[Atelier] Grammaire ludique: La nature des mots

Depuis quelques temps, je me suis mise à réfléchir à la manière dont j’allais soutenir Little Miss Sunshine dans son apprentissage de la grammaire et de la congugaison. Elle est maintenant en CE1, a déja vu quelques notions au CP, mais n’a que peu retenu ce qui lui a été expliqué.

En ce début d’année, leur maîtresse a commencé par une leçon de conjugaison sur les différents temps: passé, présent et futur, et en la relisant le soir, je me suis rendue compte que Little Miss Sunshine ne savait absolument pas identifier un verbe dans une phrase. Je ne me suis pas alarmée, j’ai essayé de lui expliquer avec mes mots, puis avec un cahier très formel contenant leçon et exercices, mais tout ce que j’ai réussi à récolter a été de la bloquer et de la voir s’enfermer dans sa chambre en me criant qu’elle n’avait aucune envie de travailler, elle a déja assez travaillé à l’école. Et ça, je le conçoit très bien.

Je me suis donc mise au défi de trouver une manière ludique de l’aider dans ses apprentissages. Il y a quelques semaines, j’ai acheté un coffret Montessori de grammaire, celui sur la nature des mots et je me suis donc penchée sur la question plus sérieusement. J’ai cherché des idées dans le très bon livre Lire et écrire, Apprendre avec les pédagogies alternatives, mais aussi sur internet. 

J’en suis arrivée à deux constats:

  1. L’urgence de la situation: Little Miss Sunshine va avoir 7 ans, et dans la pédagogie Montessori, ces notions s’apprennent plus facilement tant que les enfants sont dans la période sensible du langage, et celle-ci se termine habituellement vers 7 ans. Conseil donc: commencez à introduire les notions de grammaire simple aussitôt que l’enfant déchiffre bien.
  2. Une méthode d’apprentissage ludique qui permette à Little Miss Sunshine d’adhérer à cet apprentissage. Pour ça, il me fallait trouver une méthode qui allie jeux – parce que le jeu est d’une très grande importance dans les apprentissages des enfants et que c’est par le jeu qu’ils vont retenir le plus facilement les choses -, manipulation –  l’enfant ressent les choses avec ses mains, voire son corps tout entier – et réflexion – l’enfant est amené à réfléchir et à faire par lui-même.

Pour créer cet atelier d’apprentissage ludique de la nature des mots, j’ai donc puisé dans différentes pédagogies alternatives, dont la pédagogie Montessori, mais aussi chez Steiner-Waldorf, Freinet et d’autres encore. Je précise que je ne suis absolument pas formée à ces pédagogies, mais que je lis beaucoup et que j’aime m’en inspirer.  J’ai créé un atelier ludique à ma sauce, mais surtout en fonction de ce qui marche avec Little Miss Sunshine.

Pour cela, j’ai décidé d’utiliser les formes du coffret pour le côté manipulation. Comme pour la pédagogie Montessori:

  •  le rond rouge symbolise le verbe,
  • le grand triangle noir symbolise le nom,
  • le petit triangle bleu représente le déterminant, 
  • le grand triangle bleu représente les adjectifs,
  • le petit rond orange symbolise l’adverbe,
  • le triangle violet symbolise le pronom, 
  • le rectangle rose représente la conjonction
  • la lune verte représente la préposition
  • et la serrure jaune représente les interjections

En ce qui concerne ce coffret, on peut le trouver sur Amazon ou sur des sites spécialisés. J’ai eu la chance de le trouver vraiment pas cher, ici en Chine. Mais j’avais à l’origine l’intention de le créer moi-même en utilisant du papier épais de couleur et en plastifiant les formes. On peut également trouver plein de tutoriels intéressants pour le créer soi-même sur Internet.

Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur le verbe, le nom, l’adjectif et le déterminant. Ce sera la première étape et elle durera au moins deux semaines. Pour rappel, Little Miss Sunshine passe sa journée à l’école et je ne veux pas surcharger ses journées, mais bien la soutenir dans ses apprentissages. Je lui proposerai donc une activité par soir, en fonction de sa fatigue, et je n’insisterai pas si elle a juste besoin de se reposer. Pour chaque nature de mot, je lui proposerai deux ou trois activités, réparties sur deux ou trois soirs de la semaine. Nous verrons les différentes natures des mots les unes après les autres. Et en guise de révision, nous ajouterons à chaque fois une nature supplémentaire à nos activités.

Parce que sa première leçon à l’école à porté sur le verbe, c’est par le verbe que j’ai commencé. Mais si j’avais débuté seule, j’aurai plus logiquement commencé par le nom, puis l’adjectif, puis le déterminant et enfin le verbe.

Voilà en gros ce qui m’a motivé à trouver une solution ludique et attirante pour les enfants d’apprendre la grammaire, et comment je vais m’organiser dans cet apprentissage. Pour les détails des activités, je rédigerai un article pour chaque nature de mots dès que j’aurai réalisé les activités avec Little Miss Sunshine.

Et vous, comment gérez-vous les difficultés d’apprentissage de vos enfants à l’école? Avez-vous trouvé des solutions qui conviennent à vos enfants? 

[Livre] Les mots sont des fenêtres

Suite à ma lecture du Pouvoir du moment présent, j’ai eu très envie de relire l’initiation à la communication non violente que j’avais déja bien entamé au courant du mois de février, mais que j’avais mise de côté car trop dense pour moi à cette période-là.

