La rentrée 2018 de Little Smiling Buddha

Comme vous le savez, Little Smiling Buddha est entré à l’école dès 2 ans et 3 mois, l’année dernière. Il a donc déja passé une année complète en TPS, mais avec deux énormes avantages: j’ai été sa maîtresse durant un an et sa soeur a pris le même bus que lui durant toute cette année.

Nous avons donc eu tout l’été pour lui expliquer que cette nouvelle année allait être un peu différente. Je ne serai plus que ponctuellement à l’école pour donner un coup de main ou proposer des activités aux enfants, au moins dans les premiers mois et sa grande soeur est partie vers une autre école et il ne pourra donc plus compter sur elle dans le bus.

Il l’a bien compris. Et dans les semaines avant la rentrée, j’ai souvent eu droit à des questions sur cette nouvelle organisation. Il me disait vouloir rester dans la même classe avec sa maman comme maîtresse et puis garder ses copains.

Quelques jours avant la rentrée, nous sommes allées visiter l’école, rencontrer les maîtresses et puis visiter sa salle de classe. Evidement, il connait déja ses maîtresses, un gros avantage. Il connaît également l’assistante chinoise de sa classe qui était déja et reste la personne qui s’occupe de son bus. Il est dans la classe avec tous ses copains de l’an dernier – sauf ceux qui ont quitté l’école.

Lundi 3 septembre, il a demandé à prendre le bus pour partir à l’école. En fait, il n’avait déja pas compris qu’il ne prenait pas le bus le jour où nous sommes allés visiter sa classe. Le bus scolaire fait partie intégrante du rituel pour lui. Mon coeur était un peu serré de le laisser ainsi à la porte du bus et de ne pas le voir arriver à l’école, mais c’est ce dont il avait besoin. Little Miss Sunshine d’ailleurs m’avait demandé la même chose quand elle est rentré chez les Moyens.

Et les premiers jours se sont très bien passés. Il est parti confiant et heureux. Le deuxième jour a été très légèrement plus difficile, je crois que c’est le moment où il a vraiment compris ce que ni moi, ni Little Miss Sunshine ne serions là pour lui. Mais après de légers pleurs au départ du bus, il s’est très vite calmé et est rentré enchanté de sa journée le soir-même. Et j’ai bon espoir que ce soit toute l’année ainsi. Il a l’air à l’aise.

Il quitte donc la maison tous les matins à 7h35 et rentre dans la fin de l’après-midi vers 16h20. Tous les jours, du lundi au vendredi. Et c’est un bon rythme. Cette régularité a déja fait ses preuves avec Little Miss Sunshine. Ce rythme est bien moins fatiguant que des demi-journées libres par-ci, par-là.

Il passe sa journée en Français les lundis et mercredis et en Chinois les mardis et jeudis. Le vendredi est partagé entre le Français et le Chinois.

Sa bonne humeur et son sourire le soir en rentrant de l’école, sa soif insatiable de connaissance sur tous les sujets possible et imaginable me rendent tellement fière de ce petit bonhomme. C’est un vrai bonheur de la voir ainsi grandir et s’épanouir… 

Et chez vous, comment s’est passé la rentrée de vos tout petits? 

La rentrée 2018 de Little Miss Sunshine

Cette année, contrairement aux dernières, la rentrée n’a pas été qu’une formalité pour Little Miss Sunshine. En effet, elle est partie pour une nouvelle école, avec de nouveaux horaires, de nouvelles habitudes, de nouveaux amis…

Little Miss Sunshine a fait sa rentrée mardi 28 août. Nous avions eu la chance de passer le lundi après-midi à l’école. Nous avons ainsi découvert l’école, la veille de la rentrée… puisque si vous vous souvenez bien, nous avons un peu été contraint de changer nos plans à la fin de l’année scolaire concernant son école.

