[Préparer Bébé au Grand Départ] Le calendrier d’avant-départ

Je vous en avais déja parlé là-bas, un peu avant le départ de Papa Lou et à l’origine pour toute la durée de notre séjour en Alsace jusqu’à notre départ, j’avais confectionné un calendrier d’avant départ.

Nous pensions quitter la France environ un mois à six semaines après le départ de Papa Lou. J’avais donc confectionné un calendrier et des pochettes pour un mois environ, attendant d’avoir la date de notre départ pour le finaliser. Mais comme nous avons mis beaucoup plus de temps que prévu à partir, nous avons fini par le mettre de côté. Sans date de départ, il n’y avait plus vraiment de sens à notre calendrier.

Nous venons donc de le remettre au goût du jour, maintenant que nous connaissons notre date de départ. Little Miss Sunshine m’a aidé à coller les stickers représentant nos derniers aller-retour en voiture entre chez Mamama et Papapa et Nonna et GrandPapa, notre départ pour la Chine en avion et notre arrivée à Shanghai. Chaque soir, après le repas, nous cochons la journée qui vient de passer et nous comptons les jours qui restent jusqu’au Grand Départ.

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La seconde partie du calendrier consiste en une enveloppe par jour. Dans chaque enveloppe, j’ai glissé une ou plusieurs photos et une ou plusieurs gourmandises.

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Les photos représentent la ville de Shanghai sous différent aspect: la nuit, les parcs, les tours, les maisons typiques,… Mais aussi la gastronomie, les transports, le zoo, notre nouveau chez nous…

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Pour varier les plaisirs, j’ai eu l’idée de créer deux puzzles que j’ai glissé dans deux enveloppes: le premier représente une belle vue de Shanghai et le second un panda. Quant aux gourmandises, il s’agit de petits gâteaux en forme de panda et de carambars aux fruits.

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Je suis vraiment contente de ce calendrier. Chaque soir il nous permet de discuter, de rêver, de désamorcer des craintes sur notre nouvelle vie. Il nous permet aussi de mettre des mots sur l’absence de Papa Lou, de préparer nos retrouvailles, … Little Miss Sunshine l’a très vite intégré dans notre rituel du soir.

Et j’aime autant qu’elle compter les jours qui nous sépare encore de Papa Lou et découvrir ce que contient chaque enveloppe le soir venu… 

[Education bienveillante] La mémoire des tout-petits

Depuis que Little Miss Sunshine a assez de vocabulaire pour communiquer avec nous, je ne cesse d’être impressionné par sa mémoire. J’étais persuadé, parce que c’est ce qu’on entend le plus souvent, qu’un enfant ne pouvait pas retenir ou se souvenir de quelque chose, sauf bien sûr à lui répéter sans cesse. Et pourtant, Little Miss Sunshine a remis toutes ces affirmations en cause.

La première fois que je m’en suis vraiment rendu compte, c’est suite à notre roadtrip au Japon. Little Miss Sunshine avait de 14 mois et demi à 15 mois et une semaine. Beaucoup de personnes m’ont dit « Pourquoi vous gâcher le voyage en l’emmenant avec vous? De toute façon, elle ne se souviendra de rien! ». Je ne commenterai même pas la première partie de la phrase. Pour la seconde, j’étais déja persuadé que même si elle n’avait pas de souvenirs réels de ce voyage, il ferait parti de son expérience de vie. Elle allait déja vivre quelque chose d’exceptionnel avec nous. J’étais sûre qu’elle en garderait des odeurs, des goûts, des bruits et pourquoi pas des images.  A notre retour, nous en avons beaucoup parlé de ce voyage. Nous regardions régulièrement les photos que nous avons prise. Un an et quelques mois plus tard, si elle voit une émission à la télévision qui se situe au Japon, elle me le fait remarquer. Nous avons récemment trié les photos de notre voyage de noces (au Japon également) et Little Miss Sunshine a tout de suite reconnu les paysages. Elle a également gardé des goûts du Japon: le riz  et la sauce soja surtout. Et puis, les onigiri bien sûr.

Dans notre quotidien, aussi elle m’étonne régulièrement. Depuis qu’elle sait dire quelques mots, elle me rappelle systématiquement à chacune de nos sorties qu’il ne faut pas que j’oublie mes clefs, mon porte-feuille et mon téléphone. A force, c’est bien évidement devenu une habitude, une routine, mais au départ, c’était un bel effort de mémoire pour elle. Je ne cesse de lui parler à longueur de journée, il m’arrive donc régulièrement de lui dire « Rappelle-moi qu’il faut que nous achetions du pain avant de rentrer! ». La plupart du temps, je ne lui dit les choses qu’une fois ou deux et elle ne l’oublie pas. Récemment, je lui avais dit cela sur le chemin du retour vers chez nous après une journée à l’extérieur. Little Miss Sunshine s’est endormie dans le Boba. J’ai acheté mon pain pendant qu’elle dormait et je suis rentrée chez nous. Au moment où je l’ai posé sur le lit, elle s’est réveillée. Ses premiers mots ont été « Maman le pain! ». Je la trouve impressionnante parfois 😉

De la même manière, en février lors de notre retour à Paris, alors que nous passions devant la boutique de la retouche où j’avais emmené mon manteau pour réparer la manche au mois de novembre, Little Miss Sunshine m’a dit « Maman! Le Monsieur a réparé le manteau de Maman ». Plusieurs mois était passé et nous n’en avions jamais reparlé…

De manière générale, Little Miss Sunshine me parle souvent de choses passées: du Japon, de ses journées chez sa Nounou, de son séjour en Alsace cet hiver, de ses jeux avec Papa Lou, de notre visite de la Tour Eiffel, de nos visites au zoo,… Le plus souvent, il y a un élément déclencheur – photo, parole, image,… – que je me plais à rechercher, mais parfois c’est sans que je ne vois aucun lien avec le moment présent qu’elle me raconte des choses qui se sont passés des semaines ou des mois auparavant.