Marshall B. Rosenberg est l’inventeur du processus de la Communication Non-Violente (CNV). Il l’a mis au point dans les années 1960. La CNV peut aussi bien contribuer à prévenir les conflits qu’à les résoudre de manière pacifique. Elle nous apprend à communiquer en terme de besoins, sans juger, analyser ou attribuer des torts aux uns et aux autres, sans comparaison et en prenant la pleine responsabilité de nos pensées, de nos sentiments et de nos actes.

La démarche de la communication non-violente est assez simple:

  • observer ce qui se passe dans une situation donnée
  • dire ce que nous ressentons en présence de ces faits
  • préciser le besoin qui est a l’origine de ces sentiments
  • faire une demande précise et concrète qui puisse combler notre besoin

Par exemple, ma fille rentre de l’école à 16h30 enlève ses chaussures et les laisse traîner au milieu du couloir, alors qu’elle connaît notre rituel et l’étagère prévue pour ranger chaque paire de chaussures, elle entre dans la pièce principale et lance sa veste et son cartable au sol tout en partant en courant vers la salle de bain se laver les mains. J’arrive derrière elle avec son petit frère dans les bras et je suis exaspérée par ce que je vois. Je pourrai simplement m’énerver et lui crier dessus « Chaussures, sac, veste, dépêche-toi de les ranger! Pourquoi tu ne ranges jamais tes affaires? » Je n’obtiendrais certainement pas ce que je veux – le rangement des affaires – et je ne parviendrai très certainement qu’à envenimer la situation en entrant en opposition avec ses propres besoins et sa propre fatigue. Je choisi donc d’utiliser la CNV pour éviter le conflit et par la même occasion, écouter mon propre besoin inassouvi: « Quand je vois tes chaussures, ton sac et ta veste par terre, je me sens peinée. J’ai passé une grande partie de l’après midi à organiser la maison pour qu’elle soit agréable et j’ai besoin de sentir que mon travail est respecté. Pourrais-tu s’il te plait ranger tes affaires? » Peut être que je n’obtiendrai pas tout de suite l’effet escompté ( = le rangement de ses affaires), mais déja j’ai pris conscience que c’est MON besoin inassouvi qui est à l’origine de mon énervement. Si elle refuse, il sera toujours temps de chercher qu’elle est son besoin inassouvi à elle et de l’aider à le remplir pour qu’elle puisse m’aider à remplir le mien ensuite. Le tout sans énervement. Dans une résolution du problème gagnant-gagnant.

Il convient également d’apprendre à entendre un message négatif, comme dans l’exemple cité, Little Miss Sunshine aurait très bien pu répondre « non » ou « j’ai pas envie » à ma demande, même si j’avais fait l’effort d’utiliser la CNV. Marshall Rosenberg nous explique qu’il y a quatre manières d’accueillir un message négatif:

  • l’entendre comme un reproche ou une critique et donc se sentir fautif et baisser dans notre propre estime
  • rejeter la faute sur l’autre et donc très souvent se mettre en colère 
  • porter notre attention vers nos sentiments et nos besoins non assouvis
  • diriger notre attention vers le sentiments et les besoins de l’autre et chercher à comprendre quel besoin non assouvi est à l’origine du message négatif

C’est cette dernière solution que j’aurai essayé avec Little Miss Sunshine dans mon exemple, plus haut.

La CNV peut être utilisé dans toutes sortes de contexte: dans le couple, au sein de sa propre famille, ou à l’école, mais aussi dans tous les milieux professionnels. Je m’y suis tout d’abord intéressé – bien avant de lire cet ouvrage, mais au travers d’autres ouvrages qui traitaient de la CNV dans ces grandes lignes, notamment les ouvrages de Faber et Mazlish – pour l’appliquer avec mes enfants et éviter de rentrer systématiquement en conflit avec eux. Ce n’est pas tous les jours faciles, mais à force de pratiquer, on y arrive mieux. Et puis, il y  des périodes où l’on oublie à nouveau et on se rend bien compte de l’utilité de la CNV quand on réalise enfin pourquoi on s’énerve autant…

J’avais envie de lire cette initiation à la CNV depuis longtemps, pour approfondir ma pratique avec les enfants, mais c’est par hasard que ma maman me l’a offert en venant nous voir à Shanghai en février. J’ai alors commencé à lire ce livre, mais je me suis vite lassée car je n’étais pas du tout dans le bon état d’esprit à cette époque.

Quand j’ai décidé de le relire au début des vacances d’été, après ma lecture du Pouvoir du moment présent, je n’avais plus la même utilité en tête. J’ai vraiment envie de  mettre les principes de la CNV en application au quotidien, aussi souvent que possible: avec les enfants, mais aussi avec mon mari (et je trouve ça tellement difficile!), le reste de la famille, mes amis, mes collègues ou mes élèves.  J’ai dores et déja pris conscience qu’il est plus facile pour moi de le faire avec mes enfants ou mes élèves qu’avec mon mari ou le reste de ma famille.

Après ma lecture du livre, j’ai eu très envie de le relire encore une fois en diagonale et de prendre des notes. Je me suis fait des fiches que j’ai envie de garder à proximité pour m’y replonger de temps à autre, m’en réimprégner et essayer de faire le point de temps à autre sur ce que j’arrive à appliquer, avec quel type de personne et de voir comment je peux faire évoluer ma pratique. J’espère qu’avec le temps, exprimer mes sentiments et mes besoins deviendra plus facile. Un peu comme ma manière de parler le plus souvent possible un langage positif avec les enfants. Je me souviens de mes débuts, quand je cherchais parfois plusieurs minutes dans ma tête une formulation positive, aujourd’hui c’est devenu beaucoup plus automatique et naturel.

