Ecole – Impatriation et difficultés d’adaptation en maternelle

Little Smiling Buddha a maintenant 4 ans et quelques mois. Et il a vécu ces derniers mois d’énormes changements dans sa vie: un déménagement à l’autre bout du monde dans son pays d’origine dans lequel il n’avait jamais vécu jusqu’alors, l’abandon de tous ses repères, de ses amis et de son école à la fin de l’année pour une nouvelle école dans un nouveau pays à la rentrée, l’annonce de la naissance prochaine d’un nouveau membre dans notre famille. Et ça fait beaucoup pour lui.

Malgré le fait qu’on l’ait préparé à notre départ de Chine, Little Smiling Buddha est celui qui manifeste le plus régulièrement son manque de la Chine depuis notre retour en France. Ses amis de l’école et son ancienne école sont ce qui lui manque le plus, avec Ayi. Il avait bien compris qu’il devait dire au revoir à ses amis, que l’on ne les reverrait pas de si tôt, mais entre le sacoir et le vivre, il y a encore une grande différence…

Little Smiling Buddha va à l’école depuis qu’il a à peine un peu plus de deux ans. J’ai eu l’opportunité d’être sa maîtresse en Toute Petite Section et même si son adaptation à mon départ à midi – ma collègue prenait le relais en Chinois l’après-midi avec la classe – tout s’est relativement bien passé. Son année de Petite Section s’est très bien passé, il n’a jamais rechigné à aller à l’école ou si peu. Jusqu’à ce qu’il nous montre qu’il avait appris à lire seul – ou plutôt par imitation de sa soeur! A partir de ce moment, il est devenu plus turbulent à l’école – il s’ennuyait! – et ne voulait pas trop y retourner – « Maman, on fait que des trucs de bébé! ». Après discussion avec ses maîtresses, qui ont pris en compte sa nouvelle acquisition, tout s’est à nouveau bien passé.

Il avait hâte de retourner à l’école en septembre. Et la rentrée en France, dans une nouvelle école, avec de nouveaux copains, s’est relativement bien passée. Mais passée la première semaine, il a réalisé qu’il ne reverrait plus ses copains de Shanghai. Je crois que c’est vraiment à ce moment qu’il a compris que nous ne retournerions pas vivre à Shanghai, que ce n’était pas temporaire. Au courant de la semaine, il est devenu de plus en plus difficile de le déposer à l’école deux fois par jour. Il éternisait les câlins et les bisous, ne voulait pas me lâcher sans pleurer. Le vendredi, alors que les câlins s’éternisaient depuis dix minutes, les maitresses ont fini par me l’arracher des bras et par l’emmener hurlant avant de refermer la porte.

Je me suis sentie horriblement mal. Pour lui, pour moi. Je n’avais pas réussi à réagir et je me suis jurée que ça n’arriverait plus. Je savais qu’il allait rapidement se calmer – par résignation -, mais je savais aussi que quelque chose pouvait casser et qu’il pouvait ne plus avoir confiance du tout en ses maîtresses et ne plus vouloir retourner à l’école du tout. J’ai cogité toute l’après-midi.

J’ai décidé de remettre en place ce que j’avais déja mis en place pour Little Miss Sunshine à l’époque: la journée joker. Une journée par mois qu’il peut choisir où il n’ira pas à l’école. Cela permet notamment à l’enfant d’avoir une marge de manoeuvre et de se sentir actif dans ce domaine également.

Et je lui ai offert son lundi. Nous avons pu parler à coeur ouvert tous les deux. Il m’a clairement expliqué que ses copains de Shanghai lui manquaient, que c’était difficile de se faire de nouveaux copains et qu’il n’en avait pas pour le moment. Je lui ai dit à quel point j’avais été choquée et triste vendredi midi quand la maîtresse l’a emmené dans la classe en pleurant, que j’étais désolée, que je n’avais pas su réagir. Mais il n’a pas eu l’air d’en avoir garder un traumatisme. Heureusement. Nous avons décidé ensemble d’aller voir la maîtresse le mardi pour lui parler. Nous avons aussi décidé pour ne plus revivre le déchirement de vendredi de se faire trois bisous et trois câlins et ensuite il ira en classe seul, lui-même après un dernier regard.

Le mardi, nous sommes retournés à l’école et j’ai demandé à parler à sa maîtresse. Elle a su me rassurer. Elle m’a dit que Little Smiling Buddha est un enfant qui sait jouer seul, qui n’a pas forcément besoin des autres enfants pour jouer et que ce n’est que lorsque lui le décide que les autres enfants jouent avec lui, mais qu’il a déja plusieurs copains de ce qu’elle a pu observer. J’ai pu lui expliquer que Little Smiling Buddha a besoin de défi – il a notamment été déçu de ne pas avoir à parler une deuxième langue à l’école! – et qu’il sait déja très bien déchiffrer. Elle m’a expliqué qu’elle avait mis en place un moment où Little Smiling Buddha leur partage des mots en Chinois chaque matin au moment du rassemblement. Elle m’a aussi dit qu’elle leur apprenait les signes associés à la parole de la Langue des Signes Française, notamment au travers de comptines et qu’il avait l’air d’adorer.

Elle m’a proposé de le changer de classe et de le mettre directement en Grande Section puisqu’il lit déja. J’ai refusé. Il a eu assez de chamboulements. Et je sais à quel point la maternelle est un moment béni où l’enfant à besoin de manipuler et jouer – même s’il sait déja lire ou écrire – pour acquérir les capacités suivantes. Lui ôter une année de développement de sa motricité fine ne serait pas forcément bon pour lui. Nous avons décidé de surveiller toutes les deux l’évolution et de se rencontrer dès que nécessaire.

Depuis, ça va mieux. Dans la rue, régulièrement, en passant on entend « Salut Little Smiling Buddha! ». Il en a donc pleins des copains. Je crois surtout avec le recul qu’il n’a pas fait le deuil de ses camarades de Shanghai. Il avait besoin de temps pour ouvrir son coeur aux nouveaux copains.

