Ressources – Les tables de multiplication

Depuis le début du confinement que je partage avec vous sur Instagram les activités ludiques que je fais avec les enfants pour leur apprentissage, vous êtes nombreux à me demander les provenances des ressources que j’utilise.

Je vous avoue que je créé rarement les ressources moi-même, car cela prend un temps immense (en plus des recherches d’idées et de la fabrication du matériel) et qu’en outre on trouve énormément de ressources de qualité partagé par des enseignants ou des mamans qui font l’instruction en famille ou du co-schooling.

J’ai eu énormément de question sur mes ressources pour aider Little Miss Sunshine a apprendre, puis à réviser ses tables de multiplication. Je vous partage donc ici mes idées, ce que nous avons mis en place et ce qui a marché pour elle.

Avant même l’apprentissage des multiplications, au travers des activités de vie quotidienne, nous avions abordé la notion de multiplication. Nous avions donc mis une feuille sur le réfrigérateur avec les tables de multiplication vierge. Au fur et à mesure que Little Miss Sunshine pensait connaître la réponse à une multiplication, elle allait remplir la bonne case. La table de 2 notamment est très simple à remplir. C’est une activité que je n’ai jamais corrigé, car l’enfant se corrige tout seul avec le temps.

Au tout début de l’apprentissage de la notion de multiplication, nous avons utilisé les tables de multiplication en bois Montessori pour bien comprendre la notion de multiplication.

C’est très visuel et en plus, on manipule. C’est la combinaison parfaite à mon sens pour mieux apprendre. C’est ainsi qu’elle a appris les premières tables de multiplication. C’est aussi comme ça qu’elle a remplit les dernières cases de sa feuille des tables de multiplication et qu’elle s’est elle-même corrigée.

Nous sommes évidement passé par la récitation de la comptine des différentes tables de multiplication, mais ce n’est vraiment pas ce qui marche le mieux avec elle, même si elle a des facilités à apprendre une poésie.

D’autres alternatives par le jeu, pour apprendre/réviser en bougeant:

  • Le jeu du ballon: lancer un ballon à son enfant, en lui disant une multiplication « 2×3 », au moment où l’enfant attrape la balle, il doit répondre « 6 ». Puis c’est au tour de l’enfant d’essayer de piéger son parent « 8×7 » et au moment où le parent réceptionne la balle, il doit donner la réponse. Au début, on laisse un temps en le moment où l’on pose la question et le moment où l’on lance la balle pour que l’enfant ait le temps de réfléchir, et puis on va de plus en plus vite.
  • La course aux résultats: créer ou imprimer des étiquettes avec les tables de multiplications et les résultats. On place les résultats sur la table basse et on se met à l’autre bout de la pièce avec les tables de multiplication. On donne une carte table de multiplication à l’enfant qui doit courir chercher le bon résultat sur la table. Si on écrit la table de multiplication au dos du résultat, c’est encore mieux puisqu’on permet à l’enfant de s’auto-corriger si nécessaire.

Actuellement, nous utilisons deux autres ressources pour la révision des tables de multiplications qui nous plaisent beaucoup.

La première, ce sont les disques de multiplications, qui allient manipulation et révision. J’ai détaillé leur fabrication et leur utilisation dans cet article.

La seconde, c’est le jeu Multipl’hôtel créé et vendu sur le site Apprendre par le jeu. C’est un jeu avec un système d’auto-correction et en plus le gagnant n’est pas forcément celui qui connaît le mieux ses tables puisqu’il y a une jolie part de chance. De quoi motiver ceux qui apprécient les jeux de société, mais pas les tables de multiplications. J’avais, à l’époque, téléchargé ce jeu gratuitement, aujourd’hui il est disponible sur leur boutique, mais franchement l’investissement vaut le coup!

  

Quand elle apprendra à poser les multiplications, nous nous servirons des timbres Montessori pour l’aider dans un premier temps. Ils permettent d’avoir un calcul plus visuel avant de passer à l’abstraction du calcul posé. Je compléterai l’article à ce moment-là.

N’hésitez pas à partager vos propres astuces en commentaire! 

Organisation familiale – Notre routine de confinement

Dès l’annonce du confinement, je savais que pour bien le vivre, nous devions mettre en place des routines. Des routines qui ne nous changent pas trop de nos précédentes habitudes, des routines qui nous simplifieraient la mise au travail et les temps de transition. Les routines nous permettent à tous de nous simplifier la vie, car tout le monde sait toujours ce qu’il doit faire puisqu’elles ne changent pas ou peu. Elles évitent de s’énerver au moment des transitions, elles favorisent l’autonomie des enfants, elles les rassurent également et leur sert de cadre. 

Nous avons ainsi choisi de ne pas nous lever trop tôt pour garder le rythme sur la longueur, de fixer l’heure du petit-déjeuner pour toute la semaine du lundi au vendredi, de fixer l’heure du début de l’école à la maison, de faire l’école à la maison tous les jours de la semaine du lundi au vendredi, de ne faire du travail formel que le matin, de fixer l’heure du déjeuner avec Papa Lou chaque matin en fonction de ses réunions de télétravail, de prendre le goûter tous ensemble, de ne pas aller se coucher plus tard que d’habitude en semaine.

Et je dois dire que ces routines nous permettent de bien tenir sur la longueur. Nous les avons adopté dès le début du confinement et nous n’avons changé que peu de choses, même suite à la naissance de Petite Panda, car le rythme nous convient vraiment bien.

Chaque matin du lundi au vendredi, mon réveil sonne à 7h. Je me lève vers 7h15, prends ma douche et m’habille. Puis je descends préparer le petit-déjeuner. Papa Lou se lève, s’habille et me rejoint pour m’aider. Petite Panda tète souvent soit avant ma douche, soit juste après que je sois descendu. Ensuite, soit elle se rendort et reste dans notre lit, soit elle est en bas avec nous et commence sa journée avec nous. Little Smiling Buddha se réveille la plupart du temps entre 7h et 7h30, soit il prend sa douche avec moi, soit il descend seul et vient me rejoindre pour préparer le petit-déjeuner.

A 8h, Papa Lou va réveiller Little Miss Sunshine. Et nous prenons le petit-déjeuner tous ensemble. Vers 8h30, Papa Lou commence à bosser sur son téléphone en répondant à ses mails, moi et les enfants nous terminons le petit-déjeuner. Vers 8h45, les enfants montent s’habiller, se brosser les dents et se coiffer en toute autonomie. Papa Lou monte travailler depuis son ordinateur. Je débarrasse la table, prépare les affaires de Little Miss Sunshine pour qu’elle puisse commencer son travail.

Quand les enfants redescendent vers 9h, je lis les instructions du jour de la maîtresse avec Little Miss Sunshine, puis elle commence son travail en autonomie. Little Smiling Buddha joue ou lit la plupart du temps en autonomie à ce moment-là, j’en profite donc pour aller changer Petite Panda.

Quand je redescend, je propose une activité à Little Smiling Buddha. Une activité dure en moyenne une dizaine/quinzaine de minutes avec lui. Je commence toujours par une activité pour laquelle il aura besoin de moi: un jeu de loto avec de la lecture, une nouvelle leçon,… Et laisse les activités qu’il sait faire en autonomie pour la suite. Entre les deux, la plupart du temps, il veut lire en pseudo-autonomie ou s’attaque à un casse-tête, ce qui veut dire que je peux naviguer entre lui et sa soeur pour les aider.

Pendant toute la matinée, Petite Panda est tout contre moi, dans l’écharpe. Je ne la garde pas dans l’écharpe pour cuisiner, je trouve ça trop dangereux. On n’est pas à l’abris d’avoir de l’huile ou de l’eau bouillante qui gicle et je préfère ne pas prendre le risque. A ce moment-là, soit elle accepte d’être dans son transat ou sur la canapé calé dans le coussin d’allaitement, soit Papa Lou n’est pas en réunion et la prend avec lui pendant qu’il travaille.

Vers 11h, je m’attaque donc à la préparation du repas et au rangement de la cuisine – oui, je fais les deux en même temps. On mange généralement vers 12h ou 12h30 en fonction des réunions de télétravail de Papa Lou. Pendant ce temps, en fonction des jours, les enfants jouent librement, lisent ou m’aident à la préparation du repas.

Après le repas, que l’on prend dans le jardin le plus souvent possible, les enfants partent jouer. Je termine de débarrasser la table et de ranger la cuisine. Je prépare également le goûter ou le petit-déjeuner du lendemain en fonction des jours et des besoins. Papa Lou reprend le travail. Si il n’a pas de réunion, il s’installe dehors avec nous.

Durant ce temps, Petite Panda dort le plus souvent dans les bras de Papa Lou ou dans le transat pour sa sieste de début d’après-midi.

