Impatriation – Leur première rentrée scolaire en France

L’école n’a pas été un sujet de stress dans la famille Kangourou suite  à ce retour d’expatriation. Le seul impératif que nous avions était de trouver une maison à louer afin d’avoir un justificatif de domicile et de pouvoir ensuite les inscrire tranquillement à l’école.

Je n’étais pas stressé car un des avantages à vivre en France est que l’école publique est gratuite et comme l’instruction est désormais obligatoire dès trois ans, que ce soit Little Miss Sunshine ou Little Smiling Buddha, à partir du moment où je les inscris, la mairie devait trouver une place à mes enfants. Ils ont tous les deux suivi un cursus franco-chinois en Chine et j’avais évidement leur dossier scolaire sous la main au cas où.

Personne ne m’a demandé le dossier scolaire des enfants. Ni pour l’entrée en CE2 de Little Miss Sunshine, où j’ai dû un peu m’imposer pour parler quelques mots avec la maîtresse avant la rentrée et lui expliquer en quelques mots le parcours quelque peu atypique de Little Miss Sunshine, ni pour l’entrée en Moyenne section de Little Smiling Buddha. Le seul papier indispensable: la radiation de leurs écoles respectives à Shanghai.

Le jour où nous avons signé le bail pour la location de notre maison, nous sommes également passé à la mairie du village pour pré-inscrire les enfants à l’école. C’était le 28 août. J’ai eu un rendez-vous avec la directrice de chaque école la semaine suivante, alors que la rentrée avait déja eu lieu. J’ai demandé une rentrée pour le lundi 16 septembre pour mes enfants, en croisant fort les doigts que notre conteneur serait arrivé à cette date. On ne m’a pas posé plus de questions.

J’ai eu la chance de pouvoir participer à la réunion de rentrée de la classe de CE2 de Little Miss Sunshine. J’ai donc eu l’occasion de rencontrer – rapidement – la maîtresse, de voir un peu sa manière de travailler et d’être rassuré quant à l’accueil des « spécificités » de Little Miss Sunshine. Elle a été ravie et rassuré également que je lui décrive un peu le déroulé de son année scolaire et que je lui présente quelque peu sa maîtresse en rentrant.

Le lundi 16 septembre, le réveil a sonné à 6h45. Tout le monde était debout et habillé à 7h. Nous avons pris le petit-déjeuner tous ensemble. Papa Lou a quitté la maison vers 7h30, comme à son habitude, et les enfants et moi avons terminé notre petit-déjeuner tranquillement. A 7h45, nous sommes allés terminé de nous préparer: brossage de dent, coiffure, chaussures, contrôle des sacs, … Nous avons quitté la maison à pied à 8h10. Mais quel luxe immense! 

Nous sommes arrivés devant la grille de l’école vers 8h20. La directrice de l’école de Little Miss Sunshine m’a tout de suite reconnue, elle nous a accompagné trouver la maîtresse de Little Miss Sunshine. Sa maîtresse s’est présentée et puis elle a emmené Little Miss Sunshine dans la cour de récréation pour la présenter aux copines de classe. Quand je l’ai quitté, elle était déja entouré d’une dizaine de copines qui lui posaient tout un tas de question avec un grand sourire aux lèvres…

Il était donc temps d’aller découvrir la classe et la maîtresse de Little Smiling Buddha. La directrice de l’école maternelle nous attendait devant la porte. Elle nous a présenté sa maîtresse et sa classe. Little Smiling Buddha a été un peu plus intimidé. C’était en fait la première fois pour lui qu’il allait vivre sa rentrée seul en ne connaissant ni les locaux, ni les maîtresses, ni les copains.