Progressivement, nous nous sommes tenus aux trois bisous, trois câlins et il est parti avec un pincement au coeur, mais sans pleurs et sans regrets vers sa classe. C’est encore fragile, je le sais bien. Mais il a repris confiance.

Les vacances de début novembre lui ont fait beaucoup de bien. Il est retourné à l’école avec plus d’entrain. C’est durant les vacances qu’il a vraiment commencé à me parler de ses nouveaux copains. Personne ne peut l’aider à faire le deuil de ses anciens camarades, c’est lui seul qui peut y arriver, mais nous sommes là pour l’entourer, le soutenir et on sent qu’il est vraiment sur la voie de la guérison

Cet article pour vous dire l’importance d’entourer et de soutenir ses enfants dans un retour d’expatriation, exactement comme au départ d’une expatriation. Ce n’est pas évident pour nous, mais ce n’est pas évident pour eux non plus. Little Smiling Buddha n’a aucun rattachement particulier avec la France, si ce n’est des souvenirs de vacances. Nous aurions pu arriver dans n’importe quel autre pays du monde, il l’aurait vécu de la même manière. C’est une nouvelle expatriation pour lui. Et la première. Puisqu’il est né en Chine.

Si vous avez des expériences similaires à partager en commentaire, n’hésitez pas! 

Ma reconversion professionnelle 

Cette reconversion, j’en rêve depuis plus de trois ans. J’en rêvais déjà, que je n’avais pas encore arrêté mon précédent boulot. Pas que je n’aimais pas ce que je faisais. Mais je ne supportais plus les horaires et le manque de disponibilité pour ma famille que cela impliquait. Et j’avais besoin de faire une pause professionnelle, j’avais besoin de prendre soin de mes enfants, de leur offrir ce dont ils avaient besoin durant leurs plus jeunes années.

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Un emploi qui me permette d’avoir du temps pour ma famille, pour moi. C’était l’essentiel. Si cet emploi pouvait en plus me permettre de travailler en lien avec une de mes passions: les livres, le thé ou les enfants, ça aurait été parfait. Je me suis promis d’analyser la situation, de trouver des pistes, de trouver une formation, de m’organiser pour reprendre le travail le jour où on rentrerait en France.

Et puis je suis tombée enceinte, et puis Little Smiling Buddha est arrivé, et puis il avait intensément besoin de moi. Et puis ma reconversion a été mise de côté. Ce n’était de loin plus ma priorité…

En même temps, par l’intermédiaire de l’école de Little Miss Sunshine, j’ai très vite eu l’occasion de m’investir un peu dans quelque chose qui me plaisait: la bibliothèque de l’école. Dès la deuxième rentrée de Little Miss Sunshine, ou les trois mois de Little Smiling Buddha, j’ai participé à son entretien. Un après-midi par semaine. Jusqu’à ce que Little Smiling Buddha ait 8 mois, je l’emmenais chaque mardi. Ensuite, c’est Ayi qui s’en est occupée. J’avais un moment pour moi. Un moment où je m’investissais dans un projet plus grand que moi. Un moment où je sortais de mon train-train. Un moment où je pouvais parler avec des adultes. Et ce moment m’a fait beaucoup de bien.

À la rentrée suivante, j’ai décidé de m’investir plus. J’avais envie de plus. J’étais prête à faire autre chose que pouponner. Même si Little Smiling Buddha, 15 mois à l’époque, n’était pas forcément du même avis. Mais il restait volontiers avec Ayi un après-midi par semaine. J’ai créé les « ateliers du mardi » pour les classes de la section française. Une lecture et un bricolage en lien avec cette lecture par classe, pour chaque niveau, des Tout-Petits au CP, différent chaque semaine. J’avais besoin de beaucoup plus de disponibilité, notamment pour réfléchir mes ateliers – souvent le jeudi ou le vendredi de la semaine précédente – et puis pour les organiser – le mardi matin. Pas toujours simple avec Little Smiling Buddha dans les pattes, mais ce fut une réelle révélation. Je savais ce que je voulais faire. Et j’ai repensé à mes études, à ma première remise en question, il y a de ça presque dix ans maintenant…

J’ai tendance à dire que pour la suite, ma reconversion m’est tombée dessus. Mais à vrai dire, c’est mon investissement sur deux ans qui a payé. Je sais aussi que c’est ce statut un peu particulier d’expat qui me permet cette reconversion. Il faudra que je valide mes acquis lors de notre retour en France, mais j’ai déja des projets en tête pour le moment où ça arrivera.

Cette semaine, je commence un stage de deux jours par semaine à l’école qui durera jusqu’à la fin de l’année. Je passerai mes journées dans les classes des TPS, des PS, et des MS-GS. En observation ou en renfort. J’effectuerai des remplacements si nécessaire (comme je l’ai déjà fait en décembre).

J’ai aussi des formations de prévu. Notamment une formation à la pédagogie Reggio Emilia dès fin février. Je réfléchi aussi beaucoup à ma manière de mettre en place la bienveillance dans ma future classe. Je veux apporter ma contribution à la création d’une société plus bienveillante. Et moi qui ait longtemps réfléchi à faire l’instruction en famille à mes enfants, mais qui ait été mise en défaut par leur besoin de contact avec les autres, par leur ouverture d’esprit, je pense qu’il n’y a pas de meilleure manière de faire bouger les choses que de rentrer dans le système et de faire changer les choses à son niveau…

Et dès la rentrée de septembre, j’aurai ma classe. La classe des Tout-Petits. Et Little Smiling Buddha sera dans ma classe. J’ai déjà des tonnes d’idées, des tonnes d’envies, des tonnes de projets. J’ai aussi des tonnes d’appréhension. Mais je suis certaine que tout se passera bien. Je suis sûre de moi. J’aurai enfin le boulot de mes rêves! 

