Mon projet professionnel: Retour des Montagnes Jaunes

Il y a quelques années de ça, alors que j’étais employée dans une grande maison de thé parisienne, j’ai vécu une situation pas très facile avec ma supérieure hiérarchique direct. L’ambiance au sein de l’équipe s’est rapidement dégradée, les démissions se sont multipliées. En parallèle, l’image de la marque était en pleine évolution et je ne m’y reconnaissais plus vraiment…

Heureusement, grâce à notre projet d’expatriation, j’ai pu rapidement mettre fin à mon contrat, me concentrer sur ma toute jeune Little Miss Sunshine et laisser cet épisode derrière moi. Il n’empêche que j’en suis arrivée à la conclusion que je ne voulais plus être employée. J’avais besoin d’autonomie et d’indépendance.

Depuis plusieurs années, j’ai donc dans un coin de ma tête l’envie de trouver un projet professionnel qui me permettrait de m’épanouir. L’expatriation, la découverte de la Chine, la naissance de Little Smiling Buddha m’aura un temps fait penser à autre chose. Et puis, rapidement, j’ai eu envie de reprendre une activité. J’ai eu l’occasion de découvrir l’enseignement dans une école internationale aux dix-huit mois de Little Smiling Buddha.
Travailler avec de jeunes enfants est passionnant, j’ai adoré. Mais je n’ai jamais pu totalement me faire à l’idée car pour moi, la place d’un enfant de moins de trois ans et même de moins de cinq ou six ans n’est pas dans une collectivité. On a beau mettre toute la bienveillance possible en temps que maîtresse, on ne peut pas répondre aux besoins de plus de quatre ou cinq enfants en parallèle. C’est sans regret que je n’ai pas renouvelé l’expérience une année supplémentaire.
Avec Papa Lou, lors de nos différents voyages dans des jardins de thé chinois, on a souvent parlé d’une boutique de thés chinois, on a fait des plans sur la comète, on avait des idées en tête pour monter notre boîte, mais on ne s’est jamais vraiment posé pour mettre quoi que ce soit en place. Jusqu’il y a peu, j’avais peur de me lancer et mon excuse était que tout n’était pas parfait, que ce n’était jamais le moment parfait. A la fin de l’année dernière, je me suis fixée un objectif: lancer mon projet professionnel en 2020.
J’ai eu la tête bien prise par la fin de ma troisième grossesse sur le premier trimestre 2020. Mais il est vrai qu’on a commencé à en parlé plus régulièrement, plus concrètement avec Papa Lou. Et puis quelques jours après la naissance de Petite Panda, j’ai eu le déclic. C’était le moment. Où plutôt, ça ne serait jamais le bon moment, donc autant se lancer.
Nous avons commencé par nous renseigner sur l’auto-entrepreunariat, j’ai pris contact avec Pôle Emploi, nous avons commandé nos premiers thés chez nos amis producteurs, nous avons réfléchi au moyen le plus simple de nous lancer, même si tout n’était pas parfait. Retour des Montagnes Jaunes était né.
Retour des Montagnes Jaunes a commencé fin juin 2020. Nous avons lancé une boutique sur Instagram. Nous avons envoyé des échantillons à des personnes intéressées pour nous faire connaître. Nous avons eu nos premières commandes.
A la mi-juillet, nous avons organisé notre premier atelier de découverte des thés de Chine en Alsace. Le virtuel a pour moi ses limites et faire des ateliers en présentiel comble pour moi ce besoin de contact. L’atelier s’est très bien passé, les personnes de tout horizon, déja amateurs de thés ou non, qui ont participé ont beaucoup aimé et nous avons eu de beaux retours sur cet après-midi passé ensemble.
Un mois après le lancement sur Instagram, nous avons commencé à créer le site de vente de notre boutique. Deux mois plus tard, la boutique en ligne de Retour des Montagnes Jaunes sera officiellement ouverte.
Cette petite entreprise me permettra également de continuer de profiter et de m’occuper des enfants. J’ai à coeur de montrer que l’on peut travailler et être présent pour ses enfants. Je l’ai vu dans d’autres pays, la séparation travail/enfant n’est pas aussi nette et les enfants ne sont pas un problème, comme ils peuvent l’être ressenti en France.
Et j’ai hâte d’avoir le retour des premiers utilisateurs de la boutique.  Nous avons encore de nombreux projets autour de cette boutique.
C’est une belle aventure qui nous attend!

