Roadtrip taïwanais

A l’heure où vous lirez cet article, nous serons dans l’avion pour Taïwan. Cette année, pour la fête nationale chinoise nous avons décidé de partir à la découverte de la nature taïwanaise.

Vous devez commencer à nous connaître, vous vous doutez bien que nous ne passerons que très peu de temps en ville. Concrètement nous ne devrions passer qu’une demi-journée à Taipei pour profiter des jolies maisons de thé que cette ville offre.

Nous nous envolons déja cet après-midi, pour éviter la cohue qui sera inévitable demain soir à l’aéroport. Nous espérons ainsi gagner un peu en sérénité après les grains de sable qui se sont accumulés depuis notre week-end dans les montagnes WuYi la semaine dernière. J’ai commencé par faire un gros coup de chaud qui m’a cloué au lit plusieurs heures consécutives le samedi soir, puis nous avons découvert que Little Smiling Buddha, qui toussait depuis quelques jours et qui commençait à faire de la fièvre, avait attrapé une pneumonie, la fatigue s’est inévitablement invitée à la maison…

Ce voyage, nous le ferons, en partie en train et en partie en voiture. Nous allons essentiellement nous promener dans les parcs nationaux, notamment celui d’Alishan et de Taroko, peut-être pousserons nous jusqu’au lac de la lune et du soleil, ce qui est peu probable compte tenu du nombre de Chinois que nous risquons d’y rencontrer en cette période. Nous y passerons 6 jours et 6 nuits. Nous arriverons dans le Sud à Kaohsiung et nous repartirons de Taipei. Comme vous pouvez vous en douter, c’est encore un voyage qui va beaucoup tourner autour du thé! 

Nous avons hâte de découvrir ce pays que nous voulons visiter depuis bien longtemps!

A très bientôt pour le récit de nos aventures! 

PS: Retrouvez-nous sur Instagram pour des nouvelles fraîches.

[Menu] Repas de la semaine #21

Une nouvelle semaine s’achève et c’est déjà l’heure de publier les repas que nous avons mangé cette semaine.

Le week-end, c’est Papa Lou qui cuisine. C’est son petit plaisir à lui. Et dimanche dernier, comme il le fait deux fois par an, il nous a préparé un agneau de 7h aux carottes, doucement cuit au four pendant près de 5h à 100°C. Vous vous en doutez, c’est un plat que l’on déguste toujours avec beaucoup de gourmandise!

Cette semaine, nous avons eu une chouette idée pour agrémenter nos restes: les mixer légèrement, y ajouter un œuf et mette cette farce dans des feuilles de bricks. C’était délicieux avec le reste de tajine de poulet aux poires et d’agneau aux carottes. J’ai également ressorti du congélateur, les falafels qu’il me restait et nous les avons dévoré à l’apéro avec un guacamole maison.

Nous avons également testé deux nouvelles recettes qui risquent fort de se retrouver plus régulièrement dans nos menus : les tortillas fourrés aux haricots noirs et aux poivrons servis avec du guacamole, et la tortilla au chorizo qui nous a beaucoup plu. J’essaierai de mettre les recettes sur le blog dans la semaine qui vient.

Et vous, quels sont les recettes qui plaisent à toute la famille?

La rentrée 2018 de Little Smiling Buddha

Comme vous le savez, Little Smiling Buddha est entré à l’école dès 2 ans et 3 mois, l’année dernière. Il a donc déja passé une année complète en TPS, mais avec deux énormes avantages: j’ai été sa maîtresse durant un an et sa soeur a pris le même bus que lui durant toute cette année.

Nous avons donc eu tout l’été pour lui expliquer que cette nouvelle année allait être un peu différente. Je ne serai plus que ponctuellement à l’école pour donner un coup de main ou proposer des activités aux enfants, au moins dans les premiers mois et sa grande soeur est partie vers une autre école et il ne pourra donc plus compter sur elle dans le bus.

Il l’a bien compris. Et dans les semaines avant la rentrée, j’ai souvent eu droit à des questions sur cette nouvelle organisation. Il me disait vouloir rester dans la même classe avec sa maman comme maîtresse et puis garder ses copains.

Quelques jours avant la rentrée, nous sommes allées visiter l’école, rencontrer les maîtresses et puis visiter sa salle de classe. Evidement, il connait déja ses maîtresses, un gros avantage. Il connaît également l’assistante chinoise de sa classe qui était déja et reste la personne qui s’occupe de son bus. Il est dans la classe avec tous ses copains de l’an dernier – sauf ceux qui ont quitté l’école.

Lundi 3 septembre, il a demandé à prendre le bus pour partir à l’école. En fait, il n’avait déja pas compris qu’il ne prenait pas le bus le jour où nous sommes allés visiter sa classe. Le bus scolaire fait partie intégrante du rituel pour lui. Mon coeur était un peu serré de le laisser ainsi à la porte du bus et de ne pas le voir arriver à l’école, mais c’est ce dont il avait besoin. Little Miss Sunshine d’ailleurs m’avait demandé la même chose quand elle est rentré chez les Moyens.

Et les premiers jours se sont très bien passés. Il est parti confiant et heureux. Le deuxième jour a été très légèrement plus difficile, je crois que c’est le moment où il a vraiment compris ce que ni moi, ni Little Miss Sunshine ne serions là pour lui. Mais après de légers pleurs au départ du bus, il s’est très vite calmé et est rentré enchanté de sa journée le soir-même. Et j’ai bon espoir que ce soit toute l’année ainsi. Il a l’air à l’aise.

