Papa Lou et moi avons eu notre première discussion au sujet de l’expatriation, alors que nous étions encore tous les deux étudiants. Et je dois bien dire que je ne comprenais absolument pas cette envie d’ailleurs. Historienne de France jusqu’au bout des ongles, je ne me voyais pas quitter mon beau pays. Papa Lou a eu beau m’expliquer, me faire part de ses envies, ce n’est que lorsqu’il m’a dit que dans beaucoup d’entreprises de sa future branche, pour évoluer il faut partir que je me suis vraiment remise en question. En parallèle, l’idée s’est insinuée dans mon esprit et a commencé à faire son chemin…
Début de l’année 2009, Papa Lou a fait sa première demande. Nous en avions rediscuté plus concrètement. Papa Lou a bien vu que j’avais fait du chemin depuis notre première discussion. Et nous étions tous les deux prêt à franchir le cap. Avec le recul, je me rends compte que j’étais tout de même encore très fébrile face à cette idée. Son entreprise lui a bien expliqué qu’il faudra certainement patienter entre deux et quatre ans avant de voir s’accomplir nos projets… Ce qui me laissait largement le temps de me faire à l’idée.
Fin 2012, Papa Lou a refait valoir sa demande de manière beaucoup plus appuyé et en précisant que nous voulions partir en Asie. Que de chemin parcouru pour moi. Car oui, Papa Lou pourrait vous le dire mais depuis cette période, mon envie de partir est irrépressible. Nous avons donc décidé de tout mettre en oeuvre pour partir au courant de l’année 2013 ou au plus tard début 2014. Nous avons tout mis en suspens dans nos vies en attendant: bébé numéro 2, déménagement,… Les premières propositions se sont orientées vers Singapour et Kuala Lumpur.
Toute l’année 2013, nous avons été tenu en haleine par un départ à Kuala Lumpur. Les discussions avançaient, et mi-2013 ne restait presque qu’à valider financièrement la création d’un poste pour Papa Lou. Et puis tout s’est éternisé. Plus rien n’avançait. Nous avions décidé de nous donner jusqu’à fin septembre pour prendre une décision – continuer avec la boite de Papa Lou ou chercher directement sur place. Et puis, on s’est dit qu’on n’est pas à un mois prêt, on a attendu fin octobre et on nous a dit que tout devrait être validé fin novembre. Alors j’ai posé ma démission pour être sûre d’être libre au moment de notre départ.
Et début décembre, Papa Lou est rentré un soir en m’annonçant que la validation financière ne se fera pas, que notre projet d’expatriation à Kuala Lumpur tombait à l’eau. Après un an. J’avais posé ma démission. Je nous voyais déja couler financièrement parlant.
Et mi-décembre, Papa Lou me demande si je serai d’accord de partir vivre en Chine. Bien sûr, je lui dit ai dit « Oui! ». Je n’y croyais pas vraiment et puis en même temps, c’était un peu inespéré. Papa Lou est parti en déplacement à Shanghai début janvier et en quelques quinze jours, nous avions la confirmation quasi-certaine que nous partirions en Chine au courant de la première moitié de l’année 2014. Je n’ai pas réussi à me projeter, à m’investir dans ce projet comme il se devait. Ma déception avait été telle pour Kuala Lumpur que j’ai voulu me protéger inconsciemment d’une nouvelle déconvenue.
Mais il a commencé son contrat à Shanghai, le 2 juin. Finalement, il y aura eu même pas six mois entre la première fois que nous avons parlé de la Chine et le départ de Papa Lou. Notre départ, à moi et Little Miss Sunshine, aura été un peu plus long… Mais quand même!
Une expatriation, c’est vraiment un projet de longue haleine!