Impatriation – L’impression d’une longue transition

Nous sommes de retour en France depuis la mi-juillet. Nous sommes installés dans notre nouveau chez nous depuis début septembre. Et pourtant, j’ai toujours encore l’impression d’être en transition. 

Je vous avais promis de faire un article sur mes propres impressions et ressentis face à cette impatriation, juste après avoir parlé des difficultés de Little Smiling Buddha face à ce challenge, nous y voilà.

J’ai mis du temps à rédiger cet article. A vrai dire, j’ai encore beaucoup de mal à prendre du recul sur la situation, à savoir ce qui tient de l’impatriation et ce qui tient de ma grossesse, mais comme finalement les deux sont liées, autant me lancer. Les informations et témoignages au sujet de l’impatriation sont assez rares encore sur Internet et en dehors de quelques groupes Facebook où finalement les témoignages sont assez noirs – venant surtout de personnes en difficultés suite à leur impatriation – j’ai décidé de partager mon propre témoignage.

Ce que je retiens de cette impatriation est que ce qui prime est l’état d’esprit dans lequel on quitte le pays où l’on a été expatrié. Si on est heureux de rentrer, tout se passera pour le mieux, malgré quelques difficultés passagères. Si on quitte son pays d’expatriation à contre coeur, ce sera évidement plus compliqué. Ca a été notre cas. Mais nous nous sommes préparé à ce retour non voulu.

Je me doutais fortement que le retour n’allait pas être facile pour nous. Nous avons donc essayé de nous préparer tant bien que mal. J’ai cherché des témoignages de personnes déja de retour en France. Et j’ai eu la chance de recevoir quelques témoignages très intéressant via mon compte Instagram.

Ce qui ressortait de tous les témoignages est qu’il vaut mieux s’attendre à ce que ce soit difficile et s’y préparer, plutôt que de se dire que tout ira bien puisqu’on rentre dans son pays et se prendre un « choc culturel » de plein fouet. Et c’est bien ce que nous avons fait.

Beaucoup d’expatriés connaissent une phase plus ou moins longue de nostalgie face à leur vie en expatriation. Nostalgie du pays, nostalgie d’un niveau de vie perdu, nostalgie de la culture perdue, nostalgie des amis et des cercles qu’on avait pu se créer là-bas… Dans notre cas, nous regrettons surtout le pays, la culture, le dépaysement à chaque coin de rue auquel nous nous étions habitué et qui était devenu notre quotidien.

Ce qui me manque personnellement le plus est de pouvoir me promener dans les petites rues de Shanghai, dans les vieux quartiers, découvrir encore cette culture qui me passionne, de communiquer facilement avec les gens malgré la différence de langue et de culture.

Une chose qui m’attriste pas mal ici en France: les gens ne communiquent pas beaucoup les uns avec les autres. Même à la sortie de l’école, ce n’est pas évident de parler avec d’autres parents. Les gens sont chacun dans leur téléphone ou dans leur stress quotidien et ne s’ouvrent que très peu aux autres. A chaque fois que je sortais en Chine, on venait me parler. Ici, j’ai beau sourire, dire bonjour, lancer quelques banalités, c’est rare que j’arrive à communiquer plus avec les voisins ou les parents de l’école…

Il faut dire aussi que je me sens en transition. Je suis dans l’attente de quelque chose. Mais je ne sais pas trop quoi. Un nouveau départ? Je ne sais pas, je me sens bien ici à redécouvrir les joies de vivre près de la nature et au rythme des saisons que j’ai connu toute mon enfance.  Une maison à nous? C’est un projet que nous réaliserons certainement dans les mois qui viennent, que ce soit pour y vivre ou pour en faire un investissement financier que nous pourrons utiliser même si nous repartons. Peut être est-ce simplement lié à l’état de transition dans lequel je suis effectivement: la grossesse. Mais je crois que c’est plus profond que ça. Je suis vraiment dans l’attente.

