[Voyage] Randonner avec des enfants

Lorsque j’ai partagé nos randonnées avec les enfants durant nos vacances dans les Alpes suisses avec les enfants sur Instagram, vous avez été nombreux à réagir, à me dire que vos enfants râlaient, ne voulaient pas marcher, que c’était chouette d’avoir des enfants qui marchent…

En parallèle, nous avons reçu le même type de messages dans les montagnes pendant nos randonnées quand nous croisions du monde: les enfants, surtout la plus jeune, étaient très souvent félicités et les locaux nous ont beaucoup répété à quel point ils étaient heureux de voir des enfants marcher ainsi dans leurs montagnes.

A vrai dire, je ne pense pas que nous ayons fait beaucoup pour que nos enfants marchent. Par contre, depuis toujours, nous n’avons jamais eu de poussette, les enfants ont toujours été porté ou ont marché, et pour la plus jeune, nous faisons très régulièrement le trajet vers l’école à pied ce qui représentent tout de même 1,5km à pied par trajet, sachant que nous faisons l’aller-retour deux fois par jour. Mais nous ne faisons que rarement de vraies randonnées, même si nous nous promenons beaucoup.

Je vais donc tenter de partager quelques unes de nos astuces pour randonner facilement en montagne avec les enfants:

  • descendre plutôt que monter: ça peut paraître bête, mais il est plus facile d’avoir un dénivelé en descente pour les enfants. Avoir des télécabines à proximité de son lieu de vacances est un vrai plus pour randonner avec les enfants. Soit on commence par monter en télécabine pour redescendre doucement au rythme de toute la famille, soit on commence par descendre doucement au rythme de la famille avant de remonter en téléphérique.

Notre plus grosse randonnée cette année avec des enfants de 3 ans, 8 ans et 11 ans a été de 18,5km, avec 600m de dénivelé en montée et 1300m de dénivelé en descente. Nous avons commencé par la montée, qui a été plutôt douce dans un premier temps. Le plus dur aura été les 200 derniers mètres de montée, dans un pierrier sur 500m, après le pique-nique. Là, clairement nous avions mal géré. C’était difficile pour nous les parents, d’autant qu’avec la digestion et la fatigue de la matinée notre 3 ans n’a plus voulu marché, nous avons donc dû la porter dans cette fameuse montée. Les deux grands ont un peu râlé, mais le paysage était tellement à couper le souffle qu’on ne les a pas beaucoup entendu finalement. Nous avons terminé la journée par 1300m de descente… C’était long, mais moins difficile que je le pensais. Notre 3 ans avait repris de l’énergie en étant porté un temps…

  • s’octroyer des pauses régulières: à certains moments plus difficile de nos randonnées, nous nous sommes arrêtés très régulièrement, tous les 15/20mn. S’arrêter permet d’observer le paysage, de s’hydrater, de parler de la biodiversité environnantes, de chercher les marmottes et les oiseaux, de repérer les fleurs et les herbes sauvages… avant de repartir de plus belle!
  • avoir un moyen de portage adéquat jusqu’à 4 ans: chacun trouvera son moyen de portage favori. Pour nous, il s’agit clairement d’un porte bébé physiologique préformé. Notre chouchou: le becco toddler. L’avantage, il se range dans une petite place dans le sac à dos et donc ne nous encombre pas durant le reste de la randonnée…
  • avoir à boire et à manger à partager lors de chaque pause: à chaque arrêt, on s’hydrate, on mange quelques fruits secs ou une barre de céréales et ça repart! L’inconvénient, il faut prévoir une bonne quantité d’eau et de fruits secs qu’il faut porter… L’avantage, un coup de sucre redonne un nouvel élan.
  • alterner les jours de randonnée et les jours de promenade ou de découvertes diverses: à mon sens, une des choses les plus importantes et de bien doser les randonnées. Quand on a bien marché, on peut être un peu plus faible des jambes le lendemain, il est alors important de ne pas forcer, ni nous, ni les enfants et de faire une journée plus cool…

Le jour avant notre plus grosse randonnée, nous sommes montés au Mont Fort en télécabine. Nous en avons pris 6 différentes pour monter au sommet. Nous avons peu marché, moins de 8km. Et le lendemain, nous avions prévu une randonnée de moins de 10km, avec moins de dénivelé.

