[Expatriation] Vivre dans une grande ville polluée

La pollution était une de mes principales craintes quand nous avons emménagé à Shanghai. Je vous en avais parlé dès le mois de mars avant notre départ, mais aussi peu de temps après notre arrivée alors que nous n’avions pas encore vécu de réels pics de pollution.

Alors il faut tout de même le dire, mais depuis que nous sommes arrivés à Shanghai, la situation ne fait que s’améliorer. Nous avons eu le dernier grand pic de pollution l’hiver où nous sommes arrivés: trois semaines à près de 500. Heureusement, c’était les vacances de Noël, nous les avons passé en France et nous n’avons eu à vivre que les quelques derniers jours de ce pic. Depuis, nous avons eu un pic à 500 durant deux jours en janvier dernier et sinon des pics à 250 maximum mais juste sur une journée de temps à autre.

Cet hiver, avec le froid, la pollution stagne au-dessus de Shanghai. Depuis début janvier les taux étaient assez élevés (régulièrement 180), mais depuis près d’une semaine la pollution est vraiment élevée, les taux sont montés à 280 et même la nuit rien n’a changé. Après trois jours au-delà de 250, je commence vraiment à en sentir les effets. 

Les effets de la pollution ne sont pas très agréable: je me sens fatiguée, las, je n’ai envie de rien, j’ai les membres lourds, j’ai mal à la tête, j’ai la tête qui tourne quand les taux sont vraiment élevés et que je dois faire un effort (escaliers, ménage, vélo) même avec un masque, je me sens nauséeuse. Dès que le taux baisse en-dessous de 100, je me sens tout de suite mieux. Le souci est vraiment qu’on ne connaît pas les effets de cette pollution à long terme, ou plutôt qu’on s’en doute compte tenu du taux de cancer respiratoire dans des pays comme la Chine…

Protéger les enfants est une de mes priorités. Quand j’étais encore maman au foyer, j’ai toujours gardé Little Miss Sunshine à la maison les jours de forte pollution. Chez nous, nous avons un purificateur dans chaque pièce qui tourne 24h/24 365 jours par an. Les jours de forte pollution, je les pousse au maximum pour abaisser les taux le plus rapidement possible en-dessous de 100 à l’intérieur de la maison. Le problème est que l’isolation en Chine est vraiment extrêmement mauvaise. On sent l’air qui passe partout au niveau des portes et des fenêtres et c’est partout pareil. Donc dès qu’une porte ou une fenêtre est mal fermée, les taux montent extrêmement rapidement et tardent à redescendre. Je me bats quotidiennement avec Ayi dans ces cas-là pour qu’elle n’ouvre pas les fenêtres, n’accroche pas mon linge à l’extérieur, ferme les portes le plus rapidement possible. Mais malheureusement les Chinois ne se soucient que peu de la pollution. Ils sont relativement défaitistes et pensent que c’est ainsi et qu’ils doivent vivre avec…

Chez nous, la routine est relativement bien réglée en cas de pollution. Nous avons un moniteur qui calcule en temps réel le taux de particules dans la pièce principale. Nous savons donc toujours exactement quel niveau de pollution nous atteignons à l’intérieur de la maison.

Nous allumons les purificateurs à fond, nous évitons au maximum les sorties et nous croisons les doigts pour que les taux baissent rapidement. Le souci étant que depuis septembre je travaille. Je ne peux donc plus simplement garder les enfants à la maison à surveiller les taux de pollution.