Alors j’ai l’impression de ne pas encore m’investir à fond dans cette nouvelle vie, de ne pas être sûre de nos choix parce que je ne sais pas où je veux qu’ils nous mènentNous essayons au maximum de vivre dans l’instant présent, de ne pas trop nous projeter. Mais dans la mesure où je ne sais pas encore dans quelle direction nous voulons aller, j’ai du mal.

Alors nous nous fixons des étapes. Et la prochaine, mais pas des moindres!, sera la naissance de notre troisième merveille. C’est déja tout un défi en soi. Ensuite, l’étape suivante sera certainement l’achat d’une maison. Que ce soit pour y vivre effectivement ou pour la mettre en location et repartir vivre dans un autre pays. Et au milieu de tout ça, mon projet professionnel, qui en l’état actuel de mon cerveau n’avance plus du tout… Je pense que ce sera mon objectif pour 2020: me décider et me lancer!

Dans les difficultés qu’il faut avoir en tête, il y a aussi l’administration française qui ne simplifie vraiment pas les démarches pour les impatriés. Il faut être motivé, savoir que ce sera long et essayé toujours d’avoir les gens au téléphone pour avancer doucement mais sûrement. Nous sommes actuellement trois sur quatre à être enregistré à la CPAM. C’est déja ça. Mais Little Smiling Buddha est toujours inexistant pour l’administration française… On est presque bon pour la CAF – sauf Little Smiling Buddha encore une fois – et la prochaine étape sera mon inscriprition à Pôle Emploi en espérant trouver une formation pour m’aider dans la création de mon entreprise.

En bref, près de trois mois après notre nouvelle installation, beaucoup de choses nous paraissent encore bien floues. Mais on avance. Progressivement. Je suis moi-même seulement entrain de prendre le nouveau rythme imposé par l’école. J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire. Mais je crois avoir trouvé la solution. Je vous en parlerai certainement dans un autre article.

La clef est de continuer à voir les beaux moments, les réussites, les petits bonheurs du quotidien. Chaque jour, je m’efforce de noter mes trois petits bonheurs, les moments pour lesquels je suis pleine de gratitude. Je m’efforce de noter tous les moments où tout se déroule comme sur des roulettes, de le faire remarquer à toute la famille.

J’essaie de montrer la magie des saisons aux enfants, le bonheur d’avoir un jardin, de vivre près de la nature, la joie d’allumer un feu de bois quand le soir tombe,  la satisfaction de préparer un maximum de choses par soi-même avec ses mains.

Nous sommes heureux ici. Mais une partie de notre coeur est encore là-bas. Nous en parlons tous les jours. Nous continuons de communiquer avec Ayi au moins une fois par semaine. Nous voulons continuer de pratiquer notre chinois pour pouvoir retourner en Chine, au moins en vacances et communiquer avec les gens comme nous avions la chance de le faire ses dernières années. La Chine fait désormais partie de notre vie. Et nous ne l’oublierons pas.

Mon impression de transition vient beaucoup du fait que nous n’avons pas encore de projets à long terme bien définis, seulement des idées, des envies. Nous voulons nous laisser le temps de voir comment évoluent les choses ici avant de nous décider à rester ou repartir. Chaque chose en son temps…

Je vous donne rendez-vous dans quelques mois pour refaire un bilan de cette impatriation et voir comment nos idées, nos impressions ont évolué…

Ma reconversion professionnelle 

Cette reconversion, j’en rêve depuis plus de trois ans. J’en rêvais déjà, que je n’avais pas encore arrêté mon précédent boulot. Pas que je n’aimais pas ce que je faisais. Mais je ne supportais plus les horaires et le manque de disponibilité pour ma famille que cela impliquait. Et j’avais besoin de faire une pause professionnelle, j’avais besoin de prendre soin de mes enfants, de leur offrir ce dont ils avaient besoin durant leurs plus jeunes années.

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Un emploi qui me permette d’avoir du temps pour ma famille, pour moi. C’était l’essentiel. Si cet emploi pouvait en plus me permettre de travailler en lien avec une de mes passions: les livres, le thé ou les enfants, ça aurait été parfait. Je me suis promis d’analyser la situation, de trouver des pistes, de trouver une formation, de m’organiser pour reprendre le travail le jour où on rentrerait en France.

