[Education] Transformer l’absence en souvenirs

Nous sommes rentrés de notre voyage au Japon en famille jeudi soir tard. Dès vendredi matin, Papa Lou est parti en train pour les montagnes jaunes afin de vivre son expérience auprès d’une famille de producteurs de thé.

Papa Lou est régulièrement en déplacement. Pas trop souvent, mais assez régulièrement. Je suis rarement absente, mais c’est tout de même arrivé l’une ou l’autre fois, notamment lors de mon week-end de team building dans les montagnes Anji ou lors de ma fantastique expérience dans un village de producteur de thé. Et dans quelques jours, ce sera au tour de Little Miss Sunshine de nous quitter pour quelques jours pour la première fois à l’occasion de son premier voyage scolaire. 

Et j’ai noté ce week-end, que nous avions finalement la même manière de répondre à ces absences, Papa Lou et moi. Nous avons envie de créer de beaux souvenirs à trois avec nos enfants, et de ne surtout pas nous focaliser sur l’absence de l’autre. Son absence pour le week-end m’a inspiré une photo sur Instagram qui vous a beaucoup parlé aussi. Alors je me suis dit qu’il serait intéressant de développer mon point de vue ici dans un article. 

Ces moments d’absence sont des moments un peu hors du quotidien que nous voulons leur créer. Nous nous efforçons de toujours faire des choses inhabituelles. Rien de bien compliqué à mettre en place, mais des petites choses qui font plaisir, qui créent et ancrent des souvenirs d’enfance. Le but étant vraiment de ne pas se focaliser sur l’absence, le manque, mais de créer des moments privilégiés dans une autre configuration. L’absence de l’autre nous fait de toute manière sortir du quotidien, de nos habitudes, de notre train-train, donc la meilleure façon d’en profiter et de ne pas se morfondre est de surfer sur la vague. Ca fait du bien aux enfants et au parent qui reste seul à s’en occuper. 

Assez naturellement, nous nous sommes par exemple retrouvé à dormir tous les trois ensemble dans le lit parental lorsque l’un des parents est absent. Ainsi, la plupart du temps, quand Papa Lou est absent ou que je suis absente, les enfants dorment dans notre lit. Et c’est toujours un plaisir pour eux… même si l’endormissement est souvent un peu plus tardif du fait de l’excitation. 

Quand l’absence a lieu un week-end, c’est souvent pour nous l’occasion de faire ce que nous appelons « une soirée pyjama ». A savoir que nous installons les matelas au sol dans le salon devant la télévision et que nous nous endormons tous ensemble devant un film. Cela provoque également un chamboulement le lendemain matin, alors que certains dorment encore – souvent Little Miss Sunshine – nous prenons le petit-déjeuner dans la salle de jeux pour éviter de les réveiller. 

Encore plus simple, c’est l’occasion de préparer un repas que l’absent n’apprécie pas forcément, d’écouter de la musique que l’absent n’aime pas beaucoup, de faire des choses qu’on ne fait pas habituellement – les enfants se retrouvent souvent assis sur la table à m’aider à préparer le repas du soir, alors qu’ils ne montent habituellement pas sur la table pour m’aider -, un bricolage sur un thème qui nous tient à coeur pendant l’absence,… Les repères sont remis en question, on sort de notre zone de confort et on découvre de nouvelles manières de faire. Ca fait également du bien aux enfants qui voient qu’on peut faire différemment, que Papa ne gère pas comme maman, mais que ça fonctionne tout aussi bien. 

Et ça fait un bien fou de remettre les habitudes en question… On est d’autant plus content de revenir aux vieilles habitudes ou de les changer… 

Et chez vous, comment ça se passe quand l’un des parents ou des enfants est absent? 

La question du Père Noël

C’est la bonne période pour se poser la question. Faire croire ses enfants au gros barbu qui rentre dans la maison par la cheminée alors que tout le monde dort ou pas? 

Nous nous sommes posé la question pour le premier Noël de Little Miss Sunshine. Mais pas très longtemps. Nous savions déjà ce que nous voulions pour nos enfants.

J’ai un très beau souvenir de ce mythe du Père Noël. J’y ai cru, j’ai voulu y croire, très longtemps. Bien après que tous mes camarades aient cessé d’y croire. Je n’ai pas vraiment été déçu quand j’ai enfin cessé d’y croire. Je ne me suis pas sentie trahi, contrairement à ce que l’on peut parfois lire. J’ai aimé cette période, cette légende, cette petite boule dans mon ventre quand on nous disait qu’on pouvait aller voir sous le sapin si le Père Noel était passé.

Je ne me souviens pas que mes parents aient jamais utilisé le chantage au Père Noël. Bien sur, j’ai dû l’entendre, parce que j’ai déjà entendu ma grand-mère le dire à son arrière-petite-fille. Mais rien qui m’ait marqué. Alors pourquoi choisir de ne pas y faire croire mes enfants? 

Pour plusieurs raisons.

La première est toute simple, et tient aux choix éducatifs que nous avons fait pour nos enfants. Je me vois mal mettre un point d’honneur à ne pas utiliser le chantage, à expliquer, à élever mes enfants vers plus d’empathie et d’humanité, à ne pas leur mentir, et leur raconter cette histoire comme s’il s’agissait de la réalité.

La seconde tient à nos croyances religieuse. Noël est, et reste avant tout, une fête religieuse. La naissance d’un enfant. La fête des lumières. Le partage. Le pardon. Et le Père Noël n’a absolument rien à voir avec la magie de Noël. Bien au contraire.

