Deux ans, ça se fête!

Et voilà, mon bébé a eu deux ans. Deux ans. On ne peut plus dire que c’est un bébé maintenant, mais déja un petit bonhomme qui sait ce qu’il veut.

Cette année, nous sommes rentrés pour nos vacances en France, le lendemain de l’anniversaire de Little Smiling Buddha. Nous avions donc décidé de fêter son anniversaire avec quelques jours d’avance pour qu’il puisse profiter de ses cadeaux avant le départ. 

En parallèle, nous avons décidé de fêter l’anniversaire d’Ayi le même jour, puisqu’elle est née deux jours après. Et que cette année, elle fêtait ses 50 ans.

Pour cette première fête, j’avais préparé un montage en fruits en forme de train pour Little Smiling Buddha. Il est totalement passionné par les moyens de transport en ce moment, la construction a donc eu son petit effet!

Et pour Ayi, un gâteau sans œuf ni beurre – Ayi ayant des problèmes de reins et ne pouvant pas en manger. C’est MagicCitrouille qui m’a soufflé la recette de fondant banane, coco et chocolat de Chocomaniaks.

Little Smiling Buddha a évidemment été gâté. Ayi lui a offert une belle paire de sandalettes en cuir blanche. Et nous lui avions choisi la tourte de tri géante de Learning Ressources qui lui a énormément plu et sur laquelle je suis sûre que les enfants vont passer de nombreuses heures de jeu…

Petit craquage supplémentaire, j’étais tombé sur la salle de classe de Peppa Pig quelques jours auparavant. Et connaissant sa passion dévorante pour les livres de ce petit personnage, ainsi que sa prochaine rentrée à l’école, je n’ai pas hésité à lui offrir.

Cette année, point de colis de la famille, puisque nous avions déjà prévu de fêter son anniversaire en France également.

Malgré, la triste nouvelle que nous avions appris le jour même, la mort de BisNonno, le grand-père de Papa Lou, et qui m’a fait hésité à annuler la fête, nous avons passé une douce soirée, autour des enfants. 

Avant même notre retour en France, la date du goûter d’anniversaire de Little Smiling Buddha était fixé. Étaient finalement présents, les quatre grands-parents, une des deux arrières-grands-mères, sa marraine et la famille et son Parrain, Tata et Petit O.  Papa Lou nous a évidemment cruellement manqué ce jour-là. Mais nous n’avons pas manqué de lui envoyer des dizaines de photos en direct.

Pour l’occasion, j’ai surfé sur mon idée première, celle du train, et je lui ai cette fois préparé un gâteau en forme de train. Et ses yeux se sont illuminés quand il a vu arriver son gâteau-train.

J’avais pour cela réalisé deux cakes marbrés que j’ai découpé et assemblé à l’aide de chocolat noir fondu. J’y ai ajouté de nombreux petits gâteaux (les enfants ont été ravi d’avoir des petits gâteaux industriels – depuis le temps que je n’en avais plus acheté!) et des smarties pour décorer le train.  J’avais également préparé des brochettes de fruits frais pour nous rafraîchir.

Little Smiling Buddha a été gâté. Entre les cadeaux pour l’Alsace – comprendre qui vont rester en France pour l’année prochaine – et ceux que nous emporterons avec nous à Shanghai, il y a de quoi faire.

Il a reçu des légos duplo de Nonna et GrandPapa (la pelle-mécanique) et de sa Marraine (de nouveaux légos à engrenages), un magnifique tracteur plus vrai que nature de Mamama et Papapa et un superbe circuit de petites voitures en bois de Parrain et Tata. Sans compter les livres et les vêtements!

 

Les enfants ont largement pu jouer ensemble et profiter du jardin de Papapa et Mamama.

Little Miss Sunshine était ravie de retrouver P., le fils de la marraine de Little Smiling Buddha, qui a le même âge qu’elle. Nous nous voyons chaque été plusieurs fois, et quand nous rentrons à Noël. Et c’est toujours un bonheur pour nous de les retrouver.

Little Smiling Buddha a trouvé une nouvelle copine A., la petite soeur de P. Il fallait les voir jouer tous les deux. Ils étaient vraiment trop mignons.

C’est un vrai bonheur de faire ainsi le plein de beaux souvenirs de famille à ressortir les longs mois où nous sommes seuls à Shanghai…

[DIY] Une tirelire pour y glisser des pièces

Il y a quelques semaines, je me suis dit que j’allais garder mes chutes de papier plastifié (alors que j’avais découpé des cartes de nomenclature pour Little Miss Sunshine), parce que je leur trouverai bien une utilité. Et puis, un soir, quelques jours avant nos vacances en France, Papa Lou est rentré avec un cadeau offert par un collègue de travail suite à la naissance de son fils. En Chine, à l’occasion d’un mariage ou d’une naissance, ils offrent à toutes leurs connaissances une boite avec des petits gâteaux, des œufs durs et des chocolats. Un peu à la manière de nos bonbonnes de dragées, mais de manière plus étendue. Et là, la boite était une tirelire. Et j’ai tout de suite eu un flash! 

J’ai ressorti mes chutes de papier plastifié, j’ai cherché quelques autocollants et j’ai préparé des pièces à mettre dans la tirelire. 

J’ai donc eu besoin de: 

  • Chutes de papier plastifié 
  • Des autocollants 
  • Un bouchon de bouteille 
  • Un marqueur 
  • Un ciseau

Sur les chutes de papier plastifié, j’ai dessiné des ronds à l’aide du bouchon de bouteille. Ensuite je les ai découpé et j’ai demandé à Little Smiling Buddha de coller un autocollant au centre de chaque pièce ainsi créé. Il a pris son  travail à coeur un certain temps, avant de déclarer forfait et de partir jouer à autre chose…

Et puis est venu le moment de tester. Et il y a passé un long moment. Il a mis toutes les pièces dans la tirelire plusieurs fois d’affilée. Il ne peut pas la vider lui-même, il doit donc me demander de l’ouvrir. Mais je pense qu’avec un peu de dextérité en plus, il devrait progressivement y arriver.

Au retour de l’école, Little Miss Sunshine aussi a aimé manipuler cette tirelire. Et le soir-même Papa Lou rentrait avec une deuxième boîte tirelire. J’ai donc l’intention de créer une seconde tirelire, avec des pièces sur lesquelles je collerai des autocollants chiffrés pour apprendre à Little Miss Sunshine à manipuler de l’argent et à faire des calculs simples.

Un autre projet que je réaliserai à la rentrée…

Vacances d’été

Ce soir, je prends l’avion seule avec les enfants. Je ne suis pas inquiète. Ils savent comment ça se passe et ils dormiront une grande partie du trajet. En plus, à deux ans, Little Smiling Buddha aura son propre siège et trois sièges à trois, c’est juste le méga luxe! Ces voyages en solo avec les enfants sont fatiguant, mais pas insurmontables.

Nous profitons de la dernière année où je ne travaille pas pour rentrer en France deux mois complets. Comme l’an dernier, Papa Lou ne viendra en France qu’une courte période (deux semaines au mois d’août). Nous avons fait le choix de rentrer à deux à Shanghai pour éviter que je n’ai l’aller-retour à effectuer seule avec les enfants. Mais pour la peine, nous serons séparés cinq semaines.

