[Expatriation] Le choix de l’école

Quand on a des enfants et que l’on fait le choix de partir en expatriation, aussitôt passé le plaisir de découvrir le pays qui va bientôt nous accueillir, vient le temps de se poser la question de l’école pour les enfants.

Evidement, les réflexions ne sont pas les mêmes quand les enfants sont jeunes ou quand ils entrent au collège ou au lycée et je n’aurai pas la prétention de vous parler de cette situation-là. Mais j’avais envie de vous partager mes réflexions et mes observations quant au choix d’une école maternelle ou d’une école primaire.

Quatre options s’offrent habituellement à vous quand il s’agit d’école, dans n’importe quel pays ou presque:

  • le choix de mettre votre enfant dans une école locale, où l’enfant n’apprendra que la langue locale.
  • le choix d’une école internationale où l’enfant apprendra généralement l’anglais, tout en ayant quelques heures ou plus en fonction des écoles, dans la langue locale
  • le choix de l’école française où votre enfant apprendra donc uniquement le français et parfois quelques heures d’anglais ou de la langue locale
  • le choix de l’école à la maison, que je nommerai dorénavant instruction en famille (ou IEF).

Deux types de réactions prévalent en général chez les parents: soit la peur de voir son enfant perdre son français, soit la folle envie de voir son enfant parler couramment la langue de son nouveau pays. Mais après l’euphorie des premiers jours suivant l’annonce, il va falloir faire un vrai choix. Et en fonction de votre choix de parents, l’impact des différentes langues sur votre enfant ne sera pas le même.

  • Commençons par le choix de l’école française.

Nous avons une chance énorme en tant que Français, puisque nous avons le réseau d’école à l’étranger le plus développé au monde. Il est donc relativement simple de trouver une école française dans les principales grandes villes du monde où l’on est amené à partir vivre en expatriation.

Habituellement, dans les écoles françaises, les enfants ont des enseignants issus de l’Education Nationale – ce n’est pas forcément le cas partout et pour tous les professeurs – suivent le cursus français de l’Education Nationale, mais sont amenés dès les premières années à l’école maternelle ou à l’école primaire à avoir quelques heures avec un enseignant local ou avec un enseignant anglophone (souvent plus ou moins 2h par semaine).

En mettant votre enfant dans le système français, vous avez l’assurance qu’il ne perdra pas son français. Par contre, il y a peu de chance qu’avec deux heures dans la langue locale par semaine votre enfant l’apprenne vraiment. Il va principalement côtoyer de petits français ou francophones à l’école, et sa langue de jeu sera donc exclusivement le français. Evidement, tout dépendra de l’intérêt que l’enfant trouvera à la langue locale – s’il a une nounou qui ne parle que cette langue, de la langue de ses petits amis sur votre lieu de résidence, des activités extra-scolaires qu’il sera amené ou non à pratiquer dans une langue ou dans l’autre… Mais rien n’est moins sûr…

Beaucoup de parents sont également rassurés par le fait que mettant leur enfant dans le système français, ils pourront facilement être réintégré dans une école en France, et c’est d’ailleurs sur cette corde sensible que jouent souvent les écoles françaises. Mais de retour en France, aucune école ne sera à même de refuser votre enfant. Dans le pire des cas, elle pourrait exiger un test de niveau pour adapter sa classe à son niveau. C’est donc un faux problème ou une fausse solution. 

  • Continuons avec l’école locale. 

C’est un choix qui peut ne pas exister ou s’avérer très difficile dans certains pays. En Chine par exemple, je n’ai jamais entendu d’expatriés qui ont effectivement mis leur enfant dans le système local. Evidement, tout dépendra également de l’éducation et des valeurs apportées dans l’école locale. Ce choix demande une réelle recherche sur l’école locale avant de se prononcer, sans compter la visite de plusieurs écoles. Dans d’autres pays, notamment les pays anglophones, c’est un choix qui peut sembler complètement naturel.

En mettant son enfant dans un système local, on s’assure que son enfant se débrouillera rapidement avec la langue de son nouveau pays – puisque l’immersion est totale – et qu’il parlera couramment la langue de son nouveau pays en quelques années. En plus d’être baigné dans la langue, l’enfant sera également baigné dans la culture locale, ce qui est une richesse énorme. Autre avantage, les écoles locales sont souvent gratuites ou peu chères en comparaison avec les autres écoles.

