[Objectif 2019] Bilan de mai

C’est l’heure de faire un bilan de mes objectifs sur le mois passé. Si jamais vous avez loupé l’article sur mes objectifs 2019, je vous invite à lire cet article d’abord.

Premier objectif: faire baisser notre consommation globale. Alors en ce qui concerne l’objectif global, on a été très mauvais ce mois-ci. A l’occasion de notre départ de Chine, nous avons acheté pas mal de choses, mais avec tout de même une nuance la grande majeure partie de ce que nous avons acheté sont des antiquités et donc de la seconde main. Seul achat neuf: mon tour électrique de potier. 

En ce qui concerne plus précisément le linge, je n’ai pas vraiment fait attention et encore une fois je note que l’on a à peu près réalisé notre objectif, puisque nous avons fait tourner 13 machines et seulement un sèche-linge. C’est une constatation globale depuis que j’utilise le traceur d’habitude, mais petit à petit nous utilisons de moins en moins le sèche-linge. Mais j’ai tout de même encore du mal à m’en passer pour les serviettes de bain qui me semblent rêches quand elles sèchent au soleil. 

Deuxième objectif: continuer la rédaction de mon livre sur notre expatriation. L’annonce de notre retour en France nous a donné un coup au moral. Depuis, je n’ai plus réussi à vraiment m’investir dans l’écriture de ce livre qui me rend tellement nostalgique des moments vécus ici et me coince dans le passé, alors que nous avons encore des tas de choses à vivre ici. Je l’ai donc mis un peu de côté.

A titre indicatif, j’en suis actuellement à 84 pages, 44 000 mots et 260 000 caractères. Et je n’en suis qu’à notre premier Nouvel An Chinois. Je me laisse le temps de digérer tous les évènements de ces dernières semaines, mais je me le promets, j’arriverai au bout de sa rédaction!

Troisième objectif: une sortie quotidienne de trente minutes par jour avec les enfants pour leur permettre de jouer librement, sans intervention d’un adulte. Ce mois-ci le bilan est  beaucoup plus positif à mon goût. 

Ce n’est toujours pas parfait, mais au moins on vit une grande partie de nos journée sur le balcon, on sort régulièrement même si ce n’est pas que pour des jeux libres et quand nous ne sortons pas c’est généralement que les enfants préfèrent bricoler ou jouer sur le balcon. L’arrivée de la douceur puis de la chaleur y est pour beaucoup et nous espérons bien que la saison des pluies sera un peu plus tardive cette année pour profiter au maximum et continuer sur notre lancée! 

Quatrième objectif: lire plus et plus régulièrement. C’est encore une fois l’objectif que j’ai eu le plus de facilité à remplir. Quasiment systématiquement, sauf quand je suis vraiment trop fatiguée, j’arrive dorénavant à lire entre 15 et 30 minutes chaque soir. 

C’est une habitude que j’aime beaucoup et que j’espère bien conserver! 

Dernier objectif: parler couramment Chinois, apprendre à le lire et à l’écrire. Voilà deux mois que je dis que je dois re-fixer cet objectif. 

D’abord je pensais le remplacer par de la pratique de l’anglais, aujourd’hui je me dis qu’il serait plus intéressant de le conserver et de continuer à travailler le Chinois malgré notre retour en France. Je me dis même que de me mettre sérieusement à l’écriture et à la lecture peut être une bonne idée en France. Bref, je suis un peu perdue pour le moment… Et je continue juste de noter les efforts réels que je fais dans les conversations. 

En ce qui concerne le dernier objectif non quantifiable de travailler sur ma confiance en moi, le mois de mai a été relativement riche. J’ai fait pas mal d’efforts pour parler en communauté quand j’en avais l’occasion. J’ai repris des cours de poterie pour consolider mes bases acquises au mois de mars. Je me suis lancé un nouveau défi qui devra être mis en place dès que nous aurons un logement en France. Bref, je suis plutôt contente de moi. 

Les prochains mois s’annoncent plus difficiles, plus stressant et c’est maintenant qu’il va falloir que je mette en place toutes les ressources que j’ai acquises ces derniers mois pour sortir grandie des épreuves qui nous attendent. Mais je suis confiante, on va y arriver! 

[Recette] Thé glacé

Depuis de longues années, chaque été, c’est le même rituel: je prépare du thé glacé chaque matin ou presque – parfois je prépare plutôt des eaux de fruits – pour nous rafraichir tout au long de la journée.

Vivre en Chine et sous sa chaleur humide dès le mois de mai et jusqu’en novembre à encore accentué cette habitude. Ca m’a aussi permis de tester d’autres recettes, d’autres manière d’infuser en observant la manière de faire des Chinois. Bon, le thé glacé n’est pas une de leur habitude ancestrale, la médecine traditionnelle a plutôt tendance à se méfier de tout ce qui est glacé. Mais il n’empêche qu’ils ont une certaine habitude de faire du thé glacé.

Je vous livre donc, après des années de tâtonnements et d’hésitations entre plusieurs types d’infusion, la manière que je préfère pour préparer mon thé glacé.

Pour le matériel, j’ai trouvé la carafe idéale chez Ikea il y a quelques années. Elle est d’ailleurs toujours en vente sur leur site, c’est la carafe d’un litre avec bouchon en liège Ikea +365. J’en ai deux pour ne jamais être à cours, mais je pense qu’à terme nous en achèterons une troisième. Ensuite, il faut un filtre. J’utilise un filtre chinois pour le thé fabriqué à partir d’une courge spécifique séchée.

Pour le thé, vous pouvez utiliser ce dont vous avez envie. Un thé vert, un thé noir ou un Pu Er, un wulong ou un thé blanc… L’astuce vient de son infusion. Pour obtenir un thé vraiment très doux, ni amer, ni astringent et que l’on peut boire toute la journée, il va falloir pratiquer une infusion à froid. 

Ingrédients:

  • 10g de feuilles de thé
  • 1 litre d’eau fraîche 
  • un fruit coupé en morceaux (facultatif)
  • une herbe ou une fleur (facultatif)

On va donc mettre les feuilles de thé dans la carafe avant de verser dessus l’eau fraîche.

Si vous voulez ajouter une herbe ou une fleur à votre thé glacé, c’est le moment de le faire. On peut y ajouter de la menthe, des pétales de rose, de la lavande, de la verveine ou de la sauge.

Ensuite, on place sa bouteille au réfrigérateur pour au moins deux heures, mais on peut également le laisser toute la nuit et il aura d’autant plus de goût. On peut goûter l’infusion à différent stade pour qu’elle colle exactement à son goût.

Quand on estime que l’infusion est prête, on va filtrer le thé vers la seconde carafe.

On va pouvoir déguster l’infusion telle quelle ou y ajouter un fruit. Dans un thé noir, nous aimons beaucoup mettre quelques tranches de citron, de citron vert ou quelques calamansi coupés en deux. Nul besoin de presser le jus des agrumes, il suffit d’y déposer les tranches de fruits et en quelques heures, le mélange est parfait. On peut également y mettre des morceaux de pêches, de melon ou de pastèque. On peut également y mettre des fruits séchés comme des baies de goji ou des morceaux d’ananas ou de mangue séchés sans sucre. Ca va particulièrement bien avec un thé vert. Ca donnera un thé délicieusement et naturellement fruité. 

Pour ne rien gâcher, on remet les feuilles de thé dans la première carafe, on y ajoute 5g de feuilles de thé, un litre d’eau fraîche et c’est reparti pour un tour dans le réfrigérateur. Quand l’infusion sera prête, on filtre à nouveau dans la seconde carafe dans laquelle on peut laisser les fruits. On peut conserver les fruits pour deux infusions (et donc deux jours) si le thé est resté au réfrigérateur. On a ainsi du thé glacé en continu…

On en consomme aussi bien au petit-déjeuner qu’au goûter ou à l’apéro. C’est frais et désaltérant. Idéal à l’époque des grosses chaleurs.