Nous allons passer une grande partie de l’été en Alsace, logeant alternativement chez Papapa et Mamama ou chez Nonna et GrandPapa. Nous avons également prévu d’aller passer une semaine en région parisienne chez Parrain, Tata et Petit O.

Cette année, je n’ai pas de grand programme. L’année dernière, nous avions envie de faire tellement de choses, nous en avons fait tellement, mais finalement nous n’avons de loin pas fait tout ce que nous avions prévu. Donc pour éviter les déceptions, je ne prévois rien. Ou plutôt si. Je me prévois deux impératifs: une soirée et une nuit en amoureux avec Papa Lou pendant ses vacances et l’organisation de mon année scolaire 2017/2018 en TPS.

J’ai donc prévu de laisser les enfants aux grands-parents tous les matins, pour m’organiser. Evidement je m’autoriserai quelques sorties sur des journées complètes. Et puis, je ne travaillerai pas le week-end, mais j’ai vraiment envie d’en faire un maximum cet été – alors que mes enfants peuvent profiter de leurs grands-parents – afin d’avoir le temps de profiter de mes enfants durant toute l’année scolaire!

J’ai pas mal de billets en attente, comme toujours. Certains devraient rapidement être publié – nos efforts pour réduire nos déchets, la place de la nature dans nos vies citadines, le choc culturel des toilettes en Chine,… – d’autres prendront un peu plus de temps, mais devraient être publié cet été – nos différents voyages de cette année (Angkor, le Sichuan,Hangzhou, Pékin, les montagnes jaunes )-, sans compter les billets plein des nouveautés de cet été que j’espère partager avec vous! N’hésitez pas à me dire si certains billets vous intéressent plus que d’autres!

Je vous souhaite à toutes et tous un bel été!

Deux ans

J’ai du mal à réaliser que toi, mon tout-petit, mon bébé, tu ais déjà deux ans aujourd’hui.

Quand je te regarde découvrir le monde ces dernières semaines, je vois bien que tu n’es plus le même. Tu n’es plus mon bébé, mais un magnifique petit garçon, charmeur et souriant, dont la soif de connaissance et d’apprentissage n’a que peu de limite. Tu veux tout dévorer. Croquer la vie à pleine dent.

J’aime, autant qu’elle me frustre, ton impatience. Ta capacité à passer du rire aux larmes et aux cris en un quart de seconde.

J’aime nos tétées, autant qu’elles peuvent parfois m’exaspérer. Nos tétées de la nuit – trop nombreuses à mon goût, mais si douce quand je plonge mon nez dans tes cheveux. Nos tétées du jour – qui peuvent être quasi-inexistante quand je ne suis pas à la maison et qui peuvent vite se multiplier sans limite dans le cas contraire. Je me pose actuellement mille questions sur cet allaitement long, des questions que je n’aurai jamais pensé me poser. Mais notre prochaine rentrée scolaire commune me pose question…

J’aime ton sourire et tes grimaces. Ta manière bien à toi de t’exprimer dans un charabia mêlant des intonations françaises et chinoises quand tu joues, alors que tu sais très bien parler français et chinois. J’aime tes grimaces qui en disent long, tes yeux qui se lèvent au ciel, tes sourcils qui se froncent, ton air sérieux ou fâché…

J’aime la belle relation qui te lie à ta sœur. Vous pouvez passer de longs moments à jouer dans une quasi-osmose. Elle, répondant à tes envies et toi, essayant tant bien que mal de suivre ses jeux. J’aime la bienveillance dont elle fait preuve avec toi. Et puis parfois, les cris, les chamailleries… le lot de tous les frères et sœurs!

J’aime te regarder jouer avec Ayi. Elle t’adore. Tu vas lui manquer à la rentrée quand tu vas commencer l’école. Mais vous aurez passé de beaux et longs moments ensemble ces derniers mois! Et vous continuerez de passer du temps ensemble tous les après-midi…

Dans deux mois et demi, tu vas faire ta première rentrée. Ce n’était pas prévu, que tu entres aussi tôt à l’école. Mais ce sera une rentrée un peu particulière, puisque ce sera moi, ta maîtresse… Quoiqu’il en soit, je te sens prêt. Tu seras ravi d’avoir des copains autour de toi, de prendre le bus avec ta sœur le matin et de faire tout un tas d’activités et de jeux. Nous commencerons par la matinée seulement et puis ce sera à toi de nous guider…

À deux ans, tu: 

  • parles français et chinois. Dès qu’un mot est acquis dans une langue, tu l’apprends naturellement dans l’autre langue. J’adore quand tu mêles les deux langues, quand tu appliques au français les tournures chinoises, quand Ayi t’envoie me dire quelque chose en Chinois et que tu me le traduis naturellement en français. Tu manies déjà les pronoms personnels avec beaucoup de conviction, nous répétant des « moi! », « à moi! », « le mien! » ou « toi » sans relâche. 
  • ne fais toujours pas nos nuits. Tu ne fais que peu de sieste. Mais ça fait longtemps que tu n’es plus un gros dormeur!

  • adore chanter. Tu chante en français, en anglais, en chinois. Tu as appris un nombre incalculable de comptines dans les trois langues et il suffit que ta sœur entonne une nouvelle chanson pour que tu la suive.
  • adore les bouillons d’Ayi. Ton plat préféré du moment: la soupe de poisson et de tofu, c’est d’ailleurs ce que tu réclames à Ayi à chaque fois qu’elle te demande ce que tu veux manger. Tu aimes les pâtes aussi. Mais tu ne manges toujours pas grand chose – sans doute en rapport avec les quantités de mon lait que tu avales encore!

  • joue inlassablement aux voitures actuellement. Tu voues une véritable passion aux pelles-mécaniques. Et ça tombe bien parce qu’à Shanghai, on en voit tous les jours!
  • charme tout ton petit monde et même ceux que tu ne connais pas. Un regard, un mot, de ta part suffisent à concentrer tout le monde sur toi. C’est parfois vraiment impressionnant!

  • as découvert de nombreuses contrées: la France, le Japon, le Cambodge, mais aussi Yixing, le Sichuan, Pékin, Hangzhou et les montagnes jaunes en Chine. Tu as déja un nombre de kilomètres en avion incalculable à ton actif et pas mal de voyages en train également. Ton troisième prénom te sied à merveille…

Ce que je veux retenir cette année, ce sont tes regards qui en disent long, ta manière de jouer la comédie quand tu nous racontes quelque chose, ton intérêt pour toutes les activités que je te propose, ta patience et ton impatience.

Joyeux anniversaire mon tout-petit! 