Vers 16h, je prépare le goûter que l’on prend tous ensemble. C’est le moment qui nous arrange le plus pour appeler la famille et prendre des nouvelles de tout le monde. Petite Panda est le plus souvent dans mes bras.

Vers 17h30, je commence à préparer pour la routine du soir. Je rentre et je range ce qu’il reste à ranger pour la soirée. Je vide le lave-vaisselle et range la vaisselle. Je termine la préparation des goûters et petits-déjeuners suivant si nécessaire. Je commence à préparer le dîner si nécessaire. Papa Lou va prendre son bain et les enfants le suivent dans le bain. Je les rejoins dans la salle de bain pour papoter, les aider, mais aussi pour préparer la nuit – je vérifie notamment que j’ai tout ce qu’il faut autour de la table à langer si il me serait nécessaire de changer Petite Panda durant la nuit. J’ouvre ou je ferme les fenêtres en fonction de la température.  J’imprime le travail de Little Miss Sunshine pour le lendemain.

Vers 18h30, Papa Lou prend le relai pour terminer de préparer le dîner et l’apéro. Je prépare la table pour le petit-déjeuner et celle pour le dîner (on mange le plus souvent à la table basse). A partir de cette heure-ci, Petite Panda ne veut plus quitter les bras, elle passe donc de bras en bras en fonction de la disponibilité de chacun, jusqu’au coucher.

Vers 19h, on prend l’apéro, puis on dîne. Le plus souvent, on met quelque chose à la télévision durant ce temps: un dessin animé comme Il était une fois, un documentaire comme C’est pas sorcier, une émission culinaire, parfois quelques épisodes de Kaamelot.

Vers 20h30, je termine de ranger la cuisine, je laisse Petite Panda à Papa Lou et je monte me préparer pour aller me coucher. Dès que je suis prête, je fais monter Little Smiling Buddha et Little Miss Sunshine pour qu’ils se préparent à aller se coucher. Papa Lou monte préparer Petite Panda pour le coucher et elle nous rejoint au lit. Un peu avant 21h, soit je leur lis une histoire, soit ils lisent chacun une histoire dans leur lit.

Vers 21h15, j’éteins la lumière. Papa Lou est redescendu pour fermer les volets et regarder un film ou une série. Little Miss Sunshine peut lire jusqu’à 22h – mais elle éteint souvent avant. Little Smiling Buddha s’endort très rapidement. Petite Panda tète et s’endort en général avant 22h et moi je lis sur ma tablette en attendant que tout mon petit monde s’endorme. Papa Lou vient généralement nous rejoint vers minuit alors que je dors déja depuis longtemps…

On a aussi de petites routines qui se mettent progressivement en place sur la semaine:

  • le lundi matin à 8h, on essaie de sortir faire une promenade – la seule sortie de la semaine – pour aérer l’esprit de tout le monde et bien commencer la semaine.
  • le mercredi matin, l’école à la maison est moins formel, on ne fait que des activités dont ils ont envie et que je leur prépare à l’avance.
  • le jeudi matin, au petit déjeuner on prépare la liste des repas de la semaine suivante. Je fais la liste des courses en fonction des repas et des manques. Papa Lou part faire les courses vers 15h/15h30, car il a remarqué que c’est l’horaire où il y a le moins de monde dans les magasins.
  • Samedi matin, on se prend une bonne heure pour faire le ménage en famille.

Et vous, avez-vous instauré une nouvelle routine avec le confinement?

Activité – Les disques des multiplications

Voilà bien longtemps que j’avais repéré cette jolie manière de réviser ses tables de multiplications. Je l’avais découverte en vidéos sur YouTube il y a quelques années et je m’étais promis de la proposer à mes enfants quand le temps serait venu. Finalement, j’ai complètement oublié cette méthode au moment de l’apprentissage des tables de multiplication par Little Miss Sunshine, notamment parce que nous avions investi dans les tables de multiplication en bois et qu’elle avait beaucoup apprécié. Pour les premières révisions des tables, nous avons utilisé le jeu Multip’hôtel du site Apprendre par le jeu que je trouve vraiment très chouette, notamment parce que ce n’est pas celui qui connaît le mieux ses tables qui gagne et que c’est d’autant plus motivant pour ma Little Miss Sunshine.

Et puis, il y a quelques semaines, j’y ai repensé. Elle terminait justement l’apprentissage de la table de 9 et devait réviser toutes les tables. Je me suis dit que c’est le moment idéal pour tester.

J’ai donc rassemblé le matériel que j’avais sous la main pour réaliser les disques de multiplication:

  • un sous-plat en liège,  où j’ai enfoncé 10 épingles colorées et du fil. 

J’ai présenté l’activité à Little Miss Sunshine un mercredi matin. Et elle a tout de suite été emballé. Pour lui expliquer le principe de l’activité, j’ai réalisé la table de 2 – qu’elle connait par coeur – moi-même. 

J’ai commencé par écrire les résultats de la table de 2 sur une feuille à côté du cercle. J’ai dit à haute voix ce que je faisais: « 0x2=0, 1×2=2, 2×2=4… » Ensuite, j’ai pris un crayon de couleur et j’ai entouré les unités. Je lui ai expliqué que  c’est les unités que nous allions retenir pour placer le fil sur le disque. J’ai pris le fil en main et j’ai redis ma table de 2, en entourant à chaque fois l’épingle de l’unité correspondante avec le fil.

Voici donc le résultat avec la table de 2: un joli polygone.

Elle a poursuivit, comme je lui avais montré: en écrivant d’abord les résultats de la table de multiplication, puis en entourant les unités pour mieux se repérer et enfin en traçant la forme à l’aide du fil, en répétant une dernière fois la comptine de la multiplication. Elle a fait les tables les unes après les autres. Elle a donc continué avec la table de 3.

Cette fois-ci, c’est une jolie étoile qui est apparue sous ses yeux émerveillés…

Et puis, la table de 4

… qui a laissé apparaître une autre étoile.

Et la table de 5… 

qui l’a surpris avec son va-et-vient entre 0 et 5.

Et la table de 6…

dont nous avons noté la ressemblance avec l’étoile de la table de 4.

Et la table de 7

… dont nous avons trouvé l’étoile absolument superbe.

Et la table de 8

… a laissé apparaître un beau polygone, identique à celui de la table de 2.

Et la table de 9

… qui fait un cercle qui relie tous les points.

L’activité lui a beaucoup plu et l’a motivé jusqu’au bout. Elle a ainsi révisé efficacement ses tables en jouant et sans s’en rendre compte. Elle a d’ailleurs repris le « jeu » d’elle-même plusieurs fois dans les jours qui ont suivi.

Une belle idée pour apporter un aspect ludique aux tables de multiplication. J’aime particulièrement le fait qu’on allie l’utilisation de ses mains et de sa tête, une combinaison souvent gagnante.

Et vous, des astuces pour rendre l’apprentissage des tables de multiplication moins rébarbatif?  

Lectures offertes

Nous lisons beaucoup de livres aux enfants. C’est une passion qui date d’il y a bien longtemps et dont les deux ont pu profiter dès ma grossesse parce que je prenais déja plaisir à lire des livres à haute voix enceinte.

Maintenant qu’ils ont grandit, je ne me cantonne plus aux albums jeunesse. J’aime leur faire découvrir la littérature. J’ai déja pas mal de livres en réserve à leur faire découvrir, mais parfois ils n’accrochent pas, parce que ce n’est pas le moment, alors on referme le livre et on y revient quelques temps après.

Jusqu’à présent, ceux auxquels ils ont le plus accroché, sont des récits d’aventure ou de voyage comportant quelques images très graphiques et poétiques. Mais nous débutons actuellement pour la première fois, un livre de poche, sans image, et ils ont l’air de bien accrocher tous les deux: la petite maison dans la prairie.

J’ai envie de poser ici les livres que je leur ai proposé en lecture offerte. Je la complèterai au fur et à mesure de nos lectures. Mais peut-être devrai-je d’abord faire un petit rappel sur ce qu’est une lecture offerte. 

J’ai trouvé cette idée pour la première fois dans la pédagogie de Charlotte Mason avec les living book. Mais j’ai l’impression que l’on retrouve également ce type de lectures dans la pédagogie Montessori.

Il s’agit de lire un livre,  qui serait encore difficile pour l’enfant d’aborder seul, même si l’enfant est lecteur. Ces livres doivent évidement intéresser l’enfant de par leur sujet, mais également parce qu’ils seront sources de réflexion, vont faire rêver, vont permettre de découvrir un style littéraire ou un part de notre patrimoine culturel. Il peut s’agir de contes, de mythologie, de grands classiques, … mais avant tout d’histoires passionnantes.