[Sortie] Kindergarten Handmade Game Exhibition

Au début de la semaine dernière, comme souvent, l’école de Little Miss Sunshine nous informait d’une nouvelle exposition à Shanghai qui se tenait le week-end suivant et dont les principales invitées étaient une soixantaine d’écoles maternelles de la ville. Le but de la rencontre étant pour chaque école de fabriquer un jeu par leur propre moyen, ce qui nous a incité à prendre des billets.

Et nous avons eu raison. Nous nous sommes beaucoup amusé tout l’après-midi. Enfin surtout Little Miss Sunshine! Chaque école sélectionnée avait son stand où les enfants pouvaient réaliser le (ou les) jeu(x) fabriqué(s) par l’école. C’était donc au sens premier du terme, un immense terrain de jeu pour les enfants!

Et il y en avait pour tous les goûts! Des jeux de construction… plutôt classique…

 

… aux jeux de construction, version « gros oeuvre »…

Des casses-tête aux labyrinthes plus ou moins grand…

…aux jeux plus ou moins connus…

… en passant par les jeux éducatifs…

Ou les jeux de motricité…

Vous vous en doutez, je n’ai pas pu tout photographier! Et je vous avoue que je n’ai pas tout compris au pourquoi et comment de cette exposition, mais que je suppose qu’un prix était remis à l’école la plus créative.

On y  trouvait également toutes sortes d' »école du soir » pour les enfants. En Chine, l’école maternelle n’est pas obligatoire. Les enfants entrent donc souvent à l’école vers 6 ou 7 ans, l’équivalent de notre CP. Par contre, ils sont très friands de ces écoles du soir et du week-end pour occuper leurs enfants et n’hésitent pas à les inscrire à des cours d’anglais, d’informatique ou autres dès le plus jeune âge.

Avec les entrées, nous avons reçu un petit carnet que nous avons pu tamponner à chaque activité réalisée par Little Miss Sunshine. Quand nous avons eu réalisé toutes les activités, elle a eu le droit d’aller chercher son cadeau.

Et elle a reçu une jolie boite de Légo. C’est avec beaucoup de plaisir que je l’ai regardé monter son sous-marin une fois de retour à la maison. Encore une fois, je m’émerveille des aptitudes nouvelles qu’elles acquiert de jour en jour, de mois en mois. C’est un vrai plaisir de voir ainsi évoluer et grandir ses enfants!

Nous n’avons pas rencontré beaucoup d’autres étrangers durant cette jolie rencontre. Mais nous avons donc passé un superbe après-midi de jeux en famille! 

Bénévolat à la bibliothèque de l’école

Depuis deux ans maintenant, je m’investis quelque peu à l’école de Little Miss Sunshine. Tout est partie de notre bibliothèque, particulièrement fournie en livres, albums, revues et documentaires pour enfant – ce n’est pas nouveau, dans la famille Kangourou, on aime tous les livres! Et suivant les thèmes abordés à l’école, Little Miss Sunshine était fière d’emmener ce qui s’y rapportait dans son sac. Du coup, sa maîtresse m’a proposé de m’investir un peu pour la bibliothèque de l’école. Et après discussion avec la directrice, je me suis lancée.

L’an dernier, avec un Little Smiling Buddha d’à peine trois mois à la rentrée, je ne voulais pas investir trop de temps. J’y passais donc les mardis après-midi, de 14h à 17h. Je m’occupais principalement de l’organisation et du rangement de la bibliothèque. Je couvrais et étiquetais les nouveaux livres qui arrivaient. Je réparais les livres abimés.

Mais cette année, c’est différent. Après près de trois ans à la maison pour m’occuper des enfants, j’ai envie de m’investir un peu plus dans d’autres projets. Et celui-ci est un de ses projets qui me tiennent à cœur. Alors chaque mardi après-midi, vers 13h, je quitte la maison et laisse Little Smiling Buddha avec Ayi. Je profite de cet après-midi en particulier, parce que Little Miss Sunshine fait de la danse et il n’y a plus de bus pour la ramener après les activités extra-scolaire, je suis donc obligée de me déplacer.

Cette année, à la bibliothèque, je fais plus ou moins la même chose que l’an dernier, sauf que l’étiquetage et la couverture des livres a été confié à un groupe de professeurs chinois car il en arrive vraiment beaucoup actuellement (500 livres chinois au dernier arrivage!). En parallèle, j’ai donc du temps qui s’est libéré et j’avais envie de m’investir plus auprès des enfants. Et c’est ce que m’a offert de faire la directrice de l’établissement.

Dorénavant, chaque mardi après-midi, j’organise un atelier lecture comprenant la lecture d’un ouvrage et la réalisation d’une activité liée au livre d’environ 30 minutes par classe. Je défini donc un livre avec les professeurs – que je propose ou que les professeurs me proposent –  et concocte une activité. Ca me prend un peu plus de temps et me demande un investissement un peu plus important, mais ça me plait beaucoup. Je passe donc minimum une matinée ou un après-midi, en plus, par semaine, à la maison, à préparer les activités que je réalise le mardi avec les enfants. Je réalise mon atelier lecture avec la Section des Tout-Petits, la section des Petits, la section des Moyens, la section des Grands et avec les CP. Ca me donne donc une palette d’âge assez large et varié. Chaque mardi, j’interviens en moyenne auprès de deux ou trois groupes de 6 à 10 enfants d’une même classe.

J’aime cet investissement. Il me permet un regard neuf et de l’intérieur sur l’école de Little Miss Sunshine. Je sais également que ça fait extrêmement plaisir à Little Miss Sunshine de me savoir dans l’école et de me croiser dans les couloirs une fois par semaine.  Mais c’est surtout et avant tout un réel plaisir pour moi d’être entouré d’enfants, de pouvoir les observer, les écouter et en apprendre d’eux. Chaque atelier me conforte un peu plus dans mon choix et me fait voir ma réorientation professionnelle d’une autre manière… Et puis, renouer avec ma passion des livres et la partager avec le personnel de l’école et les enfants est un pur bonheur!