Je pensais qu’un petit enfant n’avait pas forcément une mémoire développée, et surtout qu’il ne retenait pas forcément les choses. En fait, à partir du moment où un petit enfant a compris  et intégré ce qu’il vivait, il le retient et le restitue très facilement. Et c’est pareil pour les consignes, à partir du moment où Little Miss Sunshine les comprend, elle ne les transgresse que très rarement. Au pire des cas, je lui pose une question qui lui permet de me redire ce qu’elle sait déja. Si elle se met debout sur une chaise, je lui dit juste: « C’est dangeureux! Comment peut-on se mettre sur une chaise? » et elle me répond systématiquement « Assis ou à genoux » et le fait très spontanément car c’est elle qui l’a dit et non pas moi.

Je suis de plus en plus persuadé qu’une des clefs est de faire participer les petits à tous les aspects de nos vies et de leur faire confiance pour nous épater!

[Education bienveillante] La coopération

Depuis son plus jeune âge, Little Miss Sunshine participe à la vie en communauté que nous avons instauré chez nous. Pour moi, il ne s’agit ni d’aide, ni d’obligation, mais plutôt d’une manière de faire tourner notre ménage et de participer et coopérer chacun à notre niveau. C’est également une jolie manière de valoriser les apprentissages de l’enfant et de lui permettre de se rendre utile à son échelle

A peine commençait-elle à se lever en se tenant à la table basse – elle devait avoir 7 mois environ – qu’elle a commencé à participer à l’élaboration des repas. C’est assis en tailleur au sol, sur la table basse, que nous préparions le repas pour être à son niveau. Elle a très vite commencé à prendre les légumes coupés pour les jeter dans un récipient ou une casserole par exemple ou à ramasser les épluchures pour les mettre dans un autre récipient. Plus tard, elle a commencé à nous chercher les ingrédients nécessaires à l’élaboration du repas. Papa dans le salon lui demandait de chercher telle ou telle épice qu’elle s’empressait de venir me demander dans la cuisine. Depuis quelques mois, elle ramenait également les plats et les bouteilles du salon à la cuisine ou inversement et partait même chercher seule certains ingrédients dans le réfrigérateur. La préparation du repas du soir a toujours été un grand moment de complicité entre Little Miss Sunshine et Papa Lou.

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A peine arrivait-elle à marcher qu‘elle m’aidait à ramener le linge sale dans la cuisine et à le mettre dans la machine à laver. C’était notre petit moment complice du matin pendant une longue période. On triait le linge par couleur, on le ramenait dans la cuisine avant de le mettre ensemble dans la machine à laver. Je lui montrais alors comment on met la lessive et comment on choisi le programme approprié et elle restait de longues minutes assise devant la machine à regarder le linge tourner à travers le hublot. Je garde de jolis souvenirs de ces doux moments.

Depuis quelques mois, Little Miss Sunshine aime laver la vaisselle. Comme nous avions deux bacs, je lui laissais régulièrement laver la partie incassable de la vaisselle tandis que je faisais la vaisselle dans le second bac. Elle aime également faire de la pâtisserie et je la laisse régulièrement gérer en quasi-autonomie la préparation de certaines pâtisseries. Elle passait aussi régulièrement l’aspirateur à main que nous avions à Paris ou la balayette  pour ramasser les miettes sous la table après le repas.

Actuellement, elle développe beaucoup sa motricité fine et est très demandeuse à ce niveau. Elle sait se servir seule avec une bouteille. Elle sait transvaser un liquide entre deux tasses ou verres. Elle a adoré écosser les petits pois sur le balcon dans la fraicheur du soir d’été chez Nonna et GrandPapa. Elle m’a bluffé en ôtant la coquille des oeufs durs avec une précision et une délicatesse que je ne lui connaissais pas. Et quelle fierté pour elle de le raconter à Papa Lou sur Facetime le lendemain! 

Coquilles d'oeuf

Je ne lui demande que rarement. En règle générale, c’est elle qui vient me demander: « Maman, je peux te t’aider? ». Et c’est avec un grand sourire que je lui répond. Il s’agit bien là de coopération et non d’obligation.  Certain jour quand je lui propose de m’aider, j’essuie un refus catégorique. Je n’insiste pas. Cinq minutes plus tard ou le lendemain, elle est à nouveau ravie de se rendre utile. Je valorise toujours ses initiatives. Je lui explique à quel point elle m’a aidé, que j’ai gagné du temps, que je n’ai pas eu besoin de me relever plusieurs fois, que grâce à elle nous allons terminer plus tôt et partir au parc plus vite…

Bien sûr, certain point demeure problématique. Notamment en ce qui concerne le rangement des jouets. La plupart du temps, soit j’essuie un refus catégorique de ranger, soit au mieux j’obtiens sa coopération quand je propose de ranger avec elle. Régulièrement je le fais seule. Et puis certains jours, on trouve d’autres manières, on joue à ranger. C’est à celui qui lance le plus de balles dans la corbeille, à celui qui met le plus grand nombre de bonhommes playmobil dans la boite, à celui trouve trouve le plus de jouets rouge à ranger dans le coffre,… Et ça marche… Bizarrement, elle est toujours de bonne volonté pour m’aider à ranger nos affaires et rarement d’accord pour ranger ses affaires. Mais la problématique sera bientôt différente puisqu’elle aura enfin sa propre chambre dans notre appartement shanghaien!