Personnellement, je suis obligée d’aller à l’école en vélo pour arriver à l’heure. Je suis donc contrainte de mettre un masque qui filtre les particules fines (ce qui n’est pas le cas de tous les masques) et de rouler dans la pollution et la circulation shanghaienne. J’ai choisi un masque de la marque vogmask, mais nous utilisons également régulièrement les masques avec filtres à particules jetables de 3M. Ces masques sont pour la plupart équipé d’un filtre à charbon et doivent être changé plus ou moins régulièrement en fonction des marques et des modèles. Je dois bien avouer que je n’aime pas porter ce type de masque. Je trouve qu’il est difficile de respirer à l’intérieur, puisque le masque va venir se plaquer contre le visage au moment de l’inspiration ce qui rend plus difficile le remplissage des poumons et se décoller légèrement au moment de l’expiration. Je suis très facilement en hyper-ventilation avec ce type de chose sur le nez…

J’ai les même types de masque pour les enfants. Et ils n’aiment pas les porter. Tout comme moi, je ne vais donc pas leur en vouloir. Et les enfants passent chaque matin et chaque soir 1h10 dans le bus scolaire au milieu de la circulation et donc de la pollution. Et rien n’est fait de la part de l’école dans le bus. Ils ont donc régulièrement un masque (qu’ils perdent ou ne portent pas ou abîment…) ce qui me semble totalement inefficace. Tant que la pollution n’atteint pas des sommets, j’essaie de ne pas trop y penser. Mais depuis quelques jours, ce n’est juste pas possible. J’ai donc apporté mes enfants en taxi (quinze minutes) pour leur éviter ce temps dans le bus. Et nous leur avons acheté un modèle de purificateur d’air portatif qui se porte autour du cou. Il s’agit d’un filtre à charbon et/ou un ionisateur suivant les marques qui va éliminer les particules fines aux alentours des voies respiratoires. J’imagine bien que ce n’est pas magique, mais j’espère que les effets sont assez importants pour au moins abaisser légèrement le taux de pollution. Nous avons acheté une marque chinoise, air angel. Nous attendons de voir si les enfants les portent vraiment et s’ils ne les abîment pas trop rapidement avant d’investir dans quelque chose de plus cher.

A l’école, les normes sont claires, mais parfois difficilement applicables avec le personnel chinois. Ils ne comprennent pas toujours l’intérêt de fermer une porte ou alors sont persuadés que quoi qu’il arrive l’air extérieur est toujours meilleur que l’air intérieur… Nous avons des purificateurs dans tous les salles qui sont allumés dès que la pollution est supérieure à 150. Quand la pollution est supérieure à 180, nous ne sortons plus à l’extérieur, nous avons un espace de jeu souterrain avec de nombreux purificateurs. Mais il n’empêche, les taux de pollution dû au va-et-vient du personnel entre l’intérieur et l’extérieur, à la mauvaise isolation voire à l’absence de portes ou de fenêtres dans certains espaces, demeurent trop élevés à mon sens. Et c’est quelque chose qui m’inquiète parce que j’ai réussi à protéger Little Miss Sunshine jusqu’à présent en la gardant systématiquement à la maison, mais que je ne pourrai pas faire pareil avec Little Smiling Buddha. Et c’est donc un réel combat que je vais essayer de mener de l’intérieur avec les parents d’élèves.

Si vous avez les mêmes problématiques, n’hésitez pas à me donner votre avis, vos idées! 

[Expatriation] Six semaines d’absence

Maintenant, l’absence de Papa Lou devient longue et pesante. Nous n’avons jamais été aussi prêt de notre départ, c’est sûr! Mais les jours passant, ça devient plus difficile à vivre.

Heureusement, les problèmes de connexion internet dans notre nouvel appartement shanghaien ont été réglé il y a une dizaine de jours. C’est donc à nouveau quotidiennement que nous communiquons par Skipe ou via FaceTime avec Papa Lou. Un soulagement pour tous les trois…

Little Miss Sunshine commence à exprimer le manque qu’elle ressent. Il n’est pas rare qu’après une crise de larmes pour une raison X ou Y, elle me dise: « Maman! C’est dur sans Papa! ». Je la rassure, la prend dans mes bras et lui explique que nous serons bientôt de nouveau réuni, tous les trois. Mais à force de dire bientôt, je ne sais pas ce qu’elle comprend encore… Et comme nous n’avons toujours pas de date, notre calendrier s’éternise, sans but réel. Alors on multiplie les activités, les sorties, les promenades – quand il ne pleut pas – pour ne pas y penser, pour que le temps passe plus vite…