L’idée est que l’enfant ait les mains occupées durant cette lecture offerte. L’enfant peut dessiner, colorier, faire de la pâte à modeler, jouer, … L’idée étant que l’attention est d’autant mieux fixée quand la main est occupée, comme lorsque l’on griffonne sur un bout de papier pendant une réunion.

J’avoue que mes enfants n’arrivent pas toujours à garder leurs mains occupées durant la lecture. Ils adorent venir s’assoir contre moi, même si ce n’est que pour regarder une page d’écriture sans illustration. Mais je les laisse faire et apprécier ce moment comme ils le désirent.

Voici donc les lectures offertes que nous avons partagé jusqu’à présent:

  • Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne dans la version illustrée des edition Milan

Little Miss Sunshine a beaucoup accroché à cette lecture, notamment parce qu’elle est passionnée par les voyages, les aventures et les récits de voyage. Nous l’avons d’ailleurs déja lu deux fois.

  • Robin des bois dans la version illustrée des éditions Milan

A la lecture de ce livre, nous avons beaucoup parlé de justice et d’injustice, de pauvreté et de richesse, de pouvoir sur les autres. Ca a été très enrichissant d’avoir tous ces débats avec eux.

  • Mowgli dans la version illustrée des éditions Milan

Les enfants ont beaucoup aimé. Ils ont surtout été attentifs aux différences entre le roman et le Disney qu’ils avaient eu l’occasion de voir.

  • La petite maison dans la prairie, Tome 1 de Laura Ingals Wilder chez Flammarion jeunesse

Une passion est née dans la famille. La petite maison dans la prairie fait désormais vraiment partie de nos références, nous y revenons souvent quand nous parlons d’Histoire, pour situer les événements notamment. On a notamment beaucoup parlé des différences entre l’époque de Maire, Laura et Carrie et notre vie d’aujourd’hui.

  • La petite maison dans la prairie, Au bord du ruisseau, Tome 2 de Laura Ingals Wilder chez Flammarion jeunesse

Encore une fois, nous avons pris beaucoup de plaisir à lire la suite des aventures de Laura, Marie et Carrie. Les enfants ne réclament que rarement une autre histoire et la plupart du temps, ils sont impatients de connaître la suite. Mais nous allons faire une petite pause avant d’attaquer le tome 3.

  • L’incroyable destin de Léonard de Vinci, génie universel 

Une lecture en rapport avec notre visite du château de Chambord qui a passionné mes deux fans d’Histoire.

  • Le quark et l’enfant, la grande histoire du monde, de Blandine Pluchet aux éditions du Pommier.

Enorme coup de coeur pour ce magnifique livre à mettre entre les mains de tous les enfants passionné par le système solaire, l’Univers ou la naissance de la vie sur Terre à partir de 6 ans environ. Un livre ludique et poétique, mais également scientifique qui amène beaucoup d’explications que l’on pourrait croire incompréhensible pour les enfants de cet âge. Nous le relirons, c’est certain!


Mise à jour 11 février 2020 / Première mise en ligne: 6 mai 2019

Epiphanie – Galette et brioche des rois

Depuis que nous sommes partis vivre en Chine, nous avons appris à faire des galettes de rois nous-même. Déja, pas de galette dans la culture chinoise évidement, mais en plus, les endroits où acheter de la pâte feuilletée étaient régulièrement dévalisés par les expatriés dans les semaines avant l’épiphanie et c’était rare d’en trouver. On a donc également appris à préparer notre propre pâte feuilletée. Et j’avoue, c’est Papa Lou qui s’y collait. C’est la recette de Mercotte qu’il utilise habituellement.

Mais cette année, j’avoue que nous n’avons pas fait notre pâte feuilletée maison. Nous avons acheté deux rouleaux de pâte et c’est bien ainsi également. Il faut savoir se ménager de temps à autre et avec la fatigue de la grossesse, je ne pense pas que j’aurai fait cette galette avec autant de plaisir si j’avais dû préparer la pâte moi-même.

Dimanche après-midi, Papa Lou et Little Miss Sunshine sont partis cherché une lampe pour le salon que nous avons acheté la veille sur Le bon coin. Avec Little Smiling Buddha, nous nous sommes lancés dans la préparation de notre galette des rois renard. 

Nous avons commencé par préparer notre frangipane, selon notre recette habituelle. Little Smiling Buddha a aimé mixer et mélanger les amandes aux oeufs et au sucre. Il m’a ensuite regardé dessiner la forme de notre renard sur les deux ronds de pâte feuilletée. Je me suis largement inspiré de la galette des rois renard de Ciloubidouille que j’avais gardé dans un coin de ma tête depuis quelques années.

La forme est moins pratique, moins ronde que celle de la galette hibou que nous avons faite l’an dernier ou de la galette des rois Totoro de l’année précédente. Il faut faire un peu plus attention en étalant la frangipane, pour qu’elle ne sorte pas au niveau de la queue du renard. Ne pas oublier la fève: nous en mettons toujours deux et nous ne mangeons qu’une demi galette à la fois pour avoir deux rois/reines en deux jours dans la famille 😉

Le jaune d’oeuf suffit à colorer le renard dans un joli brun-roux à la sortie du four. Little Smiling Buddha a adoré réaliser cette galette avec moi et a été presque déçu quand nous l’avons enfourné en me demandant « Et maintenant, on fait quoi? ». 

Notre galette renard et la nouvelle lampe

Alors, je me suis dit que nous avions tout le temps de préparer une brioche des rois pour les petits-déjeuners de la semaine. Les enfants m’avaient justement demandé de préparer un petit-déjeuner qui leur permettrait de tartiner du miel ou de la confiture dessus.

Dans la famille Kangourou, on est des pro de la brioche depuis que j’en ai fait deux à trois fois par semaine pendant quatre ans. Alors je me suis lancée avec ma recette, après avoir regardé sur internet ce qu’il y avait en plus dans la brioche des rois, par rapport à une brioche classique.

J’ai utilisé pour une brioche des rois:

  • 400g de farine
  • 40g de sucre
  • 15g de levure boulangère 
  • 2 oeufs
  • 15cl d’eau 
  • un bouchon d’arôme fleur d’oranger 
  • le zeste d’une mandarine bio
  • quelques morceaux de citrons et d’oranges confites

Dans la cuve de mon KitchenAid, j’ai mis la farine, le sucre et la levure. J’ai commencé à faire tourner à la vitesse 1. J’ai ajouté le beurre mou et les oeufs. Puis la fleur d’oranger et le zeste de la mandarine. Et enfin, l’eau jusqu’à ce que ma pâte ait la bonne consistance et qu’elle forme une belle boule.

J’ai encore laissé mon KitchenAid pétrir 10 minutes supplémentaires. Avant de couvrir et de poser ma pâte devant la cheminée, bien au chaud. En deux heures, elle avait doublé de volume.

Nous avons alors dégazé la pâte et nous avons essayé de façonner une couronne. Les bords n’étaient pas assez fin et le centre n’était pas assez grand, ma couronne n’en était donc plus une en sortant du four, mais je retiens la leçon pour la prochaine.

Avant d’enfourner, j’ai mis une fève, puis j’ai étalé un peu de sucre sur ma brioche, ainsi que les morceaux d’oranges et de citrons confits et j’ai badigeonné de jaune d’oeuf. J’ai fait cuire 40mn à 180°C.

Nous avons pu la goûter le matin de la rentrée après les vacances de Noël.  Le timing était juste parfait… les enfants étaient ravis…

C’est la première fois que nous faisions une brioche des rois, ce n’est pas du tout dans nos traditions, mais peut être que nous allons finalement l’intégrer à nos traditions de l’épiphanie…

Et vous, plutôt galette ou brioche des rois?  

Ecole – Impatriation et difficultés d’adaptation en maternelle

Little Smiling Buddha a maintenant 4 ans et quelques mois. Et il a vécu ces derniers mois d’énormes changements dans sa vie: un déménagement à l’autre bout du monde dans son pays d’origine dans lequel il n’avait jamais vécu jusqu’alors, l’abandon de tous ses repères, de ses amis et de son école à la fin de l’année pour une nouvelle école dans un nouveau pays à la rentrée, l’annonce de la naissance prochaine d’un nouveau membre dans notre famille. Et ça fait beaucoup pour lui.