Pourquoi privilégier une infusion à froid? Tout simplement parce que c’est l’infusion la plus douce qui soit. Le thé ne développera ni amertume, ni astringence et il n’y aura nul besoin d’y ajouter un sucre quelconque.

Et vous, avez-vous l’habitude de préparer vos boissons vous-même? Quelles sont vos recettes chouchous? 

Week-end Dans les montagnes WuYi

Au moment où ces quelques lignes se publieront, nous nous réveillerons au pied des montagnes WuYi. Comme je l’expliquais hier, nous avons bien l’intention de profiter jusqu’au bout et de savourer les derniers moments que nous passons en Chine.

WuYiShan est un endroit que nous aimons beaucoup et qui en plus n’est pas très loin de Shanghai. Nous y avons voyagé plusieurs fois durant ces cinq ans en Chine, que ce soit en famille ou Papa Lou seul. Vous pouvez en avoir un aperçu: là-bas, là-bas, là-bas, là-bas ou encore là-bas. Et nous avons donc décidé sur un coup de tête d’y retourner une dernière fois avant de partir.

Nous avons donc quitté Shanghai hier après-midi en train. Je suis d’ailleurs allée récupérer Little Smiling Buddha à l’école plus tôt pour pouvoir prendre tranquillement notre train.  Nous sommes arrivés tard dans la soirée et nous sommes directement allés à notre hôtel. Nous allons pouvoir profiter de trois journées complètes dans les montagnes. Nous rendrons également visite à quelques producteurs de thé que nous connaissons là-bas pour leur dire aurevoir… Et puis nous rentrons à Shanghai lundi soir en avion.

Mardi matin, le réveil à 5h40 sera dur pour tout le monde, mais nous aurons eu du temps pour nous, du temps à quatre pour profiter, pour explorer encore un peu cette Chine que nous aimons tant… 

[Expatriation] Quand rien ne va comme on espère…

Je vous ai récemment parlé de notre déception lorsqu’on nous a annoncé que nous ne pouvions pas rester en Chine quelques années de plus comme nous le souhaitions. Je vous invite d’ailleurs à aller lire cet article pour comprendre la suite, si vous étiez passé à côté de l’information…

Nous attendions depuis plus d’un mois une confirmation qui tardait à venir pour une nouvelle destination d’expatriation. Mon instinct me disait depuis un moment que les chances s’amenuisaient au fil du temps qui passait. Et puis un soir, Papa Lou est rentré en m’annonçant que nous allions avoir la proposition d’emploi détaillée pour cette nouvelle expatriation au courant de la soirée ou de la nuit (décalage horaire oblige). Nous étions tous emballé à cette idée puisque ne restait plus qu’à savoir de quoi était exactement faite cette proposition avant d’accepter. Notre attente allait prendre fin. Et en plus, dans le sens que nous espérions…

Sauf que le lendemain, Papa Lou m’a réveillé à l’aube. Il venait d’avoir un mail. Mais pas le mail que nous attendions. Un mail qui lui disait que finalement la proposition n’arriverait pas, car quelqu’un tout là en-haut dans sa boite avait finalement refusé pour des raisons de budget… Nous avons eu l’impression que tout s’écroulait autour de nous. Le jour d’avant encore, je n’y croyais presque plus, mais après l’annonce de la veille, ce revirement de situation était totalement incompréhensible pour nous. 

Le week-end a été difficile. Nous avons peu dormi. Nous avons eu l’impression d’être pris pour des pions que l’on peut avancer ou reculer au gré des envies de certains. Nous étions vraiment sous le choc. Nous n’avions plus aucune piste et personne n’avait pris soin de nous en fournir une avant de lancer cette bombe…

Nous n’avons rien dit aux enfants car nous ne savions même pas quoi leur dire: que nous savions où nous n’irions pas, mais toujours pas où nous irons effectivement? Nous leur avons juste expliqué que nous étions très angoissé face à la situation et que nous avions besoin d’un peu de calme et de sérénité pour tenir le coup jusqu’aux prochaines nouvelles. Dans un cas comme celui-ci, la situation est évidement difficile pour tout le monde. Et le stress et l’angoisse transparaissent pour tous. Evidemment les enfants ont été d’autant plus demandeurs qu’ils sentaient notre désarroi. Mais nous avons réussi à passer au travers. D’autres projets nous attendaient pour la semaine suivante et c’est donc à cela que nous nous sommes raccroché. 

Le lundi soir (merci le décalage horaire), Papa Lou a enfin réussi a contacter quelqu’un pour avoir des réponses à nos questions. Il ne nous restait qu’un choix possible: le retour à Paris. La pilule a eu du mal à passer. D’autant que nous attendons toujours les détails de cette offre de retour près de dix jours après l’annonce. 

Nous nous sommes laissés quelques jours pour digérer la nouvelle avant d’en parler. Rien ne sert de ruminer ou de se plaindre, maintenant la priorité est à la remise à jour de nos priorités face à la situation. Elles demeurent les mêmes: notre famille et le temps de qualité que l’on peut passer tous les quatre. 

Nous avons envie de croire que si cette nouvelle aventure ne s’est pas concrétisée, c’est que quelque chose nous attend ailleurs. Nous avons décidé de nous laisser une année pour trouver une solution pour repartir. C’est une période qui sera propice à une grosse remise en question, à de nouveaux projets, à de nouveaux choix de vie, à un recentrage sur nous, nos familles et nos amis. 

Nous avons informé les enfants de la nouvelle quand nous avons su que nous rentrions à Paris. Ils sont déçus eux aussi, mais ils ont décidé d’en retenir le meilleur: nous serons plus proche de la famille et ils veulent en profiter le plus possible. 

Pour les détails, nous n’en savons toujours pas plus. Quand partira notre déménagement? Quand quitterons-nous exactement la Chine? Combien de temps resterons-nous en Alsace avant de partir à la recherche d’un logement dans la région parisienne? Papa Lou aura-t-il des vacances? Quand sera la meilleure période pour chercher un nouveau logement dans la région parisienne? Et puis de tout ça dépend l’inscription des enfants dans une nouvelle école… Bref, les désillusions s’enchaînent. 

L’expatriation n’est pas un long fleuve tranquille. Et notre retour en France ne le sera certainement pas non plus. Nous nous attendons tous à vivre une période pas facile, mais nous sommes tous prêt à retirer tout le positif que ce passage en France nous permettra de prendre, avant un nouveau départ… 

Mais en attendant, nous vivons encore à fond nos dernières semaines en Chine… 

[Voyage] Être cueilleuse de thé en Chine

J’ai eu envie de faire cet article suite à mon incroyable expérience au coeur d’un village de producteur de thé au fin fond des montagnes jaunes pour remettre en place certaines images que l’on peut avoir de la production et de la cueillette de thé. J’ai moi-même été très agréablement surprise par beaucoup de chose que j’ai vécu et je pense que c’est important que je le partage ici.