Le lundi après midi, nous avions rendez-vous dans le théâtre du Lycée français de Shanghai pour une découverte de l’école. Nous avions déja fait une visite du Lycée français à la fin de l’année scolaire, mais nous étions allés sur l’autre campus et ne connaissions donc pas encore ce campus. Ensuite, nous avons découvert le nom de la maîtresse de Little Miss Sunshine et nous avons pu nous rendre dans la salle de classe pour la rencontrer. Little Miss Sunshine a découvert à ce moment-là qu’elle était avec plusieurs amies qu’elle connaissait déja et qu’elle retrouvait même des copains qui avait quitté son école quelques années plus tôt.

Nous en avons profité pour faire un petit tour de l’école, repérer sa classe, la cantine, la cour de récréation, pour la rassurer un peu. En effet, la grandeur du campus est une chose qui l’inquiétait un peu.

Le lendemain, réveil à 5h40. Dur, dur. Encore que le premier jour, ça passe… Evidement, Little Smiling Buddha, même si il ne reprenait l’école que le lundi suivant, était également réveillé. Nous avons pris notre petit déjeuner très matinal en famille, avant de descendre tous ensemble pour accompagner Little Miss Sunshine au bus. 

Nous avons une chance énorme, puisque cette année, il y a un arrêt de bus pour le campus directement en bas de notre résidence… Mais le bus part à 6h40. C’est tôt. Très tôt même.

Little Miss Sunshine était légèrement angoissé par cette nouvelle année, mais très peu par le bus. Moi, j’angoissais plus pour le trajet aller et retour chaque matin et chaque soir.

Mais Little Miss Sunshine était également ravie puisque sa meilleure amie de l’an dernier se retrouvait dans son bus et dans sa classe.

J’ai été impatiente de la retrouver toute la journée. Et je me suis fait un réel plaisir en allant la chercher vers 16h lors de son retour. Elle était ravie de sa première journée et ne rêvait que de repartir dès le lendemain!

Malheureusement, le lendemain, sa meilleure amie ayant retrouver une amie encore meilleure dans le bus et la classe, cette dernière l’a un peu mise de côté, et Little Miss Sunshine l’a très mal vécu. C’est un peu ce qui me faisait peur. Je dois bien dire que je m’en doutais un peu. Je ne sais pas trop comment vont évoluer leurs relations, mais j’espère très fort que Little Miss Sunshine trouvera une autre amie, parmi les enfants qui viennent d’arriver dans cette école, et qu’elle pourra créer avec elle une vraie relation de confiance…

Depuis lors, c’est un peu chaque jour la même chose, Little Miss Sunshine est ravie – de sa nouvelle maîtresse française, de sa nouvelle maîtresse chinoise, d’être dans une école de grands… – et en même temps, elle est désespérée par le comportement de son ex-meilleure amie.

Nous avons inscrit Little Miss Sunshine en section internationale chinois. Elle a donc:

  • 18h avec sa maîtresse française par semaine, 
  • 6h avec sa maîtresse chinoise par semaine,
  • 2h avec sa maîtresse anglaise par semaine.

Pour chaque langue, les enfants changent de classe. Ils ne doivent pas aller bien loin, puisque tous les classes se trouvent au même étage, mais Little Miss Sunshine n’était pas encore bien à l’aise avec ce principe au bout d’une semaine.

Les lundis, mardis et jeudis, elle termine l’école à 15h et rentre donc à la maison vers 16h avec le bus. Les mercredis et vendredis, elle termine à 12h30. Deux options s’offrent à elle:

  • rentrer à la maison à 13h30 en bus, un jour ou les deux jours. 
  • faire des activités culturelles et sportives, à raison de deux activités d’une heure environ par jour choisi et environ 200€ par activité et par semestre.

Little Miss Sunshine aimerait beaucoup faire des activités et nous allons donc essayer de l’inscrire à deux activités qui lui plaisent beaucoup le vendredi après-midi. Elle continuera de rentrer à 13h30 le mercredi, ce qui lui permettra de se reposer, de prendre du temps pour jouer et/ou de passer un temps de qualité entre filles.

Voilà une rentrée qui nous change des précédentes! 

Et chez vous, comment s’est passé la rentrée? Et le rythme scolaire? 