  • prévoir un pique-nique: c’est une autre chose qui marche très bien chez nous. Nous faisons rarement des pique-niques donc les enfants sont d’autant plus motivé! L’inconvénient: il faut porter. L’avantage: on n’a pas besoin de calculer l’arrivée dans une ferme pour déjeuner.
  • La montagne possède aussi un gros avantage pour la randonnée avec des enfants: la diversité de ses paysages, de ses terrains de jeux et d’escalade, la diversité de la faune rencontrée… c’est motivant en soi!

A contrario, voici les choses qui incitent le plus les enfants à râler ou à être démotivé par la randonnée chez nous:

  • des chemins trop plats, des routes goudronnées, un paysage trop monotone, peu de chose à observer ou à identifier…
  • les porter à la première difficulté ou à la première râlerie: la plupart du temps, quand les enfants commencent à se plaindre, détourner l’attention sur la beauté du paysage, un oiseau qui passe ou la forme d’un nuage suffit. Il faut aussi apprendre à leur faire confiance quant aux difficultés qu’ils peuvent surmonter, une main en soutien peu suffire pour une descente un peu rude, ou une main sous les fesses pour grimper un rocher un peu trop haut.

Et vous, quels sont les astuces qui fonctionnent pour randonner avec vos enfants? Ou quels sont les difficultés que vous rencontrez? 

[Education] Parler de sa journée

Avec le retour à l’école, j’entends à nouveau tout un tas de parents se plaindre du fait que leurs enfants ne leur racontent pas ce qu’il se passe à l’école. J’avoue, avec Little Miss Sunshine, je n’ai pas trop de problème. Elle papote énormément, du matin au soir et ça en devient même parfois fatiguant – vous savez, quand à minuit on est tous dans la même chambre et qu’elle n’arrive plus à arrêter de raconter tout ce qui lui passe par la tête! Je l’ai vécu tout l’été! 😉

Little Miss Sunshine, dès son entrée à l’école maternelle, à 33 mois, parlait très bien et elle nous a toujours raconté ce qui se passait à l’école. Surtout les moments marquants de sa journée évidement, mais c’était déja beaucoup! Evidement, à certaines périodes, la fatigue aidant, elle parle moins, est plus évasive… Mais ce qui est sûr, c’est que si je lui demande: « Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui à l’école? ». J’ai invariablement droit à la même réponse: « Je ne sais pas. »

Tout d’abord, je pense qu’il faut qu’on garde en tête que nous, parents, et nos enfants, n’avons pas les priorités. Si nous cherchons à savoir ce que nos enfants ont mangé à midi ou quelles leçons ils ont apprises / quels activités ils ont réalisées, ils retiennent surtout les anecdotes rigolotes avec les copains ou les moments marquants pour eux (ceux qui sortent de l’ordinaire: les pleurs d’un enfant, les disputes entre deux autres, le maître qui gronde quelqu’un…) Ce qui est vraiment important, c’est d’accorder la même importance à ce que l’on pense être des anecdotes qu’à ce qu’on cherche effectivement à savoir. Ce n’est que si l’enfant se sent écouté qu’il va parler. Et ces anecdotes sont le meilleur moyen de rentrer en communication.

Ensuite, il faut également garder en tête que pour un enfant de maternelle ou de début de l’école primaire, il est vraiment difficile de reparler de quelque chose de passé, sans n’avoir rien qui leur rappelle ce moment (photos, mots clefs, …) Pour faciliter les échanges à la maison, c’est aussi à l’école que ça se prépare. L’an dernier, nous avons eu la chance d’avoir chaque jour des photos de nos enfants à différents moments de la journée. Il était alors beaucoup plus facile d’entrer en communication avec Little Miss Sunshine. Il suffisait de lui montrer la photo pour qu’elle nous raconte la moitié de sa journée! Malheureusement, ce n’est pas toujours possible d’avoir des photos de l’école, et c’est bien dommage. Cette année, nous aurons des photos à chaque fin de semaine normalement. Mais c’est également aux maîtres et maîtresses de prendre le temps de créer des moments-clefs de regroupement pour faire le bilan de leurs activités. Cela permet aux enfants de reconstruire mentalement leur journée et donc facilite les échanges avec les parents le soir venu. Je l’ai remarqué l’an dernier, avec son maître français les regroupements étaient systématique à la fin de leur journée et elle me parlait toujours de ces journées avec une grande facilité. Alors qu’avec sa maîtresse chinoise, les rassemblements étaient loin d’être systématique et elle m’en parlait avec beaucoup plus de mal. Bien qu’il faut également prendre en compte la différence de langues dans ce cas-là (vécu en Chinois et expliqué en Français).