Mais pour commencer, je voudrais amener quelques précisions sur ce qui va suivre dans l’article. Je vais parler des cueilleuses en Chine, et plus précisément des cueilleuses qui cueillent des feuilles de thé destinées à des thés de belles qualités. J’ai essentiellement vécu le rythme de vie des cueilleuses lorsque le façonnage du thé demande une partie importante du travail. Mais j’ai vu de mes propres yeux, les rythmes dans d’autres familles du village quand les cueillettes étaient plus basiques et le façonnage moins chronophage, et mon mari l’a vécu lui aussi sur la fin de la récolte. Je ne parle donc pas des cueilleuses en Inde, ni des cueilleuses qui travaillent pour de grandes exploitations – ce qui est tout de même très minoritaire en Chine. Pour rappel, j’ai moi-même partagé le travail et le rythme des cueilleuses pendant trois jours.

Pour la plupart des thés, – mais pas tous -,  la période de la cueillette dure environ un mois au printemps. La période s’ouvre aux alentours de la fête de QingMing – la fête des morts qui a lieu vers le 4 ou 5 avril chaque année. C’est durant ce mois que tout le revenu de la famille du producteur de thé va se jouer. Des cueilleuses sont donc recrutés pour aider au travail. Les cueilleuses sont généralement des femmes entre 30 et 60 ans. Elles reviennent d’une année sur l’autre au même endroit quand elles apprécient le patron, mais elles peuvent aussi changer de patron. Et il semblerait que ce ne soit pas si facile pour les producteurs de thé de trouver des cueilleuses qui leur restent fidèles.

Les cueilleuses, qui viennent souvent d’une autre ville, voire d’une autre région de Chine, sont logées et nourries sur place. Les maisons chinoises comportent souvent deux étages, le deuxième étage est le plus souvent réservées aux cueilleuses ou aux invités.

Chaque matin, le réveil a lieu vers 5h. Les cueilleuses se préparent en faisant une rapide toilette sur le balcon du haut avec des bassines d’eau. Puis elles descendent prendre le petit-déjeuner préparé par la maîtresse de maison. A 6h dernier délai, les cueilleuses partent vers les champs de théiers. Elles prennent une hotte et un chapeau pour se protéger du soleil. Elles sont le plus souvent précédées par le patron qui les mène dans les bons champs, là où il a repéré les bourgeons prêts à être cueilli.

La cueillette dure plus ou moins longtemps, mais au plus tard à 11h du matin, les cueilleuses redescendent avec leur récolte. Entre temps, le patron est redescendu avec les premières hottes pleines et a allumé les feux qui vont lui permettre de chauffer et sécher les feuilles de thé plus tard.

La cueillette n’est pas un travail particulièrement fatiguant ou difficile en soi.

Mais il faut tout de même prendre en compte la chaleur – on est au printemps donc dans les montagnes l’air est encore frais le matin, mais la température peut vite atteindre une trentaine de degrés vers 9h30 ou 10h du matin -, l’inclinaison des champs qui rend l’avancée ou le passage d’une ligne de théiers à l’autre difficile et la position pour attraper les bourgeons qui parfois peut fatiguer le dos. Le plus souvent, elles ont leur hotte sur le dos, mais elles peuvent également la poser dans un endroit sûr – là où le terrain lui permet de tenir sans tomber!

Quand les cueilleuses redescendent de la cueillette, les feuilles sont pesées – pour avoir une idée de la quantité globale cueillie et donc à traiter dans la journée. On les dépose sur des claies en attendant de les façonner. Le patron était d’ailleurs très fier de m’expliquer que c’est lui qui avait fabriqué les étagères et les claies de ses propres mains.

Il est alors temps de se mettre au façonnage des feuilles de thé. Les cueilleuses prennent quelques minutes pour elles, le temps de se laver les mains, passer aux toilettes, ou remplir leur gourde d’eau chaude et s’installent devant la machine qui va les aider à rouler toutes les feuilles de thé pour façonner le TaiPingHouKui.

Tout au long de la journée, quand les cueilleuses ont besoin d’une pause – pour boire, aller aux toilettes, se laver les mains,… -, elles peuvent évidemment la prendre. 

A midi, la maîtresse de maison vient chercher tout le monde pour le déjeuner. On termine une panière de feuilles et on arrête la machine. On nettoie tous les tapis avec une éponge et de l’eau et on laisse sécher le temps du repas.

Chaque cueilleuse prend un bol de riz et se sert sur la table commune dans les différents plats préparés par la maîtresse de maison. Pour une douzaine de personnes, il y a environ six plats sur la table. Toujours une soupe, et un plat de viande. Souvent des oeufs et du tofu. Et puis au moins deux légumes.

Environ trente minutes plus tard, le travail reprend. Le façonnage va ainsi durer jusqu’à épuisement de toutes les feuilles de thé récoltées dans la journée. A 16h, la maîtresse de maison apporte un goûter aux cueilleuses – des douceurs sucrées chinoises industrielles achetées ou reçues durant la période du Nouvel An Chinois – qu’elles mangent tout en travaillant. A 18h – 18h30, le travail s’arrête le temps de dîner.

C’est le même rituel qu’à midi et des plats plus ou moins équivalent. Une trentaine de minutes plus tard, le travail reprend, c’est la troisième partie de la journée. Journée qui se terminera plus ou moins tard en fonction de la quantité de feuilles récoltées. Au plus tôt, le travail se termine vers 21h, mais la plupart du temps il se termine vers 23h. Les jours de grosses récoltes vers 2h du matin. Après le travail, les cueilleuses nettoient encore la machine et font une rapide toilette avec des bassines d’eau sur le balcon du deuxième étage avant de s’endormir rapidement pour se réveiller le lendemain vers 5h pour une nouvelle journée.

Le façonnage est un travail minutieux et fatiguant. Il s’agit sans discontinuer, de chauffer légèrement les feuilles de thé fraîches dans une espèce de wok à hélices: c’est le travail du patron.

Puis chaque feuilles est passée dans le trou d’une machine qui va l’enrouler et la faire ressortir de l’autre côté. Le rythme est donc donné par la machine. Mais le patron va l’accélérer ou la ralentir en fonction du moment de la journée, quand les cueilleuses sont plus ou moins efficaces.

Là, il faut les déposer une à une sur une plaque grillagée. Ces deux étapes sont réalisées par les cueilleuses.

Ensuite les plaques sont passées sous une masse, une sorte de rouleau à pâtisserie en pierre très lourd, avant d’être mis à sécher toujours sur les plaques dans une sorte de four où des braises maintiennent une chaleur proche de 100°C. C’est le travail de l’ouvrier. A chaque fois qu’il met une plaque à sécher, il en ressort une pour sortir les feuilles sèches délicatement et les rassembler sur une autre plaque.

Plus tard, la patronne vient les récupérer pour les mettre en boite.

C’est un travail intense, répétitif, fatiguant de part la position que l’on doit adopter au-dessus de la machine, mais qui n’est pas particulièrement pénible. C’est également un travail très long puisqu’en dehors de la cueillette – qui dure de 3 à 5h -, ils vont passer environ 10h à façonner les feuilles de thé.

Les jours de pluie, sauf si la taille des bourgeons rend la cueillette urgente, les cueilleuses ne travaillent pas. Elles se retrouvent alors à ne rien faire de la journée – ou plutôt à dormir, laver leur vêtement et leurs cheveux.

Quand le façonnage est moins chronophage, la cueillette est plus longue. Mais les cueilleuses redescendent tout de même des champs vers 11h-11h30. La plupart du temps, elles y remontent l’après-midi – et là je trouve que c’est le moment le plus difficile car le soleil est haut dans le ciel, chaud et l’ombre rare – de 13h à 16h au moins, parfois jusqu’à 18h en fonction de l’urgence de la cueillette. Leur journée se termine alors à ce moment-là.

Lorsque le façonnage demande moins de soin ou est plus mécanisé, une seule personne ou deux maximum, suffisent souvent à façonner les feuilles. Cette personne est la plupart du temps le patron ou un membre de sa famille. C’est donc à lui que va incomber le travail de façonnage jusqu’à épuisement des feuilles de la journée.

