Ce que nous retenons du confinement

Voilà plusieurs semaines que j’ai envie d’écrire cet article. J’avais envie de vous partagez ce que nous retenons du confinement, de ce moment si spécial et hors du temps que l’on aurait jamais pensé vivre.

Pour re-situer les choses, Little Smiling Buddha et moi sommes tombés malades – certainement une bronchite, mais ça pourrait tout aussi bien être le coronavirus – au début du mois de mars. C’était alors mon dernier mois de grossesse, j’étais très fatiguée et avec les nouvelles du coronavirus qui arrivait, nous avons décidé de nous confiner avant l’heure. Nous toussions beaucoup, et je n’ai plus osé mettre Little Miss Sunshine à l’école, de peur que nous ayons effectivement attrapé le coronavirus – ce que nous ne saurons jamais. Papa Lou avait déja commencé le télétravail pour me soulager dans les tâches quotidiennes, quelques jours par semaine. Quand la nouvelle du confinement est tombée, cela faisait près d’une semaine que nous étions déja confiné. En gros, nous sommes restés confinés du 11 mars au 22 juin (hors rencontre avec mon frère, mes parents et les parents de Papa Lou après le déconfinement officiel)

Le bilan global de cette période est très positif pour nous. Malgré les incertitudes et quelques angoisses au moment de mon accouchement notamment, nous avons très bien vécu cette période si particulière. Il faut dire que notre expérience d’expatriation, nous a beaucoup aidé.

Voici d’ailleurs ce que nous aimerions retenir de cette période:

    • Nous avons renoué avec du vrai temps long et de qualité en famille. Cela nous a permis de resserrer les liens, exactement comme c’est le cas au début d’une expatriation: on ne peut compter que sur soi et sa famille, on est à la limite voire hors de notre zone de confort, on passe un temps assez long en vase clos, on est dans l’incertitude sur beaucoup de sujets…
    • Nous avons eu l’occasion d’accueillir Petite Panda dans notre cocon familial sans aucune intervention de l’extérieur, de passer beaucoup de temps tous ensemble et avec elle, ce qui a grandement facilité son intégration à la fratrie.
    • Nous avons eu le temps de faire encore plus de choses nous-mêmes: du tofu, de la bière, du savon, de la poterie, du vin de pissenlit, des légumes lacto-fermentés, des conserves, du fromage, des viandes et des poissons fumés, du liniment oleo-calcaire, du produit pour le lave-vaisselle …
    • Nous avons fait l’école à la maison et nous avons largement remplit les objectifs que nous nous étions fixé: prendre du plaisir, trouver des alternatives aux apprentissages formels envoyés par la maîtresse, finir le programme de CE2 pour Little Miss Sunshine,… Nous nous sommes prouvés que c’était possible et que l’IEF était une alternative possible pour notre famille si nous l’estimons nécessaire.
    • Nous avons pu discuter, faire évoluer et revoir nos objectifs de vie et de couple à court et moyen terme: je suis entrain de lancer ma boutique de thé en ligne, mon mari a décidé de faire plus de télétravail dorénavant, nous nous lancerons dans la recherche d’une maison à acheter dès cet automne… La dernière fois que nous avions fait un point sur nos objectifs, nous étions sur le point de rentrer en France, suite à la fin de notre expatriation en Chine.

Je ne nie pas la dose de stress qu’à pu nous apporter cette période à certains moments, mais j’en retiens que ce re-centrage sur nous et sur notre famille est arrivé par la force des choses à un bon moment pour nous. Nous avons su en tirer beaucoup de positif et je suis fière de notre gestion à tous durant ce moment particulier.

Et vous, avez-vous réussi à tirer du positif des derniers événements? 

Grossesse – Mon état d’esprit pour cette troisième grossesse et mes indispensables

Me voilà a déja quatre mois de grossesse et je n’en ai même pas encore vraiment parlé sur le blog, juste pour vous annoncer cette jolie nouvelle.

Je dois bien dire que je ne sais absolument pas à quel stade exact de la grossesse je suis et quand je me pose la question, je dois chercher sur un calculateur sur Internet 🙂 J’ai vérifié pour écrire cet article, et j’en suis à 19 semaines d’aménorrhée et 17 semaines de grossesse. Ce qui veut dire que j’en suis presque à la moitié de ma grossesse! 

Je dois bien dire que mon état d’esprit pour cette grossesse est bien différent de mes deux précédentes grossesses.