Pour Papa Lou aussi notre absence doit être dur à vivre. Il se retrouve seul, loin des deux amours de sa vie et sans personne de proche pour le soutenir. Mais il semble tenir le coup en préparant notre future vie shanghaienne. Il nous prépare notre appartement pour qu’on puisse y vivre le mieux possible dès notre arrivée, achète tout l’électroménager nécessaire, prépare la chambre de Little Miss Sunshine, visite la ville et les alentours de notre nouveau logement pour nous montrer toutes ses découvertes au plus vite et puis il s’achète et boit du thé et travaille beaucoup…

On a hâte d’être à nouveau une famille unie, d’être tous les trois, de débuter cette nouvelle vie d’expat tous ensemble.

Normalement Papa Lou devrait recevoir les derniers papiers nécessaires à notre venue cette semaine. Nous espérons donc toujours partir au tout début du mois d’août… Le plus gros est passé. Quand nous nous sommes mariés, il y a presque quatre ans, je n’aurai pas imaginé vivre une période aussi longue loin de lui. Alors, j’essaie chaque jour de me dire que dans quelques semaines, ce sera la France qui me manquera, qu’il faut que je profite encore au maximum de tout ce que nous offre ce temps en « suspens » en Alsace, qu’il faut voir le verre à moitié plein, que nous avons vécu de belles choses durant ce temps et que les retrouvailles n’en seront que plus intenses, que nous sortirons tous de cette épreuve plus unis et plus sûrs de notre choix. 

Vivre son rêve implique quelques difficultés, mais sans sortir de sa zone de confort, on ne peut pas vivre la magie de notre vie rêvée…

Grossesse Troisième rendez-vous prénatal

Au début du mois d’août a eu lieu mon troisième rendez-vous prénatal à l’hôpital. Il s’agit du rendez-vous du début du quatrième mois. Arrivée à l’hôpital quelques minutes avant l’heure, je n’ai pas attendu très longtemps. J’avais rendez-vous avec la même sage-femme que la fois précédente. Elle est très jeune, gentille et rassurante. Elle est à l’écoute et me donne à chaque fois de bons conseils.

Après l’examen gynécologique de routine, j’ai pu écouter le coeur de mon bébé. Cette fois, elle n’a pas dû le chercher bien longtemps. J’ai écouté son petit coeur battre pendant plusieurs minutes… Encore une fois, j’ai été déçu que Petit Mari n’ait pas pu se libérer pour écouter avec moi le coeur de notre bébé. Mais la prochaine fois, il sera avec moi, le rendez-vous est pris depuis bien longtemps!

Ensuite, j’ai dû attendre plus longtemps pour rencontrer l’infirmière qui devait me faire ma prise de sang mensuelle. J’ai aussi eu le droit à la pesée. Et là, oh surprise!, j’avais pris 2,9kg en un mois. Bien sûr, ça n’a pas loupé, j’ai eu le droit à la morale. Il ne faut pas manger pour deux durant sa grossesse. Il faut faire très attention à son poids. Si je prends encore autant de poids le mois prochain, je devrais me faire tester pour le diabète gestationel. Je me suis contentée de lui rappeler que je n’avais pris que moins d’un kilo en trois mois au départ, et que je pense qu’il est bien normal que je commence à prendre du poids à un moment. Un peu plus de 3,5kg en 4 mois de grossesse, c’est pas non plus exceptionnel non?  Elle a fini par approuver…

Mais je sens que prise de poids modérée ou non, de tout façon je vais devoir faire mon test de diabète le mois prochain ou le mois suivant. Mais si ce test est si banalisé, ne devraient-ils pas simplement le présenter comme tel au lieu de chercher des excuses pour nous le faire passer?