Je reviendrai très certainement vous parler de la CNV dans les mois qui viennent, pour vous dire où j’en suis dans ma démarche…

Et vous, avez-vous lu ce livre? Qu’en avez-vous pensé? 

Marshall B. Rosenberg Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) – Initiation à la Communication Non-Violence, La découverte, 2016, 19,50€

[Activité] Bain sensoriel

Voici une activité que nous pratiquons au moins une fois par semaine depuis de long mois. Il s’agit surtout de leur trouver une motivation pour aller se laver sans râler, j’avoue. Je suis sûre que je ne suis pas la seule dans ce cas, mais Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha n’aiment pas entrer dans le bain, par contre une fois dedans, ils ne veulent plus en sortir.

Lassée des négociations sans fin, à l’entrée ET à la sortie, j’ai trouvé cette solution qui nécessite par contre de se renouveler très régulièrement!

Alors je varie les couleurs (quelques gouttes de colorant alimentaire suffisent) et les accessoires (les tubes, les legos duplo, les playmobils, les petites voitures, les animaux, des pots de diverses tailles, quelques bougies au bord du bain…)

Parfois, c’est eux qui choisissent quels jouets ils veulent mettre dans le bain, l’occasion de leur expliquer par exemple que le bois ou le tissu s’abiment dans l’eau.

Je leur prépare parfois aussi des bains à thème lorsque je suis plus inspirée: le bain pour dessiner avec la peinture pour le bain, le bain spécial construction, le bain expérience avec les tubes, le bain d’Halloween, le bain mémory, le bain de la mer ou le bain aux formes…

Cet astuce m’aide grandement à les faire entrer dans l’eau. Pas à les faire sortir, c’est vrai. Il faut prévoir 45 minutes à 1 heure de jeux dans l’eau avant de les voir ressortir à contre coeur… Mais au moins j’évite une partie des négociations 😉

Autres astuces testées et approuvées: proposer une douche en autonomie à ma grande – ce qui marche une ou deux fois par semaine, le bain ou la douche express – il faut avoir terminé de se laver avant la fin de la chanson, le défi – « plus vite on est lavé et plus vite je vous mets un dessin animé, Papa arrive dans 30 minutes et c’est donc le dernier moment pour vous décider » j’avoue, ça ne marche que rarement.

N’hésitez pas à partager vos astuces en commentaire!

[Education] Parler de sa journée

Avec le retour à l’école, j’entends à nouveau tout un tas de parents se plaindre du fait que leurs enfants ne leur racontent pas ce qu’il se passe à l’école. J’avoue, avec Little Miss Sunshine, je n’ai pas trop de problème. Elle papote énormément, du matin au soir et ça en devient même parfois fatiguant – vous savez, quand à minuit on est tous dans la même chambre et qu’elle n’arrive plus à arrêter de raconter tout ce qui lui passe par la tête! Je l’ai vécu tout l’été! 😉

Little Miss Sunshine, dès son entrée à l’école maternelle, à 33 mois, parlait très bien et elle nous a toujours raconté ce qui se passait à l’école. Surtout les moments marquants de sa journée évidement, mais c’était déja beaucoup! Evidement, à certaines périodes, la fatigue aidant, elle parle moins, est plus évasive… Mais ce qui est sûr, c’est que si je lui demande: « Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui à l’école? ». J’ai invariablement droit à la même réponse: « Je ne sais pas. »

Tout d’abord, je pense qu’il faut qu’on garde en tête que nous, parents, et nos enfants, n’avons pas les priorités. Si nous cherchons à savoir ce que nos enfants ont mangé à midi ou quelles leçons ils ont apprises / quels activités ils ont réalisées, ils retiennent surtout les anecdotes rigolotes avec les copains ou les moments marquants pour eux (ceux qui sortent de l’ordinaire: les pleurs d’un enfant, les disputes entre deux autres, le maître qui gronde quelqu’un…) Ce qui est vraiment important, c’est d’accorder la même importance à ce que l’on pense être des anecdotes qu’à ce qu’on cherche effectivement à savoir. Ce n’est que si l’enfant se sent écouté qu’il va parler. Et ces anecdotes sont le meilleur moyen de rentrer en communication.

Ensuite, il faut également garder en tête que pour un enfant de maternelle ou de début de l’école primaire, il est vraiment difficile de reparler de quelque chose de passé, sans n’avoir rien qui leur rappelle ce moment (photos, mots clefs, …) Pour faciliter les échanges à la maison, c’est aussi à l’école que ça se prépare. L’an dernier, nous avons eu la chance d’avoir chaque jour des photos de nos enfants à différents moments de la journée. Il était alors beaucoup plus facile d’entrer en communication avec Little Miss Sunshine. Il suffisait de lui montrer la photo pour qu’elle nous raconte la moitié de sa journée! Malheureusement, ce n’est pas toujours possible d’avoir des photos de l’école, et c’est bien dommage. Cette année, nous aurons des photos à chaque fin de semaine normalement. Mais c’est également aux maîtres et maîtresses de prendre le temps de créer des moments-clefs de regroupement pour faire le bilan de leurs activités. Cela permet aux enfants de reconstruire mentalement leur journée et donc facilite les échanges avec les parents le soir venu. Je l’ai remarqué l’an dernier, avec son maître français les regroupements étaient systématique à la fin de leur journée et elle me parlait toujours de ces journées avec une grande facilité. Alors qu’avec sa maîtresse chinoise, les rassemblements étaient loin d’être systématique et elle m’en parlait avec beaucoup plus de mal. Bien qu’il faut également prendre en compte la différence de langues dans ce cas-là (vécu en Chinois et expliqué en Français).