[DIY] Table lumineuse

Voilà bien longtemps que j’avais envie de leur créer une table lumineuse. C’est à la fin de l’année dernière que j’ai finalement acheté la grande boîte qui sert de table chez Ikea. J’avais préparé à ce moment-là une première table, avec une guirlande récupérée qui ne faisait que clignoter. Et c’était vraiment pas ça. Après une soirée de jeux, les enfants s’en étaient détournés. Et moi aussi…


Et puis, il y a quelque jours, en prévision de notre absence pour deux mois, j’ai fait un gros rangement et je suis retombée sur la boite. Je l’ai réinstallée dans la salle de jeux, avec l’ancienne guirlande clignotante, mais les enfants ne s’y sont pas intéressés. Le lendemain, Papa Lou me dit qu’il doit commander une guirlande pour la chambre des enfants. J’en profite donc pour lui demander d’en acheter deux.

Et la guirlande qui est arrivée est juste parfaite! Elle ne clignote pas, fait une belle lumière blanche et les leds sont assez nombreuses pour faire une jolie lumière tamisée dans la boite. En plus, c’est une guirlande à pile, qui m’aurait éviter la galère de percer la boîte pour faire passer l’interrupteur à la fin de l’année dernière!

Pour réaliser une table lumineuse facilement, il vous faudra donc: 

  • Une grande boîte en plastique (du type de celles que l’on trouve chez Ikea)
  • Une guirlande lumineuse (pour les peu bricoleurs avec des piles, c’est plus pratique, sinon il faut également penser à avoir une perceuse sous la main)
  • Du papier sulfurisé 
  • Du scotch 

Si vous avez acheté une guirlande à brancher, il vous faudra percer un trou dans le fond de la boîte, assez grand pour y faire passer la prise. C’est l’étape la plus difficile! Sinon, vous pouvez directement passer à l’étape suivante.

Ensuite, il faut recouvrir le plus proprement possible l’intérieur du couvercle de la boîte avec du papier sulfurisé. Ce qui va permettre d’avoir un beau fond et une jolie lumière tamisée. J’ai utilisé du scotch pour cette étape, mais je pense qu’à terme je le collerai proprement sur les bords avec de la colle chaude.

Ensuite, il ne reste qu’à installer la guirlande dans la boite. Veiller à avoir des petites lumières un peu partout dans la boite pour avoir une jolie lumière homogène. Encore une fois, j’ai accroché la guirlande avec du scotch, mais à terme, je pense la coller également avec de la colle chaude.

Refermer la boite, la table lumineuse est prête à être utilisée! 

Pour s’amuser et laisser les enfants créer, les utilisations sont multiples: 

  • Avec des objets transparents colorés (billes, perles de verre, pièces en plastique coloré, formes géométriques, papier vitrail,…)
  • Avec des objets de la nature dont on peut observer les ombres (feuilles, fleurs,…) On peut utiliser un feutre pour tableau blanc pour dessiner sur la table en transparence avant d’effacer.
  • Pour apprendre à dessiner ou à écrire en transparence. Sur la table elle-même ou sur une feuille de papier en décalquant.

Sans compter les idées sorties tout droit de la tête des enfants au cours de leur expérimentation! Il y a de quoi passer de longues heures de jeux!

Je n’ai qu’un seul regret, ne pas l’avoir mis en place plus tôt! 

[Activité] Glaçons fleuris 

Dans la série de nos activités glacées, voici une petite activité très facile à mettre en place et qui occupe un bon moment mes Loulous à chaque fois que je leur propose: les glaçons fleuris.

Chaque jour, nous passons de long moment dans le parc de notre résidence avec les enfants. Et comme tout est prétexte à ramasser et cueillir tout et n’importe quoi, nous revenons toujours à la maison avec les poches pleines de trésors. Et une des manières que j’ai trouvé de récupérer tous ces petits cadeaux de la nature, c’est les glaçons.

En rentrant, on vide nos poches, on dépose les feuilles, bout de bois, fleurs dans un moule à muffins, on recouvre d’eau – de temps à autre on ajoute quelques gouttes de colorants alimentaires – et on congèle pour une journée.

Le lendemain, il suffit de démouler les glaçons et de les déposer dans un grand bac ou un plateau. Ensuite, suivant les envies des enfants, je mets un fond d’eau dans le bac, ou alors je leur donne quelques outils de transvasement (pipettes, seringues, bol de différente taille,…) ou des outils pour casser les glaçons (marteau en bois, pics en bois, cuillères,…). De temps à autre, j’y ajoute une petite assiette de sel. Ce qui est sympa avec le sel, c’est de mettre également à disposition un bol rempli d’eau coloré pour voir des dessins se former sur les glaçons.

Little Miss Sunshine aime y ajouter quelques figurines d’animaux pour s’inventer des histoires. Et elle y passe de très longs moments…

Ce qui est très sympa avec cette expérience, c’est d’observer l’évolution des fleurs et des feuilles. Encore prises dans les glaçons, les fleurs et les feuilles semblent totalement fraîches. Et puis quand les glaçons fondent et que les feuilles et les fleurs sortent enfin, elles sont totalement flétris.

Manipulation, expérimentation, observation, découvertes sensorielles, rafraichissement, les glaçons sont vraiment une source de jeux inépuisable pour les enfants!  

[Peinture] Le bassin aux nymphéas 

Pour la première fois, avec la classe de TPS dont je suis en charge durant mon stage de reconversion, j‘ai eu envie de tenter un atelier « Peindre à la manière de… » Cela fait longtemps que je voulais proposer un atelier de ce type à Little Miss Sunshine, mais je n’en avais pas encore eu l’occasion.

Comme nous étions alors en plein dans le thème du printemps, j’ai eu envie de leur faire peindre des fleurs, mais je voulais aussi qu’ils puissent peindre de différentes manières (avec un pinceau, avec les mains, des éponges ou des tampons) C’est le tableau « Le bassin aux nymphéas » de Claude Monet qui m’a le plus parlé à ce moment-là. Ce n’est pas tout à fait le thème du printemps, les nymphéas fleurissant plutôt à l’été et j’aurai tout aussi bien pu faire cet atelier lors du thème « l’eau et l’été » de ce mois de juin, mais j’avais à coeur de réaliser quelque chose qui me parlait avant tout à moi, pour passer mon enthousiasme plus facilement aux enfants. C’était une première pour moi.

Pour commencer, j’ai fait quelques recherches pour parler de l’auteur, Claude Monet, aux enfants. Il ne faut pas oublier qu’à deux ans et demi – trois ans, leur capacité de concentration est relativement réduite. Je me suis aidé du site Wikimini, écrit par des enfants pour dégrossir le sujet et puis j’ai sélectionné moi-même ce que j’allais leur expliquer. J’ai préparé une photo de l’auteur et une autre photo de l’oeuvre que j’avais prévu de leur faire copier. J’ai plastifier le tout pour qu’ils puissent observer les photos, se les passer, en parler.

J’ai commencé par leur montrer la photo du « Bassin aux nymphéas ». On a parlé des couleurs, de ce qu’on voyait sur la peinture. Puis nous avons parlé du peintre, de son métier, de son époque et de son lieu de vie. Et puis on est revenu sur l’oeuvre. Quelles couleurs allions-nous utiliser? Qu’est-ce qu’on voit quand on se met très très près du tableau? Comment allions-nous pouvoir faire comme le peintre? Ils m’ont paru étonnement intéressé par le sujet (je pensais les perdre beaucoup plus tôt!)