Cette année, j’avais besoin de ce petit quelque chose en plus. J’avais besoin de me réinvestir dans un projet personnel, en dehors de la maison et de mes enfants. C’était vital pour mon épanouissement personnel et que je puisse continuer à savourer le fait d’être maman au foyer le reste du temps…

J’ai encore d’autres projets personnels qui me tiennent à coeur et que j’ai envie de mettre en place dans les mois à venir. Il faut au maximum que je profite de ces moments un peu hors du temps que sont ceux d’une femme d’expat…

[Education] Parler de sa journée

Avec le retour à l’école, j’entends à nouveau tout un tas de parents se plaindre du fait que leurs enfants ne leur racontent pas ce qu’il se passe à l’école. J’avoue, avec Little Miss Sunshine, je n’ai pas trop de problème. Elle papote énormément, du matin au soir et ça en devient même parfois fatiguant – vous savez, quand à minuit on est tous dans la même chambre et qu’elle n’arrive plus à arrêter de raconter tout ce qui lui passe par la tête! Je l’ai vécu tout l’été! 😉

Little Miss Sunshine, dès son entrée à l’école maternelle, à 33 mois, parlait très bien et elle nous a toujours raconté ce qui se passait à l’école. Surtout les moments marquants de sa journée évidement, mais c’était déja beaucoup! Evidement, à certaines périodes, la fatigue aidant, elle parle moins, est plus évasive… Mais ce qui est sûr, c’est que si je lui demande: « Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui à l’école? ». J’ai invariablement droit à la même réponse: « Je ne sais pas. »

Tout d’abord, je pense qu’il faut qu’on garde en tête que nous, parents, et nos enfants, n’avons pas les priorités. Si nous cherchons à savoir ce que nos enfants ont mangé à midi ou quelles leçons ils ont apprises / quels activités ils ont réalisées, ils retiennent surtout les anecdotes rigolotes avec les copains ou les moments marquants pour eux (ceux qui sortent de l’ordinaire: les pleurs d’un enfant, les disputes entre deux autres, le maître qui gronde quelqu’un…) Ce qui est vraiment important, c’est d’accorder la même importance à ce que l’on pense être des anecdotes qu’à ce qu’on cherche effectivement à savoir. Ce n’est que si l’enfant se sent écouté qu’il va parler. Et ces anecdotes sont le meilleur moyen de rentrer en communication.

Ensuite, il faut également garder en tête que pour un enfant de maternelle ou de début de l’école primaire, il est vraiment difficile de reparler de quelque chose de passé, sans n’avoir rien qui leur rappelle ce moment (photos, mots clefs, …) Pour faciliter les échanges à la maison, c’est aussi à l’école que ça se prépare. L’an dernier, nous avons eu la chance d’avoir chaque jour des photos de nos enfants à différents moments de la journée. Il était alors beaucoup plus facile d’entrer en communication avec Little Miss Sunshine. Il suffisait de lui montrer la photo pour qu’elle nous raconte la moitié de sa journée! Malheureusement, ce n’est pas toujours possible d’avoir des photos de l’école, et c’est bien dommage. Cette année, nous aurons des photos à chaque fin de semaine normalement. Mais c’est également aux maîtres et maîtresses de prendre le temps de créer des moments-clefs de regroupement pour faire le bilan de leurs activités. Cela permet aux enfants de reconstruire mentalement leur journée et donc facilite les échanges avec les parents le soir venu. Je l’ai remarqué l’an dernier, avec son maître français les regroupements étaient systématique à la fin de leur journée et elle me parlait toujours de ces journées avec une grande facilité. Alors qu’avec sa maîtresse chinoise, les rassemblements étaient loin d’être systématique et elle m’en parlait avec beaucoup plus de mal. Bien qu’il faut également prendre en compte la différence de langues dans ce cas-là (vécu en Chinois et expliqué en Français).

Il faut également garder en tête que poser une question trop généraliste ne mène à rien. Au mieux, on obtient la réponse qu’ils pensent que nous attendons. Au pire, on a droit à l’éternel « Je ne sais pas. » Il vaut donc mieux cibler précisément les questions. Poser des questions sur des moments précis de la journée, sur des ressentis bien particuliers, aident l’enfant à s’y retrouver. Si je demande à Little Miss Sunshine quel a été son moment préféré de la journée ou quel a été le moment où elle a le plus rigolé dans sa journée, elle me répond très facilement. En cas d’échec, c’est moi qui commence par répondre à ma question en lui racontant mon moment préféré. Et c’est là l’astuce qui fonctionne le mieux. Parler de sa journée à soi. On ne s’aidera jamais assez du pouvoir d’imitation des enfants pour se faciliter la tâche!Si quand elle rentre, je commence par lui raconter les chouettes moments de ma journée, assez facilement elle va prendre la suite pour me raconter la sienne, sans que je ne lui pose aucune question…

Il faut enfin relativiser! On n’a jamais accès à toutes les informations qui nous intéressent, mais il faut aussi savoir laisser une part d’intimité à l’enfant et accepter que certains enfants raconteront plus de choses que d’autres.

Et chez vous, ça se passe comment au retour de l’école? Ils vous racontent beaucoup de choses ou vous nagez dans le mystère? 

La rentrée 2016 de Little Miss Sunshine

Hier, nous avons vécu là troisième rentrée scolaire de Little Miss Sunshine. C’était également sa troisième rentrée scolaire en Chine. Et la dernière à l’école maternelle… Comme l’an dernier, je m’attendais à ce que ce ne soit qu’une formalité. Et ça l’a presque été…

Nous avons commencé à préparer la rentrée, dès nos derniers jours en France. Les grands-parents se sont fait plaisir en achetant de jolis vêtements pour la rentrée (parfois d’ailleurs un peu trop chaud pour les 32° du 1er septembre!). Nous en avons aussi profité pour passer chez le coiffeur entre filles – car oui, je n’ose pas tester le coiffeur en Chine!