Il faut également garder en tête que poser une question trop généraliste ne mène à rien. Au mieux, on obtient la réponse qu’ils pensent que nous attendons. Au pire, on a droit à l’éternel « Je ne sais pas. » Il vaut donc mieux cibler précisément les questions. Poser des questions sur des moments précis de la journée, sur des ressentis bien particuliers, aident l’enfant à s’y retrouver. Si je demande à Little Miss Sunshine quel a été son moment préféré de la journée ou quel a été le moment où elle a le plus rigolé dans sa journée, elle me répond très facilement. En cas d’échec, c’est moi qui commence par répondre à ma question en lui racontant mon moment préféré. Et c’est là l’astuce qui fonctionne le mieux. Parler de sa journée à soi. On ne s’aidera jamais assez du pouvoir d’imitation des enfants pour se faciliter la tâche!Si quand elle rentre, je commence par lui raconter les chouettes moments de ma journée, assez facilement elle va prendre la suite pour me raconter la sienne, sans que je ne lui pose aucune question…

Il faut enfin relativiser! On n’a jamais accès à toutes les informations qui nous intéressent, mais il faut aussi savoir laisser une part d’intimité à l’enfant et accepter que certains enfants raconteront plus de choses que d’autres.

Et chez vous, ça se passe comment au retour de l’école? Ils vous racontent beaucoup de choses ou vous nagez dans le mystère? 

[Comptine] Quand je suis énervé

Il y a quelques mois, j’ai découvert cette comptine sur un blog que j’apprécie énormément Ensemble Naturellement. Apprendre la communication non-violente aux enfants à l’école dès le plus jeune âge pour les aider à gérer leur colère et à sortir des situations de conflits avec leurs camarades, je trouve ça vraiment très intéressant.

Little Miss Sunshine est encore un peu petite, mais elle était à côté de moi le jour où j’ai écouté la comptine pour la première fois et elle a voulu la ré-écouter plusieurs fois de suite. Alors j’en ai profité, je lui ai expliqué un peu les grands principes de la communication non-violente au travers de la comptine. Et elle a retenu plus de choses que je ne l’imaginais.

Ce matin, au réveil, elle m’a réclamé la « comptine où je suis énervé ». Après quelques secondes de réflexion, je me suis souvenue de la comptine de l’Université de la paix. Et ce matin, à la place de chanter notre traditionnel « Il en faut peu pour être heureux », nous avons donc récité cette comptine. Vous trouverez les paroles en téléchargement libre sur le blog Ensemble Naturellement. La gestuelle de la comptine permet finalement d’intéresser des enfants même assez jeunes comme Little Miss Sunshine.

https://youtu.be/EMrI96-jSpA

C’est une énorme richesse que d’apprendre à exprimer sainement sa colère, sans la réprimer en étant enfant. En tant qu’adulte, je dois bien dire que j’ai encore beaucoup de travail à ce niveau. Je n’ai jamais appris à parler de mes ressentis, de mes sentiments, de ne pas m’en prendre à celui qui est en face de moi. Je suis loin d’être colérique ou de me mettre facilement en colère, mais c’est quelque chose que j’aimerai vraiment réussir à améliorer. Alors j’ai bien l’intention de le travailler en même temps que Little Miss Sunshine. Nous apprendrons ensemble, et quoi de plus enrichissant pour toutes les deux? 

Comme Ensemble Naturellement, j’espère avoir le réflexe de l’utiliser pour désamorcer la prochaine colère, la mienne ou celle de Little Miss Sunshine. Et ce matin, en partant à l’école, Little Miss Sunshine m’a dit vouloir raconter et expliquer la comptine à ses copines. Je serai curieuse de savoir si elle va faire des émules… Mais quoi qu’il en soit, je suis fière d’elle 😉

Et vous, qu’est-ce que vous en pensez? 

[Education bienveillante] Le lâcher prise

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de quelque chose de pas évident à mettre en place mais qui, à mon sens, fait toute la différence dans l’éducation que nous donnons à nos enfants et qui nous aide vraiment au jour le jour: le lâcher prise.

C’est pour moi, un des points essentiels de l’éducation bienveillante. En effet, la grande majorité d’entre nous a reçu une éducation « classique », et si l’on combine cela au poids du regard de la société, nous nous retrouvons à avoir de nombreux automatismes pas toujours bienveillants envers nos enfants et notre entourage dont nous ne savons souvent pas exactement d’où ils sortent, mais qui sont bels et bien présent au quotidien.

Le lâcher prise permet de prendre du recul et de remettre les choses à plat. Ce n’est pas simple à mettre en place, et je l’ai encore vécu il y a quelques semaines, mais cela peut être vraiment salvateur pour l’équilibre familial. Un des points essentiels du lâcher prise à mon sens est la remise en question. Quand on arrive à se remettre en question, c’est qu’on a déja fait un beau chemin vers le lâcher prise.