Parlons des inconvénients. Le français passe en deuxième plan. Il faut donc veiller à conserver le français comme langue de communication à la maison, si on veut éviter que l’enfant oublie sa langue maternelle. Autre difficulté, malgré tout ce que l’on entend sur l’apprentissage des langues par les enfants, il faut garder en tête que la difficulté est la même pour eux que pour nous. Être parachuté dans une culture avec des codes inconnus, et devoir trouver des solutions pour communiquer sans se comprendre peut être très difficile à vivre pour certains enfants. Que votre enfant ait 18 mois, 3 ans, 6 ans ou 8 ans, il ne saura pas se faire comprendre dans les premiers temps, et ça peut être très frustrant. Il est important d’essayer de mettre en place un moyen de communication entre vous et les enseignants (si vous ne parlez pas leur langue), mais également entre l’enfant et les enseignants. On peut par exemple prévoir un petit cahier avec quelques signes que l’enfant peut utiliser dans un premier temps pour les besoins les plus basiques (j’ai faim, j’ai soif, changer la couche/aller aux toilettes,…). Et surtout ne pas négliger les signes qui montreraient que l’enfant est mal à l’aise ou dépassé par la situation. Il est vraiment important quel que soit leur âge, que les enfants soient écoutés et accompagnés dans les changements liés à l’expatriation.  

  • Poursuivons avec l’école internationale

L’école internationale peut regrouper de nombreux types d’écoles. Il y a les grandes anglaises ou américaines qui vont proposer des cursus avec une immersion plus ou moins grandes dans la langue locale. Il y a de petites écoles plus locales qui vont proposer des cursus internationaux souvent bilingue ou trilingue. Il faut vraiment se renseigner et visiter les écoles. Dans tous les cas, ce sera certainement la solution où l’enfant sera le plus confronté à la langue du pays, si on excepte le choix de l’école locale.

L’avantage évident sera que l’enfant sera dans un cursus bilingue. Il y a souvent des enfants locaux dans ce type d’école et les enfants auront donc le choix de la langue de jeux en fonction de leurs copains à la récréation.

Attention tout de même si vous mettez votre enfant dans un cursus anglophone et langue locale alors que vous parlez français à la maison, n’oubliez pas que l’enfant va choisir ses langues de prédilection en fonction des avantages qu’il en tire. Ce choix ne se fait pas de manière réfléchi par l’enfant, il lui est dicté par la situation. Il y a un risque, petit mais qui existe et dont on ne parle pas assez à mon sens, que l’enfant se limite à quelques mots utiles dans une langue et n’y trouvant pas d’autres intérêts, s’arrête à ses quelques mots (que ce soit l’anglais ou la langue locale). Et comme toujours, il ne faut pas négliger les signes qui montreraient que l’enfant est mal à l’aise ou dépassé par la situation. Apprendre une nouvelle langue est déja un défi. En apprendre deux est d’autant plus déstabilisant. 

A noter également que ce sont souvent des écoles qui sont la plupart du temps très chères et qui méritent largement d’être prise en charge par l’entreprise si vous partez avec un contrat d’expatriation. C’est donc un choix à négocier avec son entreprise.

  • Enfin le choix de l’Instruction en famille (IEF)

Plusieurs raisons peuvent nous pousser à faire ce choix: l’absence d’école française dans son lieu d’accueil, le prix des écoles françaises et internationales, le choix d’offrir une autre voix d’épanouissement à son enfant, des difficultés particulières d’un enfant et la méconnaissance ou l’absence de prise en charge efficace dans le pays d’accueil.

Et c’est LA seule solution qui s’offre à tous, dans tous les cas, dans tous les pays, quelle que soit la situation. Que l’on choisisse alors de faire du formel ou de l’informel, de passer par le CNED ou de faire confiance à son enfant pour ses apprentissages, on peut aujourd’hui trouver de nombreuses ressources et partages d’expérience de parents dans ces différents cas sur Internet et c’est une chance énorme.

Les gros avantages sont que l’on peut vraiment vivre, découvrir et apprendre au rythme de l’enfant, qu’on peut profiter de nombreux lieux touristiques ou culturels à des heures où l’on est tranquille, que l’on peut facilement s’immerger dans la vie locale en se promenant sur les marchés, dans les parcs, en observant et posant mille questions aux locaux, dans la mesure où l’on parle leur langue.