[Expatriation] Il a neigé à Shanghai

Ayant passé toute mon enfance en Alsace, le souvenir de la neige est omniprésent. De la neige, nous en avions tous les ans. En quantité plus ou moins grande. Je me rappelle d’une année où ma Maman m’avait traîné en luge chez mes grands-parents avant de partir travailler, tellement il y avait de neige. Depuis mon adolescence, il faut bien le dire, il n’y a plus autant de neige, mais il n’empêche qu’il neige tous les ans.

Depuis que nous avons déménagé à Shanghai, la neige fait partie de ces choses qui me manque. J’aime quand les saisons sont marquées. Quand il fait froid, sec et qu’il neige en hiver. Quand le printemps est doux et ensoleillé. Quand l’été est chaud mais pas trop et sec. Quand l’automne à cette luminosité si singulière. Et ici à Shanghai, on est loin de cet idéal…

À Shanghai, on dit qu’on voit quelques flocons (qui tombent du ciel, mais qui ne tiennent pas au sol!) tous les deux ans, et que la neige tient un peu au sol tous les dix ans. Alors imaginez notre surprise, alors que nous avions vu quelques flocons qui ont tenu sur notre balcon l’an dernier, de voir que la neige tenait vraiment cette année.

Il a beaucoup neigé cette année. Mais comme il fait trop chaud en ville, la neige n’a que peu tenu. Mais dans les endroits plus frais et que personne n’a touché, il y avait quand même une dizaine de centimètres de neige. Pas sur la route ou les trottoirs évidement. Même pas dans les parcs – qui ont d’ailleurs été fermé pour la plupart durant ces deux jours.

Mais la neige a suffit à réjouir les plus courageux des Chinois (beaucoup ne sont pas sortis de chez eux durant deux-trois jours, les écoles étaient fermées – mais pas la nôtre!) qui sont sortis faire de drôle de bonhomme de neige.

À l’école aussi, les enfants ont eu la chance de pouvoir jouer un peu dans la neige de la cour de récréation. Avec les P’tits Loups, nous avons expérimenté le froid de la neige avec nos petites mains, nous avons remarqué que la neige se transformait en eau et nous avons lancé des boules de neige sur un mur.

Et puis nous avons aussi fabrique des mangeoires pour les oiseaux.

Heureusement pour moi, les routes étaient dégagées. La neige n’a pas tenu et ils avaient salés les principaux axes de circulation. Mais ça a tout de même été une sacrée expérience de partir au travail en vélo sous la neige. Et surtout de rentrer chez moi sous une véritable tempête de neige vendredi après-midi.

Ca a été un véritable bonheur de voir de la neige à Shanghai. Ayi m’a assuré que c’est la première fois en vingt ans qu’elle voit autant de neige qui tient à Shanghai. Nous avons été chanceux!

Ma première rentrée

Nous sommes rentrés de nos vacances françaises à la mi-août. Le lendemain, le quotidien reprenait déjà le dessus. C’est fou comme il nous rattrape vite celui-ci, même après deux mois de vacances… Mais la routine, après un temps aussi long loin de chez nous, ça fait aussi du bien. 

Le lendemain donc était dédié au repos pour récupérer du décalage horaire, au rangement des valises et à la lessive. Le surlendemain, nous sommes allés faire refaire le passeport de Little Miss Sunshine. Et les démarches sont longues et compliquées quand il faut en plus remettre à jour le nouveau passeport auprès des autorités chinoises et refaire le permis de résident…  Le jour suivant, je faisais ma pré-rentrée. 

C’est donc Ayi qui s’est occupé des enfants à plein temps durant dix jours, alors que je travaillais. J’ai commencé à plein temps pour organiser ma classe et mon programme.

La première semaine était donc consacrée à la préparation de la salle de classe, à la rencontre avec mon équipe (nous sommes trois pour six enfants: une maîtresse française, une maîtresse chinoise et une Ayi – assistante de vie), à l’organisation des premières semaines, au remplissage des papiers administratifs, aux réunions pour organiser l’année scolaire, à la première rencontre avec les parents. Et la semaine a été bien remplie. Je suis rentrée touts les soirs vers 18h.

J’en ai notamment profité pour fabriquer un grand tableau sensoriel, des bouteilles sensorielles aux couleurs de l’arc-en-ciel et aussi créer une cabane dans la salle de classe. J’ai préparé de la pâte à modeler maison non toxique pour les premières semaines.

