[Expatriation] Un mois d’absence

Voilà déja un mois que Papa Lou a quitté la France. Un mois qu’il vit loin de nous. Un mois qu’il découvre la vie en Chine. Un mois qu’il travaille à Shanghai. Un mois qu’il se bat pour rassembler tous les papiers nécessaires à notre arrivée dans les plus brefs délais. Un mois qu’il nous manque terriblement. Un mois qu’il doit se sentir bien seul loin de ses deux femmes.

En un mois, il s’est passé énormément de choses. Le plus gros est passé pour Little Miss Sunshine et moi. Nous avons vécu dans notre appartement parisien envahi de cartons et sans casseroles. Nous avons reçu nos derniers vaccins. J’ai géré notre déménagement – et il me reste d’ailleurs pas mal de choses à vous raconter à ce sujet!  Nous avons squatté quelques temps chez Parrain et Tata F. Nous avons quitté Paris. Nous sommes venues en Alsace et depuis nous naviguons entre la maison de Nonna et GrandPapa et celle de Mamama et Papapa. J’ai réceptionné la partie nationale de notre déménagement chez Nonna et GrandPapa – c’est là que ça c’est compliqué, mais promis, je vous raconte bientôt! Nous avons commencé à revoir un peu toute la famille que nous ne voyons que rarement et que nous ne reverrons plus avant longtemps.

De son côté, Papa Lou a découvert Shanghai. Il a vécu plusieurs semaines à l’hôtel. Il a mangé deux fois par jour au restaurant au moins aussi longtemps. Il a demandé et obtenu son permis de travail. Il a réglé un nombre incalculable de papiers administratifs suite à son arrivée en Chine. Il a ouvert un compte en Chine. Il a cherché et trouvé un nouveau logement pour toute sa petite famille. Il a emménagé. Il se bat avec sa connexion internet. Il a fait sa demande pour son permis de résident.  Il a découvert Ikea et Carrefour en Chine.

Les trois premières semaines, nous nous sommes vus quotidiennement grâce à nos Iphone, à Facetime et à la connexion wifi de l’hôtel de Papa Lou. Nous avons pu rire, pleurer, parler, discuter, débattre, sans nous poser trop de questions. Little Miss Sunshine a vu Papa Lou tous les jours et ça lui convenait très bien. Depuis une dizaine de jours, Papa Lou attend qu’on lui règle ses problèmes de connexion à Internet dans notre nouveau chez nous. Difficile de parler sereinement quand la connexion est mauvaise, que Papa Lou se retrouve dans un café bruyant où il a trouvé le wifi gratuit, que l’administratif occupe déja les cinq premières minutes de conversation et que les trois suivantes passent bien trop vite.

Vous l’aurez compris, Papa Lou commence à nous manquer sévèrement. Ce n’est pas tous les jours faciles. Heureusement, que nous avons Mamama, Papapa, Nonna et GrandPapa pour nous soutenir et nous changer les idées. Alors on multiplie les sorties et les activités pour ne pas trop penser, pour faire passer le temps plus vite en attendant que nous puissions enfin faire la demande pour nos visas… Et on rêve, un peu tous les jours, à ce jour où nous prendrons enfin l’avion pour rejoindre celui qui nous manque tant et qui nous prépare si attentivement notre nouvelle vie en Chine…

Vivre son rêve implique quelques difficultés, mais sans sortir de sa zone de confort, on ne peut pas vivre la magie de notre vie rêvée…

Notre allaitement

Tout a commencé le dernier jour de l’an 2011. En fin de matinée, on me mettait Little Miss Sunshine au sein pour la première fois.

Ma décision était mûrement réfléchie, mais pas inébranlable. Nous avions fait le choix, Papa Lou et moi d’allaiter Little Miss Sunshine. Dans la mesure où ça marcherait. Je savais que la mise en place d’un allaitement pouvait ne pas être idillyque. Je ne voulais pas me forcer si ça ne me convenait pas.

Cette première tétée a été laborieuse. Très fatiguée par sa naissance, Little Miss Sunshine s’endormait instantanément et n’arrivait pas à garder la bouche ouverte pour téter. La sage-femme m’a rassurée.

Les tétées suivantes ont été toutes aussi épuisantes pour elle et pour moi. Elle n’arrivait pas à garder le sein en bouche. Elle s’endormait tout le temps. La première nuit a été particulièrement difficile. Little Miss Sunshine a passé sa nuit à hurler de faim et moi, impuissante, à appeler les infirmières pour me la mettre au sein. Peine perdue. Vers 4h du matin, une aide-soignante m’a dit d’essayer les bouts de sein, que ça pourrait m’aider dans un premier temps. Je n’y aurais jamais pensé. J’ai envoyé un message à Papa Lou pour qu’il m’en trouve avant de venir nous rejoindre à l’hôpital. A 7h, on m’apportait des biberons de compléments pour Little Miss Sunshine. C’est quand j’ai vu ses biberons sur la table de nuit à côté de moi que j’ai eu le déclic. J’ai été instantanément convaincu qu’il fallait que j’allaite. Il fallait qu’on y arrive toutes les deux et on allait se battre.

