Reconversion professionnelle

Avec notre retour en Alsace pour les vacances d’été, mon stage à l’école s’est terminé. Et avec lui, le début de mon parcours de reconversion. Dès mi-août, c’est officiellement en tant que maîtresse que j’enseignerai à ma classe de TPS.

Après avoir passé trois ans, en tant que maman au foyer, à m’occuper de tout le monde et à m’oublier souvent, j’avais un peu peur de ce que pouvait signifier reprendre le travail. J’avais peur de négliger mes enfants, j’avais peur de m’oublier encore un peu plus moi, de remettre en cause tout l’équilibre que j’avais réussi à construire ces derniers mois autour de notre famille à quatre.

Mais j’en avais besoin. J’avais besoin de me sentir utile ailleurs, pour autre chose, de m’investir auprès des enfants – mais pas seulement des miens – de sortir de chez moi, d’avoir plus de discussion d’adultes, de revoir plus régulièrement du monde…

Cette possibilité de reconversion est arrivée un peu comme par magie (enfin presque, j’ai quand même donné beaucoup de mon temps aux enfants de l’école durant deux ans…). Et elle était idéale pour moi dans tout ce qu’elle me laissait envisager. 

Être maîtresse en maternelle, c’est avoir toujours le temps de profiter de mes enfants le soir, le week-end et durant toutes les vacances scolaires – ce que ne me permettait pas mon précédent emploi -, c’est n’avoir pas trop de préparation pour les activités du lendemain – ce qui me dégage la soirée avec ma famille -, en plus, c’est un mi-temps qui devrait me permettre d’effectuer mes préparations entre midi et deux heures. J’aurai donc toujours l’opportunité d’avoir du temps en solo avec Little Smiling Buddha – que je ramènerai dans un premier temps à la maison avec moi à 14h, au réveil de la sieste – jusqu’au retour de sa sœur vers 16h30. Et je pourrai toujours facilement organiser des soirées mère-fille à la piscine avec Little Miss Sunshine. En parallèle, Ayi changera ses horaires de travail, elle viendra toutes les matins vers 11h et préparera le repas du soir du lundi au jeudi. Je suis donc sereine et rassurée par rapport à cet aspect.

Quand j’ai commencé à travailler à l’école, j’ai adoré l’attitude des enfants à mon égard. Ils étaient plein de curiosité et d’amour à revendre. J’avais un peu peur de ne pas savoir comment réagir à certaines situations et finalement je me suis toujours laissée guider par ma bienveillance et j’ai réussi à dénouer tous les soucis qui se sont présentés à moi. J’ai passé beaucoup de temps à observer les enfants, à tenter de trouver une réponse adéquate à ceux qui étaient « plus difficile ». J’ai réussi a bien calmer le jeu avec un petit très en colère, qui avait beaucoup de mal à gérer la présence d’un autre camarade et la frustration en générale. Lors de chacune de mes présence, nous nous sommes isolés dans le couloir ensemble, à une ou plusieurs reprises, pour souffler notre colère ensemble. J’ai pris le temps d’accueillir ses émotions, de l’écouter, de tenter de le comprendre ou de comprendre en partie d’où venait le problème. J’étais très fière de notre coopération. Et il a fini par être beaucoup plus calme et posé en ma présence. J’ai également beaucoup observé les autres maîtres et maîtresses, français, chinois et anglais. J’ai puisé chez chacun des idées, des comportements, des solutions, des organisations. Et aujourd’hui, je me sens prête.

Je me suis dores et déja attelée à la tâche de créer mon programme pour cette année scolaire à partir des thèmes globaux définis par l’école et du choix du personnage de littérature enfantine qui va nous suivre toute l’année: P’tit Loup. J’aimerai définir le plus précisément possible mes journées jusqu’à fin décembre – ce qui ne m’empêchera pas du tout de changer d’activités si les enfants en ressentent le besoin – et définir une trame assez claire pour mes activités jusqu’à la fin de l’année scolaire. J’espère ainsi me libérer un maximum de temps pour profiter avec mes enfants dans l’après-midi et le soir.

Je sais bien que cette année est une année test. Est-ce que je vais y arriver avec les enfants? Avec les parents? – et ça, ça m’inquiète beaucoup plus! Est-ce que ce que je vais faire avec les enfants correspondra à ce que la direction attend de moi? à ce que les parents attendent de moi? J’ai une idée bien précise de la manière dont il faut laisser évoluer un enfant, avec les miens c’est une chose, mais avec ceux des autres, comment cela sera-t-il perçu? La directrice me connait et le sait. Mais que penseront les parents du fait que je ne punisse pas les enfants? Que je ne les mettent pas à l’écart du groupe? Que je suis contre les menaces? Et comment moi je m’en sortirai à ma manière alors que les enfants ont pour la plupart l’habitude de ne réagir qu’à la peur de la punition, de la menace? Autant de question qui se pose encore pour moi. Au terme de cette année, la direction et moi prendront ensemble la décision de renouveler ou non l’expérience pour une année supplémentaire. Mais bizarrement, je ne suis pas très inquiète, j’y crois! Je me sens bien dans ce boulot, je m’épanouis auprès des petits et c’est LA reconversion qu’il me fallait, j’en suis sûre.

Je suis heureuse de la tournure que prend ma vie ces dernières années, et cette reconversion est encore une nouvelle étape vers une vie qui me correspond plus, une vie plus douce, plus calme, une vie où je m’écoute et j’écoute ma famille, une vie avec laquelle je suis en paix et dans laquelle je peux trouver le bonheur à chaque instant…

Ma reconversion professionnelle 

Cette reconversion, j’en rêve depuis plus de trois ans. J’en rêvais déjà, que je n’avais pas encore arrêté mon précédent boulot. Pas que je n’aimais pas ce que je faisais. Mais je ne supportais plus les horaires et le manque de disponibilité pour ma famille que cela impliquait. Et j’avais besoin de faire une pause professionnelle, j’avais besoin de prendre soin de mes enfants, de leur offrir ce dont ils avaient besoin durant leurs plus jeunes années.