L’atsem et la maîtresse de Little Smiling Buddha nous on permis de rentrer ensemble dans la salle de classe. J’ai présenté quelques jeux à Little Smiling Buddha pour l’inciter à partir à la découverte. La maîtresse terminait l’accueil des parents. Et puis elle est venue vers nous pour nous expliquer un peu le fonctionnement de la classe. Little Smiling Buddha aura deux maîtresses, la maîtresse principale les lundis et mardis et la maîtresse remplaçante les jeudis et vendredis. Ca ne l’a pas beaucoup perturbé puisqu’il avait déja deux ou trois maîtresses à l’école en Chine. La seule chose qui l’a intrigué était le fait que toutes ses maitresses parlent Français 😉

Je les ai tous les deux récupéré ravis à 11h30. Nous sommes rentrés à la maison pour déjeuner ensemble dans le jardin, au soleil. Encore un luxe immense! L’après-midi, ils sont repartis à l’école avec le sourire aux lèvres et en courant. Plutôt bon signe! Nous n’avons eu qu’une seule crise de larmes de la part d’un Little Smiling Buddha épuisé par les microbes, en début d’après-midi, le dernier jour de la semaine. Il a réussi à se calmer grâce à mon aide, et les maîtresses autour – qui n’y croyaient pas – ont fini par nous féliciter d’avoir aussi bien géré, dans le calme, la bienveillance et l’écoute mutuelle. Il est finalement parti à la main de la maîtresse pour aller jouer avec ses camarades.

Les horaires de l’école sont vraiment réguliers, ce qui me rassure sur le rythme que nous allons prendre à l’année. 8h30 – 11h30 et 13h30 – 16h30. Pas d’école le mercredi ou le samedi. Ca change beaucoup les enfants une journée d’école en moins par semaine!

Au bout de la première semaine, ils n’avaient pas vraiment l’impression d’avoir été à l’école. Ils rigolent encore tous les matins en calculant que demain ou après-demain ils n’ont pas classe.

Je dois bien avouer que pour moi, le rythme est serré. Entre le ménage, la préparation des repas/goûters, les courses, … je n’ai le temps de rien. Et que d’ici quelques semaines, les enfants iront à la cantine un jour ou deux par semaine afin que je puisse me consacrer à d’autres projets. Mais en attendant, je profite de chaque seconde avec eux! 

Et vous, comment s’est passé la rentrée? 

[Education bienveillante] Vivre au rythme d’un nourrisson

Près de deux mois déja que notre Petit Poisson est entrée dans la famille. Deux mois que nous prenons énormément de plaisir à l’observer. Deux mois que nous essayons tant bien que mal de nous habituer à son rythme, sans perdre complètement le nôtre.

Vivre au rythme d’un nourrisson n’a rien de facile. En tout cas pour moi. Adapter son rythme à celui d’un nourrisson demande d’accepter de lâcher-prise. Cela demande également de l’aide et du soutien – au moins dans la « logistique ». Vivre au rythme d’un nourrisson quand on a une ainée en pleine forme et très en demande de la présence de sa Maman, c’est encore moins facile. Mais pas impossible.

Pour cette naissance, j’ai l’immense chance d’avoir l’aide de notre Ayi. C’est elle qui s’occupe d’une grande partie de la logistique et du ménage. Je n’ai donc à me soucier ni de la vaisselle, ni du repassage, ni de cinq repas de midi et deux dîners par semaine, ni du ménage en général. Ce qui est déja énorme. Et je dois bien le dire, ça change la vie. A la naissance de Little Miss Sunshine, j’étais seule pour assurer tout cela, mais débordée, je m’étais rapidement résolue à prendre quelqu’un pour le ménage superficiel, un peu de repassage et l’entretien de la salle de bain. Cette personne passait deux heures chez nous toutes les deux semaines. Avec le recul, je sais bien que ce n’était pas suffisant. Il faut bien dire que ce soit aujourd’hui ou à l’époque, impossible pour nos familles de nous soutenir puisque nous vivions et vivons toujours bien trop loin. Alors on doit trouver du soutien ailleurs.