Et puis je suis tombée enceinte, et puis Little Smiling Buddha est arrivé, et puis il avait intensément besoin de moi. Et puis ma reconversion a été mise de côté. Ce n’était de loin plus ma priorité…

En même temps, par l’intermédiaire de l’école de Little Miss Sunshine, j’ai très vite eu l’occasion de m’investir un peu dans quelque chose qui me plaisait: la bibliothèque de l’école. Dès la deuxième rentrée de Little Miss Sunshine, ou les trois mois de Little Smiling Buddha, j’ai participé à son entretien. Un après-midi par semaine. Jusqu’à ce que Little Smiling Buddha ait 8 mois, je l’emmenais chaque mardi. Ensuite, c’est Ayi qui s’en est occupée. J’avais un moment pour moi. Un moment où je m’investissais dans un projet plus grand que moi. Un moment où je sortais de mon train-train. Un moment où je pouvais parler avec des adultes. Et ce moment m’a fait beaucoup de bien.

À la rentrée suivante, j’ai décidé de m’investir plus. J’avais envie de plus. J’étais prête à faire autre chose que pouponner. Même si Little Smiling Buddha, 15 mois à l’époque, n’était pas forcément du même avis. Mais il restait volontiers avec Ayi un après-midi par semaine. J’ai créé les « ateliers du mardi » pour les classes de la section française. Une lecture et un bricolage en lien avec cette lecture par classe, pour chaque niveau, des Tout-Petits au CP, différent chaque semaine. J’avais besoin de beaucoup plus de disponibilité, notamment pour réfléchir mes ateliers – souvent le jeudi ou le vendredi de la semaine précédente – et puis pour les organiser – le mardi matin. Pas toujours simple avec Little Smiling Buddha dans les pattes, mais ce fut une réelle révélation. Je savais ce que je voulais faire. Et j’ai repensé à mes études, à ma première remise en question, il y a de ça presque dix ans maintenant…

J’ai tendance à dire que pour la suite, ma reconversion m’est tombée dessus. Mais à vrai dire, c’est mon investissement sur deux ans qui a payé. Je sais aussi que c’est ce statut un peu particulier d’expat qui me permet cette reconversion. Il faudra que je valide mes acquis lors de notre retour en France, mais j’ai déja des projets en tête pour le moment où ça arrivera.

Cette semaine, je commence un stage de deux jours par semaine à l’école qui durera jusqu’à la fin de l’année. Je passerai mes journées dans les classes des TPS, des PS, et des MS-GS. En observation ou en renfort. J’effectuerai des remplacements si nécessaire (comme je l’ai déjà fait en décembre).

J’ai aussi des formations de prévu. Notamment une formation à la pédagogie Reggio Emilia dès fin février. Je réfléchi aussi beaucoup à ma manière de mettre en place la bienveillance dans ma future classe. Je veux apporter ma contribution à la création d’une société plus bienveillante. Et moi qui ait longtemps réfléchi à faire l’instruction en famille à mes enfants, mais qui ait été mise en défaut par leur besoin de contact avec les autres, par leur ouverture d’esprit, je pense qu’il n’y a pas de meilleure manière de faire bouger les choses que de rentrer dans le système et de faire changer les choses à son niveau…

Et dès la rentrée de septembre, j’aurai ma classe. La classe des Tout-Petits. Et Little Smiling Buddha sera dans ma classe. J’ai déjà des tonnes d’idées, des tonnes d’envies, des tonnes de projets. J’ai aussi des tonnes d’appréhension. Mais je suis certaine que tout se passera bien. Je suis sûre de moi. J’aurai enfin le boulot de mes rêves! 

[Atelier lecture] Petit Bleu et Petit Jaune

Après mon premier atelier auprès des CP, j’ai continué mes lectures avec une partie de la classe de Petite Section. Suite à ma proposition, leur maître avait choisi l’histoire de Petit bleu et Petit jaune de Léo Lionni.

Deux semaines plus tard, j’ai relu cette histoire à la classe des Tout-Petits. Ils n’ont beau avoir qu’entre six mois et un an de différence d’âge, entre ces deux sections, l’écart d’éveil est colossal. J’ai donc proposé deux activités totalement différentes à ces deux classes.