J’ai créé un coin retour au calme dans la cabane. Un espace où les enfants peuvent lire des livres, s’asseoir et jouer avec les bouteilles sensorielles arc-en-ciel ou encore s’isoler du reste de la classe s’ils en ressentent le besoin.

J’ai également organisé un coin construction: avec des Lego duplo, des cubes en bois et des cubes en mousse géant. Un coin garage en bois et petites voitures en bois. Un coin poupées et cuisinière en bois.

J’ai privilégié des objets en bois aux couleurs douces. Bien que je trouve les Lego inégalables. Je voulais vraiment créer une ambiance douce et chaleureuse, ou tout le monde peut se sentir bien, les enfants comme les adultes.

Enfin, un coin puzzle et jeux de société, ainsi qu’un coin dessin (feuilles de papier brouillon et crayon de couleur) rangés dans les étagères près des tables. Le but étant d’apprendre progressivement aux enfants que ce type de jeux restent sur les tables. J’y ajouterai à terme notre coin manipulation (pâte à modeler, sable magique…) et motricité fine en autonomie (des plateaux avec des jeux de transvasement ou d’enfilage par exemple).

J’ai aimé la coopération qu’il y a pu y avoir durant cette semaine, entre les anciens et les nouveaux, les Chinois et les étrangers, l’émulation autour de projet de décor de portes.

Et puis le 1er septembre, ça a été la première rentrée pour tous. Pour moi, et pour les enfants. Six enfants. Deux filles et quatre garçons.

Une des filles à beaucoup pleuré, pendant plusieurs jours. Au point de se faire vomir au départ de sa maman ou de son Ayi à plusieurs reprises. Malgré notre présence bienveillante. Mais aujourd’hui, deux semaines après la rentrée, c’est une petite fille qui vient avec plaisir à l’école et qui communique autant avec moi qu’avec la maîtresse chinoise. Une belle victoire!

L’autre petite fille est la plus âgée de la classe. Elle a deux ans et demi. C’est presque une grande. Elle avait déjà passé une partir de son été au camp d’été de l’école et elle a tout de suite été à l’aise.

Un des garçons est le plus jeune de la classe. 19 mois à peine. Mais il n’est vraiment pas en retard en terme de motricité, de motricité fine et de concentration. Il me fait un peu penser à Little Smiling Buddha. Et à finalement tout à fait sa place dans cette classe.

L’un des garçons vient d’avoir 2 ans hier. Il a beaucoup pleurniché les premiers jours. Pas vraiment pleuré, mais pleurniché à chaque changement dans la classe (quand quelqu’un sort, quand quelqu’un rentre, quand on passe dans une autre salle..) Il est vraiment dans la découverte de tout. Il va sortir tous les jeux, tout mettre parterre mais dès que cette étape est passée, il ne s’y intéresse plus… c’est assez déroutant! Il a été pas mal absent en deux semaines, il est enrhumé. Il a donc toujours autant de mal quand il revient…

Le dernier garçon va avoir deux ans également. Il est dans une phase où il parle beaucoup avec ses mains… Nous avons eu beaucoup de mal à gérer avec lui la frustration durant les premiers jours. Il nous tapait systématiquement. Il avait également du mal avec les camarades de classe qui s’approchaient de lui et les tapaient systématiquement. C’est pourtant un petit garçon très attachant. Après une réelle collaboration avec ses parents, et la décision de ne le mettre à l’école que jusqu’à 14h dans un premier temps, les journées se passent déja mieux pour lui et pour nous.

Enfin, il y a Little Smiling Buddha. 27 mois. Il est à l’aise. Il évolue dans l’école comme s’il était chez lui ou presque. Il reste proche de moi quand je rassure ses petits copains qui pleurent, mais semble comprendre que je reste sa maman, même si à ce moment-là, je suis la maîtresse. Par contre, c’est plus difficile au moment de notre séparation: le temps de la sieste. C’est à moi de l’endormir, il n’accepte personne d’autres. Il dort une trentaine de minutes – ce qui me laisse le temps de manger – et pleure pour me rejoindre dès qu’il se réveille. Je me retrouve donc à tous les meetings avec lui ou je dois faire mes préparations tout en m’occupant de lui. Je compte sur le fait qu’il va finir par prendre le rythme, comprendre que je reste là pour l’attendre et que je le retrouve à son réveil.