Je vous en parlais il y a quelques semaines sur la page Facebook du blog, mais entre l’accouchement imminent et les soucis de sommeil de Little Miss Sunshine, j’étais totalement dépassée par le retour de son angoisse de séparation. Je pensais avoir fait le tour de mes ressources en éducation bienveillante, avoir épuisée toutes mes idées, avoir fait tout ce que je pouvais faire pour elle: lui offrir du temps, de l’attention, des jeux, du réconfort, de l’écoute, mais rien n’y a fait. Little Miss Sunshine passait, et passe toujours ses soirées avec nous, pas possible de discuter directement avec Papa Lou car elle était toujours dans nos pattes, je ne savais plus quoi faire. J’ai lancé un appel sur la page Facebook du blog et sur Instagram et vous avez été plusieurs à me répondre. J’avais besoin de réconfort, de me sentir soutenue, de trouver peut-être d’autres idées, d’autres astuces. Et vous avez répondu présentes. Et pour ça, je vous remercie du fond du coeur! C’est vous toutes qui m’avez aidé à prendre du recul…

Le soir même, avec Papa Lou, nous avons réussi à parler, à remettre des choses au clair. Entre ce que vous avez pu me conseiller et les remarques de Papa Lou, j’ai réussi assez rapidement à me remettre en question. Mon attitude y était certainement pour beaucoup dans l’angoisse de séparation de Little Miss Sunshine. Je ne m’en étais pas rendu compte. Un week-end au calme, dans la douceur de notre foyer, tous les trois, m’a rendu mon objectivité. 

Le dimanche soir, Little Miss Sunshine se couchait dans son petit lit d’appoint à une heure raisonnable. Le lundi matin, elle partait enthousiaste à l’école. Mon changement d’attitude, mon lâcher prise y était pour beaucoup, j’en suis sûre. A force de se focaliser sur ce que l’on estime être un problème, on fini par l’amplifier au lieu de le régler.

Une fois qu’on a réussi à lâcher prise, à se remettre en question, je pense qu’il est important de trouver à qui appartient réellement le problème: est-ce un problème pour moi ou est-ce réellement un problème pour l’enfant? En fonction de la réponse, on pourra modifier son point de vue ou sa vision des choses, aborder la chose sous un autre angle et réussir à régler le problème presque naturellement. C’est ce qui s’est passé dans mon cas, il y a quelques semaines.

Les problèmes de coucher que nous avons eu avec Little Miss Sunshine au courant du mois de janvier en sont également un exemple. Depuis que nous avons lâcher prise, que nous avons vu que ce n’est finalement que le poids de la société et de notre éducation qui nous empêche d’être serein en dormant ensemble tous les trois, les couchers sont beaucoup plus facile. Tout le monde dort bien et est rassuré. Little Miss Sunshine est d’autant moins anxieuse. Et depuis la naissance de Petit Poisson, notre chambre s’est vraiment transformée en suite familiale. Ils prendront chacun leur envol vers leur chambre quand ils seront prêts… Dans la plupart des pays d’Asie, les parents dorment avec les enfants jusqu’au moins quatre ou cinq ans. La question récurrente qu’on se pose en France: Est-ce qu’il fait ses nuits? N’existe pas ici. Ils ont une autre manière de voir les choses! L’expatriation, les voyages, ont également ça de bon qu’ils nous aident à lâcher prise sur certains points.

Dernier exemple, les petits soucis d’alimentation que nous rencontrons avec Little Miss Sunshine depuis près de trois mois. Ils sont certainement liés à l’arrivée de Petit Poisson également. Little Miss Sunshine a toujours mangé de tout et surtout goûté à tout. Je lui ai toujours fait confiance sur son alimentation et tout c’est toujours très bien passé. Mais depuis quelques mois, elle refuse systématiquement de goûter ce qu’on lui propose – je pense que c’est également lié au changement d’alimentation français/chinois suite à son entrée à l’école -, elle refuse la plupart du temps de manger des légumes et ne mange que du riz et de la sauce soja ou des pâtes si on n’insiste pas un peu. Après une période où je ne me suis pas trop inquiétée, j’ai fini par m’en faire un peu plus en voyant qu’elle ne mangeait vraiment plus de légumes, ni à l’école, ni à la maison. Mais ce n’est pas en insistant et en la braquant que j’allais la convaincre. J’ai finalement lâcher prise. Elle ne va pas se laisser mourir de faim et même si elle ne mange pas ou peu de légumes, elle adore toujours les fruits. Alors on s’adapte. Elle aime les soupes. Donc une ou deux fois par semaine, quand je sais qu’elle ne mangera pas ce qu’on va manger nous, je lui prépare une soupe aux légumes. Et le week-end quand c’est Papa Lou qui cuisine, elle mange toujours bien. Voilà donc près de trois mois que ça dure et on commence enfin à voir des améliorations. Ne pas la forcer, la laisser maître de ses envies (tout en veillant tout de même un minimum à son équilibre alimentaire) a porté ses fruits. Elle ne goûte plus systématiquement ce qu’on lui propose comme auparavant, mais elle goûte de nouveau plus volontiers les nouveaux aliments. Elle ne mange toujours que peu de légumes, mais ça aussi, ça reviendra, j’en suis convaincu.

Et vous, pratiquez-vous le lâcher prise? 

[Education bienveillante] L’apprentissage de l’autonomie

Depuis qu’elle est en âge de tenir assise et d’attraper des choses, Little Miss Sunshine participe à la vie de la maison. J’ai a coeur de faire participer tous les membres de la famille à la vie du ménage à la hauteur de leurs possibilités (temps, compétence,…). J’aime me dire que nous fonctionnons un peu comme une petite communauté, chacun met la main à la pâte. Je vous en avait d’ailleurs déja parlé là-bas ou là-bas. Sans compter qu’il me paraît essentiel de valoriser les apprentissages et les compétences des enfants pour leur donner confiance en eux.

Très tôt, je me suis donc posée la question de rendre Little Miss Sunshine le plus autonome possible en fonction de ses acquisitions. Elle a maintenant 3 ans et je trouve que nous sommes actuellement dans une vraie période charnière.