Et vous, faites vous participer vos enfants à la vie du ménage?

[Education bienveillante] Lui offrir le choix

Depuis son plus jeune âge, dès qu’elle a su dire « oui » et « non » pour être précis, il nous a tenu à cœur de lui offrir le choix. Lui offrir le choix de tout ce qui pouvait être à sa portée, de son histoire du soir, de ses jouets, du moment de la prise de son biberon, de ce qu’elle veut manger,… C’était important pour moi, mais c’est aussi une manière de lui apprendre très tôt à faire des choix dans la vie. Et d’après une étude que j’ai lu il n’y a pas longtemps – impossible de remettre le doigt dessus, mais si vous connaissez, je suis preneuse des références! – un très bon moyen d’éveiller les enfants.

J’offre le plus souvent possible deux choix à Little Miss Sunshine, parfois trois depuis quelques semaines, afin qu’elle participe pleinement à notre vie quotidienne. A l’heure du repas, je lui offre très régulièrement le choix: carotte ou haricot, pomme de terre ou pâtes,… Une fois le choix effectué, pas de retour en arrière. Surtout en ce qui concerne le repas, mais cela fera l’objet d’un autre article.

Je lui offre également le choix de me proposer des idées de repas au moment de l’élaboration de la liste de courses et elle participe aux achats et peut donc intervenir dans mes choix. C’est elle qui choisit ses laitages depuis ses dix-huit mois: je lui montre des petits-suisses et des yaourts à la châtaigne par exemple et elle effectue son choix.

Je lui offre un choix sur les activités de la journée: est-ce que tu veux aller jouer au sable ou au toboggan aujourd’hui? Est-ce que tu préfères aller à la bibliothèque ou à la piscine demain? Mais aussi sur la manière dont je vais l’habiller: tu préfères une robe ou un pantalon aujourd’hui ? Ou encore entre couche et culotte en période d’apprentissage de la propreté.

Bien évidement compte tenu de l’âge de l’enfant, le choix est plus ou moins conscient. Il y a toute une période, où comme tous les enfants, Little Miss Sunshine faisait un choix avant de changer d’avis pour finir par revenir à son premier choix. C’est tout a fait normal! Et cela participe à son apprentissage. Il suffit d’un peu de patience et de bienveillance. Aujourd’hui, à presque deux ans et demi, elle sait déjà bien ce qu’elle veut. Elle participe activement aux choix qui s’imposent en famille. Elle sait déjà prendre une décision. Elle sait déjà exprimer ce qu’elle aime, ses activités ou jouets préférés, les couleurs qu’elle aimerait trouver dans sa future chambre à Shanghai,… Et je suis ravie de la voir participer avec autant de plaisir.

Et vous, offrez-vous un choix à vos tout-petits?

[Education bienveillante] Mettre des mots sur ses émotions

Je l’ai remarqué depuis peu, mais j’ai beaucoup de mal à nommer mes émotions. La plupart du temps quand « je ne me sens pas bien », les seules choses qui me viennent à l’esprit sont « je suis stressée » ou « je suis fatiguée ». Je n’arrive souvent pas à identifier la source exacte de mon mal-être. Il m’est souvent impossible de me dire « je suis déçue » ou « je suis triste » ou encore « je suis en colère ».

Ainsi, j’ai mis des mois à reconnaitre que je ne pouvais plus continuer comme je le faisais au boulot, il y a un an. Quand un problème se pose, j’ai plutôt tendance à l’occulter, à me dire que ça ira mieux demain.

Je ne veux pas de ça pour ma fille. Je veux qu’elle puisse identifier ses émotions, les comprendre et réagir en conséquence. Je ne veux pas qu’elle occulte cette partie d’elle, comme je le fais trop souvent.

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Alors, j’ai décidé d’apprendre avec elle. Il y a quelques semaines, nous avons mis en place des cartes des émotions, dénichées sur le très joli blog des bougribouillons, sur la porte du réfrigérateur, et nous nous y référons toutes les deux le plus souvent possible. Little Miss Sunshine a vite pris le pli. Régulièrement, elle se poste devant le réfrigérateur et me dit:  » Maman, je suis rassurée !  » ou « Maman, je suis contente ! » en me montrant la carte correspondante.

Nous avons vécu des moments très chargés en émotion ses dernières semaines et ça n’est pas fini. Les larmes ont coulées à plusieurs reprises. L’occasion, une fois que j’avais repris mon souffle, de mettre des mots sur mes propres émotions, de les expliquer aussi a Little Miss Sunshine, et de ne pas laisser planer de doutes dans sa petite tête d’enfant.