Il quitte donc la maison tous les matins à 7h35 et rentre dans la fin de l’après-midi vers 16h20. Tous les jours, du lundi au vendredi. Et c’est un bon rythme. Cette régularité a déja fait ses preuves avec Little Miss Sunshine. Ce rythme est bien moins fatiguant que des demi-journées libres par-ci, par-là.

Il passe sa journée en Français les lundis et mercredis et en Chinois les mardis et jeudis. Le vendredi est partagé entre le Français et le Chinois.

Sa bonne humeur et son sourire le soir en rentrant de l’école, sa soif insatiable de connaissance sur tous les sujets possible et imaginable me rendent tellement fière de ce petit bonhomme. C’est un vrai bonheur de la voir ainsi grandir et s’épanouir… 

Et chez vous, comment s’est passé la rentrée de vos tout petits? 

[Menu] Repas de la semaine #20

Nouvelle semaine dit publication des repas de la semaine précédente. J’espère que ça vous donnera des idées, et j’espère en trouver dans quelques semaines quand je commencerai à tourner en rond 😉

Pas de nouvelles recettes encore jamais expérimentées cette semaine. Nous prévoyons actuellement nos repas environ deux semaines à l’avance et nous y incluons également les restes que nous congelons. Donc, cette semaine nous avons mangé le reste des spanakopita – sorte de bricks à la feta et aux épinards – que j’avais préparé la semaine dernière, nous avons également utilisé les restes du goulash préparé par Papa Lou pour en faire une sauce que nous avons mangé avec des pâtes en ajoutant juste un peu de sauce tomate, de même pour les Jiaozi – raviolis chinois – préparé par Ayi, nous avons mangé les restes en apéro. Cela nous permet d’avoir des repas gourmands, fait maison, mais très rapide à préparer.

Comme toujours, nous faisons les courses le samedi pour les repas de toutes la semaine, sauf ceux dont Ayi s’occupe car elle préfère faire les courses au jour le jour.

J’ai déja mis en ligne les recettes des bagels, du saumon gravelax, du yaourt glacé à la banane, du houmous et des brioches roulées à la cannelle pour ceux qui sont intéressés. J’essaierai de mettre en ligne la recette des scones, des spanakopita et du taboulé libanais dans les jours à venir.

Et vous, comment vous vous organisez pour les repas de la semaine? 


Et pour les curieux, les repas de la semaine dernière sont là-bas.

[Menu] Repas de la semaine #19

Cette année, j’aurai à nouveau plus de temps à la maison. J’ai donc prévu de reporter nos repas de la semaine dans cette rubrique pour garder des idées de ce que nous mangeons au quotidien et varier plus facilement les plats que nous réalisons.

Chaque fin de semaine, je publierai donc ici les repas de la semaine passée. Voici donc les repas de la semaine du 25 août au 1er septembre.

Nous faisons habituellement les courses le samedi, d’où le point de départ de ma liste de repas ce jour-là. Quand nous ne faisons pas les courses le samedi, nous commandons sur des sites spécialisés pour les expats, Fields ou Epermarket en milieu de semaine pour nous faire livrer le vendredi.

Nous faisons, depuis plus de dix ans, une liste précise des repas que nous allons manger et des ingrédients necéssaires à leur préparation. Je reporte également dans mon agenda le moment auquel je dois prévoir chaque étape de la préparation des repas, des apéros, des goûters… Nous faisons les courses pour les plats que nous préparons uniquement.

Ayi se charge des courses au jour le jour pour les plats qu’elle nous prépare. Elle cuisine, en moyenne, le midi du lundi au vendredi quand je/nous sommes à la maison, et deux à trois fois le repas du soir également. Généralement, elle cuisine le mardi et le jeudi soir pour toute la famille, mais en fonction de nos besoins, elle peut cuisiner plus régulièrement.

Pour les repas que nous préparons, nous essayons de préparer le plus de choses possible par nous-même. Je prépare toutes nos pâtes levées, Papa Lou prépare régulièrement de la pâte feuilletée que nous congelons en partie pour l’utiliser plus facilement quand nous en avons besoin, je n’achète plus de gâteaux industriels depuis au moins deux ans (à part quelques rares exceptions quand nous ne sommes pas chez nous).

La seule chose que je ne fais jamais moi-même, c’est le pain. Nous n’apprécions pas les pains sans croûte, et nous préférons donc acheter un bon pain une fois de temps en temps, voire en congeler pour les moments où nous en avons besoin, plutôt que de nous encombrer d’une machine à pain. Le pain reste un produit que nous ne consommons pas très régulièrement.

Et vous, quels sont vos routines pour faire la cuisine, préparer les repas tout au long de la semaine? 

Les vacances d’été se terminent

Et voilà… Aujourd’hui, nous reprenons l’avion pour rentrer à Shanghai. Tout le monde est impatient de rentrer à la maison et de retrouver Papa Lou que nous n’avons pas vu depuis plus de cinq semaines.

Chaque année, c’est la même chose. A la fin, des vacances les enfants deviennent plus difficiles: leur Papa leur manque, ils manquent de sommeil (les siestes et les grasses matinée, c’est surfait quand il y a tant de chose à voir et à faire), ils en ont assez de devoir prendre la voiture à chaque sortie, ne veulent plus rentrer dans leur siège auto, ne s’alimentent quasiment plus (rapport à l’absence du papa, ça on l’a bien compris…) et bizarrement les deux ont quasiment le même comportement.