La difficulté serait dans ce cas, l’intégration à la vie locale par le biais de la langue – surtout si on vit dans un pays non anglophone ou dont nous, parents, ne parlons pas la langue. Il faudra alors trouver des solutions autres pour que l’enfant apprenne la langue du pays: cours de langue, activités dans la langue du pays, jeux avec les petits voisins locaux, groupe d’enfants et de parents en homeschooling pour des activités communes… On trouve de plus en plus de solutions, dans tous les pays grâce à Internet.

Enfin, quel que soit le choix de l’école, il me semble important de garder à l’esprit ces trois points:

  • Un enfant va apprendre une langue en fonction de son intérêt à utiliser cette langue. Ce n’est pas parce que vous allez mettre votre enfant dans une école bilingue qu’il va automatiquement devenir fluent dans cette langue. Tout dépendra de son intérêt et du contexte. J’ai vu des enfants immergés dans le Chinois à l’école, ne pas vraiment l’apprendre car les copains étaient majoritairement francophones, quelques mots suffisaient donc pour se débrouiller au quotidien, malgré l’immersion. Même cas pour des enfants chinois avec l’Anglais ou le Français, ils se débrouillent avec quelques mots, mais ne trouvent pas d’intérêt à apprendre une autre langue. L’expérience de Little Miss Sunshine, qui a fait un long blocage avec le Chinois après notre arrivée est aussi à garder en tête. Malgré un accompagnement, un bonheur certain de vivre une magnifique expérience, la difficulté de la langue et le choc culturel peut amener un blocage plus ou moins long pour n’importe quel enfant.
  • Il est également très important pour les parents de garder une cohérence dans l’apprentissage des langues. Oui un enfant de moins de 6/7 ans est capable d’apprendre autant de langues qu’il veut ou plutôt dont il a l’utilité. Mais il n’empêche qu’il aura besoin de temps pour les apprendre et il aura besoin d’une vraie constance dans l’apprentissage. Je m’explique. Si vous choisissez  une langue d’apprentissage à l’école pour votre enfant, et qu’aucun des deux parents ne lui parlent cette langue, il est important que l’enfant puisse poursuivre son apprentissage sur un temps long, au moins deux ou trois année scolaire d’après mon expérience et mes observations pour qu’il l’apprenne vraiment et s’y sente à l’aise. L’enfant va mettre du temps à pouvoir communiquer dans cette langue. Il va y mettre beaucoup d’énergie et aura les mêmes difficultés de communication et d’incompréhension que nous.  Même si l’apprentissage reste plus simple pour un enfant que pour un adulte. Il est donc important d’éviter les complications dans son apprentissage. J’ai vu des parents indécis mettre leur enfant un an en cursus français/chinois et puis changer pour le cursus anglais/chinois, parce que le niveau de l’enfant en Français n’augmentait pas aussi rapidement qu’ils le souhaitaient. Les enfants ont besoin de temps. Plus ou moins selon les enfants, mais il est tout à fait normal d’avoir une longue phase d’observation, d’écoute, sans beaucoup de retour dans un premier temps. Il faut laisser du temps à l’enfant pour se familiariser à sa nouvelle langue, se l’approprier. Une fois que l’enfant se débrouille vraiment dans une nouvelle langue, il garde le goût de cet apprentissage. Aujourd’hui, nos deux enfants parlent couramment le Chinois. On peut même dire qu’à 4 ans pour Little Smiling Buddha, le Chinois est sa deuxième langue maternelle. Quand a Little Miss Sunshine après  un début pas forcément facile, elle a le niveau d’un enfant chinois qui entre en école primaire. Elle apprend à lire et écrire le Chinois depuis deux ans maintenant et connaît environ 250 caractères. Et depuis quelques mois, tous les deux sont de plus en plus demandeurs pour apprendre une nouvelle langue qu’ils entendent régulièrement: l’anglais.
  • Un des grands faciliteurs d’apprentissage de la langue locale par votre enfant est l’apprentissage de cette même langue par vous, les parents. Rien de tel que l’imitation! Et quand l’enfant voit que c’est difficile pour les parents aussi, mais qu’ils font l’effort d’essayer, de se tromper, et de communiquer, il est naturellement rassuré par rapport à sa propre situation. C’est une solution qui marche notamment très bien en cas de blocage de la part d’un enfant.