Les cueilleuses ne sont pas payées à la quantité de feuilles qu’elles récoltent. Elles sont payées un certain montant par jour de travail. Ensuite, des heures supplémentaires sont appliquées pour le travail tard dans la soirée ou la nuit. Elles ont chacune un jour de repos dans la semaine, qu’elles passent le plus souvent à dormir, laver leur linge et leurs cheveux. Pour leur travail, les cueilleuses sont payées environ 300RMB par jour. Parfois un peu moins dans les endroits de Chine où il y a plus de monde pour cueillir. Si on ramène ce salaire à notre vie en France, les cueilleuses seraient payés SMIC+25%, sans compter qu’elles sont nourries et logées durant toute la période. C’est donc correct pour un travail qui ne demande aucune qualification, mais qui ne compte tout de même pas ses heures.

J’aimerai pour clore cet article souligner l’importance de la qualité de thé que vous allez acheter, pour le travail et le savoir-faire que vous allez encourager, mais aussi pour le goût du thé tout simplement. L’industrie du sachet exploite les terres, les humains et les théiers jusqu’à la trame pour nous vendre de la poussière à prix d’or (réfléchissons au prix d’un sachet par rapport à la quantité de thé contenu, sans parler même de sa qualité gustative et sanitaire) Aller dans une maison de thé pour acheter du thé en feuilles est déja un plus. Acheter des thés qui ne sont pas vendus en masse – comme peuvent l’être les thés parfumés des grandes maisons de thé ou les thés en sachet – sera une garantie d’une certaine qualité, mais aussi d’un certain respect pour ceux qui le produisent

Et vous, avez-vous l’habitude de consommer du thé? Comment imaginiez-vous le travail des cueilleuses? 

[A l’école] Son premier voyage scolaire

Little Miss Sunshine a presque 8 ans. Elle est actuellement en CE1. Et elle vient de vivre son premier voyage scolaire.

C’est au début de l’année scolaire que nous avons appris que Little Miss Sunshine allait participer à son premier voyage scolaire. Je dois dire que je n’étais pas particulièrement enthousiaste. J’avais encore en souvenir,  le stress qu’elle avait vécu pendant plusieurs jours avant d’aller dormir chez une copine, alors que c’est elle qui l’avait décidé et choisi, quelques mois auparavant. Elle n’était pas encore tout à fait prête.

Au mois de mars, lors d’une réunion entre parents et professeur, nous avons donc été mis au courant des détails de ce voyage scolaire. Les enfants des deux classes de CE1 partiraient ensemble pour trois jours et deux nuits dans une ferme pédagogique à deux heures de bus de Shanghai, à Qidong. Je me demandai un peu comment allait réagir Little Miss Susnhine, si elle allait être contente de la nouvelle, ou plutôt se refermer sur elle-même comme elle le fait parfois à l’annonce de quelque chose qui lui semble trop difficile.

J’ai été assez étonné par les réactions des parents qui se demandaient surtout comment allait faire leur enfant pour manger seul, se changer seul, prendre sa douche seul, ne pas perdre ses affaires… Les maîtresses les ont rassuré en expliquant que c’était également le but de l’exercice, de sortir du cadre familial pour faire des expériences seul et remarquer la difficulté qu’il peut y avoir à s’occuper de soi plus ou moins seul. Je ne me suis pas du tout posé ce type de questions, je sais que de ce côté-là, Little Miss Sunshine est totalement autonome et sait demander de l’aide si elle en a besoin.

J’avais pour ma part plutôt besoin d’être rassuré et de savoir ce qui était prévu si quelque chose devait arriver – accident, chute, maladie – et sur l’encadrement de ce voyage. J’avais envie de savoir si les maîtresses allaient pouvoir communiquer avec nous ou non. Je n’ai pas eu beaucoup de réponses. Il y aurait trois maîtresses du Lycée français avec eux et du personnel de la ferme pédagogique. Les enfants seraient divisé en groupe pour pratiquer les activités et se retrouveraient pour les repas et les soirées. Et les maîtresses enverraient quelques photos de la journée sur un groupe dédié au voyage scolaire chaque soir.

Quand nous avons annoncé cette nouvelle à Little Miss Sunshine, elle a été partagé entre l’excitation de passer une temps rien qu’avec ses copains et copines et l’angoisse de passer deux nuits loin de sa famille. Mais il y avait déja eu pas mal d’évolution depuis la dernière fois et j’ai bien compris qu’elle était prête.

Quelques semaines plus tard, nous avons dû signer un papier de décharge en cas d’accident. On nous demandait de donner « tout pouvoir de décision » aux maîtresses durant le voyage. Nous n’avons pas voulu signer ce papier qui nous semblait abusif et nous avons demandé à ce que la première chose qui soit effectué soit d’appeler les parents pour fixer ensemble la marche à suivre en cas d’accident, sauf en cas de danger vital. Nous avons envoyé notre requête à plusieurs personnes responsables du Lycée Français, mais personne ne nous a jamais répondu, laissant la maîtresse et nous avec nos doutes. La maîtresse était d’accord avec nous, mais sur le papier ce n’est pas ce qui était écrit. Finalement, personne ne nous a demandé de re-signer un papier et comme nous en avions longuement discuté avec la maîtresse, nous étions rassuré sur le fait qu’elle nous contacterait en cas de problème avant d’autoriser une intervention médicale.  J’ai trouvé la réaction du personnel du Lycée français particulièrement non professionnel. Nous avons depuis eu un autre petit problème et encore une fois c’est la maîtresse qui a été mise en première ligne alors que ce n’était pas de son ressort. Malgré les mails, la direction ne répond jamais.

Et puis est venu le moment est venu de préparer sa valise.  Little Miss Sunshine était prête. Elle était très excitée à l’idée de passer tout ce temps avec ses amis. La seule chose qu’elle m’a demandé est de lui imprimer une photo de famille, nous lui avons tous mis un petit mot à côté et elle l’a glissé dans son sac avec son doudou.

Nous avons préparé ses affaires d’après la liste fourni par l’école ensemble, nous avons collé des étiquettes avec son nom sur toutes ses affaires, je lui ai donné quelques petites astuces pour éviter de perdre ses affaires et puis je lui ai dit de se faire confiance. Elle a l’habitude de voyager, elle nous voit gérer les valises et nos affaires en voyage très régulièrement, je sais qu’elle aura les bons réflexes.

Et puis est venu le jour du départ. Lundi matin, à 6h40, Little Miss Sunshine est montée dans le bus qui l’emmenait à l’école, avant de les emmener à Qidong, à la ferme. Elle était heureuse et j’étais très fière d’elle.

Nous avons reçu des nouvelles des maîtresses à la fin de la matinée pour nous dire que les enfants étaient bien arrivés. Nous avons également reçu quelques photos.

Le premier jour, les enfants ont fait de l’escalade, du tir à l’arc et différents jeux collectifs. Ils ont pris possession de leur chambre – ils étaient deux ou trois enfants par chambre – et ont passé une belle soirée.

Le deuxième jour, ils sont partis faire du bateau sur les canaux autour de la ferme, ils ont fait des activités de motricité sur des structures géantes, ils ont vu un spectacle avec des motos qui roulaient dans une boule géante – spectacle typique du cirque chinois -, ils ont cueilli des fleurs, ils ont préparé un cadeau surprise pour la Fête des Mères, ils ont préparé des raviolis chinois eux-même pour le déjeuner, ils ont planté des courges et des cactus, ils ont nourris les poules et enfin, ils ont fait des sablés pour le goûter. Ils ont passé une soirée autour d’un feu de camp à chanter et danser et manger des marshmallow grillés.