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Et depuis notre retour à Shanghai, on s’y est mis un peu plus sérieusement! Il a fallu laver et préparer son sac d’école. Acheter et préparer ses affaires: sa brosse à dent, son dentifrice, son gobelet, ses vêtements de rechange, sa gourde… Il a fallu ré-étiqueté une partie de ses affaires à son nom. Et surtout, il a fallu combattre le décalage horaire et retrouver un rythme plus propice à l’école. On en a d’ailleurs profité pour ré-installer la chambre des enfants, mais ça je vous en parlerai plus précisément bientôt. Enfin, nous en avons profité pour rediscuter avec Little Miss Sunshine des règles de la maison, des nouveaux horaires et des activités que nous allions mettre en place cette année.

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Le dernier jour du mois d’août, j’ai assisté à la réunion de pré-rentrée. Cette année, contrairement à l’année précédente, les enfants n’étaient pas les bienvenus et j’ai trouvé ça dommage. Je comprends tout à fait le point de vue du maître et des maîtresses qui voulaient pouvoir nous parler tous ensemble et sans interruption, mais Little Miss Sunshine a été très déçue de ne pas pouvoir se joindre à moi…

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Pour cette nouvelle année scolaire, chez les Grands, Little Miss Sunshine a donc un nouveau maître français. Elle a également deux maîtresses chinoises et une Ayi – qui serait l’équivalent d’une ATSEM. Elle est cette année dans une classe double: Moyenne Section/Grande Section. Ils sont 18 enfants dans sa classe: 9 en Moyenne Section et 9 en Grande Section. Chez les grands, Little Miss Sunshine connaît tout le monde. Quatre de ses camarades de l’an dernier, ont quitté l’école pour le lycée français et un autre – qui était jusqu’à présent dans la section anglais/chinois – les a rejoint. Chez les Moyens, en dehors d’une nouvelle petite fille, tous étaient présent l’an dernier et une bonne partie prenaient déja le bus avec Little Miss Sunshine.

Les journées de Little Miss Sunshine seront partagés entre le Français (les lundi, mercredi et vendredi matin) et le Chinois (les mardi, jeudi et vendredi après-midi). Il y aura toujours au moins trois adultes pour superviser les enfants. Le maître français aidera la maîtresse de chinois les jours de chinois, et ce sera l’inverse les jours de français. Les Grands et les Moyens travailleront l’essentiel du temps ensemble, mais lors du temps de sieste (de 12h à 14h) les Grands auront leur temps d’apprentissage spécifique (lecture et écriture). Je doute que l’horaire soit particulièrement adapté, mais nous verrons bien à l’usage!

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Cette année encore, Little Miss Sunshine s’initiera à la danse de ballet tous les mardis soirs. Et nous avons décidé de nous prendre une heure ou deux chaque jeudi soir à son retour de l’école, alors qu’Ayi s’occupera de Little Smiling Buddha, pour aller à la piscine ensemble et lui apprendre à nager.

En ce qui concerne spécifiquement le jour de la rentrée, tout ne s’est pas passé comme prévu. Le 1er septembre à 7h40, nous attendions le bus. En effet, Little Miss Sunshine m’avait demandé de prendre le bus dès le premier jour pour retrouver tous ses copains et copines dès ce moment-là. Ce que j’ai respecté, même quand j’ai entendu la plupart des parents dire qu’ils apporteraient eux-même leurs enfants à l’école ce matin-là…

Avec Papa Lou, nous avons donc décidé de l’emmener ensemble attendre le bus et lui souhaiter une bonne première journée d’école. Sauf que le bus est passé devant nous sans s’arrêter! J’ai donc appelé la directrice chinoise – qui parle anglais! , qui m’a certifié que nous avions demandé à ne pas prendre le bus ce matin là. Pourtant, j’avais répondu la veille à son message en lui rappelant bien que Little Miss Sunshine prendrait le bus. Grosse incompréhension! Elle me demande d’emmener Little Miss Sunshine par mes propres moyens, ce que je refuse compte tenu du fait que je n’ai ni mes papiers, ni d’argent sur moi, que Little Smiling Buddha qui s’est réveillé quelques minutes plus tôt n’est ni changé, ni habillé, et que trouver un taxi à cette heure à Shanghai relève d’une mission quasi-impossible. Après négociation, elle me promet de demander au-dit bus de faire demi tour et de venir récupérer Little Miss Sunshine.

Il est 8h10. Cela fait une demi-heure que nous patientons tous au bord de la route sous un soleil de plomb. Papa Lou doit nous quitter pour aller travailler. Moi, Little Smiling Buddha et Little Miss Sunshine attendons 40 minutes supplémentaires. Sans quitter notre arrêt de bus, pour être certain d’attraper notre fameux bus… Qui ne viendra pas. Peut avant 9h, heure de début des cours, je rappelle sans succès la directrice chinoise. J’essaie alors la directrice française, qui se confond en excuse en m’annonçant que le bus n’ayant pas réussi à me joindre est revenu à l’école depuis longtemps! Il est 9h. Les enfants pleurent tous les deux. Ils en ont marre d’attendre. Little Smiling Buddha a la couche pleine et Little Miss Sunshine est horriblement déçue. Et moi je suis en colère!

Je n’ai d’autres solutions que de trouver un taxi pour emmener moi-même Little Miss Sunshine à l’école. Mais avant, il faut qu’on se calme, qu’on recharge les batteries et qu’on change Little Smiling Buddha. Nous sommes donc rentrés chez nous, nous avons changé et habillés Little Smiling Buddha, nous nous sommes assis pour boire un grand verre d’eau et grignoter quelques céréales et nous avons joué quelques minutes pour nous changer les idées.

A 9h20, nous sommes à nouveau debout sur le trottoir. Mais cette fois-ci pour attraper un taxi. Nous aurons de la chance, en 20 minutes, nous en trouvons un! Nous arrivons à l’école peu après 10h. Little Miss Sunshine m’a impressionnée. Autant elle a été grognon jusqu’à ce qu’on soit assis dans le taxi, autant par la suite, elle n’avait plus qu’une idée en tête, rencontrer enfin ses nouveaux maître et maîtresses et retrouver ses camarades. La directrice française nous attendait devant la grille. Les maitre et maitresses de Little Miss Sunshine avaient été prévenu. Les camarades de classe de Little Miss Sunshine lui font la fête à son arrivée!