Le choix de l’école est un choix complexe qui va dépendre de beaucoup de critères, les nôtres en tant que parent mais également – et il ne faut pas se leurrer – les places disponibles ou les tarifs des écoles sur place. Quel que soit le choix final, l’enfant gardera une certaine « facilité » avec les langues. Il aura eu la chance d’être confronté sur une longue période – au moins un an – à une autre, voire plusieurs autres, langues que la sienne. Il aura vécu dans une autre culture et compris par sa propre expérience à quoi servent les différentes langues, qu’il peut être difficile de communiquer dans une autre langue ou qu’au contraire on trouve parfois des solutions pour communiquer malgré la différence de langage. C’est un apprentissage extrêmement enrichissant à l’âge où la communication se met en place.

Le choix de l’école est un choix important en tant que parent. L’apprentissage de nouvelles langues aussi. Mais il faut veiller à ne pas mettre trop de pression ou à ne pas faire subir trop d’attentes à nos enfants. Nous savons la complexité de l’apprentissage d’une nouvelle langue. Eux ne font que la découvrir, la sentir du bout des doigts. Ils n’y trouvent pas le même intérêt que nous, mais si ils en trouvent un, ils sont rapidement capable de se débrouiller bien mieux que nous 😉

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Et pour les curieux, d’autres articles parlant de nos propres expériences:

La rentrée 2018 de Little Miss Sunshine

Cette année, contrairement aux dernières, la rentrée n’a pas été qu’une formalité pour Little Miss Sunshine. En effet, elle est partie pour une nouvelle école, avec de nouveaux horaires, de nouvelles habitudes, de nouveaux amis…

Little Miss Sunshine a fait sa rentrée mardi 28 août. Nous avions eu la chance de passer le lundi après-midi à l’école. Nous avons ainsi découvert l’école, la veille de la rentrée… puisque si vous vous souvenez bien, nous avons un peu été contraint de changer nos plans à la fin de l’année scolaire concernant son école.

Le lundi après midi, nous avions rendez-vous dans le théâtre du Lycée français de Shanghai pour une découverte de l’école. Nous avions déja fait une visite du Lycée français à la fin de l’année scolaire, mais nous étions allés sur l’autre campus et ne connaissions donc pas encore ce campus. Ensuite, nous avons découvert le nom de la maîtresse de Little Miss Sunshine et nous avons pu nous rendre dans la salle de classe pour la rencontrer. Little Miss Sunshine a découvert à ce moment-là qu’elle était avec plusieurs amies qu’elle connaissait déja et qu’elle retrouvait même des copains qui avait quitté son école quelques années plus tôt.

Nous en avons profité pour faire un petit tour de l’école, repérer sa classe, la cantine, la cour de récréation, pour la rassurer un peu. En effet, la grandeur du campus est une chose qui l’inquiétait un peu.

Le lendemain, réveil à 5h40. Dur, dur. Encore que le premier jour, ça passe… Evidement, Little Smiling Buddha, même si il ne reprenait l’école que le lundi suivant, était également réveillé. Nous avons pris notre petit déjeuner très matinal en famille, avant de descendre tous ensemble pour accompagner Little Miss Sunshine au bus. 

Nous avons une chance énorme, puisque cette année, il y a un arrêt de bus pour le campus directement en bas de notre résidence… Mais le bus part à 6h40. C’est tôt. Très tôt même.

Little Miss Sunshine était légèrement angoissé par cette nouvelle année, mais très peu par le bus. Moi, j’angoissais plus pour le trajet aller et retour chaque matin et chaque soir.

Mais Little Miss Sunshine était également ravie puisque sa meilleure amie de l’an dernier se retrouvait dans son bus et dans sa classe.

J’ai été impatiente de la retrouver toute la journée. Et je me suis fait un réel plaisir en allant la chercher vers 16h lors de son retour. Elle était ravie de sa première journée et ne rêvait que de repartir dès le lendemain!

Malheureusement, le lendemain, sa meilleure amie ayant retrouver une amie encore meilleure dans le bus et la classe, cette dernière l’a un peu mise de côté, et Little Miss Sunshine l’a très mal vécu. C’est un peu ce qui me faisait peur. Je dois bien dire que je m’en doutais un peu. Je ne sais pas trop comment vont évoluer leurs relations, mais j’espère très fort que Little Miss Sunshine trouvera une autre amie, parmi les enfants qui viennent d’arriver dans cette école, et qu’elle pourra créer avec elle une vraie relation de confiance…

Depuis lors, c’est un peu chaque jour la même chose, Little Miss Sunshine est ravie – de sa nouvelle maîtresse française, de sa nouvelle maîtresse chinoise, d’être dans une école de grands… – et en même temps, elle est désespérée par le comportement de son ex-meilleure amie.