Pour la classe des Petits, j’ai pris un risque. J’ai réalisé une activité qui n’était que de l’observation: un arc en ciel de couleurs qui prend forme devant nos yeux avec des colorants. J’ai longtemps hésité avant de le faire. Mais après avoir faire plusieurs fois l’expérience, j’ai réussi à réduire le temps d’attente à 10 minutes et je me suis donc dit que l’expérience pouvait être tentée.

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Pour réaliser cette belle expérience, il vous faudra:

  • six pots transparents (type pot à yaourt ou verre)
  • de l’eau
  • 6 feuilles de papier essuie-tout assez épais
  • des colorants alimentaires (jaune, rouge et bleu)

Pour que l’expérience soit rapide, il faut bien remplir les verres d’eau. Plus ils seront plein et plus rapide sera l’expérience. Placer les six verres en rond. Dans un verre sur deux, verser quelques gouttes de colorants alimentaires des couleurs primaires: rouge, bleu et jaune. Replier chaque feuille de papier essuie-tout, sous forme de boudin que l’on aplatit. Elles servent ensuite à créer des ponts entre les différents verres. Il faut bien veiller à ce que chaque pont trempe bien dans l’eau de chaque côté: un côté dans de l’eau coloré, un côté dans de l’eau claire. Ensuite, il ne reste plus qu’à être patient.

Progressivement on va observer les couleurs remonter le long de chaque petit pont et teinter l’eau claire. Au bout d’un temps, on observera les couleurs qui se mélangent.

Enfin, à la fin de l’expérience, on pourra observer toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Avec les Petits, j’ai choisi d’effectuer mon expérience au sol dans la bibliothèque de l’école. Il s’agissait d’un groupe de neuf enfants et de leur maître. Nous nous sommes tous assis en rond autour du plateau où j’effectuais l’expérience. J’ai commencé par mettre en place mon expérience, tout en mettant à leur disposition l’arc-en-ciel moyen de Grimms.

Nous avons parlé des couleurs, nous les avons nommé, nous avons parlé d’arc-en-ciel. Je leur ai expliqué ce que je faisais et ce que nous allions pouvoir observer.

Une fois que tout à été mis en place, je leur ai lu l’histoire Petit Bleu et Petit Jaune

J’essai toujours, au cours de mes lectures, de les faire répéter ce qu’ils ont compris de certaines situations clefs, de les faire observer les images et voir ce qu’ils en comprennent, de leur poser des questions sur des mots de vocabulaire que je ne suis pas sûre qu’ils maîtrisent. Ca permet également de garder l’attention d’un maximum de monde…

Et j’ai été bluffé par l’attention qu’ils m’ont porté. Ils ont observé l’évolution des couleurs avec très grand intérêt. ils m’ont posé des tas de questions sur l’histoire, sur les couleurs, les arc-en-ciel. Ils m’ont raconté des tas de choses de leur vie au fur et à mesure que ça leur passait par la tête et moi j’étais juste là pour les écouter et les inciter à continuer à communiquer. J’ai passé un superbe moment avec ce groupe particulièrement attachant! 

Avec la classe des Tout-petits, c’était différent. C’était ma deuxième intervention dans leur classe. Ma première intervention auprès des tout-petits, à la bibliothèque, quelques semaines à peine après la rentrée, ne m’avait pas convenu. Ils avaient été trop chamboulé à mon goût. Ils sortaient de la sieste, avaient été amené à la bibliothèque où ils n’étaient encore jamais allé, m’avaient rencontré pour la première fois… La plupart ont pleuré à un moment où à un autre… Mais cette deuxième intervention à un horaire différent et dans le cocon de leur classe a été beaucoup plus encourageante.

J’ai commencé par leur donner l’arc-en-ciel de Grimms, qui leur a énormément plu. Ils ont beaucoup joué avec. Nous avons énuméré les couleurs. Et je leur ai laissé l’arc-en-ciel à disposition pendant que je leur ai lu l’histoire. Ils sont 6 enfants dans la classe. Leur maîtresse chinoise et leur Ayi étaient également présentent pour les rassurer. Et ils ont été beaucoup plus réceptif dans un univers connu.

