[Atelier lecture] Petit Bleu et Petit Jaune

Après mon premier atelier auprès des CP, j’ai continué mes lectures avec une partie de la classe de Petite Section. Suite à ma proposition, leur maître avait choisi l’histoire de Petit bleu et Petit jaune de Léo Lionni.

Deux semaines plus tard, j’ai relu cette histoire à la classe des Tout-Petits. Ils n’ont beau avoir qu’entre six mois et un an de différence d’âge, entre ces deux sections, l’écart d’éveil est colossal. J’ai donc proposé deux activités totalement différentes à ces deux classes.

Pour la classe des Petits, j’ai pris un risque. J’ai réalisé une activité qui n’était que de l’observation: un arc en ciel de couleurs qui prend forme devant nos yeux avec des colorants. J’ai longtemps hésité avant de le faire. Mais après avoir faire plusieurs fois l’expérience, j’ai réussi à réduire le temps d’attente à 10 minutes et je me suis donc dit que l’expérience pouvait être tentée.

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Pour réaliser cette belle expérience, il vous faudra:

  • six pots transparents (type pot à yaourt ou verre)
  • de l’eau
  • 6 feuilles de papier essuie-tout assez épais
  • des colorants alimentaires (jaune, rouge et bleu)

Pour que l’expérience soit rapide, il faut bien remplir les verres d’eau. Plus ils seront plein et plus rapide sera l’expérience. Placer les six verres en rond. Dans un verre sur deux, verser quelques gouttes de colorants alimentaires des couleurs primaires: rouge, bleu et jaune. Replier chaque feuille de papier essuie-tout, sous forme de boudin que l’on aplatit. Elles servent ensuite à créer des ponts entre les différents verres. Il faut bien veiller à ce que chaque pont trempe bien dans l’eau de chaque côté: un côté dans de l’eau coloré, un côté dans de l’eau claire. Ensuite, il ne reste plus qu’à être patient.

Progressivement on va observer les couleurs remonter le long de chaque petit pont et teinter l’eau claire. Au bout d’un temps, on observera les couleurs qui se mélangent.

Enfin, à la fin de l’expérience, on pourra observer toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Avec les Petits, j’ai choisi d’effectuer mon expérience au sol dans la bibliothèque de l’école. Il s’agissait d’un groupe de neuf enfants et de leur maître. Nous nous sommes tous assis en rond autour du plateau où j’effectuais l’expérience. J’ai commencé par mettre en place mon expérience, tout en mettant à leur disposition l’arc-en-ciel moyen de Grimms.

Nous avons parlé des couleurs, nous les avons nommé, nous avons parlé d’arc-en-ciel. Je leur ai expliqué ce que je faisais et ce que nous allions pouvoir observer.

Une fois que tout à été mis en place, je leur ai lu l’histoire Petit Bleu et Petit Jaune

J’essai toujours, au cours de mes lectures, de les faire répéter ce qu’ils ont compris de certaines situations clefs, de les faire observer les images et voir ce qu’ils en comprennent, de leur poser des questions sur des mots de vocabulaire que je ne suis pas sûre qu’ils maîtrisent. Ca permet également de garder l’attention d’un maximum de monde…

Et j’ai été bluffé par l’attention qu’ils m’ont porté. Ils ont observé l’évolution des couleurs avec très grand intérêt. ils m’ont posé des tas de questions sur l’histoire, sur les couleurs, les arc-en-ciel. Ils m’ont raconté des tas de choses de leur vie au fur et à mesure que ça leur passait par la tête et moi j’étais juste là pour les écouter et les inciter à continuer à communiquer. J’ai passé un superbe moment avec ce groupe particulièrement attachant! 

Avec la classe des Tout-petits, c’était différent. C’était ma deuxième intervention dans leur classe. Ma première intervention auprès des tout-petits, à la bibliothèque, quelques semaines à peine après la rentrée, ne m’avait pas convenu. Ils avaient été trop chamboulé à mon goût. Ils sortaient de la sieste, avaient été amené à la bibliothèque où ils n’étaient encore jamais allé, m’avaient rencontré pour la première fois… La plupart ont pleuré à un moment où à un autre… Mais cette deuxième intervention à un horaire différent et dans le cocon de leur classe a été beaucoup plus encourageante.

J’ai commencé par leur donner l’arc-en-ciel de Grimms, qui leur a énormément plu. Ils ont beaucoup joué avec. Nous avons énuméré les couleurs. Et je leur ai laissé l’arc-en-ciel à disposition pendant que je leur ai lu l’histoire. Ils sont 6 enfants dans la classe. Leur maîtresse chinoise et leur Ayi étaient également présentent pour les rassurer. Et ils ont été beaucoup plus réceptif dans un univers connu.

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A la fin de la lecture, je leur ai proposé mon activité de peinture propre. J’ai placé de la peinture dans un sac congélation et nous avons essayé de mélanger les couleurs entre elles. Nous avons réalisé trois mélanges: le bleu et le jaune, le rouge et le bleu et enfin le jaune et le rouge. Alors que lors de mon précédent atelier, j’avais eu beaucoup de mal à les faire participer, cet atelier les a bien intéressé. La moitié d’entre eux à accepter de patouiller et mélanger les couleurs. L’autre moitié était dans l’observation.

Cet atelier m’a renforcé dans ma conviction qu’il fallait que je persévère avec les Tout-Petits, qu’il s’agit juste d’une question de temps et d’univers. Nous avions en effet discuté avec leur maîtresse française pour savoir si nous n’allions pas remettre les ateliers au mois de janvier, quand les enfants seraient déja plus à l’aise avec l’école. Nous nous étions donné une séance de plus pour observer dans d’autres conditions et cette séance a porté ses fruits! Je suis ravie!