Pour la première, tout était neuf, j’étais un peu angoissé, je bossais comme une folle sans trop penser à la grossesse au courant de la journée, j’ai finalement été arrêté deux semaines avant l’heure car totalement épuisée, je ne me suis pas posée plus de questions que ça sur l’accouchement, j’ai participé aux cours de préparations à l’accouchement de l’hôpital et je me suis simplement convaincu que vu le nombre de bébé qui naissait chaque jour sur terre, si les autres y arrivaient, je devais bien y arriver.

Pour la deuxième, j’étais en Chine, j’avais l’angoisse de devoir accoucher en anglais et de ne pas connaître les us et coutumes de l’accouchement en Chine. Je ne voulais pas me retrouver dans une situation que je n’aurai pas souhaité, j’ai donc fait un projet de naissance détaillé dont j’ai beaucoup parlé avec mon gynécologue chinois (je voulais une naissance moins médicalisée que la première, mais surtout être sûre que l’on avait bien compris ce dont je ne voulais pas) qui ne cessait d’approuver toutes mes demandes (comme le font toujours les Chinois!) et je n’étais qu’à moitié rassuré! Mais sinon j’étais très calme et reposée. J’ai beaucoup dormi, eu beaucoup d’aide de la part d’Ayi en fin de grossesse. J’ai concentré mon temps sur la préparation de Little Miss Sunshine à l’arrivée de son petit frère.

Cette troisième grossesse est plus fatigante mais paisible. Je sais exactement ce que je veux pour mon accouchement et je sais que je serai capable de mener ce projet à terme, sauf cas de risque majeur. J’ai la chance d’avoir trouvé un endroit qui me correspond tout à fait pour accoucher, à trente minutes de chez moi et je vous en parlerai certainement plus en détail à l’occasion.

Concernant la grossesse en elle-même, je n’ai eu que très peu de nausées, qui ont duré très peu longtemps, contrairement à ma deuxième grossesse qui m’a rendu malade durant près de trois mois. J’ai des douleurs au nerf sciatique depuis quelques semaines, mais je pense qu’un passage chez l’ostéopathe devrait me soulager.

J’avais envie, dans cet article de vous partager mes indispensables pour la grossesse au bout de trois expériences. Mais comme je suis plutôt minimaliste, je vais plutôt vous dire qu’on a besoin de rien durant une grossesse que de prendre soin de soi et de s’écouter le plus possible.

J’ai trois choses qui m’ont suivi d’une grossesse à l’autre, et ce sont:

  • les pantalons de grossesse avec un large bandeau qui recouvre le ventre dès le troisième mois, voire même avant, car mon ventre ne tolérait plus aucune pression au niveau de la ceinture. J’en ai acheté quelques uns au cours de ma première grossesse, qui m’ont servi pour la deuxième et me servent toujours pour la troisième. J’avais complété avec deux nouveaux pantalons de grossesse lors de ma deuxième grossesse et je compléterai en seconde main avant la fin de cette grossesse si nécessaire.
  • un coussin d’allaitement qui me suit depuis ma première grossesse. Pour moi, c’est l’idéal pour dormir, pour me caler, caler mon ventre sans avoir trop de gênes. Je l’utilise également beaucoup à la naissance de bébé, la nuit ou sur le canapé tant que bébé ne bouge pas.
  • l’huile de rose musquée bio à badigeonner dès le début de la grossesse sur le ventre pour l’assouplir et éviter les vergétures. Je l’ai fait sans conviction pour ma première grossesse. J’ai pris 36kg et je n’ai aucune vergeture – il faut vraiment que je vous raconte un jour mes grossesses et mes accouchements. Depuis, c’est un essentiel pour moi.

Alors que j’ai eu besoin de connaître le sexe du bébé pour me projeter vraiment dans la grossesse pour mes deux premiers enfants, je ne veux pas savoir pour ce troisième bébé. Nous avons tous ensemble choisi de garder la surprise jusqu’au bout.

Il faut dire que depuis la grossesse de Little Miss Sunshine, il y a maintenant presque neuf ans, nous en avons parcouru du chemin! Elle m’a montré la voie de l’allaitement et de la parentalité respectueuse. A son tour, Little Smiling Buddha m’a permis de dépasser mes craintes d’accoucher dans une langue qui n’était pas la mienne, il m’a aidé à guérir mon âme de l’accouchement très médicalisée de Little Miss Sunshine, il a fait de l’allaitement une évidence, il m’a prouvé qu’on pouvait être épuisée encore longtemps après la naissance et l’arrivée d’un bébé, et que l’arrivée d’un nouveau membre créait une large et parfois longue remise en place pour chaque membre de la famille, même bien préparé.

