Grossesse – Mon premier accouchement #récit

Je n’ai jamais encore parlé de mes accouchements ici. Sans doute par pudeur. Ou par sentiment que mes accouchements n’ont rien eu d’exceptionnel. Et pourtant, j’aime les récits d’accouchement. Je prends plaisir à lire ceux sur lesquels je tombe et j’aime écouter Bliss Stories pour voir comment les autres femmes ont vécu les leur. Je trouve que ces témoignages sont précieux pour toutes celles qui cherchent à en savoir plus sur l’accouchement, sur ce qui existe, sur ce dont nous, les femmes, sommes capables d’accomplir. Alors j’ai décidé qu’il était temps que je parle de mes accouchements. A commencer par le premier. 

Il n’y a pas si longtemps, je vous faisais enfin le récit de ma première grossesse. Je terminais ce récit au soir du 29 décembre, quand les contractions ont vraiment débuté. C’est là, que je commence donc aujourd’hui mon récit.

Ce soir-là, une amie, qui était également la responsable de la maison de thé dans laquelle je travaillais alors, était passé nous voir pour nous souhaiter un joyeux Noël, une bonne année et une belle rencontre avec notre bébé. Elle nous a quitté vers 21h: heure vers laquelle mes contractions ont commencé. J’ai tout de suite senti que ces contractions n’avaient rien à voir avec celles que j’avais pu ressentir de temps à autre jusqu’à présent.

J’en ai parlé à Papa Lou et puis nous nous sommes installés devant un film, espérant arriver à nous détendre encore quelques heures. Je pensais naïvement que la rencontre n’était plus si loin que ça… 

Les heures passaient. Les contractions étaient intenses, mais elles n’étaient pas régulières. Parfois toutes les 5 minutes, parfois toutes les demi-heure. Nous avons finalement choisi d’aller nous coucher. 

J’ai dormi entre les contractions. Je me réveillais donc toutes les demi-heures environ. A 4h du matin, elles étaient de plus en plus intenses et rapprochées. Toutes les 5 minutes. J’ai décidé de prendre un Spasfon, comme on me l’avait conseillé, et de prendre un bain. J’ai réveillé Papa Lou et il m’a aidé à entrer dans l’eau. A présent, j’en étais sûre, nous allions rencontrer notre bébé très bientôt…

Le bain m’a fait beaucoup de bien. Les contractions étaient moins douloureuses. J’ai pu me reposer un peu, j’ai même somnoler sous la surveillance de Papa Lou. Après avoir re-remplit la baignoire plusieurs fois, alors qu’il n’y avait plus d’eau chaude, je suis finalement sortie de l’eau. Mais mes contractions avaient diminué en intensité et en régularité. Il était 7h du matin et Papa Lou a fait le choix de partir travailler. J’avais pour consigne de l’appeler dès que les contractions seraient à nouveau régulières.

30 décembre. A ce moment-là, seule, je ne savais pas trop quoi penser. Je pensais naïvement qu’un accouchement ne duraient que quelques heures. Je n’ai eu autour de moi à cette période que des récits d’accouchement relativement rapide – 6h pour ma mère pour moi sa première! entre sa première contraction et notre rencontre. Je ne me suis pas trop renseignée sur le sujet, comme je l’expliquais dans l’article précédent. Certainement par déni, par peur aussi. Et comme mes contractions n’avaient pas la régularité que l’on m’avait indiqué à l’hôpital pour m’y rendre, je n’ai pas non plus osé les déranger…

Impossible d’avaler un petit déjeuner, je me suis mise devant la télé en espérant me distraire et que les contractions reviendraient rapidement à un rythme plus régulier. Autant les contractions restaient intenses (elles m’obligeaient à me mettre à quatre pattes au sol à chaque fois) autant elles ne se rapprochaient plus. J’en avais une toutes les trente minutes et ça a été ainsi toute la journée. En milieu de journée, en allant aux toilettes, j’ai remarqué que j’ai perdu le bouchon muqueux. En fait, je ne savais pas ce que c’était et je suis allée faire une recherche sur Internet parce que ça me semblait bizarre…  J’ai finalement réussi à grignoter le midi. J’ai réussi entre deux contractions à préparer le repas du soir: des aiguillettes de poulet à la crème de citron et du riz. Je m’en souviens comme si c’était hier. Je me vois encore à quatre pattes dans la cuisine au moment d’une contraction…

Papa Lou est rentré du travail vers 19h. Nous avons dîné. Mais j’avais tellement mal, j’étais tellement épuisée que je n’arrivais plus à m’assoir sur une chaise pour manger. J’ai dîné debout devant la table entre deux contractions. Subitement vers 20h, les contractions ont repris en régularité. . J’ai hésité à partir à l’hôpital à plusieurs reprises entre 20h et 22h. Et puis, j’ai eu des contractions encore plus intenses toutes les 5 minutes. J’avais un pressentiment. Je n’arrêtais pas de dire que » j’ai peur pour le coeur de mon bébé »… 

A 22h, nous avons appelé une ambulance. Mais un 30 décembre au soir, il n’y a pas d’ambulance disponible à Paris. Ils sont tous en repos avant les astreintes du lendemain… Nous avons passé plus de 40 minutes à appeler toutes les ambulances de Paris. Sans succès. On nous a dit d’appeler le SAMU. Ce que nous avons fait. Nous avons attendu 10 minutes au bout du fil, personne n’a jamais décroché…

Finalement, peu avant 23h, une des ambulances nous a rappelé pour nous dire qu’ils pouvaient être sur place d’ici une demi-heure si nous étions toujours prêts à partir. Quand les ambulanciers sont arrivés, ils ont essayé de me faire assoir dans l’ambulance, mais les contractions étaient telles que je n’y arrivais plus. Ils m’ont finalement couché, mais je n’étais pas plus à l’aise, j’avais horriblement mal partout. Et les contractions devenaient de plus en plus difficiles à supporter.

