont emmené dans les champs de théiers pour faire quelques photos pour les réseaux sociaux.

Vers 16h, ils sont repartis vers la ville, me laissant au village. Les cueilleuses et moi avons reçu un petit goûter à grignoter tout en continuant notre travail.

Vers 18h30, nous avons dîné tous ensemble. Et puis nous avons repris le façonnage des feuilles. Il faut que toutes les feuilles récoltées le jour-même soient traités dans la journée. Nous avons travaillé jusqu’à 23h. 

Et puis ça a été l’heure de se laver et d’aller se coucher. J’ai voulu aller aux toilettes -qui sont communes à tout le village et qui ne sont en fait qu’un trou -, et c’est là que j’ai remarqué que ni le village, ni les toilettes n’étaient éclairés. A mon retour, mes hôtes m’ont apporté un pot de chambre pour la nuit. J’avoue que j’ai été assez amusée par la situation, et surtout je me suis dit que j’espérais bien ne pas en avoir besoin. Ils ont insisté pour que je me lave en me proposant deux bassines, une pour le visage et une pour les pieds, m’a-t-on précisé. C’est donc au milieu de la cuisine que j’ai dû faire une rapide toilette. Et puis, je suis allée me coucher.

J’avais la chance d’avoir une chambre pour moi et un grand lit deux personnes pour moi toute seule. Les cueilleuses, logés également sur place, dormaient à deux dans un grand lit. Je demande à quelle heure elles se lèvent le lendemain et on me dit, départ à 6h. Je mets donc mon réveil à 5h30 – ça ne me change finalement pas de d’habitude – et je m’endors rapidement exténuée et heureuse de cette première journée.

Le lendemain, ce sont les voix des cueilleuses qui se préparaient qui m’ont réveillé un peu avant que mon réveil ne sonne. Je me suis rapidement préparée et je suis descendue. On m’a tendu un bol de soupe de nouilles au chou et des baguettes. Dehors, il pleuvait. Je me suis assise à l’entrée de la maison et j’ai regardé tomber la pluie en mangeant.

Une trentaine de minutes plus tard, alors que tout le monde était prêt à partir, le patron nous a annoncé que nous n’irons pas à la cueillette. Il pleuvait et les bourgeons pouvaient attendre. Il a proposé à tout le monde de retourner se coucher. J’ai décidé de m’installer dehors, à l’abri de la pluie et de lire un peu.

J’ai été assez surprise de constater qu’ils ne partaient pas à la cueillette à cause de la pluie. Je pensais qu’ils sortaient par tous les temps. Et je me demandais déja comment j’allais me protéger de cette pluie battante. Les cueilleuses sont repartis se coucher.

Vers 11h, le soleil était de retour. Mais il était trop tard pour partir à la cueillette. Je décidai donc de faire une promenade dans le village et dans les montagnes alentours. Il y avait de magnifiques oiseaux, des vols entiers de faisans gris bleu qui passaient au-dessus du village. Mais je n’ai pas réussi à les photographier, j’ai juste pu apprécier leur vol.

Les cueilleuses se sont levés pour déjeuner. Nous avons déjeuné tous ensemble et elles sont retournées se coucher. En effet, il n’y avait pas eu de cueillette le matin et donc pas de feuilles à façonner l’après-midi. Mon hôte m’a dit qu’il allait partir dans les champs de théiers pour vérifier la taille des bourgeons et voir quelle parcelle nous pourrons récolté le lendemain. Je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner, il a été ravi.