Une autre raison, qui est finalement très liée aux deux précédentes, est que je ne veux pas faire entrer cette fête, qui me donne encore aujourd’hui des étoiles dans les yeux, dans la surconsommation. Chez nous, c’est un cadeau par enfant. On peut y ajouter un livre ou un habit, mais c’est largement suffisant, voire trop à mes yeux. Cette année, comme l’année dernière, Little Miss Sunshine recevra trois robes chinoises, des qipiao, faites sur mesure d’après ses propres choix de tissu. Un cadeau absolument magnifique à nos yeux et aux siens. Elle porte encore fièrement ceux de la saison passée en précisant à qui veut l’entendre que c’est elle qui a choisi les tissus. Little Smiling Buddha quand à lui aura un robot ménager en bois pour m’imiter lorsque je prépare mes brioches et je suis certaine que ça lui plaira. Par contre, si quelque chose leur fait envie au courant de l’année, je suis tout à fait du genre à leur acheter assez facilement sans aucune raison.

Tant que les enfants n’entrent pas à l’école, qu’ils ne sont pas trop confrontés à l’extérieur, aux publicités et autres histoires de leurs petits héros, c’est assez facile d’évincer la question du Père Noël. Quand ils sont plus grand, c’est plus difficile. Les adultes leur posent spontanément la question avant Noël: « Qu’est ce que tu as commandé au Père Noël? ». On n’en voit partout, sur tous les panneaux, toutes les publicités, dans tous les livres de Noël. Alors à ce moment-là, il est temps de faire un choix réel. Et avec Little Miss Sunshine, ça a été assez rapidement réglée. A sa manière comme d’habitude. Un jour, elle a fait le parallèle entre son héro, Totoro et le Père Noël. Et elle m’a demandé si ils existaient réellement tous les deux. Elle devait avoir un peu moins de deux ans et demi. Je lui ai retourné la question. Elle m’a répondu qu’elle ne pensait pas qu’un homme pouvait rentrer dans la maison par la cheminée avec une hotte pleine de cadeaux. Et puis nous avons parlé de NOTRE Noël, le partage d’un bon repas en famille, l’échange de cadeaux – quand on se dit ça vient de telle ou telle personne -, toute la magie autour de la préparation du sapin, des gâteaux de Noël, des petites attentions que l’on a les uns pour les autres… Nous en avons ensemble conclu qu’à Noël, nous aimions mutuellement nous offrir des cadeaux pour fêter tous ensemble la naissance d’un extraordinaire bébé. Et puis la conversation a été close jusqu’à l’année suivante. Pour la question de Totoro par contre, la question est restée en suspens, d’autant que nous avons visité sa maison au Japon… Mais depuis elle a compris que c’était également un personnage de fiction.

Cette année-là, lors de notre retour en Alsace, j’ai entendu ma grand-mère de 90 ans menacer Little Miss Sunshine. « Si tu ne me fais pas de bisous, le Père Noël ne t’apportera pas de cadeaux. » Je ne suis pas intervenue, parce que je n’en veux pas à ma vieille grand-mère. Nous ne sommes pas de la même génération! Mais Little Miss Sunshine est venue me voir discrètement en me disant: « Maman, tu sais, je crois que Mamama Pendule, elle ne sait pas que le Père Noël, c’est juste une jolie histoire ». Je lui ai juste répondu qu’il fallait laissé croire ceux qui y croyait, que ce n’était pas bien grave.

Cette année, je sais qu’il y a eu débat sur la question dans le bus avec un camarade plus âgé. Et que Little Miss Sunshine lui a dit que le Père Noël n’était que dans les histoires. Certains parents doivent me haïr! Mais elle m’en a parlé et je lui ai re-expliqué l’importance de laisser croire ceux qui y croyait pour ne pas les blesser.

Little Smiling Buddha est encore petit. Mais je suppose que le jour venu nous aurons le même type de conversation ou alors il l’aura avec sa soeur. De toute façon, aux yeux des enfants le Père Noël n’a aucune importance. La preuve en est, la plupart du temps, il leur fait peur quand ils en voient un, ils n’ont aucune envie d’être photographier à côté de lui – ce n’est qu’un plaisir d’adultes. Qu’y a-t-il de plus beau que de s’offrir un cadeau sans rien attendre en retour? Ni bisous, ni autre cadeau, ni merci? Juste le plaisir de chercher la bonne idée cadeau et le plaisir d’offrir. C’est ce que je veux transmettre à mes enfant. Le plaisir d’offrir autant que de recevoir.

Depuis cette fameuse conversation, nous discutons d’ailleurs souvent de la réalité des choses. Quand elle lit une histoire, elle me demande parfois si c’est une vraie histoire ou une légende. Ou quand elle voit quelque chose dans un dessin animé ou dans un film. Nous avons d’ailleurs récemment expliqué le travail d’acteurs. Qu’il y a une personne réelle derrière un personnage de fiction. Que c’est son métier de faire croire à des histoires et que la télévision, c’est comme un grand spectacle où on ne voit pas la scène. Et elle a très bien compris. Ce que j’étais loin d’imaginer. Il y a tant de choses à apprendre de nos enfants!

Et vous, quels sont vos choix et vos raisons? Vos enfants croient-ils au Père Noël? 

[Roadtrip] Fujian – Jour 7: les Tulou et Xiamen

Voici déja arriver notre dernier jour dans le Fujian. Nous nous sommes réveillés tôt pour profiter de la vue magnifique de l’hôtel sur les Tulou, maisons rondes traditionnelles, avoisinantes.

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L’hôtel en lui-même, le Hakka Earth Building Prince Hotel de Yongding, n’était pas extraordinaire. C’est un énorme bâtiment moderne comme tous les grands hôtels chinois. Mais la vue des chambres était magnifique. Et il y avait même des terrasses pour profiter de cette vue. Par contre, en arrivant, j’ai été choqué par cet immense bâtiment qui défigure totalement le décor à mon sens…

Nous avons fait le choix de dormir dans un grand hôtel, et non dans un Tulou, à cause des enfants. Voyager avec des enfants en bas-âge contraint parfois à des choix… A quatre, nous n’aurions pas pu rentrer dans une petite chambre d’un Tulou, et nos enfants étant encore trop jeune pour dormir dans une chambre séparée, le choix a été vite fait… Mais si nous y avions été en amoureux, c’est sûr qu enotre choix aurait été différent!