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Un emploi qui me permette d’avoir du temps pour ma famille, pour moi. C’était l’essentiel. Si cet emploi pouvait en plus me permettre de travailler en lien avec une de mes passions: les livres, le thé ou les enfants, ça aurait été parfait. Je me suis promis d’analyser la situation, de trouver des pistes, de trouver une formation, de m’organiser pour reprendre le travail le jour où on rentrerait en France.

Et puis je suis tombée enceinte, et puis Little Smiling Buddha est arrivé, et puis il avait intensément besoin de moi. Et puis ma reconversion a été mise de côté. Ce n’était de loin plus ma priorité…

En même temps, par l’intermédiaire de l’école de Little Miss Sunshine, j’ai très vite eu l’occasion de m’investir un peu dans quelque chose qui me plaisait: la bibliothèque de l’école. Dès la deuxième rentrée de Little Miss Sunshine, ou les trois mois de Little Smiling Buddha, j’ai participé à son entretien. Un après-midi par semaine. Jusqu’à ce que Little Smiling Buddha ait 8 mois, je l’emmenais chaque mardi. Ensuite, c’est Ayi qui s’en est occupée. J’avais un moment pour moi. Un moment où je m’investissais dans un projet plus grand que moi. Un moment où je sortais de mon train-train. Un moment où je pouvais parler avec des adultes. Et ce moment m’a fait beaucoup de bien.

À la rentrée suivante, j’ai décidé de m’investir plus. J’avais envie de plus. J’étais prête à faire autre chose que pouponner. Même si Little Smiling Buddha, 15 mois à l’époque, n’était pas forcément du même avis. Mais il restait volontiers avec Ayi un après-midi par semaine. J’ai créé les « ateliers du mardi » pour les classes de la section française. Une lecture et un bricolage en lien avec cette lecture par classe, pour chaque niveau, des Tout-Petits au CP, différent chaque semaine. J’avais besoin de beaucoup plus de disponibilité, notamment pour réfléchir mes ateliers – souvent le jeudi ou le vendredi de la semaine précédente – et puis pour les organiser – le mardi matin. Pas toujours simple avec Little Smiling Buddha dans les pattes, mais ce fut une réelle révélation. Je savais ce que je voulais faire. Et j’ai repensé à mes études, à ma première remise en question, il y a de ça presque dix ans maintenant…

J’ai tendance à dire que pour la suite, ma reconversion m’est tombée dessus. Mais à vrai dire, c’est mon investissement sur deux ans qui a payé. Je sais aussi que c’est ce statut un peu particulier d’expat qui me permet cette reconversion. Il faudra que je valide mes acquis lors de notre retour en France, mais j’ai déja des projets en tête pour le moment où ça arrivera.

Cette semaine, je commence un stage de deux jours par semaine à l’école qui durera jusqu’à la fin de l’année. Je passerai mes journées dans les classes des TPS, des PS, et des MS-GS. En observation ou en renfort. J’effectuerai des remplacements si nécessaire (comme je l’ai déjà fait en décembre).

J’ai aussi des formations de prévu. Notamment une formation à la pédagogie Reggio Emilia dès fin février. Je réfléchi aussi beaucoup à ma manière de mettre en place la bienveillance dans ma future classe. Je veux apporter ma contribution à la création d’une société plus bienveillante. Et moi qui ait longtemps réfléchi à faire l’instruction en famille à mes enfants, mais qui ait été mise en défaut par leur besoin de contact avec les autres, par leur ouverture d’esprit, je pense qu’il n’y a pas de meilleure manière de faire bouger les choses que de rentrer dans le système et de faire changer les choses à son niveau…

Et dès la rentrée de septembre, j’aurai ma classe. La classe des Tout-Petits. Et Little Smiling Buddha sera dans ma classe. J’ai déjà des tonnes d’idées, des tonnes d’envies, des tonnes de projets. J’ai aussi des tonnes d’appréhension. Mais je suis certaine que tout se passera bien. Je suis sûre de moi. J’aurai enfin le boulot de mes rêves! 

[Atelier lecture] Petit Bleu et Petit Jaune

Après mon premier atelier auprès des CP, j’ai continué mes lectures avec une partie de la classe de Petite Section. Suite à ma proposition, leur maître avait choisi l’histoire de Petit bleu et Petit jaune de Léo Lionni.

Deux semaines plus tard, j’ai relu cette histoire à la classe des Tout-Petits. Ils n’ont beau avoir qu’entre six mois et un an de différence d’âge, entre ces deux sections, l’écart d’éveil est colossal. J’ai donc proposé deux activités totalement différentes à ces deux classes.

Pour la classe des Petits, j’ai pris un risque. J’ai réalisé une activité qui n’était que de l’observation: un arc en ciel de couleurs qui prend forme devant nos yeux avec des colorants. J’ai longtemps hésité avant de le faire. Mais après avoir faire plusieurs fois l’expérience, j’ai réussi à réduire le temps d’attente à 10 minutes et je me suis donc dit que l’expérience pouvait être tentée.

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Pour réaliser cette belle expérience, il vous faudra:

  • six pots transparents (type pot à yaourt ou verre)
  • de l’eau
  • 6 feuilles de papier essuie-tout assez épais
  • des colorants alimentaires (jaune, rouge et bleu)

Pour que l’expérience soit rapide, il faut bien remplir les verres d’eau. Plus ils seront plein et plus rapide sera l’expérience. Placer les six verres en rond. Dans un verre sur deux, verser quelques gouttes de colorants alimentaires des couleurs primaires: rouge, bleu et jaune. Replier chaque feuille de papier essuie-tout, sous forme de boudin que l’on aplatit. Elles servent ensuite à créer des ponts entre les différents verres. Il faut bien veiller à ce que chaque pont trempe bien dans l’eau de chaque côté: un côté dans de l’eau coloré, un côté dans de l’eau claire. Ensuite, il ne reste plus qu’à être patient.

Progressivement on va observer les couleurs remonter le long de chaque petit pont et teinter l’eau claire. Au bout d’un temps, on observera les couleurs qui se mélangent.