Et c’est à mon sens primordial d’être soutenu durant cette période. Cela permet à la Maman de se reposer au maximum en même temps que bébé. Il est facile de dire à une Maman de dormir quand bébé fait la sieste, mais quand on a pas encore mangé, quand on a rien préparé à l’avance, quand la vaisselle s’accumule et rend la préparation du repas encore plus longue, quand on voit le linge à laver et/ou à repasser s’accumuler, qu’on arrive enfin à prendre une douche et qu’on se rend compte que cela fait deux semaines voire plus que celle-ci n’a pas été nettoyé et que les cheveux – parce que oui, des cheveux on en perd après un accouchement! – s’accumulent dangereusement sur la bonde de la douche, et je ne parle même pas du lit qui sent le lait caillé à plein nez et qu’il faudrait changer quasiment tous les jours… Résultat, il est tout simplement impossible de dormir à ce moment-là pour la maman.

Alors je vous promets que j’apprécie hautement l’aide constante d’Ayi au courant de la journée. Et c’est encore plus vrai depuis quelques jours que Little Miss Sunshine est également à la maison et en demande constante de jeux, d’activités, de câlins, de promenades… Certaines nuits ont beau être compliqué, jusqu’à la fin du mois de juillet – Little Miss Sunshine ayant participé au Camp d’été de son école et ayant de ce fait garder les mêmes horaires que durant l’année scolaire – je pouvais me recoucher dès 8h30 et me reposer sans me poser de questions avec Petit Poisson sur mon ventre. Pareil quand Petit Poisson n’était pas bien, il suffisait que je m’allonge sur le canapé, un livre à la main ou une série à la tv avec lui sur mon ventre pour qu’il s’apaise, sans avoir à penser au déjeuner ou à la vaisselle. Chaque maman devrait être ainsi soutenue que ce soit par sa famille ou par quelqu’un d’extérieur. Et en Chine, ils l’ont bien compris. A la naissance d’un enfant, les mères et belle-mères s’installent chez le couple pour prendre soin de la maman et du bébé, en parallèle quelqu’un est embauché pour gérer la logistique de la maison (repas, courses, vaisselle, ménage, lavage, repassage,…) Je trouvais ça contraignant – et je le trouve toujours car les deux mamans restent en général vivre chez les jeunes parents jusqu’à ce que l’enfant aille à l’école, à 4 ou 5 ans en Chine – mais en même temps, c’est un sacré soutien.

Autre caractéristique de la vie avec un nourrisson, et qui me perturbe toujours autant, on a aucune régularité. Je m’explique. Durant deux jours, Petit Poisson fait la sieste de 10h à 11h30. Le troisième jour, je prends donc mon temps avec lui jusqu’à cette heure en me disant que je ferai ce que j’avais prévu de faire au moment de cette sieste. Sauf que la-dite sieste n’arrivera jamais. Avec un nourrisson, il ne faut jamais rien prévoir à l’avance. En tout cas, chez moi, que ce soit avec Petit Poisson ou avec Little Miss Sunshine, ça n’a jamais fonctionné. Au contraire, ça a toujours été un motif d’échec. Et j’ai beau le savoir, je me fais encore régulièrement avoir. Le tout est de prévoir ce qu’on a besoin ou envie de faire à la journée, en étant pas trop optimiste, et de profiter des moments de calme du bébé. Sans se fixer d’horaires. Et j’ai beau le savoir, je n’arrive pas toujours à m’y tenir!

Que ce soit Petit Poisson ou Little Miss Sunshine, entre deux semaines et trois mois (on verra pour Petit Poisson, mais c’est bien parti!), la tombée de la nuit est vraiment le moment difficile de la journée. Passé 17 ou 18h heures, impossible de poser bébé. Il réclame les bras en permanence, si ce n’est pas le sein. Les pleurs sont quasi-incessant même en le berçant, en chantant des chansons, en changeant de position,… C’est l’heure où on ne sait pas s’il s’agit de coliques, de mal de dents, de pleurs de décharge, de faim,… Alors j’essaie tant bien que mal de me dire que l’essentiel est qu’il se sente entouré, qu’il ne soit pas seul, que les pleurs finiront par cesser. Et ils cessent en général à l’heure où bébé s’endort vers 21h. Mais comme c’est l’horaire où Papa Lou rentre du travail, où il faut préparer le repas, manger, gérer la frustration de fin de journée de Little Miss Sunshine parce que je ne peux pas ou difficilement la prendre dans les bras, l’horaire aussi où tout le monde commence à fatiguer, ce n’est pas toujours évident.

