[Education bienveillante] Alternatives

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une chose que j’ai mis en place avec Little Miss Sunshine il y a un moment déja lorsqu’elle adopte un comportement que Papa Lou et moi jugeons inadapté et qu’elle y tient: l’alternative.

J’avais déjà mis en place une alternative il y a de nombreux mois, lorsque Little Miss Sunshine s’est tout à coup trouvé une passion pour le roulage par terre au milieu de la rue ou dans les magasins. Point de crise dans ces cas, mais juste une envie irrépressible de sa part de se rouler par terre. Ma première réaction, absolument spontanée et non réfléchie je l’avoue, a été de lui dire « non! », d’essayer de la relever et de tenter de lui expliquer que ça ne se fait pas, peine perdue… Je me suis alors creusée la tête plusieurs jours pour trouver une solution à ce qui devenait vraiment un problème pour nous.

Et puis j’ai trouvé une solution toute simple. J’ai commencé par parler de ce comportement que je désapprouvais à Little Miss Sunshine très tranquillement alors que nous étions chez nous dans de bonnes conditions. Elle avait bien compris qu’il ne fallait pas le faire. C’est donc qu’elle en avait vraiment besoin. D’une manière ou d’une autre. Je lui ai donc proposé, pour jouer, de nous mettre par terre toutes les deux et  de nous rouler au sol chez nous dans notre salon. Ça a beaucoup plu à Little Miss Sunshine. Au bout d’une dizaine de minutes, quand nous avions bien rit, je lui ai expliqué que dorénavant, à chaque fois qu’elle aurait envie de se rouler par terre à la maison, elle pourrait le faire. Mais que dans la rue, dans les magasins, à l’église ou au parc, on reste debout sur ses deux jambes. Que dans tous les cas, il suffirait d’attendre qu’on soit à la maison pour se rouler par terre autant qu’elle le souhaite. Et ça a marché!

Nous en avons bien évidement reparlé régulièrement avant chacune de nos sorties durant de longues semaines, mais dès le premier jour, j’ai vraiment vu la différence. Il y a bien eu quelques rechutes: en la regardant d’un air triste et en lui disant que j’étais déçue qu’elle ne respecte pas notre marché, cela suffisait en règle générale pour la faire se relever seule au bout de quelques secondes. Elle m’a régulièrement demandé de se rouler par terre avant nos sorties, ce que je l’ai bien évidement laissé faire. Très vite le principe a été intégré et quand il lui arrivait de se rouler au sol dans un des endroits « interdits », elle finissait toujours par venir me voir et me dire qu’elle n’avait pas été sage et qu’elle s’était roulé au sol. Je lui répondais alors que c’était vrai, que je n’étais pas très contente mais que c’était très bien de le remarquer et que je l’aimais très fort. Depuis longtemps, nous avons mis en place un petit rituel, à la fin de chaque promenade/sortie, nous faisons un petit bilan elle et moi. Et j’en profite toujours pour la féliciter lorsqu’elle a respecté notre marché. Aujourd’hui ce problème est derrière nous depuis plusieurs mois, même si ça peut encore arriver l’une ou l’autre fois, elle a bien retenu le principe!

Récemment, j’ai mis en place une autre alternative. Depuis quelques semaines, Little Miss Sunshine a une irrépressible envie de cracher. Pas la peine de lui dire simplement « non » ou « stop » en lui expliquant que ça n’est pas hygiénique et que ça ne se fait pas. L’envie est trop présente. Il m’a donc fallu trouver une alternative.

Ma première réaction a été d’essayer de comprendre d’où lui vient cette idée. Mais la communication n’a pas été possible. Little Miss Sunshine n’a pas réussi à trouver les mots pour l’expliquer. Le soir même, j’ai mis en place une première alternative. Je lui ai expliqué que cracher sur les gens ou par terre n’était vraiment pas hygiénique et qu’en plus c’était terriblement désagréable pour la personne qui se fait cracher dessus. Et que socialement, c’est quelque chose qui est très mal vu. Je lui ai donc dit que si elle a vraiment très envie de cracher, elle peut le faire dans la baignoire. Si elle a vraiment besoin de cracher, elle peut le faire chez nous, en totale intimité. Le choix de la baignoire, c’est imposé à moi car c’est le seul endroit qui est facilement d’accès pour elle sans notre aide.

Elle est partie deux ou trois fois dans la salle de bain pour cracher ce soir-là. Elle y a repensé le lendemain matin et est allée seule dans la salle de bain pour cracher après me l’avoir signifié. J’ai réessayé de prendre du temps et de parler avec elle pour savoir d’où lui venait cette idée. Elle a réussi à m’expliquer que c’est Papa Lou qui crache. Je me dis que ç’était vraiment bizarre, Papa Lou ne pratique pas du tout ce genre de chose. Et puis au fil de la conversation, j’ai fini par comprendre qu’elle parlait du brossage de dents. Papa Lou crache quand il se brosse les dents!