Chaque année, je me dis donc qu’il est temps de rentrer, de retrouver Papa Lou et de retourner à notre routine. Et je trouve que c’est une bonne chose. Ca veut dire que nous avons bien profiter de ce dont nous avions à profiter  en France, que nous avons tous fait le plein de moments en famille et que nous sommes prêts à repartir et à reprendre notre quotidien à l’autre bout du monde.

Aujourd’hui, je voyage seule avec les deux enfants. Je suis confiante. Je ne suis ni anxieuse, ni stressée. Les enfants ont l’habitude de voyager. Et globalement, ils sont toujours coopératif dans ces moments-là. L’important est de rester connecté à eux.

Nous partons donc pour l’aéroport. Nous avons deux avions à prendre: le premier jusqu’à Amsterdam et ensuite en route pour Shanghai. Nous arriverons à destination dans environ 19h. Et nous attendons avec impatience le moment où nous retrouverons Papa Lou…

On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures…

[Expatriation] Quatre ans à Shanghai

Cette année aura été bien particulière. Je l’avais prédit. Mais je la voyais comme une année pleine de nouvelles découvertes et en même temps moins zen que les précédentes grâce à / à cause de  mon nouvel emploi…

Finalement, cette année aura été l’année de nos premiers déboires en Chine. C’est l’année qui aura mis fin à la jolie lune de miel que nous vivions jusque là avec Shanghai. Et les mauvaises nouvelles ont continué à se cumuler depuis lors… 

En parallèle, la Chine est se referme sur elle-même. Elle cherche à se prémunir de l’arrivée de nouveaux expatriés en complexifiant drastiquement les conditions d’obtention d’un visa de travail, tout en essayant de surveiller plus et mieux ceux déjà sur place ou en les incitant à repartir… Ma dernière amie qui restait encore à Shanghai a quitté la ville en janvier dernier. Evidement, grâce à l’école de nouvelles amitiés se sont créés, mais un cycle s’est bel et bien refermé.

Rien de ce qui s’est passé au cours de cette année ne nous a fait remettre en cause notre vie ici dans ce pays, et pourtant, j’ai tendance à croire que les choses n’arrivent pas par hasard… Peut être serait-il temps de réfléchir à autre chose? Qui sait? Seul l’avenir nous le dira!

Mais cette année aura aussi été celle de:

Avec le recul, nous avons fait de belles choses durant cette année. Malheureusement, le choc émotionnel de la fin de l’année 2017 aura été un peu difficile à absorber.

Je nous souhaite beaucoup de douceur pour cette cinquième année d’expatriation à Shanghai. J’espère que nous arriverons à nouveau à prendre plus de vrais temps de qualité tous les quatre ensemble, maintenant que nous sommes moins absorbés par nos soucis.

Je le sais dores et déja, l’année scolaire va débuter de manière assez rude, entre le changement d’école de Little Miss Sunshine et le départ à l’école seul, sans sa maman ni sa soeur pour l’accompagner de Little Smiling Buddha. Mais comme je ne sais toujours pas si et comment je vais travailler, j’aurai tout le temps pour m’occuper d’eux et remplir autant que faire ce peut leur réservoir émotionnel le matin et le soir. J’ai envie également de reprendre du temps pour moi, de continuer sur notre lancée en nous octroyant régulièrement des moments de couple avec Papa Lou et de réorganiser notre appartement après notre déménagement avorté pour la ou les dernières années qu’ils nous restent à profiter de Shanghai. J’ai des projets plein la tête et j’espère bien trouver enfin la force de les concrétiser…

Une cinquième année qui débute pleine de doutes… mais qui nous offrira très certainement de très beaux moments!

Vacances d’été

Ce soir, nous quittons Shanghai pour l’été. L’école est finie. Nous allons pouvoir nous reposer et nous amuser pour deux mois en Alsace avec les grands-parents.

Les enfants me demandent chaque jour quand nous rêverons la famille depuis au moins deux semaines. Ces vacances d’été sont toujours attendus avec une grande impatience!

Cette année, nous avons la chance de rentrer en France à quatre. Papa Lou fait le voyage avec nous! Il ira travailler une semaine à Paris, avant d’être vraiment en vacances avec nous pour deux semaines. Nous avons prévu de partir un week-end en amoureux également. Ça va nous faire le plus grand bien.

Cet été sera calme et reposant, je le souhaite. Rien de particulier de prévu. Juste profiter de moments en famille et des joies des jeux en extérieur à la campagne.

J’espère avoir le temps de vous préparer tous les articles qui manquent sur nos différents voyages (Kyushu, le Kansai, le Sud du Yunnan, Angkor,…) et de vous faire profiter de tous les activités créatives que j’ai prévu de faire cet été avec les enfants.

Je rentrerai à Shanghai vers le 20 août, seule avec les deux enfants. Papa Lou nous attendra alors avec impatience.

Et vous, quoi de prévu cet été?

[Week-end] À Jingdezhen

A la mi-juin, chaque année, en Chine, c’est la fête des bateaux-dragons et il y a un jour férié. Cette année, nous avons choisi de profiter de ce week-end de trois jours pour aller visiter un lieu que nous rêvons de visiter depuis bien longtemps: Jingdezhen, la capitale mondiale de la porcelaine.

Nous avons choisi de ne partir que deux jours, pour conserver un jour pour nous reposer à la maison avant la course de la fin d’année scolaire… Nous sommes donc partis le samedi matin tôt, de l’aéroport de Shanghai Hongqiao pour deux jours et une nuit de découvertes.