A l’école, nous utilisons beaucoup un matériau super sympa et qui permet de faire vraiment beaucoup de chose, le KT Board, une espèce de tableau de mousse que l’on peut très facilement découper ou peindre.  C’est ce que j’ai utilisé comme toile de fond. Le mien était vert, pour faciliter le travail des enfants. Je l’avais séparé en deux avec du washi tape afin de créer deux espaces de coloriage: un espace bleu et un espace vert. Chacun a pu choisir l’endroit où il avait envie de peindre en me précisant la couleur qu’il allait peindre. Les enfants se sont tous prêtés au jeu. Ils ont peint avec beaucoup d’entrain. Je n’avais fait passer que deux consignes simples: respecter les zones de couleurs et remplir tout le tableau sans laisser de blanc.

Quelques uns ont essayé de peindre par petites touches, comme nous en avions parlé. Mais très vite, face à leur enthousiasme, j’ai laissé tomber cet aspect pour les laisser exprimer leur propre sens artistique. Et ils s’en sont donné à coeur joie. Tout y est passé, le pinceau, les doigts, la main,… Mais ils ont consciencieusement remplis le tableau sans laisser de « blanc ». Et c’était pour moi l’essentiel de cet exercice.

Lors d’une seconde séance, une fois que le fond de notre tableau était bien sec, je leur ai proposé de créer les nymphéas. J’avais prédécoupé les feuilles des nénuphars dans du papier vert cartonné. J’ai commencé la séance en leur redonnant les photos plastifiées de Claude Monet et du tableau. Et puis nous nous sommes rappelés ce que nous avions fait la fois précédente.

Puis nous nous sommes installés à table, je leur ai donné à chacun une feuille de nénuphar et une bouteille de soda vide. Nous avons utilisé le fond de la bouteille pour créer les fleurs. La consigne était de tremper le fond de la bouteille dans la peinture rose puis de la poser trois fois sur la feuille de nénuphar. Ce travail a été très rapide. J’avoue que j’en ai interrompu l’un ou l’autre dans leur élan de remplir la feuille de nénuphar de rose. Une seule a relativement respecté la consigne des trois fleurs.

Pour terminer le travail, j’ai découpé un pont en bois dans du papier mousse marron. Et quand tout a été bien sec, j’ai collé le pont et les feuilles de nénuphars au pistolet à colle chaude. Les enfants ont été ravi de voir le résultat de leur travail, de chercher quelles feuilles de nénuphars est à qui, et depuis, leur oeuvre trône au milieu de la salle de classe.

Je suis ravie de cette première tentative. Elle est loin d’être parfaite, mais j’ai essayé au maximum de ne pas brider les enfants dans leur envie de créer (même si je l’ai un peu moins respecté sur le deuxième atelier). Dans l’idéal, j’aurai aimé qu’ils peignent plus par touche, que je trouve un moyen de les faire participer à la réalisation du pont (mais j’ai eu une idée pour les faire participer après coup: aller ramasser des bâtons dans le parc et les laisser me les passer pendant que je les colle à la colle chaude). Je retenterai l’expérience de la peinture à la manière de … avec ma propre classe l’année prochaine! 

[DIY] Une ferme en carton

En ce moment, Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha sont très inspirés par les thèmes de l’école. En effet, entre Little Miss Sunshine qui lui raconte ses journées et moi qui prépare mes activités à la maison, même Little Smiling Buddha s’y met.

Le mois de mai était placé sous le thème de l’agriculture et des animaux. J’ai donc entre autre préparé plusieurs activités sur les animaux de la ferme aux TPS (dont le bac sensoriel que vous pouvez revoir là-bas) et très spontanément, Little Miss Sunshine m’a demandé de lui fabriquer une ferme avec un carton pendant ses dernières vacances.

Il nous aura fallu:

  • un carton
  • de la peinture rouge et de la peinture blanche
  • un pinceau
  • un pistolet à colle chaude
  • des bâtons de bois 
  • un morceau de tissu jaune (récupéré d’un bouquet)

A la demande de Little Miss Sunshine, nous avons construit une grange/étable. Elle voulait une grande porte et deux fenêtres. C’est la première chose que j’ai commencé par découper dans le carton. Puis, c’est Little Miss Sunshine qui a peint la ferme selon son envie. Sur le balcon, couchée par terre, elle a vraiment apprécié ce moment!

Quand la peinture a été sèche, nous avons découpé la forme du toit et collé le toit à la colle chaude. Ensuite, j’ai découpé le tissu jaune à la taille de l’intérieur de la ferme et je l’ai également collé à la colle chaude. A la demande de Little Miss Sunshine, nous avons récupéré le morceau de carton que nous avions enlevé pour faire la porte, pour en faire un mur et séparer la grange en deux.

Lors de notre sortie quotidienne au parc avec Little Smiling Buddha, nous avons ramassé pas mal de bâton de bois sec. Bâtons que j’ai lavé, laissé sécher puis cassé en petits tronçons de 4cm environ. Pour commencer, je les ai rassemblé sous forme de barrière et je les ai collé à la colle chaude. Puis je leur ai ajouté des pieds au pistolet à colle pour qu’ils tiennent debout seuls. Puis Little Miss Sunshine m’a demandé de créer une mangeoire pour y mettre du foin. Je l’ai créé de la même manière que mes barrières avec des morceaux de bois que j’ai finalement collé directement sur le mur de la ferme.

On est allé faire le tri dans notre énorme caisse d’animaux (parce qu’ici c’est vraiment le jouet coup de coeur n°1 des enfants) et ils ont installé leur ferme.

Voilà plusieurs semaines qu’ils jouent inlassablement avec la ferme, qui trône au milieu de notre salon. Depuis un certain temps, les arc-en-ciel de Grimms sont venus créer des barrières supplémentaires. Et puis de temps à autre, il y a aussi quelques voitures ou des animaux qui n’ont rien à voir dans la ferme qui s’ajoutent…

Et c’est même devenu mon petit plaisir d’aller jeter un oeil à la ferme en rentrant du travail le soir pour découvrir de quelle manière Little Smiling Buddha a joué avec durant la journée

[Voyage] JiuZhaiGou avec un tour chinois

Lors de notre séjour dans le Sichuan, dans la famille d’Ayi, elle a beaucoup insisté pour que nous allions visiter un lieu absolument magnifique, mais vraiment difficile d’accès: JiuZhaiGou. D’après elle, un des plus beaux endroits du Sichuan.

Situé au nord de la province du Sichuan, entre 2000 et 4000m d’altitude, c’est une ville majoritairement tibétaine. Le parc naturel qui s’y trouve est juste sublime. Un des plus beaux de Chine.

C’est Ayi qui a organisé le voyage. Je n’avais aucune idée de comment, ni dans quelles conditions il allait se dérouler. J’ai décidé de lui faire confiance. C’est donc la veille de notre départ pour le Sichuan que j’ai appris que JiuZhaiGou se situait à 9h de bus de Chengdu, elle-même à 2h de route de la ville natale d’Ayi, là où nous logions. Bon, je vous avoue, je n’étais pas plus inquiète que ça, les enfants ont l’habitude de voyager, et en dehors de quelques petites crises de fatigue, ça se passe toujours bien. Je connais leurs limites.