Il faut également garder en tête que poser une question trop généraliste ne mène à rien. Au mieux, on obtient la réponse qu’ils pensent que nous attendons. Au pire, on a droit à l’éternel « Je ne sais pas. » Il vaut donc mieux cibler précisément les questions. Poser des questions sur des moments précis de la journée, sur des ressentis bien particuliers, aident l’enfant à s’y retrouver. Si je demande à Little Miss Sunshine quel a été son moment préféré de la journée ou quel a été le moment où elle a le plus rigolé dans sa journée, elle me répond très facilement. En cas d’échec, c’est moi qui commence par répondre à ma question en lui racontant mon moment préféré. Et c’est là l’astuce qui fonctionne le mieux. Parler de sa journée à soi. On ne s’aidera jamais assez du pouvoir d’imitation des enfants pour se faciliter la tâche!Si quand elle rentre, je commence par lui raconter les chouettes moments de ma journée, assez facilement elle va prendre la suite pour me raconter la sienne, sans que je ne lui pose aucune question…

Il faut enfin relativiser! On n’a jamais accès à toutes les informations qui nous intéressent, mais il faut aussi savoir laisser une part d’intimité à l’enfant et accepter que certains enfants raconteront plus de choses que d’autres.

Et chez vous, ça se passe comment au retour de l’école? Ils vous racontent beaucoup de choses ou vous nagez dans le mystère? 

[Comptine] Quand je suis énervé

Il y a quelques mois, j’ai découvert cette comptine sur un blog que j’apprécie énormément Ensemble Naturellement. Apprendre la communication non-violente aux enfants à l’école dès le plus jeune âge pour les aider à gérer leur colère et à sortir des situations de conflits avec leurs camarades, je trouve ça vraiment très intéressant.

Little Miss Sunshine est encore un peu petite, mais elle était à côté de moi le jour où j’ai écouté la comptine pour la première fois et elle a voulu la ré-écouter plusieurs fois de suite. Alors j’en ai profité, je lui ai expliqué un peu les grands principes de la communication non-violente au travers de la comptine. Et elle a retenu plus de choses que je ne l’imaginais.

Ce matin, au réveil, elle m’a réclamé la « comptine où je suis énervé ». Après quelques secondes de réflexion, je me suis souvenue de la comptine de l’Université de la paix. Et ce matin, à la place de chanter notre traditionnel « Il en faut peu pour être heureux », nous avons donc récité cette comptine. Vous trouverez les paroles en téléchargement libre sur le blog Ensemble Naturellement. La gestuelle de la comptine permet finalement d’intéresser des enfants même assez jeunes comme Little Miss Sunshine.

https://youtu.be/EMrI96-jSpA

C’est une énorme richesse que d’apprendre à exprimer sainement sa colère, sans la réprimer en étant enfant. En tant qu’adulte, je dois bien dire que j’ai encore beaucoup de travail à ce niveau. Je n’ai jamais appris à parler de mes ressentis, de mes sentiments, de ne pas m’en prendre à celui qui est en face de moi. Je suis loin d’être colérique ou de me mettre facilement en colère, mais c’est quelque chose que j’aimerai vraiment réussir à améliorer. Alors j’ai bien l’intention de le travailler en même temps que Little Miss Sunshine. Nous apprendrons ensemble, et quoi de plus enrichissant pour toutes les deux? 

Comme Ensemble Naturellement, j’espère avoir le réflexe de l’utiliser pour désamorcer la prochaine colère, la mienne ou celle de Little Miss Sunshine. Et ce matin, en partant à l’école, Little Miss Sunshine m’a dit vouloir raconter et expliquer la comptine à ses copines. Je serai curieuse de savoir si elle va faire des émules… Mais quoi qu’il en soit, je suis fière d’elle 😉

Et vous, qu’est-ce que vous en pensez? 