Avoir un enfant, c’est aussi apprendre sur soi. Je suis heureuse d’apprendre et de grandir à ses côtés. C’est en famille que nous continuons de grandir… Et nous avons tant à apprendre encore…

[Education non violente] Poser des limites sans violence

J’en parlais là-bas il n’y a pas longtemps, je suis totalement contre la violence éducative ordinaire. Je pousse même l’idée plus loin, je ne parle pas que de violences physiques (des tapes, claques, fessées,…) mais aussi de violences psychologique ou verbales. Je pense là, entre autre, à certaines phrases assassinent que l’on entend régulièrement du genre « tu es nul! » quand l’enfant n’y arrive pas, « tu es méchant! » quand une interaction avec un autre enfant s’est mal passé, « tu pues! » quand la couche est pleine, j’en passe et des meilleures…

Quand je me suis mise à réfléchir à la manière dont je voulais aider ma fille à grandir, il m’a semblé impensable de reproduire le schéma éducatif que l’on a presque tous connu et où les violences ordinaires sont largement utilisées. Je voulais trouver une manière de poser des limites sans avoir à utiliser quelque violence que ce soit. Mais je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire pour y arriver. Avec un tout-petit qui touche à tout et découvre le monde sans aucune notion de compréhension du danger, on se sent vite démuni et on se retrouve facilement à crier « non! » toutes les trois minutes sans aucune efficacité!

Les deux livres qui m’ont vraiment permis de développer mes propres trucs et astuces pour poser des limites à Little Miss Sunshine sont « J’ai tout essayé! » et « Au coeur des émotions de l’enfant » d’Isabelle Filliozat. Depuis, les règles à la maison sont simples.

Il y en a un petit nombre qui sont non-négociables. Quoiqu’il arrive, c’est non et ça reste non! Par exemple, on ne tape pas – que se soit les adultes, les autres enfants ou les animaux -, on ne joue pas avec des objets qui peuvent blesser – ciseaux, couteau,… – on ne touche pas aux produits dangereux – produits d’entretien, médicaments,… –  on ne touche pas aux prises électriques, on donne la main pour traverser la route, … Bref, ce qui est interdit c’est tout ce qui pourrait blesser Little Miss Sunshine ou de blesser les autres.

C’est un travail de longue haleine que de mettre en place ces interdits. C’est dès qu’elle a commencé à se déplacer par ses propres moyens, que nous avons sécurisé les espaces et que nous lui en avons parlé. La clef réside dans la répétition, la communication, j’en suis sûre. Mais il est également important de sécuriser l’espace pour éviter les tentations dangereuses. En étant toujours égaux à nous même sur ces interdits, nous créons une routine et nous assurons la compréhension de Little Miss Sunshine.

Ensuite, nous avons établie des règles de vie en famille et en communauté. Ce sont des règles qui évoluent avec le temps, avec son âge, avec nos contraintes de vie. Il s’agit de règles aussi simple que de dire « bonjour », « merci » ou « aurevoir », mais aussi de règles de partage, de bienséance à table, d’entre-aide,.. Bref de règles pour bien vivre en communauté. Suivant son âge et ses capacités, ces règles ont évolué et évolueront encore. Comme les règles immuables, il s’agit d’un travail quotidien. Je crois que la clef est la communication et l’explication. Je prend également soin de lui expliquer que la plupart de ces règles sont établies par la bienséance, les conventions sociales, qu’il peut y avoir une certaine souplesse à la maison mais qu’à l’extérieur il n’y a pas de négociation possible. Je pense notamment au fait de se promener nu. Little Miss Sunshine, comme beaucoup d’enfant à son âge, découvre son corps et la joie de ne plus avoir de couche sur les fesses, alors c’est parfois difficile de lui mettre une culotte.

Enfin, il y a des règles qui sont plus souples. Ce sont des règles qui dépendent de nos limites à chacun. Elles peuvent être différentes selon que Little Miss Sunshine est avec moi ou avec Papa Lou. Elles peuvent aussi dépendre de notre niveau de stress, de fatigue,… Là encore, c’est le dialogue qui prime. Si ce matin, le fait que Little Miss Sunshine sautait sur le canapé en criant ne m’a posé aucun problème et que j’en ai même rit, ce soir avec un mal de tête carabiné je ne rêve que d’une chose de silence. Je tente donc de parler à Little Miss Sunshine, de lui expliquer ma douleur, qu’elle n’y est pour rien, mais que j’ai mal à la tête et que j’ai besoin de silence. La plupart du temps, elle fini par parler normalement ou chuchoter. En cas de besoin réel de sa part de crier – quand je sens que ça ne passera pas sans crier – je lui propose un jeu où nous allons crier toutes les deux quelques minutes avant de faire enfin le silence. Et ça marche!

Par le dialogue, le jeu, nous avons réussi à mettre en place des limites, des cadres dans la vie de Little Miss Sunshine pour l’aider à grandir. Sans crier, sans violence, sans soumission de sa part, nous nous écoutons les uns les autres et essayons de respecter ses limites à elle également.

J’essaierai de vous parler régulièrement des astuces que nous avons mis en place et qui on eu son petit effet sur Little Miss Sunshine si ça vous intéresse.

N’hésitez pas à partager vos propres expériences dans les commentaires!

[Education bienveillante] Faire les courses avec Bébé

Faire les courses avec un bébé plus ou moins jeune, ça peut être toute une histoire. De l’heure de la tétée à quelques mois à l’heure du goûter un peu plus tard, des impératifs de Maman aux horaires de Papa, ça peut vite devenir une vraie galère.