Nous avons longtemps attendu avant de nous lancer dans le projet de ce troisième bébé. Rapport à l’épuisement, au chamboulement que Little Smiling Buddha et son intensité ont provoqué chez nous. Je parlais ici de mon idée de l’écart d’âge idéal entre deux enfants, quelques mois avant la naissance de Little Smiling Buddha, et je suis encore en accord avec tout ce que j’ai dit. Je suis totalement en accord avec moi-même car j’ai pu donner tout ce dont Little Smiling Buddha avait besoin: portage, allaitement, nuits sans sommeil, câlins, réassurance, écoute, jeux … pendant quatre ans et même un peu plus. Il a été intense et très demandeur (et l’est d’ailleurs toujours), je n’aurai pas eu la force de donner plus ou de donner à un nourrisson sans avoir le sentiment de passer à côté de l’un ou de l’autre.

Little Miss Sunshine aura donc presque 8 ans et demi et Little Smiling Buddha quasiment 5 ans à la naissance de ce nouveau bébé. Et c’est parfait ainsi!

Et vous, avez-vous eu des états d’esprit équivalent ou complètement différents durant vos différentes grossesses? 

[Expatriation] Notre retour en France

Nous sommes de retour en France depuis près de deux semaines et je prends enfin le temps de vous parler un peu de ce retour.

Vous l’avez tous compris, ce retour n’était pas un choix de notre part. Mais nous avons eu beaucoup de chance dans ce non-choix puisque nous rentrons pour le temps des vacances. Et il est évident que c’est beaucoup plus simple de se ré-adapter sous le soleil et pendant les vacances scolaires, alors même que nous pouvons largement profiter des grands-parents. Deuxième chance que nous avons eu: Papa Lou peut profiter de près de deux mois de vacances avec nous avant de reprendre le travail. Ces deux bonnes nouvelles ont beaucoup participé à créer un enthousiasme autour de ce retour. 

Pour compléter cet enthousiasme, nous avons décidé de nous fixer une série d’objectifs à réaliser sur le court et moyen terme. L’objectif principal étant d’expérimenter, de tester, de continuer à créer et faire un maximum de choses par nous-même. Deux semaines après notre retour, nous avons déja préparé du savon maison, de la bière maison et du tofu maison. Et on a encore beaucoup d’idées en tête. Un autre objectif, plus personnel, est de créer enfin mon entreprise, comme j’en rêve depuis un bon bout de temps.

En ce qui concerne la suite, nous avons décidé de nous laisser un an pour voir comment vont évoluer les choses. Aurons-nous une nouvelle proposition d’expatriation? Comment se passera effectivement notre réadaptation en France? Aurons-nous toujours envie de quitter la France? Ce sont des questions que nous allons laissé de côté pour un temps. Nous y reviendrons dans une bonne année…

Sur le blog, je vous parlerai encore pas mal de la Chine. J’ai encore beaucoup de choses à partager: nos derniers voyages, la censure en Chine et la manière dont elle est vécu par les Chinois et les expatriés, que faire en deux/trois jours à Shanghai, … Je vous partagerai également nos différentes expériences de fait-maison, en commençant évidement par nos recettes de savons et de tofu. Comme je vous ai partagé notre expatriation, je vous parlerai de notre impatriation: de nos ressentis face à ce retour en France, de nos chocs d’impatriation, des difficultés ou des bonheurs que l’on vivra au fur et à mesure de notre réintégration. Et puis je continuerai à vous parler des activités que nous faisons avec les enfants, de nos voyages, de nos lectures, de thés, de tout ce qui nous passionne et qui fait ce blog depuis ces débuts. Vous trouverez les mêmes éléments sur le compte Instagram du blog qui a changé de nom, comme le blog, pour l’occasion: La famille Kangourou le retour.

Concernant notre retour en particulier, tout s’est bien passé. L’entreprise de déménagement est venue terminer d’empaqueter nos affaires, démonter nos meubles et remplir le conteneurs le 8 juillet.