Malgré le fait qu’on l’ait préparé à notre départ de Chine, Little Smiling Buddha est celui qui manifeste le plus régulièrement son manque de la Chine depuis notre retour en France. Ses amis de l’école et son ancienne école sont ce qui lui manque le plus, avec Ayi. Il avait bien compris qu’il devait dire au revoir à ses amis, que l’on ne les reverrait pas de si tôt, mais entre le sacoir et le vivre, il y a encore une grande différence…

Little Smiling Buddha va à l’école depuis qu’il a à peine un peu plus de deux ans. J’ai eu l’opportunité d’être sa maîtresse en Toute Petite Section et même si son adaptation à mon départ à midi – ma collègue prenait le relais en Chinois l’après-midi avec la classe – tout s’est relativement bien passé. Son année de Petite Section s’est très bien passé, il n’a jamais rechigné à aller à l’école ou si peu. Jusqu’à ce qu’il nous montre qu’il avait appris à lire seul – ou plutôt par imitation de sa soeur! A partir de ce moment, il est devenu plus turbulent à l’école – il s’ennuyait! – et ne voulait pas trop y retourner – « Maman, on fait que des trucs de bébé! ». Après discussion avec ses maîtresses, qui ont pris en compte sa nouvelle acquisition, tout s’est à nouveau bien passé.

Il avait hâte de retourner à l’école en septembre. Et la rentrée en France, dans une nouvelle école, avec de nouveaux copains, s’est relativement bien passée. Mais passée la première semaine, il a réalisé qu’il ne reverrait plus ses copains de Shanghai. Je crois que c’est vraiment à ce moment qu’il a compris que nous ne retournerions pas vivre à Shanghai, que ce n’était pas temporaire. Au courant de la semaine, il est devenu de plus en plus difficile de le déposer à l’école deux fois par jour. Il éternisait les câlins et les bisous, ne voulait pas me lâcher sans pleurer. Le vendredi, alors que les câlins s’éternisaient depuis dix minutes, les maitresses ont fini par me l’arracher des bras et par l’emmener hurlant avant de refermer la porte.

Je me suis sentie horriblement mal. Pour lui, pour moi. Je n’avais pas réussi à réagir et je me suis jurée que ça n’arriverait plus. Je savais qu’il allait rapidement se calmer – par résignation -, mais je savais aussi que quelque chose pouvait casser et qu’il pouvait ne plus avoir confiance du tout en ses maîtresses et ne plus vouloir retourner à l’école du tout. J’ai cogité toute l’après-midi.

J’ai décidé de remettre en place ce que j’avais déja mis en place pour Little Miss Sunshine à l’époque: la journée joker. Une journée par mois qu’il peut choisir où il n’ira pas à l’école. Cela permet notamment à l’enfant d’avoir une marge de manoeuvre et de se sentir actif dans ce domaine également.

Et je lui ai offert son lundi. Nous avons pu parler à coeur ouvert tous les deux. Il m’a clairement expliqué que ses copains de Shanghai lui manquaient, que c’était difficile de se faire de nouveaux copains et qu’il n’en avait pas pour le moment. Je lui ai dit à quel point j’avais été choquée et triste vendredi midi quand la maîtresse l’a emmené dans la classe en pleurant, que j’étais désolée, que je n’avais pas su réagir. Mais il n’a pas eu l’air d’en avoir garder un traumatisme. Heureusement. Nous avons décidé ensemble d’aller voir la maîtresse le mardi pour lui parler. Nous avons aussi décidé pour ne plus revivre le déchirement de vendredi de se faire trois bisous et trois câlins et ensuite il ira en classe seul, lui-même après un dernier regard.

Le mardi, nous sommes retournés à l’école et j’ai demandé à parler à sa maîtresse. Elle a su me rassurer. Elle m’a dit que Little Smiling Buddha est un enfant qui sait jouer seul, qui n’a pas forcément besoin des autres enfants pour jouer et que ce n’est que lorsque lui le décide que les autres enfants jouent avec lui, mais qu’il a déja plusieurs copains de ce qu’elle a pu observer. J’ai pu lui expliquer que Little Smiling Buddha a besoin de défi – il a notamment été déçu de ne pas avoir à parler une deuxième langue à l’école! – et qu’il sait déja très bien déchiffrer. Elle m’a expliqué qu’elle avait mis en place un moment où Little Smiling Buddha leur partage des mots en Chinois chaque matin au moment du rassemblement. Elle m’a aussi dit qu’elle leur apprenait les signes associés à la parole de la Langue des Signes Française, notamment au travers de comptines et qu’il avait l’air d’adorer.

Elle m’a proposé de le changer de classe et de le mettre directement en Grande Section puisqu’il lit déja. J’ai refusé. Il a eu assez de chamboulements. Et je sais à quel point la maternelle est un moment béni où l’enfant à besoin de manipuler et jouer – même s’il sait déja lire ou écrire – pour acquérir les capacités suivantes. Lui ôter une année de développement de sa motricité fine ne serait pas forcément bon pour lui. Nous avons décidé de surveiller toutes les deux l’évolution et de se rencontrer dès que nécessaire.

Depuis, ça va mieux. Dans la rue, régulièrement, en passant on entend « Salut Little Smiling Buddha! ». Il en a donc pleins des copains. Je crois surtout avec le recul qu’il n’a pas fait le deuil de ses camarades de Shanghai. Il avait besoin de temps pour ouvrir son coeur aux nouveaux copains.

Progressivement, nous nous sommes tenus aux trois bisous, trois câlins et il est parti avec un pincement au coeur, mais sans pleurs et sans regrets vers sa classe. C’est encore fragile, je le sais bien. Mais il a repris confiance.

Les vacances de début novembre lui ont fait beaucoup de bien. Il est retourné à l’école avec plus d’entrain. C’est durant les vacances qu’il a vraiment commencé à me parler de ses nouveaux copains. Personne ne peut l’aider à faire le deuil de ses anciens camarades, c’est lui seul qui peut y arriver, mais nous sommes là pour l’entourer, le soutenir et on sent qu’il est vraiment sur la voie de la guérison

Cet article pour vous dire l’importance d’entourer et de soutenir ses enfants dans un retour d’expatriation, exactement comme au départ d’une expatriation. Ce n’est pas évident pour nous, mais ce n’est pas évident pour eux non plus. Little Smiling Buddha n’a aucun rattachement particulier avec la France, si ce n’est des souvenirs de vacances. Nous aurions pu arriver dans n’importe quel autre pays du monde, il l’aurait vécu de la même manière. C’est une nouvelle expatriation pour lui. Et la première. Puisqu’il est né en Chine.

Si vous avez des expériences similaires à partager en commentaire, n’hésitez pas! 

Impatriation – Leur première rentrée scolaire en France

L’école n’a pas été un sujet de stress dans la famille Kangourou suite  à ce retour d’expatriation. Le seul impératif que nous avions était de trouver une maison à louer afin d’avoir un justificatif de domicile et de pouvoir ensuite les inscrire tranquillement à l’école.

Je n’étais pas stressé car un des avantages à vivre en France est que l’école publique est gratuite et comme l’instruction est désormais obligatoire dès trois ans, que ce soit Little Miss Sunshine ou Little Smiling Buddha, à partir du moment où je les inscris, la mairie devait trouver une place à mes enfants. Ils ont tous les deux suivi un cursus franco-chinois en Chine et j’avais évidement leur dossier scolaire sous la main au cas où.

Personne ne m’a demandé le dossier scolaire des enfants. Ni pour l’entrée en CE2 de Little Miss Sunshine, où j’ai dû un peu m’imposer pour parler quelques mots avec la maîtresse avant la rentrée et lui expliquer en quelques mots le parcours quelque peu atypique de Little Miss Sunshine, ni pour l’entrée en Moyenne section de Little Smiling Buddha. Le seul papier indispensable: la radiation de leurs écoles respectives à Shanghai.

Le jour où nous avons signé le bail pour la location de notre maison, nous sommes également passé à la mairie du village pour pré-inscrire les enfants à l’école. C’était le 28 août. J’ai eu un rendez-vous avec la directrice de chaque école la semaine suivante, alors que la rentrée avait déja eu lieu. J’ai demandé une rentrée pour le lundi 16 septembre pour mes enfants, en croisant fort les doigts que notre conteneur serait arrivé à cette date. On ne m’a pas posé plus de questions.

J’ai eu la chance de pouvoir participer à la réunion de rentrée de la classe de CE2 de Little Miss Sunshine. J’ai donc eu l’occasion de rencontrer – rapidement – la maîtresse, de voir un peu sa manière de travailler et d’être rassuré quant à l’accueil des « spécificités » de Little Miss Sunshine. Elle a été ravie et rassuré également que je lui décrive un peu le déroulé de son année scolaire et que je lui présente quelque peu sa maîtresse en rentrant.