Pour cette dernière matinée dans le Fujian, nous avions prévu de prendre un peu de hauteur pour observer certains Tulou de haut avant d’aller les visiter.

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Nous avons donc commencé notre matinée par une belle promenade, agrémentée de nombreuses marches, dans la montagne. Et ce jour-là, Little Miss Sunshine était vraiment motivé pour marcher!

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Vous vous en souvenez certainement, mais c’était la période du Nouvel An Chinois. Et cette période de l’année, les Chinois ont pour habitude d’honorer leurs ancêtres. Ils se rendent alors sur les lieux des tombes, toujours situées dans les montagnes, pour claquer des tonnes de pétards et éloigner les mauvais esprits. Durant cette fameuse promenade, nous avons rencontré de nombreuses familles qui rejoignaient les tombes de leurs ancêtres, des paniers pleins de pétards et de nourriture…

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Voici une tombe, avant l’explosion des tonnes de pétards…

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Et puis après… Le sol est rouge des éclats des pétards…

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Dans cette ville, il y avait de nombreux Tulou. Nous avons largement pu les observer, les compter et les photographier de haut, avant d’aller en visiter certains.

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Les Tulou sont construit sur quatre ou cinq étages. Chaque famille possédant une pièce à chaque étage: une cuisine en bas, un garde-manger au dessus et puis ensuite des chambres à coucher. Certains, très touristiques, sont payant et les pièces du bas sont devenus des petites boutiques. D’autres sont beaucoup moins touristiques, ils sont gratuits et on peut encore mieux observer la structure traditionnelle des bâtiments…

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Au centre de chaque Tulou, il y a le temple des ancêtres de la famille.

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Les Tulou peuvent être rond ou carré, plus ou moins grands, mais il s’agit toujours de construction communautaire en terre, en pierre et en bois. Ce sont ces drôles de maisons que les Américains ont pris pour des réacteurs nucléaires suite à leur surveillance par satellite de la Chine il y a quelques années…

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Après ces dernières visites, nous nous sommes encore un peu promener dans la ville, et puis nous avons repris la route…

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Comme souvent, nous avons déjeuner dans un petit restaurant de route…

Milieu de l’après-midi, nous étions de retour à Xiamen pour aller visiter le quartier universitaire de Jimei: les bâtiements des écoles, le jardin, la plage…

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Et on a pu observer le soleil qui se couchait sur la mer

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Pour terminer ce beau voyage, nous sommes retourné dans une des rues très animée de Xiamen.

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Nous avons dîner de streetfood, avant de prendre le chemin de l’aéroport

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La surprise a été l’annulation de notre avion. Alors même que nous avions choisi le dernier avion de la journée. Nous nous voyions déja devoir passer une nuit supplémentaire à l’hôtel, la dame du service client de notre compagnie aérienne faisait semblant de ne pas comprendre notre chinois, on a finalement dû s’énerver et demander à voir quelqu’un qui parle anglais. Heureusement, une solution a été trouvé, nous avons pu monter dans un avion qui était même censé partir avant le nôtre. On nous a prévenu que l’on avait que dix minutes pour rejoindre notre porte d’embarquement! Et on a réussi! Sauf que finalement l’avion a eu plusieurs heures de retard…

Nous sommes rentrés à Shanghai au milieu de la nuit, fatigués mais heureux de ce magnifique voyage! 


Et pour revoir l’ensemble de ce voyage:

Dernier jour d’école 

Ce n’est pas sa première année d’école. Ce n’est donc pas son premier dernier jour d’école. Et pourtant, ce matin, je suis émue.

Je la vois monter dans le bus, avec sa jolie jupe bleue à froufrou, son t-shirt noir et argent, son serre-tête bleu de princesse auréolé d’une petite couronne, son sac d’école en bandoulière… Elle a grandit.

Elle est sereine, heureuse de partir à l’école, contente d’aller dire au-revoir à ses amis, ses maîtres et maîtresses. Elle sait que pour certains, elle ne les reverra plus. Elle sait que l’an prochain, elle aura un nouveau maître et une nouvelle maîtresse. Et elle est confiante.

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Elle sait que demain nous prenons l’avion pour la France. Elle trépigne d’impatience de retrouver ses grands-parents.

Elle a déjà tout un programme dans sa tête pour cet été: regarder les étoiles, jouer dans la boue, planter des graines, faire une cabane, courir dans l’herbe pieds nus, se baigner… Et puis aussi aller voir la Tour Eiffel, retourner visiter le château du Haut-Koenigsbourg, faire des manèges à sensation à Europa-Park. Elle m’en parle depuis plusieurs semaines.

Elle a grandit cette année. En taille (7cm en 6 mois!). Mais aussi en maturité aussi. Elle est plus posée. Et puis plus aventureuse aussi. Elle est bien plus indépendante et puis plus autonome. Le plus souvent, elle coopère volontiers. Parfois, elle n’a pas envie et nous le fait bruyamment savoir. Elle m’épate.

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C’est aujourd’hui que je m’en aperçois. En la voyant monter dans le bus pour son dernier jour d’école. J’ai eu un flash. Je l’ai revu montant dans le bus le jour de la rentrée scolaire. Et je l’ai trouvé si grandit, si belle, si épanouie. Ma magnifique petite fille.