A notre arrivée à l’hôpital, je me souviens avoir reçu une feuille de soin. En France, on a droit à deux déplacements en ambulance remboursés par la Sécurité Sociale au moment d’un accouchement. Je me souviens du tarif: 170€ pour même pas 10 minutes de trajet dans Paris intra-muros. J’avais trouvé ça vraiment exagéré. Mais de toute façon, nous n’avions pas de voiture et il y avait peu de chance qu’un taxi nous accepte dans mon état…

Arrivés à l’hôpital, je suis reçue à l’accueil par une femme aimable comme une porte de prison. Oui, oui j’ai mal, elle sait. On va bientôt m’ausculter. Une dizaine de minutes plus tard, une sage-femme m’ausculte et m’annonce sans ménagement que ce sont de fausses contractions, que le vrai travail n’a pas encore commencé. On va me faire un monitoring et je peux rentrer chez moi. J’ai cru qu’elle se moquait de moi. Déja je ne savais pas qu’on pouvait avoir un faux travail et je ne me voyais pas rentrer chez nous dans l’état dans lequel j’étais. Je me suis mise à pleurer. Mes contractions étaient toujours très intenses et régulières. Mais apparemment, mon col n’était même pas ouvert à 1cm…

Il devait être minuit quand on m’a branché à un monitoring avec pour consigne de rentrer chez moi 30 minutes plus tard. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Papa Lou ne savait plus quoi dire pour me rassurer, ni quoi faire pour me soulager. Car accessoirement, mes fausses contractions n’en demeuraient pas moins intenses. La sage-femme est revenue à deux reprises pour remettre le monitoring en place et me dire d’arrêter de bouger, qu’ils ne voyaient pas les données apparaître sur leur écran dans la salle des sages-femmes parce que je bougeais trop. Je pleurais toujours. Je lui ai dit que je ne pouvais pas rentrer dans cet état. J’avais trop souffert toute la journée, j’étais épuisée, je n’en pouvais plus. Je n’y arriverai jamais. Je ne me souviens même pas ce qu’elle m’a répondu, mais en gros que de toute façon, ce n’était que le début… Et elle est repartie.

31 décembre. La sage-femme est finalement revenu moins de dix minutes plus tard pour me mettre dans une chambre, en attente car les résultats du monitoring n’étaient pas convaincant. Je pouvais rester à l’hôpital quelques heures de plus, le temps d’être sûre que tout va bien pour mon bébé.

On m’a installé dans un vrai lit, avec un nouveau monitoring. Et puis moins de dix minutes plus tard, une dizaine de personnes sont entrés dans la chambre en même temps. On m’a dit que le bébé était en souffrance, que son coeur avait de grosses faiblesses, qu’il fallait tout de suite me faire une césarienne. Je n’ai rien compris. J’étais complètement en panique. Sous l’effet des contractions toujours intense et de la panique, j’ai eu le souffle coupé. Je n’arrivais plus à respirer.

On m’a emmené avec mon lit en salle d’accouchement. On m’a posé des documents à signer sur le lit alors que je pleurais et que je n’arrivais plus à reprendre mon souffle. Les gens avaient l’air paniqué autour de moi. Papa Lou a dû partir. Je n’ai rien compris. En fait, ils l’ont emmené mettre une blouse avant de me rejoindre.

Dans la salle d’accouchement, enfin une sage-femme compatissante était à mes côtés. Elle a vu ma détresse et elle a essayé de me calmer. On ne pouvait pas me poser de péridurale à cause du coeur du bébé. Elle a collé sa tête contre la mienne, m’a tenu la tête et me disait de respirer en même temps qu’elle, de caler ma respiration sur la sienne pour reprendre mes esprits. Ca a marché au bout de quelques minutes.

Elle m’a promis de me chercher du gaz hilarant pour m’aider à supporter les contractions le temps que je puisse avoir la péridurale. Alors que j’ai réussi à me calmer, le coeur de mon bébé a repris un rythme normal. Le médecin a décidé qu’il fallait rompre la poche des eaux pour faire avancer le travail et que la césarienne n’était finalement pas nécessaire.

A ce moment-là, ils ont remarqué que j’étais brûlante de fièvre. On m’a branché une intraveineuse d’antibiotiques. Entre le monitoring sur mon ventre, l’intraveineuse d’antibiotiques dans un bras, une perfusion d’eau sucrée dans l’autre bras, le tensiomètre branché en continu, allongée en position gynécologique, il m’était impossible de bouger, ni de gérer mes contractions. Heureusement, la sage-femme est arrivée avec le gaz hilarant. Ce n’était pas magique, mais ça m’a bien aidé quand même.

On m’a percé la poche des eaux et en parallèle, on a jugé nécessaire de vider ma vessie avec une sonde. Je pense que la sonde urinaire est ce qui m’a le plus fait souffrir de tout mon accouchement. La sonde me brûlait affreusement et ça me brûlait encore plusieurs jours plus tard. Mais on m’a certifié que c’était normal… ce dont je doute.

