[Voyage] Trois jours dans un village de producteurs de thé au cœur des montagnes jaunes

Quand Papa Lou m’a dit il y a un peu plus d’un an, qu’un de ces amis des HuangShan – les montagnes jaunes -, Laolu, à qui il achète régulièrement du thé, nous invitait chez lui pour venir voir les plantations et la fabrication du thé, j’ai été enchanté.

Mais la réalité est qu’avec les enfants, c’est bien compliqué à organiser. Nous avons tourné le problème de diverses manières, mais je ne me voyais pas laisser les enfants plusieurs jours à Ayi – même s’ils l’adorent et que je lui fais confiance, je sais que ça aurait été trop difficile pour eux. Et impossible de passer une journée dans les champs de théiers, avec le risque qu’il y ait des serpents ou qu’ils tombent en montagne sans réelle surveillance. Nous avions donc mis cette proposition dans un coin de nos têtes.

Mais cette année, je me suis dit qu’il fallait qu’on trouve une solution. Cette année, vous l’aurez certainement compris, car j’en ai déjà parlé ici, j’ai fait le choix de réaliser mes rêves et d’arrêter d’attendre, surtout quand l’opportunité se présente ainsi. Alors on a décidé de faire différemment. Je partirai en semaine, quelques jours, et Papa Lou prendrait soin des enfants. Et puis Papa Lou partira un week-end de trois jours et c’est moi qui m’occuperais des enfants. Nous aurions aimé partager ce moment, mais c’est également une belle aventure que de le vivre seul et de partager ensuite avec l’autre.

J’ai donc quitté la maison et embrassé fort mes trois amours un dimanche d’avril en fin d’après-midi. C’est le première fois de ma vie que je voyageais totalement seule. Pas par peur de voyager seule, mais plutôt par manque d’opportunité. J’ai pris un taxi et je me suis rendue à la gare de Shanghai Hongqiao. Et puis j’ai pris le train pour HuangShan Nord. Trois heures plus tard, j’arrivais à la gare.

J’ai tout d’abord été surprise du temps que j’avais eu dans le train pour dîner tranquillement et lire – c’est ça de toujours voyager avec les enfants. J’ai aussi été agréablement surprise par mon calme, alors que je ne savais toujours pas vraiment qui allait venir me chercher à la gare. Laolu avait apriori tout organisé, mais ne m’avait donné aucun détail. Et si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point j’aime être organisée et parer à toutes les éventualités.

Arrivée à la gare, j’ai eu un coup de téléphone d’un chauffeur qui était là pour me chercher et qui était persuadé que nous étions deux. Finalement, je suis montée dans la voiture où attendaient déjà trois autres personnes et nous sommes partis…

Un peu plus d’une heure plus tard, le chauffeur me déposait dans une rue sombre, avec ma valise, en me disant d’appeler Laolu. Je dois dire que je n’en menais pas large à ce moment-là, car j’aurai été bien incapable de lui dire où je me trouvais. Et que c’est à ce moment que j’ai commencé à stresser un peu. Heureusement, en lui disant juste que j’étais arrivée, il s’avérait que le chauffeur m’avait déposé juste en face de sa boutique…

Il m’a invité à prendre un thé, avant de m’accompagner à l’hôtel juste à côté. Là-bas, ils n’avaient jamais vu de passeport et ne pouvaient pas prendre d’étrangers –  il faut un système d’enregistrement à la police pour tous les étrangers, ce qui est loin d’être le cas de tous les hôtels en Chine, même dans les grandes villes et même dans les lieux touristiques. Mais avec un joli sourire, l’insistance de mon hôte et en déposant sa carte d’identité en assurance, j’ai reçu une chambre pour la nuit.

Comme souvent en Chine, les draps étaient lavés de frais, mais le reste de la chambre n’avait pas été nettoyé depuis un moment. Le lit était confortable et c’est tout ce qu’il me fallait. Laolu m’a dit qu’il m’appellerait le lendemain matin et qu’on monterait au village après avoir pris le petit-déjeuner ensemble. Je lui ai demandé des précisions sur l’heure, il m’a dit entre 7 et 8h.

J’ai encore lu un peu et je me suis rapidement endormie. Le lendemain, à 5h40, j’étais réveillé. J’ai parfois l’impression d’avoir un réveil dans la tête. Impossible de me rendormir. J’ai donc contacté Papa Lou et les enfants qui se préparaient à partir pour l’école.

Et puis vers 8h, Laolu m’a enfin contacté pour me dire de venir à la boutique, que nous allions prendre le petit-déjeuner ensemble. Je les ai rejoint à la boutique, une de ses filles, la plus grande, étant malade, elle a passé la journée avec nous. Il est allé acheter une soupe de wonton – sorte de ravioli chinois – que nous avons mangé dans un sachet plastique. En Chine, on s’embarrasse rarement de détail dans la nourriture à emporter: le sachet plastique convient à tout et pas sûr que ce soit du plastique alimentaire…

Après ce rapide petit-déjeuner, nous avons rempli nos tasses à emporter de thé, et nous avons pris la route.

Pour joindre le village, il nous aura fallu environ une heure trente, hors pause, sur des petites routes de montagnes pas plus larges que la voiture, et qui se terminent par une piste en terre. Rien que de joindre ce village, un peu au bout du monde, c’était déjà l’aventure.

Sur le chemin, on voit partout des champs de théiers, des petits villages reculés dont la seule occupation est le thé et la montagne, magnifique.

Nous avons fait une pause à mi-chemin pour saluer des cueilleuses qu’ils connaissaient et prendre quelques photos. Laolu et sa femme travaillent principalement sur les réseaux sociaux chinois pour vendre leur thé, même si ils ont également une boutique physique. Ils prennent donc régulièrement des photos et s’enquièrent régulièrement de l’avancée des récoltes.

Nous sommes là, dans la région de production du célèbre thé vert Tai Ping Hou Kui. Un thé à très grande feuille, large et marquée d’un fin dessin quadrillé, reconnaissable entre tous. Et voilà donc les bourgeons et jeunes pousses verts tendres qui sont récoltés.

Et puis nous avons repris la route vers le village. A la fin du trajet, on se retrouve pour deux kilomètres environ sur une simple piste de terre pour accéder au village. Difficile de croiser une autre voiture dans ces conditions.

Arrivés au village, on m’a présenté toute la famille. Le père et la mère, chez qui je vais loger. La grand-mère, toujours à rire et à essayer de me parler dans son patois du haut de ses 85 ans. Le frère qui habite dans une maison un peu plus haut. Mais également les cueilleuses et quelques voisins curieux de voir arriver une étrangère. Ce n’est pas la première fois, Papa Lou y est déja passé il y a deux ans au cours de l’été et mon amie Manuela y a également passé quelques heures par l’intermédiaire de Papa Lou l’année dernière. Ils accueillent ponctuellement des étrangers, mais surtout des Chinois, qui veulent voir comment leur thé est produit. Ils sont très fiers de leur savoir-faire et de la qualité du thé qu’ils proposent. Et ils ont bien raison. 

Le village est tout petit, il compte une quinzaine de maisons. Tous sont producteurs de thé, ici.

Arrivés en fin de matinée, les cueilleuses étaient déja de retour de la cueillette et étaient en plein façonnage des feuilles de thé. C’est donc avec grand plaisir que j’ai passé la journée à les observer, puis à participer aux différentes étapes du façonnage.

Les feuilles de thé ainsi obtenues sont juste parfaites et magnifiques. Un thé d’une qualité rare. 

Vers midi, nous avons déjeuné tous ensemble. Et puis quelques trente minutes plus tard, nous avons repris le façonnage des feuilles. C’est un travail minutieux. Pas particulièrement difficile, mais répétitif et fatiguant. 

Un peu avant de partir, Laolu et sa femme m’ont emmené dans les champs de théiers pour faire quelques photos pour les réseaux sociaux.

Vers 16h, ils sont repartis vers la ville, me laissant au village. Les cueilleuses et moi avons reçu un petit goûter à grignoter tout en continuant notre travail.

Vers 18h30, nous avons dîné tous ensemble. Et puis nous avons repris le façonnage des feuilles. Il faut que toutes les feuilles récoltées le jour-même soient traités dans la journée. Nous avons travaillé jusqu’à 23h. 

Et puis ça a été l’heure de se laver et d’aller se coucher. J’ai voulu aller aux toilettes -qui sont communes à tout le village et qui ne sont en fait qu’un trou -, et c’est là que j’ai remarqué que ni le village, ni les toilettes n’étaient éclairés. A mon retour, mes hôtes m’ont apporté un pot de chambre pour la nuit. J’avoue que j’ai été assez amusée par la situation, et surtout je me suis dit que j’espérais bien ne pas en avoir besoin. Ils ont insisté pour que je me lave en me proposant deux bassines, une pour le visage et une pour les pieds, m’a-t-on précisé. C’est donc au milieu de la cuisine que j’ai dû faire une rapide toilette. Et puis, je suis allée me coucher.

J’avais la chance d’avoir une chambre pour moi et un grand lit deux personnes pour moi toute seule. Les cueilleuses, logés également sur place, dormaient à deux dans un grand lit. Je demande à quelle heure elles se lèvent le lendemain et on me dit, départ à 6h. Je mets donc mon réveil à 5h30 – ça ne me change finalement pas de d’habitude – et je m’endors rapidement exténuée et heureuse de cette première journée.