Et la nuit finalement répond au même schéma. Ne pas faire de prévisions. Un nourisson n’a pas de rythme de sommeil. Il peut donc très bien dormir une nuit et très peu la suivante. Et ce n’est pas parce que bébé passe sa journée ou presque à dormir qu’il dormira moins bien la nuit et inversement, ce n’est pas parce qu’il n’a quasiment pas dormi de la journée qu’il fera une bonne nuit.  Il faut se laisser porter par les événements et espérer que la nuit se passera au mieux. Mais je dois bien dire qu’ayant été habitué à me réveiller toutes les heures ou toutes les deux heures pendant un an par Little Miss Sunshine, les deux ou trois réveils par nuit de Petit Poisson me semblent presque reposant! Même si à la longue ça reste fatiguant 😉

En résumé, la vie au rythme d’un nourrisson est vraiment difficile à rendre compatible avec nos propres rythmes de vie. Et pourtant, c’est essentiel pour être à l’écoute des besoins de son bébé. Il faut donc savoir lâcher prise et ne pas hésiter à se faire aider, le soutien durant cette période reste essentiel! 

Et vous, comment avez-vous vécu la période nourrisson de vos enfants?

[Parentalité bienveillante] Vivre à son rythme

Comme je vous le disais, je viens de passer dix jours complets avec Little Miss Sunshine. Les premiers jours n’ont vraiment pas été facile. Ce n’est jamais facile de partager les journées de quelqu’un de malade. Que ce soit un adulte ou un enfant. Mais j’ai pourtant vraiment apprécié ce temps que je viens de passer avec elle.

Little Miss Sunshine n’est habituellement pas une grande dormeuse. Elle ne l’est pas plus quand elle est malade et saute très souvent la sieste. Par contre, dès qu’elle n’a plus de fièvre, elle rattrape son sommeil. A chaque lendemain de fortes fièvres, elle me fait une sieste immense. Cinq heures de sieste dans un après-midi cette fois-ci. Mais c’est la seule et unique sieste qu’elle aura fait de la semaine, ou presque…

Mais elle est quand même plus calme qu’à l’ordinaire. Bien qu’elle ait, notamment en soirée, des accès d’énergie non dépensés qu’il faut arriver à accueillir de manière bienveillante. Nous avons trouvé la parade. Quand je la sens agitée, je l’emmène dans notre chambre et lui dit qu’elle peut sauter sur le lit, faire des galipettes et crier aussi fort qu’elle veut dans les coussins, aussi longtemps que nécessaire. Au bout d’une dizaine de minutes, tout est rentré dans l’ordre.

Les premières journées ont donc été très calme. Nous avons beaucoup lu, regardé des dessins animés, fait beaucoup de câlins. Nous sommes restés couchés l’une dans les bras de l’autre sur le canapé sous sa couette pendant de longues heures. Nous avons profité des moments où ça allait mieux pour faire du dessin, jouer aux légos ou avec ses animaux.

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Puis progressivement, nous avons recommencé à sortir pour de courtes promenades et jeux à l’extérieur. Nous avons recommencé à faire de la cuisine et de la pâtisserie à sa demande. Et cuisiner à quatre mains, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup.

Ce n’est pas facile tout le temps de vivre au rythme d’un enfant, et encore moins d’un enfant malade. Il n’est pas forcément prêt pour les mêmes choses que nous au même moment. Il faut parfois décaler de plusieurs heures, voire d’une journée ce qu’on avait initialement prévu. J’avoue que mon ménage a pris un gros coup durant ses dix jours. Je me suis contentée de faire le strict nécessaire, quand Little Miss Sunshine m’en laissait l’occasion.