Nous avons pris l’avion un peu avant 9h du matin pour environ une heure de vol.

Little Smiling Buddha et Little Miss Sunshine apprécient tous les deux de voyager. Ils aiment découvrir des lieux nouveaux et nous réclament très souvent de partir en escapade. Mais à côté de ça, ce sont aussi des enfants qui apprécient énormément jouer à la maison avec leurs jeux pour des heures et qui peuvent refuser de sortir tout un week-end!

Nous sommes arrivés à Jingdezhen en fin de matinée, et nous avons commencé par essayer d’aller visiter un lieu nommé « the old sculpture factory », mais le taxi a décidé de nous déposer à 2km de là, qui était à n’en pas douter un des hauts lieux de la poterie chinoise il y a quelques décennies et qui aujourd’hui a été totalement réhabilité avec des hôtels, des cafés et de nombreuses galeries. Parfois, en Chine, ça arrive: problème de compréhension ou alors le chauffeur n’a simplement pas envie… Pas grave. On décide de faire le tour de ce joli lieu, un peu trop moderne à notre goût, et de reprendre un taxi un peu plus loin (rapport au 35°C en plein soleil avec les deux enfants…)

Le second taxi a très bien compris où on voulait aller. « The old sculpture factory » n’est plus ni une usine ni un lieu où l’on fait des sculptures. C’est vraiment un des lieux de la ville où l’on trouve une belle concentration de potiers, galeries et ateliers. Nous y avons passé le reste de la journée, et nous avons vraiment apprécié cette visite.

Tous les samedis matins se tient un marché aux créations des jeunes potiers du monde entiers qui viennent s’entraîner à Jingdezhen.

Mais nous avons vite quitté la rue principale, les boutiques et les galeries, pour nous perdre dans les petites ruelles à l’arrière et aller observer les potiers sur leur lieu de création.

La plupart des Chinois, qui ont ainsi des métiers de savoir-faire, sont ravis de partager er montrer leur art, à ceux qui prennent le temps de les observer et d’échanger quelques mots avec eux.

Nous avons ainsi passé la journée à passer d’atelier en atelier, à poser des questions, à montrer aux enfants, à écouter les Chinois nous parler de leur art, à voir de magnifiques poteries et à être impressionné par le fait que tout est encore fait à la main ici, même les pièces de « grandes distributions » que l’on retrouve un peu partout à travers la Chine, sont encore faites à la main! On nous a quasiment à chaque fois invités à entrer à venir les observer de plus prêt. C’était vraiment une expérience unique! 

Les enfants ont adoré cette journée. Ils ont passé leur temps entre observation des potiers et jeux avec quelques voitures au sol dans la poussière de la glaise qui recouvre tout…

Et nous étions tellement occupés à observer et à apprendre, que nous en avons oublié d’acheter et nous avons été particulièrement raisonnable... Une théière et deux tasses pour cette première journée seulement.

En fin de journée, nous avons repris le taxi pour nous rendre à notre hôtel. Papa Lou nous avait réservé un très joli hôtel typiquement chinois. Et nous y avons passé une très belle soirée…

Voici notre chambre…

Sans parler de l’extérieur qui était magnifique et qui invitait vraiment au calme et au repos.

Après un rapide dîner dans un petit restaurant à proximité de l’hôtel, nous sommes revenus dans les jardins de l’hôtel pour prendre un thé en papotant tranquillement, en écoutant les criquets chanter et les grenouilles coasser, alors que les enfants continuaient de jouer autour de nous… 

Et puis nous avons passé une belle nuit, calme et reposante…

Le lendemain, nous avions choisi le petit déjeuner chinois et nous avons été gâtés… Nous avons profité à fond du petit-déjeuner et du magnifique cadre.

Nous avons passé une magnifique matinée…

En fin de matinée, nous avons repris nos visites. Nous avions envie de visiter un lieu que nous n’avons finalement pas vraiment trouvé, ou qui n’existait plus, mais nous nous sommes tout de même un peu promené car c’était plus dans la campagne et que le cadre était très joli…

Puis nous avons repris le taxi pour aller visiter « the old fabrik district » et quelle belle idée nous avons eu! Il ne s’agit pas du tout d’un lieu touristique ou d’un lieu de vente, mais bien d’un lieu de fabrication: les moules, les vernis, les poteries,… Nous avons passé deux bonnes heures sous un soleil de plomb par 35°C à nous perdre dans ces ruelles et à observer les potiers travailler…

Comme nous n’avions pas encore déjeuner, nous avons décidé de déjeuner dans une des cantines des travailleurs qui ont été bien étonné et heureux de voir débarquer des étrangers avec deux jeunes enfants dans leur petit restaurant.

Et puis la chaleur est devenue trop insoutenable. Nous avions besoin d’ombre et de frais pour nous reposer un peu avant de reprendre nos visites. Nous avons recherché un « café » un endroit frais où nous pourrions nous assoir et boire un verre. Pas évident en Chine quand on ne connaît pas du tout la ville. Mais finalement nous avons trouvé une sorte de café où nous avons pu prendre des jus de fruits frais et du thé glacé. Nous nous sommes reposés et rafraichit une bonne heure. Little Smiling Buddha a eu le temps de faire la sieste.

Et puis nous sommes retournés dans la rue de l’hôtel où nous avions repéré de jolies boutiques de potiers également. Nous avons fait quelques emplettes: trois théières supplémentaires, un gaiwan et un pot de réserve. Nous avons dons été plutôt raisonnable!