Quand ils ont percé la poche des eaux, nouveau vent de panique. Encore une fois, une dizaine de personnes ont défilé dans la salle d’accouchement. Je n’avais quasiment pas de liquide amniotique. Rien n’avait été repéré sur l’échographie passée deux jours plus tôt à l’hôpital.

Tout le monde venait voir ce qui était sorti de mon utérus. Je ne comprenais pas ce qui se passait , jusqu’à ce que la sage-femme m’explique finalement que je n’avais plus beaucoup de liquide amniotique et que mon bébé pouvait être en danger. Finalement, on m’a dit qu’à la naissance il faudra vérifier que tout va bien pour mon bébé, qu’on était encore sûr de rien.

Mon col s’était ouvert, j’étais à 4cm. On m’a proposé la péridurale pour me reposer et me remettre de mes émotions. Ce que j’ai accepté. Je ne savais pas alors que la péridurale ralentissait le travail, mais de toute façon, branché comme je l’étais, je n’avais aucun moyen de faire avancer le travail…

Papa Lou et moi nous sommes endormis pour quelques heures. Mais je me réveillais régulièrement à cause des bips du monitoring et parce que je ne pouvais absolument pas bouger. Vers 5h du matin, j’ai sentie que quelque chose avait évolué. On m’a dit que j’y étais presque, que j’étais à 7cm.

Peu avant 8h, la gentille sage-femme est venue me dire au revoir. Elle terminait son service et viendrait nous voir moi et mon bébé en revenant le soir-même, mais c’est quelqu’un d’autre qui allait m’accoucher. 

La nouvelle sage-femme estimait que mon col ne s’ouvrait pas assez vite, que ça faisait trop longtemps que mon col était à 7 cm et que plus rien n’avançait. Ils ont décidé de me donner de l’ocytocine de synthèse pour accélérer le travail.

Progressivement, ma péridurale n’a plus fait effet. J’ai dû rappeler et on m’a redonné une dose, beaucoup plus forte à mon avis, car rapidement j’ai été absolument incapable de bouger mes jambes. Finalement, on m’a dit que l’heure était venue de pousser. Mais je ne sentais plus du tout les contractions. J’étais incapable de savoir quand pousser. On m’a dit de regarder sur l’écran du monitoring et de pousser quand je voyais une contraction monter. J’étais complètement perdue.

J’ai poussé n’importe comment, plusieurs fois. La sage-femme me disait que je ne poussais pas efficacement, qu’il fallait que je me mette en colère et que je pousse franchement, mais je n’avais aucune sensation. Au bout d’un moment, j’étais épuisé, on ne cessait de me crier « Poussez! Poussez! » Je n’arrivais même plus à reprendre mon souffle, mais je sentais bien que c’était totalement inefficace.

On m’a menacé de chercher le gynécologue pour une extraction car le bébé risquait d’être en souffrance. J’étais perdue. Tout le monde est sorti pour chercher le fameux médecin. Et je me suis retrouvée seule face à la sage-femme. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai enfin réussi à faire sortir mon bébé. Il devait être 10h20 du matin environ.

Quand le médecin est arrivé, notre bébé était né. Il était si petit. On l’a posé sur moi. J’avais les yeux plein de larmes. Des larmes de fatigue. Des larmes de joie. Des larmes de milliers d’émotions entremêlées. J’ai eu encore quelques contractions et le placenta est sorti. Ils ont fait couper le cordon à Papa Lou et ils ont repris mon bébé pour aller l’aspirer. Papa Lou l’a suivi. Je suis restée seule avec la sage femme. Je me souviens qu’elle regardait le placenta dans tous les sens et puis elle est sortie. Et j’ai été seule dans la salle d’accouchement. Je me suis mise à pleurer sans plus pouvoir m’arrêter. Et puis, quelqu’un d’autre est entré dans la salle d’accouchement pour me recoudre. Quelqu’un qui a vaguement tenté de dire quelques mots gentils qui m’ont encore plus fait pleurer.

Je ne me souviens pas du temps durant lequel Papa Lou et Little Miss Sunshine étaient partis. Mais je me suis sentie tellement seule. Et quand il est rentré dans la salle d’accouchement avec elle dans les bras, en la regardant, j’ai vu que ça y est: il était Papa. Elle avait à peine la taille de son avant-bras. Je me souviens m’être dit: « Mon Dieu! Qu’est-ce que j’ai mal fait pour avoir un aussi petit bébé? » Elle faisait 2kg670.

Nous étions toutes les deux épuisées. Elle n’arrivait pas à rester au sein, à boire sans s’endormir. Une puéricultrice est venue à plusieurs reprises pour la mettre au sein. Mais on m’a tout de suite parlé de complément. Finalement, elle a réussi à prendre un peu et on m’a laissé tranquille.

2h plus tard, deux infirmiers sont venus pour m’aider à monter dans ma chambre. Ils voulaient que je m’assois sur une chaise roulante, mais je n’avais toujours quasiment pas de sensation dans les jambes. Ils se sont moqués de moi en disant qu’il fallait que je fasse un effort, qu’ils n’allaient pas me porter. Ils ont finalement pris un lit pour me faire monter dans ma chambre.