Le souci, c’est que durant ce séjour, je n’ai pas pu gérer pour ne pas atteindre – ou au moins pas trop souvent – leurs limites. Je n’ai appris que la veille de notre départ que nous devions nous lever à 3h45 du matin, alors qu’il était quasiment 20h… Il a donc fallu que nous nous adaptions tous assez rapidement. Et il faut bien avouer que ça n’a pas tous les jours été facile.

Le rythme de notre séjour dans le Sichuan n’était clairement pas adapté aux enfants. Entre les très longues attentes dans le bus, les visites aux pas de course, les stimulations de toutes parts de la part des Chinois… Les enfants sont revenus exténués.

Et pourtant, Little Smiling Buddha ne cesse de répéter « Sichuan » depuis notre retour à qui veut bien l’entendre. Little Miss Sunshine a voulu ramener nos photos de voyage à l’école pour partager son aventure à tous ses camarades. Elle était impatiente de raconter son voyage à Papa Lou également à notre retour. Ils en gardent de superbes souvenirs et moi aussi.

Nous avions déja passé deux jours dans la famille d’Ayi, quand nous sommes partis pour JiuZhaiGou. J’ai appris vers 20h, alors que nous étions invité à aller passer une soirée au karaoké avec une partie de la famille d’Ayi, que nous devions nous lever à 3h45 pour prendre la voiture en direction de Chengdu, où un bus nous attendait à 7h pour partir pour JiuZhaiGou. J’ai donc décliné l’invitation (bien qu’on me conseillait d’y aller parce que ça nous permettrait de ne pas nous coucher et de dormir le lendemain dans le bus!!!)

C’est dans l’urgence que j’ai dû préparer les affaires pour ces trois jours, car Ayi refusait que j’emmène ma valise (et je ne comprend toujours pas pourquoi!). Je me suis retrouvée avec trois sacs, que nous avons finalement dû mettre dans la valise d’Ayi le lendemain matin. Le moment du coucher aura donc été un moment de stress réel  pour tous les trois – je n’avais le droit de rien oublier pour ces trois jours, le reste de nos affaires partant avec notre valise chez la petite soeur d’Ayi le soir même – Little Smiling Buddha pleurait de fatigue et je ne pouvais pas m’occuper de lui puisqu’il fallait que je me concentre sur mes bagages, Little Miss Sunshine me réclamait son lait à corps et à cris en refusant qu’un Chinois ne s’approche à moins d’un mètre d’elle et Ayi et trois de ses copines papotaient et allaient chacune de son conseil sur ma manière de gérer mes bagages. J’ai fini par mettre celle qui s’est mise à fumer dans notre chambre à la porte. Il ne faut pas non plus exagérer…

Moins de dix minutes après leur départ avec notre « excédent » de bagages, nous étions au lit. J’ai expliqué aux enfants ce qui nous attendait le lendemain. Je me suis excusée mille fois des déboires de cette soirée. Et après une bonne séance de câlins à trois, nous nous sommes tous endormis pour quelques heures.

Contrairement à ce que je pensais, le réveil à 3h45 n’a pas été trop difficile. Il faut dire que Little Miss Sunshine est très difficile à réveiller, quelle que soit l’heure, et que finalement ça n’a pas été pire que d’habitude, peut être même plus facile… Nous avons rassemblé nos dernières affaires, et nous sommes descendu rendre nos clefs à la réception de l’hôtel. La réceptionniste dormait couchée sur deux chaises, avec une couette sur elle et des oreillers. Une autre partie du personnel dormait sur les canapés de l’entrée avec de grosses couvertures et des couettes. La porte de l’hôtel était grande ouverte.

Pour le voyage à JiuZhaiGou, JiaJia, une des meilleures amies d’Ayi nous a accompagnés. Une voiture avec un chauffeur nous attendait devant l’hôtel. Nous nous sommes installés dans la voiture et nous nous sommes tous aussitôt rendormis. Nous avons mis deux bonnes heures à rejoindre Chengdu. Là, il y avait une dizaine de bus et des tonnes de Chinois avec leurs bagages qui attendaient pour partir vers JiuZhaiGou. Les gens attendaient debout au milieu de la route avec leurs bagages. Les voitures et les bus klaxonnaient pour passer. Et quelques vendeurs ambulants avaient dores et déja saisi l’opportunité de vendre leurs produits et s’étaient installés tout le long de la route. Ayi et JiaJia sont partis acheter aux vendeurs ambulants de quoi nous offrir un petit-déjeuner: du doujiang (sorte de lait de soja chaud), des youtiao (sorte de beignets ni salé, ni sucré) et des baozi (sorte de pain cuit à la vapeur et fourrés à la viande).

A 7h30, notre guide, qui ne parlait pas trois mots d’anglais, est venu nous chercher pour nous faire monter dans le bus. Dans le bus, nous avons pris notre petit-déjeuner, et puis nous avons goûter aux joies des voyages organisés, à savoir le guide qui parle de tout et n’importe quoi dans son micro à l’avant du bus pendant des heures alors que tu ne rêves que de te rendormir…

Little Miss Sunshine s’est rapidement rendormi. Little Smiling Buddha était bel et bien réveillé et avait apparemment envie de profiter de tous les Chinois présents dans le bus. Une femme étrangère, seule, avec deux enfants en bas âge aux cheveux clairs, dans un bus de Chinois, vous pouvez bien vous imaginer qu’on a fait sensation

Je ne savais rien de notre trajet. Je sais que les Chinois ne peuvent pas passer deux heures sans manger et aller aux toilettes, je savais donc que les arrêts allaient être réguliers, mais je ne savais pas du tout comment ça allait se passer. A peine une heure après notre départ, le guide nous proposait un premier arrêt à la base des pandas de DuJiangYan. Little Smiling Buddha venait de s’endormir quelques minutes plus tôt, Little Miss Sunshine dormait toujours et nous avions déja visité plusieurs bases de panda au mois d’octobre quand nous avions visité le Sichuan avec Nonna et GrandPapa. La visite n’était pas incluse dans le forfait, il fallait donc payer l’entrée en supplément, et j’ai décidé de ne pas y aller. Malheureusement, le guide n’a pas du tout compris que des étrangers viennent dans le Sichuan, avec des enfants, et ne veulent pas aller voir les pandas. J’ai eu beau lui expliquer que nous avions déja visité le Sichuan et plusieurs bases de panda quelques mois plus tôt, il n’a pas voulu comprendre. Entre temps, Little Miss Sunshine s’est réveillée et nous sommes finalement partis visiter le parc sous la pluie.