[Education bienveillante] Le lâcher prise

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de quelque chose de pas évident à mettre en place mais qui, à mon sens, fait toute la différence dans l’éducation que nous donnons à nos enfants et qui nous aide vraiment au jour le jour: le lâcher prise.

C’est pour moi, un des points essentiels de l’éducation bienveillante. En effet, la grande majorité d’entre nous a reçu une éducation « classique », et si l’on combine cela au poids du regard de la société, nous nous retrouvons à avoir de nombreux automatismes pas toujours bienveillants envers nos enfants et notre entourage dont nous ne savons souvent pas exactement d’où ils sortent, mais qui sont bels et bien présent au quotidien.

Le lâcher prise permet de prendre du recul et de remettre les choses à plat. Ce n’est pas simple à mettre en place, et je l’ai encore vécu il y a quelques semaines, mais cela peut être vraiment salvateur pour l’équilibre familial. Un des points essentiels du lâcher prise à mon sens est la remise en question. Quand on arrive à se remettre en question, c’est qu’on a déja fait un beau chemin vers le lâcher prise.

Je vous en parlais il y a quelques semaines sur la page Facebook du blog, mais entre l’accouchement imminent et les soucis de sommeil de Little Miss Sunshine, j’étais totalement dépassée par le retour de son angoisse de séparation. Je pensais avoir fait le tour de mes ressources en éducation bienveillante, avoir épuisée toutes mes idées, avoir fait tout ce que je pouvais faire pour elle: lui offrir du temps, de l’attention, des jeux, du réconfort, de l’écoute, mais rien n’y a fait. Little Miss Sunshine passait, et passe toujours ses soirées avec nous, pas possible de discuter directement avec Papa Lou car elle était toujours dans nos pattes, je ne savais plus quoi faire. J’ai lancé un appel sur la page Facebook du blog et sur Instagram et vous avez été plusieurs à me répondre. J’avais besoin de réconfort, de me sentir soutenue, de trouver peut-être d’autres idées, d’autres astuces. Et vous avez répondu présentes. Et pour ça, je vous remercie du fond du coeur! C’est vous toutes qui m’avez aidé à prendre du recul…

Le soir même, avec Papa Lou, nous avons réussi à parler, à remettre des choses au clair. Entre ce que vous avez pu me conseiller et les remarques de Papa Lou, j’ai réussi assez rapidement à me remettre en question. Mon attitude y était certainement pour beaucoup dans l’angoisse de séparation de Little Miss Sunshine. Je ne m’en étais pas rendu compte. Un week-end au calme, dans la douceur de notre foyer, tous les trois, m’a rendu mon objectivité. 

Le dimanche soir, Little Miss Sunshine se couchait dans son petit lit d’appoint à une heure raisonnable. Le lundi matin, elle partait enthousiaste à l’école. Mon changement d’attitude, mon lâcher prise y était pour beaucoup, j’en suis sûre. A force de se focaliser sur ce que l’on estime être un problème, on fini par l’amplifier au lieu de le régler.

Une fois qu’on a réussi à lâcher prise, à se remettre en question, je pense qu’il est important de trouver à qui appartient réellement le problème: est-ce un problème pour moi ou est-ce réellement un problème pour l’enfant? En fonction de la réponse, on pourra modifier son point de vue ou sa vision des choses, aborder la chose sous un autre angle et réussir à régler le problème presque naturellement. C’est ce qui s’est passé dans mon cas, il y a quelques semaines.

Les problèmes de coucher que nous avons eu avec Little Miss Sunshine au courant du mois de janvier en sont également un exemple. Depuis que nous avons lâcher prise, que nous avons vu que ce n’est finalement que le poids de la société et de notre éducation qui nous empêche d’être serein en dormant ensemble tous les trois, les couchers sont beaucoup plus facile. Tout le monde dort bien et est rassuré. Little Miss Sunshine est d’autant moins anxieuse. Et depuis la naissance de Petit Poisson, notre chambre s’est vraiment transformée en suite familiale. Ils prendront chacun leur envol vers leur chambre quand ils seront prêts… Dans la plupart des pays d’Asie, les parents dorment avec les enfants jusqu’au moins quatre ou cinq ans. La question récurrente qu’on se pose en France: Est-ce qu’il fait ses nuits? N’existe pas ici. Ils ont une autre manière de voir les choses! L’expatriation, les voyages, ont également ça de bon qu’ils nous aident à lâcher prise sur certains points.