J’ai particulièrement adoré les dernières journées que nous avons passé toutes les deux. Quand elle était totalement rétablie et que nous avons vraiment pu vivre à nouveau comme nous l’avons fait pendant près d’un an, toutes les deux. Je ne sais pas si c’est le temps que nous avons eu l’occasion de passer ensemble qui en a été le déclencheur ou si elle était tout simplement prête à passer à de nouvelles étapes de sa vie, mais ses quelques jours auront mis mes hormones de femme enceinte et de maman à rude épreuve.

Little Miss Sunshine s’habille quasiment toute seule. Elle mettait déja ses chaussures, ses vestes et ses gilets seule. Depuis quelques semaines, elle se déshabillait seule – si ce n’est qu’elle a encore besoin d’un peu d’aide pour les hauts à manches longues. Elle met désormais ses t-shirt, ses pulls et ses pantalons seule. Elle n’a besoin d’aide que pour les chaussettes, les collants et les robes.

Little Miss Sunshine a également spontanément commencé à écrire les trois premières lettres de son prénom. Ensuite, elle est venue me voir pour que je lui écrive son prénom . Elle est reparti avec sa feuille et son stylo pour terminer d’écrire son nom. Les bras m’en sont tombés. Je me demande bien où est passé mon bébé?

Je ne sais pas si c’est le temps que nous avons passé ensemble qui a déclenché ses nouveaux apprentissages ou si je n’avais simplement pas encore eu l’occasion de les constater, mais elle m’a épaté. Elle m’a donné envie, encore une fois, de la garder avec moi à la maison, de lui faire l’école à la maison, façon unschoolingTiphanya du blog Avenue Reine Mathilde en parle si bien.

C’est un peu ce que nous avons fait spontanément ses derniers jours. Tous les jours, selon ses envies du jour et mes envies du moment, nous avons appris plein de choses en vaquant simplement à nos occupations.

  • Nous avons cuisiné ensemble quasiment tous les midis et tous les soirs. Ce sont des moments qu’elle aime partager avec nous et qui lui apprennent beaucoup. Apprentissage autour des 5 sens: odorat lors de jeux avec les épices, développement du goût ou du toucher par les différentes textures des aliments, sans oublier les divers apprentissages moteurs qui permettent de manipuler les différents instruments de cuisine, ou l’apprentissage de recettes simples, …
  • Nous avons fait de la pâtisserie à quatre mains: des rochers à la noix de coco et au citron, ainsi qu’une tarte aux pommes. Little Miss Sunshine a approfondit sa technique pour couper des pommes et sait désormais utiliser un couteau à bout rond en toute sécurité.

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  • un peu par hasard, parce que ma prof avait emmené une sorte de jeu de cartes pour enfant afin de me faire travailler le vocabulaire des fruits et légumes, Little Miss Sunshine, qui était alors encore bien malade, a pu participer à mon cours de chinois et a donc pu elle-même approfondir ses connaissances de cette langue.
  • Nous avons appris une nouvelle comptine « Petit escargot » et nous avons fait quelques activités autour de cette comptine: identification du lieu de vie de différents animaux, jeu autour des lettres qui composent le mot « escargot », quel animal vit dans le jardin, classer les escargots du plus grand au plus petit …

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  • Nous avons fait un grand tour en trottinette, nous avons rencontré d’autres enfants chinois en allant faire du toboggan et approfondit encore nos talents dans la langue…

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  • Nous nous sommes amusés de différentes manière avec les lettres de son prénom. Et je pense que c’est ces jeux qui ont déclenché son envie d’écrire son prénom pour la première fois…

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  • Nous avons préparé ensemble un bac sensoriel sur le thème de la banquise, avec de l’eau et des glaçons, ce qui l’a tenue occupé pendant un long après-midi…

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  • Little Miss Sunshine m’a fait plusieurs spectacles de marionnettes. Et l’écouter s’inventer des histoires est une de mes grandes passions actuellement!