Nous avons eu 40 minutes pour visiter le parc. Nous aurions facilement pu y passer une journée ou au moins une demi-journée. Nous avons couru comme tous les autres chinois du groupe d’un enclos à l’autre en espérant photographier le plus facilement possible un panda, luttant avec les parapluies autour de nous… Little Miss Sunshine a été ravie de revoir des pandas, Little Smiling Buddha a fini par se réveiller et s’est révélé très efficace dans la « chasse » aux pandas. Et moi, je me demandais toujours ce qui m’avait pris de sortir de ce bus et pourquoi je n’avais pas tout simplement dit « non » à notre guide. Fatigués, trempés, nous avons repris place dans le bus pour la suite de l’aventure…

Quelques heures plus tard, nous nous sommes arrêtés en plein milieu de nul part, dans la montagne, devant la baraque d’un petit vendeur, pour une pause pipi. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait du lieu de l’épi-centre du grand tremblement de terre de 2008 – à moins que ce soit l’endroit où les dégats ont été les plus important. En fait, il ne restait rien. On voyait de nombreux bâtiments très abîmés et puis la montagne, à nu, qui semblait s’être déchirée en son milieu…

A midi, nous nous sommes arrêté dans une espèce de restaurant d’aire d’autoroute où nous avons tous eu le même repas. Un espèce de fast-food à la Chinoise. Aussitôt assis, aussitôt servi et à peine le temps de terminer les plats qu’il fallait déja remonter dans le bus…

Vers 16h, nous avons fait notre dernière halte au bord de la route. C’est là que nous avons croisé des yacks blancs. Je n’en avais jamais vu auparavant. Les pauvres étaient attachés à un anneau dans leur nez et leur propriétaire les promenaient le long de la route pour que les touristes (chinois) les caressent et se prennent en photo avec eux moyennant rémunération… C’est là que nous avons acheté un kilo de marron chaud pour patienter jusqu’au repas du soir. Les enfants et moi nous sommes régalés!

La dernière partie du trajet a été difficile. Nous avons tous eu, dans différentes proportions quand même, le mal des montagnes. Nous avions largement dépassé les 2000m d’altitude et entre les routes tortueuses, la tempête de neige, le chauffeur de bus qui dépassait des semi-remorques dans les virages sans aucune visibilité, nous avons été servi! J’ai cru mourir dix fois. Mon coeur s’arrêtait de battre et je priais intérieurement à chaque fois que le chauffeur de bus décidait de dépasser un semi-remorque alors qu’il n’y avait de la place sur la route que pour deux gros engins. A un moment, une voiture qui venait dans l’autre sens, (et qui était sur sa voie!) s’est même glissé entre nous et le semi-remorque que nous dépassions. Au bout d’un moment, pour ma santé cardiaque et mentale, j’ai arrêté de regarder dehors… Je pense que tous les Chinois dans le bus ont vomi. Nous trois, nous avons été épargné. Même si nous nous sentions vaseux et que nous avions un sacré mal de tête.

Nous sommes arrivés à JiuZhaiGou vers 19h. Le bus nous a déposé devant un restaurant à thème tibétain. J’avais un mal de tête carabiné. Nous avons dû nous aligné dans la cour, les animateurs du restaurant chantaient et nous ont mis des écharpes oranges autour du cou. Les enfants étaient fatigués. Ils n’avaient besoin que d’une chose, de calme. Et c’était largement loupé! Après les chants de bienvenus nous avons dû nous prêter au jeu des photos. Tour à tour, nous devions posé à deux à côté d’un Chinois déguisé en panda.

Puis nous avons pu rentrer dans le restaurant. A l’intérieur, les personnes de notre bus (oui parce qu’il y avait des dizaines de bus dehors qui arrivaient et repartaient!) ont pu s’assoir autour de trois tables. Pas une de plus. Evidement, nous n’en savions rien. Tout le monde s’est bousculé pour s’assoir. Je me suis retrouvée seule debout avec les enfants sans place où m’assoir. Ayi m’a dit de m’assoir à une table à côté. Et là, la serveuse est venue en hurlant (littéralement! Je ne me suis jamais fait hurler dessus d’une telle manière de toute ma vie!) me dire qu’il fallait que je m’assois à une des tables prévues pour le bus. Mais nous étions trois et il restait une place. Elle m’a rétorqué qu’on était pas dans un restaurant pour les étrangers et que je devais me plier aux règles chinoises. Les enfants n’ont pas de places assises. Oui et je les mets où mes enfants? J’ai hurlé aussi en Chinois. Elle m’a mis hors de moi. J’avais envie de vomir sur la table et de quitter ce restaurant. Et le tout dans un brouhaha assourdissant de quatre bus de Chinois entrain de manger.

Mais je n’ai pas bougé de ma table avec les enfants. Finalement ils ont installé d’autres gens avec nous et allumés le feu de la fondue tibétaine qu’ils nous proposaient. Ayi et JiaJia nous ont rejoint. Le repas était vraiment sans plus. La viande de yack n’était vraiment pas à mon goût. J’en avais pourtant déja mangé lors de notre précédent séjour dans le Sichuan et j’avais beaucoup aimé. Mais je pense qu’entre le mal des montagnes, l’accueil et le bruit.. j’en étais largement arrivé à saturation…

Vous l’aurez certainement deviné… Qui dit restaurant à thème, dit…spectacle! Heureusement, Little Miss Sunshine n’en était pas au même niveau de saturation que moi. Et quand le spectacle a commencé, qu’ils se sont mis à danser, elle – qui adore danser – s’est vite joint à eux… pour le plus grand plaisir des Chinois et de leur appareil photo! Mais bon, je dois bien avoué que sa bonne humeur m’a redonné envie de sourire. Elle était tellement belle, tellement elle, à danser sans se soucier de rien…

C’est le coeur et l’esprit plus léger, mais pas sans mal de tête, que j’ai finalement quitté le restaurant. Nous avons repris le bus pour enfin aller à l’hôtel. Là-bas, Ayi nous avait réservé une chambre avec deux lits. Little Miss Sunshine avait donc son lit, Little Smiling Buddha et moi le nôtre. Comme à notre habitude. Et cette bonne nuit de sommeil nous a fait du bien. Même si elle a été courte. Au lit vers 22h, le réveil était à 5h30 pour quitter l’hôtel à 6h. Avec un tour chinois, ça ne rigole pas sur le lever!

 

C’est donc bien tôt, après un petit déjeuner bien chinois, que nous sommes partis à pied pour explorer la réserve naturelle de JiuZhaiGou. Il ne faisait pas très chaud, peut-être quelques degrés. Mais nous avions un magnifique ciel bleu au-dessus de nos têtes qui laissait présager d’une belle journée. Comme toujours dans les réserves naturelles chinoises, il s’agit d’acheter un billet, de prendre un bus (ou un mini-bus) qui nous emmène à quelques pas du premier lieu à visiter. JiuZhaiGou ne déroge pas à la règle. Sauf qu’à JiuZhaiGou, la vallée est en Y, il y a donc deux endroits à visiter. En une journée avec deux enfants, nous n’avons eu le temps que de faire la partie gauche. Nous n’avons donc rien vu de la partie droite.

Dans cette vallée, les lacs se succèdent, plus beaux les uns que les autres. Entre ceux où la montagne se reflète, ceux aux mille-couleurs, les cascades et les ruisseaux, on en prend vraiment plein les yeux. Je pense que c’est une des plus belles montagnes que j’ai vu. Le bus nous a emmené tout en haut de la vallée et nous l’avons donc doucement redescendu à pied tout au long de la journée.