Le lendemain, ce sont les voix des cueilleuses qui se préparaient qui m’ont réveillé un peu avant que mon réveil ne sonne. Je me suis rapidement préparée et je suis descendue. On m’a tendu un bol de soupe de nouilles au chou et des baguettes. Dehors, il pleuvait. Je me suis assise à l’entrée de la maison et j’ai regardé tomber la pluie en mangeant.

Une trentaine de minutes plus tard, alors que tout le monde était prêt à partir, le patron nous a annoncé que nous n’irons pas à la cueillette. Il pleuvait et les bourgeons pouvaient attendre. Il a proposé à tout le monde de retourner se coucher. J’ai décidé de m’installer dehors, à l’abri de la pluie et de lire un peu.

J’ai été assez surprise de constater qu’ils ne partaient pas à la cueillette à cause de la pluie. Je pensais qu’ils sortaient par tous les temps. Et je me demandais déja comment j’allais me protéger de cette pluie battante. Les cueilleuses sont repartis se coucher.

Vers 11h, le soleil était de retour. Mais il était trop tard pour partir à la cueillette. Je décidai donc de faire une promenade dans le village et dans les montagnes alentours. Il y avait de magnifiques oiseaux, des vols entiers de faisans gris bleu qui passaient au-dessus du village. Mais je n’ai pas réussi à les photographier, j’ai juste pu apprécier leur vol.

Les cueilleuses se sont levés pour déjeuner. Nous avons déjeuné tous ensemble et elles sont retournées se coucher. En effet, il n’y avait pas eu de cueillette le matin et donc pas de feuilles à façonner l’après-midi. Mon hôte m’a dit qu’il allait partir dans les champs de théiers pour vérifier la taille des bourgeons et voir quelle parcelle nous pourrons récolté le lendemain. Je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner, il a été ravi.

Nous avons grimpé à flanc de montagnes, sur plusieurs parcelles. Nous avons croisé d’autres cueilleuses, qui étaient en pleine cueillette, et je me suis joint à elle pour un moment. Elles ont toutes fait l’effort de parler le Mandarin, tant bien que mal. Elles étaient ravis de pouvoir discuter avec moi et m’ont posé plein de questions. Elles étaient étonnés de me voir voyager seule. Elles m’ont trouvé courageuse.  Elles m’ont demandé si j’avais des enfants, et ont été encore plus étonnés de savoir que oui. Elles me donnaient tout juste 25 ans. Elles m’ont demandé où sont les enfants, si mes parents les gardaient. Je leur ai répondu que non, que mes parents étaient en France et que c’est mon mari qui s’occupent d’eux. Elles m’ont demandé qui leur fait à manger et elles ne voulaient pas croire que c’est mon mari qui s’en charge. J’ai eu ces quelques mêmes questions de la part de quasiment tout le monde durant ces quelques jours…

Puis j’ai rejoint mon hôte qui était dans un champ en face. Il m’a expliqué que ce champ n’était pas encore prêt à être récolté, mais que certaines pousses avaient déja la bonne taille, donc nous devions les récolter en avance. Nous avons passé une bonne heure dans ce champs à cueillir les jeunes pousses.

J’arrivais très bien à communiquer en Mandarin avec mon hôte. Mais parfois, il me manquait simplement le vocabulaire, alors il prenait un bâton et m’écrivait le caractère au sol, en le recopiant sur Pleco je trouvais sa signification exacte. Mes hôtes ont vraiment été adorables et aux petits soins pour moi. Au passage, cette application est un indispensable si vous venez en Chine et le meilleur dictionnaire de Chinois que je connaisse.

Quand nous sommes redescendu de la montagne, je suis repartie en vadrouille dans le village. Nous n’avions pas assez de feuilles pour lancer le façonnage, mon hôte m’a donc précisé que nous les traiterions le lendemain seulement. J’ai rencontré des voisins, certains qui n’ont que peu osé communiquer avec moi – certainement un peu par timidité et un peu par peur de l’étranger -, mais certains qui ont vraiment pris plaisir à me parler, à me poser des questions et à m’expliquer leur métier et leur savoir-faire. C’est un vrai bonheur d’en apprendre autant de la bouche même de ceux qui font le thé que nous buvons chaque jour.

C’est ainsi que j’ai pris connaissance des différents grades de Tai Ping Hou Kui que l’on trouve sur le marché, de la partie manuelle et de la partie mécanisée utilisés pour chaque grade et donc la qualité et le prix de chaque grade. C’était vraiment très intéressant.

A 16h, mon hôtesse est venue me chercher pour me donner une banane et une mandarine pour le goûter. Les cueilleuses dormaient toujours pour la plupart. Une d’entre elles en a profité pour laver son linge à la main. Une autre s’est levée peu après pour se laver les cheveux avec une bassine au milieu de la cuisine.

Et puis, j’ai fini ma journée chez des voisins qui traitaient encore du Tai Ping Hou Kui à la main, à les observer, à écouter leur conversation. Je suis vraiment pleine de gratitude pour ces moments qu’ils m’ont tous offert.

Vers 18h-18h30, une camionnette vendant des fruits, des légumes, de la viande, des oeufs et du tofu arrive dans le village à grand renfort de musique et de « Machia » – comprendre « mai cai » dans leur patois, à savoir vente d’alimentation. C’est ce moment que la plupart des producteurs choisissent pour terminer cette deuxième partie de la journée. Les cueilleuses stoppent leurs travaux. Tout le monde se rassemble autour de la camionnette pour acheter de quoi préparer le dîner et le petit-déjeuner du lendemain. Ils passent commande de choses spécifiques qu’ils aimeraient le lendemain. Ce vendeur, c’est leur seul lien avec la ville une grande partie de la semaine. Il vient tous les jours de l’année depuis huit ans. Et un autre venait certainement auparavant. Certains jours, une autre camionnette vient le matin, vers 11h. Mais ce n’est pas aussi régulier que celle de 18h. Enfin, les enfants partis vivre à la ville pour vendre le thé fabriqué au village viennent le week-end et ramènent d’autres produits que ceux disponibles au quotidien.

Nous avons dîner tous ensemble, nous avons un peu discuté et nous sommes tous allés nous coucher. Il n’y avait plus de pluie annoncé le lendemain, le patron nous a donc dit que nous partirions dès 6h du matin à la cueillette. Ce soir-là, pour me laver sommairement avec mes bassines, j’ai découvert qu’ils avaient une sorte de buanderie où je suis allée me réfugier.

Le lendemain, j’avais mis mon réveil à 5h30, mais j’ai été réveillé dès 5h par le bruit des cueilleuses qui se préparaient. Je suis descendue assez rapidement pour prendre le petit-déjeuner. Mon hôtesse avait préparé du Zhou – une sorte de soupe de riz que les Chinois adorent manger au petit-déjeuner et que je trouve absolument insipide – avec des pickles au piment et un pain vapeur pour chacun.

Un peu avant 6h, j’ai contacté Papa Lou et les enfants pour leur souhaiter une bonne journée avant qu’ils ne partent pour le travail et pour l’école. Et puis nous sommes partis. Nous nous sommes divisé en deux groupes. Un premier groupe de quatre cueilleuses est parti avec l’ouvrier. Je suis partie avec le patron et quatre autres cueilleuses.

Les paysages étaient magnifiques en montagne. La brume matinale s’accrochait encore au sommet des arbres, les oiseaux commençaient tout juste à pépier. Au fur et à mesure que le soleil se faisait plus chaud, les insectes ont commencé à nous tourner autour. Surtout des papillons de toutes les couleurs et des sortes de bourdons. Le paysage autour de la parcelle que nous avons récolté était vraiment splendide. Je me suis sentie vraiment bien à cet endroit, à cueillir les feuilles de thé. J’étais juste là, ici et maintenant. Concentré sur mon geste et les bruits de la nature, les rires et les conversations lointaines des autres cueilleuses. J’ai passé trois magnifiques heures dans ce champs.

Au bout de deux heures environ, le patron est redescendu au village, nous laissant avec quelques consignes, pour aller allumer les feux et tout préparer pour notre retour. Nous avons terminé notre cueillette et nous sommes aussi redescendu. Sur la descente, à plusieurs endroits, les cueilleuses m’ont montré des pousses de bambous qu’elles ont récolté pour que je les ramène à Shanghai et les fasse goûter à ma famille. Je suis donc revenu les bras chargé de pousses de bambou! Ayi s’est d’ailleurs fait un plaisir de nous les préparer le jour de mon retour: une soupe de poulet au bambou et du poulet à la sauce brune, au bambou et au piment.

Une fois redescendu, nous nous sommes mis au façonnage des feuilles de thé que j’avais récolté la veille avec le patron. C’est un travail minutieux et fatiguant, mais qui n’est pas particulièrement pénible.