Dernier exemple, les petits soucis d’alimentation que nous rencontrons avec Little Miss Sunshine depuis près de trois mois. Ils sont certainement liés à l’arrivée de Petit Poisson également. Little Miss Sunshine a toujours mangé de tout et surtout goûté à tout. Je lui ai toujours fait confiance sur son alimentation et tout c’est toujours très bien passé. Mais depuis quelques mois, elle refuse systématiquement de goûter ce qu’on lui propose – je pense que c’est également lié au changement d’alimentation français/chinois suite à son entrée à l’école -, elle refuse la plupart du temps de manger des légumes et ne mange que du riz et de la sauce soja ou des pâtes si on n’insiste pas un peu. Après une période où je ne me suis pas trop inquiétée, j’ai fini par m’en faire un peu plus en voyant qu’elle ne mangeait vraiment plus de légumes, ni à l’école, ni à la maison. Mais ce n’est pas en insistant et en la braquant que j’allais la convaincre. J’ai finalement lâcher prise. Elle ne va pas se laisser mourir de faim et même si elle ne mange pas ou peu de légumes, elle adore toujours les fruits. Alors on s’adapte. Elle aime les soupes. Donc une ou deux fois par semaine, quand je sais qu’elle ne mangera pas ce qu’on va manger nous, je lui prépare une soupe aux légumes. Et le week-end quand c’est Papa Lou qui cuisine, elle mange toujours bien. Voilà donc près de trois mois que ça dure et on commence enfin à voir des améliorations. Ne pas la forcer, la laisser maître de ses envies (tout en veillant tout de même un minimum à son équilibre alimentaire) a porté ses fruits. Elle ne goûte plus systématiquement ce qu’on lui propose comme auparavant, mais elle goûte de nouveau plus volontiers les nouveaux aliments. Elle ne mange toujours que peu de légumes, mais ça aussi, ça reviendra, j’en suis convaincu.

Et vous, pratiquez-vous le lâcher prise? 

[Education non violente] Ma non-violence éducative

Aujourd’hui, c’est la journée de la Non-violence éducative en France. A cette occasion, j’avais envie de vous expliquer comment j’en suis arrivée à bannir la violence éducative.

Contrairement à Papa Lou, qui est vraiment profondément non-violent, rien ne laissait présager que je me pose un jour ces questions. Si on m’avait posé la question alors que j’étais déjà enceinte de Little Miss Sunshine, j’aurai répondu la banale affirmation de la majorité des français: « Des fessés, j’en ai eu aussi. Ça n’a jamais tué personne! ».

Et puis, j’ai eu ce tout petit bébé contre moi. Et c’est là que j’ai vraiment commencé à me poser des questions. Je me suis naturellement orienté vers le maternage proximal, sans connaître ni le mot, ni sa définition à l’époque.  Il y a notamment eu une affaire qui m’a marqué, un bébé de six mois mort sous les coups de sa mère alors que Little Miss Sunshine avait le même âge. Il me semblait de plus en plus inconcevable de lever la main sur un tout-petit.

Quand Little Miss Sunshine a grandit, qu’elle a commencé à expérimenter le monde autour d’elle – faire des bêtises diraient certains – je me suis vraiment remise en question. Pas question pour moi de lever la main sur ma fille! Mais comment faire pour conserver une autorité, sans cette technique éprouvée depuis des générations? C’est là que j’ai découvert à travers quelques recherches sur internet des blogs d’autres mamans qui avaient pris la même direction que nous, des auteurs comme Isabelle Filliozat, Jesper Jull ou Catherine Dumonteil-Kremer.