Le matin, en arrivant tout en haut de la vallée, il restait encore de la neige. Il avait certainement dû neiger durant la nuit. Mais elle a bien vite disparu avec l’arrivée du soleil. Petite précision pour comprendre la suite: nous ne nous déplacions pas en groupe ce jour-là – le guide ne nous a pas accompagné, nous avions rendez-vous à 16h à un endroit précis avec tout le groupe.

Les couleurs des différents lacs sont juste époustouflantes. Je n’aurai jamais pensé qu’un lac puisse se teindre de ces magnifiques couleurs… Et partout, les eaux sont magnifiquement limpides. On voit le fond, même quand il est à plusieurs mètres de profondeur.

Autour du lac aux mille-couleur, Ayi a voulu que nous nous prêtions au jeu des déguisements et des photos comme le font la plupart des Chinois. Les enfants, surtout Little Miss Sunshine, étaient ravis de se prêter à l’expérience. Ils ont donc été déguisé par une jeune chinoise – moyennant rémunération – et pris en photo par une autre – moyennant également rémunération. Mais on pouvait également simplement photographier avec nos appareils personnels.

Little Miss Sunshine a changé trois fois de tenues et de coiffes. Et puis elle a demandé à refaire des photos avec le costume qu’elle avait préféré. J’ai adoré la voir aussi à l’aise devant l’objectif, alors que ça fait maintenant près de trois ans – depuis notre arrivée en Chine – qu’elle refuse quasi-systématiquement de se faire photographier.

Little Smiling Buddha aussi a été ravi de se prêter à l’expérience, jusqu’à ce que la jeune femme lui mette un chapeau sur la tête et lui demande de poser… Il s’est mis à hurler. Il était inconsolable. Pas moyen de faire une seule photo. Je l’ai donc changé et je lui ai donné la tétée pour le calmer…

Nous nous sommes promener autour de ce beau lac. Nous avons pris notre temps. Pour laisser les enfants apprécier la promenade et pour faire des photos…  J’ai apprécié qu’Ayi et JiaJia nous laisse aller à notre rythme et qu’on ait pas à courir la vallée juste pour prendre trois photos et repartir à chaque nouvel endroit. Papa Lou m’a beaucoup manqué lors de ce voyage. J’aurai vraiment aimé qu’il soit avec nous pour profiter de ces magnifiques paysages.

Finalement, le temps est passé vite cette première matinée. Et vers 11h, – heure de déjeuner des Chinois – nous avons sorti notre pique-nique. L’avant-veille Ayi avait acheter de la viande séchée de canard, de lapin et de boeuf aux piments dans sa ville natale. Et je me suis vraiment régalée. Il y avait aussi des cacahuètes entières, des pommes, des bananes, des mandarines. Des chips qu’ils avaient spécialement achetés pour les enfants. Nous avons pris notre temps, nous avons papoté, nous avons bien mangé. J’ai vraiment apprécié cette première matinée…

Puis nous avons repris la marche vers le lac miroir et la cascade des perles. La promenade a été très agréable. Little Smiling Buddha s’est endormi dans le Boba assez rapidement.

Le soleil a vraiment réchauffé l’atmosphère. Et c’est en petit t-shirt à manche longue que nous avons terminé la journée…

Tout le long de la promenade, il y avait de l’eau, des rivières, des cascades plus ou moins grandes… C’était magnifique et le bruit de l’eau très ressourçant.

Et finalement, comme la vallée est très grande, et que nous avons pris notre temps, le gros du flux des Chinois étaient partis et nous nous sommes retrouvés relativement seul.

Contrairement à d’autres parcs naturels chinois, la marche était vraiment très facile. Même pour Little Miss Sunshine. Pas de grosses montées, d’escalades ou d’énormes dénivellés. C’était vraiment agréable.

Ayi nous a juré que l’été, la vallée de JiuZhaiGou est encore plus belle, quand elle se pare de la belle couleur verte des feuilles des arbres et de fleurs. Elle nous a assuré que nous étions encore trop tôt dans la saison pour apprécier toute la beauté de la vallée. Et pourtant, je l’ai trouvé absolument splendide.

Evidemment, nous avons fait de nombreuses pauses avec les enfants. Pour les laisser jouer, leur donner quelque chose à grignoter ou à boire, laisser Little Smiling Buddha se dégourdir les jambes, offrir l’opportunité à Little Miss Sunshine de dessiner ce qu’elle voyait…

Et puis, il fallait aussi du temps pour laisser les adultes s’amuser… 😉

Nous sommes redescendu de la vallée pour 16h. Nous avions rendez-vous avec notre guide sur un parking. Comme d’habitude, je n’avais aucune idée de la suite du programme. Bien fatiguée, je pensais naïvement que nous allions juste dîner et nous coucher (les Chinois dînent tôt et se couchent relativement tôt). Mais non, c’était pour nous donner nos billets pour un spectacle que nous avions rendez-vous à cet endroit.

Little Miss Sunshine qui aime beaucoup la danse, apprécie toujours ce type de spectacle. Little Smiling Buddha aime beaucoup ça aussi. Je n’avais donc aucun souci à me faire quand au fait qu’ils seraient attentif ou non durant le spectacle.

En fait, dans chaque lieu touristique en Chine, on trouve ce type de spectacle. On y retrouve les danses traditionnelles de la minorité majoritaire de l’endroit, ainsi que quelques traditions du lieu. Et moi, je suis toujours impressionnée par le nombre de danseurs que ce type de spectacle emploie. Il y en a facilement une cinquantaine dans les plus petits…

Après le spectacle, il a été l’heure de rentrer à l’hôtel pour dîner. La nourriture n’était vraiment pas bonne. Et pourtant je ne suis pas particulièrement exigeante. Je me doutais de ce que nous allions recevoir, mais là, ce n’était vraiment pas bon. Et c’est ce qui me désole dans ce type de voyage. Quand je voyage, j’aime goûter les spécialités, me régaler autant avec les yeux (pour les paysages) qu’avec mes papilles, et durant ce séjour à JiuZhaiGou, ça m’a cruellement manqué – sauf lors du pique-nique du midi!

Et puis, il a été l’heure d’aller se coucher. Enfin.Il était 22h passé. La journée avait été bien remplie. Nous étions bien fatigué. Et le lendemain, le réveil était encore prévu à 5h du matin pour un départ à 5h30. Il serait alors déja temps de redescendre la montagne et de reprendre la route vers Chengdu.

Le lendemain, après un petit déjeuner rapide et le rangement de nos valises, nous sommes allés prendre le bus. Pour commencer le voyage, il nous a emmené au point culminant de la montagne. Autant vous dire que les effets du mal de montagne se sont à nouveau rapidement fait sentir.

Mais arrivé à destination, j’ai tout de suite repérée un bar à oxygène. J’y ai emmené Little Miss Sunshine qui se plaignait déja d’un violent mal de tête. Et ça lui a fait beaucoup de bien. Little Smiling Buddha ne donnait aucun signe de gêne et moi je me sentais encore relativement bien à part un léger vertige. Nous n’avons donc pas utilisé le bar à oxygène.