  • Le soin de soi

Nous avons essayé d’aménager la salle de bain en fonction de ses besoins. Elle se déshabille seule depuis déja plusieurs mois. Mais même avant ça, le panier à linge était à sa disposition pour qu’elle y mette chaque soir les vêtements qu’elle a porté. C’est un devenu un rituel depuis de long mois déja.

Little Miss Sunshine va sur le pot depuis que nous avons emménagé à Shanghai. Et depuis plusieurs semaines, elle cherche son pot et le ramène là où elle en a envie – parfois dans le salon, la cuisine ou sa chambre. Elle se déshabille et se rhabille en toute autonomie, ce qui est très agréable pour moi. Parfois, elle part même vider son pot et tirer la chasse d’eau toute seule. Mais la plupart du temps, c’est moi qui intervient encore à cette étape. Son pot est donc en accès libre et facile. Parfois, je la vois partir en courant vers la salle de bain, alors qu’une minute avant elle était encore prise dans ses jeux, et revenir avec son pot. D’autres fois, elle a encore besoin de me dire: « Maman, je dois faire pipi! » et je l’encourage alors en lui répondant « D’accord ma Puce! Qu’est ce qu’on fait dans ces cas-là? » ou « D’accord! N’hésite pas à me demander si tu as besoin d’aide! » ce qui a toujours pour effet de la faire partir en courant à la recherche de son pot.

Little Miss Sunshine n’aime pas avoir les mains sales et ça depuis son plus jeune âge. Alors depuis quelques mois, nous lui avons installé un tabouret bien stable et solide au pied du lavabo de la salle de bain pour qu’elle puisse aller se laver les mains toute seule. Le savon, ainsi qu’une serviette sont toujours à sa disposition juste à côté. Au cours du repas, si elle ressent donc le besoin de se laver les mains, comme c’est souvent le cas, elle peut donc dorénavant le faire sans que j’ai à me lever de table, en toute autonomie. Et elle en est très fière! Sa brosse à dent et son gobelet sont également à disposition, mais c’est encore à moi de lui rappeler et de lui montrer chaque jour les gestes.

Dans le bain, le savon – nous n’utilisons pas de shampooing pour Little Miss Sunshine – est à sa disposition. Quand elle a terminé de jouer, qu’elle a envie de sortir de l’eau, elle sait qu’elle doit se laver. Elle sait le faire en toute autonomie. Et nous n’intervenons habituellement que pour lui savonner et lui rincer les cheveux, ainsi que pour vérifier qu’elle s’est elle-même bien rincé et qu’il ne reste pas de savon sur sa peau.

La plupart de ses habits – hors chaussettes, culottes, pull et t-shirt – sont rangés dans sa penderie. Elle n’y a donc pas d’accès direct. Par contre, c’est elle qui guide mes choix chaque matin au moment de se préparer. Et c’est elle qui attrape le plus souvent les sous-vêtements qu’elle a envie de porter. Les chaussures qu’elle porte tous les jours sont juste à côté de la porte d’entrée, les autres sont dans une belle boite avec nos vestes, elle y a donc accès comme elle le souhaite et peut les enfiler seule à l’heure de l’école ou des sorties.

  • L’alimentation

Dans la cuisine, ses gobelets, sa tasse à thé, les pailles et les couverts sont rangés à son niveau. Quand elle a besoin d’une de ses choses, elle peut donc avoir la satisfaction de la chercher elle-même. Il en est de même pour le jus de pomme et « l’eau qui pique » qui sont rangés à son niveau dans le réfrigérateur. Elle peut donc aller chercher les bouteilles en toute autonomie. Elle sait se servir seule lorsque les bouteilles ne sont pas trop pleines. Mais pour l’instant, je lui demande encore systématiquement d’être à côté pour se servir (sauf pour en ce qui concerne le thé, car nous avons un bateau à thé bien pratique qui ramasse ce qui passe à côté de la tasse si nécessaire!).

  • Les jouets et les livres

Nous avons également récemment réaménagé sa chambre afin que tous ses jouets et tous ses livre soient facilement accessible pour elle. Nous avons opté pour un système de panier – qui en plus à l’avantage de l’inciter à ranger beaucoup plus facilement! Mais je vous en reparlerai dan un billet complet sur sa chambre.

Voilà donc a peu près où nous en sommes concernant l’autonomie de Little Miss Sunshine à 38 mois. Mais les acquisitions sont très rapides actuellement, et je pense vous parlez régulièrement de nos différents aménagements. J’ai beau essayé d’être au maximum à l’écoute de ses besoins d’autonomie, il y a parfois encore des ratés. C’est un travail de tous les jours! Et puis, il va sans dire que nous restons à l’écoute de ses envies et de ses besoins. C’est elle qui choisit le moment où elle réalise toutes ses tâches en autonomie, si pour une raison ou une autre, elle a besoin que nous l’aidions ou que nous fassions à sa place, elle sait qu’il lui suffit de formuler une jolie phrase pour que nous nous occupions de tout! Je trouve que c’est vraiment un système gagnant-gagnant: Little Miss Sunshine a la satisfaction de réaliser toute une série de tâches quotidiennes en toute autonomie et gagne ainsi chaque jour en confiance en elle et nous, nous avons moins de travail et le plaisir de l’observer grandir…

Et vous, incitez-vous vos enfants à gagner en autonomie? 