Je songe de plus en plus sérieusement à ma reconversion professionnelle…

Mon premier atelier lecture à l’école

Fin septembre, je réalisais mon premier atelier lecture avec les enfants de l’école de Little Miss Sunshine. Comme je vous le racontais dans un autre article, depuis deux ans je participe à la manière à la vie de l’école, mais cette année j’avais à cœur de faire quelque chose de plus et la formidable directrice m’a offert cette possibilité.

Après discussion avec les différents professeurs français, pour fixer une date, un horaire et définir un livre et un atelier suite à mes propositions, c’est donc avec la classe des CP que j’ai ouvert la bal. Ils sont un tout petit groupe de 6 dans la classe. Leur maîtresse est restée avec moi durant toute mon intervention et en a profité pour prendre des photos.

Avec la maîtresse, nous avions donc choisi le livre L’arbre lecteur de Didier Levy et Tiziana Romarin aux éditions Sarbacane. C’est un livre de notre bibliothèque que j’aime énormément et qui a été offert par Nonna à Little Miss Sunshine.

 
L’atelier a donc commencé par l’installation des enfants dans le joli coin lecture de leur classe. Ils y ont un grand tapis, quelques coussins, un lecteur CD et une petite bibliothèque composée de livres spécifiques à leur classe et quelques autres empruntés à la bibliothèque.

J’aime tellement cette école. Leur salle de classe si personnelle à chacun, les décors, les réalisations des enfants qui y sont mises en avant, c’est un réel cocon qui est construit tout autour des enfants!

 

Je lis beaucoup à mes propres enfants. Et j’adore lire à haute voix. Mais c’est la premières fois que je lisais un album à un groupe d’enfants. Bizarrement, j’étais un peu angoissé avant de commencer, pas tant pour la lecture que pour l’activité et les questions auxquelles je ne saurais peut être pas répondre ou dont mes réponses ne seraient pas spontanées. Et puis finalement en commençant la lecture, toutes mes craintes se sont envolées. J’étais juste bien. Heureuse et totalement à l’aise dans le moment présent.

Les enfants ont été très réceptifs, ils ont posés des tas de questions, ils ont voulu en savoir plus. Et je trouve ça juste formidable.


A la fin de la lecture, je leur ai proposé une petite activité simple et très rapide à mettre en place et en lien avec le livre lu. Il faut savoir que je n’ai que 30 minutes pour mon atelier lecture. Dans l’idéal, je leur aurai proposé de faire du papier mâché, de construire un arbre en papier mâché, de le décorer avec des feuilles mortes… Mais je ne suis pas leur professeur, je suis une simple intervenante et n’ai donc pas assez de temps à ma disposition pour exploiter les livres autant que je le voudrais.

Mais je leur avais préparé une silhouette d’arbre, et des tampons en forme de feuilles réalisé très simplement en amont par moi-même avec le carton d’un rouleau de papier toilette. Avec de la peinture aux couleurs automnales, couleurs dont nous avons discutés et que nous avons sélectionnés et préparés ensemble avec les enfants, ils ont tamponnés de jolies feuilles d’automne sur leur arbre.


Je dois dire que j’appréhendais un peu face à la simplicité de l’activité que je proposais. Je me demandais si des CP n’allaient pas s’ennuyer. Et finalement, ils ont adoré poursuivre avec une activité sur le thème du livre. Et je crois qu’avec la peinture, j’ai tapé dans le mille!

J’ai passé un magnifique moment avec cette jolie classe. Ils ont été adorables, patients, intéressés, plein de bonnes volontés et de questions…

Ils m’ont conforté dans mon envie de m’engager plus auprès des enfants!

Correspondance autour du monde

A l’occasion de la rentrée des classes, j’ai envie de vous proposer quelque chose qui me tient à coeur. C’est Little Miss Sunshine qui m’en a parlé la première, il y a quelques mois, je la trouvais alors encore un peu petite, mais finalement aujourd’hui je vais me lancer.

J’ai envie de vous proposer, à vous tous qui me lisez et qui avez de jeunes enfants, une correspondance autour du monde.

L’idée serait donc de créer une correspondance à travers le monde. Little Miss Sunshine et moi serions ravies d’envoyer une lettre par mois à ceux qui le désirent. Elle ne sait pas encore lire ou écrire seule, mais je trouve justement qu’une correspondance lui montrerait l’intérêt de la lecture et de l’écriture. Elle attend toujours avec beaucoup d’impatience les courriers de la famille et les magazines auxquels elle est abonnée. Et cette correspondance part d’ailleurs d’une idée à elle!

Cet échange pourrait donc être d’une lettre par mois tout au long de l’année scolaire pour commencer, soit dix lettres. Cette lettre peut se composer d’une partie écrite – qui peut être écrite par l’enfant ou dicté par l’enfant ou écrite à quatre mains -, mais aussi d’un dessin, d’une carte postale, d’un petit bricolage, de photos… Un courrier qui rentrerait donc dans une enveloppe classique.

L’intérêt serait de découvrir la vie des uns et des autres, le pays ou la région de vie de chacun, de se donner des idées d’activités, de bricolages, de lectures, en fonction des goûts de chacun…

Little Miss Sunshine aura 5 ans au mois de décembre. Je pense qu’il serait intéressant qu’elle corresponde avec des enfants qui ont plus ou moins son âge (peut être de 4 à 8 ans, mais rien n’est défini!)