Vers 11h, le deuxième groupe de cueilleuses est arrivé. Elles se sont assises avec nous pour se mettre au façonnage des feuilles de thé. A midi, la patronne est venue nous chercher pour déjeuner. Elle avait tout préparé, et nous avons juste eu à nous servir un bol de riz chacun. Trente minutes plus tard, nous reprenions le façonnage. A 16h, nous avons reçu un petit goûter à manger tout en travaillant. A 18h, le vendeur ambulant est arrivé: la deuxième partie de la journée prenait fin. Ca marquait aussi la fin de mon séjour à la montagne.

La patronne a invité le vendeur à dîner avec nous, en échange de quoi, il a accepté de me redescendre à la ville jusqu’à la boutique de nos amis. Nous avons dîné et puis vers 19h, j’ai dit merci et au revoir à tout le monde. Je venais de passer trois jours absolument magique, merveilleux, hors du temps et tellement riche. Je suis profondément reconnaissante à ces gens de m’avoir ainsi accueilli à bras ouverts, plein de bienveillance et avide de partager leur vie avec moi, une étrangère. Ils m’ont appris la signification profonde du mot « hospitalité ».

Pour ma part, je suis donc redescendue à la ville pour une dernière nuit à l’hôtel, avant de reprendre le train le lendemain pour Shanghai et retrouver mes trois amours qui m’ont beaucoup manqué. Le vendeur ambulant m’a fait quelques confessions sur le chemin du retour. Il n’aime pas rouler de nuit dans ses montagnes, sur ses chemins dangereux, et je le comprends. Les cueilleuses et mes hôtes ont repris leur travail après le dîner. Ils ont certainement travaillé jusque tard dans la nuit pour terminer de façonner toutes les feuilles récoltés.

C’est une aventure que je garderai toute ma vie gravée dans mon coeur. Une belle aventure humaine! 

A la cueillette des feuilles de thé

Ce soir, je quitte Shanghai pour trois jours dans les montagnes jaunes. Je suis vraiment très impatiente, car je vais réaliser un rêve! Je vais passer ces quelques jours dans une famille de producteurs de thé, des amis de Papa Lou, qui nous ont invité. Je vais participer à la cueillette des feuilles de thé avec les cueilleuses.

C’est un rêve qui se réalise et également un joli défi pour moi. C’est la première fois que je vais voyager seule, totalement seule. J’ai déja eu l’occasion de voyager seule, seule avec les enfants, mais là, c’est Papa Lou qui va prendre soin d’eux pendant quelques jours. Et je vais donc avoir trois jours et quatre nuits pour moi toute seule. Je sens que ça va me faire un bien fou. Laisser les enfants, voyager seule, aller passer ces quelques jours en totale immersion dans la langue chinoise, dans la campagne… 

Je vous embarque avec moi sur Instagram en direct si vous voulez m’y rejoindre et je ferai également un article sur le blog de cette fantastique expérience.

Je suis vraiment ravie et excitée comme un enfant à la veille de Noël.

Objectifs 2019 – Bilan de mars

1er avril. Ce n’est pas un poisson d’avril, c’est l’heure de faire un bilan de mes objectifs sur le mois passé. Si jamais vous avez loupé l’article sur mes objectifs 2019, je vous invite à lire cet article d’abord.

Premier objectif: faire baisser notre consommation globale. Nous n’avons acheté qu’une chose ce mois-ci: une nouvelle table à thé. Et encore, c’est en prévision d’un projet dont je vous parlerai bientôt. Le reste, ce n’était que de l’alimentaire.  Donc je suis contente de nous. Le côté réduction de nos « déchet » n’avance pas autant que je le voudrais, il va vraiment falloir que je m’attèle à cette question, mais ça reste difficile dans un pays comme la Chine. Nous avons tout de même opté ce mois-ci pour des brosses à dents totalement en bambou pour nous et en paille agglomérée et brosse en bambou pour les enfants. Et nous sommes très content de ce nouveau pas en avant vers moins de plastique.

En ce qui concerne en particulier  le linge, je suis super fière de nous car nous avons tenu notre objectif, à une machine près, sans même y faire attention! C’est que de nouvelles habitudes sont désormais ancrées. Et c’est ce qu’il y a de plus gratifiant!

Deuxième objectif: continuer la rédaction de mon livre sur notre expatriation. J’ai quasiment tenu l’objectif revalorisé que je m’étais fixé à la fin du mois de février: 10 000 mots. J’ai même réussi à écrire plus de 3000 mots en pas tout à fait trois heures de travail intensif et concentré. En parallèle, j’ai décidé d’ajouter des photos à mon livre pour le rendre plus parlant d’ici quelques années. J’y ai passé pas mal de temps.

J’espère arriver à rendre l’écriture plus régulière encore. Trois sessions par semaine de deux heures au moins seraient parfaites pour réaliser mon objectifs de 10 000 mots par mois et même le dépasser facilement.

Troisième objectif: une sortie quotidienne de trente minutes par jour avec les enfants pour leur permettre de jouer librement, sans intervention d’un adulte. Ce mois-ci, j’ai ajouté une couleur – le rose – pour mettre en avant également les sorties où les jeux ne sont pas libres – anniversaire en extérieur, jeux dans une aire de jeux d’un restaurant ou d’un parc alors que nous sommes à côté…

Le constat n’est pas glorieux. Le temps à Shanghai est vraiment bizarre cette année. Les vents n’ont pas encore tournées donc la pollution est toujours très présente, il fait encore froid et très pluvieux. Nous n’avons eu qu’une journée à 25°C au mois de mars, alors que les années précédente, c’était régulièrement le cas. Les sorties n’ont donc pas été très nombreuses. Par contre, je note que lorsque nous étions dehors à jouer, les enfants y ont passé plus de temps, une heure à une heure trente en moyenneNouveauté du mois également: Little Smiling Buddha descend seul dans le petit parc en bas de chez nous pour jouer, ce qui lui permettra de profiter un peu plus alors que sa soeur fait encore ses devoirs par exemple. L’objectif pour le mois d’avril reste le même: sortir le plus régulièrement possible!

Quatrième objectif: lire plus et plus régulièrement. Je n’ai pas été particulièrement régulière ce mois-ci. Et j’ai globalement moins lu que les mois précédents.

J’ai été plus fatiguée le soir, j’ai donc moins lu avant de m’endormir. Tandis que d’autres soirs, j’ai eu la chance de voir Little Smiling Buddha s’endormir très rapidement et j’ai donc pu partager quelques soirées « film » ou « séries » avec Papa Lou ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps, mais qui ne m’a pas aidé à lire plus. L’objectif du mois suivant reste donc le même: lire plus régulièrement.

Dernier objectif: parler couramment Chinois, apprendre à le lire et à l’écrire. Je vous en parlerai bientôt, mais une nouvelle inattendue est venue bouleversée notre mois de mars. Je n’ai donc que peut travaillé mon Chinois. Par contre, j’ai vraiment fait de gros efforts de compréhension et d’expression au cours de ce mois.

Mon objectif pour le mois prochain est justement de re-fixer cet objectif à la lumière des derniers événements, tout en continuant mes efforts de compréhension et d’expression. A suivre…

En ce qui concerne le dernier objectif non quantifiable de travailler sur ma confiance en moi, le mois de mars à encore été un mois très riche. Les différents pas en avant réalisé au mois de février ont porté leurs fruits ce mois-ci. Je suis très fière de moi et de mon évolution depuis le début de l’année. Plus j’avance, plus je me découvre et plus je sais où je veux aller. Et les aléas, les nouvelles inattendues, ne sont pas prêtes de me ralentir. Au contraire, ça me booste. Ce mois-ci, j’ai pris une grande décision, qui pourra à terme encore faire évoluer mon parcours professionnel et je vais tout faire pour y parvenir.

Que d’évolutions en trois mois! Je poursuis mes petits traceurs d’habitude avec beaucoup de régularité, de plaisir et surtout, je suis plus motivée que jamais!

[Organisation familiale] Notre routine très matinale

Depuis la rentrée de septembre, avec l’entrée au Lycée français de Little Miss Sunshine, nous avons dû adopter une routine très matinale. Chaque matin, elle doit prendre le bus à 6h40. Nous avons donc dû modifier toutes nos habitudes familiales autour de ce moment pour l’optimiser au mieux et le rendre agréable même s’il est trop très matinal.

Les débuts n’ont pas été faciles, mais nous avons vite trouvé nos marques. Il y en a même un à qui ces horaires conviennent particulièrement bien: Little Smiling Buddha. Et nous en avons même retiré trois gros avantages:

    • j’ai le temps de passer chaque matin un vrai beau moment de qualité en tête à tête avec Little Smiling Buddha.
    • j’ai le temps de passer chaque mercredi et chaque vendredi après-midi un vrai temps de qualité en tête à tête avec Little Miss Sunshine.
    • Papa Lou part très tôt au travail et rentre donc régulièrement relativement tôt du travail. 