Vers 18h, nous avons cherché un endroit pour déjeuner rapidement. Nous n’avions pas vraiment faim à cause de la chaleur, mais comme nous devions prendre l’avion quelques heures plus tard et ne rien avoir à manger avant notre retour à Shanghai, nous avons décidé de tester les pizzas. A la chinoise. Je n’ai jamais rien mangé d’aussi immangeable: mauvais ketchup très sucré (et non pas sauce tomate), saucisse sucrée, faux fromage qui tire des fils, mangue et deux sortes de mayonnaises sucrées. Little Miss Sunshine a eu la même expérience avec des pâtes à la sauce tomate (ou plutôt au ketchup sucré). Mais au moins nous l’aurons fait! Nous aurons goûter les pizzas au goût des Chinois! 

Vers 19h, nous avons pris le taxi pour l’aéroport. Nous sommes finalement arrivés chez nous à Shanghai vers 23h. Fatigués et absolument ravis de cette jolie escapade!

Nos coups durs de fin d’année

Si vous nous suivez régulièrement sur Instagram, vous le savez déja, mais ces derniers temps, notamment depuis le mois d’octobre dernier, nous avons dû faire face à plusieurs coups durs qui ont mis fin à la lune de miel que nous vivions jusqu’à présent avec la Chine. Pas de quoi remettre en question notre vie ici, mais tout de même un gros coup au moral. J’ai mis du temp à rédiger cet article. J’ai mis du temps à digérer ces deux histoires. Mais j’ai envie de revenir dessus, pour me souvenir de l’essentiel de cette aventure dans quelques années, mais aussi pour vous prévenir, si vous voulez venir vivre en Chine, c’est un risque que vous courrez aussi et très peu d’expats sont protégés par une assurance civile internationale…

Tout a commencé la vieille du dernier jour du mois d’octobre. C’était un lundi. Je préparais alors la Fête de l’automne avec mes collègues. Nous étions resté tard ce soir-là pour tout préparer après le départ des enfants, afin qu’ils découvrent l’école complètement décorée le lendemain. Ayi devait rester plus tard, donner à manger aux enfants si nécessaire et Papa Lou devait rentrer aussi tôt que possible pour prendre son relai. Compte tenu de l’avancée des préparatifs, je pensais rentrer vers 20h-20h30.

Vers 19h, j’ai reçu un coup de fil de Papa Lou. Sans vraiment m’expliquer grand chose, il me dit qu’il a eu un accident de vélo, que la police l’emmène au commissariat et qu’il a besoin qu’on lui ramène son passeport aussi vite que possible. Sur le coup, j’étais plutôt paniquée, jusqu’à ce que je comprenne qu’il n’avait rien, qu’il allait bien, mais que quelqu’un devait venir le rejoindre avec ses papiers. Je préviens la directrice chinoise de l’école. Elle me donne son numéro de téléphone, au cas où nous avons besoin de quelqu’un pour traduire. Je la remercie et me dépêche de contacter Ayi pour la prévenir qu’elle doit rester plus tard, qu’elle doit faire manger les enfants et s’en occuper jusqu’à notre retour. Je me dépêche de rentrer chez moi en vélo pour récupérer le passport de Papa Lou. Quand je rentre, les enfants sont en pleurs, ils ne veulent pas que je reparte, ils ont bien compris que quelque chose ne va pas, mais Ayi ne leur à rien dit. Je leur explique que Papa a eu un accident, qu’il va bien mais que je dois le rejoindre au plus vite au commissariat pour l’aider. Little Miss Sunshine comprend. Little Smiling Buddha pleure toujours quand je repars.

Entre temps, Papa Lou m’a envoyé l’adresse du commissariat où il est retenu, je saute donc dans un taxi et essaie tant bien que mal de me faire comprendre, stressée comme je suis. J’arrive au commissariat une grosse heure et demi après le premier appel de Papa Lou. Je donne son passeport à l’officier en charge du dossier. Il s’étonne en Chinois que je sois étrangère, se demande à haute voix, sans s’adresser à moi, si je comprends le Chinois. Je lui réponds tac-o-tac que je comprends le Chinois. Papa Lou a l’air dépité et bien silencieux, assis sur une chaise dans un coin.

Entre ce que j’apprend de Papa Lou et de l’officier, il y a eu un accrochage entre Papa Lou en vélo et une vieille dame qui traversait la route et qui est brusquement revenu sur ses pas. Personne n’a demandé la version de Papa Lou. La vieille dame a été emmené à l’hôpital pour un examen plus complet, apparemment elle aurait le bras cassé. Nous devons attendre les résultats. Et puis il y a des papiers à signer, l’officier commence à nous parler dans son jargon, refuse de parler anglais et se plaint que nous, étrangers, ne parlons pas assez bien Chinois pour régler seuls ce problème. En fait, il cherche simplement un Chinois pour se porter garant de nous, quelqu’un sur qui taper si finalement tout se termine mal… Pour la petite histoire, on demandera toujours à un Chinois de se porter garant pour un étranger pour n’importe quelle démarche officielle.