Nous avons quitté notre appartement le soir-même. Ca a été des moments particulièrement émouvant. Nous avons pris le temps de remercier à notre manière, de dire notre gratitude pour cette belle période de notre vie que nous avons passé en Chine.

Nous avons vécu dans un appart’hôtel pour une semaine encore. Nous devions attendre de récupérer nos passeports, pour le dédouanement du conteneur, avant de quitter le territoire chinois. Nous en avons profité pour aller visiter le musée d’histoire de Shanghai sous la Perle d’Orient que nous n’avions pas encore vu, nous avons grimpé tout en haut de la deuxième tour la plus haute du monde, nous sommes retournés à l’aquarium de Shanghai à la demande des enfants, et nous avons encore dîné deux fois avec Ayi avant de la quitter… Les aurevoir ont été difficile. Mais nous gardons le contact. Nous espérons la revoir lors d’un prochain voyage en Chine.

Nous avons voyagé dans la nuit du 14 juillet. Nous sommes arrivés le 15 juillet au matin à l’aéroport de Bâle-Mulhouse où nos parents nous attendaient impatients. Nous allons passer près de deux mois ici en Alsace, avant d’emménager dans notre nouveau chez nous, théoriquement vers la mi-septembre. Mais je vous en dirai plus, dès que nous en saurons plus!

En attenant, nous profitons de l’été en France, de nos familles et de nos amis…

[Expatriation] Quand rien ne va comme on espère…

Je vous ai récemment parlé de notre déception lorsqu’on nous a annoncé que nous ne pouvions pas rester en Chine quelques années de plus comme nous le souhaitions. Je vous invite d’ailleurs à aller lire cet article pour comprendre la suite, si vous étiez passé à côté de l’information…

Nous attendions depuis plus d’un mois une confirmation qui tardait à venir pour une nouvelle destination d’expatriation. Mon instinct me disait depuis un moment que les chances s’amenuisaient au fil du temps qui passait. Et puis un soir, Papa Lou est rentré en m’annonçant que nous allions avoir la proposition d’emploi détaillée pour cette nouvelle expatriation au courant de la soirée ou de la nuit (décalage horaire oblige). Nous étions tous emballé à cette idée puisque ne restait plus qu’à savoir de quoi était exactement faite cette proposition avant d’accepter. Notre attente allait prendre fin. Et en plus, dans le sens que nous espérions…

Sauf que le lendemain, Papa Lou m’a réveillé à l’aube. Il venait d’avoir un mail. Mais pas le mail que nous attendions. Un mail qui lui disait que finalement la proposition n’arriverait pas, car quelqu’un tout là en-haut dans sa boite avait finalement refusé pour des raisons de budget… Nous avons eu l’impression que tout s’écroulait autour de nous. Le jour d’avant encore, je n’y croyais presque plus, mais après l’annonce de la veille, ce revirement de situation était totalement incompréhensible pour nous. 

Le week-end a été difficile. Nous avons peu dormi. Nous avons eu l’impression d’être pris pour des pions que l’on peut avancer ou reculer au gré des envies de certains. Nous étions vraiment sous le choc. Nous n’avions plus aucune piste et personne n’avait pris soin de nous en fournir une avant de lancer cette bombe…

Nous n’avons rien dit aux enfants car nous ne savions même pas quoi leur dire: que nous savions où nous n’irions pas, mais toujours pas où nous irons effectivement? Nous leur avons juste expliqué que nous étions très angoissé face à la situation et que nous avions besoin d’un peu de calme et de sérénité pour tenir le coup jusqu’aux prochaines nouvelles. Dans un cas comme celui-ci, la situation est évidement difficile pour tout le monde. Et le stress et l’angoisse transparaissent pour tous. Evidemment les enfants ont été d’autant plus demandeurs qu’ils sentaient notre désarroi. Mais nous avons réussi à passer au travers. D’autres projets nous attendaient pour la semaine suivante et c’est donc à cela que nous nous sommes raccroché. 

Le lundi soir (merci le décalage horaire), Papa Lou a enfin réussi a contacter quelqu’un pour avoir des réponses à nos questions. Il ne nous restait qu’un choix possible: le retour à Paris. La pilule a eu du mal à passer. D’autant que nous attendons toujours les détails de cette offre de retour près de dix jours après l’annonce. 

Nous nous sommes laissés quelques jours pour digérer la nouvelle avant d’en parler. Rien ne sert de ruminer ou de se plaindre, maintenant la priorité est à la remise à jour de nos priorités face à la situation. Elles demeurent les mêmes: notre famille et le temps de qualité que l’on peut passer tous les quatre. 