Voilà donc mes six P’tits Loups. Je suis déja très attaché à ses enfants. C’est un bonheur de les voir évoluer de jour en jour et de les aider dans leurs nouvelles acquisitions. De ce côté-là, mon emploi correspond exactement à ce que j’imaginais. Là où je ne m’attendais pas à avoir autant de travail, c’est du côté administratif. Entre la gestion du matériel (quand je commande quoi pour l’avoir au bon moment pour ma programmation), la gestion des meetings (hebdomadaire voire deux fois par semaine), le blog de la classe, la préparation du résumé de la semaine pour le cahier de vie que les enfants ramènent à la maison chaque vendredi, le rangement et l’organisation de la salle de classe (alors que je ne suis présente que de 8h à 14h tous les jours), les programmations hebdomadaire, mensuelle, semestrielle à rendre, les mails aux parents, les préparations journalières pour les activités du lendemain… et le fait que les ordinateurs soient entièrement en Chinois… J’ai l’impression de perdre un temps immense. Mais je suppose qu’une fois que j’aurai pris le rythme, ça sera plus simple…

Encore quelques semaines, et je serai définitivement dans le bain! 

[Peinture] Le bassin aux nymphéas 

Pour la première fois, avec la classe de TPS dont je suis en charge durant mon stage de reconversion, j‘ai eu envie de tenter un atelier « Peindre à la manière de… » Cela fait longtemps que je voulais proposer un atelier de ce type à Little Miss Sunshine, mais je n’en avais pas encore eu l’occasion.

Comme nous étions alors en plein dans le thème du printemps, j’ai eu envie de leur faire peindre des fleurs, mais je voulais aussi qu’ils puissent peindre de différentes manières (avec un pinceau, avec les mains, des éponges ou des tampons) C’est le tableau « Le bassin aux nymphéas » de Claude Monet qui m’a le plus parlé à ce moment-là. Ce n’est pas tout à fait le thème du printemps, les nymphéas fleurissant plutôt à l’été et j’aurai tout aussi bien pu faire cet atelier lors du thème « l’eau et l’été » de ce mois de juin, mais j’avais à coeur de réaliser quelque chose qui me parlait avant tout à moi, pour passer mon enthousiasme plus facilement aux enfants. C’était une première pour moi.

Pour commencer, j’ai fait quelques recherches pour parler de l’auteur, Claude Monet, aux enfants. Il ne faut pas oublier qu’à deux ans et demi – trois ans, leur capacité de concentration est relativement réduite. Je me suis aidé du site Wikimini, écrit par des enfants pour dégrossir le sujet et puis j’ai sélectionné moi-même ce que j’allais leur expliquer. J’ai préparé une photo de l’auteur et une autre photo de l’oeuvre que j’avais prévu de leur faire copier. J’ai plastifier le tout pour qu’ils puissent observer les photos, se les passer, en parler.

J’ai commencé par leur montrer la photo du « Bassin aux nymphéas ». On a parlé des couleurs, de ce qu’on voyait sur la peinture. Puis nous avons parlé du peintre, de son métier, de son époque et de son lieu de vie. Et puis on est revenu sur l’oeuvre. Quelles couleurs allions-nous utiliser? Qu’est-ce qu’on voit quand on se met très très près du tableau? Comment allions-nous pouvoir faire comme le peintre? Ils m’ont paru étonnement intéressé par le sujet (je pensais les perdre beaucoup plus tôt!)

A l’école, nous utilisons beaucoup un matériau super sympa et qui permet de faire vraiment beaucoup de chose, le KT Board, une espèce de tableau de mousse que l’on peut très facilement découper ou peindre.  C’est ce que j’ai utilisé comme toile de fond. Le mien était vert, pour faciliter le travail des enfants. Je l’avais séparé en deux avec du washi tape afin de créer deux espaces de coloriage: un espace bleu et un espace vert. Chacun a pu choisir l’endroit où il avait envie de peindre en me précisant la couleur qu’il allait peindre. Les enfants se sont tous prêtés au jeu. Ils ont peint avec beaucoup d’entrain. Je n’avais fait passer que deux consignes simples: respecter les zones de couleurs et remplir tout le tableau sans laisser de blanc.