La bonne alternative était enfin toute trouvée! Et par la même occasion, nous avons réalisé un nouvel apprentissage. Le brossage de dents. Little Miss Sunshine se brosse les dents depuis qu’elle a un an. Sans dentifrice. Juste en frottant ses dents avec la brosse. La plupart du temps, elle le fait seule, c’est son petit plaisir. Le brossage est donc tout relatif.

Maintenant, nous installons son tabouret dans la salle de bain. Toujours pas de dentifrice pour Little Miss Sunshine, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Mais je lui ai appris à rincer sa brosse à dent et son verre avant le brossage, à remplir son verre d’eau, à brosser ses dents avec les bons gestes, à cracher, à se rincer la bouche et recracher l’eau. C’est un véritable jeu pour elle!

Résultat: elle n’a quasiment plus envie de cracher hors brossage de dent. En plus, le brossage de dents est aujourd’hui vraiment efficace et c’est elle qui me le rappelle. Enfin, ce moment est devenu un vrai moment de jeu et de rigolade pour toutes les deux.

Je suis ravie d’avoir réussi à écouter et à comprendre ma fille et d’avoir pu régler ce que j’imaginais déja comme un réel problème. Finalement, quelques minutes d’écoute, deux jours et une bonne idée plus tard, ce qui aurait pu devenir une mauvaise habitude a déja disparu…

Et vous, avez-vous eu de bonnes idées pour parer aux comportements qui vous semblent inadaptés?

[Education bienveillante] Manier les compliments

Je ne m’étais jamais rendu compte de l’importance des compliments avant d’avoir un enfant. J’entendais bien régulièrement des personnes autour de moi dire qu’il vaut mieux se jeter des fleurs soi-même de temps en temps car personne ne le fait pour nous, mais je n’y avais pas vraiment prêté attention.

Après réflexion, je me rends bien compte que les compliments et la manière dont on les utilise font partis de la construction de soi, de l’apprentissage de la confiance en soi. Little Miss Sunshine, 26 mois, est en plein dans cet apprentissage. Je veux qu’elle ait confiance en elle. Je ne veux surtout pas qu’elle puisse souffrir d’un manque de confiance comme j’ai pu en souffrir.

En parallèle de ma lecture d’Isabelle Filliozat, j’avais d’ailleurs fait quelques recherche sur les compliments. Les compliments me semblent particulièrement difficiles à manier. Il n’en faut ni trop, ni trop peu. Il faut arriver à encourager son enfant et à lui donner suffisamment confiance en lui sans lui mettre de pression.

J’essaie tant bien que mal de trouver le bon équilibre. Et c’est loin d’être facile tous les jours. Je vous propose donc de partager avec vous les pistes que je m’efforce de suivre au quotidien.

J’ai tendance à m’émerveiller assez facilement des aptitudes de ma fille, comme tous les parents je pense. Alors des compliments, j’en fait beaucoup. Trop sans doute. C’est en tout cas, la conclusion à laquelle je suis arrivée. J’essaie donc depuis près de deux mois de me limiter, de ne féliciter Little Miss Sunshine que lorsque je pense que c’est vraiment une avancée pour elle. Lorsque je pense qu’elle a réalisé une vraie avancée ou surpassé une vraie difficulté, j’ai adopté la très intéressante technique que j’ai trouvé là-bas. Et ça marche particulièrement bien! Little Miss Sunshine réagit vraiment très bien. Ce que j’aime le plus dans cette manière de faire, c’est que l’enfant comprend de lui même qu’il a fait quelque chose d’exceptionnel, de pas facile, de remarquable, sans qu’on ait besoin de le lui dire.

Parce que pour moi, le problème des compliments, c’est bien le jugement de valeur que l’on porte sur les avancés de nos enfants. Dire « C’est bien! » comme je le fais d’ailleurs trop souvent, c’est émettre un jugement de valeur sur ce que fait l’enfant. Cela implique que s’il n’y était pas arrivé, ça n’aurait pas été bien. Alors c’est contre cette petite phrase que je me bats le plus au quotidien. Et c’est encore loin d’être gagné!

Et vous, avez-vous déja réfléchit à ce qu’impliquent les compliments à nos enfants? 

[Livre] Au coeur des émotions de l’enfant

Voilà très longtemps que j’avais envie de lire ce livre d’Isabelle Filliozat. J’en ai entendu beaucoup de bien. En outre, il cadre tout à fait avec mes réflexions du moment.

De manière très naturelle, et sans nous poser beaucoup de questions sur l’éducation de Little Miss Sunshine, Papa Lou et moi avons la certitude qu’il nous faut l’aider à grandir en l’écoutant, en la laissant faire ses propres expériences, en répondant systématiquement à ses besoins. Et nous sommes totalement opposé à toute sorte de violence – physique ou moral – que l’on peut infliger à un enfant. Nous partons du principe qu’il nous faut agir avec un bébé ou un enfant comme avec n’importe lequel d’entre nous – amis, patron, inconnu-, avec respect et en prenant en compte sa spécificité.