Nous avons envie de croire que si cette nouvelle aventure ne s’est pas concrétisée, c’est que quelque chose nous attend ailleurs. Nous avons décidé de nous laisser une année pour trouver une solution pour repartir. C’est une période qui sera propice à une grosse remise en question, à de nouveaux projets, à de nouveaux choix de vie, à un recentrage sur nous, nos familles et nos amis. 

Nous avons informé les enfants de la nouvelle quand nous avons su que nous rentrions à Paris. Ils sont déçus eux aussi, mais ils ont décidé d’en retenir le meilleur: nous serons plus proche de la famille et ils veulent en profiter le plus possible. 

Pour les détails, nous n’en savons toujours pas plus. Quand partira notre déménagement? Quand quitterons-nous exactement la Chine? Combien de temps resterons-nous en Alsace avant de partir à la recherche d’un logement dans la région parisienne? Papa Lou aura-t-il des vacances? Quand sera la meilleure période pour chercher un nouveau logement dans la région parisienne? Et puis de tout ça dépend l’inscription des enfants dans une nouvelle école… Bref, les désillusions s’enchaînent. 

L’expatriation n’est pas un long fleuve tranquille. Et notre retour en France ne le sera certainement pas non plus. Nous nous attendons tous à vivre une période pas facile, mais nous sommes tous prêt à retirer tout le positif que ce passage en France nous permettra de prendre, avant un nouveau départ… 

Mais en attendant, nous vivons encore à fond nos dernières semaines en Chine… 

Changements de plan

Ceux qui nous suivent régulièrement sur Instagram le savent déja, mais Little Miss Sunshine doit changer d’école pour son entrée au CE1. L’école maternelle internationale dans laquelle elle allait jusqu’à maintenant permet de faire le cursus de la maternelle au CP. Nous nous étions penché sur la question dès la rentrée dernière afin d’avoir une place dans l’école que nous souhaitions la voir intégrer. Il n’y a actuellement que deux écoles pour les enfants souhaitant apprendre le Français sur Shanghai, le Lycée français et une autre école située au sein d’une école chinoise et homologuée auprès de l’AEFE.

En effet, nous n’avions pas envie de la voir partir pour le Lycée français pour plusieurs raisons: 

  • Les campus du lycée français sont situés à au moins à 45 minutes de notre domicile et elle devrait continuer à prendre le bus quotidiennement.
  • Le lycée français ne propose que quelques heures de Chinois dans son cursus, alors que Little Miss Sunshine a fait l’équivalent du CP chinois et commence déja à lire et à écrire dans cette langue.
  • Le lycée français m’apparait comme une énorme machine administrative dont rien ne sort (et c’est le retour que nous en avons eu de beaucoup de parents à Shanghai) et Little Miss Sunshine m’apparait encore bien petite pour vivre sa propre vie à l’autre bout de la ville sur un énorme campus qui mélange aussi bien les CP que les Terminales, ou presque.

Nous avions donc choisi de la mettre dans l’autre école. Cette école française est ouverte depuis de nombreuses années au coeur même de la concession française. Nous l’avons choisi pour plusieurs raisons:

  • sa situation en plein centre de Shanghai.
  • la taille humaine de son campus, surtout de la partie française.
  • la possibilité pour Little Miss Sunshine d’avoir des heures de Chinois supplémentaires et notamment de continuer à pratiquer le Chinois dans certains cours (art, musique, voir mathématiques en fonction des sections) et de rester dans un univers mi-chinois/mi-français dans lequel elle évolue depuis son entrée en maternelle.

Le seul point négatif, cette école ne propose pas de service de bus et nous avions donc fait le choix de déménager, de nous rapprocher de cette nouvelle école. Little Smiling Buddha continuant dans l’école actuelle, il avait également l’assurance d’avoir un arrêt de bus à proximité. Et en janvier, nous avons eu la confirmation de son inscription dans cette école. Nous avons décidé d’attendre le début du mois d’avril pour entreprendre nos recherches d’appartement, pour déménager au plus tard à la fin juin.