Je pensais que j’allais enfin pouvoir me reposer un peu. Mais c’était sans compter le défilé du personnel soignant dans la chambre pour moi (parce que j’avais eu de fortes fièvres durant l’accouchement) et pour mon bébé. Sans compter non plus sur le fait que Little Miss Sunshine avait beau être épuisée, elle était aussi affamée et n’arrivait pas à téter. Personne n’a su m’aider. Certains m’ont pincé les seins jusqu’à me faire mal, d’autres ont collé sa tête contre mon sein au point que j’ai cru qu’elle allait s’étouffer, mais personne n’a réussi à m’aider. Et à chaque fois que j’appelais, c’est une autre personne qui arrivait, très souvent agacée de devoir m’aider à mettre ma fille au sein.

L’allaitement n’a pas été facile à mettre en place, mais je vous raconterai cette nouvelle étape dans un autre article…

Je ne m’en suis pas rendue compte sur le coup, car j’étais très soulagé d’avoir mis mon bébé au monde et qu’il soit en pleine forme. Mais mon accouchement a été plutôt traumatique. Et surmédicalisé. J’étais totalement perdue et en confiance avec le corps médical qui n’a pourtant pas su m’aider…  à part l’extraordinaire sage-femme qui m’a suivi et aidé toute la nuit. J’ai souvent eu l’impression d’être infantilisé, de n’être qu’un numéro, de ne pas être prise au sérieux, durant cette longue nuit…

J’ai découvert ce que la sage-femme a appelé des fausses contractions et que l’on ne devrait pas appeler ainsi. Le corps se prépare, il s’apprête à donner la vie et ces contractions, même si elle ne sont pas directement efficaces sur le col, préparent notre corps à l’arrivée de notre bébé. Un peu de positif et d’encouragement dans ce contexte aurait vraiment été le bienvenu de la part du personnel hospitalier… J’ai découvert qu’un bébé pouvait naître sans savoir téter. Grande surprise pour nous. Mais je vous le raconterai dans un autre article, nous arriverons finalement à mettre en place cet allaitement.

J’ai mis plus d’un mois à m’en remettre physiquement, près de trois mois à m’en remettre psychologiquement. Peut être même plus. Par contre, je savais exactement ce que je ne voulais pas pour mon deuxième accouchement…  

Grossesse – Mon état d’esprit pour cette troisième grossesse et mes indispensables

Me voilà a déja quatre mois de grossesse et je n’en ai même pas encore vraiment parlé sur le blog, juste pour vous annoncer cette jolie nouvelle.

Je dois bien dire que je ne sais absolument pas à quel stade exact de la grossesse je suis et quand je me pose la question, je dois chercher sur un calculateur sur Internet 🙂 J’ai vérifié pour écrire cet article, et j’en suis à 19 semaines d’aménorrhée et 17 semaines de grossesse. Ce qui veut dire que j’en suis presque à la moitié de ma grossesse! 

Je dois bien dire que mon état d’esprit pour cette grossesse est bien différent de mes deux précédentes grossesses.

Pour la première, tout était neuf, j’étais un peu angoissé, je bossais comme une folle sans trop penser à la grossesse au courant de la journée, j’ai finalement été arrêté deux semaines avant l’heure car totalement épuisée, je ne me suis pas posée plus de questions que ça sur l’accouchement, j’ai participé aux cours de préparations à l’accouchement de l’hôpital et je me suis simplement convaincu que vu le nombre de bébé qui naissait chaque jour sur terre, si les autres y arrivaient, je devais bien y arriver.

Pour la deuxième, j’étais en Chine, j’avais l’angoisse de devoir accoucher en anglais et de ne pas connaître les us et coutumes de l’accouchement en Chine. Je ne voulais pas me retrouver dans une situation que je n’aurai pas souhaité, j’ai donc fait un projet de naissance détaillé dont j’ai beaucoup parlé avec mon gynécologue chinois (je voulais une naissance moins médicalisée que la première, mais surtout être sûre que l’on avait bien compris ce dont je ne voulais pas) qui ne cessait d’approuver toutes mes demandes (comme le font toujours les Chinois!) et je n’étais qu’à moitié rassuré! Mais sinon j’étais très calme et reposée. J’ai beaucoup dormi, eu beaucoup d’aide de la part d’Ayi en fin de grossesse. J’ai concentré mon temps sur la préparation de Little Miss Sunshine à l’arrivée de son petit frère.

Cette troisième grossesse est plus fatigante mais paisible. Je sais exactement ce que je veux pour mon accouchement et je sais que je serai capable de mener ce projet à terme, sauf cas de risque majeur. J’ai la chance d’avoir trouvé un endroit qui me correspond tout à fait pour accoucher, à trente minutes de chez moi et je vous en parlerai certainement plus en détail à l’occasion.

Concernant la grossesse en elle-même, je n’ai eu que très peu de nausées, qui ont duré très peu longtemps, contrairement à ma deuxième grossesse qui m’a rendu malade durant près de trois mois. J’ai des douleurs au nerf sciatique depuis quelques semaines, mais je pense qu’un passage chez l’ostéopathe devrait me soulager.

J’avais envie, dans cet article de vous partager mes indispensables pour la grossesse au bout de trois expériences. Mais comme je suis plutôt minimaliste, je vais plutôt vous dire qu’on a besoin de rien durant une grossesse que de prendre soin de soi et de s’écouter le plus possible.