En quelques mots, Little Miss Sunshine va donc avoir 5 ans. Elle entre cette année en Grande Section de maternelle dans une école internationaleelle apprend le Chinois, le Français et l’Anglais. Nous vivons à Shanghai en Chine. Nous aimons beaucoup voyager, lire des livres et bricoler en famille. Little Miss Sunshine est une grande fan de Totoro et de la Reine des Neiges. Sa couleur préférée est le rose. Elle est très curieuse. Je prendrai moi-même part à la correspondance, en écrivant sous la dictée ou à quatre mains avec Little Miss Sunshine.

En fonction du nombre d’intéressés, on pourra correspondre soit qu’avec Little Miss Sunshine et moi, soit correspondre tous les uns avec les autres, soit correspondre avec des enfants de régions/pays qui nous intéressent ou de goûts similaires… Tout est donc possible! 

Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à l’adresse du blog:

lafamillekangourou.leblog at gmail.com

Précisez-moi le nom, le sexe et l’âge de votre/vos enfant(s), ainsi que votre adresse, et si vous seriez intéressé par une correspondance uniquement avec Little Miss Sunshine ou à plusieurs (ce qui multipliera le nombre de lettres à envoyer par mois!) Et nous pourrons commencer la correspondance dans la foulée…

J’espère vous trouver nombreux à nous suivre dans l’aventure! 

N’hésitez pas à me demander plus d’informations si mon propos n’est pas clair ou si vous avez besoin de complément d’informations!

[Expatriation] Deux ans à Shanghai

Deux ans. J’ai du mal à réaliser. Je me vois encore trépigner d’impatience de partir enfin pour la Chine et de rejoindre Papa Lou au mois de juillet 2014.

Et puis si je jette vraiment un oeil par-dessus mon épaule, je me rends bien compte de ce temps écoulé. La « surprise » de la grossesse de Little Smiling Buddha, le suivi de la grossesse en Chine, mon accouchement dans un hôpital international, la première année de Little Smiling Buddha, ses premiers pas, plusieurs voyages en Chine et ailleurs, deux rentrées scolaires pour Little Miss Sunshine, un an de vie commune avec Ayi, mon apprentissage du chinois,…

Après deux ans, nous sommes toujours encore en phase de découvertes. C’est avec le même plaisir que je me promène aujourd’hui dans les rues de Shanghai. La seule différence, c’est qu’en arrivant à Shanghai, c’est Little Miss Sunshine qui était lové dans le Boba et qu’aujourd’hui c’est Little Smiling Buddha.

Nos liens familiaux sont toujours aussi serrés. Comme lors de chaque naissance, notre vie de couple a été chamboulé, mais nous espérons que nous allons bientôt pouvoir reprendre un peu de temps pour nous et profiter un peu de Shanghai by night.

Cette deuxième année à Shanghai aura été marqué par:

  • Ma compréhension du chinois qui aujourd’hui change complètement ma manière d’appréhender cette expatriation et la culture chinoise. Je profite beaucoup plus des « spécificités » chinoises, je peux débattre des différences culturelles avec Ayi ou nos amis chinois, je peux poser des questions sur ce qui m’intrigue et avoir des réponses à mes questions.
  • Trois retours en France. Suite à la naissance de Little Smiling Buddha, nous avions passé notre premier été à Shanghai. C’est donc au mois de septembre/octobre que nous avons fait notre premier voyage retour à quatre. Nous sommes ensuite revenu en France pour Noël et enfin à la fin du mois de juin pour les deux mois d’été. Nous avons finalement bien profité de ces moments en France, et nous n’avons pas trop ressenti le manque de la famille, même si ce manque reste évidement présent dans de nombreuses occasions.
  • Nous n’avons pas eu beaucoup de visite cette année. Seuls mes parents sont venus passer deux semaines avec nous au mois d’avril.
  • Trois voyages en Chine. Le premier à l’occasion du Nouvel An chinois à Harbin, pour aller voir le festival de glace. Le deuxième juste après le Nouvel An chinois où nous avons réalisé une semaine de roadtrip dans le Fujian. Le troisième lors du festival des bateaux-dragons à Pékin.
  • Deux journées de visite autour de Shanghai. La première dans la jolie ville d’eau de Qibao. La seconde dans la très belle Suzhou, où nous aurions finalement aimé passer plus de temps.
  • Les premiers pas de Little Smiling Buddha au contact de petits camarades chinois dans le parc de notre résidence.
  • La première fête d’anniversaire de Little Miss Sunshine avec les copains et copines de sa classe…
  • La rencontre de nouveaux amis chinois autour de notre résidence: tout d’abord la jolie amitié qui lie Little Miss Sunshine et LiangLiang, son petit camarade chinois qui a un an de plus qu’elle et qui vient de temps à autre passer la soirée chez nous. Et puis l’amitié qui s’est liée entre Little Miss Sunshine et TianZhen, un petit garçon de 8 ans dont les parents sont chinois, mais qui va au lycée français et qui est ravi de retrouver quelqu’un qui parle français dans la résidence. Et puis plus récemment, la nouvelle amitié qui s’est liée entre Little Miss Sunshine et Eva, une petite taïwanaise de 8 ans qui habite dans la résidence en face de chez nous. De notre côté, nous avons lié une belle amitié avec les responsables et employés de notre petite maison de thé favorite où nous passons quasiment tous les week-ends. Nous y sommes accueillis comme si nous faisions partis de la famille. Nous sommes liés par notre passion du thé, mais également par la joie de voir grandir nos enfants respectifs. Nous nous échangeons régulièrement des « cadeaux » et autres recettes de nos pays respectifs. Ma nouvelle amitié avec Anna, la maman de la petite Eva, taïwanaise expatriée à Shanghai et maman au foyer comme moi. Entre nous, la langue de communication est souvent l’anglais, parce que contrairement à beaucoup de Chinois, elle la maitrise très bien, mais il n’empêche que nous parlons de temps à autre chinois toutes les deux.
  • Notre découverte d’un bain coréen proche de Qibao, où nous aimons passer régulièrement du temps en famille dans des bains brûlants…