Mais…

Début avril, nous avons reçu un message de la maman d’une de mes élèves dont la grande soeur était déja au CP dans cette école et qui savait que Little Miss Sunshine y était également inscrite, nous disant que cette école fermait. On a été un peu abassourdi par la nouvelle. On ne s’y attendait vraiment pas du tout. On a d’abord cru a une rumeur non fondée. On a cherché à se renseigner par divers moyens. Jusqu’au lendemain, quand la nouvelle est tombée officiellement, nous avons reçu le mail officiel. L’école allait encore restée ouverte pour une année scolaire, donc jusqu’en juin 2019, avant de fermer définitivement. Les enfants et les enseignants seraient alors absorbés par le nouveau campus du Lycée français.

Sauf que tous nos plans s’écroulaient. Si nous déménagions, ce ne serait que pour un an. Nous aimons énormément notre appartement et notre quartier actuel, donc c’est déja à contre-coeur que nous les quittions, mais savoir qu’un an plus tard on devrait certainement encore déménager ne nous arrangeait pas du tout. J’ai été très déçu par ce changement d’école. Ce n’est pas du tout ce que j’espérais pour Little Miss Sunshine, mais nous n’avons pas le choix. Une fois le coup encaissé, il a fallu penser à la suite.

Nous avons donc contacter le Lycée français, pour savoir si il leur restait de la place pour Little Miss Sunshine au CE1. Nous sommes allés visiter un des deux campus du lycée français, sachant que pour l’un des deux campus, nous avons un arrêt de bus en bas de notre résidence. Nous avons procédé à son inscription et attendu longtemps avant d’avoir la réponse et le campus sur lequel elle allait finalement être. La réponse est tombée il y a une quinzaine de jours: elle ira sur le campus le plus éloignée de la maison, dont nous ne connaissons pas encore les arrêts de bus. De plus, ce campus fermera en juin 2019 et tout le campus sera transféré dans un autre endroit, plus au nord de Shanghai. Encore une grosse déception.

En parallèle, nous avons eu confirmation que nous allions encore pouvoir rester à Shanghai au moins deux ans. Nous déménagerons donc peut être l’année prochaine pour nous rapprocher du nouveau campus du lycée français et de l’école de Little Smiling Buddha.

Malheureusement, ce n’en est pas fini des changements de programme… Un peu en parallèle de toutes ces histoires d’école, il a fallu discuter de mon renouvellement de contrat à l’école également. Et là encore, tout ne s’est pas passé comme je l’espérais. Dans ma tête, je me voyais bien continuer avec un petit groupe de TPS l’an prochain, toujours en mi-temps car je ne veux pas pas travailler plus, mon but premier étant d’avoir du temps pour mes enfants. Mais… les frais de scolarité augmentant d’année en année, les TPS sont de moins en moins nombreux inscrits et l’école ne pouvait pas se permettre d’ouvrir une classe pour 4 ou 5 élèves, ce que je comprends tout à fait. On m’a donc proposé de prendre une classe double, une classe de TPS/PS d’une quinzaine d’enfants. Le problème étant que cela me ferait travailler à temps complet de 8h à 17h environ tous les jours de la semaine. Ce qui n’est pas du tout mon but. Comme je le disais déja plus haut, ma priorité reste avant tout de profiter de mes enfants. J’ai donc refusé ce poste.

Refuser ce poste a été difficile pour moi. Même si je sais pourquoi je le refuse et que je suis sûre de mon choix. Maintenant que la fin de l’année approche, je sais que mes P’tits Loups vont me manquer. Et je suis vraiment triste de ne pas avoir une nouvelle classe à moi l’année prochaine. Mais encore une fois, il faut avancer. Alors j’espère que de nouvelles portes vont s’ouvrir. Cette année ou l’année suivante.

Un autre poste au sein de la même école est d’ailleurs en discussion. Un poste créé pour moi, sur mesure. Un poste qui me permettrait de ne faire qu’un mi-temps. Un poste qui me permettrait de continuer à travailler avec les enfants. Je pourrai aider les différentes classes sur des ateliers et activités particulières. Je pourrai aussi aider certaines classes à travailler en petit groupe en divisant la classe en deux le temps d’une activité spécifique. Mais rien n’est moins sûr. Rien n’est encore défini. Je n’aurai l’information qu’à la fin juin.