Nous avons inscrit Little Miss Sunshine en section internationale chinois. Elle a donc:

  • 18h avec sa maîtresse française par semaine, 
  • 6h avec sa maîtresse chinoise par semaine,
  • 2h avec sa maîtresse anglaise par semaine.

Pour chaque langue, les enfants changent de classe. Ils ne doivent pas aller bien loin, puisque tous les classes se trouvent au même étage, mais Little Miss Sunshine n’était pas encore bien à l’aise avec ce principe au bout d’une semaine.

Les lundis, mardis et jeudis, elle termine l’école à 15h et rentre donc à la maison vers 16h avec le bus. Les mercredis et vendredis, elle termine à 12h30. Deux options s’offrent à elle:

  • rentrer à la maison à 13h30 en bus, un jour ou les deux jours. 
  • faire des activités culturelles et sportives, à raison de deux activités d’une heure environ par jour choisi et environ 200€ par activité et par semestre.

Little Miss Sunshine aimerait beaucoup faire des activités et nous allons donc essayer de l’inscrire à deux activités qui lui plaisent beaucoup le vendredi après-midi. Elle continuera de rentrer à 13h30 le mercredi, ce qui lui permettra de se reposer, de prendre du temps pour jouer et/ou de passer un temps de qualité entre filles.

Voilà une rentrée qui nous change des précédentes! 

Et chez vous, comment s’est passé la rentrée? Et le rythme scolaire? 

Changements de plan

Ceux qui nous suivent régulièrement sur Instagram le savent déja, mais Little Miss Sunshine doit changer d’école pour son entrée au CE1. L’école maternelle internationale dans laquelle elle allait jusqu’à maintenant permet de faire le cursus de la maternelle au CP. Nous nous étions penché sur la question dès la rentrée dernière afin d’avoir une place dans l’école que nous souhaitions la voir intégrer. Il n’y a actuellement que deux écoles pour les enfants souhaitant apprendre le Français sur Shanghai, le Lycée français et une autre école située au sein d’une école chinoise et homologuée auprès de l’AEFE.

En effet, nous n’avions pas envie de la voir partir pour le Lycée français pour plusieurs raisons: 

  • Les campus du lycée français sont situés à au moins à 45 minutes de notre domicile et elle devrait continuer à prendre le bus quotidiennement.
  • Le lycée français ne propose que quelques heures de Chinois dans son cursus, alors que Little Miss Sunshine a fait l’équivalent du CP chinois et commence déja à lire et à écrire dans cette langue.
  • Le lycée français m’apparait comme une énorme machine administrative dont rien ne sort (et c’est le retour que nous en avons eu de beaucoup de parents à Shanghai) et Little Miss Sunshine m’apparait encore bien petite pour vivre sa propre vie à l’autre bout de la ville sur un énorme campus qui mélange aussi bien les CP que les Terminales, ou presque.

Nous avions donc choisi de la mettre dans l’autre école. Cette école française est ouverte depuis de nombreuses années au coeur même de la concession française. Nous l’avons choisi pour plusieurs raisons:

  • sa situation en plein centre de Shanghai.
  • la taille humaine de son campus, surtout de la partie française.
  • la possibilité pour Little Miss Sunshine d’avoir des heures de Chinois supplémentaires et notamment de continuer à pratiquer le Chinois dans certains cours (art, musique, voir mathématiques en fonction des sections) et de rester dans un univers mi-chinois/mi-français dans lequel elle évolue depuis son entrée en maternelle.

Le seul point négatif, cette école ne propose pas de service de bus et nous avions donc fait le choix de déménager, de nous rapprocher de cette nouvelle école. Little Smiling Buddha continuant dans l’école actuelle, il avait également l’assurance d’avoir un arrêt de bus à proximité. Et en janvier, nous avons eu la confirmation de son inscription dans cette école. Nous avons décidé d’attendre le début du mois d’avril pour entreprendre nos recherches d’appartement, pour déménager au plus tard à la fin juin.