J’ai revu les numéros de téléphone (qu’ils avaient mal noté) et adresse d’arrêt de bus avant de quitter l’école, toujours bien en colère, mais heureuse d’avoir vu Little Miss Sunshine aussi attendue et joyeuse! Finalement, j’ai choisi de passer mes nerfs en marchant, Little Smiling Buddha étant endormi dans le Boba. Et ça m’a fait du bien!

Le retour de l’école en bus est à 16h40. C’est relativement tard, mais les horaires devraient s’avancer dans la fin d’après-midi avec le temps. Little Miss Sunshine est rentrée heureuse. Elle avait des tonnes de choses à raconter! Et Papa Lou nous a fait la surprise d’arriver en même temps qu’elle! Elle avait pratiquement oublié notre mésaventure du matin, si ce n’est le fait qu’elle ait été mise un peu devant le fait accompli pour la rencontre avec son nouveau maître, qui l’a un peu impressionné.

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Ce matin, elle es repartie le sourire aux lèvres… Et le bus est arrivé à l’heure et au bon endroit…

Et chez vous, comment s’est passé la rentrée? 

Dernier jour d’école 

Ce n’est pas sa première année d’école. Ce n’est donc pas son premier dernier jour d’école. Et pourtant, ce matin, je suis émue.

Je la vois monter dans le bus, avec sa jolie jupe bleue à froufrou, son t-shirt noir et argent, son serre-tête bleu de princesse auréolé d’une petite couronne, son sac d’école en bandoulière… Elle a grandit.

Elle est sereine, heureuse de partir à l’école, contente d’aller dire au-revoir à ses amis, ses maîtres et maîtresses. Elle sait que pour certains, elle ne les reverra plus. Elle sait que l’an prochain, elle aura un nouveau maître et une nouvelle maîtresse. Et elle est confiante.

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Elle sait que demain nous prenons l’avion pour la France. Elle trépigne d’impatience de retrouver ses grands-parents.

Elle a déjà tout un programme dans sa tête pour cet été: regarder les étoiles, jouer dans la boue, planter des graines, faire une cabane, courir dans l’herbe pieds nus, se baigner… Et puis aussi aller voir la Tour Eiffel, retourner visiter le château du Haut-Koenigsbourg, faire des manèges à sensation à Europa-Park. Elle m’en parle depuis plusieurs semaines.

Elle a grandit cette année. En taille (7cm en 6 mois!). Mais aussi en maturité aussi. Elle est plus posée. Et puis plus aventureuse aussi. Elle est bien plus indépendante et puis plus autonome. Le plus souvent, elle coopère volontiers. Parfois, elle n’a pas envie et nous le fait bruyamment savoir. Elle m’épate.

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C’est aujourd’hui que je m’en aperçois. En la voyant monter dans le bus pour son dernier jour d’école. J’ai eu un flash. Je l’ai revu montant dans le bus le jour de la rentrée scolaire. Et je l’ai trouvé si grandit, si belle, si épanouie. Ma magnifique petite fille.

Les deux mois d’été que nous allons passer en France la changeront encore. Je n’en doute pas. Nos voyages, notre vie par monts et par vaux, parfois loin de Papa Lou, la font grandir encore plus vite…

Et j’aime tellement l’observer. Dans ses nouvelles acquisitions. Dans ses nouvelles passions. Dans ses nouvelles compétences.

Je suis tellement heureuse d’avoir le temps de noter tous ses changements… 

[Education bienveillante]  Je ne veux pas aller à l’école

Vous vous en souvenez peut-être, à la fin de ma grossesse, je vous demandais conseil pour m’aider avec Little Miss Sunshine qui refusait de partir à l’école sur Facebook et Instagram. Depuis la fin de ma grossesse, Little Miss Sunshine n’a plus jamais refusé d’aller à l’école. Sa volonté de rester avec moi à cette période était donc principalement liée à sa peur de me voir partir pour l’hôpital.

Par contre, encore aujourd’hui, si vous lui demander ce qu’elle préfère, elle répondra invariablement que c’est mieux de passer ses journées avec maman… Si ça ne tenait qu’à moi, je pense que je me lancerai dans l’instruction en famille. Mais pour plusieurs raisons, notamment le besoin de socialisation intense de Little Miss Sunshine et la peur de Papa Lou en ce qui concerne ce même sujet, ça n’est pas une option pour le moment.   Dans un même temps, Little Miss Sunshine s’épanouit à l’école. Elle aide ses petits camarades à apprendre le Français. Elle puise des nouvelles idées pour des apprentissages qu’elle me réclame ensuite à la maison. Elle a des camarades pour jouer et s’amuser et nourrie ainsi sa forte envie de socialisation. Elle adore son maître français tout comme elle adorait sa maitresse française l’an dernier…

Alors quand récemment elle m’a fait savoir qu’elle ne voulait plus aller à l’école, je me suis posée des questions. J’ai vite découvert que Little Miss Sunshine était l’objet de moqueries dans le bus. J’ai contacté la directrice de l’école et son maître français qui ont rapidement résolu le problème. Et depuis, plus rien.

Mais la semaine dernière, j’ai eu droit à une grosse crise de larmes. Little Miss Sunshine n’a pas voulu aller à l’école. Nous en avons parlé et je n’ai pas trouvé de raisons apparentes. Elle est juste fatiguée par un rhume qu’elle traîne depuis notre retour de France et diverses petites maladies dont nous n’arrivons plus à nous sortir (otite, infection oculaire, crampes abdominales, mal de gorge,…) Et puis, elle a aussi besoin de savoir qu’elle a une certaine marge de manœuvre sur les événements actuellement.