Enfin, à la fin de l’expérience, on pourra observer toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Avec les Petits, j’ai choisi d’effectuer mon expérience au sol dans la bibliothèque de l’école. Il s’agissait d’un groupe de neuf enfants et de leur maître. Nous nous sommes tous assis en rond autour du plateau où j’effectuais l’expérience. J’ai commencé par mettre en place mon expérience, tout en mettant à leur disposition l’arc-en-ciel moyen de Grimms.

Nous avons parlé des couleurs, nous les avons nommé, nous avons parlé d’arc-en-ciel. Je leur ai expliqué ce que je faisais et ce que nous allions pouvoir observer.

Une fois que tout à été mis en place, je leur ai lu l’histoire Petit Bleu et Petit Jaune

J’essai toujours, au cours de mes lectures, de les faire répéter ce qu’ils ont compris de certaines situations clefs, de les faire observer les images et voir ce qu’ils en comprennent, de leur poser des questions sur des mots de vocabulaire que je ne suis pas sûre qu’ils maîtrisent. Ca permet également de garder l’attention d’un maximum de monde…

Et j’ai été bluffé par l’attention qu’ils m’ont porté. Ils ont observé l’évolution des couleurs avec très grand intérêt. ils m’ont posé des tas de questions sur l’histoire, sur les couleurs, les arc-en-ciel. Ils m’ont raconté des tas de choses de leur vie au fur et à mesure que ça leur passait par la tête et moi j’étais juste là pour les écouter et les inciter à continuer à communiquer. J’ai passé un superbe moment avec ce groupe particulièrement attachant! 

Avec la classe des Tout-petits, c’était différent. C’était ma deuxième intervention dans leur classe. Ma première intervention auprès des tout-petits, à la bibliothèque, quelques semaines à peine après la rentrée, ne m’avait pas convenu. Ils avaient été trop chamboulé à mon goût. Ils sortaient de la sieste, avaient été amené à la bibliothèque où ils n’étaient encore jamais allé, m’avaient rencontré pour la première fois… La plupart ont pleuré à un moment où à un autre… Mais cette deuxième intervention à un horaire différent et dans le cocon de leur classe a été beaucoup plus encourageante.

J’ai commencé par leur donner l’arc-en-ciel de Grimms, qui leur a énormément plu. Ils ont beaucoup joué avec. Nous avons énuméré les couleurs. Et je leur ai laissé l’arc-en-ciel à disposition pendant que je leur ai lu l’histoire. Ils sont 6 enfants dans la classe. Leur maîtresse chinoise et leur Ayi étaient également présentent pour les rassurer. Et ils ont été beaucoup plus réceptif dans un univers connu.

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A la fin de la lecture, je leur ai proposé mon activité de peinture propre. J’ai placé de la peinture dans un sac congélation et nous avons essayé de mélanger les couleurs entre elles. Nous avons réalisé trois mélanges: le bleu et le jaune, le rouge et le bleu et enfin le jaune et le rouge. Alors que lors de mon précédent atelier, j’avais eu beaucoup de mal à les faire participer, cet atelier les a bien intéressé. La moitié d’entre eux à accepter de patouiller et mélanger les couleurs. L’autre moitié était dans l’observation.

Cet atelier m’a renforcé dans ma conviction qu’il fallait que je persévère avec les Tout-Petits, qu’il s’agit juste d’une question de temps et d’univers. Nous avions en effet discuté avec leur maîtresse française pour savoir si nous n’allions pas remettre les ateliers au mois de janvier, quand les enfants seraient déja plus à l’aise avec l’école. Nous nous étions donné une séance de plus pour observer dans d’autres conditions et cette séance a porté ses fruits! Je suis ravie!

Je songe de plus en plus sérieusement à ma reconversion professionnelle…

[Sortie] Kindergarten Handmade Game Exhibition

Au début de la semaine dernière, comme souvent, l’école de Little Miss Sunshine nous informait d’une nouvelle exposition à Shanghai qui se tenait le week-end suivant et dont les principales invitées étaient une soixantaine d’écoles maternelles de la ville. Le but de la rencontre étant pour chaque école de fabriquer un jeu par leur propre moyen, ce qui nous a incité à prendre des billets.

Et nous avons eu raison. Nous nous sommes beaucoup amusé tout l’après-midi. Enfin surtout Little Miss Sunshine! Chaque école sélectionnée avait son stand où les enfants pouvaient réaliser le (ou les) jeu(x) fabriqué(s) par l’école. C’était donc au sens premier du terme, un immense terrain de jeu pour les enfants!

Et il y en avait pour tous les goûts! Des jeux de construction… plutôt classique…

 

… aux jeux de construction, version « gros oeuvre »…

Des casses-tête aux labyrinthes plus ou moins grand…

…aux jeux plus ou moins connus…

… en passant par les jeux éducatifs…

Ou les jeux de motricité…

Vous vous en doutez, je n’ai pas pu tout photographier! Et je vous avoue que je n’ai pas tout compris au pourquoi et comment de cette exposition, mais que je suppose qu’un prix était remis à l’école la plus créative.

On y  trouvait également toutes sortes d' »école du soir » pour les enfants. En Chine, l’école maternelle n’est pas obligatoire. Les enfants entrent donc souvent à l’école vers 6 ou 7 ans, l’équivalent de notre CP. Par contre, ils sont très friands de ces écoles du soir et du week-end pour occuper leurs enfants et n’hésitent pas à les inscrire à des cours d’anglais, d’informatique ou autres dès le plus jeune âge.

Avec les entrées, nous avons reçu un petit carnet que nous avons pu tamponner à chaque activité réalisée par Little Miss Sunshine. Quand nous avons eu réalisé toutes les activités, elle a eu le droit d’aller chercher son cadeau.

Et elle a reçu une jolie boite de Légo. C’est avec beaucoup de plaisir que je l’ai regardé monter son sous-marin une fois de retour à la maison. Encore une fois, je m’émerveille des aptitudes nouvelles qu’elles acquiert de jour en jour, de mois en mois. C’est un vrai plaisir de voir ainsi évoluer et grandir ses enfants!