Le dernier jour, ils sont partis au bord de la mer. Ils ont fait un concours de châteaux de sable et ont pris le bateau avant de déjeuner et de reprendre le bus pour revenir à Shanghai.

Pour ma part, comme souvent, j’ai très bien vécu son absence. Je ne suis pas du tout une maman inquiète, à partir du moment où je sais que mes enfants sont prêts. J’avais été rassuré par ses réactions avant de partir, et j’ai confiance en ses capacités d’adaptation. Je savais qu’elle n’aurait aucun mal à gérer ses affaires – elle a l’habitude de voyager – et sa personne – elle est très autonome.

Little Miss Sunshine est rentrée hier soir, ravie et en forme de son super voyage. Elle était heureuse et fière d’elle. Elle m’a avoué que nous lui avions manqué surtout le premier soir et qu’elle avait eu un peu de mal à s’endormir. Nous avons vidé son sac ensemble et tout était encore mieux rangé et organisé que lorsque nous avions préparé le sac. Je suis vraiment très fière d’elle! 

C’est une grande chance pour elle d’avoir pu faire ce premier voyage scolaire en Chine. Elle a des tonnes de souvenirs et elle les gardera toute sa vie.

Et vous, à quel âge vos enfants ont-ils fait leur premier voyage scolaire? Comment est-ce que ça s’est passé pour vous et pour eux? 

[Expatriation] Le choix de l’école

Quand on a des enfants et que l’on fait le choix de partir en expatriation, aussitôt passé le plaisir de découvrir le pays qui va bientôt nous accueillir, vient le temps de se poser la question de l’école pour les enfants.

Evidement, les réflexions ne sont pas les mêmes quand les enfants sont jeunes ou quand ils entrent au collège ou au lycée et je n’aurai pas la prétention de vous parler de cette situation-là. Mais j’avais envie de vous partager mes réflexions et mes observations quant au choix d’une école maternelle ou d’une école primaire.

Quatre options s’offrent habituellement à vous quand il s’agit d’école, dans n’importe quel pays ou presque:

  • le choix de mettre votre enfant dans une école locale, où l’enfant n’apprendra que la langue locale.
  • le choix d’une école internationale où l’enfant apprendra généralement l’anglais, tout en ayant quelques heures ou plus en fonction des écoles, dans la langue locale
  • le choix de l’école française où votre enfant apprendra donc uniquement le français et parfois quelques heures d’anglais ou de la langue locale
  • le choix de l’école à la maison, que je nommerai dorénavant instruction en famille (ou IEF).

Deux types de réactions prévalent en général chez les parents: soit la peur de voir son enfant perdre son français, soit la folle envie de voir son enfant parler couramment la langue de son nouveau pays. Mais après l’euphorie des premiers jours suivant l’annonce, il va falloir faire un vrai choix. Et en fonction de votre choix de parents, l’impact des différentes langues sur votre enfant ne sera pas le même.

  • Commençons par le choix de l’école française.

Nous avons une chance énorme en tant que Français, puisque nous avons le réseau d’école à l’étranger le plus développé au monde. Il est donc relativement simple de trouver une école française dans les principales grandes villes du monde où l’on est amené à partir vivre en expatriation.

Habituellement, dans les écoles françaises, les enfants ont des enseignants issus de l’Education Nationale – ce n’est pas forcément le cas partout et pour tous les professeurs – suivent le cursus français de l’Education Nationale, mais sont amenés dès les premières années à l’école maternelle ou à l’école primaire à avoir quelques heures avec un enseignant local ou avec un enseignant anglophone (souvent plus ou moins 2h par semaine).

En mettant votre enfant dans le système français, vous avez l’assurance qu’il ne perdra pas son français. Par contre, il y a peu de chance qu’avec deux heures dans la langue locale par semaine votre enfant l’apprenne vraiment. Il va principalement côtoyer de petits français ou francophones à l’école, et sa langue de jeu sera donc exclusivement le français. Evidement, tout dépendra de l’intérêt que l’enfant trouvera à la langue locale – s’il a une nounou qui ne parle que cette langue, de la langue de ses petits amis sur votre lieu de résidence, des activités extra-scolaires qu’il sera amené ou non à pratiquer dans une langue ou dans l’autre… Mais rien n’est moins sûr…

Beaucoup de parents sont également rassurés par le fait que mettant leur enfant dans le système français, ils pourront facilement être réintégré dans une école en France, et c’est d’ailleurs sur cette corde sensible que jouent souvent les écoles françaises. Mais de retour en France, aucune école ne sera à même de refuser votre enfant. Dans le pire des cas, elle pourrait exiger un test de niveau pour adapter sa classe à son niveau. C’est donc un faux problème ou une fausse solution. 

  • Continuons avec l’école locale. 

C’est un choix qui peut ne pas exister ou s’avérer très difficile dans certains pays. En Chine par exemple, je n’ai jamais entendu d’expatriés qui ont effectivement mis leur enfant dans le système local. Evidement, tout dépendra également de l’éducation et des valeurs apportées dans l’école locale. Ce choix demande une réelle recherche sur l’école locale avant de se prononcer, sans compter la visite de plusieurs écoles. Dans d’autres pays, notamment les pays anglophones, c’est un choix qui peut sembler complètement naturel.

En mettant son enfant dans un système local, on s’assure que son enfant se débrouillera rapidement avec la langue de son nouveau pays – puisque l’immersion est totale – et qu’il parlera couramment la langue de son nouveau pays en quelques années. En plus d’être baigné dans la langue, l’enfant sera également baigné dans la culture locale, ce qui est une richesse énorme. Autre avantage, les écoles locales sont souvent gratuites ou peu chères en comparaison avec les autres écoles.

Parlons des inconvénients. Le français passe en deuxième plan. Il faut donc veiller à conserver le français comme langue de communication à la maison, si on veut éviter que l’enfant oublie sa langue maternelle. Autre difficulté, malgré tout ce que l’on entend sur l’apprentissage des langues par les enfants, il faut garder en tête que la difficulté est la même pour eux que pour nous. Être parachuté dans une culture avec des codes inconnus, et devoir trouver des solutions pour communiquer sans se comprendre peut être très difficile à vivre pour certains enfants. Que votre enfant ait 18 mois, 3 ans, 6 ans ou 8 ans, il ne saura pas se faire comprendre dans les premiers temps, et ça peut être très frustrant. Il est important d’essayer de mettre en place un moyen de communication entre vous et les enseignants (si vous ne parlez pas leur langue), mais également entre l’enfant et les enseignants. On peut par exemple prévoir un petit cahier avec quelques signes que l’enfant peut utiliser dans un premier temps pour les besoins les plus basiques (j’ai faim, j’ai soif, changer la couche/aller aux toilettes,…). Et surtout ne pas négliger les signes qui montreraient que l’enfant est mal à l’aise ou dépassé par la situation. Il est vraiment important quel que soit leur âge, que les enfants soient écoutés et accompagnés dans les changements liés à l’expatriation.  

  • Poursuivons avec l’école internationale

L’école internationale peut regrouper de nombreux types d’écoles. Il y a les grandes anglaises ou américaines qui vont proposer des cursus avec une immersion plus ou moins grandes dans la langue locale. Il y a de petites écoles plus locales qui vont proposer des cursus internationaux souvent bilingue ou trilingue. Il faut vraiment se renseigner et visiter les écoles. Dans tous les cas, ce sera certainement la solution où l’enfant sera le plus confronté à la langue du pays, si on excepte le choix de l’école locale.