Contrairement, à ce que j’ai pu entendre des autres expatriés autour de moi, au bout de deux ans, nous sommes toujours dans une phase de lune de miel avec Shanghai et la Chine. Nous nous sentons bien, nous nous sentons à notre place dans cette grande ville cosmopolite. Nous nous y voyons bien encore quelques années…

Les enfants se sont tout à fait bien habitué à cette vie. Ils ont leurs camarades chinois, leurs camardes français et puis des camarades de tas d’autres nationalités avec lesquels ils communiquent en Chinois ou en Anglais. Ils sont à l’aise avec les voyages, les changements d’horaires, de cultures,… Les observer dans leurs découvertes de l’autre avec toute l’innocence des yeux d’enfants est un vrai bonheur. Little Miss Sunshine est totalement à l’aise avec un planisphère. Elle connaît tous les continents, les pays que nous visitons, sait replacer la Chine, Shanghai, la France, Paris et le Japon, nous parlons très régulièrement différences de cultures ou de conventions sociales. C’est une richesse immense dont nous n’,entr’apercevons pour l’instant qu’une infime partie compte tenu de la jeunesse de nos enfants…

J’ai profité à fond de mon temps avec Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha. Je leur offre du temps en quantité et en qualité grâce à l’aide incommensurable d’Ayi. C’est exactement ce que j’espérais en devenant maman au foyer et en vivant en expatriation.

Cette nouvelle année qui s’ouvre, j’ai envie de faire un peu plus de choses pour moi: j’ai beaucoup de projets en attente que je veux concrétiser ou tout du moins commencer à concrétiser. Je veux aussi réussir à reprendre du temps en couple. Papa Lou est peut être le plus grand perdant dans cette histoire!

C’est avec bonheur que nous entamons cette troisième année d’expatriation à Shanghai…

[Parentalité] Dormir avec ses enfants

Cododo. Ce mot comprend deux réalités proches et tout de même différentes. Deux définitions en quelque sorte. Le cododo ça peut aussi bien vouloir dire, dormir avec son bébé, dans le même lit. Mais aussi dormir avec son bébé, dans la même chambre.

Nous pratiquons le cododo avec Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha. Dans les deux sens du terme. Nous avons pratiquée le cododo avec Little Miss Sunshine et le pratiquons toujours. Nous avons pratiqué le cododo avec Little Smiling Buddha et le pratiquons toujours. Dans les deux sens du terme, pour les deux enfants.

A la naissance de Little Miss Sunshine, je n’avais aucune connaissance du cododo. Et puis la deuxième nuit à l’hôpital, pendant une tétée qui s’éternisait, alors que j’étais dans ma quatrième nuit sans fermer l’œil (les contractions, l’accouchement, un nouveau-né, tout ça…), je me suis légèrement assoupie avec bébé au sein. C’est ce moment qu’a choisi une infirmière (ou une sage-femme, ou une puéricultrice, je ne sais plus) pour faire irruption dans ma chambre (il devait être vers les 4h du matin, je ne comprend pas ce besoin de vérifier la tension et je ne sais quoi d’autres à cette heure! Mais c’est un autre sujet) et me hurler dessus qu’on ne dormait pas avec son bébé. Que c’est dangereux. Qu’est-ce que je cherchais? A l’étouffer? Il pouvait tomber du lit! Je pouvais l’écraser de tout mon poids! Est-ce que j’étais bien consciente du mal que je pouvais lui faire? Un bébé, ça dort dans son lit. Un point c’est tout. Et puis elle allait me fournir une plaquette pour m’expliquer! (Ça me rappelle qu’elle ne me l’a jamais donné sa plaquette et tant mieux) Entre temps, Little Miss Sunshine ne dormait plus. Et moi non plus d’ailleurs. Elle avait vraiment hurlé l’infirmière, je vous le disais. J’étais atteré. Je n’osais plus bouger. Je ne sais même plus si elle a pratiqué les examens qu’elle avait à faire. Je me vois encore figée, glacée par ses paroles. Morte de peur. Morte de culpabilité. Morte de honte.

Little Miss Sunshine a été, et est toujours, une très petite dormeuse. Oui. Ca existe les nouveaux-nés qui dorment 30mn par ci, 30mn par là, 1h ou 2h consécutive la nuit quand tout va bien… Le temps de lâcher prise pour moi. D’être sûre qu’elle dorme, pour qu’elle soit de nouveau réveillé… J’étais épuisée. Traumatisée par les paroles si violentes de cette infirmière en pleine nuit. De retour à la maison, la nuit, à chaque réveil de Little Miss Sunshine, chaque tétée, je me forçais à me lever. J’allais dans le salon. Je m’asseyais sur le canapé. J’allumais la télé pour être sûre de ne pas m’endormir pour fixer quelque chose, et ne pas m’endormir avec mon bébé au sein. Moi, la mauvaise mère qui avait failli écraser son bébé son deuxième jour de vie. Ses paroles résonnaient toujours en moi, nuit après nuit. Trois semaines. J’ai tenu trois semaines à ce rythme. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même.