Nous n’avons pas rencontré beaucoup d’autres étrangers durant cette jolie rencontre. Mais nous avons donc passé un superbe après-midi de jeux en famille! 

Mon premier atelier lecture à l’école

Fin septembre, je réalisais mon premier atelier lecture avec les enfants de l’école de Little Miss Sunshine. Comme je vous le racontais dans un autre article, depuis deux ans je participe à la manière à la vie de l’école, mais cette année j’avais à cœur de faire quelque chose de plus et la formidable directrice m’a offert cette possibilité.

Après discussion avec les différents professeurs français, pour fixer une date, un horaire et définir un livre et un atelier suite à mes propositions, c’est donc avec la classe des CP que j’ai ouvert la bal. Ils sont un tout petit groupe de 6 dans la classe. Leur maîtresse est restée avec moi durant toute mon intervention et en a profité pour prendre des photos.

Avec la maîtresse, nous avions donc choisi le livre L’arbre lecteur de Didier Levy et Tiziana Romarin aux éditions Sarbacane. C’est un livre de notre bibliothèque que j’aime énormément et qui a été offert par Nonna à Little Miss Sunshine.

 
L’atelier a donc commencé par l’installation des enfants dans le joli coin lecture de leur classe. Ils y ont un grand tapis, quelques coussins, un lecteur CD et une petite bibliothèque composée de livres spécifiques à leur classe et quelques autres empruntés à la bibliothèque.

J’aime tellement cette école. Leur salle de classe si personnelle à chacun, les décors, les réalisations des enfants qui y sont mises en avant, c’est un réel cocon qui est construit tout autour des enfants!

 

Je lis beaucoup à mes propres enfants. Et j’adore lire à haute voix. Mais c’est la premières fois que je lisais un album à un groupe d’enfants. Bizarrement, j’étais un peu angoissé avant de commencer, pas tant pour la lecture que pour l’activité et les questions auxquelles je ne saurais peut être pas répondre ou dont mes réponses ne seraient pas spontanées. Et puis finalement en commençant la lecture, toutes mes craintes se sont envolées. J’étais juste bien. Heureuse et totalement à l’aise dans le moment présent.

Les enfants ont été très réceptifs, ils ont posés des tas de questions, ils ont voulu en savoir plus. Et je trouve ça juste formidable.


A la fin de la lecture, je leur ai proposé une petite activité simple et très rapide à mettre en place et en lien avec le livre lu. Il faut savoir que je n’ai que 30 minutes pour mon atelier lecture. Dans l’idéal, je leur aurai proposé de faire du papier mâché, de construire un arbre en papier mâché, de le décorer avec des feuilles mortes… Mais je ne suis pas leur professeur, je suis une simple intervenante et n’ai donc pas assez de temps à ma disposition pour exploiter les livres autant que je le voudrais.

Mais je leur avais préparé une silhouette d’arbre, et des tampons en forme de feuilles réalisé très simplement en amont par moi-même avec le carton d’un rouleau de papier toilette. Avec de la peinture aux couleurs automnales, couleurs dont nous avons discutés et que nous avons sélectionnés et préparés ensemble avec les enfants, ils ont tamponnés de jolies feuilles d’automne sur leur arbre.


Je dois dire que j’appréhendais un peu face à la simplicité de l’activité que je proposais. Je me demandais si des CP n’allaient pas s’ennuyer. Et finalement, ils ont adoré poursuivre avec une activité sur le thème du livre. Et je crois qu’avec la peinture, j’ai tapé dans le mille!

J’ai passé un magnifique moment avec cette jolie classe. Ils ont été adorables, patients, intéressés, plein de bonnes volontés et de questions…

Ils m’ont conforté dans mon envie de m’engager plus auprès des enfants!

Bénévolat à la bibliothèque de l’école

Depuis deux ans maintenant, je m’investis quelque peu à l’école de Little Miss Sunshine. Tout est partie de notre bibliothèque, particulièrement fournie en livres, albums, revues et documentaires pour enfant – ce n’est pas nouveau, dans la famille Kangourou, on aime tous les livres! Et suivant les thèmes abordés à l’école, Little Miss Sunshine était fière d’emmener ce qui s’y rapportait dans son sac. Du coup, sa maîtresse m’a proposé de m’investir un peu pour la bibliothèque de l’école. Et après discussion avec la directrice, je me suis lancée.

L’an dernier, avec un Little Smiling Buddha d’à peine trois mois à la rentrée, je ne voulais pas investir trop de temps. J’y passais donc les mardis après-midi, de 14h à 17h. Je m’occupais principalement de l’organisation et du rangement de la bibliothèque. Je couvrais et étiquetais les nouveaux livres qui arrivaient. Je réparais les livres abimés.

Mais cette année, c’est différent. Après près de trois ans à la maison pour m’occuper des enfants, j’ai envie de m’investir un peu plus dans d’autres projets. Et celui-ci est un de ses projets qui me tiennent à cœur. Alors chaque mardi après-midi, vers 13h, je quitte la maison et laisse Little Smiling Buddha avec Ayi. Je profite de cet après-midi en particulier, parce que Little Miss Sunshine fait de la danse et il n’y a plus de bus pour la ramener après les activités extra-scolaire, je suis donc obligée de me déplacer.

Cette année, à la bibliothèque, je fais plus ou moins la même chose que l’an dernier, sauf que l’étiquetage et la couverture des livres a été confié à un groupe de professeurs chinois car il en arrive vraiment beaucoup actuellement (500 livres chinois au dernier arrivage!). En parallèle, j’ai donc du temps qui s’est libéré et j’avais envie de m’investir plus auprès des enfants. Et c’est ce que m’a offert de faire la directrice de l’établissement.