L’avantage évident sera que l’enfant sera dans un cursus bilingue. Il y a souvent des enfants locaux dans ce type d’école et les enfants auront donc le choix de la langue de jeux en fonction de leurs copains à la récréation.

Attention tout de même si vous mettez votre enfant dans un cursus anglophone et langue locale alors que vous parlez français à la maison, n’oubliez pas que l’enfant va choisir ses langues de prédilection en fonction des avantages qu’il en tire. Ce choix ne se fait pas de manière réfléchi par l’enfant, il lui est dicté par la situation. Il y a un risque, petit mais qui existe et dont on ne parle pas assez à mon sens, que l’enfant se limite à quelques mots utiles dans une langue et n’y trouvant pas d’autres intérêts, s’arrête à ses quelques mots (que ce soit l’anglais ou la langue locale). Et comme toujours, il ne faut pas négliger les signes qui montreraient que l’enfant est mal à l’aise ou dépassé par la situation. Apprendre une nouvelle langue est déja un défi. En apprendre deux est d’autant plus déstabilisant. 

A noter également que ce sont souvent des écoles qui sont la plupart du temps très chères et qui méritent largement d’être prise en charge par l’entreprise si vous partez avec un contrat d’expatriation. C’est donc un choix à négocier avec son entreprise.

  • Enfin le choix de l’Instruction en famille (IEF)

Plusieurs raisons peuvent nous pousser à faire ce choix: l’absence d’école française dans son lieu d’accueil, le prix des écoles françaises et internationales, le choix d’offrir une autre voix d’épanouissement à son enfant, des difficultés particulières d’un enfant et la méconnaissance ou l’absence de prise en charge efficace dans le pays d’accueil.

Et c’est LA seule solution qui s’offre à tous, dans tous les cas, dans tous les pays, quelle que soit la situation. Que l’on choisisse alors de faire du formel ou de l’informel, de passer par le CNED ou de faire confiance à son enfant pour ses apprentissages, on peut aujourd’hui trouver de nombreuses ressources et partages d’expérience de parents dans ces différents cas sur Internet et c’est une chance énorme.

Les gros avantages sont que l’on peut vraiment vivre, découvrir et apprendre au rythme de l’enfant, qu’on peut profiter de nombreux lieux touristiques ou culturels à des heures où l’on est tranquille, que l’on peut facilement s’immerger dans la vie locale en se promenant sur les marchés, dans les parcs, en observant et posant mille questions aux locaux, dans la mesure où l’on parle leur langue.

La difficulté serait dans ce cas, l’intégration à la vie locale par le biais de la langue – surtout si on vit dans un pays non anglophone ou dont nous, parents, ne parlons pas la langue. Il faudra alors trouver des solutions autres pour que l’enfant apprenne la langue du pays: cours de langue, activités dans la langue du pays, jeux avec les petits voisins locaux, groupe d’enfants et de parents en homeschooling pour des activités communes… On trouve de plus en plus de solutions, dans tous les pays grâce à Internet.

Enfin, quel que soit le choix de l’école, il me semble important de garder à l’esprit ces trois points:

  • Un enfant va apprendre une langue en fonction de son intérêt à utiliser cette langue. Ce n’est pas parce que vous allez mettre votre enfant dans une école bilingue qu’il va automatiquement devenir fluent dans cette langue. Tout dépendra de son intérêt et du contexte. J’ai vu des enfants immergés dans le Chinois à l’école, ne pas vraiment l’apprendre car les copains étaient majoritairement francophones, quelques mots suffisaient donc pour se débrouiller au quotidien, malgré l’immersion. Même cas pour des enfants chinois avec l’Anglais ou le Français, ils se débrouillent avec quelques mots, mais ne trouvent pas d’intérêt à apprendre une autre langue. L’expérience de Little Miss Sunshine, qui a fait un long blocage avec le Chinois après notre arrivée est aussi à garder en tête. Malgré un accompagnement, un bonheur certain de vivre une magnifique expérience, la difficulté de la langue et le choc culturel peut amener un blocage plus ou moins long pour n’importe quel enfant.
  • Il est également très important pour les parents de garder une cohérence dans l’apprentissage des langues. Oui un enfant de moins de 6/7 ans est capable d’apprendre autant de langues qu’il veut ou plutôt dont il a l’utilité. Mais il n’empêche qu’il aura besoin de temps pour les apprendre et il aura besoin d’une vraie constance dans l’apprentissage. Je m’explique. Si vous choisissez  une langue d’apprentissage à l’école pour votre enfant, et qu’aucun des deux parents ne lui parlent cette langue, il est important que l’enfant puisse poursuivre son apprentissage sur un temps long, au moins deux ou trois année scolaire d’après mon expérience et mes observations pour qu’il l’apprenne vraiment et s’y sente à l’aise. L’enfant va mettre du temps à pouvoir communiquer dans cette langue. Il va y mettre beaucoup d’énergie et aura les mêmes difficultés de communication et d’incompréhension que nous.  Même si l’apprentissage reste plus simple pour un enfant que pour un adulte. Il est donc important d’éviter les complications dans son apprentissage. J’ai vu des parents indécis mettre leur enfant un an en cursus français/chinois et puis changer pour le cursus anglais/chinois, parce que le niveau de l’enfant en Français n’augmentait pas aussi rapidement qu’ils le souhaitaient. Les enfants ont besoin de temps. Plus ou moins selon les enfants, mais il est tout à fait normal d’avoir une longue phase d’observation, d’écoute, sans beaucoup de retour dans un premier temps. Il faut laisser du temps à l’enfant pour se familiariser à sa nouvelle langue, se l’approprier. Une fois que l’enfant se débrouille vraiment dans une nouvelle langue, il garde le goût de cet apprentissage. Aujourd’hui, nos deux enfants parlent couramment le Chinois. On peut même dire qu’à 4 ans pour Little Smiling Buddha, le Chinois est sa deuxième langue maternelle. Quand a Little Miss Sunshine après  un début pas forcément facile, elle a le niveau d’un enfant chinois qui entre en école primaire. Elle apprend à lire et écrire le Chinois depuis deux ans maintenant et connaît environ 250 caractères. Et depuis quelques mois, tous les deux sont de plus en plus demandeurs pour apprendre une nouvelle langue qu’ils entendent régulièrement: l’anglais.
  • Un des grands faciliteurs d’apprentissage de la langue locale par votre enfant est l’apprentissage de cette même langue par vous, les parents. Rien de tel que l’imitation! Et quand l’enfant voit que c’est difficile pour les parents aussi, mais qu’ils font l’effort d’essayer, de se tromper, et de communiquer, il est naturellement rassuré par rapport à sa propre situation. C’est une solution qui marche notamment très bien en cas de blocage de la part d’un enfant.

Le choix de l’école est un choix complexe qui va dépendre de beaucoup de critères, les nôtres en tant que parent mais également – et il ne faut pas se leurrer – les places disponibles ou les tarifs des écoles sur place. Quel que soit le choix final, l’enfant gardera une certaine « facilité » avec les langues. Il aura eu la chance d’être confronté sur une longue période – au moins un an – à une autre, voire plusieurs autres, langues que la sienne. Il aura vécu dans une autre culture et compris par sa propre expérience à quoi servent les différentes langues, qu’il peut être difficile de communiquer dans une autre langue ou qu’au contraire on trouve parfois des solutions pour communiquer malgré la différence de langage. C’est un apprentissage extrêmement enrichissant à l’âge où la communication se met en place.