Chaque matin, à 5h40, mon réveil sonne. Le premier à se lever est souvent Little Smiling Buddha qui quitte rapidement le lit après avoir entendu le réveil. Ensuite, Papa Lou et moi nous levons et allons préparer le petit déjeuner. Papa Lou fait chauffer l’eau pour le thé, prépare les tasses et les feuilles de thé. C’est lui également qui prépare le lait au miel de Little Miss Sunshine. De mon côté, je prépare le petit-déjeuner que les enfant m’ont commandé le soir d’avant: 

    • un bol de granola maison avec une banane écrasée et des pépites de chocolat noir: j’écrase la banane et j’y ajoute le granola et les pépites de chocolat.
    • un oeuf au plat et une tranche de pain:  je décongèle une tranche de pain au four à 100°C durant 10 minutes et pendant ce temps je fais frire l’oeuf.
    • un bol de riz à la sauce soja et aux graines de sésame avec des algues séchées: je réchauffe le riz préparé spécialement la veille 20 minutes au cuiseur à riz avant d’ajouter la sauce soja, les graines de sésame et les algues.
    • une brioche maison: je n’ai qu’à mettre la brioche au four à 100°C pour 10 minutes .

En une dizaine de minutes, le petit-déjeuner est prêt. Pendant ce temps, Little Smiling Buddha nous tourne autour ou commence ses jeux, tout dépend de son humeur du jour. A 6h55, Papa Lou va réveiller une première fois Little Miss Sunshine. Si Papa Lou part prendre une douche à ce moment-là, c’est moi qui sort Little Miss Sunshine du lit à 6h, sinon, c’est lui qui s’en occupe.

Je m’habille rapidement avec les habits préparés la veille. A 6h05, tout le monde est assis sur le canapé pour petit-déjeuner ensemble. La plupart du temps, Papa Lou nous met de la musique qui nous met de bonne humeur. Ce petit-déjeuner en famille est vraiment très important pour nous. C’est un vrai moment privilégié dans notre journée. 

A 6h25, Little Miss Sunshine passe à la salle de bain pour aller aux toilettes et se brosser les dents. Je vais alors chercher ses habits préparés la veille et Papa Lou s’habille et se prépare à partir. A 6h30, Little Miss Sunshine s’habille et se coiffe. A 6h35, elle et Papa Lou mettent leurs chaussures, nous font un dernier bisou et c’est parti pour leur journée. Le bus attend Little Miss Sunshine juste devant la porte de notre immeuble, et à cette heure-ci c’est un avantage immense!

A 6h40, Little Smiling Buddha et moi sommes donc seuls. Il passe généralement aux toilettes et je l’aide à s’habiller quand sa soeur et son père nous quittent. Ensuite, il décide souvent de téter une dizaine de minutes, blotti contre moi, comme un tout-petit. Vers 7h, il me réclame généralement une activité, un jeu ou la lecture d’un livre. Nous avons alors une trentaine de minutes à lui consacrer. De temps à autre, il me réclame un second petit-déjeuner à ce moment-là. A 7h30, nous terminons de nous préparer, je le coiffe, il met ses chaussures, sa veste et prend son sac. Nous descendons à 7h40. Son bus passe à 7h45 devant la porte de notre immeuble.

Ces réveils matinaux sont dorénavant bien rodés et nous conviennent à tous. Mais ça se complique quand Papa Lou est en déplacement. Je prépare alors tous les ingrédients pour le petit-déjeuner, les tasses, la théière, le thé, sur la table de la cuisine. Je dépose également les habits pour la journée, au sol dans le salon, pour n’avoir qu’à sauter dedans. Et généralement, je fais en sorte que Little Miss Sunshine ait tout ce dont elle a besoin avant de partir et je petit-déjeune en décalé quand je me retrouve seule avec Little Smiling Buddha.

Globalement, ce qui nous sauve, c’est tout ce que nous préparons la veille.

    • les sacs, les goûters et les gourdes d’eau sont prêtes devant la porte.
    • les habits, de tout le monde, y compris les culottes, les chaussettes et les vestes sont prêts sur la chaise de leur bureau respectif.
    • au moment de se coucher, les enfants me disent ce qu’ils veulent manger le lendemain au petit-déjeuner. Si ils veulent du riz, ils savent qu’ils doivent me prévenir quand on prépare le dîner.
    • le granola et les brioches sont préparés dans la journée quand les enfants sont à l’école, une à deux fois par semaine

Pour nous aider et ne pas avoir à regarder la montre toutes les cinq minutes – et ainsi éviter le stress du « dépêche-toi! »-, j’ai mis des alarmes sur mon téléphone à des moments clefs: 6h pour aller réveiller Little Miss Sunshine, 6h25 pour son passage à la salle de bain, 6h35 pour annoncer le départ, mais également 7h30 pour annoncer à Little Smiling Buddha qu’il est temps de terminer de se préparer. A chaque alarme, je n’ai qu’un mot à dire et chacun sait quelle est la suite du programme. Et c’est finalement vraiment rare que nous nous pressions ou que nous nous énervions – même si ça arrive de temps à autre!

Je ne suis vraiment pas du matin et ce n’était vraiment pas gagné que notre organisation soit aussi bien huilée. Mais il était vraiment important pour moi que chacun commence sa journée dans de bonnes conditions, après avoir passé un temps de qualité ensemble. Et je suis donc absolument ravie de ce résultat! Même si j’espère bien ne plus avoir à vivre des réveils aussi matinaux l’année prochaine!

Et chez vous, ça se passe comment le matin? 

[Partenariat] Merci Facteur

Aux alentours du Nouvel An Chinois, j’ai été contacté par Matthieu du site Merci Facteur par l’intermédiaire de mon blog. Généralement, j’évite les partenariat. Mais dans ce cas, après avoir jeté un oeil sur leurs offres, je me suis rendue compte que c’est un service qui peut vraiment intéresser les expatriés.

Merci facteur existe depuis 2004.  L’idée de lancer ce service est partie de l’observation qu’avec le développement d’internet, beaucoup de grand-parents recevaient de moins en moins de courrier de leur famille…

Merci facteur propose donc d’envoyer des cartes postales – il y a plus de 6000 cartes illustrés sur le site, mais on peut également les personnaliser, à partir de 0,99€ -, des documents administratifs – lettre de motivation, de résiliation, de réclamation, de nombreux modèles sont disponible, mais vous pouvez également charger votre document personnel, à partir de 0,89€ -, des photos – à partir de 0,29€ – pour vous, sans que vous ayez à vous déplacer.

C’est un service extrêmement pratique pour les personnes à mobilité réduite, mais également pour nous les expats. Les deux grands avantages pour les expatriés étant que vous payez le tarif français et que votre courrier arrive dès le lendemain. Il y a beaucoup moins de risque que le courrier se perde en traversant le monde. Evidemment, c’est également très pratique pour envoyer un courrier sans avoir à se déplacer de chez soi, même si l’on vit en France.

Tous les courriers mis sur le site avant 17h sont envoyés le jour-même. Et en cas de problème d’acheminement, Merci Facteur promet de gérer les réclamations et un second envoi gratuit si le courrier est vraiment perdu par La Poste.

On m’a offert un bon d’achat de 5€ pour me permettre de découvrir leur service. J’en ai profité pour envoyer des photos de nos dernières vacances aux grands-parents, mais aussi pour glisser une lettre que Little Miss Sunshine avait écrit pour Nonna et GrandPapa – que j’ai scanné et mis au format PDF. J’ai chargé mes photos sur le site, ainsi que le document PDF, et j’ai créé deux courriers à envoyer: l’un pour Nonna et GrandPapa et l’autre pour Mamama et Papapa.

Le site est simple d’utilisation. Tout y est très bien expliqué. A chaque étape d’ajout de documents dans le courrier, on voit le prix global du courrier. Ensuite, il s’agit de choisir une enveloppe – compté 0,10€ par enveloppe, mais on peut la personnaliser pour 0,29€ ce qui peut être très sympa pour une occasion particulière. On peut gratuitement ajouter l’adresse de l’expéditeur en haut à gauche de l’enveloppe. L’envoi simple est gratuit, mais on peut également ajouter 0,69€ pour être prévenu de l’arrivée du courrier. Enfin, on peut demander à recevoir une copie du courrier.

J’ai mis mon courrier sur le site le jeudi matin et le lendemain, les grands-parents ont déja reçu leur courrier. Ils étaient évidement ravis et nous aussi. Les photos ont été imprimées sur une sorte de papier cartonné et pelliculé. Et le rendu est vraiment pas mal.

C’est toujours un plaisir de recevoir du courrier, tellement plus personnel et touchant qu’un simple message ou un email. Ouvrir une enveloppe, déplier une lettre, afficher une carte ou une photo sur son frigo, l’impact est bien plus grand et dure bien plus longtemps…

Si vous aussi vous voulez tester Merci Facteur, j’ai le plaisir de vous offrir grâce à Merci Facteur un bon cadeau de 20% sur votre envoi, grâce au code Lafamillekangourou20. 

Si vous voulez envoyer une carte postale en ligne grâce à Merci facteur, c’est par ici.

Si vous voulez envoyer un courrier international, c’est également possible, par ici. 

J’espère que ce partenariat vous permettra de découvrir cet intéressant service, comme ce fut mon cas. Je réutiliserai ce site assez régulièrement, c’est sûr, que ce soit pour l’envoi de courrier administratif ou de photos et cartes postales à la famille. N’hésitez pas à me faire un retour si vous utiliser le code promo. 

[Atelier de poterie] Façonner une théière chinoise

Depuis de nombreuses années, j’ai un rêve: travailler la terre avec mes mains pour en faire de beaux objets. Ma passion pour le thé et sa culture n’ont fait qu’accentuer cette envie. Participer à un atelier de poterie, ce n’est pas bien compliqué, me direz-vous. Et pourtant, je n’ai jamais osé sauter le pas. 