Nous avons toujours fait nos courses le samedi matin. Quand je travaillais encore, c’est le plus souvent Papa Lou qui s’en chargeait – oui, je sais j’ai un mari formidable ;-). C’est le seul moment de la semaine où Little Miss Sunshine était systématiquement dans la poussette – elle ne nous a d’ailleurs servie qu’à ça cette poussette.

Tant que bébé reste dans ladite poussette, se contente d’une tétée, de sa tétine ou d’un gâteau quand il râle un peu, ça passe relativement bien. Ca devient plus compliqué quand bébé fini par refuser tout net de rester dans sa poussette et veut gambader partout.

Depuis quelques mois que je suis maman au foyer, c’est moi qui me colle aux courses. Avec Little Miss Sunshine. Pas toujours évident. Car passés deux ans, un enfant ne veut plus rester immobile dans sa poussette. Alors, pour canaliser toute cette belle énergie, j’ai trouvé une solution. La faire participer.

Je prépare toujours la liste des repas de la semaine, puis la liste de courses en conséquence. Dorénavant, je prépare également la liste de courses de Little Miss Sunshine. Je connais par coeur les endroits où nous faisons les courses depuis des années, je sais donc ce qui est à la portée de Little Miss Sunshine et ce qui ne l’est pas. Avant de partir, on prend le temps de dessiner, de compter et de colorier ensemble sa liste. Ensuite, je lui confie sa liste qu’elle relie souvent une fois dans la poussette.

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Arrivée dans le magasin, je lui indique ce qui est au plus proche sur sa liste et elle part le chercher en toute autonomie. C’est également elle qui veut tirer le panier roulant le plus souvent, même quand il commence à devenir lourd. C’est encore elle qui met tous les articles dans le panier. Enfin, elle m’aide a déposer les courses sur le tapis de la caisse.

Depuis, les courses sont beaucoup plus simples et nous sommes toutes les deux beaucoup plus détendues. Little Miss Sunshine s’amuse, apprend et a la grande fierté de pouvoir m’aider. Et comme tout se passe très bien, je ne pense même pas que nous mettons plus de temps qu’avant…

Ce qui est parfois un peu moins drôle, ce sont les remarques ou les interventions des gens. Je ne compte pas les « Mais elle est trop petite! », « Oh mais la pauvre, c’est trop lourd pour elle! », « Elle va renverser quelque chose! », … Mais si je demande à Little Miss Sunshine d’attraper deux bananes ou un pot de yaourt, c’est parce que je sais qu’elle en est capable. Alors quand quelqu’un d’extérieur intervient pour lui prendre des mains, lui dire « non! » ou « attention! », ça a le don de m’énerver franchement. La plupart du temps, je reste zen, je fais remarquer à la personne en question que Little Miss Sunshine est tout à fait capable de faire ce que je lui demande et on en reste là. Mais tout de même! Pour une grande partie des gens – je parle surtout des personnes âgées que je croise au supermarché – à deux ans, on n’a ni le droit de bouger, ni d’aider sa maman, ni de parler à voix haute, ni de courir dans les rayons,… et en même temps si on ne bouge pas, on est malade, si on ne parle pas, on est certainement en retard, … Que de contradictions! Les enfants coopèrent tellement facilement et avec tellement de bonne volonté, ça serait bien bête de s’en priver!

Et vous, vos enfants participent-ils aux tâches ménagères?  

[Education bienveillante] Alternatives

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une chose que j’ai mis en place avec Little Miss Sunshine il y a un moment déja lorsqu’elle adopte un comportement que Papa Lou et moi jugeons inadapté et qu’elle y tient: l’alternative.

J’avais déjà mis en place une alternative il y a de nombreux mois, lorsque Little Miss Sunshine s’est tout à coup trouvé une passion pour le roulage par terre au milieu de la rue ou dans les magasins. Point de crise dans ces cas, mais juste une envie irrépressible de sa part de se rouler par terre. Ma première réaction, absolument spontanée et non réfléchie je l’avoue, a été de lui dire « non! », d’essayer de la relever et de tenter de lui expliquer que ça ne se fait pas, peine perdue… Je me suis alors creusée la tête plusieurs jours pour trouver une solution à ce qui devenait vraiment un problème pour nous.

Et puis j’ai trouvé une solution toute simple. J’ai commencé par parler de ce comportement que je désapprouvais à Little Miss Sunshine très tranquillement alors que nous étions chez nous dans de bonnes conditions. Elle avait bien compris qu’il ne fallait pas le faire. C’est donc qu’elle en avait vraiment besoin. D’une manière ou d’une autre. Je lui ai donc proposé, pour jouer, de nous mettre par terre toutes les deux et  de nous rouler au sol chez nous dans notre salon. Ça a beaucoup plu à Little Miss Sunshine. Au bout d’une dizaine de minutes, quand nous avions bien rit, je lui ai expliqué que dorénavant, à chaque fois qu’elle aurait envie de se rouler par terre à la maison, elle pourrait le faire. Mais que dans la rue, dans les magasins, à l’église ou au parc, on reste debout sur ses deux jambes. Que dans tous les cas, il suffirait d’attendre qu’on soit à la maison pour se rouler par terre autant qu’elle le souhaite. Et ça a marché!