Les deux mois d’été que nous allons passer en France la changeront encore. Je n’en doute pas. Nos voyages, notre vie par monts et par vaux, parfois loin de Papa Lou, la font grandir encore plus vite…

Et j’aime tellement l’observer. Dans ses nouvelles acquisitions. Dans ses nouvelles passions. Dans ses nouvelles compétences.

Je suis tellement heureuse d’avoir le temps de noter tous ses changements… 

L’odeur du café

Les odeurs. Tristement, l’odorat ne fait pas partie des sens que l’on apprend spontanément à travailler à un enfant. Je m’explique. On apprend aux enfants à toucher, à observer, à écouter, parfois à goûter, mais très peu à sentir. Et pourtant, les odeurs font partie intégrante de notre mémoire émotionnelle.

Grâce à mon ancien travail, j’ai pris conscience depuis quelques années de l’importance de notre mémoire olfactive. Et depuis la naissance de Little Miss Sunshine, je m’efforce de lui montrer l’importance d’apprendre à reconnaître les odeurs. Dès ses premiers jours, nous n’avons pas hésité à lui faire sentir les différentes épices, les différents ingrédients que nous utilisions pour cuisiner. Avant même de manger, elle connaissait déja de nombreuses odeurs. Et aujourd’hui, nous essayons dans la mesure du possible de faire pareil avec Little Smiling Buddha.

On a tous des odeurs en tête qui nous rappelle notre enfance. Certaines nous rappellent des choses positives et d’autres nous crispent. L’odeur qui me renvoie le plus à mon enfance, c’est l’odeur du schnaps de quetsches mêlé à l’odeur du café. C’est un peu ma madeleine de Proust. Elle me renvoie à mes jeunes années, lorsque j’étais chez mes grands-parents le mercredi. Après le repas, mon Grand Père prenait toujours un café et y ajoutait quelques gouttes de schnaps de quetsches maison. L’odeur du café mêlée à l’odeur de l’alcool de quetsches envahissait alors la cuisine pour de longues minutes.

Plus tard, j’ai rencontré Papa Lou. Il avait, à l’époque et durant quelques années, la grande habitude de boire énormément de café. Durant plusieurs années, c’est dans une cafetière à l’italienne que je lui préparais son café. L’odeur typique d’un café préparé à l’italienne, je la reconnais entre toute. Depuis ce temps là, même si Papa Lou ne consomme plus de café à la maison, mais du thé, cette odeur me renvoie inévitablement à lui.

Je ne consomme pas de café. Je n’aime pas le goût. Je n’aime pas cette sensation qui me rappelle inévitablement le brûler. Mais j’aime son odeur. J’aime sentir l’odeur de café le matin au réveil. Ce qui n’arrive jamais. Nous buvons du thé. Alors quand le fumet du café des voisins parvient jusqu’à chez nous, je replonge dans mes souvenirs… J’en serais presque à préparer du café, juste pour le plaisir de respirer son odeur…

Et vous, quelle odeur vous rappelle votre enfance?

Etre parent … n’est pas un jeu d’enfant!

Grâce aux Supers-parents, Camille et Olivier, une conférence inédite d’Isabelle Filliozat, intitulé « Etre parents… n’est pas un jeu d’enfant! » était disponible sur le site de Parentalité Consciente durant une grande partie du mois de janvier.

A titre indicatif, la conférence est à voir ou à télécharger gratuitement à cette adresse jusqu’à aujourd’hui inclus.

J’apprécie énormément les livres d’Isabelle Filliozat. D’ailleurs J’ai tout essayé! et Au coeur des émotions de l’enfant sont un peu devenu mes référents depuis que je les ai lu. J’aurai beaucoup aimé pouvoir participer à une des conférences de l’auteur, mais notre expatriation en Chine ne nous en a pas donné l’occasion. C’est donc avec un immense plaisir que j’ai visionné cette vidéo d’une heure quarante-cinq.

Je ne vais pas vous en faire un récit détaillé, mais j’aimerai noter ici quelques unes des principales idées que je veux retenir de cette conférence.