Avec le recul, je comprends maintenant que je m’imaginais que cet atelier ne pouvait être qu’une récompense, un cadeau: j’aurai le droit de me le permettre seulement après avoir passé certaines étapes. Quelles sont ces étapes? Mon esprit n’est pas allé jusque là, c’est juste que j’imaginais ne pas en être digne. Le manque de confiance en soi peut vraiment nous pousser dans de drôles de situation. Et puis j’imagine que j’avais également plus que tout peur de l’échec, peur de ne pas savoir faire.

Et puis, ces derniers mois, quelque chose a changé. J’ai décidé que j’avais le droit de rêver et de réaliser mes rêves, que rien ne m’en empêchait. Quand pour mon anniversaire, Papa Lou m’a demandé si je souhaitais quelque chose en particulier, c’est sans réfléchir plus que j’ai répondu que je rêvais de faire un atelier de poterie. J’étais enfin prête à réaliser mon rêve.

Que s’est-il passé dans ma tête? Pourquoi maintenant et pas avant? Je ne sais pas. Au début de l’année, je me suis fixée comme objectif de travailler sur ma confiance en moi. Depuis, je fais plus attention à moi, je m’écoute d’avantage. Je suis mes intuitions et j’entre en action plutôt que d’attendre. J’ai le droit de réaliser mes rêves. Et voilà donc où mes réflexion de débuts d’année m’ont menées. A un atelier de poterie chez The pottery workshop à Shanghai. Mais ce n’est pas ma seule réalisation de ce début d’année, j’ai également enfin trouvé la force de prendre soin de moi et de mon dos qui me fait souffrir depuis des années – mais ça, je vous en parlerai une autre fois 😉

Nous avons découvert cet atelier de poterie lors de notre séjour à JingDeZhen, LA capitale mondiale de la céramique. Nous avions repéré qu’ils possédaient un atelier et deux magasins à Shanghai et nous avions gardé cette idée dans un coin de notre tête. Peu après mon anniversaire, je suis donc allée m’inscrire à un atelier de découverte de la poterie pour le mois de mars. Ainsi, je vais découvrir les bases de la poterie en quatre matinées. Et j’espère pouvoir continuer de pratiquer un peu par la suite. 

Pour la première matinée, après la visite de l’atelier et une courte présentation des différentes sortes d’argile que l’on peut utiliser, notre formatrice nous a dit que nous allions réaliser une théière. Et là, je dois bien vous dire que c’était un rêve encore plus grand, qui me semblait absolument irréalisable pour une débutante, qui était sur le point de se réaliser. 

Je pose donc ici la technique pour créer une magnifique théière en grès, parce que j’ai bien l’intention de renouveller l’expérience pour affiner mes gestes et créer d’autres théières. 

Pour commencer, il faut faire deux boules de grès de la taille du creux de sa main. Pour façonner la boule, on ne la roule pas dans la main, on met sa main en creux et on lance la boule dedans, on la récupère avec l’autre main, on tourner légèrement la boule et on réitère le lancer, jusqu’à ce que la boule soit parfaite. Les deux boules doivent être de même taille

Ensuite, on va joindre les mains en pointe vers le bas avec les quatre doigts qui se touchent, poser la boule à l’intérieur de cette pointe et à l’aide des deux pouces, appuyer doucement jusqu’à creuser un trou dans la boule. Attention, chaque boule est en fait une partie de la théière, il faut donc veiller à ne pas percer le fond. Ensuite, on prend la boule dans une main, et avec les quatre doigts à l’extérieur et le pouce à l’intérieur, on va doucement affiner les parois et creuser le trou en pinçant délicatement. Il faut veiller à ce que les bords ne s’ouvrent pas trop. Il faut faire la même chose avec les deux boules et veiller également à ce que les deux boules soient de taille et de forme identiques. Pour garder leurs belles formes poser vos réalisations sur les bords. 

Ensuite, il va falloir assembler les deux parties pour créer le corps de la théière. Pour cela, il va falloir inciser très légèrement les bords des deux demi-sphères avec une aiguille. Puis mouiller les deux côtés délicatement avec un doigt et enfin les assembler.

Une fois assembler, on va délicatement pousser l’excédent de terre d’un côté ou de l’autre pour donner une belle forme de patate au corps de notre théière et bien la refermer. On prend son temps, c’est une étape particulièrement minutieuse et importante. 

Puis on pause le corps de la théière au centre d’un tour manuel et on va mouiller légèrement une estèque métallique, bomber le côté rond de l’estèque à la force de ses doigts, faire tourner le tour manuel avec l’autre main et poser délicatement le bord de l’estèque à 15° sur le corps de la théière. On va venir ainsi adoucir la terre, la rendre lisse et brillante. C’est une autre étape importante et assez longue dans le processus. 

Ensuite, on va faire le bec de la théière. Pour cela, il faut prendre un peu de grès, de la taille d’une petite noix. On en fait une sorte de carotte: large en haut et fine en bas. Avec un pinceau, on enfonce le bout du pinceau bien au milieu dans la partie large de la carotte et on fait traverser le manche du pinceau. On veille a bien garder une forme fine à un bout et large à l’autre bout. Quand la forme est bien façonnée, on peu la rouler à l’aide du pinceau sur la table pour la lisser avant de la sortir délicatement du manche du pinceau. On obtient ainsi la forme du bec, on peut légèrement le courbé vers le côté le plus fin si on le désire. On pose le bec sur le tour manuel et on va préparer la anse. 

Pour créer la anse, il faut prendre un morceau de grès de la taille d’une noix. On en fait un boudin, puis on l’allonge pour en faire un long serpent assez fin. Pour bien rouler le boudin, puis le serpent, poser le bout de la pulpe des doigts sur le boudin puis dans un beau mouvement de vague, et sans appuyer, on redescend jusqu’au pied de la paume de la main et on recommence dans l’autre sens. Quand le serpent est assez fin, on le prend par les deux bouts et pour aplanir un des côtés, on lance le serpentin contre la table à trois reprises créant ainsi une anse plate d’un côté et ronde de l’autre. Puis on pause la anse de côté. 

Il est temps de revenir au corps de notre théière. On va maintenant ouvrir le couvercle de la théière. Dans une main on prend l’aiguille, de l’autre on fait tourner rapidement le tour manuel. On va commencer par dessiner le cercle d’ouverture du couvercle à l’aide de l’aiguille, sans appuyer. La main doit être bien stable et ne surtout pas bouger. Une fois le dessin exécuté, on peut ralentir le tour manuel et à l’aide de l’aiguille creuser le long du dessin et ôter le couvercle. On pose le couvercle délicatement sur la table. 

A l’aide de l’aiguille, sans ouvrir d’avantage la théière, on peut creuser un peu les bords intérieurs, avant de les lisser. Puis avec les quatre doigts à l’extérieur et le pouce à l’intérieur, on a faire la même chose que ce que l’on avait fait à l’extérieur pour créer une belle forme de patate et sceller les deux parties de la théière, on utilise l’excédent de terre que l’on pousse doucement avec le pouce pour lisser l’intérieur de la théière. C’est une étape importante pour bien sceller les deux parties de la théière. 

Maintenant, on va terminer le couvercle. On va commencer par lisser délicatement l’intérieur du couvercle avec le pouce. Puis on va lui créer un pommeau. Il peu avoir la forme que l’on veut, l’important étant qu’il soit plus large en haut et plus fin en bas. Ensuite, on incise délicatement le pied du pommeau et on le mouille pour le coller sur le couvercle. 

On prend un morceau de mouchoir en papier et on va poser le couvercle sur le mouchoir avant de refermer le couvercle pour s’assurer qu’il s’imbrique parfaitement dans la théière.

Il est alors temps de s’attaquer au bec de la théière. Pour que la théière verse correctement, il faut que le haut du bec soit au niveau de l’ouverture de la théière. Et le bas doit être le plus bas possible pour que la théière se vide correctement. Il faut couper le bec à la taille voulu, sans appuyer avec l’estèque, mais en sciant , comme pour couper un steak, doucement pour ne pas refermer le trou du bec. On peut couper le haut et le bas, en fonction des besoins. On pose délicatement le bec là où on veut le mettre sur la théière. Il fait que le bec, le pommeau et la anse soient sur la même ligne, bien centré. Avec l’aiguille, on va dessiner légèrement le contour du bec pour savoir où on va ouvrir le corps de la théière. On ôte le bec, et on va faire un trou dans le corps de la théière, en veillant bien à ne pas aller jusqu’à la trace que l’on vient de dessiner. 

Une fois le trou creusé, il va être temps de coller le bec. On incise légèrement à l’aide de l’aiguille autour du trou du corps et autour du trou du bec, on mouille et on colle. On va lisser pour bien coller le bec au corps de la théière. On peut ajouter un très fin boudin de grès au niveau de la soudure du bec si nécessaire, pour éviter que le bec ne craque à la cuisson. 