Vers 8h, Papa Lou est venu me rejoindre avec des bouts de sein en silicone. On a essayé et ça a tout de suite fonctionné. Little Miss Sunshine s’endormait toujours, mais elle arrivait enfin à garder mon sein en bouche plus d’une minute et à téter. Cette aide-soignante, sans le savoir, a sauvé mon allaitement. Je n’ai pas pu l’en remercier. La fatigue et le stress m’ont totalement fait oublier son visage. Mais je ne l’oublierai pas.

Little Miss Sunshine était un tout petit bébé. On ne m’a pas lâché avec l’allaitement à l’hôpital. Je devais noter les heures, les durées. Alors j’ai menti. J’ai rempli des lignes factices. J’ai répondu ce qu’on voulait entendre. J’ai décidé de nous faire confiance. Et tout c’est bien passé. Little miss Sunshine a repris son poids de naissance et à continuer à grandir à son rythme.

De mon séjour à l’hôpital, je n’en garde pas un très bon souvenir. Je me sentais seule, nulle et complètement déboussolée. Je n’avais qu’une hâte: sortir avec Little Miss Sunshine et retrouver notre chez-nous et Papa Lou. Je suis sortie au bout de trois jours qui m’ont semblé interminable.

Avec les bouts de sein, notre allaitement a été lancé. Une fois passée le questionnement du « quand faut-il que j’arrête les bouts de sein? » – encore une fois j’ai décidé de nous faire confiance -, tout s’est mieux passé. Ce n’est qu’au bout de deux mois que nous les avons arrêté. Quand Little Miss Sunshine a été prête.

Les trois premiers mois, je n’ai pas réussi à réellement apprécier ces moments. J’aimais l’avoir au sein et j’éprouvais une immense fierté de la nourrir moi-même mais la fatigue m’empêchait d’apprécier ces moments.

Le quatrième mois a été difficile. Elle se braquait et hurlait dès qu’elle était quelques minutes au sein. Je devais m’y reprendre à plusieurs fois. Les tétées s’éternisaient. Se rapprochaient dans le temps. Désespérée j’ai pris rendez-vous chez un pédiatre qui n’a rien trouvé de plus intelligent que de me dire que je devais passer au biberon, que mon bébé n’était pas assez gros pour son âge, que j’étais une mauvaise mère à m’obstiner. Je lui ai tenu tête, fièrement, je n’y ai plus jamais remis les pieds. Mais je suis rentré chez moi en pleurs et pleine de doutes. J’ai pris rendez-vous à la PMI le lendemain. Ils ont su me rassurer. Me dire de continuer d’allaiter. De ne pas me décourager. Little Miss Sunshine avait 4 mois et 2 semaines. Elles m’ont conseillé de tenter la diversification pour me rassurer. Little miss Sunshine était prête. Elle m’a épatée. On m’avait dit de commencer par une ou deux cuillères de purée de carottes. Elle en a mangé six pour son premier repas. Et m’en demandais plus. Je n’ai pas osé lui en donne plus. Mais la diversification était lancée. Jusqu’à ses un an j’ai toujours privilégié l’allaitement, en lui proposant le sein au début du repas.

Quand j’ai repris le travail, Little Miss Sunshine avait presque dix mois. L’allaitement était bien en place, j’ai décidé de ne pas tirer mon lait. Nous avons choisi Papa Lou et moi de passer à deux tétées par jour, matin et soir, sans compter celles de la nuit (une à deux jusqu’à ses un an). Nous avons remplacé les tétées par un laitage le midi et au goûter chez la nounou. Et le weekend c’était tétées à volonté.

Malheureusement, la fatigue du travail et des nuits entrecoupées m’ont épuisées. J’ai senti au tournant de ses un an que j’avais de moins en moins de lait. Je n’étais plus sûre que Little Miss Sunshine ait assez. D’un commun accord, nous avons décidé d’introduire un biberon de lait frais entier de vache, le soir après la tétée quand je sentais que c’était nécessaire. La tétée du matin restait suffisante. Nous avons poursuivi sur ce chemin plusieurs mois.

