[Education non violente] Poser des limites sans violence

J’en parlais là-bas il n’y a pas longtemps, je suis totalement contre la violence éducative ordinaire. Je pousse même l’idée plus loin, je ne parle pas que de violences physiques (des tapes, claques, fessées,…) mais aussi de violences psychologique ou verbales. Je pense là, entre autre, à certaines phrases assassinent que l’on entend régulièrement du genre « tu es nul! » quand l’enfant n’y arrive pas, « tu es méchant! » quand une interaction avec un autre enfant s’est mal passé, « tu pues! » quand la couche est pleine, j’en passe et des meilleures…

Quand je me suis mise à réfléchir à la manière dont je voulais aider ma fille à grandir, il m’a semblé impensable de reproduire le schéma éducatif que l’on a presque tous connu et où les violences ordinaires sont largement utilisées. Je voulais trouver une manière de poser des limites sans avoir à utiliser quelque violence que ce soit. Mais je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire pour y arriver. Avec un tout-petit qui touche à tout et découvre le monde sans aucune notion de compréhension du danger, on se sent vite démuni et on se retrouve facilement à crier « non! » toutes les trois minutes sans aucune efficacité!

Les deux livres qui m’ont vraiment permis de développer mes propres trucs et astuces pour poser des limites à Little Miss Sunshine sont « J’ai tout essayé! » et « Au coeur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat. Depuis, les règles à la maison sont simples.

Il y en a un petit nombre qui sont non-négociables. Quoiqu’il arrive, c’est non et ça reste non! Par exemple, on ne tape pas – que se soit les adultes, les autres enfants ou les animaux -, on ne joue pas avec des objets qui peuvent blesser – ciseaux, couteau,… – on ne touche pas aux produits dangereux – produits d’entretien, médicaments,… –  on ne touche pas aux prises électriques, on donne la main pour traverser la route, … Bref, ce qui est interdit c’est tout ce qui pourrait blesser Little Miss Sunshine ou de blesser les autres.

C’est un travail de longue haleine que de mettre en place ces interdits. C’est dès qu’elle a commencé à se déplacer par ses propres moyens, que nous avons sécurisé les espaces et que nous lui en avons parlé. La clef réside dans la répétition, la communication, j’en suis sûre. Mais il est également important de sécuriser l’espace pour éviter les tentations dangereuses. En étant toujours égaux à nous même sur ces interdits, nous créons une routine et nous assurons la compréhension de Little Miss Sunshine.

Ensuite, nous avons établie des règles de vie en famille et en communauté. Ce sont des règles qui évoluent avec le temps, avec son âge, avec nos contraintes de vie. Il s’agit de règles aussi simple que de dire « bonjour », « merci » ou « aurevoir », mais aussi de règles de partage, de bienséance à table, d’entre-aide,.. Bref de règles pour bien vivre en communauté. Suivant son âge et ses capacités, ces règles ont évolué et évolueront encore. Comme les règles immuables, il s’agit d’un travail quotidien. Je crois que la clef est la communication et l’explication. Je prend également soin de lui expliquer que la plupart de ces règles sont établies par la bienséance, les conventions sociales, qu’il peut y avoir une certaine souplesse à la maison mais qu’à l’extérieur il n’y a pas de négociation possible. Je pense notamment au fait de se promener nu. Little Miss Sunshine, comme beaucoup d’enfant à son âge, découvre son corps et la joie de ne plus avoir de couche sur les fesses, alors c’est parfois difficile de lui mettre une culotte.

Enfin, il y a des règles qui sont plus souples. Ce sont des règles qui dépendent de nos limites à chacun. Elles peuvent être différentes selon que Little Miss Sunshine est avec moi ou avec Papa Lou. Elles peuvent aussi dépendre de notre niveau de stress, de fatigue,… Là encore, c’est le dialogue qui prime. Si ce matin, le fait que Little Miss Sunshine sautait sur le canapé en criant ne m’a posé aucun problème et que j’en ai même rit, ce soir avec un mal de tête carabiné je ne rêve que d’une chose de silence. Je tente donc de parler à Little Miss Sunshine, de lui expliquer ma douleur, qu’elle n’y est pour rien, mais que j’ai mal à la tête et que j’ai besoin de silence. La plupart du temps, elle fini par parler normalement ou chuchoter. En cas de besoin réel de sa part de crier – quand je sens que ça ne passera pas sans crier – je lui propose un jeu où nous allons crier toutes les deux quelques minutes avant de faire enfin le silence. Et ça marche!

Par le dialogue, le jeu, nous avons réussi à mettre en place des limites, des cadres dans la vie de Little Miss Sunshine pour l’aider à grandir. Sans crier, sans violence, sans soumission de sa part, nous nous écoutons les uns les autres et essayons de respecter ses limites à elle également.

J’essaierai de vous parler régulièrement des astuces que nous avons mis en place et qui on eu son petit effet sur Little Miss Sunshine si ça vous intéresse.

N’hésitez pas à partager vos propres expériences dans les commentaires!