Dorénavant, chaque mardi après-midi, j’organise un atelier lecture comprenant la lecture d’un ouvrage et la réalisation d’une activité liée au livre d’environ 30 minutes par classe. Je défini donc un livre avec les professeurs – que je propose ou que les professeurs me proposent –  et concocte une activité. Ca me prend un peu plus de temps et me demande un investissement un peu plus important, mais ça me plait beaucoup. Je passe donc minimum une matinée ou un après-midi, en plus, par semaine, à la maison, à préparer les activités que je réalise le mardi avec les enfants. Je réalise mon atelier lecture avec la Section des Tout-Petits, la section des Petits, la section des Moyens, la section des Grands et avec les CP. Ca me donne donc une palette d’âge assez large et varié. Chaque mardi, j’interviens en moyenne auprès de deux ou trois groupes de 6 à 10 enfants d’une même classe.

J’aime cet investissement. Il me permet un regard neuf et de l’intérieur sur l’école de Little Miss Sunshine. Je sais également que ça fait extrêmement plaisir à Little Miss Sunshine de me savoir dans l’école et de me croiser dans les couloirs une fois par semaine.  Mais c’est surtout et avant tout un réel plaisir pour moi d’être entouré d’enfants, de pouvoir les observer, les écouter et en apprendre d’eux. Chaque atelier me conforte un peu plus dans mon choix et me fait voir ma réorientation professionnelle d’une autre manière… Et puis, renouer avec ma passion des livres et la partager avec le personnel de l’école et les enfants est un pur bonheur!

Cette année, j’avais besoin de ce petit quelque chose en plus. J’avais besoin de me réinvestir dans un projet personnel, en dehors de la maison et de mes enfants. C’était vital pour mon épanouissement personnel et que je puisse continuer à savourer le fait d’être maman au foyer le reste du temps…

J’ai encore d’autres projets personnels qui me tiennent à coeur et que j’ai envie de mettre en place dans les mois à venir. Il faut au maximum que je profite de ces moments un peu hors du temps que sont ceux d’une femme d’expat…

La rentrée 2016 de Little Miss Sunshine

Hier, nous avons vécu là troisième rentrée scolaire de Little Miss Sunshine. C’était également sa troisième rentrée scolaire en Chine. Et la dernière à l’école maternelle… Comme l’an dernier, je m’attendais à ce que ce ne soit qu’une formalité. Et ça l’a presque été…

Nous avons commencé à préparer la rentrée, dès nos derniers jours en France. Les grands-parents se sont fait plaisir en achetant de jolis vêtements pour la rentrée (parfois d’ailleurs un peu trop chaud pour les 32° du 1er septembre!). Nous en avons aussi profité pour passer chez le coiffeur entre filles – car oui, je n’ose pas tester le coiffeur en Chine!

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Et depuis notre retour à Shanghai, on s’y est mis un peu plus sérieusement! Il a fallu laver et préparer son sac d’école. Acheter et préparer ses affaires: sa brosse à dent, son dentifrice, son gobelet, ses vêtements de rechange, sa gourde… Il a fallu ré-étiqueté une partie de ses affaires à son nom. Et surtout, il a fallu combattre le décalage horaire et retrouver un rythme plus propice à l’école. On en a d’ailleurs profité pour ré-installer la chambre des enfants, mais ça je vous en parlerai plus précisément bientôt. Enfin, nous en avons profité pour rediscuter avec Little Miss Sunshine des règles de la maison, des nouveaux horaires et des activités que nous allions mettre en place cette année.

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Le dernier jour du mois d’août, j’ai assisté à la réunion de pré-rentrée. Cette année, contrairement à l’année précédente, les enfants n’étaient pas les bienvenus et j’ai trouvé ça dommage. Je comprends tout à fait le point de vue du maître et des maîtresses qui voulaient pouvoir nous parler tous ensemble et sans interruption, mais Little Miss Sunshine a été très déçue de ne pas pouvoir se joindre à moi…

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Pour cette nouvelle année scolaire, chez les Grands, Little Miss Sunshine a donc un nouveau maître français. Elle a également deux maîtresses chinoises et une Ayi – qui serait l’équivalent d’une ATSEM. Elle est cette année dans une classe double: Moyenne Section/Grande Section. Ils sont 18 enfants dans sa classe: 9 en Moyenne Section et 9 en Grande Section. Chez les grands, Little Miss Sunshine connaît tout le monde. Quatre de ses camarades de l’an dernier, ont quitté l’école pour le lycée français et un autre – qui était jusqu’à présent dans la section anglais/chinois – les a rejoint. Chez les Moyens, en dehors d’une nouvelle petite fille, tous étaient présent l’an dernier et une bonne partie prenaient déja le bus avec Little Miss Sunshine.

Les journées de Little Miss Sunshine seront partagés entre le Français (les lundi, mercredi et vendredi matin) et le Chinois (les mardi, jeudi et vendredi après-midi). Il y aura toujours au moins trois adultes pour superviser les enfants. Le maître français aidera la maîtresse de chinois les jours de chinois, et ce sera l’inverse les jours de français. Les Grands et les Moyens travailleront l’essentiel du temps ensemble, mais lors du temps de sieste (de 12h à 14h) les Grands auront leur temps d’apprentissage spécifique (lecture et écriture). Je doute que l’horaire soit particulièrement adapté, mais nous verrons bien à l’usage!

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Cette année encore, Little Miss Sunshine s’initiera à la danse de ballet tous les mardis soirs. Et nous avons décidé de nous prendre une heure ou deux chaque jeudi soir à son retour de l’école, alors qu’Ayi s’occupera de Little Smiling Buddha, pour aller à la piscine ensemble et lui apprendre à nager.