Une nuit, assise sur mon canapé, devant une énième émission hypnotisante, je me suis assoupie. Malgré tout mes efforts. Je me couvrais d’ailleurs un minimum -en plein hiver- pour être sûre d’avoir froid et de me tenir éveillée… Je me suis assoupie. Quelques secondes, quelques minutes, je n’en ai aucune idée. Et puis je me suis réveillée en sursaut. J’ai eu peur. Très peur. J’aurai pu lâcher mon bébé. Il aurait pu tomber du canapé. Je n’arrivais même pas à rester éveillé pour nourrir mon tout-petit! J’étais à bout! J’ai pleuré longuement.

Après une longue discussion avec Papa Lou, nous avons convenu qu’il était bien moins risqué d’allaiter Little Miss Sunshine couchée dans notre lit, avec son petit lit à barreaux contre le nôtre pour éviter qu’elle ne tombe et que si je m’assoupissait, ce ne serait que pour quelques minutes, et je la remettrais aussitôt dans son petit lit. Et que nous allions garder tout ça pour nous. Que ça ne regardait que nous. Et c’est ce que nous avons fait. Et de jours en jours, de semaines en semaines, de mois en mois, nous avons enfin pris confiance en nos capacités de parents. Nous avons compris qu’on n’écrase pas un enfant en dormant avec lui. Nous avons remarqué que nous étions tous les trois bien moins exténué, même les mauvaises nuits. Et Little Miss Sunshine passait une partie de la nuit dans son lit, et puis une autre partie dans le nôtre. Parfois plus dans l’un que dans l’autre. Parfois plusieurs fois dans l’un et plusieurs fois dans l’autre. Notre cohabitation a duré 16 mois. Jusqu’à ce qu’elle fasse ses nuits. Jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de moi la nuit par ce qu’elle ne se réveillait plus et s’endormait seule. Elle et son petit lit on alors intégré la pièce juste à côté de notre chambre, la porte toujours ouverte entre les deux pièces. Et nous n’avons jamais parlé à personne (ou si peu) de notre expérience de cododo. Ce n’est qu’à 2 ans et demi qu’elle a véritablement eu sa chambre. Elle y a dormi sans aucun soucis durant 5 mois. Elle s’y endormait. Ne se réveillait que rarement. Et venait rarement nous rejoindre avant le matin. Finalement, elle a eu 3 ans. Et puis elle a eu peur de la nuit. Et puis des monstres. Et puis des ombres. On a accompagné. On a expliqué. On a donné des astuces pour les combatte ces monstres. Pour se rassurer par elle-même. On a combattu avec elle. Rien n’y a fait. On s’est battu, un peu. On a perdu notre bienveillance, un peu. On a eu honte, beaucoup. On s’est excusé. On a négocié. Ca a duré une grosse semaine. Et puis on a lâché prise. On a installé un matelas d’appoint au sol dans notre chambre. On a tout de suite vu la différence. Les endormissement étaient plus doux et les réveils moins fréquents. On s’est de nouveau inquiété pour la naissance de Little Smiling Buddha. Comment allions-nous faire? Et puis elle est restée. Et tout c’est bien passé. Nous dormons tous les quatre. Elle a 4 ans (presque et demi) et elle dort toujours avec nous. Elle n’a plus peur de la nuit. Elle n’a plus peur des monstres (enfin, quand même un petit peu, parfois) mais elle n’est pas encore prête. Alors on lui fait confiance…

A la naissance de Little Smiling Buddha la question ne s’est même pas posé. Il allait dormir avec nous. J’allais le prendre dans le lit pour l’allaiter. Et puis il dormirait là où il dormirait. Dans son lit. Dans notre lit. Après tout, quelle importance? Il a dormi dans notre lit. Beaucoup. Il a dormi dans son petit lit, collé au nôtre. Un peu. Et puis il a fait ses nuits. Et puis il ne les a plus fait. Mais qu’importe. Il a gigoté beaucoup. Et puis je me suis rendue compte que je le gênais à dormir avec lui. Alors j’ai essayé de le remettre plus régulièrement dans son petit lit. Et puis il s’est cogné la tête dans les barreaux. Et puis on s’est dit qu’il serait temps de trouver une autre solution. Il avait 8 mois. On a installé un deuxième matelas au sol. A côté de celui de Little Miss Sunshine. Et la transition a été douce. Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha se cherchent instinctives  la nuit. Ils vont l’un vers l’autre dans leur sommeil. Et c’est beau à voir. Et émouvant.

Finalement, l’Homme n’est pas fait pour dormir seul. A l’époque des hommes de cro-magnons et compagnie, la nuit était pleine de dangers, on se regroupait. Aujourd’hui encore, je n’aime pas dormir seule quand Papa Lou est absent. Et c’est pareil pour lui. Je me vois mal imposer à mes enfants de dormir seul. C’est d’ailleurs une phrase de Little Miss Sunshine qui m’avait fait me remettre en question: « Mais pourquoi Papa et toi vous dormez ensemble et moi je suis TOUTE SEULE? » C’est elle qui m’a ouvert les yeux.

Aujourd’hui j’aime me réveiller la nuit et en un seul coup d’oeil savoir que toute la famille dort bien, est apaisée. J’aime entendre leurs respirations calmes et reposantes. J’aime cet esprit de « meute » que ce cododo implique.