Nous avons grimpé à flanc de montagnes, sur plusieurs parcelles. Nous avons croisé d’autres cueilleuses, qui étaient en pleine cueillette, et je me suis joint à elle pour un moment. Elles ont toutes fait l’effort de parler le Mandarin, tant bien que mal. Elles étaient ravis de pouvoir discuter avec moi et m’ont posé plein de questions. Elles étaient étonnés de me voir voyager seule. Elles m’ont trouvé courageuse.  Elles m’ont demandé si j’avais des enfants, et ont été encore plus étonnés de savoir que oui. Elles me donnaient tout juste 25 ans. Elles m’ont demandé où sont les enfants, si mes parents les gardaient. Je leur ai répondu que non, que mes parents étaient en France et que c’est mon mari qui s’occupent d’eux. Elles m’ont demandé qui leur fait à manger et elles ne voulaient pas croire que c’est mon mari qui s’en charge. J’ai eu ces quelques mêmes questions de la part de quasiment tout le monde durant ces quelques jours…

Puis j’ai rejoint mon hôte qui était dans un champ en face. Il m’a expliqué que ce champ n’était pas encore prêt à être récolté, mais que certaines pousses avaient déja la bonne taille, donc nous devions les récolter en avance. Nous avons passé une bonne heure dans ce champs à cueillir les jeunes pousses.

J’arrivais très bien à communiquer en Mandarin avec mon hôte. Mais parfois, il me manquait simplement le vocabulaire, alors il prenait un bâton et m’écrivait le caractère au sol, en le recopiant sur Pleco je trouvais sa signification exacte. Mes hôtes ont vraiment été adorables et aux petits soins pour moi. Au passage, cette application est un indispensable si vous venez en Chine et le meilleur dictionnaire de Chinois que je connaisse.

Quand nous sommes redescendu de la montagne, je suis repartie en vadrouille dans le village. Nous n’avions pas assez de feuilles pour lancer le façonnage, mon hôte m’a donc précisé que nous les traiterions le lendemain seulement. J’ai rencontré des voisins, certains qui n’ont que peu osé communiquer avec moi – certainement un peu par timidité et un peu par peur de l’étranger -, mais certains qui ont vraiment pris plaisir à me parler, à me poser des questions et à m’expliquer leur métier et leur savoir-faire. C’est un vrai bonheur d’en apprendre autant de la bouche même de ceux qui font le thé que nous buvons chaque jour.

C’est ainsi que j’ai pris connaissance des différents grades de Tai Ping Hou Kui que l’on trouve sur le marché, de la partie manuelle et de la partie mécanisée utilisés pour chaque grade et donc la qualité et le prix de chaque grade. C’était vraiment très intéressant.

A 16h, mon hôtesse est venue me chercher pour me donner une banane et une mandarine pour le goûter. Les cueilleuses dormaient toujours pour la plupart. Une d’entre elles en a profité pour laver son linge à la main. Une autre s’est levée peu après pour se laver les cheveux avec une bassine au milieu de la cuisine.

Et puis, j’ai fini ma journée chez des voisins qui traitaient encore du Tai Ping Hou Kui à la main, à les observer, à écouter leur conversation. Je suis vraiment pleine de gratitude pour ces moments qu’ils m’ont tous offert.

Vers 18h-18h30, une camionnette vendant des fruits, des légumes, de la viande, des oeufs et du tofu arrive dans le village à grand renfort de musique et de « Machia » – comprendre « mai cai » dans leur patois, à savoir vente d’alimentation. C’est ce moment que la plupart des producteurs choisissent pour terminer cette deuxième partie de la journée. Les cueilleuses stoppent leurs travaux. Tout le monde se rassemble autour de la camionnette pour acheter de quoi préparer le dîner et le petit-déjeuner du lendemain. Ils passent commande de choses spécifiques qu’ils aimeraient le lendemain. Ce vendeur, c’est leur seul lien avec la ville une grande partie de la semaine. Il vient tous les jours de l’année depuis huit ans. Et un autre venait certainement auparavant. Certains jours, une autre camionnette vient le matin, vers 11h. Mais ce n’est pas aussi régulier que celle de 18h. Enfin, les enfants partis vivre à la ville pour vendre le thé fabriqué au village viennent le week-end et ramènent d’autres produits que ceux disponibles au quotidien.

Nous avons dîner tous ensemble, nous avons un peu discuté et nous sommes tous allés nous coucher. Il n’y avait plus de pluie annoncé le lendemain, le patron nous a donc dit que nous partirions dès 6h du matin à la cueillette. Ce soir-là, pour me laver sommairement avec mes bassines, j’ai découvert qu’ils avaient une sorte de buanderie où je suis allée me réfugier.