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  • Nous avons fait de magnifiques construction en légo duplo. Little Miss Sunshine créé même ses propres univers en toute autonomie depuis cette semaine… Un grand pas en avant dans la manipulation des légo et le développement moteur.
  • Little Miss Sunshine a beaucoup colorié et dessiné… Et je l’ai toujours observé du coin de l’oeil pour voir si une main semblait prendre le dessus sur l’autre
  • Nous avons remis à jour la poutre du temps du mois de février et réalisé celle du mois de mars. Nous l’avons changé de place pour une utilisation quotidienne et dorénavant Little Miss Sunshine dépose chaque matin un aimant coloré sur la date du jour. J’ai ajouté des informations qui lui semblaient importantes, comme par exemple les déplacements de Papa Lou et les journées d’école avec la maîtresse française ou la maîtresse chinoise. Elle est donc beaucoup plus autonome sur la compréhension de ses journées et l’anticipation des grands événements.

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  • Nous avons fait de la peinture pour décorer une jolie boite à sa demande. Elle a ensuite peint spontanément sa première mappemonde…
  • Little Miss Sunshine a beaucoup joué librement avec ses animaux – son jouet préféré depuis de long mois – et je lui ai notamment mis de l’eau dans une bassine à sa demande pour leur donner un bain. Un régal d’écouter son imagination qui vagabondait…
  • Little Miss Sunshine a ressorti notre ancien appareil photo numérique. Nous lui avons racheté un chargeur et elle prend désormais des photos en toute autonomie. Je lui ai appris à utiliser l’appareil en mode automatique et elle se débrouille vraiment bien pour cadrer ses photos depuis cette semaine. Encore une fois, ce type de manipulation demande un réel travail de motricité. Mais également d’observation.

[Expatriation] Nouveau rythme de vie

Voilà un peu plus de quatre mois que nous sommes installés à Shanghai et nous commençons seulement à prendre notre rythme. Plusieurs raisons à cela.

Dans un premier temps, Little Miss Sunshine et moi n’avons pas vraiment changé nos habitudes par rapport à notre dernière période en France. Nous étions juste toutes les deux, toute la journée, nous avons continué nos sorties, nos promenades au parc, nos piques-niques, nos petites activités que je mettais en place tout le long de la journée,… Nos journées ont donc largement ressemblées à celles que nous avions pu vivre en Alsace durant deux mois, la découverte de la Chine en plus.

Mi-octobre, nous avons subi un premier changement de rythme avec la rentrée de Little Miss Sunshine. Du lundi au vendredi, je devais emmener Little Miss Sunshine à l’école en taxi et la rechercher le soir de la même manière. L’école se situe à 15 minutes en voiture de chez nous. Mais les 15 minutes peuvent vite se transformer en 30 minutes en cas de bouchon. Sans compter le délai d’attente du taxi, qui pouvait aussi bien être de quelques minutes que de plus d’une heure, surtout le matin. Nous quittions la maison à 8h le matin, j’y revenais entre 9h et 9h45 puis je repartais vers 15h pour y revenir toutes les deux vers 16h30. Je passais donc entre 50 minutes et 2h10 à apporter Little Miss Sunshine à l’école le matin et environ 1h15 pour la rechercher le soir. Un temps conséquent qui ne me permettait pas  d’organiser ma journée comme je l’aurai souhaité.

Enfin, depuis début décembre, Little Miss Sunshine a accès au bus de l’école. Chaque matin, ils viennent donc la chercher au pied de notre immeuble à 8h10 et la ramène au pied de l’immeuble le soir à 16h10. Et je dois bien l’avouer, ça le change la vie! Je n’aurai jamais pensé être heureuse de laisser Little Miss Sunshine, même pas trois ans, partir seule à l’école en bus, mais c’est le cas. Et quand je vois son sourire le matin, quand elle retrouve ses petits camarades dans le bus, je me dis que cette solution lui convient bien aussi! Pour elle, c’est à ce moment-là que la journée avec les copains débute et c’est une bonne chose. Je sais si parlent entre eux, jouent et chantent ensemble dans le bus. Pour le retour, l’adaptation a été un peu plus difficile. La fatigue, la hâte de retrouver Maman, la frustration de ne pas toujours comprendre le personnel chinois qui s’occupe d’eux, la frustration de ne pas encore arriver à communiquer en Chinois et le fait qu’elle soit la dernière à être déposé à la maison y ont certainement contribué. Je l’ai récupéré en pleurs deux fois. Je l’ai récupéré fâchée, frustrée, sans qu’elle ne veuille rien me dire deux ou trois fois. Mais depuis ca va mieux. Dès que je la récupère, elle me saute dans les bras et me raconte sa journée avant même que j’ai eu le temps de récupérer le sac d’école que me tend l’Ayi