Dans la théorie, nous sommes totalement en accord et au quotidien nous nous efforçons de nous y tenir. Mais ça n’est pas toujours facile. Fatigue, incompréhension, stress, … Sans compter sur les réflexes inconscients qui ont été mis en place depuis notre enfance et qui nous empêche parfois d’écouter et d’entendre ce que l’autre dit.

Ce livre m’a exactement fourni ce dont j’avais besoin: nous sentir moins seuls face à notre manière d’aider à grandir notre fille – je n’aime pas le terme « éduquer », j’ai donné naissance à un petit être humain et non à un chien -, prendre conscience de l’importance que peuvent avoir des réflexes inconscients sur notre manière d’être avec les autres, me rassurer sur ma manière de faire et me faire remarquer qu’il y a tout un tas de choses que nous avons mis en place de notre propre chef sans nous en rendre compte.

Dans ce livre, Isabelle Filliozat traite uniquement du quotient émotionnel. Elle part du principe que dans nos sociétés actuelles, le quotient émotionnel est au moins aussi important que la formation professionnelle. En quelques questions simples, beaucoup d’exemples concrets et quelques conseils pratiques sur la manière de faire, elle m’a apporté beaucoup de réconfort et m’a donné envie d’approfondir encore notre manière de faire avec Little Miss Sunshine.

Le livre est divisé en dix chapitres. Les trois premiers sont plus généraux. Les suivant traitent chacun d’une émotion en particulier, la peur, la colère, la joie, la tristesse et la dépression. Le chapitre 9 traite des aléas de la vie (deuil, séparation, arrivée d’un nouveau bébé,…) Le dernier chapitre donne des pistes pour vivre plus heureux.

Les chapitres 2 et 3 m’ont beaucoup fait réfléchir. Ils m’ont ammené à comprendre que j’avais déja de bons réflexes, mais qu’il faut vraiment que je fasse attention aux réactions inconscientes que l’on peut avoir.

Deux constats suite à ma lecture:

  1. Sans le savoir, nous sommes sur la bonne voie. Nous avions mis tout un tas de petites choses en place qui ont déja commencé à porter leurs fruits. Je doutais encore de leur efficacité et puis à la lecture de ce livre, je me suis rendue compte qu’ils étaient beaucoup plus efficace que je ne le pensais. J’avais parlé ici de mes actuces anti-crises. Depuis, nous avons également réussi à quasi faire disparaitre le « non » du vocabulaire de Little Miss Sunshine. Avec un astuce tout simple, ne lui opposer un « non » que quand c’est indispensable. Dans tous les autres cas, ce sera « oui » franc et direct ou soumis à une condition temporelle compréhensible pour Little Miss Sunshine. Si elle veut une sucrerie avant le repas, je lui réponds « Oui, mais pas tout de suite. Dès que tu aura mangé ta soupe, tu recevras ta sucrerie. » Lui donner sa sucrerie après le repas est bien évidement indispensable. Elle doit savoir qu’elle peut nous faire confiance, que l’on tient toujours parole. Avec le temps, cela devient de plus en plus efficace. Quoiqu’on lui réponde, elle sait qu’elle peut compter sur nous. Et entendant de moins en moins le mot « non » dans nos bouches, elle perd l’habitude de l’utiliser. Tout le monde ne cesse de nous répéter que c’est une petite fille très raisonnable. Je pense simplement que la confiance respective que nous avons les un en les autres permet d’éviter de nombreux cas de crise. Il n’en reste pas moins que ça n’est pas tous les jours évident! Et que nous sommes loin d’être autant à l’écoute que nous le souhaitons…
  2. De nombreuses options s’offrent à nous pour continuer dans cette voie. Ce livre m’a donné beaucoup d’idées à mettre en place avec Little Miss Sunshine, mais pas seulement. D’une manière plus générale, on devrait se comporter avec un enfant comme on se comporte avec n’importe qui. Il m’a donné des pistes de réflexions sur ma manière d’interagir avec les autres. Et j’ai très envie de me plonger dans d’autres livres sur le sujet dans les prochains temps.

Et ça tombe bien, je me suis justement fait offrir Regarde … ton enfant est compétent de Jesper Juul pour Noël…

Je pense que ce livre restera à porter de mains durant de longues années. Je suis sûre d’y revenir à différents stades de ma vie, d’en relire des passages de temps à autre en fonction de mes besoins. Un livre que je conseille fortement à tous les parents et parents en devenir! 

Et vous, avez-vous des lectures intéressantes sur l’éducation positive ou l’éducation non-violente à me proposer?

Au coeur des émotions de l’enfant, Isabelle Filliozat, Marabout Poche, 5,99€.