Nous choisissons donc de jouer la carte de la sureté et de mettre un Chinois en face d’un Chinois pour faire avancer le problème. J’appelle ma directrice qui va faire office de traductrice pour la suite des négociations. Nous apprenons alors que la vieille dame à 90 ans, qu’elle s’est fracturée l’avant bras en tombant, qu’elle sera gardé une nuit à l’hôpital en observation. Les médecins préconisent d’attendre quelques jours, voir comment évolue la blessure, avant de l’opérer. C’est là que je panique vraiment. Opérer une dame de 90 ans? La mettre sous anesthésie générale? Pour nous accuser ensuite d’avoir provoquer sa mort alors qu’elle n’a qu’un bras cassé? Je trouve tout ça complètement dingue! On nous annonce que nous n’avons pas le droit de quitter la Chine tant qu’un accord financier n’a pas été trouvé avec la famille, mais qu’on nous laisse rentrer chez nous si Papa Lou revient le lendemain pour discuter le côté financier avec la famille en question au commissariat.

Nous rentrons totalement lessivé et angoissé. Nous n’avons pas beaucoup échangé ce soir-là. Nous sommes tous les deux sous le choc. Mais heureux de retrouver nos enfants et d’avoir pu rentrer chez nous.

Le lendemain, Papa Lou est retourné au commissariat avec une de ses RH qui a pris le relai sur le dossier. Son employeur lui a promis de l’aide, c’est compris dans notre « pack » d’expat puisque c’est arrivé sur le chemin entre le travail et la maison . Au commissariat, ils ont rencontré la famille. La vieille dame est rentrée chez elle. C’est un bon point pour nous. La famille explique qu’elle ne connaît pas encore le montant des soins et qu’ils veulent attendre la semaine suivante et le retour à l’hôpital pour un examen de contrôle que les médecins fixent la facture. Nous soufflons un peu.

Le même jour, c’est la fête de l’automne à l’école. Tous les enfants vont pouvoir en profiter. Nous accueillons également les parents de trois classes, les TPS et deux classes de TWO’s à cette occasion, lesquels vont participer aux différentes activités avec leurs enfants. J’accueille donc les parents des enfants de ma classe pour la matinée. Il y a des parents, des grands-parents et même des Ayis qui sont venus. A un moment de la matinée, nous allons préparé des cookies. Sans réfléchir, j’enlève mes bagues (fiançailles, alliance et bague reçue à la naissance de Little Miss Sunshine) avant de mettre les mains dans la pâte. C’est quelque chose que je fais toujours par réflexe à la maison. Je me souviens m’être dit que je n’avais pas de poche ce jour-là (c’est là que je les mettais quand je cuisinais à l’école) et j’ai donc accroché mes bagues en hauteur à une sorte de porte-manteau en me disant que je les récupérerais dans quelques minutes. Mais je ne me suis absolument pas rendu compte de ce que j’étais en train de faire.

Malheureusement, les minutes ont passé, nous sommes sortis de la cuisine et prise dans mes conversations avec les enfants et les parents, j’ai oublié mes bagues. Quelques trente minutes plus tard, alors que les parents ont quitté l’école, je me rends compte de mon oubli. Je suis retournée dans la cuisine en vitesse pour récupérer mes bagues. Elles n’étaient plus là. Je ne me suis pas inquiétée, je me suis dit que quelqu’un les avait trouvées et mises en sécurité. Je suis allée voir la directrice. Elle n’avait rien reçu. Et puis de fil en aiguille, nous avons fini par faire le tour de toute l’école à demander si quelqu’un les avait vu, à les chercher dans la cuisine, dans les poubelles, derrière les meubles…

Ce n’est qu’une bonne demi-heure plus tard que je me suis vraiment écroulée en comprenant ce qui venait d’arriver: je me suis fait voler toutes mes bagues. Ces bagues auxquelles je tenais tant, pour la valeur sentimentale que j’y attachais… J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je m’en suis voulu, tellement. Quand j’ai fini par reprendre mon souffle, j’ai appelé Papa Lou en pleurant pour lui expliquer la situation.

Nous avons vérifié la vidéo-surveillance de l’école. Evidement, il n’y avait pas de vidéo surveillance dans la cuisine. Nous n’avons rien trouvé. Nous avons vérifié les photos réalisées au cours de la matinée. Il y en avait plusieurs où on voyait toujours les bagues. Il y en avait quelques unes plus suspectes qui ont été fournit à la police, mais qui ne voulaient peut être rien dire. On y voyait l’ayi d’une enfant d’une classe de TWO’s regarder dans la direction des bagues, se diriger vers l’endroit, puis se baisser vers son sac avant de sortir de la pièce. Nous avons pu la suivre sur les caméras de surveillance, elle a directement quitté l’école.

La police a été appelée, elle est venu sur place pour voir ce qui s’était passé. Ils ont voulu fermer l’école et vérifier tous les sacs de tout le personnel, mais je n’avais pas le coeur à accepter que l’on soupçonne mes collègues alors que nous avions un doute sur quelqu’un qui avait déja quitté l’établissement… J’ai décidé de porter plainte. J’ai dû insister, la police voulait que j’attende quelques jours au cas où on les retrouve par miracle. Après une nouvelle discussion téléphonique avec Papa Lou, il s’avère que nous avions assuré mes bagues avant notre départ de France. Il nous fallait donc un dépôt de plainte le jour même pour lancer les démarches auprès de l’assurance.

Je suis partie au commissariat, la deuxième fois en deux jours, avec ma directrice. On m’a demandé des photos de mes bagues, ce que je n’avais pas. Mais Papa Lou m’avait envoyé les factures des trois bagues sur mon téléphone, ainsi que leur descriptif et notamment les numéros des diamants présents sur la bagues de fiançailles. J’ai dû batailler pour qu’ils notent un descriptif des bagues sur le dépôt de plainte. Ils n’ont finalement pas voulu que je signe mon dépôt de plainte le jour même. Ils m’ont demandé de revenir le sur-lendemain.