Quatre mois plus tard, lors de notre voyage au Japon, nous avons même eu un regain de tétées. La première nuit que nous avons dormi tous les trois dans le même lit, Little miss Sunshine en a profité. Elle n’a pas quitté mon sein. Et deux semaines plus tard, après une belle démonstration d’indépendance dans un restaurant où elle nous a fait un bisou à chacun avant de nous dire « Bye bye! » et de se diriger droit vers la porte, elle m’a fait comprendre qu’elle ne voulait plus le sein. Le lendemain s’était pareil. Je n’ai cessé de lui proposer durant des mois. Aujourd’hui encore, je lui en parle, lui propose, mais il faut que je me fasse une raison, elle a décidé que c’était fini. Notre allaitement s’est donc terminé au Japon après 15 mois d’allaitement.

Si j’en parle si tardivement, c’est que j’ai eu beaucoup de mal à accepté cette fin qui m’a semblé prématuré. J’ai toujours eu espoir qu’elle y revienne un jour. Neuf mois plus tard, il faut que je me fasse une raison…

C’est entre six et quinze mois que je me suis vraiment régalée avec l’allaitement. C’était du bonheur à toutes les tétées. C’était ma bouffée d’air frais, notre moment pour nous reconnecter après le travail, le moyen assuré de me vider la tête. L’aspect pratique a été un des points forts: le lait est toujours à température, rien à transporter, pas besoin de se réveiller la nuit, on attrape bébé et on le met au sein. Si j’avais du préparer un biberon à chaque fois que je l’ai mise au sein la nuit, je crois que je serai morte de fatigue. Le co-dodo nous a sauvé!

J’ai eu la chance de ne pas souffrir de crevasses comme d’autres mamans allaitantes. Je me demande si c’est le fait d’avoir utilisé des bouts de seins qui m’ont permis d’y échapper ou si ça n’a aucun rapport. Mais notre allaitement n’a de loin pas été idyllique. J’en garde pourtant de magnifiques souvenirs. L’allaitement m’a appris à faire confiance à mon bébé!

Pour le prochain c’est sûr, je l’allaiterais. Et je nous ferai confiance!

Questions…

Les nouvelles sont tombées… Nouvelle phase de remise en question, mais cette fois je m’y mets sérieusement. J’espère trouver ma voie, trouver un chemin à suivre…

Grosse phase de réflexion donc pour quelques semaines ou peut être même plus…

Je me ferai certainement moins présente… Mes élucubrations n’intéressant certainement pas grand monde.

Le lac de la Lauch

A très vite…

Coup de blues…

Depuis trois semaines environ, c’est pas la très grande forme pour moi. Je suis dans une année de préparation aux concours de l’enseignement: CAPES d’histoire-géographie et Agrégation d’histoire. Au début de l’année, j’étais vraiment motivée et confiante. Et puis les cours ont commencé à être lourds: 35 heures par semaines avec le boulot qu’on est censé fournir à côté, c’est trop. L’organisation des cours est franchement nulle, les profs ne se sont pas concertés pour parler de leur sujet… Bref, je ne vais pas m’étendre sur le sujet parce que je n’aurai pas terminé mes critiques avant demain matin. Il y a un mois et demi, je me suis rendu compte de l’inutilité de la plupart des cours et depuis je suis démoralisée. A chaque fois que je vais en cours, je m’énerve un peu plus contre l’administration, l’organisation de la fac et l’éducation nationale… et dire que moi, qui ai envie de faire péter l’Education Nationale pour tout raser et reprendre à zéro, je veux devenir prof!!!

Il y a une semaine environ, je suis tombée malade. Une grosse grippe qui m’a clouée au lit durant presque cinq jours. J’ai horreur de rester au lit à ne pas pouvoir dormir tout en étant fatiguée et fiévreuse. Et c’est la goutte qui a fait déborder le vase. Je suis vraiment démoralisée, je me morfond dans ma langueur: envie de rien faire, envie de ne rien entendre et de ne rien devoir dire… et surtout pas envie d’entendre parler de concours. Je n’étais déja plus très motivée avant… maintenant c’est la fin des haricots! Il va falloir que je me remotive vite fait. Ca fait une semaine que je n’ai pas ouvert un bouquin, je n’arrive plus à me concentrer sur quoi que ce soit, même pas sur un téléfilm à la con.

Mais, ne pas s’inquiéter, je vais reprendre le dessus. Ce qui me rassure, c’est que les autres ne semblent pas beaucoup plus en forme. Ils sont aussi fatigués et amorphes que moi. Envie de rien… c’est peu être le temps après tout et ça va passer tout seul avec l’arrivée du froid qui va nous revigorer! Ah…l’automne, l’hiver…

J’attends le froid avec impatience…