On termine par la anse. On coupe la anse à la taille voulue et puis on va la coller. On la pose délicatement sur le corps de la théière. On dessine le contour à l’aide de l’aiguille et on va inciser légèrement à l’intérieur du cercle obtenu ainsi que là où la anse touchera la théière. On mouille et on colle. Encore une fois, on peut ajouter un très fin boudin de grès pour consolider la soudure. 

On termine par bien lisser à l’estèque, au doigt et au pinceau si nécessaire toutes les imperfections de la théière. Il est alors temps de décrocher la théière du tour manuel en utilise le fil à découper que l’on va tendre très fort avant de passer rapidement sous la théière en veillant bien à ce que le fil reste le plus proche possible de la table du tour. C’est terminé: on va pouvoir laisser sécher la théière. 

Une fois bien sèche, il restera à pratiquer deux cuissons dans un four à potier. 

J’ai été très fière de voir ce que mes mains ont été capable de réaliser avec de la terre. Je n’aurai jamais espéré un résultat aussi sympathique. Evidement, en séchant, mais aussi à la cuisson, on n’est jamais à l’abri de craquelures ou de cassures dans l’objet créé. Je ne verrai le résultat final que dans plusieurs semaines, mais je suis déja ravie! 

Et vous, avez-vous déja testé la poterie? 

Objectifs 2019: bilan de février

Nous voici déja au début du mois de mars, l’heure pour moi de faire un bilan de mes objectifs 2019. Si vous avez loupé mon article sur le sujet qui donnait le détail de mes objectifs, je vous invite à aller le lire là-bas avant de continuer votre lecture ici.

Premier objectif: faire baisser notre consommation globale. J’ai fait une belle découverte ce mois-ci: le site internet sur lequel nous faisons nos courses et qui utilise déja assez peu de sac plastique par rapport à d’autres sites, propose de récupérer les sacs et le matériel la fois suivante. Je vais donc mettre de côté tout ceci et tester lors de notre prochaine livraison.

En ce qui concerne le lavage du linge, nous avons tenu notre objectif!!! Et même fait mieux puisque nous n’avons pas utilisé de sèche-linge du mois. Mais il faut tout de même noter que le mois ne faisait que 28 jours et que je vais avoir à faire tourner plusieurs machines avec le sèche-linge dès le début de ce mois de mars. Il n’empêche que je suis très fière de nous!

Deuxième objectif: continuer la rédaction de mon livre sur notre expatriation. Deux constats ce mois-ci:

    1. Mon objectif de 6000 mots par mois n’est pas suffisant si je veux en terminer la rédaction pour le mois de juin: je passe donc à 10 000 mots dans un premier temps
    2. J’ai beaucoup de difficultés à trouver ce temps nécessaire d’au moins une heure pour écrire 1000 mots mais qui me demande vraiment beaucoup de calme et de concentration.

A la fin de ce mois de février, j’ai réussi à atteindre péniblement la moitié de mon objectif du mois, à savoir 3250 mots. Les vacances au Cambodge, puis ma semaine avec les enfants ne m’ont pas permis d’écrire jusqu’au 18 février. Depuis j’ai été un peu plus régulière, réussissant à mettre trois séances d’écriture d’une heure en place par semaine. C’est ce qu’il faut que je poursuive pour le mois de mars.

Troisième objectif: une sortie quotidienne de trente minutes par jour avec les enfants pour leur permettre de jouer librement, sans intervention d’un adulte. Pour préciser ce que je disais de cet objectif au mois de janvier, je ne compte pas les sorties où les enfants vont jouer avec des copains en extérieur – anniversaire à la ferme par exemple – ou les moments où nous faisons simplement une promenade en ville (sans jeu libre, sans possibilité d’explorer les alentours). Je me dis que je vais ajouter une couleur pour cette situation particulière au mois de mars. Je précise que je n’ai toujours pas trouvé de réponse à ma question: pourquoi n’arrivons nous pas à sortir quotidiennement, est liés à des facteurs extérieurs (pollution, chaleur étouffante) ou est-ce global?

Pendant les vacances, l’objectif a été largement rempli. Les enfants ont passé des heures en extérieur à courir à droite et à gauche à explorer, à découvrir des oiseaux, des papillons te des fleurs. C’était juste idéal! Lors de notre retour à Shanghai, c’est la pluie qui nous a accueilli, mais nous avons tout de même réussi à faire deux sorties de près de 2h et une sortie d’une heure en une semaine. Depuis le reprise de l’école, nous n’avons toujours pas réussi à trouver une rythme de sortie convenable. Il faut dire que le froid, la pluie et la pollution ne nous aident pas. Mais nous espérons que les beaux jours du mois de mars nous aide! 

Quatrième objectif: lire plus et plus régulièrement. Je suis plutôt fière de cet objectif ce mois-ci. J’ai été vraiment plus régulière. Et j’ai atteint un rythme de lecture quasi-quotidien à la fin de mois. Mon objectif est donc de continuer sur cette voie en mars.

Dernier objectif: parler couramment Chinois, apprendre à le lire et à l’écrire. J’ai fait une pause de presque deux semaines avec les vacances car il est assez difficile pour moi de travailler sur cet objectif quand les enfants sont à la maison à plein temps. Mais dès leur retour à l’école, j’ai pris un bon rythme de travail. Il faut que je continue ainsi au mois de mars. J’ai d’ailleurs dans l’idée de me lancer dans la lecture de mon premier petit livre en Chinois.

En ce qui concerne le dernier objectif non quantifiable de travailler sur ma confiance en moi, j’aimerai souligner que le mois de février a été vraiment riche. J’ai enfin pris mon courage à deux mains pour m’inscrire à un cours de yoga que je vais dorénavant pratiquer une fois par semaine avec Little Miss Sunshine. J’ai réalisé un rêve que j’ai depuis des années en m’inscrivant, grâce au cadeau d’anniversaire que Papa Lou m’a offert, à une formation de poterie. Je la débute dès demain et je suis vraiment très impatiente. Je me suis également inscrite à la dernière formation qui m’intéressait vraiment en Médecine Traditionelle Chinoise: le Tuina pour les adultes. La formation aura lieu dès la fin du mois de mars.  Et j’ai trouvé un chiropracteur pour m’aider dans mes problèmes de dos qui me renferment sur moi depuis des années. Et après quelques séances et une petite séance de sport quotidienne, je me sens déja beaucoup plus droite et plus confiante en moi aussi!

Un joli mois de février donc! Et le mois de mars s’annonce vraiment intéressant!

Objectifs 2019

Cette année, j’ai décidé de me fixer des objectifs et de tout mettre en oeuvre pour m’y tenir. Je n’ai plus pris de bonnes résolutions depuis des années, parce que je les prenais de façon machinales, sans vraiment réfléchir à ce qui est essentiel pour moi et évidement très rapidement, je perdais complètement de vue mes résolutions.

Plusieurs m’ont posé des questions à ce sujet au courant du mois de janvier sur Instagram, je me suis donc dit que de faire un point sur le blog serait une bonne idée. Cela me permettra également de faire un bilan de l’avancée de mes objectifs à des dates clefs.

Cette année, j’ai donc commencé par vraiment réfléchir à mes objectifs de vie pour cette année à venir. J’ai pris mon temps. J’ai fait un bilan de ce que j’avais réalisé l’année passé. J’ai fait le point sur ce qui me manque et ce sur quoi je veux avancer cette année. Qu’est-ce que je veux vraiment réaliser cette année? Qu’est-ce qui me semble réellement important à faire pour ma famille? pour mon épanouissement personnel? et professionnellement? Qu’est-ce qu’il me tient à coeur de travailler?

Ensuite, j’ai cherché comment je pouvais faire pour me tenir à ces objectifs et les réaliser vraiment à long terme. L’idée que j’ai eu est de créer des traceurs d’habitudes annuels pour y mettre mes objectifs de cette année afin d’avoir un suivi, de voir mes habitudes évoluer et de garder ma motivation intacte en voyant le résultat se dessiner sous mes yeux. Evidement, l’objet du traceur d’habitudes n’est pas forcément l’objectif complet, mais c’est une partie facilement quantifiable qui va me permettre de garder ma motivation, de voir les évolutions et de me re-motiver le cas échéant quand je constate que je fais moins d’effort sur cet objectif.

Le premier objectif que je me suis fixée est d’améliorer et de baisser notre consommation globale. Ce n’est qu’un aspect de cette démarche que j’ai intégré à un traceur d’habitudes, mais la démarche ne se limite pas à cet aspect. C’est simplement que de travailler sur le nombre de machines et de sèche-linge que je fais tourner par mois est simplement quantifiable. C’est quelque chose que je surveille et que j’essaie de faire baisser depuis le mois de septembre.

En septembre, nous étions à sept ou huit machines par semaine et un sèche-linge qui tournait tous les deux jours environ. J’ai réussi en surveillant ce que nous mettons au linge – n’y mettre que des choses qui sont réellement sales ou transpirées et en éviter que les enfants ne sortent des nouveaux vêtements à chaque fois que je leur demande de s’habiller – à baisser à cinq machines et plus ou moins un sèche-linge par semaine. Je suis convaincu que l’on peut encore mieux faire, c’est pour ça que je me suis fixé l’objectif de trois machines par semaine et un sèche-linge maximum.