Mais…

Début avril, nous avons reçu un message de la maman d’une de mes élèves dont la grande soeur était déja au CP dans cette école et qui savait que Little Miss Sunshine y était également inscrite, nous disant que cette école fermait. On a été un peu abassourdi par la nouvelle. On ne s’y attendait vraiment pas du tout. On a d’abord cru a une rumeur non fondée. On a cherché à se renseigner par divers moyens. Jusqu’au lendemain, quand la nouvelle est tombée officiellement, nous avons reçu le mail officiel. L’école allait encore restée ouverte pour une année scolaire, donc jusqu’en juin 2019, avant de fermer définitivement. Les enfants et les enseignants seraient alors absorbés par le nouveau campus du Lycée français.

Sauf que tous nos plans s’écroulaient. Si nous déménagions, ce ne serait que pour un an. Nous aimons énormément notre appartement et notre quartier actuel, donc c’est déja à contre-coeur que nous les quittions, mais savoir qu’un an plus tard on devrait certainement encore déménager ne nous arrangeait pas du tout. J’ai été très déçu par ce changement d’école. Ce n’est pas du tout ce que j’espérais pour Little Miss Sunshine, mais nous n’avons pas le choix. Une fois le coup encaissé, il a fallu penser à la suite.

Nous avons donc contacter le Lycée français, pour savoir si il leur restait de la place pour Little Miss Sunshine au CE1. Nous sommes allés visiter un des deux campus du lycée français, sachant que pour l’un des deux campus, nous avons un arrêt de bus en bas de notre résidence. Nous avons procédé à son inscription et attendu longtemps avant d’avoir la réponse et le campus sur lequel elle allait finalement être. La réponse est tombée il y a une quinzaine de jours: elle ira sur le campus le plus éloignée de la maison, dont nous ne connaissons pas encore les arrêts de bus. De plus, ce campus fermera en juin 2019 et tout le campus sera transféré dans un autre endroit, plus au nord de Shanghai. Encore une grosse déception.

En parallèle, nous avons eu confirmation que nous allions encore pouvoir rester à Shanghai au moins deux ans. Nous déménagerons donc peut être l’année prochaine pour nous rapprocher du nouveau campus du lycée français et de l’école de Little Smiling Buddha.

Malheureusement, ce n’en est pas fini des changements de programme… Un peu en parallèle de toutes ces histoires d’école, il a fallu discuter de mon renouvellement de contrat à l’école également. Et là encore, tout ne s’est pas passé comme je l’espérais. Dans ma tête, je me voyais bien continuer avec un petit groupe de TPS l’an prochain, toujours en mi-temps car je ne veux pas pas travailler plus, mon but premier étant d’avoir du temps pour mes enfants. Mais… les frais de scolarité augmentant d’année en année, les TPS sont de moins en moins nombreux inscrits et l’école ne pouvait pas se permettre d’ouvrir une classe pour 4 ou 5 élèves, ce que je comprends tout à fait. On m’a donc proposé de prendre une classe double, une classe de TPS/PS d’une quinzaine d’enfants. Le problème étant que cela me ferait travailler à temps complet de 8h à 17h environ tous les jours de la semaine. Ce qui n’est pas du tout mon but. Comme je le disais déja plus haut, ma priorité reste avant tout de profiter de mes enfants. J’ai donc refusé ce poste.

Refuser ce poste a été difficile pour moi. Même si je sais pourquoi je le refuse et que je suis sûre de mon choix. Maintenant que la fin de l’année approche, je sais que mes P’tits Loups vont me manquer. Et je suis vraiment triste de ne pas avoir une nouvelle classe à moi l’année prochaine. Mais encore une fois, il faut avancer. Alors j’espère que de nouvelles portes vont s’ouvrir. Cette année ou l’année suivante.

Un autre poste au sein de la même école est d’ailleurs en discussion. Un poste créé pour moi, sur mesure. Un poste qui me permettrait de ne faire qu’un mi-temps. Un poste qui me permettrait de continuer à travailler avec les enfants. Je pourrai aider les différentes classes sur des ateliers et activités particulières. Je pourrai aussi aider certaines classes à travailler en petit groupe en divisant la classe en deux le temps d’une activité spécifique. Mais rien n’est moins sûr. Rien n’est encore défini. Je n’aurai l’information qu’à la fin juin.

Et même si cette opportunité ne devait pas aboutir, j’ai d’autres projets en tête… 

Il n’empêche que nous rêvons d’un peu de calme dans nos vies, d’un peu de planification à quelques mois à l’avance, histoire de voir venir les choses. Ces derniers mois ont été éprouvant