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A la fin de la lecture, je leur ai proposé mon activité de peinture propre. J’ai placé de la peinture dans un sac congélation et nous avons essayé de mélanger les couleurs entre elles. Nous avons réalisé trois mélanges: le bleu et le jaune, le rouge et le bleu et enfin le jaune et le rouge. Alors que lors de mon précédent atelier, j’avais eu beaucoup de mal à les faire participer, cet atelier les a bien intéressé. La moitié d’entre eux à accepter de patouiller et mélanger les couleurs. L’autre moitié était dans l’observation.

Cet atelier m’a renforcé dans ma conviction qu’il fallait que je persévère avec les Tout-Petits, qu’il s’agit juste d’une question de temps et d’univers. Nous avions en effet discuté avec leur maîtresse française pour savoir si nous n’allions pas remettre les ateliers au mois de janvier, quand les enfants seraient déja plus à l’aise avec l’école. Nous nous étions donné une séance de plus pour observer dans d’autres conditions et cette séance a porté ses fruits! Je suis ravie!

Je songe de plus en plus sérieusement à ma reconversion professionnelle…

Mon premier atelier lecture à l’école

Fin septembre, je réalisais mon premier atelier lecture avec les enfants de l’école de Little Miss Sunshine. Comme je vous le racontais dans un autre article, depuis deux ans je participe à la manière à la vie de l’école, mais cette année j’avais à cœur de faire quelque chose de plus et la formidable directrice m’a offert cette possibilité.

Après discussion avec les différents professeurs français, pour fixer une date, un horaire et définir un livre et un atelier suite à mes propositions, c’est donc avec la classe des CP que j’ai ouvert la bal. Ils sont un tout petit groupe de 6 dans la classe. Leur maîtresse est restée avec moi durant toute mon intervention et en a profité pour prendre des photos.

Avec la maîtresse, nous avions donc choisi le livre L’arbre lecteur de Didier Levy et Tiziana Romarin aux éditions Sarbacane. C’est un livre de notre bibliothèque que j’aime énormément et qui a été offert par Nonna à Little Miss Sunshine.

 
L’atelier a donc commencé par l’installation des enfants dans le joli coin lecture de leur classe. Ils y ont un grand tapis, quelques coussins, un lecteur CD et une petite bibliothèque composée de livres spécifiques à leur classe et quelques autres empruntés à la bibliothèque.

J’aime tellement cette école. Leur salle de classe si personnelle à chacun, les décors, les réalisations des enfants qui y sont mises en avant, c’est un réel cocon qui est construit tout autour des enfants!

 

Je lis beaucoup à mes propres enfants. Et j’adore lire à haute voix. Mais c’est la premières fois que je lisais un album à un groupe d’enfants. Bizarrement, j’étais un peu angoissé avant de commencer, pas tant pour la lecture que pour l’activité et les questions auxquelles je ne saurais peut être pas répondre ou dont mes réponses ne seraient pas spontanées. Et puis finalement en commençant la lecture, toutes mes craintes se sont envolées. J’étais juste bien. Heureuse et totalement à l’aise dans le moment présent.

Les enfants ont été très réceptifs, ils ont posés des tas de questions, ils ont voulu en savoir plus. Et je trouve ça juste formidable.


A la fin de la lecture, je leur ai proposé une petite activité simple et très rapide à mettre en place et en lien avec le livre lu. Il faut savoir que je n’ai que 30 minutes pour mon atelier lecture. Dans l’idéal, je leur aurai proposé de faire du papier mâché, de construire un arbre en papier mâché, de le décorer avec des feuilles mortes… Mais je ne suis pas leur professeur, je suis une simple intervenante et n’ai donc pas assez de temps à ma disposition pour exploiter les livres autant que je le voudrais.

Mais je leur avais préparé une silhouette d’arbre, et des tampons en forme de feuilles réalisé très simplement en amont par moi-même avec le carton d’un rouleau de papier toilette. Avec de la peinture aux couleurs automnales, couleurs dont nous avons discutés et que nous avons sélectionnés et préparés ensemble avec les enfants, ils ont tamponnés de jolies feuilles d’automne sur leur arbre.


Je dois dire que j’appréhendais un peu face à la simplicité de l’activité que je proposais. Je me demandais si des CP n’allaient pas s’ennuyer. Et finalement, ils ont adoré poursuivre avec une activité sur le thème du livre. Et je crois qu’avec la peinture, j’ai tapé dans le mille!