Nous en avons bien évidement reparlé régulièrement avant chacune de nos sorties durant de longues semaines, mais dès le premier jour, j’ai vraiment vu la différence. Il y a bien eu quelques rechutes: en la regardant d’un air triste et en lui disant que j’étais déçue qu’elle ne respecte pas notre marché, cela suffisait en règle générale pour la faire se relever seule au bout de quelques secondes. Elle m’a régulièrement demandé de se rouler par terre avant nos sorties, ce que je l’ai bien évidement laissé faire. Très vite le principe a été intégré et quand il lui arrivait de se rouler au sol dans un des endroits « interdits », elle finissait toujours par venir me voir et me dire qu’elle n’avait pas été sage et qu’elle s’était roulé au sol. Je lui répondais alors que c’était vrai, que je n’étais pas très contente mais que c’était très bien de le remarquer et que je l’aimais très fort. Depuis longtemps, nous avons mis en place un petit rituel, à la fin de chaque promenade/sortie, nous faisons un petit bilan elle et moi. Et j’en profite toujours pour la féliciter lorsqu’elle a respecté notre marché. Aujourd’hui ce problème est derrière nous depuis plusieurs mois, même si ça peut encore arriver l’une ou l’autre fois, elle a bien retenu le principe!

Récemment, j’ai mis en place une autre alternative. Depuis quelques semaines, Little Miss Sunshine a une irrépressible envie de cracher. Pas la peine de lui dire simplement « non » ou « stop » en lui expliquant que ça n’est pas hygiénique et que ça ne se fait pas. L’envie est trop présente. Il m’a donc fallu trouver une alternative.

Ma première réaction a été d’essayer de comprendre d’où lui vient cette idée. Mais la communication n’a pas été possible. Little Miss Sunshine n’a pas réussi à trouver les mots pour l’expliquer. Le soir même, j’ai mis en place une première alternative. Je lui ai expliqué que cracher sur les gens ou par terre n’était vraiment pas hygiénique et qu’en plus c’était terriblement désagréable pour la personne qui se fait cracher dessus. Et que socialement, c’est quelque chose qui est très mal vu. Je lui ai donc dit que si elle a vraiment très envie de cracher, elle peut le faire dans la baignoire. Si elle a vraiment besoin de cracher, elle peut le faire chez nous, en totale intimité. Le choix de la baignoire, c’est imposé à moi car c’est le seul endroit qui est facilement d’accès pour elle sans notre aide.

Elle est partie deux ou trois fois dans la salle de bain pour cracher ce soir-là. Elle y a repensé le lendemain matin et est allée seule dans la salle de bain pour cracher après me l’avoir signifié. J’ai réessayé de prendre du temps et de parler avec elle pour savoir d’où lui venait cette idée. Elle a réussi à m’expliquer que c’est Papa Lou qui crache. Je me dis que ç’était vraiment bizarre, Papa Lou ne pratique pas du tout ce genre de chose. Et puis au fil de la conversation, j’ai fini par comprendre qu’elle parlait du brossage de dents. Papa Lou crache quand il se brosse les dents!

La bonne alternative était enfin toute trouvée! Et par la même occasion, nous avons réalisé un nouvel apprentissage. Le brossage de dents. Little Miss Sunshine se brosse les dents depuis qu’elle a un an. Sans dentifrice. Juste en frottant ses dents avec la brosse. La plupart du temps, elle le fait seule, c’est son petit plaisir. Le brossage est donc tout relatif.

Maintenant, nous installons son tabouret dans la salle de bain. Toujours pas de dentifrice pour Little Miss Sunshine, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Mais je lui ai appris à rincer sa brosse à dent et son verre avant le brossage, à remplir son verre d’eau, à brosser ses dents avec les bons gestes, à cracher, à se rincer la bouche et recracher l’eau. C’est un véritable jeu pour elle!

Résultat: elle n’a quasiment plus envie de cracher hors brossage de dent. En plus, le brossage de dents est aujourd’hui vraiment efficace et c’est elle qui me le rappelle. Enfin, ce moment est devenu un vrai moment de jeu et de rigolade pour toutes les deux.

Je suis ravie d’avoir réussi à écouter et à comprendre ma fille et d’avoir pu régler ce que j’imaginais déja comme un réel problème. Finalement, quelques minutes d’écoute, deux jours et une bonne idée plus tard, ce qui aurait pu devenir une mauvaise habitude a déja disparu…

Et vous, avez-vous eu de bonnes idées pour parer aux comportements qui vous semblent inadaptés?

[Education bienveillante] Parler de la mort à un enfant de 2 ans

Je ne pensais pas avoir à le faire de si tôt, et pourtant, ça y est. Little Miss Sunshine vient de vivre son premier deuil.

Bien avant la naissance de Little Miss Sunshine, nous avons accueilli deux octodons mâles dans nos vies: Sen et Haku. Ce sont deux petits écureuils terrestres du Chili aussi appelés Dègues du Chili. Ce n’est pas notre première expérience avec ces petits animaux puisque nous avions déja été les heureux hôtes d’une petite femelle, Dolly, qui avait atteint le bel âge de quatre ans et demi.

Haku

Depuis quelques semaines, Haku avait beaucoup maigri. Je savais qu’il ne vivrait pas jusqu’à notre départ. Je m’étais préparée à devoir en parler à Little Miss Sunshine, mais je pensais qu’elle n’allait pas être trop touchée par cette mort parce qu’elle ne le comprendrait pas. Et j’ai eu tord.