  • Il faut se concentrer sur les besoins de l’enfant et interpréter le comportement comme un message que l’enfant essaie de nous faire passer. Un comportement inapproprié est un besoin non assouvi ou une émotion refoulée.
  • Lorsque l’on donne un ordre à un enfant, par exemple « Vas chercher ton cartable! », le cerveau de l’enfant donne l’ordre à ses jambes de courir jusqu’à sa chambre, mais une fois dans sa chambre, comme il n’a pas fait fonctionner son cerveau pré-frontal, il lui est impossible de se souvenir ce qu’il est venu y faire. Il suffit de faire fonctionner son cerveau pré-frontal pour régler le problème, en lui demandant par exemple ce qu’il lui faut pour aller à l’école.
  • Il faut neuf mois à un petit humain pour s’attacher pleinement à sa figure d’attachement principale: c’est sa source de sécurité. Les enfants qui ont un très fort attachement avec leur figure principale d’attachement développent des compétences émotionnelles, sociales et intellectuelles supérieurs aux autres enfants. L’attachement est le besoin principal de l’être humain, il prime même sur le besoin de se nourrir.
  • L’enfant se nourrit de sa figure d’attachement. Si cette personne travaille ou est absente de la maison en journée, inconsciemment l’enfant aura besoin de s’hyper-nourrir quand sa figure d’attachement revient. C’est pour ça, par exemple que l’endormissement d’un enfant peut être problématique avec sa figure d’attachement: son réservoir n’est pas plein, l’enfant reste réveillé. Mais le cas inverse existe aussi, il s’endort spontanément avec sa figure d’attachement, mais avec aucune autre personne de son entourage, car il se sent en totale sécurité avec la première.
  • Un enfant ne confie ses difficultés qu’à sa figure d’attachement principale. Un mammifère a besoin de sécurité pour se laisser aller. Ce qui explique par exemple que lorsque l’on va chercher son tout-petit à la crèche, on nous dit qu’il a été sage comme un ange toute la journée et qu’à peine on quitte la crèche, le petit se met à hurler, à pleurnicher, à réclamer… Il décharge les émotions accumulées au cours de sa journée: c’est un geste d’amour!
  • En jouant simplement avec un enfant, on peut remplir son réservoir affectif, même si on n’est pas sa figure d’attachement principale. Par le jeu, on lui exprime qu’on est là pour lui. L’enfant se sent alors en confiance et les jeux peuvent se terminer dans les cris et les pleurs puisqu’il va alors pouvoir décharger son stress de la journée.
  • On se demande souvent s’il faut punir ou laisser faire comme s’il n’y avait que ses deux choix. Mais quand il y a blocage, le blocage vient des deux: de l’adulte et de l’enfant. Pour ne pas en arriver à une situation de blocage, il faut écouter les émotions et les besoins de l’enfant. Ce qui est compliqué, c’est que les enfants ne disent pas forcément ce qui se passent réellement. Par exemple, un enfant rentre de l’école et chaque soir, juste avant le repas, il réclame de faire du roller. La mère refuse car c’est l’heure de manger. Mais en fait, l’enfant a besoin de relâcher les tensions avant de passer à table, mais ne sait pas l’exprimer. Une solution alternative serait par exemple de lui proposer une séance sur le trampoline. Une demande exagérée, une émotion disproportionnée cache souvent un besoin non assouvi. Il faut trouver une solution ensemble.
  • Les émotions réprimées ne sont pas psychologiques, elles sont physiologiques. Elles se passent dans tout le corps. L’amygdale lâchent des hormones qui se propagent à travers tout le corps, c’est seulement après que notre cerveau va pouvoir se mettre en marche et tempérer les émotions, dans la mesure où il a la maturité nécessaire.
  • Trois réactions naturelles en cas de stress: l’attaque, la fuite et le figement. La plupart du temps, en cas de stress, les enfants se figent, comme une souris morte et gardent tout le stress en eux. Lorsqu’ils se défigent enfin, ils vont avoir besoin d’agresser pour se libérer du stress. Si la figure d’attachement est assez forte, c’est vers elle qu’il va déverser son agressivité: c’est une preuve d’amour! Si ce n’est pas le cas, il déversera alors son agressivité sur ses petits camarades, sa petite soeur, ses petits cousins…
  • La seule solution quand ça ne va pas, c’est le câlin. Faire un câlin permet de faire se propager de l’ocytocine dans le corps. L’amour n’est pas une récompense, c’est un carburant. 
  • Quand un parent n’a pas eu l’attachement dont il avait besoin dans son enfance, son amygdale est hypersensible dans son cerveau. Les capteurs d’ocytocine diminuent. Face à un enfant qui pleure, le cerveau de l’adulte va l’interpréter comme un danger et va libérer de l’adrénaline à la place de libérer de l’ocytocine. Ce parent aura besoin de guérir de son histoire et de beaucoup de câlins de la part de son entourage pour retrouver progressivement un niveau d’ocytocine correct.
  • On sait aujourd’hui que si un enfant est maltraité, cela provoque des mutations génétiques. La violence s’inscrit dans ses gênes pour trois générations!
  • Avec le besoin d’attachement, l’autre grand besoin est celui du libre arbitre. L’être humain a besoin de pouvoir faire par lui même. Il est par exemple vain de faire de grandes phrases d’explication à un adolescent. Un seul mot suffit, cela lui laisse le choix de la réflexion et du libre arbitre.

Voilà les points principaux que j’ai envie de retenir de cette conférence.

Et vous, avez-vous déja particpez ou aimeriez-vous participer à une telle conférence? 

Le réveillon du 24 décembre

Depuis toujours, dans ma famille, Noël commence le 24 décembre au soir avec le Réveillon. Petits, nous profitions de cette soirée juste entre nous, avec mes parents. Nous recevions nos cadeaux dès le début de la soirée et nous passions la soirée à monter nos nouveaux jouets et à les essayer. C’était une manière pour mes parents de canaliser notre énergie vers quelque chose de positif avant les longues fêtes de famille et les repas interminables des jours suivants.

Alors dans la famille Kangourou, la tradition est restée. Les festivités s’ouvrent dès le soir du Réveillon et Little Miss Sunshine ouvre ses premiers cadeaux dès la nuit tombée.

Comme toutes les années, nous avons commencé par aller à la messe des enfants vers 16h. Cela nous permet de commencer la soirée tout doucement, de préparer Little Miss Sunshine à la suite des événements. Elle le sait, Noël c’est la fête de la naissance du Petit Jésus. Le Père Noël n’apparait donc pas vraiment dans les traditions familiales que nous avons mis en place. Il est traité comme un personnage de fiction, une belle histoire.

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En rentrant chez mes parents, nous avons eu la joie de voir arriver Parrain et Tata F. Little Miss Sunshine était absolument ravie. Nous ne les avions pas revu depuis juillet dernier… Mamama nous a donc proposé un goûter avant de commencer la soirée.

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Nous avons eu droit à ses délicieux petits gâteaux de Noël et à un bon verre de vin chaud. Comme il avait été cuit longtemps et que l’alcool était très certainement totalement évaporé, je me suis également laissé tenter par une coupe… Pour moi, c’est exactement ça, le goût de l’hiver!

Malheureusement, Parrain et Tata F. avait d’autres obligations pour la soirée. Nous sommes donc restés seuls avec Papapa et Mamama pour le Réveillon, mais nous les avons retrouvé dès le lendemain.