J’ai trois choses qui m’ont suivi d’une grossesse à l’autre, et ce sont:

  • les pantalons de grossesse avec un large bandeau qui recouvre le ventre dès le troisième mois, voire même avant, car mon ventre ne tolérait plus aucune pression au niveau de la ceinture. J’en ai acheté quelques uns au cours de ma première grossesse, qui m’ont servi pour la deuxième et me servent toujours pour la troisième. J’avais complété avec deux nouveaux pantalons de grossesse lors de ma deuxième grossesse et je compléterai en seconde main avant la fin de cette grossesse si nécessaire.
  • un coussin d’allaitement qui me suit depuis ma première grossesse. Pour moi, c’est l’idéal pour dormir, pour me caler, caler mon ventre sans avoir trop de gênes. Je l’utilise également beaucoup à la naissance de bébé, la nuit ou sur le canapé tant que bébé ne bouge pas.
  • l’huile de rose musquée bio à badigeonner dès le début de la grossesse sur le ventre pour l’assouplir et éviter les vergétures. Je l’ai fait sans conviction pour ma première grossesse. J’ai pris 36kg et je n’ai aucune vergeture – il faut vraiment que je vous raconte un jour mes grossesses et mes accouchements. Depuis, c’est un essentiel pour moi.

Alors que j’ai eu besoin de connaître le sexe du bébé pour me projeter vraiment dans la grossesse pour mes deux premiers enfants, je ne veux pas savoir pour ce troisième bébé. Nous avons tous ensemble choisi de garder la surprise jusqu’au bout.

Il faut dire que depuis la grossesse de Little Miss Sunshine, il y a maintenant presque neuf ans, nous en avons parcouru du chemin! Elle m’a montré la voie de l’allaitement et de la parentalité respectueuse. A son tour, Little Smiling Buddha m’a permis de dépasser mes craintes d’accoucher dans une langue qui n’était pas la mienne, il m’a aidé à guérir mon âme de l’accouchement très médicalisée de Little Miss Sunshine, il a fait de l’allaitement une évidence, il m’a prouvé qu’on pouvait être épuisée encore longtemps après la naissance et l’arrivée d’un bébé, et que l’arrivée d’un nouveau membre créait une large et parfois longue remise en place pour chaque membre de la famille, même bien préparé.

Nous avons longtemps attendu avant de nous lancer dans le projet de ce troisième bébé. Rapport à l’épuisement, au chamboulement que Little Smiling Buddha et son intensité ont provoqué chez nous. Je parlais ici de mon idée de l’écart d’âge idéal entre deux enfants, quelques mois avant la naissance de Little Smiling Buddha, et je suis encore en accord avec tout ce que j’ai dit. Je suis totalement en accord avec moi-même car j’ai pu donner tout ce dont Little Smiling Buddha avait besoin: portage, allaitement, nuits sans sommeil, câlins, réassurance, écoute, jeux … pendant quatre ans et même un peu plus. Il a été intense et très demandeur (et l’est d’ailleurs toujours), je n’aurai pas eu la force de donner plus ou de donner à un nourrisson sans avoir le sentiment de passer à côté de l’un ou de l’autre.

Little Miss Sunshine aura donc presque 8 ans et demi et Little Smiling Buddha quasiment 5 ans à la naissance de ce nouveau bébé. Et c’est parfait ainsi!

Et vous, avez-vous eu des états d’esprit équivalent ou complètement différents durant vos différentes grossesses? 

[Allaitement] Nouvelle histoire de lait

Je vous avais déja raconté l’histoire de mon allaitement avec Little Miss Sunshine. Laissez-moi vous raconter le début de l’histoire de mon allaitement avec Petit Poisson.

Tout a commencé quelques jours avant le solstice d’été de l’an 2015. Avec Papa Lou, nous étions plus que convaincu de la nécessité de l’allaitement. Je savais suite à mon expérience avec Little Miss Sunshine que tout pouvait ne pas se passer comme sur des roulettes. J’ai cherché et trouvé une consultante en lactation à contacter en cas de problèmes à Shanghai dès le début de ma grossesse. Cette fois-ci, nous ne nous sommes pas offert d’alternatives. Impossible de donner du lait maternisé à mon bébé à Shanghai. Il y a eu trop de scandale autour du lait et du lait infantile en Chine et il y a bien trop de contre-façon sur le marché pour que je puisse faire confiance. Il fallait que j’allaite. Ca peut paraître contradictoire, mais en même temps, je ne me suis pas mis la pression. Malgré tout, j’étais sereine. J’avais envie de croire en moi et en mon bébé.

Quelques jours avant le solstice d’été 2015, peu après midi, on m’a donc posé Petit Poisson dans les bras pour la première fois. Et puis la gynécologue, la sage-femme, les infirmières sont sortis et nous ont laissé seuls savourer ce moment à trois. Je n’avais pas vraiment idée du moment idéal pour proposer le sein pour la première fois à mon bébé. Devais-je attendre quelques minutes seulement, ou plutôt quelques heures? J’ai posé Petit Poisson sur mon ventre dans l’espoir qu’il m’indique lui-même le bon moment en tentant de grimper vers mon sein. Et puis ce moment est arrivé. Il a commencé à s’agiter, à chercher avec sa bouche. Je ne sais plus combien de temps cela à pris. Peut être une demi-heure, peut être plus.