Le lendemain, j’avais mis mon réveil à 5h30, mais j’ai été réveillé dès 5h par le bruit des cueilleuses qui se préparaient. Je suis descendue assez rapidement pour prendre le petit-déjeuner. Mon hôtesse avait préparé du Zhou – une sorte de soupe de riz que les Chinois adorent manger au petit-déjeuner et que je trouve absolument insipide – avec des pickles au piment et un pain vapeur pour chacun.

Un peu avant 6h, j’ai contacté Papa Lou et les enfants pour leur souhaiter une bonne journée avant qu’ils ne partent pour le travail et pour l’école. Et puis nous sommes partis. Nous nous sommes divisé en deux groupes. Un premier groupe de quatre cueilleuses est parti avec l’ouvrier. Je suis partie avec le patron et quatre autres cueilleuses.

Les paysages étaient magnifiques en montagne. La brume matinale s’accrochait encore au sommet des arbres, les oiseaux commençaient tout juste à pépier. Au fur et à mesure que le soleil se faisait plus chaud, les insectes ont commencé à nous tourner autour. Surtout des papillons de toutes les couleurs et des sortes de bourdons. Le paysage autour de la parcelle que nous avons récolté était vraiment splendide. Je me suis sentie vraiment bien à cet endroit, à cueillir les feuilles de thé. J’étais juste là, ici et maintenant. Concentré sur mon geste et les bruits de la nature, les rires et les conversations lointaines des autres cueilleuses. J’ai passé trois magnifiques heures dans ce champs.

Au bout de deux heures environ, le patron est redescendu au village, nous laissant avec quelques consignes, pour aller allumer les feux et tout préparer pour notre retour. Nous avons terminé notre cueillette et nous sommes aussi redescendu. Sur la descente, à plusieurs endroits, les cueilleuses m’ont montré des pousses de bambous qu’elles ont récolté pour que je les ramène à Shanghai et les fasse goûter à ma famille. Je suis donc revenu les bras chargé de pousses de bambou! Ayi s’est d’ailleurs fait un plaisir de nous les préparer le jour de mon retour: une soupe de poulet au bambou et du poulet à la sauce brune, au bambou et au piment.

Une fois redescendu, nous nous sommes mis au façonnage des feuilles de thé que j’avais récolté la veille avec le patron. C’est un travail minutieux et fatiguant, mais qui n’est pas particulièrement pénible.

Vers 11h, le deuxième groupe de cueilleuses est arrivé. Elles se sont assises avec nous pour se mettre au façonnage des feuilles de thé. A midi, la patronne est venue nous chercher pour déjeuner. Elle avait tout préparé, et nous avons juste eu à nous servir un bol de riz chacun. Trente minutes plus tard, nous reprenions le façonnage. A 16h, nous avons reçu un petit goûter à manger tout en travaillant. A 18h, le vendeur ambulant est arrivé: la deuxième partie de la journée prenait fin. Ca marquait aussi la fin de mon séjour à la montagne.

La patronne a invité le vendeur à dîner avec nous, en échange de quoi, il a accepté de me redescendre à la ville jusqu’à la boutique de nos amis. Nous avons dîné et puis vers 19h, j’ai dit merci et au revoir à tout le monde. Je venais de passer trois jours absolument magique, merveilleux, hors du temps et tellement riche. Je suis profondément reconnaissante à ces gens de m’avoir ainsi accueilli à bras ouverts, plein de bienveillance et avide de partager leur vie avec moi, une étrangère. Ils m’ont appris la signification profonde du mot « hospitalité ».

Pour ma part, je suis donc redescendue à la ville pour une dernière nuit à l’hôtel, avant de reprendre le train le lendemain pour Shanghai et retrouver mes trois amours qui m’ont beaucoup manqué. Le vendeur ambulant m’a fait quelques confessions sur le chemin du retour. Il n’aime pas rouler de nuit dans ses montagnes, sur ses chemins dangereux, et je le comprends. Les cueilleuses et mes hôtes ont repris leur travail après le dîner. Ils ont certainement travaillé jusque tard dans la nuit pour terminer de façonner toutes les feuilles récoltés.