Quelques uns ont essayé de peindre par petites touches, comme nous en avions parlé. Mais très vite, face à leur enthousiasme, j’ai laissé tomber cet aspect pour les laisser exprimer leur propre sens artistique. Et ils s’en sont donné à coeur joie. Tout y est passé, le pinceau, les doigts, la main,… Mais ils ont consciencieusement remplis le tableau sans laisser de « blanc ». Et c’était pour moi l’essentiel de cet exercice.

Lors d’une seconde séance, une fois que le fond de notre tableau était bien sec, je leur ai proposé de créer les nymphéas. J’avais prédécoupé les feuilles des nénuphars dans du papier vert cartonné. J’ai commencé la séance en leur redonnant les photos plastifiées de Claude Monet et du tableau. Et puis nous nous sommes rappelés ce que nous avions fait la fois précédente.

Puis nous nous sommes installés à table, je leur ai donné à chacun une feuille de nénuphar et une bouteille de soda vide. Nous avons utilisé le fond de la bouteille pour créer les fleurs. La consigne était de tremper le fond de la bouteille dans la peinture rose puis de la poser trois fois sur la feuille de nénuphar. Ce travail a été très rapide. J’avoue que j’en ai interrompu l’un ou l’autre dans leur élan de remplir la feuille de nénuphar de rose. Une seule a relativement respecté la consigne des trois fleurs.

Pour terminer le travail, j’ai découpé un pont en bois dans du papier mousse marron. Et quand tout a été bien sec, j’ai collé le pont et les feuilles de nénuphars au pistolet à colle chaude. Les enfants ont été ravi de voir le résultat de leur travail, de chercher quelles feuilles de nénuphars est à qui, et depuis, leur oeuvre trône au milieu de la salle de classe.

Je suis ravie de cette première tentative. Elle est loin d’être parfaite, mais j’ai essayé au maximum de ne pas brider les enfants dans leur envie de créer (même si je l’ai un peu moins respecté sur le deuxième atelier). Dans l’idéal, j’aurai aimé qu’ils peignent plus par touche, que je trouve un moyen de les faire participer à la réalisation du pont (mais j’ai eu une idée pour les faire participer après coup: aller ramasser des bâtons dans le parc et les laisser me les passer pendant que je les colle à la colle chaude). Je retenterai l’expérience de la peinture à la manière de … avec ma propre classe l’année prochaine! 

[Bac sensoriel] La ferme 

Voici le premier bac sensoriel que j’ai proposé à l’école à la classe de TPS dont je m’occupe par alternance durant mon stage de reconversion professionnelle. Je pense que c’est le premier bac sensoriel qui leur était proposé de l’année au vu de leur réaction. C’est aussi la première fois, certainement qu’on les laissait jouer avec de la boue! C’est dingue les enfants de la ville! Rien que pour ça je suis ravie de leur avoir proposé!

Je dois bien avouer que je ne savais pas trop comment ils allaient réagir, à 7 autour d’un bac sensoriel. J’ai plutôt l’habitude de préparer deux bacs distincts pour Little Miss Sunshine et Little Smiling Buddha pour éviter les crises et les disputes. De temps à autre, ils ont un seul et même bac sensoriel, comme ça a été avec le bac sensoriel des engins de chantier, mais ça reste assez rare. Comme ils ne patouillent pas à la même vitesse et de la même manière, je préfère qu’ils aient l’opportunité d’expérimenter chacun à leur rythme.

Le thème du mois de mai à l’école, c’est les animaux et l’agriculture. Mon bac sensoriel était donc tout trouvé. Heureusement, niveau bac de transvasement, ils ont de quoi faire à l’école. J’ai donc emprunté un des bacs à sable pour créer mon bac.