Le choix de l’école est un choix important en tant que parent. L’apprentissage de nouvelles langues aussi. Mais il faut veiller à ne pas mettre trop de pression ou à ne pas faire subir trop d’attentes à nos enfants. Nous savons la complexité de l’apprentissage d’une nouvelle langue. Eux ne font que la découvrir, la sentir du bout des doigts. Ils n’y trouvent pas le même intérêt que nous, mais si ils en trouvent un, ils sont rapidement capable de se débrouiller bien mieux que nous 😉

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Et pour les curieux, d’autres articles parlant de nos propres expériences:

[Expatriation] Vers une nouvelle aventure?

En quittant la France pour la Chine, en 2014, nous partions  pour cinq ans.

En 2019, nous voilà au bout de ce contrat. Ceux qui nous suivent régulièrement le savent, mais nous avions très envie de prolonger cette aventure chinoise quelques années encore. L’idée était vraiment de permettre à Little Smiling Buddha de finir sa maternelle bilingue en Chine ou de clore l’aventure de l’école élémentaire et de la section internationale chinois pour Little Miss Sunshine.

Nous avions eu une première alerte l’été dernier, durant notre séjour en amoureux en Ecosse. De mauvaises nouvelles étaient tombés et en quelques heures, c’est toute notre vie en Chine qui a été remise en question. On avait même craint de devoir quitter la Chine quasiment sur le champ. Et puis finalement, on a eu de la chance, l’année est passée. Et on nous a même donné à espérer que les problèmes avaient été résolus et que nous pourrions rester.

Mais dans les premiers jours du mois de mars, Papa Lou est rentré du travail en nous annonçant qu’il y avait très peu de chance que nous puissions rester en Chine. Grosse déception! On a mis quelques jours à réaliser que l’aventure s’arrêtait là. Et puis Papa Lou est tombé très malade, il a été une semaine à la maison et nous avons dû attendre pour voir comment les choses allaient évoluer.

Une fois le choc passé, nous avons réussi à en discuter objectivement. Il était temps pour nous deux de remettre nos priorités et nos plans pour l’avenir à jour:

      • Nous ne sommes pas prêts pour rentrer en France. Pour tout un tas de raison, mais surtout parce que rentrer en France signifierait un retour à Paris et qu’il n’est actuellement pas envisageable pour nous retourner vivre dans cette ville stressante et stressée. Les mouvements pendulaires entre la grande banlieue et Paris ne nous font pas rêver non plus et nous y perdrions de notre idéal de vie de famille. Notre priorité absolue est et restera notre vie de famille.

C’est difficile de parler de ce genre de choses dans un tel contexte. On a un peu l’impression de chipoter, de se compliquer la vie. Mais c’est primordial et ça fait énormément de bien. Quel bonheur de se sentir à nouveau plus proche, plus en phase, plus sûr de soi, de son couple et de notre famille après une telle remise en question. A mon sens, fixer ses priorités et ses objectifs de vie est vraiment une étape importante de l’expatriation.

Une semaine après l’annonce et après en avoir clairement discuté ensemble, voilà dans l’ordre de nos préférences les options qu’il nous restait:

  1. Un dernier espoir de rester en Chine. Nous avons d’ailleurs confirmé l’inscription des enfants dans leurs écoles respectives à Shanghai 
  2. Une nouvelle expatriation dans le réseau de l’entreprise de Papa Lou. Mais nous avions peu d’espoir compte tenu des délais très courts.
  3. Un retour à Paris temporaire, le temps de trouver une nouvelle expatriation vers un autre pays.

En parallèle, Papa Lou a contacté les différentes personnes qui pouvaient l’aider dans le réseau de son entreprise pour lui trouver un nouveau poste. Une quinzaine de jours après, et suite à ses discussions, deux nouvelles portes se sont ouvertes. Nous étions vraiment heureux de ces nouvelles.

Mais depuis début avril, les choses avancent vraiment tout doucement. Une destination ressort. Mais l’attente est longue. Nous espérons une confirmation rapide. Nous craignons toujours la même nouvelle que nous avions déja eu aux portes de l’expatriation il y a 5 ans et demi maintenant… 

Tout ce que nous savons donc deux mois après l’annonce de la fin de notre expatriation en Chine est que nous quitterons effectivement la Chine dans 8 semaines environ. Nous n’avons toujours pas de confirmation qui nous dirait que nous quitterons la France pour une nouvelle expatriation dans un autre pays à la fin de l’été. Nous ne savons toujours pas comment va se passer l’été, ni où. Nous ne savons pas où envoyer notre conteneur.  Nous ne savons pas où nous devons inscrire les enfants pour la rentrée de septembre.

Vous pouvez l’imaginer, mais la situation n’est pas simple. Nous espérons fort que nos nouveaux projets d’expatriation se concrétisent. En attendant, nous vivons au jour le jour. Nous profitons de ce que la Chine a encore à nous offrir, sans penser au lendemain. Mais parfois, au détour d’une conversation anodine, le stress revient à la charge.

L’expatriation est loin d’être une situation facile, calme et reposante. Nous sommes constamment mis hors de notre zone de confort. Et c’est très enrichissant, même si c’est également fatiguant. Je me découvre plus calme et patiente que je ne l’aurai pensé. Moins stressé. Plus dans l’instant présent. Moi qui ai toujours eu besoin de tout prévoir, savoir, organiser…

Quant aux enfants, ils sont au courant de la situation depuis le début. Ils font partis de nos projets et ils ont le droit de savoir – même si nous n’entrons pas dans les détails. Ils savaient que nous avions de grands risques de quitter la Chine. Ils savent où nous avons des chances d’aller après la Chine. Ils savent que rien n’est joué et que les plans peuvent encore être modifié. Mais au quotidien, sauf si ils ont des questions, nous n’en parlons pas. Nous en parlons très peu devant eu. Nous essayons plutôt de nous contacter par téléphone en journée quand ils sont à l’école pour en parler quand quelque chose de nouveau survient. Et nous leur faisons part, à froid, des dernières avancées quand elles sont susceptible de leurs parler. Ces nouveaux projets à venir doivent rester une joie pour toute la famille, quel qu’ils soient finalement, et nous ne voulons pas qu’ils voient de trop près la partie stressante, même si c’est, en partie, inévitable.

Alors nous croisons très fort les doigts et nous espérons très rapidement avoir d’autres nouvelles à vous annoncer! 

Et vous, comment se sont passés les entre-deux expatriations? Des conseils? 

[Lecture inspirante] Grandir librement

Je suis Eve Hermann au travers de son blog depuis plusieurs années. J’aime également son univers, sincère, doux, naturel sur Instagram. Sa manière de penser et d’élever ses filles m’inspirent.

Ce livre, il attendait sur ma pile à lire depuis un bon bout de temps. Et j’ai pris tout mon temps pour le savourer, chapitre après chapitre. Pour prendre le temps de réfléchir à ma manière de faire, à ce que je pourrai apporter de plus, de différent, à mes enfants.

Ce livre est d’une douceur incomparable. A certains moments, on a vraiment l’impression de partager l’enfance de l’auteur ou de ses deux filles. On a un peu l’impression d’être là, juste à côté, à les observer, pour nous aider à prendre du recul sur notre propre manière de faire. C’est un magnifique témoignage qui nous amène vraiment à réfléchir. 

Eve Hermann aborde son propre changement de regard sur l’enfance, sa propre remise en question en devenant maman pour la première fois, puis pour la deuxième fois. Elle nous parle de l’influence de Maria Montessori et de sa manière de penser sur sa manière d’accompagner ses filles. Elle nous explique pourquoi il est important à ses yeux de laisser les enfants prendre leur temps, de prendre nous-même le temps d’apprécier les petits plaisirs que nous offre la vie, les choses simples de notre quotidien. Elle nous parle des apprentissages de ses filles, de sa détermination à garder intact leur étincelle de curiosité sur le monde, qui est malheureusement trop souvent mis à mal à l’école. Elle nous confie ses réflexions sur l’importance de la transmission de certaines valeurs à nos enfants pour espérer un changement dans notre monde. Enfin, elle termine en parlant de l’instruction en famille en particulier, de leur choix de parents, de notre choix face à l’éducation de nos enfants.