Mais Ayi n’était vraiment pas bien durant notre trajet en bus. Alors quand je lui ai proposé de tester, elle n’a pas hésité à profiter du bar à oxygène.

A cet endroit, il y avait un peu plus loin à pied, une grande cascade que le guide nous avait conseillé d’aller voir. J’y suis finalement allée en laissant les enfants à Ayi. Little Miss Sunshine refusait de marcher. Mais comme nous n’étions pas encore à la saison de la fonte des glaces, la cascade ne laissait finalement passer qu’un mince filet d’eau. Rien de bien impressionnant. A mon retour, par contre, j’ai été ravie de constater que grâce à l’oxygène, le mal de tête de Little Miss avait complètement disparu et qu’elle jouait avec entrain sur le parking des bus avec Little Smiling Buddha.

Et puis, nous sommes remontés dans le bus. Les enfants se sont rapidement endormis – nous n’avions pas fait d’excès de sommeil ces derniers temps! Et j’ai profité des paysages. Comme il faisait beau, les paysages étaient magnifiques.

Nous aurons passé la journée dans le bus. Nous nous sommes arrêtés dans la montagne pour déjeuner. Cette fois-ci, le repas était déja bien meilleur, même si c’était également un restaurant au bord de la route. C’est là également qu’Ayi a acheté un kilo de poivre du Sichuan frais. Il sentait délicieusement bon. Les valises ont été bien parfumées et même une fois dans l’armoire de ma cuisine, c’est toute la cuisine qui sentait bon le poivre du Sichuan! On a l’habitude du poivre du Sichuan. Il y a un kilo qui arrive en provenance directe de la famille d’Ayi dans le Sichuan tous les deux mois, mais celui-ci était vraiment délicieusement parfumé.

Vers 18h, nous sommes arrivés à Chengdu. Le temps de remercier et de dire au revoir à notre guide et nous sommes remontés dans une voiture qui nous attendait pour rentrer à MianZhu, la ville natale d’Ayi à 2h de route de là.

Nous sommes arrivés un peu avant 20h. La petite soeur d’Ayi, sa fille et sa petite fille nous attendait pour aller dîner au restaurant. Encore une fois, nous ne sommes pas allés nous coucher très tôt… Heureusement, nous avions largement eu l’occasion de nous reposer dans le bus. Mais il n’empêche que nous étions bien fatigués. C’est donc heureux, que nous sommes finalement allés nous coucher un peu après 22h!

Petit bilan de cette aventure: 

Je pense que de toute ma vie, ce voyage avec les enfants aura été le plus aventureux que j’ai vécu! Notamment parce que j’ai l’habitude de voyager avec Papa Lou qui organise nos voyages en fonction de nos enfants ET de nos envies et qui fait toujours en sorte d’habillement combiné les deux. J’ai donc l’habitude d’essayer de prévenir les enfants de notre programme avant notre départ, mais aussi le matin de chaque jour et même au fur et à mesure de la journée. Là, c’était impossible! Je ne pouvais même pas vraiment parer aux éventuelles urgences. Durant ce voyage, je n’ai rien pu contrôler, ni le rythme, ni les pauses, ni l’heure du coucher, ni l’heure du réveil. En plus, les horaires trop matinaux n’étaient clairement pas adapté à mes enfants! Mais malgré les quelques déboires que nous avons vécu – et notamment la difficulté du voyage en bus à l’aller -, c’est la beauté des paysages et les moments heureux à nous amuser comme des petits fous que nous retenons de cette épuisante aventure. Et puis comme à chaque voyage en solo avec les enfants j’en apprends un peu plus sur moi, sur mes capacités à lâcher prise, à gérer les urgences, à gérer les problèmes de langue (dois-je préciser que personne ne parlait plus de trois mots d’anglais autour de nous? et que nous ne pouvions communiquer qu’en Chinois?), à redoubler d’inventivité pour faire avancer Little Miss Sunshine qui ne veut plus marcher, à ne pas m’énerver ou au moins à m’excuser auprès des enfants le cas échéant. Un peu comme lors d’une expatriation, c’est une expérience qui nous sort de notre zone de confort, de nos rituels et de nos habitudes… Et quelle fierté on a quand on se rend compte que finalement on a réussi! 

Nous sommes dores et déja invité dans le Sichuan l’année prochaine! Nous ne retournerons pas à JiuZhaiGou – ça c’est sûr! c’est quand même l’autre bout du monde! – mais je suis sûre que nous vivrons d’autres belles et épuisantes aventures avec Ayi! 

[Activité] Archéologie glacée

Les activités utilisant de l’eau ou des glaçons ont toujours un énorme succès à la maison. Que ce soit Little Miss Sunshine ou Little Smiling Buddha, ils passent de long moment à jouer, transvaser, toucher, expérimenter et je trouve ça juste formidable de les observer.

A la manière des œufs de dinosaures que j’ai réalisé l’été dernier, j’ai proposé d’excaver des animaux de la forêt (qu’elle venait de recevoir) à Little Miss Sunshine. Little Smiling Buddha a, quant à lui, reçu des dinosaures glacés. Les dinosaures, bien que passés au second plan derrière les engins de chantier et tous les moyens de transport, restent tout de même une de ses grandes passions!

Pour réaliser les glaçons, j’ai utilisé notre moule à muffins. J’y ai glissé les animaux dans l’eau, puis quelques gouttes de colorant alimentaire. J’ai mis au congélateur pour quelques heures.

Au moment de proposer l’activité, j’ai mis les glaçons dans leur bac, je leur ai ajouté un récipient d’eau chaude, une pipette de chez Learning Ressources (qu’on adore!) et une petite assiette de sel. Je ne leur ai pas donné de consignes particulière.

Pour Little Smiling Buddha, c’était une première (ou presque, mais l’été dernier remonte à loin pour lui!). Il a d’abord était désarçonné par le froid de la glace (il ne mange pas de glace!). Mais au fur et à mesure, il s’est habitué et a été de plus en plus tenté de jouer avec les glaçons.

Son étape préféré a été de mettre  tout le sel sur les glaçons – sans doute parce que le sel n’était pas glacé! Ensuite, il y a versé l’eau chaude et a observé les glaçons fondre avec beaucoup de curiosité. Il s’est énervé quand il a vu les dinosaures qui commençaient à sortir, mais qu’il n’arrivait pas encore à les attraper. Il a d’ailleurs fait une pause dans sa découverte. Et est revenu une dizaine de minutes plus tard – alors que les glaçons avaient presque totalement fondu pour jouer avec l’eau colorée et les dinosaures…

Little Miss Sunshine, elle, a l’habitude de ce type d’activités glacée. Elle passe toujours de très long moment à manipuler les glaçons. Elle se souvenait qu’en versant le sel sur les glaçons, on pouvait ensuite voir de drôles de dessins apparaître sur les glaçons. C’est un bonheur de l’observer discrètement.  

On a très rapidement renouvelé les activités glacées. C’est une activité idéale pour se rafraîchir quand il fait chaud! Je vous en parlerai très certainement encore plusieurs fois cet été…

Et vous, que faites-vous comme activité rafraichissante avec les enfants?