Chaque jour, je colorie donc la case qui correspond dans la couleur qui correspond à la réalisation de l’objectif. Pour chaque cas rencontré, j’utilise une couleur différente ce qui me permet de très vite visualiser où j’en suis: vert = pas de machine,  jaune = 1 machine, rose = 2 machines, violet = 3 machines ou plus, orange = 1 machine et 1 sèche-linge, rouge = 2 machines + 1 sèche linge.

A la fin de ce mois de janvier, nous avons largement respecté les objectifs pour le sèche-linge, mais pour les machines, nous en sommes toujours à cinq machines par semaine. Je reconnais que j’ai eu du mal à limiter le linge à certaines périodes, notamment quand j’avais les draps, les serviettes de bain et des pièces en laine à laver, mais c’est aussi un des inconvénient de l’hiver.  Il est clair pour moi que nous avons déja réaliser un bel effort. L’idée est de continuer sur ce chemin pour le mois de février!

Autre objectif, beaucoup plus personnel, celui d’écrire régulièrement afin de réaliser un livre sur notre expatriation. J’aimerai rédiger l’histoire de notre expatriation que ce soit pour nous plus tard, ou pour les enfants qui sont encore jeune et qui aimeront certainement avoir un souvenir de cette période. Ce qui est sûr aussi c’est qu’on est beaucoup plus proche de la fin que du début de cette aventure. Nous étions partis pour cinq ans et c’est en juin que l’on termine théoriquement cette période. Nous espérons pouvoir rester encore quelques années, mais pour l’instant nous n’en savons rien.

Mon objectif est donc d’écrire tout ce que nous avons vécu durant cette expatriation, de balayer ces cinq années pour le mois de juin. Cet été, je pourrai ainsi imprimer ce livre si nous rentrons finalement en France, ou continuer l’écriture progressivement plus tard, si nous restons en Chine comme nous le souhaitons.

J’ai commencé à écrire au mois de novembre. J’ai rédiger 7500 mots en environ un mois. Je me suis donc fixé comme objectif d’écrire au mois 6000 mots par mois. Pour les couleurs, j’ai choisi violet = pas d’écriture, vert d’eau = 250 mots, vert clair = 500 mots (mon objectif moyen par séance d’écriture), vert foncé = 750 mots, vert bouteille = 1000 mots ou plus, bleu = relecture seule.

A la fin de ce mois de janvier, c’est l’objectif auquel je me suis le moins tenu. Je n’ai fait qu’une séance d’écriture durant laquelle j’ai écrit 750 mots. J’ai également relu tout mon manuscrit depuis le début. Le traceur d’habitudes m’a vraiment permis de me rendre compte que je ne me suis concentré sur mon livre que deux fois ce mois-ci. Je pense que je ne m’en serai pas rendu compte sans. Dans le positif, j’ai mis en place une fiche de notes sur laquelle j’écris les conversations, les événements qu’il me semble important de rapporter dans le livre quand j’y pense, ce qui à terme me facilitera l’écriture.

Mon troisième objectif est de continuer à travailler sur ma parentalité pour aller vers plus de positif, d’écoute, et de respect des besoins de chacun. Dans ce cadre, je note le nombre de sorties en extérieur où les enfants peuvent jouer librement sur un traceur d’habitude. C’est simple à quantifier et les sorties aident à canaliser les émotions et les énergies de chacun.

Mon idéal serait de sortir chaque jour au moins trente minutes durant lesquelles les enfants pourraient jouer librement sans qu’un adulte soit toujours à proximité. Malheureusement, entre la pollution en hiver et les chaleurs et l’humidité assommantes dès le mois de juin, ce n’est pas toujours facile à réaliser. A travers ce traceur d’habitudes, j’aimerai vraiment mettre en lumière les raisons qui font que nous ne sortons pas quotidiennement. Est-ce uniquement lié à ces deux facteurs ou est-ce plus global?

Pour les couleurs permettant de visualiser l’avancement de cet objectif, j’ai mis en gris = pas de sortie, en noir = pollution > 150 ou chaleur > à 39°C, en vert d’eau = 30 minutes de jeux libres en extérieur, en vert clair = 1h de jeux libres en extérieur, en vert foncé = 1h ou plus de jeux libres en extérieur.

En ce mois de janvier, nous sommes loin d’avoir relevé le défi. Une partie du mois, c’est la pollution qui nous a empêché de sortir. Pour une autre partie, j’ai noté que c’était plutôt le manque de motivation compte tenu du froid, de l’humidité et de la pluie, ou les devoirs de la grande. J’ai donc noté que l’année prochaine, nous achèterons des vêtements plus adapté pour sortir l’hiver quand il fait froid et humide – mais ici ca ne dure que deux mois maximum – et mon objectif du mois de février est de trouver une solution pour sortir le soir en semaine malgré les devoirs de la grande.

Un quatrième objectif est un objectif personnel et sans réelle pression: lire plus et plus régulièrement. C’est vraiment juste pour le plaisir. J’adore lire et la plupart du temps quand je me rend compte que je dois rogner sur quelque chose, c’est ce qui passe à la trappe. Cette année, j’ai décidé de m’y remettre sérieusement, pour mon bien-être. Lire un peu chaque jour serait mon idéal, si ce n’est que 15 ou 30 minutes.

Pour les couleurs, j’ai choisi le gris = pas de lecture, le bleu clair = 15 minutes de lecture, le bleu = 30 minutes de lecture, le bleu foncé = 45 minutes de lecture et le bleu nuit = 1h ou plus de lecture.

A la fin de ce mois de janvier, je note que j’ai réussi à lire en moyenne un jour sur deux. Mais que j’ai lu tous les jours durant la deuxième semaine et presque pas la troisième. J’ai également été agréablement surprise de noter que j’ai réussi à lire quatre fois plus d’une heure et trois fois au moins 45 minutes. Je suis ravie! Mon objectif pour le mois de février est que la lecture soit plus régulièrement.

Dernier objectif, celui de parler couramment chinois et d’arriver à lire et à écrire un minimum d’ici la fin de l’année. Il ne me manque pas grand chose pour parler couramment, la confiance en moi et un peu de vocabulaire. Par contre, je pars de zéro pour ce qui est de l’apprentissage de l’écriture et de la lecture.

J’ai trouvé une super application à la fin du mois de janvier pour m’aider à l’oral et à l’écrit: HSK – online. Pour les couleurs de mon traceur d’habitudes, j’ai donc choisi le rose clair = travail sur HSK online sur la compréhension et la lecture, le rose = l’apprentissage de nouveaux caractères (10 au moins par séance), orange = révision des caractères déja appris, rouge = réels efforts sur de la compréhension ou sur de l’expression, fushia = lecture en chinois, violet = pas de Chinois.

Evidement, je parle tous les jours Chinois avec Ayi, même les jours où je « ne fais pas » de Chinois. Mais ce n’est pas tous les jours que je fais de réels efforts d’expression, par exemple. Je n’ai pas beaucoup fait d’effort en ce mois de janvier, mon objectif est vraiment de faire plus régulièrement des efforts dans mes conversations quotidiennes avec Ayi. Je suis sûre que c’est la clef pour devenir plus fluent. 

Voilà donc mes objectifs pour cette année. J’y ajoute que je travaille également à avoir plus confiance en mes capacités. Mais là, les efforts sont difficilement quantifiables.

Et vous, vous fixez-vous des objectifs? Faites-vous de bonnes résolutions et réussissez-vous à vous y tenir? 

[Formation] Réflexologie plantaire

Je vous en parlais à la fin de mon article sur ma formation au Tuina massage pédiatrique, j’espérais beaucoup pouvoir participer à une autre formation de Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) cette année.

Par le plus grand des hasards, durant les vacances de Noël, un groupe s’est spontanément formé dans l’attente de faire une formation en réflexologie plantaire, auquel je me suis joint, et nous avons eu la surprise de voir la formation débuter dès le 10 janvier.

Durant la formation sur le Tuina pédiatrique, nous avions déja pas mal étudié la réflexologie palmaire pour les bébés et c’est donc avec plaisir que j’ai repris mes notes et que j’en ai découvert un peu plus sur la réflexologie.

Il faut tout de même savoir que la réflexologie n’est pas issue de la MTC. Ce n’est que dans les années 1980 que la réflexologie est arrivée en Chine par le biais de Taïwan et de HongKong. Elle a ensuite été intégré à la MTC et adaptée. Mais c’est un américain qui, le premier, a fait la synthèse des découvertes établies jusque là, en 1917.

La branche chinoise de la réflexologie plantaire repose sur le fait que six méridiens passent par les pieds: le méridien de l’Estomac, le méridien de la Rate, le méridien du Foie, le méridien de la Vésicule biliaire, le méridien de la Vessie et le méridien du Rein. Pour la MTC, la réflexologie plantaire favorise la circulation du sang et le métabolisme, elle régularise la fonction des organes et ralentit le vieillissement, elle régularise le système endocrinien, elle aide à faire remonter l’immunité et elle soulage la fatigue.

On trouve des salons de massage et de réflexologie plantaire partout en Chine. C’est un des aspects de la MTC qui est totalement intégré à la vie quotidienne. C’est avant tout une médecine de prévention. 