C’est aussi à cette occasion que j’ai découvert qu’il existait des études sur l’impact de la fessée sur les enfants. Je me suis souvenue de quelques fessées que j’avais moi-même reçue enfant, de ce sentiment d’injustice, de l’humiliation que j’avais ressentie. Mais aussi de cette envie de ne plus me faire avoir la prochaine fois. La fessée semble efficace, puisqu’elle stoppe le geste de l’enfant du fait de la peur, mais il s’agit de la peur du parent… Voulons-nous vraiment que nos enfants aient peur de nous? Et puis au bout de quelques fois, l’enfant se dit qu’il ne faut pas se faire reprendre dans cette situation.

Je peux tout à fait comprendre que l’on craque. La fatigue, le stress, l’exaspération face à un comportement récurrent, et j’en passe. Personnellement, le travail sur moi a été long et difficile. C’est un travail de tous les jours. Il n’y a aucun répit. Je n’ai jusqu’à aujourd’hui jamais eu envie de taper ma fille. Quand je sens l’exaspération monter, j’ai besoin de m’isoler – aux toilettes, dans ma chambre – pour souffler, respirer.

Nous n’avons jamais levé la main sur Little Miss Sunshine. Ni pour une fessée, ni pour une simple tape sur la main. Mais je sais que rien n’est gagné. Je me connais. Je ne suis pas viscéralement non-violente, comme peu l’être mon mari. Je reste vigilante. C’est un combat de tous les jours.

Ce qui m’a confronté dans notre choix, c’est la lecture d’études mettant en lien les fessées et l’humiliation que l’enfant ressent et le manque d’estime de soi, de confiance en soi, une fois adulte. J’en ai longtemps souffert du manque d’estime de moi, du manque de confiance en moi. Je ne veux pas que ça arrive à ma fille. J’ai aussi été marqué par le lien qui est fait dans certaines études entre fessée et comportements addictifs – alcool, drogue,… – ou accès de violence et dépression,… C’est ce qui me pousse à persévérer sur ce chemin chaque jour.

C’est pour toutes ses raisons, que je suis pour la promulgation d’une loi interdisant la fessée en France. Pour que tous les parents sachent que la fessée est néfaste pour leurs enfants, pour qu’on arrête de banaliser cet acte de violence. Cette loi devrait permettre d’accompagner les parents, de les informer sur les conséquences de la fessée et de les guider vers d’autres alternatives, comme cela a déja été le cas en Suède depuis la fin des années 70. Pour qu’il n’y ait plus en France, pays des droits de l’Homme, deux enfants par jour qui meurent sous les coups de ses parents…

Je veux y croire! 

L’instant Thé

Savoir prendre son temps. Se créer des moments pour soi. Se réserver un temps de pause loin de toute agitation. Quand on est Maman au Foyer, c’est peut être encore plus important. Une Maman au Foyer n’a aucune échappatoire. Et lorsque la famille est loin, ses moments sont encore plus rare.

Alors il faut savoir se créer ces moments. Pendant la sieste de bébé. Lors d’un moment de calme de l’enfant. Lorsque l’enfant est pris dans ses jeux sans se soucier de nous. Il faut savoir se créer un moment à soi.

Thé

Mon petit péché, ma grande passion, c’est le thé. Le thé m’apaise. Sa préparation rigoureuse me permet d’entrer dans une sorte de méditation qui me fait oublier tout le reste autour.

Et le thé, chez moi c’est tous les jours. Mon rituel commence au petit déjeuner. Mais à ce moment-là, Little Miss Sunshine me sollicite beaucoup. J’utilise donc mon « gaïwan facile » pour savourer les thés rouges chinois que j’aime avec très peu de contraintes.

Tous les après midi, au moment de la sieste de Little Miss Sunshine, que la vaisselle et le rangement soient terminé ou pas, je me prépare un thé dans les règles de l’art. Selon mes règles de l’art. Je me créé un moment à moi, au calme, avec les instruments que j’ai attentivement choisi, pour savourer ma liqueur… Wulong. Pu Erh. Thé vert chinois. Thé vert japonais. Thé rouge chinois. Je choisi mon thé selon mes envies du jour.