Nos premières tentatives ont été hésitantes, maladroites. Nous étions tous les deux bien fatigués par l’accouchement. Et puis quelques minutes plus tard, comme par magie, j’ai senti que Petit Poisson avait réussi. Il tétait. Il avait réussi à téter tout seul. Et nous n’avions eu besoin de personne pour nous aider. Il a perdu très peu de poids. Il avait reprit son poids de naissance dès la fin du deuxième jour. J’ai eu ma montée de lait dans la foulée, dès le lendemain de sa naissance.

En Chine, les femmes allaitent plus volontiers qu’en France. Et quand elles allaitent, elles allaitent plus longtemps, en moyenne un an. Pourtant, elles reprennent également le travail environ trois mois après la naissance. Mais du temps leur est donné dans la plupart des entreprises pour tirer leur lait (une heure par jour). Par contre, elles ne donnent pas directement le sein. Elles tirent leur lait et, dès le début de la vie de bébé, c’est quelqu’un d’autre, souvent la maman ou la belle-maman de la jeune accouchée qui s’occupe du bébé. Il faut dire que la jeune maman a quasi-interdiction de sortir de son lit durant quarante jours. Elles en passent en moyenne dix à l’hôpital après la naissance – où les infirmières s’occupent totalement du bébé (couche, biberon de lait, bain,…) puis trente à la maison entourée de leur maman ou belle-maman pour s’occuper du bébé ainsi que d’une « gouvernante » pour faire tourner le ménage.

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir cette petite sensation de picotement à chaque tétée. Je me suis souvenue de cette symbiose avec bébé: au moment même où je sens la montée de lait arriver, bébé se met à réclamer ou inversement. Je trouve que ça a quelque chose de magique. Avec Little Miss Sunshine, j’ai essayé tant bien que mal de pratiquer un allaitement à la demande qui n’a jamais été totalement abouti. Bizarrement, je n’arrivais pas à nous faire totalement confiance, je ne savais pas repérer les bons moments pour lui proposer le sein, j’étais obnubilé par « un rythme » qu’il me semblait elle devait adopté, j’étais parasité par les conseils contradictoires des médecins et du personnel de la PMI (« à son âge, elle n’a plus besoin de téter que toutes les quatre heures, sous peine de lui provoquer des problèmes de digestion » m’a-t-on assuré à ses trois mois, me déstabilisant encore un peu).

Cette fois-ci, j’ai demandé à la pédiatre de répéter ce qu’elle venait de dire quand elle m’a dit de surtout donner le sein à mon bébé à la demande. Je pensais avoir mal compris! Comme quoi, le personnel médical n’est vraiment pas formé de la même manière et aux mêmes choses suivant les pays. Et avec Petit Poisson, tout roule! Je suis sereine. Je nous fais confiance. Je repère facilement quand il a besoin de téter. Que ce soit deux fois dans la même heure ou une fois toutes les trois heures. Je lui donne. Je lui fait totalement confiance. Et contrairement à mon première allaitement, où j’ai mis beaucoup de temps à apprécier ces moments, je profite délicieusement de ces moments depuis le premier jour. Malgré les contractions que cela me provoque les premières semaines, malgré l’irritation des tétons et la douleur au moment où il commence à téter dans les premiers temps.

Ce nouvel allaitement débute donc complètement différemment du premier. La clef pour moi, c’est le lâcher-prise. La confiance en son bébé. Il sait ce dont il a besoin quand il en a besoin, il suffit de réussir à décoder et de se faire confiance.

Papa Lou et moi sommes dores et déja convaincu que nous nous orientons vers un allaitement long, très long…

Et vous, comment avez-vous vécu l’allaitement si vous l’avez pratiqué? 

[Education bienveillante] [Grossesse] Plan d’organisation

Dans le but de faciliter au mieux l’intégration de notre nouveau membre de la famille dès son arrivée et de chambouler au moins les membres de la famille déja présent, nous avons réfléchit à un plan d’organisation. Bien sûr, rien n’est définitif et tout peut encore varier, mais nous voulions connaître les grandes lignes de ses prochains mois afin de préparer au mieux Little Miss Sunshine – et nous-même également. L’anticipation – même si elle n’est pas toujours possible – est depuis toujours ce qui fonctionne le mieux avec Little Miss Sunshine.

A plus ou moins cinq semaines de la naissance de Petit Poisson, j’ai eu beaucoup de discussion avec Little Miss Sunshine sur la manière dont vont se passer les choses le jour où Petit Poisson aura décidé de pointer le bout de son nez. Point d’ambulance, ni de pompiers à Shanghai, ils nous faudra donc compter uniquement sur la bonne volonté des taxis pour m’emmener à la maternité. En dehors des heures de pointe, je ne me pose pas trop de questions, mais si nous devions quitter la maison entre 8h et 9h ou entre 16h et 20h, je pense que ça serait déja plus compliqué. Mais j’avoue, je compte sur la bienveillance des Chinois, et surtout de nos gardiens d’immeuble, pour nous appeler un taxi le cas échéant.

Le Jour J, il y a de fortes chances que Little Miss Sunshine soit à l’école. Dans ce cas, elle sait que je passerai le message à la directrice française de son école pour qu’elle lui annonce que Maman et Papa sont partis à la maternité. La directrice est adorable et bienveillante, je sais qu’elle passera le message à Little Miss Sunshine de manière adéquate. Dans ce cas, c’est Ayi qui la récupérera à la sortie de l’école et qui s’occupera d’elle jusqu’au retour de Papa Lou. Nous en avons discuté, Little Miss Sunshine, sait qu’elle risque de devoir s’endormir sans nous.