Au cours d’un massage de réflexologie plantaire, tout commence par un bain de pied. Un bain de pied que l’on commence aux alentours de 40°C et que l’on va progressivement monté à 45 voire 50°C. Ce bain de pied dure 15 à 20 minutes. Pendant ce temps, le thérapeute effectue un massage relaxant aux épaules et aux cervicales.

Le massage se poursuit par un massage relaxant des deux pieds en même temps en neuf étapes et qui dure moins de cinq minutes. Ensuite, on va envelopper le pied droit dans une serviette pour le garder au chaud et on va commencer le massage du pied gauche.

On commence ensuite par un massage relaxant du pied gauche en six étapes. Cela dure encore une fois moins de cinq minutes. Ensuite, vient le massage de réflexologie plantaire à proprement parlé. Si c’est pour un simple besoin de soulager la fatigue ou pour l’entretien de la santé comme aime à le dire les Chinois, on masse simplement les 30 points de réflexologie plantaire. Si au contraire, on veut apporter un effet thérapeutique à son massage en fonction des demandes, des symptômes du patient, il faut alors établir un protocole. On effectuera le massage des 30 point de réflexologie, mais en insistant sur les points définis durant le protocole.

On commence par masser le point du coeur avec trois forces différentes (de la plus forte à la plus légère) pour voir la tolérance du patient. Le massage se poursuit ensuite suivant la tolérance du patient à la pression.

On poursuit le massage du pied gauche par les neuf zones réflexes situées sur la face interne du pied, puis par les neuf zones situées sur la face externe du pied et on termine par les douze zones réflexes situées sur le dessus du pied. Le massage du pied se clôt par un massage relaxant en dix étapes. 

On enveloppe ensuite le pied gauche, et on commence le massage du pied droit. Les étapes sont exactement les mêmes que pour le pied droit. Mais les zones a masser, notamment sous la plante des pieds diffèrent légèrement dans la mesure où on traite d’autres organes.

La totalité du massage dure entre 40 et 45 minutes. Les mêmes zones peuvent être massés chez les enfants, sans tout de même masser la zone du foie. Les enfants étant réputé dans la MTC pour avoir naturellement un excès de Yang, il faut éviter de stimuler cette zone. Pour les bébés jusqu’à un an, on peut simplement caresser la plante des pieds sans insister sur aucune zone. Leur pied étant encore très sensible, ce type de massage très doux est aussi efficace qu’un massage pour un adulte.

J’aime ce type de massage car il est également facile à faire en auto-massage. Je me suis récemment coincé le dos durant la nuit. J’ai été ravie de réussir à monter mes pieds sur le canapé de m’auto-masser. Je me suis établie un protocole et je me suis fait mon massage en insistant sur les zones qui me semblaient importantes. Je n’ai évidement pas réussi à me décoincé le dos. Par contre, je me suis sentie beaucoup moins tendue après le massage. Et le lendemain, après un second massage suivant mon protocole, j’étais totalement remise.

C’est également un massage agréable quand il s’agit de renforcer l’immunité de toute la famille. Dorénavant, quand je sais que des microbes traînent à l’école, je masse les pieds des enfants. Et pour l’instant, nous sommes passés au travers les microbes de l’hiver, malgré les nez qui commençaient à couler et les gorges à piquer. Le médecin nous a d’ailleurs fourni un protocole spécifique à suivre dans ce cas précis.

Je suis ravie de ses deux formations, qui nous aident à combattre les petits maux de tous les jours sans passer par la case médicament ou médecin.

Et vous, avez-vous déja testé la réflexologie plantaire? 

[DIY] Notre crèche de Noël et ses santons

L’an dernier, nous avons pris le temps de fabriquer le sapin de Noël que nous voulions depuis longtemps: un sapin tout en bois.

Cette année, nous avons décidé de concentrer notre calendrier de l’Avent sur la création à six mains d’une crèche de Noël et de ses santons que nous pourrons garder longtemps.

C’est Little Miss Sunshine, du haut de ses presque 7 ans, qui a le plus participé, mais Little Smiling Buddha, 3 ans et demi, a régulièrement mis la main à la pâte également. Cette crèche, je voulais vraiment qu’elle soit créé par les enfants, qu’ils en aient le souvenir et que nous passions de jolis moments de qualité ensemble. 

Pour la structure de la crèche, nous avons utilisé un carton de ramettes de papier A4. Je me suis inspirée de la vidéo de Praktis.com sur la création d’une crèche de Noël à partir d’une boite à chaussures.  

Structure de notre crèche à partir d’une boite en carton

La création de la structure de la crèche était l’activité du calendrier de l’Avent du 4 décembre. Avant que les enfants ne rentrent de l’école, j’ai donc pré-découpé le carton pour qu’il soit plus simple à assembler. J’ai montré l’assemblage à Little Miss Sunshine et elle n’a ensuite eu qu’à utiliser le pistolet à colle – pour plus de solidité – pour assembler les différentes parties. Little Smiling Buddha est resté dans l’observation sur cette partie, mais il n’en a pas perdu une goutte. Il a même fini par donné les différentes pièces à assembler à sa soeur. 

La structure de la crèche recouverte de feutrine

L’activité suivante, prévue par le calendrier de l’Avent le 6 décembre, était de recouvrir la crèche de feutrine. D’abord, nous avons commencé par choisir les couleurs tous ensemble. Ensuite, Little Miss Sunshine et moi avons découpé les morceaux de feutrine dont nous avions besoin. Enfin, Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha ont mis de la colle partout sur les parties à décorer de feutrine. Little Smiling Buddha est vite parti jouer avec les chutes de feutrine pour créer des cadeaux de Noël et des lettres A. 

Marie, Jésus et la mangeoire

Le 9 décembre, l’activité suivante consistait à créer deux personnages de la crèche en pâte à modeler auto-durcissante. J’ai choisi cette matière, plutôt que la pâte à sel – ma première idée – car mes deux enfants arrivent désormais à bien manipuler la première et qu’en plus elle ne nécessite aucune cuisson. De plus, nous avons re-testé la pâte à sel et elle ne sèche décidément que très mal dans l’humidité shanghaienne.

Les deux premiers personnages étaient évidemment Marie et Jésus. Little Miss Sunshine a voulu créer Jésus et je savais qu’elle se débrouillerait très bien. Nous nous sommes inspirés de ce site pour la confection de nos personnages. J’ai été épaté par nos réalisations! 

Le 10 décembre, l’activité du calendrier de l’Avent consistait à créer la mangeoire dans laquelle repose le petit Jésus. J’ai commencé par découper les pièces nécessaires à la création de notre mangeoire au cutter dans un morceau de carton. Au retour de l’école, Little Miss Sunshine a utilisé le pistolet à colle pour assembler les différentes pièces. Et puis elle y a déposé le petit Jésus qu’elle avait fabriqué quelques jours plus tôt. Quelle fierté dans son regard quand elle a vu le résultat!  

Joseph et le berger

Le 11 décembre, nous avons a nouveau créé deux nouveaux personnages: Joseph et le berger. Little Miss Sunshine a choisi de créer Joseph. Et je le trouve vraiment très réussi. J’ai réalisé le berger. Little Smiling Buddha m’a aidé à réaliser les boudins pour le pantalon, le pull, les bras et le bâton. Le temps de création des personnages n’étaient vraiment pas très long, une quinzaine de minutes maximum, mais c’était un réel temps qualité à discuter et créer à trois. Nous y prenions tous beaucoup de plaisir. 

La mangeoire au fond de la crèche, l’âne et le boeuf

Le 12 décembre, nous avons créé une mangeoire dans le fond de la crèche pour les animaux. Nous avons utilisé des morceaux de bâtons que nous avions récolté au cours d’une promenade. Nous les avons cassé en petits morceaux et nous les avons collé entre eux avec le pistolet à colle, avant de coller la mangeoire dans le fond de la crèche. J’avais envie d’y mettre du foin ou de la paille, mais nous n’avons même pas trouvé d’herbe à faire sécher! 

Le 16 décembre, nous avons créé deux nouveaux personnages. Cette fois-ci, nous nous sommes concentré sur les animaux et nous avons créé l’âne et le boeuf. Little Miss Sunshine a créé l’âne et moi, le boeuf. Little Smiling Buddha m’a encore une fois aidé en préparant les boudins pour les animaux. Nous avons choisi de les représenter couchés car avec la pâte à modeler auto-durcissante nous n’avions pas d’autres choix. Mais finalement nous les trouvons plutôt mignons! 

Les rois mages

Le 17 décembre, nous avons créé deux nouveaux personnages: un roi mage et le mouton. Little Miss Sunshine s’est concentré sur le mouton, qu’elle a créé sans modèle, à partir des gestes que nous avions déja réalisé pour créer l’âne et le boeuf, en les adaptant à ce nouvel animal. Et e résultat n’est pas mal du tout! J’ai réalisé le roi mage. 

Le 18 décembre, nous avons terminé par les deux rois mages restant. Chacune de nous en a réalisé un. 

Notre jolie crèche

Voilà donc notre jolie crèche créée à six mains à partir des activités du calendrier de l’Avent.

Nous sommes très fiers de cette création que nous allons pouvoir conserver plusieurs années… et nous remémorer les jolis moments que nous avons passé cette année, tout au long de l’Avent…