N’ayant rien de particulier de prévu ce jour-là, j’ai accepté de la garder à la maison. Au courant de la matinée, j’ai essayé de la faire parler pour savoir ce qui lui avait donné envie de rester avec moi, ce qui avait provoqué cette crise de larmes. Mais je n’ai pas eu de réponse précise. Plus tard dans la journée, je lui ai parlé d’une nouvelle règle que je voulais lui soumettre.

Les cartes Joker.

Dorénavant, chaque mois, nous lui autoriserons une journée d’absence:

  •  Si elle y pense et qu’elle me la demande, elle pourra rester à la maison avec moi. Si elle l’oublie, on laisse tomber.
  • Si elle l’utilise le premier jour du mois, elle devra patienter jusqu’au mois suivant.
  • Le mois est symbolisé chez nous par un calendrier avec une photo de famille. A chaque fois que nous changeons de photos – et donc que nous changeons de mois – je lui donnerai une carte Joker. Elle l’a range dans un endroit précis dans sa chambre. Le jour où elle veut l’utiliser, elle me la donne.
  • Une fois utilisé, et pour qu’on s’en souvienne tous, la carte est épinglée sur le réfrigérateur. Jusqu’au mois suivant…

Avec cette méthode, je souhaite lui montrer que je l’écoute, que je lui laisse une marge de manœuvre. Je veux lui prouver qu’elle a une influence sur les choses, que son avis compte. J’espère également que grâce à cette marge de manœuvre, elle se sente à nouveau plus sécurisé. Et qu’en parallèle, le simple fait de savoir que cette marge de manoeuvre existe, lui fasse oublier cette journée d’absence. Une journée par mois n’engage, pour nous, pas grand chose. Elle est encore en maternelle et je veux qu’elle ait confiance en nous, qu’elle sache qu’elle peut compter sur nous.

Je reviendrai sur cette méthode d’ici quelques mois, pour vous faire un bilan. Pour l’instant, tout ce que je peux dire, c’est qu’elle a bien intégré le principe. Elle a utilisé son Joker du mois de janvier au milieu du mois et j’ai déja plusieurs fois eu droit à: « Quand est-ce qu’on tourne la page du calendrier? ».  Mais plus de demande quant à rester avec moi à la maison…

Et vous, avez-vous été confronté à cette situation? Qu’avez-vous mis en place? 

La rentrée 2015 de Little Miss Sunshine

Cette rentrée n’aura été qu’une formalité pour Little Miss Sunshine, presque un jour ordinaire.

Little Miss Sunshine aime l’école. C’est une petite fille très sociable qui aime être en interaction régulière avec d’autres enfants et d’autres adultes. Elle aime beaucoup parler, raconter sa manière de vivre et de voir le monde. Les difficultés que nous avons pu rencontrer à la fin de l’année dernière pour la mettre à l’école n’étaient que le reflet de son inquiétude face à mon accouchement et à l’arrivée d’un bébé dans la famille. Depuis la naissance de Petit Poisson, tout se passe de nouveau beaucoup mieux.

Le lundi 31 août, nous avions donc rendez-vous à l’école en milieu de matinée pour la pré-rentrée. Nous avons rencontré son maître – qu’elle connait déja puisque c’est lui qui s’est occupé de la partie française du camp d’été -, sa maîtresse chinoise et son Ayi – les mêmes que l’an dernier. Cette année, ils sont 13 enfants dans sa classe. Une classe au complet (ils étaient 8 l’an dernier, puis 10 en janvier et 12 à la fin de l’année) Une seule petite camarade a quitté le groupe, et deux nouveaux copains sont venus s’ajouter à cette petite classe déja bien soudée.

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Le lendemain, c’était la rentrée. La vraie. Le retour du bus scolaire, de la cantine et des longues journées. Dorénavant, Little Miss Sunshine prend le bus dès 7h30 le matin. Le réveil est matinal, à 6h30. Notre rituel du matin n’est pas encore complètement au point cette année, mais ce qui est sûr c’est que nous prenons le petit-déjeuner tous ensemble et que Papa Lou quitte la maison en même temps que Little Miss Sunshine, ce qui nous laisse un peu plus de temps pour profiter de lui. Malheureusement, il n’y a plus le temps pour des jeux libres, mais on continue d’écouter de la musique et de chanter.

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Le soir, Little Miss Sunshine rentre à 17h avec le bus. Sauf le jeudi soir où c’est moi qui me déplace pour la chercher à cette même heure après sa classe d’initiation au ballet. Il nous reste donc à goûter et à organiser un jeu ou une ou deux petites activités, à regarder un dessin animé ou à lire des livres suivant l’envie de Little Miss Sunshine. Puis vient l’heure du bain ou de la douche. Et l’heure du retour de Papa Lou que nous aimons beaucoup attendre à l’extérieur actuellement. Les temps de jeux en semaine sont donc écourtés suite à cette nouvelle rentrée. Je ne sais pas comment Little Miss Sunshine va le vivre à long terme. Mais normalement, après une période d’adaptation, les horaires du bus devraient s’avancer dans la soirée. Je l’espère.

En attendant, je me dis que nous profiterons au maximum des vacances françaises pour garder Little Miss Sunshine à la maison (les Chinois n’ayant que deux semaines de vacances, la première semaine d’octobre et la semaine du nouvel an chinois). Et que je ne me priverai pas de la sortir de l’école un jour ou l’autre pour profiter de sa présence…

Et chez vous, comment s’est passée la rentrée?  

[Parentalité] Les évaluations en Petite Section

Je n’ai jamais eu de problèmes avec les évaluations durant toute ma scolarité. J’étais cette élève qui adore apprendre par coeur, qui adore avoir des devoirs et qui rentrait le soir en demandant à sa mère de l’interroger sur les leçons du lendemain. J’ai toujours aimé l’émulation que provoquait en moi le fait de savoir que j’étais première, deuxième ou troisième de la classe. Je n’ai jamais eu de réels soucis scolaires.