J’ai passé un magnifique moment avec cette jolie classe. Ils ont été adorables, patients, intéressés, plein de bonnes volontés et de questions…

Ils m’ont conforté dans mon envie de m’engager plus auprès des enfants!

Bénévolat à la bibliothèque de l’école

Depuis deux ans maintenant, je m’investis quelque peu à l’école de Little Miss Sunshine. Tout est partie de notre bibliothèque, particulièrement fournie en livres, albums, revues et documentaires pour enfant – ce n’est pas nouveau, dans la famille Kangourou, on aime tous les livres! Et suivant les thèmes abordés à l’école, Little Miss Sunshine était fière d’emmener ce qui s’y rapportait dans son sac. Du coup, sa maîtresse m’a proposé de m’investir un peu pour la bibliothèque de l’école. Et après discussion avec la directrice, je me suis lancée.

L’an dernier, avec un Little Smiling Buddha d’à peine trois mois à la rentrée, je ne voulais pas investir trop de temps. J’y passais donc les mardis après-midi, de 14h à 17h. Je m’occupais principalement de l’organisation et du rangement de la bibliothèque. Je couvrais et étiquetais les nouveaux livres qui arrivaient. Je réparais les livres abimés.

Mais cette année, c’est différent. Après près de trois ans à la maison pour m’occuper des enfants, j’ai envie de m’investir un peu plus dans d’autres projets. Et celui-ci est un de ses projets qui me tiennent à cœur. Alors chaque mardi après-midi, vers 13h, je quitte la maison et laisse Little Smiling Buddha avec Ayi. Je profite de cet après-midi en particulier, parce que Little Miss Sunshine fait de la danse et il n’y a plus de bus pour la ramener après les activités extra-scolaire, je suis donc obligée de me déplacer.

Cette année, à la bibliothèque, je fais plus ou moins la même chose que l’an dernier, sauf que l’étiquetage et la couverture des livres a été confié à un groupe de professeurs chinois car il en arrive vraiment beaucoup actuellement (500 livres chinois au dernier arrivage!). En parallèle, j’ai donc du temps qui s’est libéré et j’avais envie de m’investir plus auprès des enfants. Et c’est ce que m’a offert de faire la directrice de l’établissement.

Dorénavant, chaque mardi après-midi, j’organise un atelier lecture comprenant la lecture d’un ouvrage et la réalisation d’une activité liée au livre d’environ 30 minutes par classe. Je défini donc un livre avec les professeurs – que je propose ou que les professeurs me proposent –  et concocte une activité. Ca me prend un peu plus de temps et me demande un investissement un peu plus important, mais ça me plait beaucoup. Je passe donc minimum une matinée ou un après-midi, en plus, par semaine, à la maison, à préparer les activités que je réalise le mardi avec les enfants. Je réalise mon atelier lecture avec la Section des Tout-Petits, la section des Petits, la section des Moyens, la section des Grands et avec les CP. Ca me donne donc une palette d’âge assez large et varié. Chaque mardi, j’interviens en moyenne auprès de deux ou trois groupes de 6 à 10 enfants d’une même classe.

J’aime cet investissement. Il me permet un regard neuf et de l’intérieur sur l’école de Little Miss Sunshine. Je sais également que ça fait extrêmement plaisir à Little Miss Sunshine de me savoir dans l’école et de me croiser dans les couloirs une fois par semaine.  Mais c’est surtout et avant tout un réel plaisir pour moi d’être entouré d’enfants, de pouvoir les observer, les écouter et en apprendre d’eux. Chaque atelier me conforte un peu plus dans mon choix et me fait voir ma réorientation professionnelle d’une autre manière… Et puis, renouer avec ma passion des livres et la partager avec le personnel de l’école et les enfants est un pur bonheur!

Cette année, j’avais besoin de ce petit quelque chose en plus. J’avais besoin de me réinvestir dans un projet personnel, en dehors de la maison et de mes enfants. C’était vital pour mon épanouissement personnel et que je puisse continuer à savourer le fait d’être maman au foyer le reste du temps…

J’ai encore d’autres projets personnels qui me tiennent à coeur et que j’ai envie de mettre en place dans les mois à venir. Il faut au maximum que je profite de ces moments un peu hors du temps que sont ceux d’une femme d’expat…