En ce qui concerne spécifiquement le jour de la rentrée, tout ne s’est pas passé comme prévu. Le 1er septembre à 7h40, nous attendions le bus. En effet, Little Miss Sunshine m’avait demandé de prendre le bus dès le premier jour pour retrouver tous ses copains et copines dès ce moment-là. Ce que j’ai respecté, même quand j’ai entendu la plupart des parents dire qu’ils apporteraient eux-même leurs enfants à l’école ce matin-là…

Avec Papa Lou, nous avons donc décidé de l’emmener ensemble attendre le bus et lui souhaiter une bonne première journée d’école. Sauf que le bus est passé devant nous sans s’arrêter! J’ai donc appelé la directrice chinoise – qui parle anglais! , qui m’a certifié que nous avions demandé à ne pas prendre le bus ce matin là. Pourtant, j’avais répondu la veille à son message en lui rappelant bien que Little Miss Sunshine prendrait le bus. Grosse incompréhension! Elle me demande d’emmener Little Miss Sunshine par mes propres moyens, ce que je refuse compte tenu du fait que je n’ai ni mes papiers, ni d’argent sur moi, que Little Smiling Buddha qui s’est réveillé quelques minutes plus tôt n’est ni changé, ni habillé, et que trouver un taxi à cette heure à Shanghai relève d’une mission quasi-impossible. Après négociation, elle me promet de demander au-dit bus de faire demi tour et de venir récupérer Little Miss Sunshine.

Il est 8h10. Cela fait une demi-heure que nous patientons tous au bord de la route sous un soleil de plomb. Papa Lou doit nous quitter pour aller travailler. Moi, Little Smiling Buddha et Little Miss Sunshine attendons 40 minutes supplémentaires. Sans quitter notre arrêt de bus, pour être certain d’attraper notre fameux bus… Qui ne viendra pas. Peut avant 9h, heure de début des cours, je rappelle sans succès la directrice chinoise. J’essaie alors la directrice française, qui se confond en excuse en m’annonçant que le bus n’ayant pas réussi à me joindre est revenu à l’école depuis longtemps! Il est 9h. Les enfants pleurent tous les deux. Ils en ont marre d’attendre. Little Smiling Buddha a la couche pleine et Little Miss Sunshine est horriblement déçue. Et moi je suis en colère!

Je n’ai d’autres solutions que de trouver un taxi pour emmener moi-même Little Miss Sunshine à l’école. Mais avant, il faut qu’on se calme, qu’on recharge les batteries et qu’on change Little Smiling Buddha. Nous sommes donc rentrés chez nous, nous avons changé et habillés Little Smiling Buddha, nous nous sommes assis pour boire un grand verre d’eau et grignoter quelques céréales et nous avons joué quelques minutes pour nous changer les idées.

A 9h20, nous sommes à nouveau debout sur le trottoir. Mais cette fois-ci pour attraper un taxi. Nous aurons de la chance, en 20 minutes, nous en trouvons un! Nous arrivons à l’école peu après 10h. Little Miss Sunshine m’a impressionnée. Autant elle a été grognon jusqu’à ce qu’on soit assis dans le taxi, autant par la suite, elle n’avait plus qu’une idée en tête, rencontrer enfin ses nouveaux maître et maîtresses et retrouver ses camarades. La directrice française nous attendait devant la grille. Les maitre et maitresses de Little Miss Sunshine avaient été prévenu. Les camarades de classe de Little Miss Sunshine lui font la fête à son arrivée!

J’ai revu les numéros de téléphone (qu’ils avaient mal noté) et adresse d’arrêt de bus avant de quitter l’école, toujours bien en colère, mais heureuse d’avoir vu Little Miss Sunshine aussi attendue et joyeuse! Finalement, j’ai choisi de passer mes nerfs en marchant, Little Smiling Buddha étant endormi dans le Boba. Et ça m’a fait du bien!

Le retour de l’école en bus est à 16h40. C’est relativement tard, mais les horaires devraient s’avancer dans la fin d’après-midi avec le temps. Little Miss Sunshine est rentrée heureuse. Elle avait des tonnes de choses à raconter! Et Papa Lou nous a fait la surprise d’arriver en même temps qu’elle! Elle avait pratiquement oublié notre mésaventure du matin, si ce n’est le fait qu’elle ait été mise un peu devant le fait accompli pour la rencontre avec son nouveau maître, qui l’a un peu impressionné.

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Ce matin, elle es repartie le sourire aux lèvres… Et le bus est arrivé à l’heure et au bon endroit…

Et chez vous, comment s’est passé la rentrée? 

[Education bienveillante] Respecter son rythme de sommeil

Vous avez déja remarquez comme il est difficile de respecter les besoins et les rythmes de sommeil de chacun? Je parle de vraie écoute des besoins de sommeil de chacun. De ne pas coucher un enfant juste parce qu’il pleurniche un peu, ou de ne pas étirer la soirée au-delà du rythme de sommeil de chacun juste parce qu’on a envie de regarder la fin du film. Et vous avez remarqué comme tout se passe tout de suite beaucoup mieux quand chacun à dormi selon son propre rythme?

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Chez nous, le rythme de l’année scolaire nous épuise, non pas parce que les journées sont surchargées, au contraire elles correspondent bien au rythme de Little Miss Sunshine, mais parce qu’il faut se coucher à un horaire qui n’est pas celui qui serait adopté naturellement. Il nous a épuisé à la longue parce que le rythme de sommeil de Little Smiling Buddha est rentré en collision avec le coucher de Little Miss Sunshine imposé par l’école durant les derniers mois de l’année et que les deux avaient du coup beaucoup de mal à s’endormir.

Alors un des grands avantages de l’été, et des vacances en règle générale, c’est que le rythme de sommeil de chacun peu à nouveau être respecté sans soucis.

Little Miss Sunshine n’a jamais été une grande dormeuse. Aujourd’hui, à quatre ans et demi, elle dort mieux et plus longtemps. Pourtant, les jours d’école, le coucher s’avère tout de même régulièrement difficile, et en conséquence, le lever également.

Depuis son plus jeune âge, Little Miss Sunshine est une couche tard. Son rythme de sommeil naturel varie entre 21h30 et 22h30 pour le coucher et entre 8h30 et 9h30 pour le lever. Durant les vacances, et même le week-end d’ailleurs, je la laisse respecter ce rythme. Je pense ne l’avoir jamais envoyé au lit avant qu’elle n’en réclame le besoin depuis qu’elle est en âge de parler. Je connais les signes et la plupart du temps, elle en est totalement consciente aussi et le verbalise assez rapidement.