La veille, à la maison, j’avais préparé une jolie ferme à l’américaine en bâtonnet à glace que j’ai préalablement peint puis collé à la colle chaude. Je voulais une ferme reconnaissable entre toute, et j’ai eu beau me creuser les méninges, cette ferme à l’américaine est la seule qui me paraissait facilement reconnaissable par tous. J’avais également trouvé quelques dessins de légumes que j’ai plastifié pour que les enfants puissent créer un jardin potager dans la ferme. Ainsi que des barrières pour séparer les différents animaux, que j’ai réalisé avec des morceaux de bâtons que nous avions ramassé avec Little Smiling Buddha pendant notre promenade et de la colle chaude.

Le matin même en arrivant à l’école, j’ai préparé le bac sensoriel avec les animaux de la ferme dont les enfants de TPS disposaient dans leur classe. J’ai utilisé de la paille qu’il restait de la fête de Pâques, de la terre et des graines qu’ils restaient des plantations réalisées par les enfants les semaines précédentes ainsi qu’une assiette avec un peu d’eau pour créer une mare.

J’ai prévenu leur maîtresse habituelle que le but de l’exercice était vraiment de les laisser manipuler ce qu’il y avait dans le bac à leur convenance. Que ma seule consigne serait de garder dans le bac ce qui est dans le bac. J’ai présenté mon activité au cours de notre rituel d’accueil. J’ai commencé par leur parler de la ferme et des animaux de la ferme au travers d’un petit livre documentaire que j’ai trouvé dans la bibliothèque de l’école. Puis, j’ai sorti les cartes de nomenclatures que j’avais créé pour l’occasion. Nous avons nommé les différents animaux, nous avons fait leur bruit. Puis j’ai distribué les cartes et appelé les différents animaux. Les enfants devaient répondre par le cri de l’animal. Ils ont beaucoup aimé ce jeu. Ensuite je leur ai expliqué que j’avais construit une ferme pour eux avec les animaux, le tracteur, la mare, le jardin potager. Je leur ai dit une première fois que ce qui était dans le bac de la ferme devait rester dans le bac et nous sommes descendu dans la cour pour profiter du bac sensoriel. Je leur ai répété une dernière fois la consigne avant qu’ils ne se ruent sur le bac. Et j’ai été très étonné par le fait qu’ils n’ont rien sorti du bac. Je m’attendais à avoir un sacré bazar!

Les enfants se sont beaucoup amusés. Je pense que c’est la première fois qu’ils avaient le droit de faire de la boue. Ils se sont éclatés à mettre la terre dans l’eau puis à tout verser dans le bac sur la paille. L’un d’entre eux nous a re-demandé de l’eau que je lui ai redonné avec plaisir. Et ils ont recommencé. Dans une belle coopération. Ils en ont oublié leurs habituelles chamailleries. J’étais ravie!

L’ayi de la classe était catastrophée. Elle les rappelait régulièrement pour leur nettoyer les mains. Je crois qu’elle n’avait jamais vu d’enfants jouer avec de la boue de sa vie! Un seul n’a pas voulu participé et a préféré observer de loin.

Nous avons terminé cette jolie activité en allant laver les animaux et le tracteur. Et chacun a remonté quelques animaux dans la classe. C’est la première fois que je les voyait aussi spontanément participer au rangement d’une activité. J’étais très fière d’eux.

Cette première expérience m’a vraiment donné envie de retenter un autre bac sensoriel  avec eux d’ici quelques semaines!

[DIY] Puzzle botanique: la fleur

Durant le mois d’avril, à l’école, toutes les classes travaillent sur le thème du printemps et du jardinage.

A cette occasion, j’ai créé un puzzle et un dé en papier mousse et en feutrine pour aborder la botanique avec les enfants de la Toute Petite Section (TPS). Ce puzzle me permet d’introduire l’utilisation d’un dé, de poursuivre la compréhension et la réalisation de puzzle, de réviser les couleurs, mais surtout d’introduire le vocabulaire de la fleur. C’est également un jeu sensoriel qui permet de toucher les différences de textures entre le papier mousse et la feutrine.