Deuxième nuit sans sommeil. Et il y en a eu plusieurs encore jusqu’à ce que toutes ces histoires se règlent… J’ai aussi perdu ma voix pendant une semaine complète sous l’effet du choc émotionnel…

Finalement, ce n’est que le lundi suivant que j’ai été autorisé à venir signer mon dépôt de plainte. Et encore, j’ai dû m’énerver avec ma directrice pour qu’elle insiste et qu’ils ne changent pas encore une fois mon rendez-vous. J’ai demandé à ajouter certains détails sur le dépôt de plainte avant de le signer. Je parlais en Chinois à l’officier qui ne répondait qu’à ma directrice et jamais à moi, ou alors en riant – genre, mais qu’est-ce qu’elle me veut elle… Il a fini par conclure que de toute façon de l’or en Chine allait être immédiatement fondue et que seule la bague de fiançailles en platine pourrait un temps leur poser plus de problème à faire fondre… Je suis sortie lessivée de cette histoire. Je me suis sentie tellement insignifiante et idiote, prise de haut parce que j’étais étrangère et que c’était plus facile pour l’officier de rire de l’incompréhension culturelle qui avait lieu plutôt que d’essayer de comprendre et de me rassurer. Une étrangère dans un pays dans lequel je vis depuis près de quatre ans. Je me suis sentie tellement mal, tellement seule, tellement à l’autre bout du monde…

J’ai été vraiment écoeurée de la Chine pour un temps assez long. Je n’avais plus envie de sortir, plus envie de me confronter aux Chinois. Les trajets en vélo quotidien jusqu’à l’école ou pour rentrer sont devenus une grande source de stress et de colère. Stress qu’il ne m’arrive aussi quelque chose, stress qu’il arrive autre chose à Papa Lou (le nombre de fois que j’ai guette la montre quand il rentrait et que je suspectait quelques minutes de retard parce qu’en fait il était passé récupérer un colis…), colère quand je les voyais rouler n’importe comment, traverser la route sans se soucier qu’un vélo ou une voiture arrive… Le week-end, nous nous enfermions chez nous pour ne plus en sortir, rester dans notre cocon et nous requinquer en remplissant tant bien que mal nos réservoirs affectifs.

Je tiens quand même à souligner que j’ai toujours eu le soutien d’Ayi à la maison, qui m’a à plusieurs reprises pris dans ses bras pendant que je pleurais et prenais tant bien que mal des nouvelles de l’avancement du dossier, et des collègues Chinois à l’école qui sont venus aux nouvelles et n’ont pas non plus hésité à me prendre dans leur bras l’une ou l’autre fois ou à timidement me taper dans le dos (le contact physique étant vraiment limité en tant que tel en Chine). Et que j’en voulais plutôt à la terre entière, enfin à la Chine entière, et puis à moi aussi, plutôt qu’aux Chinois en particulier.

La même semaine, nous devions avoir des nouvelles de la famille de l’accrochage. Nous n’en avons pas eu. Nous avons dû les re-contacter la semaine suivante, avec le stress de savoir ce qui avait pu les empêcher de nous re-contacter. Ils ne savaient toujours pas pour le montant des frais, mais avait décidé d’embaucher une Ayi à plein temps pour s’occuper de la vieille dame, à nos frais. La fracture était résorbée en une semaine (c’est possible ça?!? à 90 ans?!?), pas d’opération à prévoir, nous avons été soulagé. Ils nous re-contacteraient dans trois semaines, parce qu’ils étaient quatre enfants et que l’un d’entre eux était en déplacement à l’étranger jusqu’à cette date, pour fixer enfin le montant qu’ils nous demandent. Ce qui nous menait à mi-décembre. De fait, nos vacances à l’étranger pour les fêtes de Noël tombaient à l’eau. Nous n’aurions certainement pas l’autorisation de  sortir du territoire pour Noël. Heureusement, nous n’avions pas prévu de rentrer en France pour les fêtes de fin d’année, je pense que nous nous serions totalement écroulés dans ce cas. Nous nous rattachions au fait que Nonna et GrandPapa devaient venir nous rendre visite et qu’ils viendraient quoiqu’il arrive.

Fin novembre, nous avons eu la confirmation de l’assurance, que nous allions être remboursé de la valeur d’achat des bagues. J’ai été soulagée, même si finalement ça ne changeait rien du tout à ma perte. Je n’avais plus envie de porter des bagues. Je n’en ai toujours pas envie. L’important étant que j’ai ceux que j’aime autour de moi, s’accrocher à du matériel ne sert à rien… J’ai mis du temps à faire mon deuil. A ne plus chercher mes bagues autour de mes doigts instinctivement dix fois par jour, avant que mon cerveau ne me ramène à la triste réalité…

Mi-décembre, la famille ne nous a pas re-contacter. Par hasard, Papa Lou a découvert qu’il travaillait dans le même bâtiment qu’une des belles-filles de la vieille dame. Il a réussi à parler avec elle, sans personne autour. Elle a été très gentille, lui a assuré qu’ils allaient nous re-contacter, que la vieille dame n’avait pas de séquelles, qu’elle comprenait notre situation (il lui a dit que nous avions deux enfants qui avaient très envie de rentrer en France pour la fête la plus importante de l’année voir leurs grands-parents) et ferait tout pour accélérer le processus. Nous étions rassuré. Mais c’est encore nous qui avons dû les re-contacter. Ils ont pris un rendez-vous un lundi pour fixer la somme. L’entreprise de mon mari avait entre-temps pris un avocat pour nous aider dans nos démarches. Quant à notre assurance civile, elle avait refusé de nous fournir une aide sur place, alors même que cela faisait parti de notre contrat. Enfin, nous avions contacté le consulat français dès le début pour avoir un soutien et ils nous ont conseillé de ne faire appel à eux que dans le cas où l’histoire dégénérait…  

