Je vous ai récemment parlé de notre déception lorsqu’on nous a annoncé que nous ne pouvions pas rester en Chine quelques années de plus comme nous le souhaitions. Je vous invite d’ailleurs à aller lire cet article pour comprendre la suite, si vous étiez passé à côté de l’information…
Nous attendions depuis plus d’un mois une confirmation qui tardait à venir pour une nouvelle destination d’expatriation. Mon instinct me disait depuis un moment que les chances s’amenuisaient au fil du temps qui passait. Et puis un soir, Papa Lou est rentré en m’annonçant que nous allions avoir la proposition d’emploi détaillée pour cette nouvelle expatriation au courant de la soirée ou de la nuit (décalage horaire oblige). Nous étions tous emballé à cette idée puisque ne restait plus qu’à savoir de quoi était exactement faite cette proposition avant d’accepter. Notre attente allait prendre fin. Et en plus, dans le sens que nous espérions…
Sauf que le lendemain, Papa Lou m’a réveillé à l’aube. Il venait d’avoir un mail. Mais pas le mail que nous attendions. Un mail qui lui disait que finalement la proposition n’arriverait pas, car quelqu’un tout là en-haut dans sa boite avait finalement refusé pour des raisons de budget… Nous avons eu l’impression que tout s’écroulait autour de nous. Le jour d’avant encore, je n’y croyais presque plus, mais après l’annonce de la veille, ce revirement de situation était totalement incompréhensible pour nous.
Le week-end a été difficile. Nous avons peu dormi. Nous avons eu l’impression d’être pris pour des pions que l’on peut avancer ou reculer au gré des envies de certains. Nous étions vraiment sous le choc. Nous n’avions plus aucune piste et personne n’avait pris soin de nous en fournir une avant de lancer cette bombe…
Nous n’avons rien dit aux enfants car nous ne savions même pas quoi leur dire: que nous savions où nous n’irions pas, mais toujours pas où nous irons effectivement? Nous leur avons juste expliqué que nous étions très angoissé face à la situation et que nous avions besoin d’un peu de calme et de sérénité pour tenir le coup jusqu’aux prochaines nouvelles. Dans un cas comme celui-ci, la situation est évidement difficile pour tout le monde. Et le stress et l’angoisse transparaissent pour tous. Evidemment les enfants ont été d’autant plus demandeurs qu’ils sentaient notre désarroi. Mais nous avons réussi à passer au travers. D’autres projets nous attendaient pour la semaine suivante et c’est donc à cela que nous nous sommes raccroché.
Le lundi soir (merci le décalage horaire), Papa Lou a enfin réussi a contacter quelqu’un pour avoir des réponses à nos questions. Il ne nous restait qu’un choix possible: le retour à Paris. La pilule a eu du mal à passer. D’autant que nous attendons toujours les détails de cette offre de retour près de dix jours après l’annonce.
Nous nous sommes laissés quelques jours pour digérer la nouvelle avant d’en parler. Rien ne sert de ruminer ou de se plaindre, maintenant la priorité est à la remise à jour de nos priorités face à la situation. Elles demeurent les mêmes: notre famille et le temps de qualité que l’on peut passer tous les quatre.
Nous avons envie de croire que si cette nouvelle aventure ne s’est pas concrétisée, c’est que quelque chose nous attend ailleurs. Nous avons décidé de nous laisser une année pour trouver une solution pour repartir. C’est une période qui sera propice à une grosse remise en question, à de nouveaux projets, à de nouveaux choix de vie, à un recentrage sur nous, nos familles et nos amis.
Nous avons informé les enfants de la nouvelle quand nous avons su que nous rentrions à Paris. Ils sont déçus eux aussi, mais ils ont décidé d’en retenir le meilleur: nous serons plus proche de la famille et ils veulent en profiter le plus possible.
Pour les détails, nous n’en savons toujours pas plus. Quand partira notre déménagement? Quand quitterons-nous exactement la Chine? Combien de temps resterons-nous en Alsace avant de partir à la recherche d’un logement dans la région parisienne? Papa Lou aura-t-il des vacances? Quand sera la meilleure période pour chercher un nouveau logement dans la région parisienne? Et puis de tout ça dépend l’inscription des enfants dans une nouvelle école… Bref, les désillusions s’enchaînent.
L’expatriation n’est pas un long fleuve tranquille. Et notre retour en France ne le sera certainement pas non plus. Nous nous attendons tous à vivre une période pas facile, mais nous sommes tous prêt à retirer tout le positif que ce passage en France nous permettra de prendre, avant un nouveau départ…
Mais en attendant, nous vivons encore à fond nos dernières semaines en Chine…