Après le repas, et à la place de l’habituel rituel du coucher des soirs d’école, elle joue calmement jusqu’à ce qu’elle sente la fatigue. Elle vient alors nous voir, réclame son lait – elle boit toujours encore un biberon de lait matin et soir – ensuite, il suffit de l’accompagner dans son lit, de lui faire un bisou et elle s’endort. En maximum trois minutes, elle dort profondément.

Je suis particulièrement fière de la voir ainsi respecter son corps et ses cycles de sommeil. Quand je vois la difficulté avec laquelle, nous, adultes, nous gérons notre sommeil, je me dis qu’au moins, pour ça, nous avons réussi quelque chose! Elle s’écoute.

Mais au-delà du fait de s’écouter, il y a aussi le fait de ne pas avoir l’impression de renoncer à quelque chose en allant se coucher. Là, je pense que c’est un travail de confiance de longue haleine. Si je lui dis que ses jouets restent en place comme elle les a abandonné pour pouvoir continuer de jouer le lendemain, c’est le cas. Si je lui dis qu’elle peut regarder la fin du dessin animé/film le lendemain, c’est le cas. Si c’est une partie de jeu ou une lecture qui s’interrompt, c’est pareil. Little Miss Sunshine nous fait confiance. Elle sait qu’elle peut compter sur nous et que nous ne revenons jamais sur notre parole. C’est donc absolument sereine qu’elle quitte ses jeux ou la télévision, sans regret, avec la promesse de pouvoir continuer le lendemain.

Et pour moi, c’est un réel bonheur de la voir ainsi épanouit et en confiance, dans un moment qui, les jours d’école, est parfois bien difficile à gérer. Vous l’aurez compris, pour se lever à 6h45 les jours d’école, pas moyen de la laisser respecter son rythme de sommeil naturel. C’est là que la lutte commence… Et c’est une situation qui me désole absolument. Malheureusement, je ne vois pas d’alternative.

Evidemment, suivant les périodes et la fatigue de Little Miss Sunshine, les couchers et les réveils sont plus ou moins difficiles les jours d’école. Notre rituel est bien rôdé. Il débute tôt dans la soirée, les étapes se succèdent doucement sans se bousculer. L’apéro, le dessin animé, le dîner, puis arrive le moment calme, avec le biberon de lait, le brossage des dents et les 100 coups de brosse, l’histoire du soir, les câlins, les dernières confidences. Même les rappels sont intégrés au rituel. On n’hésite pas à le modifier pour s’adapter au besoin du moment. On aime notamment remplacer l’histoire du soir par une partie de jeu de société calme de temps à autre, pour remplir les réservoirs affectifs de tout le monde. Et c’est une alternative qui plaît à toute la famille. On aime aussi intégrer un jeu de chahut juste avant le repas en cas de besoin d’évacuer les tensions de la journée. Là encore, ça fonctionne plutôt pas mal.

Mais malgré ça, certains couchers sont plus difficiles que d’autres, puisqu’il s’agit d’aller à l’encontre d’un rythme de sommeil naturel. Alors les vacances font du bien. Même si finalement, avec l’heure tardive du coucher du soleil ici en France, le cycle du sommeil de Little Miss Sunshine a encore tendance à être plus tardif. Il est régulièrement 23h ces derniers temps, et 10h pour l’heure du réveil. Mais c’est les vacances, alors on s’adapte! Tout est possible! 

Little Smiling Buddha, de son côté, n’a pas encore un rythme de sommeil aussi marqué. Il est encore petit. Il commence, quand tout va bien, qu’aucune dent ne le chatouille, qu’il ne fait pas trop chaud, qu’il n’a pas le nez bouché, à faire des nuits relativement bonne, avec un ou deux réveils maximum. Pourtant, je peux déja affirmer que son rythme de sommeil n’a rien à voir avec celui de sa soeur. C’est un très bon dormeur – dans la mesure où rien ne vient le perturber, ce qui est rare à cet âge.

Il se réveille tôt le matin, souvent vers 6h ou 6h30. Il peut se rendormir assez facilement, au bout d’une trentaine de minutes, si rien ne bouge dans la chambre et qu’il peut téter et il ne se réveille alors définitivement que vers 8h ou 8h30.

Le soir, il commence à râler, à tomber, après 20h. Il se frotte les yeux, baille, pleurniche. C’est le signe pour moi qu’il est temps de le coucher. Il s’endort alors au sein, alors que je suis couchée dans son lit à côté de lui. Il se couche donc vers 21h. Actuellement, il commence à tenir un peu plus longtemps quand on sort, alors qu’il y a peu, il était encore impossible de sortir à ses heures de coucher.

Progressivement, son cycle de sommeil se fixe. D’ici quelques mois, nous en saurons plus et nous pourrons alors aussi nous adapter à ses propres besoins. En attendant, nous l’observons, nous faisons notre possible pour répondre à ses besoins de sommeil, même si parfois, avec un bébé qui ne fait quasiment pas de sieste – et quand il en fait c’est 30 minutes maximum dans les bras de maman et au sein – ça n’est pas évident.

J’espère qu’il arrivera un jour à s’écouter comme sa soeur y arrive, même si pour l’instant il me semble qu’il résiste pas mal à l’endormissement. Mais seul l’avenir nous le dira!

Et chez vous, comment se passe le coucher pendant les vacances? 

Dernier jour d’école 

Ce n’est pas sa première année d’école. Ce n’est donc pas son premier dernier jour d’école. Et pourtant, ce matin, je suis émue.

Je la vois monter dans le bus, avec sa jolie jupe bleue à froufrou, son t-shirt noir et argent, son serre-tête bleu de princesse auréolé d’une petite couronne, son sac d’école en bandoulière… Elle a grandit.

Elle est sereine, heureuse de partir à l’école, contente d’aller dire au-revoir à ses amis, ses maîtres et maîtresses. Elle sait que pour certains, elle ne les reverra plus. Elle sait que l’an prochain, elle aura un nouveau maître et une nouvelle maîtresse. Et elle est confiante.

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Elle sait que demain nous prenons l’avion pour la France. Elle trépigne d’impatience de retrouver ses grands-parents.