Le fameux lundi 18 décembre, la famille nous a finalement demandé 200 000 RMB soit près de 30 000 euros, sans autre alternative. La somme était clairement exorbitante et non justifiée. Nous avons refusé, mais nous n’avions d’autres choix que de trouver un accord financier avec eux si nous voulions pouvoir ressortir de Chine un jour. Ca a été une terrible douche froide. Je m’attendais à 5 000 / 6 000 euros, je m’étais psychologiquement préparé à 10 000 euros dans le pire des cas… Mais là! J’ai commencé à paniquer, à me dire que jamais nous ne pourrions rentrer en France pour le mois d’avril, que je louperai le mariage de mon frère à cause de cette histoire… Et puis nous avons repris le dessus sur la panique, la colère et l’incompréhension. Il fallait trouver une solution! 

Après réflexion, calculs, multiples mails et coups de téléphone à notre assurance et à celle de l’entreprise de Papa Lou, nous avons décidé de proposer 150 000 RMB soit près de 25 000 euros, la valeur maximale que notre assurance pouvait nous rembourser, avec l’assurance que l’assurance de l’entreprise de Papa Lou couvrirait l’excédent si nécessaire. Restait à rassembler cet argent en cash. Papa Lou avait passé une grande partie du mois à rapatrier notre argent de nos comptes en banque français à nos comptes chinois (avec les frais qui vont avec…), pour couvrir un maximum. Mais ce n’était pas suffisant. L’entreprise a décidé de nous aider en avançant l’argent à Papa Lou puis en échelonnant notre remboursement directement sur son salaire jusqu’en juin 2018.

Le lendemain, Papa Lou a donc repris contact avec eux, puis rendez-vous au commissariat pour signer les papiers. Nous n’y croyions pas. Il allait falloir qu’ils acceptent 50 000 RMB en moins que ce qu’ils demandaient… Il allait falloir que les quatre enfants signent ces papiers et acceptent. Clairement, il y en a un dans le lot qui nous a pris pour des pigeons et qui voulait s’acheter une nouvelle voiture sur le dos de sa mère…

Mais ils ont accepté, ils ont signé les papiers et l’officier de police a annoncé à Papa Lou que dès le lendemain notre interdiction de sortir du territoire serait levé. Nous étions le 20 décembre au soir. Nonna et GrandPapa venaient d’arriver à Shanghai pour fêter avec nous les fêtes de fin d’année. Papa Lou est rentré en disant qu’il allait sur le champ nous organiser une petite semaine de vacances au Japon, que cette sortie du territoire chinois était vitale pour nous…

Mais l’histoire n’était pas terminé. Début janvier, il a fallu se battre avec l’assurance pour avoir un remboursement complet. Comme ils étaient en tord, puisqu’ils nous avait refusé une aide sur le terrain alors que cela faisait parti de notre contrat, nous avons finalement eu de la chance et le remboursement a eu lieu début février. Le remboursement a eu lieu sur nos comptes français. Papa Lou a donc continué à rembourser son entreprise sur son compte chinois jusqu’à réussir à re-négocier ses remboursements après une prime. Finalement nous avons terminé les remboursements au mois d’avril. Nous avons donc eu six mois plein de soucis et de stress pour cet incident.

Je voulais vous raconter cette histoire, car après en avoir parlé autour de moi, nous sommes les seuls expats qui avaient pris une assurance civile internationale. Si nous n’en avions pas eu, nous aurions vraiment été en difficulté. Ca n’arrive pas qu’aux autres! J’avais évidement entendu ce genre d’histoires, de on-dit, de connaissance de connaissance, d’expats à qui le même genre de chose étaient arrivées. On m’avait dit: « Ne t’approches jamais d’un accident, au pire enfuis-toi si tu n’es pas coupable, au mieux appelle la police sans laisser de contact ». On m’avait dit: « Je connais quelqu’un qui a passé son permis à Shanghai et qui a vu un homme se jeter sous ses roues quelques jours à peine après avoir eu sa voiture, parce que c’était un étranger et qu’il pouvait payer ». On m’a raconté l’histoire d’une famille de cinq enfants qui venait d’arriver à Shanghai et qui quelques jours après leur arrivée se sont vu pris à parti dans le métro sous prétexte qu’un de leur enfant avait poussé quelqu’un, ils ont été retenu toute la nuit au commissariat et on dû débourser quelques 2 000 euros dans le vide.

Si vous choisissez de partir vivre en expat, pensez à votre assurance civile, à celle de vos enfants, à l’assurance de vos biens (qui ne vous appartiennent que tant que la douane le veux bien et qui ne sont à l’abri de rien…) et je ne parle même pas d’assurance santé! 

Cette histoire a été un vrai choc pour nous. Nous avons eu du mal à nous en remettre, émotionnellement parlant. Nous sommes encore fragile, et deux autres déconvenues, qui ont eu lieu ces derniers mois, ne nous ont pas aidé. Mais c’est une autre histoire…