[Parentalité] Y’a-t-il un écart d’âge idéal entre deux enfants?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu avoir une grande famille. Pas énorme, mais grande quand même. J’ai toujours rêvé d’avoir trois ou quatre enfants autour de moi. Dans ma famille, nous sommes deux enfants. Moi et mon frère de quatre ans plus jeune. Papa Lou quant à lui est enfant unique. Et il était hors de question pour lui de reproduire ce schéma. Nous en avions déja parlé avant d’avoir des enfants, pour nous il était important qu’ils aient des âges proches – c’est-à-dire 1 à 2 ans d’écart maximum – pour une question de complicité essentiellement.

Lorsque Little Miss Sunshine est née, elle n’avait pas trois mois, j’étais à peine remise psychologiquement de mon accouchement que nous parlions déja du deuxième. Et pourtant, elle n’a pas fait une seule nuit complète avant ses 1 an. La fatigue, les questionnement multiples face à ce premier enfant ne nous ont pas découragés. Et pourtant, nous attendions notre prochain départ en expatriation et nous savions que raisonnablement il fallait attendre ce départ pour prévoir vraiment ce deuxième bébé.

Et puis le temps a passé. Little Miss Sunshine a eu un an. Puis deux. Nos plans étaient bousculés. J’ai eu une période où je me suis sentie vraiment mal en comprenant que nos enfants auraient plus d’écart que ce que nous avions pensé. Je voyais nos rêves s’envoler. J’ai mis du temps à m’y faire. Mais en parallèle, je profitais de nouveau à fond de Little Miss Sunshine, puisque j’étais enfin Maman au Foyer.

Aujourd’hui, avec le recul, je pense que Little Miss Sunshine à l’âge idéal pour avoir un petit frère. Elle a l’âge de comprendre ce qui se passe, de profiter de ma grossesse avec moi, de parler de notre future vie à quatre avec Papa Lou et moi, de poser des questions. Je commence à avoir beaucoup de mal à la porter – 15kg et un joli ventre rond n’aident pas. Je me dis que je l’ai porté autant que j’ai pu. Il y a trois mois encore, je la portais des heures si nécessaire dans son Boba. Et je suis tellement heureuse d’avoir pu la porter autant qu’elle le souhaitait, autant qu’elle en a eu besoin, jusqu’à ce qu’elle soit en âge de marcher totalement seule. Et depuis ma grossesse, nous avons un nouveau rituel quand nous nous promenons. Elle sait que si elle est fatiguée, si elle a besoin d’un câlin, on cherche un banc, ou une pierre, ou un tronc d’arbre, ou tout se qui nous permet de nous assoir toutes les deux et de faire un câlin. Elle n’a plus jamais demandé à être porté. Sauf par Papa Lou. Je suis heureuse de n’avoir eu qu’elle pour lui offrir tout ce dont elle avait besoin: portage, câlin, nuits sans sommeil, écoute, jeux, … et de ne pas avoir eu d’autre bébé à m’occuper.

Maintenant qu’elle est plus autonome, qu’elle part tous les matins à l’école avec son sac en bandoulière, je pourrais donner, sans me poser de questions, tout ce dont notre futur petit garçon aura besoin pour grandir sereinement

Finalement, l’écart d’âge idéal entre deux enfants, c’est un peu celui qui nous convient, celui qui fait que nous sommes en accord et en paix avec nous même.

Et pour vous, quel est l’écart d’âge idéal entre deux enfants?  

[Education bienveillante] Accueillir les émotions et gérer les pleurs

Très récemment, j’ai à nouveau pu mettre en oeuvre quelque chose que j’arrive plutôt bien à gérer depuis quelques temps, l’accueil des émotions et la gestion des pleurs de Little Miss Sunshine. Voir un enfant pleurer à chaudes larmes, surtout son enfant, c’est quelque chose qui m’était encore très difficile il n’y a pas si longtemps. Je n’avais qu’une hâte, que les pleurs cessent, que la joie de vivre apparaisse à nouveau sur son visage. A force de travail sur moi, depuis quelques mois, j’arrive à ne pas me sentir remise en question et trop directement touchée par ses pleurs. Je n’ai jamais nié ou amoindrit ses émotions, et je me suis toujours battu contre mon irrépressible envie de dire « Chut, mon ange! » ou « Ne pleure pas/Ne pleure plus, Maman est là!! », mais je lui ai certainement fait ressentir, malgré mes tentatives d’accueil de ses émotions que j’étais trop touchée par ses pleurs.

Un vendredi soir du mois de janvier, à l’heure de récupérer Little Miss Sunshine au bus, l’Ayi me tend un sac d’école qui n’est pas le sien. Je le remarque tout de suite – tous les enfants de l’école ont le même sac, mais j’ai mis le nom de Little Miss Sunshine à un endroit que je repère facilement – et là, ma petite fille souriante s’écroule en pleurant et en hurlant en comprenant qu’elle n’aura pas son sac ce soir, ni ce week-end d’ailleurs. Rien de catastrophique dans l’absolu puisqu’elle n’a pas un doudou qui lui est indispensable et inter-change ses tétines très facilement, mais c’est la première fois qu’on ne récupère pas son sac. Je crois que sous le coup de l’émotion, Little Miss Sunshine n’a pas compris ce qui se passait avec son sac. Elle avait perdu un de ses repères et en parallèle avait dû avoir une journée peut-être un peu plus difficile ou plus fatigante, et puis on était fin de semaine aussi.