Elle a déjà tout un programme dans sa tête pour cet été: regarder les étoiles, jouer dans la boue, planter des graines, faire une cabane, courir dans l’herbe pieds nus, se baigner… Et puis aussi aller voir la Tour Eiffel, retourner visiter le château du Haut-Koenigsbourg, faire des manèges à sensation à Europa-Park. Elle m’en parle depuis plusieurs semaines.

Elle a grandit cette année. En taille (7cm en 6 mois!). Mais aussi en maturité aussi. Elle est plus posée. Et puis plus aventureuse aussi. Elle est bien plus indépendante et puis plus autonome. Le plus souvent, elle coopère volontiers. Parfois, elle n’a pas envie et nous le fait bruyamment savoir. Elle m’épate.

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C’est aujourd’hui que je m’en aperçois. En la voyant monter dans le bus pour son dernier jour d’école. J’ai eu un flash. Je l’ai revu montant dans le bus le jour de la rentrée scolaire. Et je l’ai trouvé si grandit, si belle, si épanouie. Ma magnifique petite fille.

Les deux mois d’été que nous allons passer en France la changeront encore. Je n’en doute pas. Nos voyages, notre vie par monts et par vaux, parfois loin de Papa Lou, la font grandir encore plus vite…

Et j’aime tellement l’observer. Dans ses nouvelles acquisitions. Dans ses nouvelles passions. Dans ses nouvelles compétences.

Je suis tellement heureuse d’avoir le temps de noter tous ses changements… 

[Education bienveillante]  Je ne veux pas aller à l’école

Vous vous en souvenez peut-être, à la fin de ma grossesse, je vous demandais conseil pour m’aider avec Little Miss Sunshine qui refusait de partir à l’école sur Facebook et Instagram. Depuis la fin de ma grossesse, Little Miss Sunshine n’a plus jamais refusé d’aller à l’école. Sa volonté de rester avec moi à cette période était donc principalement liée à sa peur de me voir partir pour l’hôpital.

Par contre, encore aujourd’hui, si vous lui demander ce qu’elle préfère, elle répondra invariablement que c’est mieux de passer ses journées avec maman… Si ça ne tenait qu’à moi, je pense que je me lancerai dans l’instruction en famille. Mais pour plusieurs raisons, notamment le besoin de socialisation intense de Little Miss Sunshine et la peur de Papa Lou en ce qui concerne ce même sujet, ça n’est pas une option pour le moment.   Dans un même temps, Little Miss Sunshine s’épanouit à l’école. Elle aide ses petits camarades à apprendre le Français. Elle puise des nouvelles idées pour des apprentissages qu’elle me réclame ensuite à la maison. Elle a des camarades pour jouer et s’amuser et nourrie ainsi sa forte envie de socialisation. Elle adore son maître français tout comme elle adorait sa maitresse française l’an dernier…

Alors quand récemment elle m’a fait savoir qu’elle ne voulait plus aller à l’école, je me suis posée des questions. J’ai vite découvert que Little Miss Sunshine était l’objet de moqueries dans le bus. J’ai contacté la directrice de l’école et son maître français qui ont rapidement résolu le problème. Et depuis, plus rien.

Mais la semaine dernière, j’ai eu droit à une grosse crise de larmes. Little Miss Sunshine n’a pas voulu aller à l’école. Nous en avons parlé et je n’ai pas trouvé de raisons apparentes. Elle est juste fatiguée par un rhume qu’elle traîne depuis notre retour de France et diverses petites maladies dont nous n’arrivons plus à nous sortir (otite, infection oculaire, crampes abdominales, mal de gorge,…) Et puis, elle a aussi besoin de savoir qu’elle a une certaine marge de manœuvre sur les événements actuellement.

N’ayant rien de particulier de prévu ce jour-là, j’ai accepté de la garder à la maison. Au courant de la matinée, j’ai essayé de la faire parler pour savoir ce qui lui avait donné envie de rester avec moi, ce qui avait provoqué cette crise de larmes. Mais je n’ai pas eu de réponse précise. Plus tard dans la journée, je lui ai parlé d’une nouvelle règle que je voulais lui soumettre.

Les cartes Joker.

Dorénavant, chaque mois, nous lui autoriserons une journée d’absence:

  •  Si elle y pense et qu’elle me la demande, elle pourra rester à la maison avec moi. Si elle l’oublie, on laisse tomber.
  • Si elle l’utilise le premier jour du mois, elle devra patienter jusqu’au mois suivant.
  • Le mois est symbolisé chez nous par un calendrier avec une photo de famille. A chaque fois que nous changeons de photos – et donc que nous changeons de mois – je lui donnerai une carte Joker. Elle l’a range dans un endroit précis dans sa chambre. Le jour où elle veut l’utiliser, elle me la donne.
  • Une fois utilisé, et pour qu’on s’en souvienne tous, la carte est épinglée sur le réfrigérateur. Jusqu’au mois suivant…

Avec cette méthode, je souhaite lui montrer que je l’écoute, que je lui laisse une marge de manœuvre. Je veux lui prouver qu’elle a une influence sur les choses, que son avis compte. J’espère également que grâce à cette marge de manœuvre, elle se sente à nouveau plus sécurisé. Et qu’en parallèle, le simple fait de savoir que cette marge de manoeuvre existe, lui fasse oublier cette journée d’absence. Une journée par mois n’engage, pour nous, pas grand chose. Elle est encore en maternelle et je veux qu’elle ait confiance en nous, qu’elle sache qu’elle peut compter sur nous.

Je reviendrai sur cette méthode d’ici quelques mois, pour vous faire un bilan. Pour l’instant, tout ce que je peux dire, c’est qu’elle a bien intégré le principe. Elle a utilisé son Joker du mois de janvier au milieu du mois et j’ai déja plusieurs fois eu droit à: « Quand est-ce qu’on tourne la page du calendrier? ».  Mais plus de demande quant à rester avec moi à la maison…

Et vous, avez-vous été confronté à cette situation? Qu’avez-vous mis en place?