 

Les petits maux # 3

Alors que j’étais en pleine forme durant le premier mois de la grossesse, la fatigue a vraiment commencé à se faire sentir au deuxième mois. Heureusement, après deux semaines un peu difficile en ce qui concerne le sommeil, au départ, j’ai repris une rythme de sommeil beaucoup plus régulier.

Mais à partir du deuxième mois, à l’inverse, j’aurai pu dormir toute la journée. Je n’arrivais pas à me lever le matin. Je devais lutter pour ne pas m’endormir après les repas. A partir de 18h, je tenais à peine encore debout. Lorsque je rentrais plus tôt chez moi, je m’endormais systématiquement sur le canapé avant le repas et Petit Mari était obligé de me réveiller à l’heure du dîner. Quand au contraire, je fermais la boutique, je m’écroulais dès mon retour à la maison. Pas le temps de faire grand chose dans ces conditions… J’en ai un peu oublié mes blogs, mais aussi la lecture, les promenades sur le net, les promenades tout court d’ailleurs.

Heureusement, dès la fin du troisième mois, tout est rentré dans l’ordre! Le fameux regain d’énergie du deuxième trimestre tant attendu à enfin pointé le bout de son nez ;-)

Thé et grossesse

Depuis que je suis enceinte, j’entends souvent la même question: « Comment tu fais pour le thé maintenant? ».

Certains d’entre vous le savent déjà, d’autres non, je travaille depuis plusieurs années dans une maison de thé. Alors pas question pour moi d’arrêter de consommer du thé puisque sans dégustation pas de vente possible. Habituellement, je dois bien dire que j’exagère, je bois énormément de thé au courant de la journée – de l’ordre de 2l par jour. Et avec le début de ma grossesse, j’ai été confronté à un problème auquel je n’aurai jamais pensé être confronté: une anémie.

Thé et grossesse

Car contrairement à ce que l’on croit, ce n’est absolument pas à cause de la théine que l’on déconseille souvent le thé au cours d’une grossesse, mais bien à cause du risque d’anémie. Je précise tout de même ma pensée en ce qui concerne la théine. Si on a l’habitude de boire du thé régulièrement, ce n’est pas une tasse ou deux qui vont faire une différence en terme de théine. Par contre, si on a aucunement l’habitude de consommer du thé, il est bien évident que d’en commencer au cours d’une grossesse n’est pas forcément recommandé.

J’en reviens donc au thé et au fer. En effet, les deux ne font pas forcément bon ménage. Le thé n’empêche pas l’assimilation du fer, mais le fer étant déjà difficile à assimiler par notre corps, la consommation de thé n’aide pas. Dès que j’ai su que j’étais enceinte, j’en ai parlé à mon médecin. En effet, les thés de printemps étaient en train d’arriver en boutique et il n’était pas question pour moi de ne pas pouvoir les déguster. Contrairement à ce que je pensais, mon médecin a été très attentif à mon problème et c’est bien renseigné sur le sujet. Il faut dire que les études sont nombreuses et que je m’étais déja bien renseigné sur le sujet, mais je voulais tout de même avoir un avis médical. Selon lui, la seule précaution à prendre pour moi était de ne pas prendre mon traitement pour le fer en parallèle d’une tasse de thé.

Par acquis de conscience, je dois bien avouer que j’ai diminué ma consommation de thés. Mon thé du petit déjeuner étant indispensable au bon démarrage de ma journée, j’ai décidé de ne plus boire du thé à tors et à travers en boutique, mais de ne prendre une tasse que lorsque le thé en question me faisait vraiment envie. J’évitais autant que possible de prendre du thé entre 11h et 13h et prenais donc mon traitement à ce moment-là.

Au bout d’un mois, tout est rentré dans l’ordre. Plus d’anémie en vue. Et j’avoue que depuis, ma consommation de thé  a à nouveau augmenté…