Devant le sapin, après avoir chanter une belle chanson de Noël, Little Miss Sunshine a fait la distribution des cadeaux de Noël. Avant d’ouvrir ses propres cadeaux… Nous avons tous été très gâtés!

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La soirée s’est poursuivi tout en douceur avec un délicieux repas. Du foie gras de canard fraîchement poêlé avec de la confiture de figue et des pommes caramélisées. Même Little Miss Sunshine a adoré!

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Puis un tournedos sur une tranche de pain grillé surmonté d’une délicieuse sauce aux champignons et accompagné d’une délicieuse purée de carottes maison.

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 Enfin pour le dessert, une tranche d’ananas poêlé au beurre et des petits gâteaux de Noël.

Nous avons passé une douce soirée en famille, même si Little Miss Sunshine et moi avons fini par nous endormir l’une dans les bras de l’autre sur le canapé. Le décalage horaire nous aura fatigué une bonne partie de nos vacances.

Et vous, comment s’est passé votre Réveillon?  

[Education bienveillante] Le temps des monstres et l’angoisse de séparation

Depuis une dizaine de jours, alors que nous étions encore en Alsace, Little Miss Sunshine s’est mise à refuser de dormir dans son lit. Impossible de la coucher vers 21h comme nous en avions l’habitude. Soit elle finissait par s’endormir sur le canapé et nous la couchions dans son lit ainsi endormie, soit elle finissait par dormir dans notre lit après une « bataille » aussi fatigante qu’inefficace à 23h.

Je n’ai pas eu les ressources nécessaires pour trouver une solution bienveillante entre la fatigue et la famille où chacun y va de son commentaire et de son conseil, impossible de réfléchir clairement et de prendre du recul sur la situation. J’avais le faible espoir que la situation s’arrangerait d’elle-même avec notre retour à Shanghai, ce qui a par le passé déja été le cas. Mais au fond de moi, je savais qu’on était passé dans une autre phase, que Little Miss Sunshine grandit et que de nouveaux défis se présentent à nous.

De retour à Shanghai, le problème ne s’est pas arrangé tout seul. Il a bien fallu que je me penche sérieusement sur la question. En prenant un minimum de recul sur la situation, j’ai bien compris que Little Miss Sunshine a vécu beaucoup de fortes émotions ces derniers temps. Sa première rentrée scolaire mi-octobre, prendre le bus seule depuis début décembre, le stress de voir régulièrement partir Papa Lou en déplacement, l’annonce de l’arrivée d’un petit frère, le retour en Alsace pour les fêtes de fin d’année, le changement de chambre et de lit réguliers en Alsace. Sans compter la difficulté de récupérer suite au décalage horaire…

Premièrement, j’ai essayé et réussi à nouer le dialogue avec Little Miss Sunshine. Elle m’a parlé d’un monstre qu’elle a vu dans sa chambre chez Papapa et Mamama – et dont elle m’avait parlé au moment même de l’événement. Un événement qui l’a plus marqué que ce que j’avais pensé au départ, même si j’avais tout de suite pris le problème au sérieux. Je n’ai malheureusement pas réussi à savoir s’il s’agissait d’un cauchemar ou de la peur d’une ombre dans la chambre. De manière plus générale, j’ai également essayé de la faire parler des moments importants qu’elle a passé ces derniers temps. Elle m’a parlé de ses grands-parents qui sont loin, de son futur petit frère, de Paris qui lui manque, …

Ensuite, nous avons choisi de lui proposer une petite lumière dans sa chambre, une veilleuse. Nous sommes allés ensemble acheter une petite veilleuse que Little Miss Sunshine a choisi elle-même. En parallèle, nous avons choisi une nouvelle tétine lumineuse pour la nuit et nous avons ressorti un petit éléphant lumineux que j’avais déja quand j’étais petite. Comme elle m’a parlé de la peur du noir, je pensais pouvoir la soulager un peu de cette manière.

Puis, nous avons décidé de dédramatiser la situation en créant une « chasse aux monstres ». Nous avons commencé par lui ré-expliqué que les monstres n’existent que dans les dessins animés et les histoires, que le monstre qu’elle avait cru voir n’était que le fruit de son imagination. Nous avons donc organisé une chasse aux monstres qui devait à l’origine se limiter à la chambre de Little Miss Sunshine, mais qui c’est finalement étendu à tout l’appartement à la demande de cette dernière. Je lui demandais simplement « Où te cacherais-tu si tu étais un monstre? » Et elle me nommait un endroit avant de courir vérifier qu’aucun monstre ne s’y trouvait. De temps à autre, j’ajoutais « Alors moi, si j’étais un monstre, je me cacherai ici ou là » et nous partions vérifier toutes les deux. Ce jeu a duré une bonne vingtaine de minutes, dans la joie et la bonne humeur. A la fin, nous avons conclu qu’il n’y avait effectivement pas de monstres dans la maison.

J’ai également ressorti les deux livres qui m’inspirent et m’aident le plus Au coeur des émotions de l’enfant et J’ai tout essayé d’Isabelle Filliozat. J’ai relu les parties traitant des peurs en général et de la peur des monstres en particulier. Ca m’a permis de relativiser, de me rappeler que tous les parents ou presque sont confrontés à cette peur des monstres.