Le lundi 16 septembre, le réveil a sonné à 6h45. Tout le monde était debout et habillé à 7h. Nous avons pris le petit-déjeuner tous ensemble. Papa Lou a quitté la maison vers 7h30, comme à son habitude, et les enfants et moi avons terminé notre petit-déjeuner tranquillement. A 7h45, nous sommes allés terminé de nous préparer: brossage de dent, coiffure, chaussures, contrôle des sacs, … Nous avons quitté la maison à pied à 8h10. Mais quel luxe immense! 

Nous sommes arrivés devant la grille de l’école vers 8h20. La directrice de l’école de Little Miss Sunshine m’a tout de suite reconnue, elle nous a accompagné trouver la maîtresse de Little Miss Sunshine. Sa maîtresse s’est présentée et puis elle a emmené Little Miss Sunshine dans la cour de récréation pour la présenter aux copines de classe. Quand je l’ai quitté, elle était déja entouré d’une dizaine de copines qui lui posaient tout un tas de question avec un grand sourire aux lèvres…

Il était donc temps d’aller découvrir la classe et la maîtresse de Little Smiling Buddha. La directrice de l’école maternelle nous attendait devant la porte. Elle nous a présenté sa maîtresse et sa classe. Little Smiling Buddha a été un peu plus intimidé. C’était en fait la première fois pour lui qu’il allait vivre sa rentrée seul en ne connaissant ni les locaux, ni les maîtresses, ni les copains.

L’atsem et la maîtresse de Little Smiling Buddha nous on permis de rentrer ensemble dans la salle de classe. J’ai présenté quelques jeux à Little Smiling Buddha pour l’inciter à partir à la découverte. La maîtresse terminait l’accueil des parents. Et puis elle est venue vers nous pour nous expliquer un peu le fonctionnement de la classe. Little Smiling Buddha aura deux maîtresses, la maîtresse principale les lundis et mardis et la maîtresse remplaçante les jeudis et vendredis. Ca ne l’a pas beaucoup perturbé puisqu’il avait déja deux ou trois maîtresses à l’école en Chine. La seule chose qui l’a intrigué était le fait que toutes ses maitresses parlent Français 😉

Je les ai tous les deux récupéré ravis à 11h30. Nous sommes rentrés à la maison pour déjeuner ensemble dans le jardin, au soleil. Encore un luxe immense! L’après-midi, ils sont repartis à l’école avec le sourire aux lèvres et en courant. Plutôt bon signe! Nous n’avons eu qu’une seule crise de larmes de la part d’un Little Smiling Buddha épuisé par les microbes, en début d’après-midi, le dernier jour de la semaine. Il a réussi à se calmer grâce à mon aide, et les maîtresses autour – qui n’y croyaient pas – ont fini par nous féliciter d’avoir aussi bien géré, dans le calme, la bienveillance et l’écoute mutuelle. Il est finalement parti à la main de la maîtresse pour aller jouer avec ses camarades.

Les horaires de l’école sont vraiment réguliers, ce qui me rassure sur le rythme que nous allons prendre à l’année. 8h30 – 11h30 et 13h30 – 16h30. Pas d’école le mercredi ou le samedi. Ca change beaucoup les enfants une journée d’école en moins par semaine!

Au bout de la première semaine, ils n’avaient pas vraiment l’impression d’avoir été à l’école. Ils rigolent encore tous les matins en calculant que demain ou après-demain ils n’ont pas classe.

Je dois bien avouer que pour moi, le rythme est serré. Entre le ménage, la préparation des repas/goûters, les courses, … je n’ai le temps de rien. Et que d’ici quelques semaines, les enfants iront à la cantine un jour ou deux par semaine afin que je puisse me consacrer à d’autres projets. Mais en attendant, je profite de chaque seconde avec eux! 

Et vous, comment s’est passé la rentrée? 

[Week-end] À WuYiShan -Jour 1: la rivière aux neufs coudes

C’est la troisième fois que nous allons dans les montagnes WuYi depuis notre arrivée en Chine. Papa Lou y a également passé un week-end seul durant un des étés, alors que moi et les enfants étions en France. C’est un lieu que nous aimons beaucoup. Tout d’abord parce qu’il y a de magnifiques paysages, qu’il est facilement accessible depuis Shanghai, mais aussi parce qu’au fil du temps nous y avons fait de belles rencontres, dont certaines sont devenus des amis.

Nous sommes partis un peu sur un coup de tête. Nous avions besoin de profiter encore de la Chine et de nous vider l’esprit de toutes les questions qui nous taraudent actuellement. Nous n’avions pas organisé grand chose, ou plutôt nous n’avions pas vraiment eu le temps de nous organiser, puisque nous avons acheté les billets de train pour y aller le week-end juste avant. Papa Lou avait tout de même contacté une amie, qui s’avère être la responsable des guides touristiques de WuYiShan et qui nous a notamment trouvé un hôtel à la dernière minute pour nos trois nuits sur place. Nous avions également prévu de la rencontrer pour lui dire au revoir. Enfin, Papa Lou a contacté un producteur de thé que nous avions rencontré lors de notre précédent séjour, complètement par hasard, puisqu’il nous avait dépanné en nous ramenant en voiture au centre ville alors qu’il pleuvait à verse en sortant du parc national. Nous avions rendez-vous avec lui le lundi. Nous aurions eu encore d’autres personnes à passer voir, mais le temps nous manquait et tous n’étaient pas forcément disponible.

Nous avions donc pris des billets de train pour aller à WuYiShan. Nous sommes partis un peu sur les chapeaux de roues le vendredi après-midi. J’avais dû aller récupérer Little Smiling Buddha en avance à l’école, j’avais préparé les bagages la veille puisque le matin même je l’avais passé à faire de la poterie, le temps de réchauffer les pizzas préparées la veille également pour le repas du soir dans le train et nous sommes partis un peu en stress à peine une heure avant le départ de notre train. Heureusement nous avons eu un taxi rapidement et il n’y avait pas de bouchons. Nous sommes arrivés à la gare juste avant le départ du train. Et il avait quelques minutes de retard…

Nous sommes arrivés vers 21h30 à l’hôtel à WuYiShan. Fatigués, mais heureux de cette parenthèse.

Nous nous sommes réveillés le lendemain matin vers 7h30, ce qui nous a permis de faire une grasse matinée par rapport à d’habitude! Nous sommes allés petit-déjeuner à l’hôtel, mais ce n’était vraiment pas bon. Nous avons donc décidé de manger à l’extérieur dès le lendemain. Nous avions rendez-vous à 9h avec Jenny, notre amie, qui n’avait plus vu les enfants depuis qu’ils avaient 4 ans et 8 mois. Elle a été ravie de les revoir et de constater qu’ils parlaient tous les deux très bien le Chinois, et nous aussi d’ailleurs. Elle nous a conduit à l’entrée sud du parc national de WuYiShan pour nous aider à acheter les billets d’entrée pour trois jours, ainsi que les billets d’entrée pour la surprise que nous réservions l’après-midi même aux enfants. Elle nous a dit de passer la voir à son bureau le soir-même en sortant du parc pour boire du thé ensemble.

Il faisait un temps magnifique et nous sommes allés prendre le petit train qui mène à la zone principale du parc naturel. Nous avions dans l’idée d’y faire une petite promenade et puis de revenir sur nos pas et de prendre un minibus pour nous rendre au site que nous devions joindre à 12h45 pour la surprise des enfants.

Et puis finalement, nous avons changé nos plans car les enfants ont super bien marchés. Ils se sont amusés à compter les papillons et les oiseaux que nous croisions et ils avançaient la plupart du temps bien plus vite que nous. Alors quand il a été temps de prendre les petits chemins, nous nous sommes dit que nous allions continuer à pied à la place de faire demi-tour et que nous allions essayer de faire les 6 km qui nous séparaient de notre destination suivante à pied.

Les enfants ont été adorables. Ils ont marché tout du long de la promenade le long de la rivière aux neufs coudes. Il n’y avait absolument personne sur ce chemin – nous avons croisé quatre personnes sur les 6km – alors qu’il y avait pas mal de monde dans le parc national.

La promenade était vraiment très agréable, pas difficile du tout pour les enfants, les vues sur la rivière aux neufs coudes splendides, nous avons croisés beaucoup d’insectes et d’oiseaux, nous nous sommes régalés. Un vrai moment de bonheur! 

Nous avons vraiment senti que nous avions tous besoin de ce moment au grand air pour déconnecter des événements des dernières semaines. Ca nous à tous fait le plus grand bien!

Vers 11h, nous avons fait une petite pause au milieu de la forêt, des théiers et du chant électrique des cigales chinoises pour prendre un goûter: quelques fruits frais (pêches et litchis) et de l’eau ont été les bienvenus. Il faisait tout de même 30°C et l’humidité était assez importante.