Et même si cette opportunité ne devait pas aboutir, j’ai d’autres projets en tête… 

Il n’empêche que nous rêvons d’un peu de calme dans nos vies, d’un peu de planification à quelques mois à l’avance, histoire de voir venir les choses. Ces derniers mois ont été éprouvant

[Comptine] Quand je suis énervé

Il y a quelques mois, j’ai découvert cette comptine sur un blog que j’apprécie énormément Ensemble Naturellement. Apprendre la communication non-violente aux enfants à l’école dès le plus jeune âge pour les aider à gérer leur colère et à sortir des situations de conflits avec leurs camarades, je trouve ça vraiment très intéressant.

Little Miss Sunshine est encore un peu petite, mais elle était à côté de moi le jour où j’ai écouté la comptine pour la première fois et elle a voulu la ré-écouter plusieurs fois de suite. Alors j’en ai profité, je lui ai expliqué un peu les grands principes de la communication non-violente au travers de la comptine. Et elle a retenu plus de choses que je ne l’imaginais.

Ce matin, au réveil, elle m’a réclamé la « comptine où je suis énervé ». Après quelques secondes de réflexion, je me suis souvenue de la comptine de l’Université de la paix. Et ce matin, à la place de chanter notre traditionnel « Il en faut peu pour être heureux », nous avons donc récité cette comptine. Vous trouverez les paroles en téléchargement libre sur le blog Ensemble Naturellement. La gestuelle de la comptine permet finalement d’intéresser des enfants même assez jeunes comme Little Miss Sunshine.

https://youtu.be/EMrI96-jSpA

C’est une énorme richesse que d’apprendre à exprimer sainement sa colère, sans la réprimer en étant enfant. En tant qu’adulte, je dois bien dire que j’ai encore beaucoup de travail à ce niveau. Je n’ai jamais appris à parler de mes ressentis, de mes sentiments, de ne pas m’en prendre à celui qui est en face de moi. Je suis loin d’être colérique ou de me mettre facilement en colère, mais c’est quelque chose que j’aimerai vraiment réussir à améliorer. Alors j’ai bien l’intention de le travailler en même temps que Little Miss Sunshine. Nous apprendrons ensemble, et quoi de plus enrichissant pour toutes les deux? 

Comme Ensemble Naturellement, j’espère avoir le réflexe de l’utiliser pour désamorcer la prochaine colère, la mienne ou celle de Little Miss Sunshine. Et ce matin, en partant à l’école, Little Miss Sunshine m’a dit vouloir raconter et expliquer la comptine à ses copines. Je serai curieuse de savoir si elle va faire des émules… Mais quoi qu’il en soit, je suis fière d’elle 😉

Et vous, qu’est-ce que vous en pensez? 

[Education bienveillante] Le lâcher prise

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de quelque chose de pas évident à mettre en place mais qui, à mon sens, fait toute la différence dans l’éducation que nous donnons à nos enfants et qui nous aide vraiment au jour le jour: le lâcher prise.

C’est pour moi, un des points essentiels de l’éducation bienveillante. En effet, la grande majorité d’entre nous a reçu une éducation « classique », et si l’on combine cela au poids du regard de la société, nous nous retrouvons à avoir de nombreux automatismes pas toujours bienveillants envers nos enfants et notre entourage dont nous ne savons souvent pas exactement d’où ils sortent, mais qui sont bels et bien présent au quotidien.

Le lâcher prise permet de prendre du recul et de remettre les choses à plat. Ce n’est pas simple à mettre en place, et je l’ai encore vécu il y a quelques semaines, mais cela peut être vraiment salvateur pour l’équilibre familial. Un des points essentiels du lâcher prise à mon sens est la remise en question. Quand on arrive à se remettre en question, c’est qu’on a déja fait un beau chemin vers le lâcher prise.

Je vous en parlais il y a quelques semaines sur la page Facebook du blog, mais entre l’accouchement imminent et les soucis de sommeil de Little Miss Sunshine, j’étais totalement dépassée par le retour de son angoisse de séparation. Je pensais avoir fait le tour de mes ressources en éducation bienveillante, avoir épuisée toutes mes idées, avoir fait tout ce que je pouvais faire pour elle: lui offrir du temps, de l’attention, des jeux, du réconfort, de l’écoute, mais rien n’y a fait. Little Miss Sunshine passait, et passe toujours ses soirées avec nous, pas possible de discuter directement avec Papa Lou car elle était toujours dans nos pattes, je ne savais plus quoi faire. J’ai lancé un appel sur la page Facebook du blog et sur Instagram et vous avez été plusieurs à me répondre. J’avais besoin de réconfort, de me sentir soutenue, de trouver peut-être d’autres idées, d’autres astuces. Et vous avez répondu présentes. Et pour ça, je vous remercie du fond du coeur! C’est vous toutes qui m’avez aidé à prendre du recul…

Le soir même, avec Papa Lou, nous avons réussi à parler, à remettre des choses au clair. Entre ce que vous avez pu me conseiller et les remarques de Papa Lou, j’ai réussi assez rapidement à me remettre en question. Mon attitude y était certainement pour beaucoup dans l’angoisse de séparation de Little Miss Sunshine. Je ne m’en étais pas rendu compte. Un week-end au calme, dans la douceur de notre foyer, tous les trois, m’a rendu mon objectivité. 