Little Miss Sunshine a 26 mois et demi. Et elle est déja capable de comprendre des choses que mon inexpérience pensait impossible. J’avais réfléchit à la manière de la préparer à cette mort, à la manière de lui en parler au moment venu, mais je ne m’étais pas préparée à sa réaction.

Dès que j’ai compris qu’Haku ne vivrait pas jusqu’à notre départ, j’ai commencé à lui expliquer qu’il était très malade, qu’il n’arrivait plus à manger, qu’il fallait être douce avec lui. Ca a duré environ une semaine. Elle m’en a souvent parlé. Je n’ai pas insisté lui répétant juste que Haku était un très vieux Monsieur et qu’il était aujourd’hui très malade.

Dimanche, l’état d’Haku s’est aggravé. Nous avons choisi de le garder près de nous. Little Miss Sunshine lui a prêté un des paniers avec lesquels elle joue aux poupées. On l’a installé là avec de la nourriture, de l’eau et nous l’avons mis dans un bonnet pour qu’il ait bien chaud. Little Miss Sunshine est souvent allée le voir. Elle demandait de ses nouvelles. Elle voulait tenir son biberon pour lui donner à boire.

Et puis mardi soir, j’ai bien senti que c’était la fin. Alors j’ai pris Haku dans mes bras pour le réchauffer et le soutenir dans ses derniers instants. Little Miss Sunshine était à côté de moi. Elle a bien compris que quelque chose se passait. Je lui ai expliqué que ce soir, la priorité serait à Haku. Que Papa Lou allait prendre le relais pour le dîner et le coucher. Elle a tout de suite compris et a accepté relativement facilement de changer ses rituels.

Nous lui avons expliqué que Haku était très vieux et très malade, qu’il allait probablement nous quitter dans la nuit pour rejoindre le petit Jésus. Elle nous a dit qu’elle n’était pas d’accord, qu’elle voulait qu’il reste avec nous. Nous lui avons expliqué que ce n’était pas possible. Qu’il avait eu une belle vie avec Sen, avec nous. Qu’il fallait le laisser partir. Qu’il serait bien avec le petit Jésus, qu’il ne manquerait de rien.

J’avais réfléchi aux termes que j’utiliserai pour lui expliquer. Je ne voulais pas parler de « mort », ça me semblait trop difficile – trop difficile pour moi en tout cas. Je ne voulais pas lui parler de « partir au ciel ». Papa Lou prend régulièrement l’avion, nous allons reprendre l’avion sous peu, j’avais trop peur d’un amalgame dans sa petite tête d’enfant. Parler de « rejoindre le petit Jésus » m’a semblé une jolie manière de lui expliquer. Catholiques, nous avons beaucoup parlé de la naissance de Jésus à Little Miss Sunshine à Noël. C’est d’ailleurs ce que nous avons fêté. La naissance de Jésus. Point de Père Noël chez nous.

A l’heure du coucher, Haku était toujours dans mes bras. J’ai lu son histoire à Little Miss Sunshine. Je lui ai demandé si elle voulait faire un dernier bisou à Haku avant qu’il ne rejoigne le petit Jésus. Elle lui a fait un bisou, lui a dit qu’elle l’aimait et qu’elle ne voulait pas qu’il parte. Nous sommes sortis de la chambre. Quelques minutes plus tard, Haku nous avait quitté.

Mais Little Miss Sunshine avait compris. Elle nous a appelé. Elle est ressorti de sa chambre en disant « Maman souci! ». (Je lui rappelle tous les soirs que si elle a un souci durant la nuit, nous sommes juste à côté, qu’elle peut nous appeler ou venir nous rejoindre, ce qu’elle n’avait encore jamais fait). Elle a pleuré en appelant « Haku ». Elle ne voulait pas retourner dans son lit. Nous lui avons proposé de passer la nuit dans notre lit exceptionnellement. Elle s’est endormie blottie contre moi.

La nuit a été calme. Mais le matin venu, Little Miss Sunshine s’est réveillée en sanglotant et en marmonnant « Haku ». Une fois entièrement réveillée, ses premiers mots furent « Maman, Haku parti chez petit Jésus » suivi de « Veux pas ». Elle avait compris. Elle avait tout compris. Je l’ai écouté, je l’ai rassuré, je l’ai prise dans mes bras, je lui ai répété qu’il était bien là où il était et qu’il avait eu de la chance d’avoir une belle vie entourée de gens qui l’aimaient tant. Et puis, Little Miss Sunshine est passée à autre chose.

Je ne m’attendais pas à ce qu’elle comprenne aussi bien. Je m’attendais à avoir des centaines de « L’est où Haku? », mais pas de pleurs, pas d’anxiété aussi marqués. Je ne pensais pas qu’elle comprendrait vraiment le départ d’Haku. Encore une fois, elle m’a impressionnée. Depuis mercredi matin, je n’ai plus vraiment eu de questions de sa part sur le sujet. Mais je reste à l’affût et à l’écoute. Que ce soit de ses mots, de ses attitudes, de ses angoisses, de ses craintes. Au cas où le sujet n’était pas tout à fait clos pour elle…

Et vous, avez-vous déja eu à parler de la mort à vos tout-petit? Comment vous y êtes-vous pris? 