Et puis nous sommes repartis à travers ses superbes paysages. Et nous avons entre autre croisé de magnifiques faisans sauvages blancs et argentés, deux mâles et une femelles, qui étaient dans la forêt, à quelques pas de nous et qui se sont laissé observer un bon moment. Les enfants avaient des étoiles plein les yeux de cette rencontre impromptue.

Nous avons croisé beaucoup de théiers, la plupart étaient des arbres sauvages, plus grands que nous, et également, comme souvent à côté des théiers, des bananiers.

Sur la toute fin de la promenade, Little Smiling Buddha a commencé à donner quelques signes de fatigue. Papa Lou l’a pris sur les épaules pour les derniers 500 mètres, mais surtout car nous étions pressé d’arriver et de manger avant le début de la surprise que nous voulions faire aux enfants, si nous avions eu une demi-heure de plus devant nous, je pense qu’il aurait fait seul toute la promenade.

Après cette grande promenade, nous avons été ravis de pouvoir déjeuner de bons champignons sauvages et de quelques plantes à feuilles vertes de la montagne – oui les Chinois mangent vraiment toutes les plantes vertes et souvent ces plantes n’ont même pas de nom en français! C’est directement dans les réfrigérateurs que l’on choisi les ingrédients bruts et que l’on va demander à la patronne de nous préparer ce qui nous fait envie. Moins de cinq minutes plus tard, les premiers plats sont servis à table!

Et puis après le repas, nous avons essayé de faire deviner aux enfants ce qui les attendait… C’est en entrant dans la bâtiement qu’ils ont compris que nous allions faire du bamboo rafting. Nous l’avions déja fait la première fois que nous étions venus à WuYi Shan, trois ans plus tôt, mais les enfants étaient encore jeunes et ne s’en rappelaient pas vraiment, ils ont donc été ravis de redécouvrir le bamboo rafting.

Avec la chaleur, la promenade sur l’eau a été vraiment très agréable. Comme toujours, toute la famille était en Birckenstock et donc pas la peine de surveiller qui aurait les pieds mouillés. Au contraire, on a tous mis les pieds dans l’eau bien fraîche et c’était bien rafraichissant!

Little Smiling Buddha a été très impressionné par cette descente en bamboo rafting. On ne l’a pas entendu de l’heure et demi qu’a duré la promenade, il était concentré sur l’eau, sur les poissons, sur les deux hommes qui maniaient notre bamboo raft. Et il nous en a beaucoup reparlé par la suite.

En sortant du bamboo raft, nous nous sommes encore un peu promener dans la rue Song – qui est en fait le seul endroit sur tout le site où l’on trouve quelques boutiques et ce n’est pas plus mal… Nous avons offert un vêtement chinois à chacun des enfants et nous avons repris le chemin de la ville pour aller revoir Jenny.

Finalement, il était encore un peu tôt en arrivant, et nous sommes allés nous promener dans les rues piétonnes de WuYiShan et déguster du thé…

Dans la première boutique, le thé n’était vraiment pas exceptionnel. Mais il n’empêche que nous avons passé un agréable moment en attendant de rejoindre Jenny.

Ensuite, Jenny nous a invité dans son bureau pour déguster plusieurs thés. Nous y avons passé un long moment à discuter de nos cinq ans en Chine, de notre prochain départ pour la France, de notre passion toujours grandissante pour le thé et la culture chinoise.

En la quittant, il était presque 19h. L’heure parfaite pour aller dîner. Nous nous sommes rendus dans un petit restaurant que nous connaissons et qui fait toujours de très bons plats. Et nous nous sommes régalés!

Entre temps, les enfants étaient partis jouer avec d’autres enfants. C’est beau à voir comme ils sont dorénavant à l’aise dans un univers totalement chinois…

Des connaissances, qui possèdent une petite maison de thé, nous avaient reconnus dans la rue quand nous sommes passés juste avant d’aller dîner, ils nous ont invité à venir prendre le thé chez eux en sortant du restaurant, ce que nous avons donc fait!

Comme devant beaucoup de boutiques à cette période à WuYiShan, le mari était en train de séparer les tiges et les feuilles d’un LaoCong ShuiXian. D’autres boutiques faisaient la même chose avec les tiges et les feuilles roulées d’un Anxi TieGuanYin. Encore deux découvertes pour moi! Pour l’Anxi TieGuanYin, je ne savais pas qu’ils cueillaient de grandes tiges avec de grandes feuilles et que ce n’est qu’à la toute fin du processus , alors que les feuilles sont déja vendues à des revendeurs qu’elles sont séparées des tiges… De même pour les ShuiXian, les feuilles et les tiges sont séparés avant d’être grillées.

Et puis nous avons dégusté de délicieux YanCha… Et nous avons passé une belle soirée à papoter avec nos amis.

Nous sommes rentrés à l’hôtel après 21h. Et nous avons passé une bonne nuit de sommeil…

[A l’école] Son premier voyage scolaire

Little Miss Sunshine a presque 8 ans. Elle est actuellement en CE1. Et elle vient de vivre son premier voyage scolaire.

C’est au début de l’année scolaire que nous avons appris que Little Miss Sunshine allait participer à son premier voyage scolaire. Je dois dire que je n’étais pas particulièrement enthousiaste. J’avais encore en souvenir,  le stress qu’elle avait vécu pendant plusieurs jours avant d’aller dormir chez une copine, alors que c’est elle qui l’avait décidé et choisi, quelques mois auparavant. Elle n’était pas encore tout à fait prête.

Au mois de mars, lors d’une réunion entre parents et professeur, nous avons donc été mis au courant des détails de ce voyage scolaire. Les enfants des deux classes de CE1 partiraient ensemble pour trois jours et deux nuits dans une ferme pédagogique à deux heures de bus de Shanghai, à Qidong. Je me demandai un peu comment allait réagir Little Miss Susnhine, si elle allait être contente de la nouvelle, ou plutôt se refermer sur elle-même comme elle le fait parfois à l’annonce de quelque chose qui lui semble trop difficile.

J’ai été assez étonné par les réactions des parents qui se demandaient surtout comment allait faire leur enfant pour manger seul, se changer seul, prendre sa douche seul, ne pas perdre ses affaires… Les maîtresses les ont rassuré en expliquant que c’était également le but de l’exercice, de sortir du cadre familial pour faire des expériences seul et remarquer la difficulté qu’il peut y avoir à s’occuper de soi plus ou moins seul. Je ne me suis pas du tout posé ce type de questions, je sais que de ce côté-là, Little Miss Sunshine est totalement autonome et sait demander de l’aide si elle en a besoin.

J’avais pour ma part plutôt besoin d’être rassuré et de savoir ce qui était prévu si quelque chose devait arriver – accident, chute, maladie – et sur l’encadrement de ce voyage. J’avais envie de savoir si les maîtresses allaient pouvoir communiquer avec nous ou non. Je n’ai pas eu beaucoup de réponses. Il y aurait trois maîtresses du Lycée français avec eux et du personnel de la ferme pédagogique. Les enfants seraient divisé en groupe pour pratiquer les activités et se retrouveraient pour les repas et les soirées. Et les maîtresses enverraient quelques photos de la journée sur un groupe dédié au voyage scolaire chaque soir.

Quand nous avons annoncé cette nouvelle à Little Miss Sunshine, elle a été partagé entre l’excitation de passer une temps rien qu’avec ses copains et copines et l’angoisse de passer deux nuits loin de sa famille. Mais il y avait déja eu pas mal d’évolution depuis la dernière fois et j’ai bien compris qu’elle était prête.

Quelques semaines plus tard, nous avons dû signer un papier de décharge en cas d’accident. On nous demandait de donner « tout pouvoir de décision » aux maîtresses durant le voyage. Nous n’avons pas voulu signer ce papier qui nous semblait abusif et nous avons demandé à ce que la première chose qui soit effectué soit d’appeler les parents pour fixer ensemble la marche à suivre en cas d’accident, sauf en cas de danger vital. Nous avons envoyé notre requête à plusieurs personnes responsables du Lycée Français, mais personne ne nous a jamais répondu, laissant la maîtresse et nous avec nos doutes. La maîtresse était d’accord avec nous, mais sur le papier ce n’est pas ce qui était écrit. Finalement, personne ne nous a demandé de re-signer un papier et comme nous en avions longuement discuté avec la maîtresse, nous étions rassuré sur le fait qu’elle nous contacterait en cas de problème avant d’autoriser une intervention médicale.  J’ai trouvé la réaction du personnel du Lycée français particulièrement non professionnel. Nous avons depuis eu un autre petit problème et encore une fois c’est la maîtresse qui a été mise en première ligne alors que ce n’était pas de son ressort. Malgré les mails, la direction ne répond jamais.