Je ne fais pas l’instruction en famille à mes enfants. Pas pour le moment. Peut être ne le ferai-je jamais. Mais je suis sensible à cette manière de faire. Mes enfants vont tous les deux à l’école et j’essaie à ma manière de leur apporter chaque jour un peu de cette douceur, de cette liberté, de cet amour de la nature et de la vie qui transparaissent à toutes les pages de ce livre. 

J’y ai trouvé de nouvelles idées à essayer mais aussi des outils concrets à mettre en place. J’ai réfléchi beaucoup. J’ai vraiment pris le temps de savourer chaque page, chaque paragraphe. Mes réflexions m’ont amenée à de nouvelles choses à expérimenter. J’aime ces livres qui nous poussent à entrer en réflexion, à se remettre en question, sans donner une réponse toute faite, qui serait la seule possible. Nulle impression d’être jugée ou de culpabilisation à sa lecture, même si on ne pratique pas l’instruction en famille. Mais une foule d’idées à mettre en place et de réflexions sincères sur l’enfance qui mettent vraiment du baume au coeur et font espérer qu’un avenir plus positif, bienveillant, responsable est possible, à travers eux, au travers des valeurs que nous transmettons à nos enfants.

Un livre inspirant pour booster sa confiance en son rôle de parents, mais aussi la confiance que nous avons en nos enfants. Un livre que je vais garder sous la main et que je prendrai plaisir à re-feuilleter régulièrement.

L’avez-vous lu? Qu’en avez-vous pensé?

[Expatriation] [Choc culturel] Les toilettes en Chine

Voici un article que je veux écrire depuis longtemps et que je ne me suis jamais pris le temps d’écrire… et pourtant ce n’est pas faute de ne rien avoir à dire.

Little Miss Sunshine a beaucoup ri quand je lui ai parlé de cet article, elle m’a même dit que les gens qui lisent mon blog allaient me prendre pour une folle. Et pourtant, je trouve que les toilettes montrent bien un grand nombre de différences culturelles entre la Chine et la France – ou d’ailleurs tout l’Occident.

Alors tout d’abord, sachez que les toilettes dont je vais vous parler, ce sont 90% des toilettes que vous trouverez en Chine. Évidement, si vous êtes dans un lieu plus occidentalisé, vous aurez peut-être des toilettes qui ressemblent plus à ceux dont vous avez l’habitude, mais il n’empêche que certaines différences perdurent

Les toilettes traditionnelles en Chine, c’est un trou entre deux murets bas. Un simple trou dans le béton ou dans un plancher de bois et en-dessous tout s’amoncelle en tas. Je vous laisse imaginer l’odeur sous la chaleur humide de l’été en Chine…

C’est ce type de toilettes que l’on trouve encore beaucoup sur les lieux touristiques, au milieu de la forêt ou dans la montagne. C’est également les seuls toilettes qu’il y avait dans le village de producteurs de thé au fin fond des montagnes jaunes. 

Une des spécificités de la Chine – que je n’ai vu nul part ailleurs pour le moment – c’est le fait que la porte des toilettes soit optionnelle. On le comprend facilement quand on sait que les murets entre les toilettes ou même des toilettes elles-mêmes sont souvent des murets bas. Et on comprend aisément également que le rapport au corps n’est pas le même dans la culture chinoise que dans la culture judéo-chrétienne. 

Mais la plupart du temps, il y a au moins une porte à l’entrée de la « salle » de toilettes et ensuite plusieurs toilettes séparés par des murets bas. Les hommes et les femmes sont toujours bien séparés. 

L’habitude est donc restée de se rhabiller devant la porte. J’avais été très surprise à Pékin, quand dans les toilettes de la place Tian An Men, qui ont pourtant des portes, les femmes sortaient pour se rhabiller au milieu de la « salle » de toilettes. La plupart du temps, la porte ne se ferme donc pas, et rarement à clé. 

Pour la petite histoire, à l’époque où Ayi venait d’arriver chez nous, je me suis retrouvée nez à nez avec elle assise sur les toilettes plus d’une fois. Elle laissait la porte de la salle de bain grande ouverte alors qu’elle était aux toilettes. Aujourd’hui, elle a compris que nous fermons la porte des toilettes, mais ça a été un sacré choc culturel pour moi. 

J’ai rencontré, notamment à Shanghai, des toilettes avec une rivière d’eau qui passe au milieu et juste des murets bas, sans porte, au-dessus. L’eau coule en continu, donc pas besoin de tirer la chasse d’eau. Une dame ou un monsieur pipi ajoute de temps en temps un peu d’eau pour tout évacuer…

Autre spécificité chinoise que vous retrouverez dans TOUS les toilettes: il n’y a pas de papier. Jamais. Il faudra donc toujours vous armez d’un paquet de mouchoirs en papier durant vos promenades en Chine. Parfois, quand il y a une dame pipi, elle en vend pour 1 kuai ou moins. 

Enfin, on ne jette jamais le papier dans les toilettes, mais dans la corbeille ou le carton qui est a côté. Les toilettes en Chine sont très régulièrement bouchés, c’est vraiment une horreur. Ne vous avisez pas de mettre un morceau de papier dans vos toilettes à l’hôtel, il sera bouché et vous devrez faire intervenir quelqu’un. Je pense qu’ils n’utilisent tout simplement pas la même taille de tuyau que nous.  

Les toilettes publiques sont globalement sales en Chine, parce qu’énormément de monde y passent, mais pas dégoutants, comme ils peuvent souvent l’être en France malheureusement. Il y a régulièrement quelqu’un qui passe ou est là pour nettoyer, même si le nettoyage reste superficiel. Finalement, on n’a besoin de toucher à rien donc c’est bien plus pratique que nos toilettes à l’occidental. Ce qui me gêne le plus, c’est qu’il n’y a pas toujours d’eau pour se laver les mains.

Autre spécificité chinoise: que je n’ai longtemps pas compris, notamment pour avoir vu des panneaux l’interdisant au Japon – mais je n’avais pas encore rencontré de Chinoises – quand les femmes chinoises qui ont donc l’habitude de n’avoir que des toilettes traditionnelles chinoises se retrouvent face à des toilettes occidentales, elles grimpent dessus avec leurs chaussures pour s’accroupir au-dessus des toilettes...

Deuxième petite histoire: mes deux enfants sont devenus continents en Chine. Par certains aspects, ça a été plus simple. Les Chinois pratiquent ce que nous appelons l’hygiène naturelle infantile traditionnellement. Les bébés ne portent donc pas de couches. Et quand les parents / grands-parents / ayi savent que le bébé a besoin de faire ses besoins, ils le tiennent juste au-dessus d’une poubelle ou au bord de la route dans le caniveau. Du coup, je n’avais pas d’état d’âme pour les petites urgences. C’est ainsi que l’on a rapidement appris comment et où placer le pantalon des filles pour éviter de tout arroser.  Ca a été moins évident pour les toilettes traditionnelles chinoises: écarter les jambes avec le pantalon et s’accroupir pour une enfant de trois ans, c’est vraiment galère. Pour les garçons, il n’y a pas à dire cette étape est bien plus simple! 

Et vous, des expériences de toilettes insolites durant vos voyages? votre expatriation?