[Livre] Au coeur des émotions de l’enfant

Voilà très longtemps que j’avais envie de lire ce livre d’Isabelle Filliozat. J’en ai entendu beaucoup de bien. En outre, il cadre tout à fait avec mes réflexions du moment.

De manière très naturelle, et sans nous poser beaucoup de questions sur l’éducation de Little Miss Sunshine, Papa Lou et moi avons la certitude qu’il nous faut l’aider à grandir en l’écoutant, en la laissant faire ses propres expériences, en répondant systématiquement à ses besoins. Et nous sommes totalement opposé à toute sorte de violence – physique ou moral – que l’on peut infliger à un enfant. Nous partons du principe qu’il nous faut agir avec un bébé ou un enfant comme avec n’importe lequel d’entre nous – amis, patron, inconnu-, avec respect et en prenant en compte sa spécificité.

Dans la théorie, nous sommes totalement en accord et au quotidien nous nous efforçons de nous y tenir. Mais ça n’est pas toujours facile. Fatigue, incompréhension, stress, … Sans compter sur les réflexes inconscients qui ont été mis en place depuis notre enfance et qui nous empêche parfois d’écouter et d’entendre ce que l’autre dit.

Ce livre m’a exactement fourni ce dont j’avais besoin: nous sentir moins seuls face à notre manière d’aider à grandir notre fille – je n’aime pas le terme « éduquer », j’ai donné naissance à un petit être humain et non à un chien -, prendre conscience de l’importance que peuvent avoir des réflexes inconscients sur notre manière d’être avec les autres, me rassurer sur ma manière de faire et me faire remarquer qu’il y a tout un tas de choses que nous avons mis en place de notre propre chef sans nous en rendre compte.

Dans ce livre, Isabelle Filliozat traite uniquement du quotient émotionnel. Elle part du principe que dans nos sociétés actuelles, le quotient émotionnel est au moins aussi important que la formation professionnelle. En quelques questions simples, beaucoup d’exemples concrets et quelques conseils pratiques sur la manière de faire, elle m’a apporté beaucoup de réconfort et m’a donné envie d’approfondir encore notre manière de faire avec Little Miss Sunshine.

Le livre est divisé en dix chapitres. Les trois premiers sont plus généraux. Les suivant traitent chacun d’une émotion en particulier, la peur, la colère, la joie, la tristesse et la dépression. Le chapitre 9 traite des aléas de la vie (deuil, séparation, arrivée d’un nouveau bébé,…) Le dernier chapitre donne des pistes pour vivre plus heureux.

Les chapitres 2 et 3 m’ont beaucoup fait réfléchir. Ils m’ont ammené à comprendre que j’avais déja de bons réflexes, mais qu’il faut vraiment que je fasse attention aux réactions inconscientes que l’on peut avoir.

Deux constats suite à ma lecture:

  1. Sans le savoir, nous sommes sur la bonne voie. Nous avions mis tout un tas de petites choses en place qui ont déja commencé à porter leurs fruits. Je doutais encore de leur efficacité et puis à la lecture de ce livre, je me suis rendue compte qu’ils étaient beaucoup plus efficace que je ne le pensais. J’avais parlé ici de mes actuces anti-crises. Depuis, nous avons également réussi à quasi faire disparaitre le « non » du vocabulaire de Little Miss Sunshine. Avec un astuce tout simple, ne lui opposer un « non » que quand c’est indispensable. Dans tous les autres cas, ce sera « oui » franc et direct ou soumis à une condition temporelle compréhensible pour Little Miss Sunshine. Si elle veut une sucrerie avant le repas, je lui réponds « Oui, mais pas tout de suite. Dès que tu aura mangé ta soupe, tu recevras ta sucrerie. » Lui donner sa sucrerie après le repas est bien évidement indispensable. Elle doit savoir qu’elle peut nous faire confiance, que l’on tient toujours parole. Avec le temps, cela devient de plus en plus efficace. Quoiqu’on lui réponde, elle sait qu’elle peut compter sur nous. Et entendant de moins en moins le mot « non » dans nos bouches, elle perd l’habitude de l’utiliser. Tout le monde ne cesse de nous répéter que c’est une petite fille très raisonnable. Je pense simplement que la confiance respective que nous avons les un en les autres permet d’éviter de nombreux cas de crise. Il n’en reste pas moins que ça n’est pas tous les jours évident! Et que nous sommes loin d’être autant à l’écoute que nous le souhaitons…
  2. De nombreuses options s’offrent à nous pour continuer dans cette voie. Ce livre m’a donné beaucoup d’idées à mettre en place avec Little Miss Sunshine, mais pas seulement. D’une manière plus générale, on devrait se comporter avec un enfant comme on se comporte avec n’importe qui. Il m’a donné des pistes de réflexions sur ma manière d’interagir avec les autres. Et j’ai très envie de me plonger dans d’autres livres sur le sujet dans les prochains temps.

Et ça tombe bien, je me suis justement fait offrir Regarde … ton enfant est compétent de Jesper Juul pour Noël…

Je pense que ce livre restera à porter de mains durant de longues années. Je suis sûre d’y revenir à différents stades de ma vie, d’en relire des passages de temps à autre en fonction de mes besoins. Un livre que je conseille fortement à tous les parents et parents en devenir! 

Et vous, avez-vous des lectures intéressantes sur l’éducation positive ou l’éducation non-violente à me proposer?

Au coeur des émotions de l’enfant, Isabelle Filliozat, Marabout Poche, 5,99€.