Et puis est venu le moment est venu de préparer sa valise.  Little Miss Sunshine était prête. Elle était très excitée à l’idée de passer tout ce temps avec ses amis. La seule chose qu’elle m’a demandé est de lui imprimer une photo de famille, nous lui avons tous mis un petit mot à côté et elle l’a glissé dans son sac avec son doudou.

Nous avons préparé ses affaires d’après la liste fourni par l’école ensemble, nous avons collé des étiquettes avec son nom sur toutes ses affaires, je lui ai donné quelques petites astuces pour éviter de perdre ses affaires et puis je lui ai dit de se faire confiance. Elle a l’habitude de voyager, elle nous voit gérer les valises et nos affaires en voyage très régulièrement, je sais qu’elle aura les bons réflexes.

Et puis est venu le jour du départ. Lundi matin, à 6h40, Little Miss Sunshine est montée dans le bus qui l’emmenait à l’école, avant de les emmener à Qidong, à la ferme. Elle était heureuse et j’étais très fière d’elle.

Nous avons reçu des nouvelles des maîtresses à la fin de la matinée pour nous dire que les enfants étaient bien arrivés. Nous avons également reçu quelques photos.

Le premier jour, les enfants ont fait de l’escalade, du tir à l’arc et différents jeux collectifs. Ils ont pris possession de leur chambre – ils étaient deux ou trois enfants par chambre – et ont passé une belle soirée.

Le deuxième jour, ils sont partis faire du bateau sur les canaux autour de la ferme, ils ont fait des activités de motricité sur des structures géantes, ils ont vu un spectacle avec des motos qui roulaient dans une boule géante – spectacle typique du cirque chinois -, ils ont cueilli des fleurs, ils ont préparé un cadeau surprise pour la Fête des Mères, ils ont préparé des raviolis chinois eux-même pour le déjeuner, ils ont planté des courges et des cactus, ils ont nourris les poules et enfin, ils ont fait des sablés pour le goûter. Ils ont passé une soirée autour d’un feu de camp à chanter et danser et manger des marshmallow grillés.

Le dernier jour, ils sont partis au bord de la mer. Ils ont fait un concours de châteaux de sable et ont pris le bateau avant de déjeuner et de reprendre le bus pour revenir à Shanghai.

Pour ma part, comme souvent, j’ai très bien vécu son absence. Je ne suis pas du tout une maman inquiète, à partir du moment où je sais que mes enfants sont prêts. J’avais été rassuré par ses réactions avant de partir, et j’ai confiance en ses capacités d’adaptation. Je savais qu’elle n’aurait aucun mal à gérer ses affaires – elle a l’habitude de voyager – et sa personne – elle est très autonome.

Little Miss Sunshine est rentrée hier soir, ravie et en forme de son super voyage. Elle était heureuse et fière d’elle. Elle m’a avoué que nous lui avions manqué surtout le premier soir et qu’elle avait eu un peu de mal à s’endormir. Nous avons vidé son sac ensemble et tout était encore mieux rangé et organisé que lorsque nous avions préparé le sac. Je suis vraiment très fière d’elle! 

C’est une grande chance pour elle d’avoir pu faire ce premier voyage scolaire en Chine. Elle a des tonnes de souvenirs et elle les gardera toute sa vie.

Et vous, à quel âge vos enfants ont-ils fait leur premier voyage scolaire? Comment est-ce que ça s’est passé pour vous et pour eux? 

[Expatriation] Le choix de l’école

Quand on a des enfants et que l’on fait le choix de partir en expatriation, aussitôt passé le plaisir de découvrir le pays qui va bientôt nous accueillir, vient le temps de se poser la question de l’école pour les enfants.

Evidement, les réflexions ne sont pas les mêmes quand les enfants sont jeunes ou quand ils entrent au collège ou au lycée et je n’aurai pas la prétention de vous parler de cette situation-là. Mais j’avais envie de vous partager mes réflexions et mes observations quant au choix d’une école maternelle ou d’une école primaire.

Quatre options s’offrent habituellement à vous quand il s’agit d’école, dans n’importe quel pays ou presque:

  • le choix de mettre votre enfant dans une école locale, où l’enfant n’apprendra que la langue locale.
  • le choix d’une école internationale où l’enfant apprendra généralement l’anglais, tout en ayant quelques heures ou plus en fonction des écoles, dans la langue locale
  • le choix de l’école française où votre enfant apprendra donc uniquement le français et parfois quelques heures d’anglais ou de la langue locale
  • le choix de l’école à la maison, que je nommerai dorénavant instruction en famille (ou IEF).

Deux types de réactions prévalent en général chez les parents: soit la peur de voir son enfant perdre son français, soit la folle envie de voir son enfant parler couramment la langue de son nouveau pays. Mais après l’euphorie des premiers jours suivant l’annonce, il va falloir faire un vrai choix. Et en fonction de votre choix de parents, l’impact des différentes langues sur votre enfant ne sera pas le même.

  • Commençons par le choix de l’école française.

Nous avons une chance énorme en tant que Français, puisque nous avons le réseau d’école à l’étranger le plus développé au monde. Il est donc relativement simple de trouver une école française dans les principales grandes villes du monde où l’on est amené à partir vivre en expatriation.

Habituellement, dans les écoles françaises, les enfants ont des enseignants issus de l’Education Nationale – ce n’est pas forcément le cas partout et pour tous les professeurs – suivent le cursus français de l’Education Nationale, mais sont amenés dès les premières années à l’école maternelle ou à l’école primaire à avoir quelques heures avec un enseignant local ou avec un enseignant anglophone (souvent plus ou moins 2h par semaine).

En mettant votre enfant dans le système français, vous avez l’assurance qu’il ne perdra pas son français. Par contre, il y a peu de chance qu’avec deux heures dans la langue locale par semaine votre enfant l’apprenne vraiment. Il va principalement côtoyer de petits français ou francophones à l’école, et sa langue de jeu sera donc exclusivement le français. Evidement, tout dépendra de l’intérêt que l’enfant trouvera à la langue locale – s’il a une nounou qui ne parle que cette langue, de la langue de ses petits amis sur votre lieu de résidence, des activités extra-scolaires qu’il sera amené ou non à pratiquer dans une langue ou dans l’autre… Mais rien n’est moins sûr…

Beaucoup de parents sont également rassurés par le fait que mettant leur enfant dans le système français, ils pourront facilement être réintégré dans une école en France, et c’est d’ailleurs sur cette corde sensible que jouent souvent les écoles françaises. Mais de retour en France, aucune école ne sera à même de refuser votre enfant. Dans le pire des cas, elle pourrait exiger un test de niveau pour adapter sa classe à son niveau. C’est donc un faux problème ou une fausse solution. 

  • Continuons avec l’école locale. 

C’est un choix qui peut ne pas exister ou s’avérer très difficile dans certains pays. En Chine par exemple, je n’ai jamais entendu d’expatriés qui ont effectivement mis leur enfant dans le système local. Evidement, tout dépendra également de l’éducation et des valeurs apportées dans l’école locale. Ce choix demande une réelle recherche sur l’école locale avant de se prononcer, sans compter la visite de plusieurs écoles. Dans d’autres pays, notamment les pays anglophones, c’est un choix qui peut sembler complètement naturel.

En mettant son enfant dans un système local, on s’assure que son enfant se débrouillera rapidement avec la langue de son nouveau pays – puisque l’immersion est totale – et qu’il parlera couramment la langue de son nouveau pays en quelques années. En plus d’être baigné dans la langue, l’enfant sera également baigné dans la culture locale, ce qui est une richesse énorme. Autre avantage, les écoles locales sont souvent gratuites ou peu chères en comparaison avec les autres écoles.

Parlons des inconvénients. Le français passe en deuxième plan. Il faut donc veiller à conserver le français comme langue de communication à la maison, si on veut éviter que l’enfant oublie sa langue maternelle. Autre difficulté, malgré tout ce que l’on entend sur l’apprentissage des langues par les enfants, il faut garder en tête que la difficulté est la même pour eux que pour nous. Être parachuté dans une culture avec des codes inconnus, et devoir trouver des solutions pour communiquer sans se comprendre peut être très difficile à vivre pour certains enfants. Que votre enfant ait 18 mois, 3 ans, 6 ans ou 8 ans, il ne saura pas se faire comprendre dans les premiers temps, et ça peut être très frustrant. Il est important d’essayer de mettre en place un moyen de communication entre vous et les enseignants (si vous ne parlez pas leur langue), mais également entre l’enfant et les enseignants. On peut par exemple prévoir un petit cahier avec quelques signes que l’enfant peut utiliser dans un premier temps pour les besoins les plus basiques (j’ai faim, j’ai soif, changer la couche/aller aux toilettes,…). Et surtout ne pas négliger les signes qui montreraient que l’enfant est mal à l’aise ou dépassé par la situation. Il est vraiment important quel que soit leur âge, que les enfants soient écoutés et accompagnés dans les changements liés à l’expatriation.  