Si nous devons quitter la maison un jour de week-end ou en pleine nuit, les choses se corseront un peu. Nous comptons sur l’arrivée rapide d’Ayi – qui habite à environ 20 minutes en taxi de chez-nous – pour pouvoir quitter la maison serein. Little Miss Sunshine sait que dans ce cas, elle devra rester avec Ayi jusqu’au retour de Papa Lou.

Dans ce deuxième cas de figure, Little Miss Sunshine verra certainement le début du travail. Pour la rassurer – car elle est vraiment très empathique, surtout avec moi actuellement -, je lui ai expliqué le principe de l’accouchement. Avec des mots simples, mais je lui ai parlé de la douleur, du bébé et de Maman qui vont pousser ensemble pour qu’il puisse sortir de mon ventre, de la normalité de la douleur dans ce cas et surtout que tout se passera bien pour tous les deux, qu’elle n’a pas à s’inquiéter outre mesure.

Si quelque part, dans nos plans quelque chose devait ne pas fonctionner, notre dernière option est d’emmener Little Miss Sunshine avec nous à l’hôpital. Les infirmières là-bas la connaissent déja et je suis sûre qu’il y en a l’une ou l’autre qui seront ravis de s’occuper d’elle quand Papa Lou sera avec moi. Et lui-même devra alors faire des aller-retour entre toutes les deux jusqu’à l’arrivée d’Ayi.

J’ai demandé à rester maximum trois jours à l’hôpital si tout se passe bien. En Chine, les femmes restent entre une et deux semaines à l’hôpital. C’est donc Ayi et Papa Lou qui prendront le relai avec Little Miss Sunshine durant ce laps de temps. J’ai dores et déja demandé à Ayi de m’amener Little Miss Sunshine à l’hôpital, chaque soir, après son retour de l’école. Elle pourra ainsi passer un maximum de temps avec moi et le bébé en attendant l’arrivée de Papa Lou.

Lors de notre retour de la maternité, nous avons décidé de continuer à mettre Little Miss Sunshine à l’école régulièrement. Elle passera donc son mois de juillet en camp d’été dans son école avec du personnel qu’elle connaît déja. Cela lui permettra de conserver un rythme régulier et de ne pas être encore plus chamboulé par ma fatigue et l’arrivée de Petit Frère. J’aurai toute la journée pour me reposer et j’essaierai de partager un maximum de moment avec elle chaque soir à son retour. Comme à mon habitude. C’est Papa Lou qui prendra le relais avec Petit Poisson dans la soirée, notamment pour le bain.

Nous allons essayé de passer les premiers jours du mois de juillet à quatre. Papa Lou a trois jours de congé à poser pour l’arriver de Petit Poisson et comme il s’agit d’une moitié de semaine seulement, j’ai décidé de garder Little Miss Sunshine à la maison – elle termine l’école le 30 juin. Ayi viendra nous soutenir pour les courses et la préparation des repas, nous adapterons certainement ses horaires à notre rythme durant ses quelques jours.

J’espère avoir sorti la tête de l’eau au début du mois d’août. J’espère que Petit Poisson et moi auront commencé à trouver un semblant de rythme tous les deux afin de pouvoir profiter de l’été avec Little Miss Sunshine. Elle passera effectivement son mois d’août avec moi et Ayi. Papa Lou continuera de travailler.

Enfin, nous prendrons l’avion pour notre premier retour en France avec Petit Poisson au début du mois de septembre. D’ici là, aucun membre de la famille n’aura encore pu rencontrer Petit Poisson. Les grands-parents viennent tous de nous rendre visite avant la naissance pour nous laisser tout le loisirs de nous reposer et de construire de nouveaux liens avec ce bébé avant de le présenter à la famille. Nous passerons alors entre trois semaines et un mois en France. Little Miss Sunshine de son côté retardera sa rentrée à la fin des vacances de la fête nationale, à la fin de la première semaine du mois d’octobre…

Voilà donc le déroulement, grossier, des semaines et mois à venir. Mais maintenant que tout est plus ou moins clair et organisé, malgré les imprévus qui arriveront certainement, je suis bien plus sereine…

[Grossesse] Le projet de naissance

Lors de la première grossesse, nous n’avions pas préparé de projet de naissance. En effet, pour la naissance de Little Miss Sunshine, beaucoup de choses étaient bien trop flou dans ma tête, j’ai envie de dire par manque d’expérience… La seule chose que je désirais par-dessus tout était de pouvoir avoir le soutien de Papa Lou à tout moment. Ce que j’ai eu la chance d’avoir. J’avais décidé de faire confiance à l’équipe médicale sur place le jour J. Compte tenu de la manière dont c’est déroulée la naissance de Little Miss Sunshine, je pense que de toute façon, se tenir à un projet de naissance aurait été quasi-impossible…

Avec le recul, je peux dire que j’ai mal vécu le début de mon accouchement. Ma prise en charge chaotique lors de mon arrivée à l’hôpital, la panique du personnel hospitalier à plusieurs reprises au cours de mon accouchement, les nombreux toucher vaginaux et la pose d’une sonde urinaire, le fait d’être branché à cinq produits différents répartis dans deux bras, sans compter la péridurale et le tensiomètre en continu… Finalement l’expulsion, elle, s’est plutôt bien passé si ce n’est que j’étais épuisée.