Ce puzzle est très facilement adaptable pour des enfants plus âgés. On peut utiliser un dé classique et ajouter des autocollants avec un nombre de point ou encore un chiffre sur chaque partie de la fleur. Pour les jeunes lecteurs, on peut ajouter des étiquettes à faire écrire par les enfants avec les noms de chacune des parties de la fleur pour approfondir le puzzle.

 

J’ai tout d’abord commencé par réaliser un dessin, qui m’a servi de gabarit pour réaliser ma fleur.

Ensuite, j’ai découpé partie après partie mon gabarit en prenant soin à chaque fois de dessiner puis découper ladite partie de la fleur dans de la feutrine ou du papier mousse. D’abord la terre, puis les racines, la tige, les feuilles, les pétales et enfin le cœur. J’ai tout fait en double dans le but de réaliser deux puzzles pour créer deux groupes lors de ma présentation du puzzle aux enfants.

Enfin, j’ai cherché un gabarit de dé sur internet. Avec du carton épais, j’ai réalisé le dé, que j’ai ensuite simplement collé au pistolet à colle pour plus de solidité.

Sur chaque face du dé, j’ai collé une des couleurs de la fleur. Le papier mousse rouge pour les pétales, le papier mousse jaune pour le cœur, la feutrine vert tendre pour la tige, la feutrine blanche pour les racines, le papier mousse marron pour la terre et la feutrine verte foncée pour les feuilles.

J’ai actuellement sept élèves dans la classe de TPS où je suis en formation. Erreur de débutante, lors de la première présentation, je n’ai pas laissé assez de temps aux enfants pour toucher, observer, s’approprier le jeu. Résultat, ils ont beaucoup voulu s’approprier les pièces au cours de la partie. Et je pense que c’était d’autant plus flagrant qu’il y avait un aspect sensoriel au jeu… Mais on va dire que c’était une séance de présentation. J’ai évidemment changer ma manière de faire pour la présentation suivante. Mais si la première présentation était à refaire, je présenterai le jeu une première fois sur le temps d’accueil pour qu’ils puissent se l’approprier avant d’essayer de faire le jeu.

Ils ont eu l’air d’apprécier le jeu. Ils ont aimé toucher les différentes textures, essayer de replacer les différentes parties de la fleur. Lors de la première présentation, j’ai hésité à les laisser construire la fleur comme ils le désiraient. Mais j’ai finalement opté pour guider le jeu. A plus y réfléchir, la prochaine fois que je présenterai ce jeu pour la première fois à un groupe, je pense que je plastifierai une photo du jeu complet que je poserai sur la table pour les guider, mais que je les laisserai créer la fleur comme ils le désirent.

Pour la deuxième présentation, c’est ce que j’ai fait. J’ai posé les pièces de puzzles sur la table, en leur demandant si ils se rappelaient de ce jeu (que nous avions vu pour la première fois ensemble une semaine plus tôt). Trois enfants sur les six ont tout de suite voulu jouer avec le dé. Je les ai donc installé ensemble à une table pour réessayer de les faire jouer avec le dé. Ils ont donc lancé le dé tour à tour, mais je ne les ai pas guidé pour placer les pièces. Les autres ont tour à tour essayé de reconstituer la fleur comme ils l’entendaient sans dé. Et c’était plutôt intéressant à observer. Surtout quand ils ont essayé de s’aider les uns les autres pour se corriger. J’ai vraiment beaucoup aimé ce moment. Pour conclure, nous avons bien reformé notre jolie fleur.

Lors de cette deuxième présentation, nous avons vraiment bien pu aborder les différents termes de la botanique de la fleur que je voulais leur apprendre (les pétales, le coeur de la fleur, la tige, les feuilles, les racines), contrairement à la première présentation, où nous étions, comme je le disais, vraiment dans la découverte du matériel en lui-même.

J’au aussi remarqué, que lancer le dé n’a pas été chose facile pour tout le monde. Pourtant j’avais justement créé un grand dé pour leurs petites mains. Ils ne doivent pas avoir eu l’habitude de jouer avec un dé. Ca m’a donc donné l’idée de leur créé un nouveau jeu, différent, pour le thème du mois de mai, les animaux et l’agriculture.