  • Poursuivons avec l’école internationale

L’école internationale peut regrouper de nombreux types d’écoles. Il y a les grandes anglaises ou américaines qui vont proposer des cursus avec une immersion plus ou moins grandes dans la langue locale. Il y a de petites écoles plus locales qui vont proposer des cursus internationaux souvent bilingue ou trilingue. Il faut vraiment se renseigner et visiter les écoles. Dans tous les cas, ce sera certainement la solution où l’enfant sera le plus confronté à la langue du pays, si on excepte le choix de l’école locale.

L’avantage évident sera que l’enfant sera dans un cursus bilingue. Il y a souvent des enfants locaux dans ce type d’école et les enfants auront donc le choix de la langue de jeux en fonction de leurs copains à la récréation.

Attention tout de même si vous mettez votre enfant dans un cursus anglophone et langue locale alors que vous parlez français à la maison, n’oubliez pas que l’enfant va choisir ses langues de prédilection en fonction des avantages qu’il en tire. Ce choix ne se fait pas de manière réfléchi par l’enfant, il lui est dicté par la situation. Il y a un risque, petit mais qui existe et dont on ne parle pas assez à mon sens, que l’enfant se limite à quelques mots utiles dans une langue et n’y trouvant pas d’autres intérêts, s’arrête à ses quelques mots (que ce soit l’anglais ou la langue locale). Et comme toujours, il ne faut pas négliger les signes qui montreraient que l’enfant est mal à l’aise ou dépassé par la situation. Apprendre une nouvelle langue est déja un défi. En apprendre deux est d’autant plus déstabilisant. 

A noter également que ce sont souvent des écoles qui sont la plupart du temps très chères et qui méritent largement d’être prise en charge par l’entreprise si vous partez avec un contrat d’expatriation. C’est donc un choix à négocier avec son entreprise.

  • Enfin le choix de l’Instruction en famille (IEF)

Plusieurs raisons peuvent nous pousser à faire ce choix: l’absence d’école française dans son lieu d’accueil, le prix des écoles françaises et internationales, le choix d’offrir une autre voix d’épanouissement à son enfant, des difficultés particulières d’un enfant et la méconnaissance ou l’absence de prise en charge efficace dans le pays d’accueil.

Et c’est LA seule solution qui s’offre à tous, dans tous les cas, dans tous les pays, quelle que soit la situation. Que l’on choisisse alors de faire du formel ou de l’informel, de passer par le CNED ou de faire confiance à son enfant pour ses apprentissages, on peut aujourd’hui trouver de nombreuses ressources et partages d’expérience de parents dans ces différents cas sur Internet et c’est une chance énorme.

Les gros avantages sont que l’on peut vraiment vivre, découvrir et apprendre au rythme de l’enfant, qu’on peut profiter de nombreux lieux touristiques ou culturels à des heures où l’on est tranquille, que l’on peut facilement s’immerger dans la vie locale en se promenant sur les marchés, dans les parcs, en observant et posant mille questions aux locaux, dans la mesure où l’on parle leur langue.

La difficulté serait dans ce cas, l’intégration à la vie locale par le biais de la langue – surtout si on vit dans un pays non anglophone ou dont nous, parents, ne parlons pas la langue. Il faudra alors trouver des solutions autres pour que l’enfant apprenne la langue du pays: cours de langue, activités dans la langue du pays, jeux avec les petits voisins locaux, groupe d’enfants et de parents en homeschooling pour des activités communes… On trouve de plus en plus de solutions, dans tous les pays grâce à Internet.

Enfin, quel que soit le choix de l’école, il me semble important de garder à l’esprit ces trois points:

  • Un enfant va apprendre une langue en fonction de son intérêt à utiliser cette langue. Ce n’est pas parce que vous allez mettre votre enfant dans une école bilingue qu’il va automatiquement devenir fluent dans cette langue. Tout dépendra de son intérêt et du contexte. J’ai vu des enfants immergés dans le Chinois à l’école, ne pas vraiment l’apprendre car les copains étaient majoritairement francophones, quelques mots suffisaient donc pour se débrouiller au quotidien, malgré l’immersion. Même cas pour des enfants chinois avec l’Anglais ou le Français, ils se débrouillent avec quelques mots, mais ne trouvent pas d’intérêt à apprendre une autre langue. L’expérience de Little Miss Sunshine, qui a fait un long blocage avec le Chinois après notre arrivée est aussi à garder en tête. Malgré un accompagnement, un bonheur certain de vivre une magnifique expérience, la difficulté de la langue et le choc culturel peut amener un blocage plus ou moins long pour n’importe quel enfant.
  • Il est également très important pour les parents de garder une cohérence dans l’apprentissage des langues. Oui un enfant de moins de 6/7 ans est capable d’apprendre autant de langues qu’il veut ou plutôt dont il a l’utilité. Mais il n’empêche qu’il aura besoin de temps pour les apprendre et il aura besoin d’une vraie constance dans l’apprentissage. Je m’explique. Si vous choisissez  une langue d’apprentissage à l’école pour votre enfant, et qu’aucun des deux parents ne lui parlent cette langue, il est important que l’enfant puisse poursuivre son apprentissage sur un temps long, au moins deux ou trois année scolaire d’après mon expérience et mes observations pour qu’il l’apprenne vraiment et s’y sente à l’aise. L’enfant va mettre du temps à pouvoir communiquer dans cette langue. Il va y mettre beaucoup d’énergie et aura les mêmes difficultés de communication et d’incompréhension que nous.  Même si l’apprentissage reste plus simple pour un enfant que pour un adulte. Il est donc important d’éviter les complications dans son apprentissage. J’ai vu des parents indécis mettre leur enfant un an en cursus français/chinois et puis changer pour le cursus anglais/chinois, parce que le niveau de l’enfant en Français n’augmentait pas aussi rapidement qu’ils le souhaitaient. Les enfants ont besoin de temps. Plus ou moins selon les enfants, mais il est tout à fait normal d’avoir une longue phase d’observation, d’écoute, sans beaucoup de retour dans un premier temps. Il faut laisser du temps à l’enfant pour se familiariser à sa nouvelle langue, se l’approprier. Une fois que l’enfant se débrouille vraiment dans une nouvelle langue, il garde le goût de cet apprentissage. Aujourd’hui, nos deux enfants parlent couramment le Chinois. On peut même dire qu’à 4 ans pour Little Smiling Buddha, le Chinois est sa deuxième langue maternelle. Quand a Little Miss Sunshine après  un début pas forcément facile, elle a le niveau d’un enfant chinois qui entre en école primaire. Elle apprend à lire et écrire le Chinois depuis deux ans maintenant et connaît environ 250 caractères. Et depuis quelques mois, tous les deux sont de plus en plus demandeurs pour apprendre une nouvelle langue qu’ils entendent régulièrement: l’anglais.
  • Un des grands faciliteurs d’apprentissage de la langue locale par votre enfant est l’apprentissage de cette même langue par vous, les parents. Rien de tel que l’imitation! Et quand l’enfant voit que c’est difficile pour les parents aussi, mais qu’ils font l’effort d’essayer, de se tromper, et de communiquer, il est naturellement rassuré par rapport à sa propre situation. C’est une solution qui marche notamment très bien en cas de blocage de la part d’un enfant.

Le choix de l’école est un choix complexe qui va dépendre de beaucoup de critères, les nôtres en tant que parent mais également – et il ne faut pas se leurrer – les places disponibles ou les tarifs des écoles sur place. Quel que soit le choix final, l’enfant gardera une certaine « facilité » avec les langues. Il aura eu la chance d’être confronté sur une longue période – au moins un an – à une autre, voire plusieurs autres, langues que la sienne. Il aura vécu dans une autre culture et compris par sa propre expérience à quoi servent les différentes langues, qu’il peut être difficile de communiquer dans une autre langue ou qu’au contraire on trouve parfois des solutions pour communiquer malgré la différence de langage. C’est un apprentissage extrêmement enrichissant à l’âge où la communication se met en place.

Le choix de l’école est un choix important en tant que parent. L’apprentissage de nouvelles langues aussi. Mais il faut veiller à ne pas mettre trop de pression ou à ne pas faire subir trop d’attentes à nos enfants. Nous savons la complexité de l’apprentissage d’une nouvelle langue. Eux ne font que la découvrir, la sentir du bout des doigts. Ils n’y trouvent pas le même intérêt que nous, mais si ils en trouvent un, ils sont rapidement capable de se débrouiller bien mieux que nous 😉

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