J’ai juste pris Little Miss Sunshine dans mes bras, je l’ai embrassé et serré contre moi. Puis j’ai essayé de baragouiner quelques mots de Chinois qui devait signifier que je récupérerais lundi soir et dit « Au revoir! ». J’ai  tenu Little Miss Sunshine contre moi, toujours en pleurs, en lui disant de temps à autre « Pleure mon Coeur, ça fait du bien. » et nous sommes rentrées chez nous. Nous nous sommes installées l’une contre l’autre sur le canapé et j’ai attendu que ses pleurs passent. Ca a duré un bon moment. Un quart d’heure, peut être même vingt minutes. A intervalles réguliers, Little Miss Sunshine se levait du canapé et partait ouvrir la porte d’entrée et crier dans le couloir qu’elle voulait son sac. Je lui disais juste « Je comprends que tu sois triste. Ayi est désolée mais elle a oublié ton sac. Tu le retrouveras lundi matin à l’école. » J’avais droit à une crise de larmes à chaque fois lus intense. Puis nous nous blottissions à nouveau sur le canapé. Jusqu’à la prochaine escapade vers la porte…

Et d’un moment à l’autre, elle s’est calmée. Elle m’a demandé sa tétine. Je lui ai dit que nous allions en choisir une nouvelle pour ce week-end. Je pensais qu’elle allait se remettre à pleurer, mais non, elle m’a suivi. Elle a encore reniflé quelques fois et c’était fini. Cinq minutes plus tard, nous étions en pleine partie de domino, comme si rien ne s’était passé.

Little Miss Sunshine avait réussi à décharger son stress, son angoisse, ses frustrations de la journée, peut être même d’une partie de la semaine. J’ai accueilli ses émotions, et nous avons pu repartir sur de bonnes bases. Ce soir-là, elle m’a même consciencieusement aidé à préparer le repas du soir, ce qui n’était pas arrivée depuis près d’une semaine…

Ces « crises de larmes » me semblaient difficile à gérer il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, je les vois vraiment comme un acte d’amour. Little Miss Sunshine a besoin de décharger son trop-plein d’émotions et c’est moi qu’elle choisit parce qu’elle se sent en totale sécurité et qu’elle sait que je l’aime de manière inconditionnelle. Une fois la « crise » passée, et elle ne dure jamais très longtemps – de 10 à 20 minutes environ – nous pouvons toutes les deux reprendre le cours de nos activités beaucoup plus sereinement… Et je dois bien avouer, que certains jours, quand je la sens tendue, nerveuse, j’attend impatiemment le moment de la crise pour qu’elle puisse se décharger et que tout aille de nouveau mieux…

Et vous, comment gérez-vous les décharges d’émotions de vos enfants? Arrivez-vous à ne pas vous sentir anéanti par leurs pleurs? 

[Livre] J’ai tout essayé!

Cet ouvrage d’Isabelle Filliozat est le second que je lis de l’auteur. J’avais eu une réelle révélation avec Au coeur des émotions de l’enfant. Et J’ai tout essayé! est devenu un vrai référent pour moi. Je l’ai lu d’un trait au courant du mois de janvier et depuis, je m’y réfère régulièrement, j’en relis des passages pour me le re-mémorer, pour dédramatiser une situation ou tout simplement me rassurer sur la « normalité » de certaines réactions de Little Miss Sunshine.

Je pense que c’est LE livre à lire en premier lorsque l’on commence à s’intéresser à l’éducation bienveillante. Il est simple, concis, très bien fait, bourré d’exemples et de bonnes idées à mettre en place. Il traite de la période de 1 à 5 ans, mais un ouvrage sorti il y a peu prend la relève avec la période de 6 à 11 ans.

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Le livre est divisé en douze parties. Une première partie plutôt généraliste, huit chapitres par âge et trois chapitres plus ciblés. Je trouve les exemples illustrés vraiment très parlant et ils illustrent vraiment bien le texte, les encarts amènent à réfléchir à sa manière de faire et donnent de nouvelles pistes.

La première partie est assez généraliste et remet les choses en place quand aux caprices, aux crises, au besoin d’amour, à la responsabilité des parents dans le comportement de l’enfant et au niveau de développement de son cerveau.

Les parties suivantes sont classées par âge de l’enfant: de 12 à 18 mois, de 18 à 24 mois, de 24 à 30 mois, de 2 ans et demi à 3 ans, 3 ans, 3 ans et demi à 4 ans, 4 ans, 4 ans et demi à 5 ans. Ils donnent à chaque fois les réactions relativement communes des enfants à l’âge défini et apporte des pistes de réactions et de réflexion pour chaque situation. Bien sûr, chaque enfant est unique et tous ne passent pas par toutes les étapes, les devancent un peu ou les précèdent, mais l’ouvrage est vraiment très bien fait.

Les trois derniers chapitres sont plus ciblés. Ils traitent de la manière de poser des limites efficacement dans la bienveillance, de la manière de réagir aux disputes d’enfants mais aussi des mensonges ou du rangement de la chambre.

L’idéal pour moi est de lire l’ouvrage d’une traite, qu’on soit concerné ou pas par la tranche d’âge traitée. Cela permet vraiment de voir l’évolution de l’enfant et d’avoir une vision globale. Ensuite, personnellement je suis souvent revenu sur les parties traitant de l’âge de Little Miss Sunshine – englobant l’âge qu’elle venait de passer et celui qu’elle n’a pas encore car comme je le disais plus haut, chaque enfant est unique et à son rythme propre.

Je vous conseille vraiment très vivement sa lecture si vous vous intéressez un minimum à l’éducation bienveillante ou si vous avez envie de découvrir une autre manière de penser l’éducation.

Et vous, des lectures coups de coeur concernant l’éducation bienveillante? 

J’ai tout essayé! Isabelle Filliozat, Marabout Poche, 5,99€.