C’est une aventure que je garderai toute ma vie gravée dans mon coeur. Une belle aventure humaine! 

A la cueillette des feuilles de thé

Ce soir, je quitte Shanghai pour trois jours dans les montagnes jaunes. Je suis vraiment très impatiente, car je vais réaliser un rêve! Je vais passer ces quelques jours dans une famille de producteurs de thé, des amis de Papa Lou, qui nous ont invité. Je vais participer à la cueillette des feuilles de thé avec les cueilleuses.

C’est un rêve qui se réalise et également un joli défi pour moi. C’est la première fois que je vais voyager seule, totalement seule. J’ai déja eu l’occasion de voyager seule, seule avec les enfants, mais là, c’est Papa Lou qui va prendre soin d’eux pendant quelques jours. Et je vais donc avoir trois jours et quatre nuits pour moi toute seule. Je sens que ça va me faire un bien fou. Laisser les enfants, voyager seule, aller passer ces quelques jours en totale immersion dans la langue chinoise, dans la campagne… 

Je vous embarque avec moi sur Instagram en direct si vous voulez m’y rejoindre et je ferai également un article sur le blog de cette fantastique expérience.

Je suis vraiment ravie et excitée comme un enfant à la veille de Noël.

[Atelier de poterie] Façonner une théière chinoise

Depuis de nombreuses années, j’ai un rêve: travailler la terre avec mes mains pour en faire de beaux objets. Ma passion pour le thé et sa culture n’ont fait qu’accentuer cette envie. Participer à un atelier de poterie, ce n’est pas bien compliqué, me direz-vous. Et pourtant, je n’ai jamais osé sauter le pas. 

Avec le recul, je comprends maintenant que je m’imaginais que cet atelier ne pouvait être qu’une récompense, un cadeau: j’aurai le droit de me le permettre seulement après avoir passé certaines étapes. Quelles sont ces étapes? Mon esprit n’est pas allé jusque là, c’est juste que j’imaginais ne pas en être digne. Le manque de confiance en soi peut vraiment nous pousser dans de drôles de situation. Et puis j’imagine que j’avais également plus que tout peur de l’échec, peur de ne pas savoir faire.

Et puis, ces derniers mois, quelque chose a changé. J’ai décidé que j’avais le droit de rêver et de réaliser mes rêves, que rien ne m’en empêchait. Quand pour mon anniversaire, Papa Lou m’a demandé si je souhaitais quelque chose en particulier, c’est sans réfléchir plus que j’ai répondu que je rêvais de faire un atelier de poterie. J’étais enfin prête à réaliser mon rêve.

Que s’est-il passé dans ma tête? Pourquoi maintenant et pas avant? Je ne sais pas. Au début de l’année, je me suis fixée comme objectif de travailler sur ma confiance en moi. Depuis, je fais plus attention à moi, je m’écoute d’avantage. Je suis mes intuitions et j’entre en action plutôt que d’attendre. J’ai le droit de réaliser mes rêves. Et voilà donc où mes réflexion de débuts d’année m’ont menées. A un atelier de poterie chez The pottery workshop à Shanghai. Mais ce n’est pas ma seule réalisation de ce début d’année, j’ai également enfin trouvé la force de prendre soin de moi et de mon dos qui me fait souffrir depuis des années – mais ça, je vous en parlerai une autre fois 😉

Nous avons découvert cet atelier de poterie lors de notre séjour à JingDeZhen, LA capitale mondiale de la céramique. Nous avions repéré qu’ils possédaient un atelier et deux magasins à Shanghai et nous avions gardé cette idée dans un coin de notre tête. Peu après mon anniversaire, je suis donc allée m’inscrire à un atelier de découverte de la poterie pour le mois de mars. Ainsi, je vais découvrir les bases de la poterie en quatre matinées. Et j’espère pouvoir continuer de pratiquer un peu par la suite. 