Little Miss Sunshine connaît mon rituel. Elle sait quand il ne faut pas me déranger. Elle sait qu’elle peut m’aider à certains moments si elle le souhaite. Elle sait que je suis toujours prête à ajouter une tasse pour elle si elle le souhaite. Le thé, c’est aussi le partage. Et dans la famille, on le pratique à trois… 

Je ne change pas mes habitudes en Alsace. Vivre chez mes parents et mes beaux-parents pour près de deux mois, même s’ils sont tous adorables et se plient en quatre pour nous, ce n’est pas forcément agréable tout le temps. Je me garde donc ce moment à moi pendant la sieste de Little Miss Sunshine.

Mon instant Thé, c’est un passage obligé, un moment à part, ma soupape de sécurité…

Je ferme les yeux et je savoure…

Et vous, quels sont vos petits moments rien qu’à vous?

Préparer bébé à l’absence de Papa #2

Comme je vous le disais hier, dimanche midi, Papa Lou nous a quitté pour rentrer sur Paris. Car oui, il faut bien qu’il y en ait qui travail! Little Miss Sunshne et moi l’avons accompagné à la gare et avons couru après le train au moment du départ.

Papa Lou passe une semaine de déplacement en Chine et ne reviendra nous voir en Alsace que dans deux semaines. Little Miss Sunshine l’a bien compris. Et cette fois, ça l’a plus chamboulé que la dernière.

Little Miss Sunshine grandit. Elle comprend de plus en plus de choses, réfléchit de plus en plus. Automatiquement, le moment du départ devient plus compliqué. Il faut qu’elle sache que Papa reviendra. Mais deux semaines dans la tête d’un tout-petit, ça ne correspond à rien d’autre qu’à une éternité. Je pense que lorsque Papa Lou sera parti et revenu plusieurs fois – ça ne fait que deux fois que je vois que Little Miss Sunshine comprend vraiment son absence -, elle saura à quoi s’attendre et ce sera peut être moins difficile pour elle.

Pour l’instant, on lui explique que Papa part travailler loin. Qu’il est parti en Chine. On a cherché sa destination exacte sur un immense poster du monde accroché sur un mur chez Papapa et Mamama. Et depuis son départ, Papa Lou a fait un véritable reportage photo qu’il envoie chaque jour à Little Miss Sunshine pour la rassurer.

La première nuit a été difficile. Impossible de laisser Little Miss Sunshine dans son lit, dans sa chambre. Malgré les séances de câlins, d’explications, rien ne l’a calmé. Elle a fini dans mes bras,  sur le canapé, puis dans le grand lit de Papa et Maman. Ses derniers mots au moment de s’endormir ont été « Papa parti tout seul! ». Ce furent également ses premiers mots le lendemain matin.

La sieste suivante a encore été un peu difficile et puis finalement j’ai trouvé une bonne manière d’entamer le dialogue avec elle, de la faire parler de son angoisse. Juste avant de la quitter, après l’histoire, je lui demande si elle a encore envie de me parler de quelque chose. Les deux premiers jours, elle m’a systématiquement parlé de l’absence de Papa Lou. Puis elle a fini par me parler de Totoro.

Cette manière de procéder est particulièrement efficace pour Little Miss Sunshine. Elle peut exprimer les points marquants de la journée. Un de ses soirs, elle m’a raconté un épisode que nous avons vécu au supermarché. Une petite fille de 18 mois se faisait sans cesse réprimander par sa mère à priori exténuée et a fini par se coincer les doigts dans un panier. Tout le monde autour a fini par se moquer d’elle. J’ai été atterrée par le comportement des adultes. Ce que je n’avais pas compris, c’est que Little Miss Sunshine aussi a été marqué par cet épisode. Mais nous avons pu en reparler le soir…

Depuis le troisième jour, l’absence se fait moins lourde pour Little Miss Sunshine. Et puis hier soir, elle a eu la chance de pouvoir communiquer directement avec Papa Lou via Skipe. Un pur bonheur! Elle n’a cessé de lui repéter « Papa je t’aime! ».

Reste une dizaine de jour à tenir. Ensuite, on le reverra un week-end. Et puis il retournera à Paris pour trois semaines d’astreinte. Une éternité… avant de le revoir enfin… Reste à savoir comment Little Miss Sunshine réagira.

Et vous, avez-vous des astuces, des manières de faire pour préparer vos enfants à l’absence d’un des parents?