Pour diverses raisons, il y a des choses que j’aimerai ne pas revivre pour cette deuxième naissance, et d’autres que j’aimerai au contraire pouvoir vivre ou vivre différemment. Pour ce deuxième bébé, nous avons donc décidé de créer un projet de naissance. Pour moi, ce projet de naissance est avant tout une manière de communiquer mes angoisses et mes attentes à l’équipe médicale (surtout la gynécologue qui me suit et qui sera présente le jour J). C’est une manière pour moi de parler avec ma gynécologue de ce que je désire ou pas, de ce que j’attends d’un accouchement ou pas pour qu’on apprenne à mieux se connaître et que si des choses se passent vraiment différemment en Chine, je puisse m’y préparer. Je le considère avant tout comme un outil de communication pour éviter tout énervement ou incompréhension inutile le jour J.

Je suis en pleine rédaction de notre projet de naissance. Nous en avons parlé avec Papa Lou. Il estime avant tout que pour tout le côté « technique » et les « soins » que l’on peut me porter, c’est à moi de choisir et de décider. Le jour J, il sera là pour défendre mes attentes. Nous avons parlé ensemble des sujets qui concerne le bébé ou le Papa et nous sommes d’accord sur la manière dont nous voulons accueillir ce deuxième bébé.

La difficulté réside plutôt dans le fait qu’une fois mon projet de naissance rédigé en français, je vais devoir le traduire en anglais. Ensuite, il faudra que j’arrive à en parler ouvertement avec ma gynécologue, mais de ce côté-là je ne suis pas inquiète, elle a l’air plutôt ouverte. J’espère ne pas être trop étonné par certaines pratiques dans les hôpitaux chinois. Dans tous les cas, en en parlant bien avant, j’aurai au moins le temps de m’y préparer ou d’en rediscuter plus tard avec ma gynécologue pour essayer de faire évoluer les choses en ma faveur…

Et vous, avez-vous rédigé un projet de naissance? Et avez-vous réussi à vous y tenir le jour J? 

[Grossesse] [Expatriation] Suivi de grossesse

Mon suivi de grossesse a bel et bien commencé. Nous avons eu notre premier rendez-vous officiel en milieu de semaine dernière pour la première échographie officielle. Je dis officiel puisque nous avions déja eu deux rendez-vous précédents, et même une échographie, mais il s’agissait juste de confirmer la grossesse. Maintenant que le premier trimestre est passé, le suivi commence vraiment. J’ai effectué mon premier suivi de grossesse à Paris, à l’hôpital Robert Debré – hôpital à côté duquel nous habitions alors. Cette seconde grossesse aura entièrement lieu à Shanghai. C’est à Shanghai que j’effectuerai mon suivi, c’est aussi à Shanghai que j’accoucherai.

Avant d’être enceinte, j’avais déja visité un hôpital international de Shanghai. Il s’agissait du United Family Hospital. J’ai beaucoup aimé leur accueil et le fait que plusieurs médecins parlent français, mais l’hôpital était malheureusement bien trop loin de chez nous. Trente minutes sans bouchon en taxi pour une urgence dans un pays où les ambulances n’existent quasiment pas, c’est trop loin. L’hôpital international le plus proche de chez est Parkway Health Hospital. C’est donc assez naturellement que je me suis tournée vers cet hôpital pour ma grossesse. Entre temps, j’ai entendu beaucoup de bien du service VIP du Ruijin Hospital – hôpital local – le Peace Maternity. Mais ayant débuté mon suivi à Parkway Health, qui pourra en plus suivre mon bébé par la suite – et le reste de la famille aussi – et ayant eu un bon contact avec le personnel, j’ai décidé d’y rester.

La première fois que je me suis présentée à l’hôpital après avoir fait mon test de grossesse qui s’est révélé positif, on m’a proposé un rendez-vous avec un gynécologue 10 minutes plus tard. Je dois parler – et accessoirement comprendre – l’anglais et ça n’est pas toujours facile de comprendre tous les termes du premier coup. Mais la gynécologue chinoise qui me suit est très patiente, attentive et parle bien l’anglais. J’ai réussi en trois rendez-vous à lui poser toutes les questions que je me posais par rapport à cette grossesse shanghaienne et elle a su me rassurer.

Je serai suivi une fois par mois jusqu’à la 28ème semaine, puis tous les 15 jours jusqu’à la 36ème semaine, puis toutes les semaines et avant le terme tous les 3 jours. J’aurai à chaque fois droit à une échographie, plus ou moins longue et complète, mais quand même. C’est un luxe, quand on sait qu’en France, il n’y en a que trois de prises en charge sauf cas particulier… Le jour de mon accouchement, c’est la gynécologue et l’infirmière qui me suivent actuellement qui seront avec moi. Pas de nouvelle tête… Un luxe également…

J’ai également pu visiter le lieu de mon futur accouchement. Il se passera directement dans la chambre. Une grande chambre, avec des ballons, une grande salle de bain, un lit pour le papa,…  Quand on sait qu’à Paris, je n’ai pu prendre qu’une douche en trois jours parce que la douche se trouvait à l’étage et qu’il fallait que je trouve quelqu’un pour s’occuper de mon bébé… No comment! Je suis plutôt confiante pour cette nouvelle grossesse… en tout cas pour le côté hospitalier!

Finalement, une grossesse à l’étranger, ça n’est pas si différent d’une grossesse en France, si ce n’est que nos repères sont encore un peu plus mis à mal…