Pour la première matinée, après la visite de l’atelier et une courte présentation des différentes sortes d’argile que l’on peut utiliser, notre formatrice nous a dit que nous allions réaliser une théière. Et là, je dois bien vous dire que c’était un rêve encore plus grand, qui me semblait absolument irréalisable pour une débutante, qui était sur le point de se réaliser. 

Je pose donc ici la technique pour créer une magnifique théière en grès, parce que j’ai bien l’intention de renouveller l’expérience pour affiner mes gestes et créer d’autres théières. 

Pour commencer, il faut faire deux boules de grès de la taille du creux de sa main. Pour façonner la boule, on ne la roule pas dans la main, on met sa main en creux et on lance la boule dedans, on la récupère avec l’autre main, on tourner légèrement la boule et on réitère le lancer, jusqu’à ce que la boule soit parfaite. Les deux boules doivent être de même taille

Ensuite, on va joindre les mains en pointe vers le bas avec les quatre doigts qui se touchent, poser la boule à l’intérieur de cette pointe et à l’aide des deux pouces, appuyer doucement jusqu’à creuser un trou dans la boule. Attention, chaque boule est en fait une partie de la théière, il faut donc veiller à ne pas percer le fond. Ensuite, on prend la boule dans une main, et avec les quatre doigts à l’extérieur et le pouce à l’intérieur, on va doucement affiner les parois et creuser le trou en pinçant délicatement. Il faut veiller à ce que les bords ne s’ouvrent pas trop. Il faut faire la même chose avec les deux boules et veiller également à ce que les deux boules soient de taille et de forme identiques. Pour garder leurs belles formes poser vos réalisations sur les bords. 

Ensuite, il va falloir assembler les deux parties pour créer le corps de la théière. Pour cela, il va falloir inciser très légèrement les bords des deux demi-sphères avec une aiguille. Puis mouiller les deux côtés délicatement avec un doigt et enfin les assembler.

Une fois assembler, on va délicatement pousser l’excédent de terre d’un côté ou de l’autre pour donner une belle forme de patate au corps de notre théière et bien la refermer. On prend son temps, c’est une étape particulièrement minutieuse et importante. 

Puis on pause le corps de la théière au centre d’un tour manuel et on va mouiller légèrement une estèque métallique, bomber le côté rond de l’estèque à la force de ses doigts, faire tourner le tour manuel avec l’autre main et poser délicatement le bord de l’estèque à 15° sur le corps de la théière. On va venir ainsi adoucir la terre, la rendre lisse et brillante. C’est une autre étape importante et assez longue dans le processus. 

Ensuite, on va faire le bec de la théière. Pour cela, il faut prendre un peu de grès, de la taille d’une petite noix. On en fait une sorte de carotte: large en haut et fine en bas. Avec un pinceau, on enfonce le bout du pinceau bien au milieu dans la partie large de la carotte et on fait traverser le manche du pinceau. On veille a bien garder une forme fine à un bout et large à l’autre bout. Quand la forme est bien façonnée, on peu la rouler à l’aide du pinceau sur la table pour la lisser avant de la sortir délicatement du manche du pinceau. On obtient ainsi la forme du bec, on peut légèrement le courbé vers le côté le plus fin si on le désire. On pose le bec sur le tour manuel et on va préparer la anse. 

Pour créer la anse, il faut prendre un morceau de grès de la taille d’une noix. On en fait un boudin, puis on l’allonge pour en faire un long serpent assez fin. Pour bien rouler le boudin, puis le serpent, poser le bout de la pulpe des doigts sur le boudin puis dans un beau mouvement de vague, et sans appuyer, on redescend jusqu’au pied de la paume de la main et on recommence dans l’autre sens. Quand le serpent est assez fin, on le prend par les deux bouts et pour aplanir un des côtés, on lance le serpentin contre la table à trois reprises créant ainsi une anse plate d’un côté et ronde de l’autre. Puis on pause la anse de côté. 