Enfin, nous avons essayé de remettre en place un rituel du coucher qui avait été mis à mal depuis le début de ma grossesse et la fatigue intense que j’éprouvais tous les soirs. Notre rituel commence avec le repas du soir. Suit un premier moment calme durant lequel nous regardons un dessin animé court ou nous faisons un jeu. Puis nous mettons une couche, un pyjama et Little Miss Sunshine prend son lait sur le canapé. Enfin, nous prenons le chemin de sa chambre pour un second moment calme, elle choisit une ou deux histoires à lire, nous nous installons tous dans son lit et nous lisons les histoires. Après un dernier câlin et un dernier bisou, nous quittons la chambre et éteignons la lumière. Ce rituel a vraiment bien fonctionné jusqu’au mois d’octobre. Depuis, c’est Papa Lou qui a pris le relais seul – m’ôtant de fait du rituel parce que je dormais déja la plupart du temps – ou alors elle allait carrément se coucher seule parce que je dormais déja…Une petite fille très raisonnable en somme. Nous tentons donc de remettre ce rituel en place en y ajoutant l’allumage de la veilleuse et un dernier moment calme ou je me couche avec elle quelques minutes, le temps pour elle de se rassurer et de commencer à s’endormir, avant de quitter la pièce sur la pointe des pieds.

Little Miss Sunshine connait très bien nos limites en ce qui concerne le co-dodo. Chacun son lit, mais si elle a besoin de nous, si elle a un souci, elle sait qu’elle peut venir nous rejoindre à n’importe quel moment la nuit. Le souci est juste qu’elle est en pleine phase d’angoisse de séparation. Le bébé à venir, l’absence régulière de Papa Lou, le fait que nous nous soyons un peu effacé au profit des grands-parents durant ses quinze jours, on fait naître cette angoisse. En parallèle, Little Miss Sunshine est également en pleine recherche de nos limites.

Le premier soir a été difficile. Le début du rituel s’est très bien passé. Nous avons expliqué et ré-expliqué plusieurs fois au courant de la journée le déroulement de notre soirée et le rituel du coucher. Elle a approuvé à plusieurs reprises de dormir dans son lit suite à la chasse aux monstres et à l’allumage d’une veilleuse ce qui était déja une grande avancée en soi. Là où ça s’est compliqué, c’est au moment de mettre le pyjama et de prendre le lait. Refus catégorique. Elle nous a clairement dit que c’est parce qu’elle ne voulait pas se coucher seule dans son lit. Nous avons longuement négocié, nous l’avons laissé choisir le moment, elle a même fini par accepter de mettre son pyjama, prendre son lait et a choisi deux histoires. Mais il a été impossible de la faire entrer dans sa chambre. Les négociations, l’attente, rien n’y a fait. Finalement, Papa Lou l’a porté jusque dans son lit et c’est là que le bras de fer a commencé. Pleurs, cris, coups, hurlement, colère, elle nous a tout fait. Je n’ai pas réussi à gérer ses émotions. J’ai dû sortir de la pièce. Papa Lou a très bien réagi. Il s’est assis devant la porte fermée, dans la chambre avec elle et l’a laissé crier, hurler et tenter de le déloger en lui répétant qu’il l’aimait jusqu’à ce qu’elle finisse par se calmer. Ca a pris une bonne quinzaine de minutes. Elle a fini par se calmer. Elle m’a alors réclamé. Je lui ai demandé de se mettre au lit et lui ai promis de lui lire ses deux histoires dès qu’elle y serait. Et ça a marché! Nous avons lu les deux histoires, fait beaucoup de câlins, elle a accepté que l’on éteigne la lumière et que je reste quelques minutes à côté d’elle. Elle s’est endormie en un temps record. J’ai quitté la chambre sur la pointe des pieds… Rien n’était gagné, mais c’est un début. Elle est finalement venu nous rejoindre en pleurs dans notre lit 2h plus tard.

Le jour suivant, nous n’avons jamais réussi à la mettre dans son lit. Encore une fois, au moment de lire l’histoire tout s’est compliqué. Cris, hurlements, coups… Impossible de la faire entrer dans sa chambre. Je me suis finalement enfermée dans sa chambre avec elle, assise devant la porte pour la bloquer et j’ai essayé de lui parler. Elle semblait terrorisée. Elle a réellement peur du noir et des monstres. Elle a fini par s’apaiser dans mes bras, mais j’ai réussi à lui faire dire pas mal de choses. La veilleuse ne lui suffit pas. Elle m’a réclamé une lampe de poche – découverte chez GrandPapa – en me promettant de dormir dans son lit le jour où elle en aurait une. Je ne pense pas que ce sera une solution miracle, mais comme c’est elle qui l’apporte, je l’ai acheté dès le lendemain. Malheureusement, elle a encore passé la nuit dans notre lit…

Le troisième jour, elle a repris l’école. Elle est donc rentrée bien fatigué de sa journée. Je lui a tout de suite montré sa nouvelle lampe de poche qu’elle s’est empressée d’essayer. Nous avons joué toutes les deux. J’ai essayé de mettre en scène une situation équivalente à la nôtre chaque soir alors qu’elle jouait à Papa et Maman avec ses peluches. Je lui ai demandé où dort son bébé, si il reste tout le temps avec elle et le Papa dans le lit, comment ils font quand ils ont envie d’être juste tous les deux, si son bébé accepte de dormir dans son lit… Elle a très bien répondu à chacune des questions. Pour la dernière, elle m’a dit que le bébé avait un peu peur du noir, qu’il venait souvent les rejoindre et que c’est le Papa qui lui explique qu’il faut dormir dans son lit car elle est trop fatiguée… Mais encore une fois, après son lait, il a été impossible de la mettre dans son lit. En désespoir de cause, j’ai tenté une nouvelle alternative. Une alternative qui nous permet d’être seul Papa Lou et moi dans notre lit, mais pas dans notre chambre. Nous avons installé un lit de fortune avec des matelas à même le sol à Little Miss Sunshine. Elle a été ravie. Mais au moment d’éteindre la lumière vers 21h30, elle ne voulait toujours pas rester seule dans la chambre. Même avec la lampe de chevet allumée, la porte ouverte et sa lampe de poche. Elle a veillé jusqu’à 23h. Mais a fini par rester dans la chambre après une dizaine d’aller-retour vers le salon. Inutile de vous dire la difficulté du réveil le lendemain à 7h…