Alors voilà, j’ai une petite fille de presque trois ans qui part à l’école en bus le matin à 8h, mange à la cantine tous les jours – mais ça c’est systématique en Chine – et rentre seule en bus à 16h le soir. Du lundi au vendredi. Tout le contraire de ce que j’aurai pu espérer il y a quelques mois encore. Et pourtant ce rythme très régulier lui convient très bien. Je ne peux même pas dire qu’elle est fatiguée par ce rythme. Elle est souriante, rarement grognon, se couche toujours d’elle-même vers 21h et me réclame régulièrement des activités qui demandent de la concentration en rentrant – jeux de société, coloriage, divers apprentissages,… Les réveils le matin sont relativement simples – une fois qu’on a compris qu’elle n’est pas du matin, comme sa maman…

Voilà un rythme que je n’aurai jamais pensé devoir imposer à un enfant de trois ans, mais qui finalement convient très bien à toute la famille… Comme quoi…

 

Retour au foyer

Ca y est. On y est. Aujourd’hui, je suis officiellement mère au foyer.

C’est un statut que j’ai choisi. C’est un statut dont nous avons longuement débattu avec Papa Lou. C’est une décision qui a été prise en connaissance de causes. Et j’en suis absolument ravie!

Pourtant, je sais qu’être mère au foyer n’a rien d’évident. Pas de congés payés. Pas de RTT. Pas de week-end. Quand on est maman au foyer, c’est 24h/24 et 7j/7, 365 jours par an qu’on doit assurer. Et puis « mère au foyer », c’est un statut encore difficile à porter dans notre société. Le regard des autres ne nous met pas vraiment en valeur.

Pour toutes ses raisons, j’aimerai mettre par écrit, tout ce qui m’a fait choisir ce statut pour les prochaines années. Je veux pouvoir m’en souvenir quand ce sera difficile. Quand je souffrirais de n’avoir une vie sociale qu’aléatoire. Quand j’en aurai ras-le-bol de passer toutes mes journées à parler avec un petit enfant et de n’avoir des conversations d’adultes que trop rarement. Quand les fins de mois seront difficiles.

Je ne veux pas oublier que cette dernière année, travailler ça a été pour moi:

  • Rentrer tard le soir au moins trois fois par semaine et ne passer que 15 à 20 minutes maximum avec Little Miss Sunshine ces soirs-là.
  • Devoir travailler les samedis et les dimanches alors que je laissais Papa Lou et Little Miss Sunshine en tête à tête pour la journée.
  • Entendre pleurer Little Miss Sunshine derrière la porte quand je quittais la maison alors que Papa Lou restait seul avec elle
  • Devoir employer une nounou 40h par semaine sur 4 jours et dépenser la moitié de mon salaire
  • N’avoir qu’une seule journée par semaine à passer avec ma fille
  • Devoir courir 7j/7 entre la nounou, les courses, le ménage, le repassage, le médecin,…
  • Ne pas pouvoir profiter de Little Miss Sunshine comme je l’aurai aimé

Je ne parle ici que des mauvais côtés du travail. Mais je ferai un bilan de mon expérience professionnelle dans les prochaines semaines.