Alors bien sûr ce n’est pas rose tous les jours. Il y a des jours où je donnerai tout pour que Little Miss Sunshine réintègre sa chambre. Il y a des jours où Papa Lou perd patience et insiste pour qu’elle regagne sa chambre. Il y a des jours où j’ai vraiment l’impression de faire du camping en continu. Il y a ses nuits où après un énième réveil, je grogne que j’aimerai dormir alors même que tout le monde dort autour de moi ou presque… Mais finalement, il y a toujours ces moments qui nous crient qu’on a fait le bon choix. Ces moments d’harmonie, le matin au réveil quand on voit leur sourire et qu’on se sent relativement reposé malgré plusieurs réveils nocturnes. Papa Lou et moi, et même Little Miss Sunshine, savons que ces moments sont précieux. Et qu’ils sont provisoires, à plus ou moins longues échelles. Je ne sais pas combien de temps nous allons encore dormir à quatre. 2 mois? 6 mois? 1 an? Plus? Moins? Seul l’avenir nous le dira. Mais j’ai confiance en mes enfants, quand ils seront prêt, ils sauront nous le dire. Et en attendant, je savoure les instants de bonheur familial que cela nous procure…

[Expatriation] La difficulté du décalage horaire en famille (2)

Lors de notre premier voyage de retour vers la France, il y a à peine un peu plus d’un an, je vous faisais part de la difficulté de gérer le décalage horaire en famille. Je vous parlais également de ma peur de notre prochain voyage hivernal vers la France avec un bébé de quelques mois.

A ce jour, nous avons effectué d’autres voyages, à trois et à quatre, et j’ai donc quelques expériences en plus à partager.

Le choix de l’horaire de départ est un des critères important pour bien gérer le décalage horaire en famille. Malheureusement, nous n’avons pas des tonnes de choix quand à nos horaires de départ et d’arrivée entre Shanghai et l’Alsace. Le départ de Shanghai s’effectue habituellement le soir tard. Et c’est une bonne chose. Tout le monde est fatigué et s’endort relativement vite dans l’avion. L’arrivée à Paris est plus compliquée puisqu’il est très tôt le matin et que nous devons patienter 4 à 5h à l’aéroport. Nous en profitons habituellement pour prendre un petit déjeuner et acheter une babiole ou deux à chacun d’entre nous (livre de coloriage, sucrerie, livre, magazine,…) Nous reste alors 1h d’avion et 1h de trajet en voiture pour enfin arriver dans nos familles. Nous avons pris l’habitude de déjeuner tous ensemble – avec Papapa, Mamama, Nonna et GrandPapa – et de sortir faire une promenade tout de suite après le repas. Ce qui nous évite de nous endormir. Et les enfants, même s’ils dorment dans le porte-bébé ou la poussette ont aussi le bénéfice d’une promenade au grand air. Cette promenade est vraiment ce qui nous sauve d’un décalage horaire trop difficile à gérer en arrivant en France. 

Pour le retour, c’est plus compliqué. Aucun vol ne nous semble vraiment faciliter le décalage horaire. Le plus gérable pour nous est de quitter l’Alsace par un vol en soirée, de patienter 4 ou 5h à Paris  – d’y dîner et de se promener un peu dans l’aéroport – et de reprendre le vol de nuit direction Shanghai. Avec la fatigue des vacances, tout le monde dort relativement bien dans l’avion. Le plus difficile est l’arrivée à Shanghai vers 17h. Nous ne sommes pas de retour chez nous avant 19h et il fait donc déjà nuit. Impossible de sortir se promener. Impossible de se recoucher a 21h ou 22h alors que nous venons de nous réveiller quelques heures auparavant. On étire la soirée tant que possible, on est fatigué, on s’endort, on se réveille en plein milieu de la nuit et la lutte contre le décalage horaire débute…

Et je n’ai malheureusement pas encore trouvé de solutions pour ce vol retour. Les réveils se multiplient en plein milieu de la nuit durant la semaine qui suit notre retour. Toute la famille fini par se retrouver à papoter au lit à 3h du matin quasiment tous les jours. Finalement, au bout d’une semaine, l’effet du décalage horaire s’estompe…

Ce que nous avons donc retenu de notre premier retour en France en famille, c’est qu’il ne faut jamais faire de sieste l’après-midi suite à un retour en France matinal. La seule solution pour se remettre tous ensemble le plus vite possible à l’heure française, est de sortir s’aérer au moins une heure tout de suite après le repas.

 

[Voyage] Occuper les jeunes enfants dans les transports

Depuis que Little Miss Sunshine est née, nous avons déja pas mal voyagé en famille. Notre voyage le plus lointain aura été celui de la France vers le Japon pour ses 13 mois, mais nous avons réalisé de nombreux voyages avec des moyens de transport très variés: un roadtrip dans le Sud de l’Angleterre en voiture, un roadtrip au Japon en train et en bus, des vacances dans le Sud de la France en voiture ou en train, des voyages en avion vers Shanghai,…

Les voyages long-courrier en avion ne sont pas ceux qui posent le plus de problème, à mon avis. En choisissant bien les horaires, pour passer la nuit dans l’avion, l’enfant dort assez facilement – ou au moins comate devant un dessin animé. Les voyages moyen courrier, comprenez 3 à 5h de vol, me semblent plus problématique. On n’a pas vraiment le temps de dormir, mais on a le temps de s’ennuyer, d’autant que tous les avions ne sont pas équipés en télévision dans ce cas. Il en est de même dans le train. Un voyage d’une à trois heures passe relativement vite, au-delà, c’est plus compliqué, surtout avec un enfant.

Je prépare donc toujours de nombreuses activités, en fonction de l’âge de Little Miss Sunshine, pour l’occuper. Pour ce voyage au Japon, nos vols n’auront pas été très long – deux heures trente à l’aller et au retour. Par contre, nous avons effectué de nombreux voyages en train, une fois sur place, qui ont duré de trente minutes à plus de quatre heures. Il fallait donc trouver de quoi l’occuper.