Je dois bien avouer que je suis un peu désemparée face à cette situation. Je crois que j’ai essayé tout ce que je pouvais et que rien n’y fait. J’ai fini par croire qu’il faut que nous lâchions prise et que nous la laissions dormir avec nous quelques temps. Le temps qu’elle se rassure, qu’elle se sente à nouveau en sécurité. Mais j’ai peur que ça n’empire que les choses, qu’elle ne veuille plus du tout aller dans son lit et que le bébé arrive. J’ai peur aussi de ne pas lui rendre service en ne l’aidant pas à vaincre sa peur, en la surprotégeant. Et puis c’est clairement un besoin pour Papa Lou et moi de nous retrouver à deux dans notre lit, pour avoir un minimum d’intimité avant l’arrivée du nouveau bébé.

Si vous êtes passé par là, si vous avez des conseils, des idées, je suis preneuse…

Promenade hivernale en montagne

Après un long voyage de quelques 18h, nous sommes enfin arrivés à bon port en Alsace. Comme à son habitude, Little Miss Sunshine aura été très sage…  L’anticipation est vraiment ce qui fonctionne le mieux avec elle.

Le samedi aura été un peu difficile côté décalage horaire. On aura passé une bonne partie de l’après-midi à dormir. Alors le dimanche, on a eu très envie de s’aérer la tête. Papapa et Mamama nous ont proposé d’aller manger en ferme-auberge avant d’aller faire une promenade.

Nous avons pris la route du Petit Ballon avant de nous arrêter à l’auberge du Ried à Sondernach. Là-bas, nous avons été surpris par un paysage très légèrement saupoudré de neige qui a ravi Little Miss Sunshine.

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Elle a redécouvert la neige, qu’elle attendait avec impatience à Shanghai depuis l’annonce que Noël et l’hiver approchait. Pas de quoi réaliser un bonhomme de neige comme elle l’espérait, mais déja de quoi constater que « la neige, c’est froid », de quoi faire de jolies traces avec ses chaussures et de mini-boule de neige à lancer sur Papa Lou et moi.

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Après une courte promenade et quelques jeux dans la neige, nous sommes donc allés déjeuner. Nous avons pu nous réchauffer devant une délicieuse tourte à la viande. Puis nous avons mangé un très bon morceau de kassler à la sauce forestière accompagné de roigabrageldi – pommes de terre braisées – gratinés au bargkass – fromage de montagne.

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 Nous avons continué par une assiette de fromages de la ferme. Et terminé par une délicieuse tarte à la myrtille.

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Il va sans dire qu’après un tel repas, la promenade s’imposait. Nous avons donc passé une longue heure dans la forêt et dans la neige, à jouer avec Mister B., le labrador de Papapa et Mamama. Little Miss Sunshine était aux anges.

P1100864Elle a pu courir où bon lui semblait dans la nature, grimper les talus, marcher dans la boue et dans la neige, ramasser et lancer bois et cailloux,… ce qu’elle n’avait malheureusement pas pu faire depuis des mois à Shanghai… Elle avait de jolies joues toutes roses à la fin de la promenade.

Nous avons passé un très beau premier dimanche en Alsace… Et ça ne fait que commencer 😉

Et vous, qu’avez-vous fait en ce dernier dimanche de l’Avent? 

[Recette] Napolitain express

J’ai puisé cette idée là-bas, il y a de celà plusieurs semaines et je l’avais gardé en tête jusqu’à aujourd’hui. Un triste matin de la semaine dernière, le ciel gris, la pluie, la morosité ambiante m’ont donné envie de mettre un peu de gourmandises dans cette journée. J’ai donc choisi d’en faire une activité de l’après-midi avec Little Miss Sunshine.

napolitain maison

Pour réaliser douze beaux napolitains individuels, il vous faudra:

  • un pot de yaourt
  • 4 pot de farine
  • 3 pot de sucre
  • 1/2 pot d’huile
  • 4 oeufs
  • 1 sachet de levure chimique
  • 3 cuillères à soupe de cacao en poudre
  • 1 cuillère à café d’extrait de vanille
  • de pâte à tartiner chocolat-noisette
  • 140g de sucre glace
  • des vermicelles en chocolat

Pour commencer, préparer la base du gâteau au yaourt. Pour cela, il suffit de mélanger le yaourt, la farine, le sucre, l’huile, les oeufs et la levure jusqu’à obtenir une pâte bien homogène. Ensuite, il faut séparer cette pâte en deux. Il suffit d’ajouter le cacao en poudre à un des mélange et la vanille à l’autre. Little Miss Sunshine et moi avons fait les gourmandes, il faut bien dire qu’on est plutôt à 1/3 de vanille et 2/3 de chocolat.

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Enfourner la pâte à la vanille dans un moule carré bien beurré à 180°C pour une quinzaine de minutes. Puis une fois bien cuite – le biscuit doit rester moelleux -, enfourner la pâte au chocolat. Une fois les deux gâteaux prêts, il faut les laisser refroidir. Puis assembler le napolitain. J’ai coupé chaque carré en six, mais les napolitains restent trop grand, j’aurai largement pu en faire douze pour avoir des portions individuelles.

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Préparer le glaçage. Pour cela, il vous faudra mettre le sucre glace dans un bol et y ajouter un peu d’eau très progressivement jusqu’à obtenir la texture souhaitée – ni trop dur, ni trop mou pour bien l’étaler à la spatule.

Assembler un étage de gâteau à la vanille, recouvrir de pâte à tartiner, puis mettre un étage de gâteau au chocolat. Terminer par le glaçage et les vermicelles de chocolat.

C’est vraiment un dessert qui me replonge en enfance! J’adore!