Je ne veux pas oublier que si j’ai voulu être mère au foyer, c’est pour:

  • Profiter autant que possible des jeunes années de Little Miss Sunshine
  • Bricoler, dessiner, peindre, me promener, m’amuser avec Little Miss Sunshine
  • Cuisiner, faire de la pâtisserie autant que j’en ai envie
  • Avoir le temps de m’occuper un peu de moi
  • Chouchouter Papa Lou autant qu’il le mérite
  • Me requinquer après cette période difficile et faire d’autres enfants…

En quelques mots, j’ai choisi d’être mère au foyer pour remettre ma vie de couple et ma vie de maman au cœur de mes réflexions…

Réduction du temps de travail

Je vous en avais parlé là-bas, mais décidément un temps complet avec des horaires décalés entre mari et femme peut vous rendre la vie impossible. J’ai donc demandé un 80% dans le cadre d’un congé parental.

La réaction de mes boss ne s’est pas fait attendre: « Mais vous ne nous avez jamais parlé de cette réduction de votre temps de travail auparavant! » Bien évidement puisque la décision a été prise durant notre séjour au Japon. Soit dit en passant c’est chouette les vacances, Papa Lou et moi retrouvons enfin le temps de discuter de choses essentielles!

S’en est suivi un grand vide…

Un mois d’attente pour qu’on me propose enfin un compromis. Le non-travail du dimanche a eu beaucoup de mal à passer. Mais il était essentiel pour moi. C’est lui qui nous permettra de trouver un nouvel équilibre familial.

Mais cette fois, ça y est. Dès cet été, je pourrai profiter de mes dimanches en famille, je continuerai d’apprécier les lundis en tête à tête avec Little Miss Sunshine et je profiterai du mercredi pour m’occuper de moi et de mon ménage…

Un grand bol d’air dans notre organisation minutée en attendant le départ

Horaires décalés et rythme de travail

Notre départ est prévu pour la fin de l’année. En attendant, il me faut continuer à travailler, à gagner ma vie. La vie parisienne est bien trop chère pour nous permettre de vivre d’un seul salaire. Et pourtant, cette vie me pèse de plus en plus. L’ambiance est bonne au travail dans l’équipe, mais la charge de travail dû au manque de personnel se fait de plus en plus sentir. Les heures supplémentaires, les journées complètes se multiplient. Sans compter la fatigue le soir en rentrant quand j’ai à peine la force de câliner ma fille quelques minutes avant de la coucher…

Ce n’est pas cette vie que j’avais imaginé pour mon bébé. Avec Papa Lou, on s’organise comme on peut. Et on s’en sort plutôt pas mal étant donné les circonstances. Mais le travail en horaire décalé, pour des jeunes parents, c’est l’enfer! Papa Lou a des horaires de bureau « classiques », et moi je travaille en équipe et tout le week-end. Une ou deux journées par mois au maximum en famille, ce n’est pas suffisant. Little Miss Sunshine nous l’a bien fait sentir au Japon. Je ne l’ai jamais vu aussi radieuse que durant ce temps que nous avons passé juste tous les trois.

Little Miss Sunshine sent bien que je ne suis pas à l’aise avec ma situation actuelle. Depuis notre retour du Japon, elle hurle tout ce qu’elle peut quand je la dépose chez la Nounou – avec qui ça se passe d’ailleurs très bien en-dehors de ce moment précis. J’ai beau lui parler, lui expliquer, rien n’y fait. Elle doit sentir mon flottement, mon envie profonde de rester avec elle et de profiter au maximum de ses jeunes années

Alors nous avons pris une décision. Une décision que je n’aurai pas pensé prendre compte tenu de notre départ. Mais le rythme devient beaucoup trop pénible pour attendre encore… Je viens de demander un congé parental à temps partiel pour ne faire que 80% et gagner une journée pour nous. J’ai demandé à ne plus travailler les dimanches pour passer du temps avec mon mari et ma fille.

Je ne sais pas comment va réagir mon employeur. Je ne sais pas comment ça va se passer. Seront-ils conciliant? J’en doute. J’espère qu’ils sauront me proposer une solution qui soit acceptable pour les deux parties….

Mais rien n’est gagné d’avance…