Le dimanche soir, Little Miss Sunshine se couchait dans son petit lit d’appoint à une heure raisonnable. Le lundi matin, elle partait enthousiaste à l’école. Mon changement d’attitude, mon lâcher prise y était pour beaucoup, j’en suis sûre. A force de se focaliser sur ce que l’on estime être un problème, on fini par l’amplifier au lieu de le régler.

Une fois qu’on a réussi à lâcher prise, à se remettre en question, je pense qu’il est important de trouver à qui appartient réellement le problème: est-ce un problème pour moi ou est-ce réellement un problème pour l’enfant? En fonction de la réponse, on pourra modifier son point de vue ou sa vision des choses, aborder la chose sous un autre angle et réussir à régler le problème presque naturellement. C’est ce qui s’est passé dans mon cas, il y a quelques semaines.

Les problèmes de coucher que nous avons eu avec Little Miss Sunshine au courant du mois de janvier en sont également un exemple. Depuis que nous avons lâcher prise, que nous avons vu que ce n’est finalement que le poids de la société et de notre éducation qui nous empêche d’être serein en dormant ensemble tous les trois, les couchers sont beaucoup plus facile. Tout le monde dort bien et est rassuré. Little Miss Sunshine est d’autant moins anxieuse. Et depuis la naissance de Petit Poisson, notre chambre s’est vraiment transformée en suite familiale. Ils prendront chacun leur envol vers leur chambre quand ils seront prêts… Dans la plupart des pays d’Asie, les parents dorment avec les enfants jusqu’au moins quatre ou cinq ans. La question récurrente qu’on se pose en France: Est-ce qu’il fait ses nuits? N’existe pas ici. Ils ont une autre manière de voir les choses! L’expatriation, les voyages, ont également ça de bon qu’ils nous aident à lâcher prise sur certains points.

Dernier exemple, les petits soucis d’alimentation que nous rencontrons avec Little Miss Sunshine depuis près de trois mois. Ils sont certainement liés à l’arrivée de Petit Poisson également. Little Miss Sunshine a toujours mangé de tout et surtout goûté à tout. Je lui ai toujours fait confiance sur son alimentation et tout c’est toujours très bien passé. Mais depuis quelques mois, elle refuse systématiquement de goûter ce qu’on lui propose – je pense que c’est également lié au changement d’alimentation français/chinois suite à son entrée à l’école -, elle refuse la plupart du temps de manger des légumes et ne mange que du riz et de la sauce soja ou des pâtes si on n’insiste pas un peu. Après une période où je ne me suis pas trop inquiétée, j’ai fini par m’en faire un peu plus en voyant qu’elle ne mangeait vraiment plus de légumes, ni à l’école, ni à la maison. Mais ce n’est pas en insistant et en la braquant que j’allais la convaincre. J’ai finalement lâcher prise. Elle ne va pas se laisser mourir de faim et même si elle ne mange pas ou peu de légumes, elle adore toujours les fruits. Alors on s’adapte. Elle aime les soupes. Donc une ou deux fois par semaine, quand je sais qu’elle ne mangera pas ce qu’on va manger nous, je lui prépare une soupe aux légumes. Et le week-end quand c’est Papa Lou qui cuisine, elle mange toujours bien. Voilà donc près de trois mois que ça dure et on commence enfin à voir des améliorations. Ne pas la forcer, la laisser maître de ses envies (tout en veillant tout de même un minimum à son équilibre alimentaire) a porté ses fruits. Elle ne goûte plus systématiquement ce qu’on lui propose comme auparavant, mais elle goûte de nouveau plus volontiers les nouveaux aliments. Elle ne mange toujours que peu de légumes, mais ça aussi, ça reviendra, j’en suis convaincu.

Et vous, pratiquez-vous le lâcher prise?