Il est temps de revenir au corps de notre théière. On va maintenant ouvrir le couvercle de la théière. Dans une main on prend l’aiguille, de l’autre on fait tourner rapidement le tour manuel. On va commencer par dessiner le cercle d’ouverture du couvercle à l’aide de l’aiguille, sans appuyer. La main doit être bien stable et ne surtout pas bouger. Une fois le dessin exécuté, on peut ralentir le tour manuel et à l’aide de l’aiguille creuser le long du dessin et ôter le couvercle. On pose le couvercle délicatement sur la table. 

A l’aide de l’aiguille, sans ouvrir d’avantage la théière, on peut creuser un peu les bords intérieurs, avant de les lisser. Puis avec les quatre doigts à l’extérieur et le pouce à l’intérieur, on a faire la même chose que ce que l’on avait fait à l’extérieur pour créer une belle forme de patate et sceller les deux parties de la théière, on utilise l’excédent de terre que l’on pousse doucement avec le pouce pour lisser l’intérieur de la théière. C’est une étape importante pour bien sceller les deux parties de la théière. 

Maintenant, on va terminer le couvercle. On va commencer par lisser délicatement l’intérieur du couvercle avec le pouce. Puis on va lui créer un pommeau. Il peu avoir la forme que l’on veut, l’important étant qu’il soit plus large en haut et plus fin en bas. Ensuite, on incise délicatement le pied du pommeau et on le mouille pour le coller sur le couvercle. 

On prend un morceau de mouchoir en papier et on va poser le couvercle sur le mouchoir avant de refermer le couvercle pour s’assurer qu’il s’imbrique parfaitement dans la théière.

Il est alors temps de s’attaquer au bec de la théière. Pour que la théière verse correctement, il faut que le haut du bec soit au niveau de l’ouverture de la théière. Et le bas doit être le plus bas possible pour que la théière se vide correctement. Il faut couper le bec à la taille voulu, sans appuyer avec l’estèque, mais en sciant , comme pour couper un steak, doucement pour ne pas refermer le trou du bec. On peut couper le haut et le bas, en fonction des besoins. On pose délicatement le bec là où on veut le mettre sur la théière. Il fait que le bec, le pommeau et la anse soient sur la même ligne, bien centré. Avec l’aiguille, on va dessiner légèrement le contour du bec pour savoir où on va ouvrir le corps de la théière. On ôte le bec, et on va faire un trou dans le corps de la théière, en veillant bien à ne pas aller jusqu’à la trace que l’on vient de dessiner. 

Une fois le trou creusé, il va être temps de coller le bec. On incise légèrement à l’aide de l’aiguille autour du trou du corps et autour du trou du bec, on mouille et on colle. On va lisser pour bien coller le bec au corps de la théière. On peut ajouter un très fin boudin de grès au niveau de la soudure du bec si nécessaire, pour éviter que le bec ne craque à la cuisson. 

On termine par la anse. On coupe la anse à la taille voulue et puis on va la coller. On la pose délicatement sur le corps de la théière. On dessine le contour à l’aide de l’aiguille et on va inciser légèrement à l’intérieur du cercle obtenu ainsi que là où la anse touchera la théière. On mouille et on colle. Encore une fois, on peut ajouter un très fin boudin de grès pour consolider la soudure. 

On termine par bien lisser à l’estèque, au doigt et au pinceau si nécessaire toutes les imperfections de la théière. Il est alors temps de décrocher la théière du tour manuel en utilise le fil à découper que l’on va tendre très fort avant de passer rapidement sous la théière en veillant bien à ce que le fil reste le plus proche possible de la table du tour. C’est terminé: on va pouvoir laisser sécher la théière. 

Une fois bien sèche, il restera à pratiquer deux cuissons dans un four à potier. 

J’ai été très fière de voir ce que mes mains ont été capable de réaliser avec de la terre. Je n’aurai jamais espéré un résultat aussi sympathique. Evidement, en séchant, mais aussi à la cuisson, on n’est jamais à l’abri de craquelures ou de cassures dans l’objet créé. Je ne verrai le résultat final que dans plusieurs semaines, mais je suis déja ravie! 

Et vous, avez-vous déja testé la poterie?