Mes incontournables depuis longtemps maintenant sont:

  • la tablette avec des jeux pour les tout-petits (plusieurs mémory, un jeu pour dessiner, un jeu où il faut guider une balle avec son doigt à travers un labyrinthe,…) et des dessins animés (une saison de T’choupi à l’école, les aventures de Tintin et Milou, Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière, L’étrange Noël de M. Jack,…)
  • un ou deux livres, et systématiquement celui-ci qu’elle me demande inlassablement de lire à chaque décollage.
  • quelques figurines d’animaux car elle passe des heures à s’inventer des histoires avec quelques figurines…
  • un livre d’activités avec jeux, histoires et coloriage ainsi qu’une petite pochette de mini-crayon de couleur.
  • un nouveau jouet que nous achetons à l’aéroport pour l’effet de nouveauté et de surprise (des figurines d’animaux, des petites voitures, un camion de pompiers, une peluche,…)

Comme elle grandit, qu’elle dort moins pendant les voyages, je me suis creusée la tête pour lui préparer quelques activités en plus qui nécessitent un minimum de matériel:

  • un album de coloriage que j’ai créé moi-même avec des coloriages récupérés sur Internet sur le thème du Japon et qui lui sert également de carnet de voyage où nous dessinons, écrivons et collons ses trouvailles au cours du voyage. Quelques petits crayons de couleurs, un stylo à bille et un tube de colle viennent compléter la panoplie et restent tout le long du voyage dans le sac à dos.
  • un recueil de blagues qui nous sert de base pour créer nos propres blagues – merci Tiphanya! – et qui sert aussi bien à s’occuper dans les transports sans s’encombrer ou à motiver Little Miss Sunshine à marcher.
  • des cocottes en papier avec pour l’une des couleurs – trouver la couleur correspondante dans l’avion ou dans le train, trouver un animal (réel ou inventé) de la couleur sur laquelle on est tombé, … – et pour l’autre de petits actions faciles – compter jusqu’à 10, épeler son nom, chatouiller son voisin de droite, chanter une chanson, …
  • des petits carrés de papier prédécoupés pour fabriquer de nouvelles cocottes en papier, des grenouilles ou des grues en origami et des anti-sèches! On récupère toujours du papier pour continuer les origami en cours de voyage!
  • Quelques feuilles de papier, mais on peut aussi récupérer les carnets de feuilles mise à disposition dans les hôtels, pour du dessin libre ou des parties de cadavre exquis

Et quelques idées de jeux sans aucun support qui fonctionnent bien avec Little Miss Sunshine, 3 ans:

  • Le portrait chinois: Si tu étais un animal, tu serais … / Si tu étais une chanson, tu serais … / Si tu étais un chiffre, tu serais … / Si tu étais une ville, tu serais …
  • La famille de mots: On choisit ensemble une famille de mot – fruits, animaux, moyen de transport, … – et chacun son tour on trouve un mot de la famille.
  • Devine à quoi je pense: chacun son tour, on pense à quelque chose, les autres participants posent des questions pour trouver de quoi il s’agit. Pour aider Little Miss Sunshine, je commence en règle général par donner les grandes lignes: « Je pense à un animal » ou « Je pense à un fruit ».
  • Devine ce que je vois: Chacun son tour, on repère un objet dans l’avion ou le train, on commence le jeu en disant: « Je vois quelque chose de (nommer la couleur) » et les autres participants essaient de deviner de quoi il s’agit!

A tout ceci, il va sans dire que nous avons toujours de quoi grignoter dans le sac à dos – une pomme, un paquet de gâteau, une barre de chocolat… – et quelques sucreries pour l’effet de surprise en cas de gros coup de fatigue – bonbon, sucette… et une petite bouteille d’eau. Avec un ventre plein, on évite pas mal de désagrément, surtout en cas de retard dans les transports!

Voilà donc nos idées, testées et approuvées par Little Miss Sunshie, 38 mois!

N’hésitez pas à partager vos trucs et astuces pour occuper les jeunes enfants en voyage! 

[Parentalité] Y’a-t-il un écart d’âge idéal entre deux enfants?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu avoir une grande famille. Pas énorme, mais grande quand même. J’ai toujours rêvé d’avoir trois ou quatre enfants autour de moi. Dans ma famille, nous sommes deux enfants. Moi et mon frère de quatre ans plus jeune. Papa Lou quant à lui est enfant unique. Et il était hors de question pour lui de reproduire ce schéma. Nous en avions déja parlé avant d’avoir des enfants, pour nous il était important qu’ils aient des âges proches – c’est-à-dire 1 à 2 ans d’écart maximum – pour une question de complicité essentiellement.

Lorsque Little Miss Sunshine est née, elle n’avait pas trois mois, j’étais à peine remise psychologiquement de mon accouchement que nous parlions déja du deuxième. Et pourtant, elle n’a pas fait une seule nuit complète avant ses 1 an. La fatigue, les questionnement multiples face à ce premier enfant ne nous ont pas découragés. Et pourtant, nous attendions notre prochain départ en expatriation et nous savions que raisonnablement il fallait attendre ce départ pour prévoir vraiment ce deuxième bébé.

Et puis le temps a passé. Little Miss Sunshine a eu un an. Puis deux. Nos plans étaient bousculés. J’ai eu une période où je me suis sentie vraiment mal en comprenant que nos enfants auraient plus d’écart que ce que nous avions pensé. Je voyais nos rêves s’envoler. J’ai mis du temps à m’y faire. Mais en parallèle, je profitais de nouveau à fond de Little Miss Sunshine, puisque j’étais enfin Maman au Foyer.