Le système français, mais ce n’est pas le seul, créé une réelle concurrence entre élève. Il faut être bon. Mais ça ne suffit pas. On peut mieux faire. Il faut être le meilleur. Je n’ai jamais eu de problème avec cette logique, j’ai été bien formaté par le système apparemment. Au point d’être passée par les classes préparatoires littéraires, d’avoir passé plusieurs concours. Et je n’en garde pas de mauvais souvenirs!

Mais je suis tout à fait consciente que tout le monde n’a pas mon état d’esprit, que je suis un peu un être à part de ce côté-là. Et je conçois tout à fait que cette course à l’excellence, que cet atmosphère de compétition, peut plonger certains élèves dans un réel mal-être. Pour un bon ou un très bon élève, la notation peut effectivement être un moyen d’émulation, pour un élève moyen ou qui a peu confiance en lui, cela peut vite devenir problématique.

Je savais qu’en France, l’Education Nationale préconise d’évaluer les enfants dès la première année de maternelle. Et j’avoue que ça me dérange énormément. L’école maternelle, en tout cas pour moi est un moment pour l’enfant pour découvrir le monde, la vie en collectivité, jouer en groupe, commencer à manipuler du matériel (crayon, ciseau, pinceau, …). Mais le plus important, c’est que c’est le moment de donner à l’enfant cette curiosité, cette envie d’apprendre qui lui facilitera toute sa scolarité par la suite. Alors de là à l’évaluer…

Le premier semestre de Little Miss Sunshine vient de se terminer. Le temps pour moi de découvrir les fameuses évaluations. Little Miss Sunshine est dans une école internationale, elle est donc doublement évaluée: en français, selon les préceptes de l’Education Nationale et en Chinois, selon les préceptes chinois.

J’avais rendez-vous avec la maîtresse française de Little Miss Sunshine à la fin du mois de janvier. Et j’appréhendais. Je ne voulais pas me retrouver face à quelqu’un qui allait me dire que Little Miss Sunshine avait tel ou tel problème, qu’elle ne faisait pas ceci ou celà comme il lui était demandé,… A la maison, Little Miss Sunshine a toujours eu beaucoup de liberté. A l’école, ce n’est clairement pas le cas. Mais c’est aussi le moment pour elle d’apprendre la vie en communauté car malheureusement personne n’y échappe au cours de sa vie.

Finalement, j’ai été agréablement surprise par notre entretien. Il s’agit bien sûr d’une maîtresse de l’Education Nationale, mais elle est tout à fait consciente que le plus important du premier semestre de l’école maternelle, c’est l’intégration de l’enfant dans sa classe et dans son établissement. Et pour ça, Little Miss Sunshine s’est très bien débrouillée. En fait, on ne m’a fait presque que des compliments sur ma petite fille. Un seul souci, elle n’est vraiment pas à l’aise dans la tenue d’un crayon ou d’un ciseau. Nous avons parlé de plusieurs pistes:

  • Little Miss Sunshine est droitière, mais encore un peu jeune pour avoir eu déja le déclic pour la tenue de ce matériel, malgré la répétition des manipulations.
  • Little Miss Sunshine est gauchère, mais par imitation de son entourage, elle utilise majoritairement la main droite.
  • Little Miss Sunshine est ambidextre et elle n’est pas encore prête a déterminer sa main dominante.

Je penche dans tous les cas pour le fait que Little Miss Sunshine est encore un peu jeune. Elle a un an de moins que les plus âgés de sa classe. Aucune comparaison n’est possible. Alors je vais continuer à l’observer discrètement et à lui proposer des activités de motricité fine. La maîtresse me propose de l’observer pendant un mois ou deux et de refaire un point à ce moment-là. Elle me préconise tout de même de voir un psycho-motricien si rien ne se débloque d’ici la fin de l’année. J’ai envie de dire qu’on verra…

Je verrai la maîtresse chinoise, avec une interprète anglaise, la semaine prochaine. Mais j’ai déja pu voir les observations faites. Et c’est très intéressant. En Chine, on n’attend pas du tout la même chose d’un enfant de première année de maternelle. C’est beaucoup orienté sur l’expression corporelle (savoir marcher sur une ligne, lancer un ballon, monter et descendre un escalier, courir au moins 15m, manger avec une cuillère, s’habiller, se déshabiller seule ou avec l’aide d’un adulte, …), le language, mais pas pour les mêmes raisons que nous ( par exemple savoir donner son nom, le nom de ses parents et son adresse à un policier) En fait, à bien y regarder, les acquisitions sont très ciblées, très détaillées. On demande à l’enfant de savoir s’apaiser en cas de pleurs avec l’aide d’un adulte, de prendre soin des jouets et des affaires de la classe, d’aimer être responsabilisé sur de petites tâches,… Bien évidement, Little Miss Sunshine commence tout juste à dire quelques mots en Chinois et ne comprend que peu de choses pour l’instant, si ce n’est les consignes qui reviennent quotidiennement à l’école, alors pour la partie chinoise, son évaluation sera bien mois avantageuse.

L’enfant n’étant pas présent lors de ses rencontres, j’ai décidé de ne pas trop en parler à Little Miss Sunshine. Je lui ai juste dis que je rencontrai sa maîtresse pour parler de ce qu’ils font à l’école, mais je ne lui ai pas parlé du retour que j’ai eu. Je pense qu’on lui met déja bien assez la pression à l’école pour que je ne lui mette pas la pression à la maison! En fait, je trouve ce système d’évaluation, bien qu’il soit un moyen de communication entre les parents et la maîtresse – mais cela pourrait se passer dans un cadre différent! -, très difficilement adaptable à une éducation bienveillante. On a pas grand chose à dire des choses positives, on passe beaucoup de temps sur le négatif et une fois de retour à la maison on a essentiellement retenu les points négatifs. C’est pour ça que je trouve important de ne pas en parler à l’enfant…

Et vous, comment vivez-vous les différentes évaluations à l’école maternelle? Et en parlez-vous avec eux?