Je vous en ai un peu parlé il y a quelques jours, mais nous avons remarqué avec la maîtresse de Little Miss Sunshine que cette dernière n’est vraiment pas à l’aise avec la tenue en main de matériel tel que ciseaux, crayon, pinceau.
Après observations, il s’avère que Little Miss Sunshine utilise spontanément sa main droite environ sept fois sur dix et sa main gauche trois fois sur dix. Que ce soit pour jouer au ballon ou dessiner.
Après réflexion, il s’avère qu’il y a longtemps déja, dès les premières fois qu’elle a commencé à agripper des objets jusqu’à ses 18 mois environ, Little Miss Sunshine n’utilisait spontanément que sa main gauche. Nous en avions d’ailleurs parlé avec Papa Lou parce qu’il n’y a pas de gaucher dans la famille proche et qu’elle serait bien la première. Ca nous a fait sourire. Nous avons essayé de ne jamais lui dicter quelle main elle devait utiliser. Et puis vers 16 ou 18 mois, quand elle a vraiment commencé à prendre des crayons en main, elle s’est mise à se servir de plus en plus souvent de sa main droite. Je dois bien dire que je ne me suis alors pas posée de question. J’ai laissé faire.
Aujourd’hui, avec l’entrée à l’école, la pauvre est observée de tous les côtés. Pour moi, il s’agit avant tout du fait qu’elle est bien plus jeune que ses petits camarades – je rappelle qu’elle est née le 31 décembre – et qu’à mon avis, il lui manque juste un peu de maturité et un déclic qui viendra tout seul. Qu’elle soit droitière, gauchère ou ambidextre, je veux qu’elle puisse le découvrir elle-même et qu’elle fasse ses propres expériences. A l’école, je suis déjà rassurée par le fait qu’on ne lui imposera pas une main en particulier, mais je sais qu’on va vite lui mettre la pression sur sa tenue du crayon et j’ai peur qu’on lui colle une étiquette.
J’ai d’ailleurs déja eu mon coeur de Maman brisé lorsque lors d’un exercice avec un ciseau, Little Miss Sunshine me dit: « Mais tu sais Maman, la maîtresse elle dit que je ne sais pas découper… » Alors je travaille comme je peux à lui redonner confiance en elle. Je lui ai de suite répondu qu’elle ne savait pas encore découper, que c’était tout à fait normal, qu’il y a des choses qui nous semble facile et que l’on fait du premier coup ou presque et d’autres qui nous demande un peu plus de travail et d’effort, mais qu’on fini toujours par y arriver. « Je n’y arrive pas! ». Une phrase que je m’empresse désormais de corriger « Tu n’y arrives pas encore! ». Et je trouve qu’elle fait déja beaucoup, cette phrase…
Alors j’essaie d’agir, discrètement, en amont. J’ai réfléchi à toutes sortes de petites activités pour lui muscler les doigts et les mains, lui permettre d’expérimenter librement à la maison, sans aucune pression de ma part et sans personne pour lui dire si elle fait bien ou mal. J’attire juste son attention sur la main qu’elle utilise. Je lui demande si elle se sent à l’aise dans ses mouvements et si elle sent dans son corps que c’est la bonne main pour réaliser cette activité. Elle fait à sa façon et c’est très bien comme ça.
Voici quelques unes des activités que je lui propose très régulièrement – quasiment une par jour – ces derniers temps:
- tri de pâtes avec une pince
- transvaser des grains de riz avec une pince à épiler
- faire de la pâte à modeler
- couper des pommes pour préparer un gâteau ou une tarte
- découper des bandes de papier avec un ciseau
- enfiler des perles
- enfiler des morceaux de pailles sur des pics à brochette
- dessin libre sur papier ou tableau avec des crayons ou des feutres
- peinture libre avec un pinceau, les doigts, un coton tige, …
- collage avec utilisation de la colle-bâton en autonomie
- cartes à lacer
- comptines à signer en language des signes
- transvaser et trier des pompons de couleurs avec une louche ou une cuillère
- verser de l’eau dans différents contenants
- pêcher différents objets dans l’eau avec différents ustensiles
Je commence par réaliser l’activité que je lui propose devant elle. Je lui montre et lui explique chaque geste, la manière de tenir le matériel utilisé, … Puis une fois terminé, je remets tout en place et lui dit simplement « A toi! ». Et je la laisse faire sans intervenir. Quand elle a terminé je lui demande si elle veut recommencer. Si non, je lui propose de poser le matériel de son activité sur un plateau et je lui laisse à disposition plus ou moins 24h pour qu’elle y retourne d’elle-même.
Je ne sais pas si ses activités seront efficaces à long terme. Je pense déja que quoiqu’il arrive cela lui permet de muscler ses doigts et ses mains, d’affiner ses gestes. Et je suis rassurée par le fait qu’elle ait le temps d’expérimenter sans jugement à la maison…
Et vous, avez-vous eu ce souci avec vos enfants? Pratiquez-vous des activités de motricités fines avec eux? Avez-vous des idées d’activités à nous soumettre pour varier les plaisirs?