Aujourd’hui, avec le recul, je pense que Little Miss Sunshine à l’âge idéal pour avoir un petit frère. Elle a l’âge de comprendre ce qui se passe, de profiter de ma grossesse avec moi, de parler de notre future vie à quatre avec Papa Lou et moi, de poser des questions. Je commence à avoir beaucoup de mal à la porter – 15kg et un joli ventre rond n’aident pas. Je me dis que je l’ai porté autant que j’ai pu. Il y a trois mois encore, je la portais des heures si nécessaire dans son Boba. Et je suis tellement heureuse d’avoir pu la porter autant qu’elle le souhaitait, autant qu’elle en a eu besoin, jusqu’à ce qu’elle soit en âge de marcher totalement seule. Et depuis ma grossesse, nous avons un nouveau rituel quand nous nous promenons. Elle sait que si elle est fatiguée, si elle a besoin d’un câlin, on cherche un banc, ou une pierre, ou un tronc d’arbre, ou tout se qui nous permet de nous assoir toutes les deux et de faire un câlin. Elle n’a plus jamais demandé à être porté. Sauf par Papa Lou. Je suis heureuse de n’avoir eu qu’elle pour lui offrir tout ce dont elle avait besoin: portage, câlin, nuits sans sommeil, écoute, jeux, … et de ne pas avoir eu d’autre bébé à m’occuper.

Maintenant qu’elle est plus autonome, qu’elle part tous les matins à l’école avec son sac en bandoulière, je pourrais donner, sans me poser de questions, tout ce dont notre futur petit garçon aura besoin pour grandir sereinement

Finalement, l’écart d’âge idéal entre deux enfants, c’est un peu celui qui nous convient, celui qui fait que nous sommes en accord et en paix avec nous même.

Et pour vous, quel est l’écart d’âge idéal entre deux enfants?  

[Expatriation] [Education bienveillante] Etre baigné dans un milieu multilingue

Une des grandes conséquences de notre expatriation pour Little Miss Sunhsine est qu’elle a été plongée dans un milieu multilingue. Du jour au lendemain, elle est passée d’une langue, le Français, avec parfois un peu d’Alsacien – notamment lors de notre long séjour en Alsace et de la venue de ses grands parents – à un milieu trilingue: Chinois, Anglais et Français.

Depuis mi-octobre, Little Miss Sunshine a fait sa première rentrée dans une école internationale. Elle suit un cursus bilingue et passe donc la moitié de sa semaine en Français et l’autre moitié en Chinois. Elle est également inscrite à la danse tous les lundis où son professeur ne parle qu’Anglais et elle est amenée à rencontrer du personnel et des enfants qui ne parlent qu’Anglais à l’école. Nous passons nous-même nos journées à nous exprimer en Anglais et un peu en Chinois avec les personnes que nous croisons.

Les professeurs de Little Miss Sunshine ne cessent de me parler de ses progrès et de ses efforts pour parler Chinois. Pourtant, quand je lui demande si elle a appris des mots en Chinois, elle me répond invariablement: « Mais Maman, je suis Française moi! » Même réponse à son père quand il essaie de travailler son Chinois avec elle. Impossible de lui faire dire le moindre mot en Chinois devant nous. Ce qui n’est en soit absolument pas anormal, mais quelque peu frustrant pour les parents! Par contre, en l’observant je suis tout à fait rassurée sur sa compréhension de cette nouvelle langue. Elle est beaucoup plus à l’aise avec les gens qui viennent vers elle en lui parlant Chinois, moins sur la défensive, moins agressive, et je l’ai récemment surprise à répondre à une question d’un chauffeur de taxi. De temps à autre, pour mon seul plaisir, je l’observe de loin quand je vais la chercher à l’école, entrain de communiquer avec sa maîtresse chinoise…

Avec l’Anglais, ce n’est pas la même chose. Elle dit assez spontanément des mots en anglais devant nous. Peut être parce que nous lui racontons de temps à autre des histoires dans cette langue ou parce qu’elle sait que nous comprenons cette langue parce que nous la parlons quotidiennement à l’extérieur. Et là, je peux facilement observer ses progrès.

Je pense qu’en tant que parent, nous projetons inconsciemment ou pas, d’énormes attentes sur nos enfants en ce qui concerne les langues dans le cadre d’une expatriation. Nous savons la richesse que cela peut être. L’enfant n’y voit qu’une utilité pour la communication avec ses camarades, ou pas. Nous savons aussi la complexité de l’apprentissage d’une nouvelle langue comme le Chinois à l’âge adulte. Alors qu’avant huit ans, un enfant a la capacité d’apprendre une langue naturellement, sans effort et n’est absolument pas limité dans le nombre de langues qu’il peut apprendre en parallèle. Mais malgré toutes nos attentes, il faut rester à l’écoute de notre enfant. L’apprentissage d’une nouvelle langue, c’est aussi l’apprentissage d’une nouvelle culture. Après le départ de son pays d’origine, l’enfant peut vivre l’apprentissage d’une nouvelle culture comme une réelle trahison à l’égard de sa culture maternelle.

Alors je reste à l’affut. Le Français est et restera toujours la seule et unique langue dans laquelle nous nous exprimerons à la maison, comme cela l’a été jusqu’à présent. Bien sûr, je rêve de voir Little Miss Sunshine se débrouiller facilement et naturellement en Chinois. Je ne vois que la facilité que ça lui apportera à apprendre d’autres langues, l’importance qu’une telle langue pourra avoir plus tard sur son CV, la richesse et l’ouverture d’esprit qu’une telle expérience pourra lui apporter. Mais peut être que ça n’arrivera pas. Peut être qu’elle décidera qu’il est plus facile pour elle de continuer à parler Français avec ses camarades qui parlent tous Français dans sa classe, peut être qu’elle ne verra aucune utilité à l’apprentissage du Chinois. Mais ça,… seul le temps nous le dira!