Expatriation – Être étranger en Chine

C’est une des questions que j’ai le plus régulièrement eu sur Instagram durant le temps où nous avons vécu en Chine: comment est-ce que nous vivions le fait d’être vraiment des étrangers dans le pays où l’on vit et est-ce que les Chinois sont accueillants ou plutôt racistes?

Ce qui est sûr, c’est que nous avions la tête de l’étranger. Clairement, en tant que caucasien, nous n’avons vraiment pas la même tête que les asiatiques, on est donc largement repérable au milieu de la foule. On ne passe pas inaperçu.

En fonction des périodes et de notre niveau de Chinois, nous avons eu différentes réactions. Dans un premier temps, on nous demandait beaucoup si nous étions / ou on nous désignait comme étant Américains ou Russes. Américains tout simplement parce que c’est le raccourci classique: étranger = américain (un peu comme chez nous: asiatique = chinois). Russes plutôt à partir du moment où Little Smiling Buddha a eu de belles boucles blondes et parce qu’il y a une grande communauté russe en Chine.

Plus tard, quand nous parlions bien Chinois, on nous demandait régulièrement si nous étions originaire du XinJiang – une des provinces chinoises du Nord où certains ouïghours ont un faciès beaucoup plus proche des caucasiens. C’était régulièrement le cas pour Papa Lou – surtout à partir du moment où il s’est laissé pousser la barbe – mais j’ai également eu la question plusieurs fois.

Quand on répondait que l’on est Français, les réactions étaient généralement toujours les mêmes: les Chinois voient la France comme un pays globalement agréable à vivre et  la plupart du temps, on nous parlait foot, marques de voitures françaises ou festival de Cannes. On nous demandait systématiquement si on venait de Paris. Paris = France. Un autre raccourci. 

Globalement, les Chinois parlent des étrangers en utilisant le terme de Laowai. Terme qui marque un certain respect à l’origine à cause de  lao « vieux ». Mais qui par certains aspects (notamment l’utilisation de ce terme par les médias pas toujours très sympa avec les Laowai) à aujourd’hui perdu ce côté et dans la bouche de certains est devenu plus péjoratif. En cinq ans, nous avons surtout vu un changement de terminologie, on en revient de plus en plus au terme classique de « WaiGuoRen« . En définitive, on sera donc toujours traité « d’étrangers » quel que soit le contexte que se soit dans un sens très amical, presque familier ou plus factuel, voir péjoratif. Que ce soit les enfants « Waiguo XiaoPengyou » ou les adultes.

Le plus difficile à vivre pour nous, à notre arrivée et encore régulièrement quand nous étions dans des lieux très touristiques est le fait d’être tout le temps photographié et touché. Surtout les enfants. Je me suis retrouvée, quelques semaines après être arrivée en Chine, entouré d’une vingtaine de Chinois sur le Bund à Shanghai qui nous matraquaient de photos Little Miss Sunshine et moi, et qui nous ont bloqué le passage pour toucher la petite, mais aussi mes cheveux. J’ai trouvé la situation très stressante. Jusqu’à la fin nous avons lutté contre les photos intempestives et jusqu’à la fin les enfants ont dû se battre pour ne pas être touché à longueur de temps. Avec le temps, et sa compréhension grandissante du Chinois, Little Miss Sunshine a pris l’habitude de se défendre elle-même. Mais ce comportement des Chinois est vraiment resté un traumatisme pour elle. Pour Little Smiling Buddha, ça a été complètement différent. Il est né dedans et il a rapidement appris à en jouer. Et en fonction de son humeur, il se laissait volontiers photographier par les jeunes filles qui lui demandaient.

Alors évidement, des photos nous en avons fait des centaines, des milliers certainement, de bon coeur, avec des gens qui nous ont gentiment demandé l’autorisation, qui nous ont rendu un service, qui nous ont invité, qui nous ont offert quelque chose, qui ont fait l’effort de faire la conversation avec nous avant de se jeter sur nous pour nous photographier et nous toucher. Mais parfois, les demandes pouvaient être vraiment nombreuses et insistantes.

Il y a plusieurs explications au fait que les Chinois aiment toucher les étrangers. Il y a le fait qu’ils en voient encore relativement rarement, surtout les gens de la campagne, et qu’on dit en Chine que de toucher un étranger au « cheveux d’or » porte bonheur. Il y a aussi le fait que les Chinois papouillent systématiquement les enfants en Chine, les leur comme les autres. Ils aiment toucher leurs visages ou leurs mains. C’est très culturel. Mais pour nous qui avons éduqué nos enfants à ne pas se laisser faire sans consentement, c’est quelque chose de très difficile à vivre. Particulièrement pour Little Miss Sunshine.

Il y a aussi tout un mythe autour de la beauté des étrangers. Les enfants chinois sont donc toujours amené par leurs parents à regarder combien les enfants étrangers sont beaux avec leur peau blanche, leur grand yeux, leur joli nez. C’est assez gênant pour moi, particulièrement parce que j’ai toujours l’impression qu’ils dénigrent leur propre enfant en leur disant cela. Je me sens toujours très mal à l’aise. Et souvent dans ce cas, j’essayais de glisser un mot en disant que l’enfant aussi est beau.

Evidemment, des réactions racistes nous en avons eu également. La première et la plus régulière était les taxis qui ralentissaient et puis reprenaient leur route quand ils voyaient que nous étions des étrangers. La plupart du temps, ça ne m’a pas dérangé. Mais quand j’étais enceinte de Little Smiling Buddha et que je devais me rendre très régulièrement à l’hôpital, je me suis souvent agacée de ces taxis qui s’arrêtaient devant moi, avant d’appuyer sur le champignon quand j’allais ouvrir la porte… C’est ainsi que mon moyen de transport préféré est devenu le bus et puis plus tard le vélo.

Une autre chose qui m’a régulièrement agacé est le fait que je parlais Mandarin avec les gens et qu’ils ne faisaient aucun effort pour me répondre en Mandarin. Certains Shanghaiens sont d’ailleurs champions pour ça. Ils s’estiment un peu au-dessus de tout le monde et n’hésitent pas à parler Shanghaiens aux étrangers et aux Waidi Ren (Chinois d’ailleurs en Chine). Je leur demandais donc expressément de me répondre en Mandarin, mais là encore, c’était souvent peine perdue. Ca m’agaçait particulièrement quand ça arrivait avec les gens du management de la résidence où nous habitons, car ils nous connaissaient et le faisaient donc exprès. Dans le même esprit, il y avait ceux qui ne me répondait pas directement quand je posais une questions en Chinois, mais qui répondaient à la personne chinoise à côté de moi, en parlant de moi à la troisième personne. Ca pouvait me rendre chèvre! Surtout avec les gens du management de la résidence. Evidement, ce n’était pas le cas avec tout le monde, seulement certaines personnes.

Nous avons été particulièrement mis à mal lors de la mésaventure de Papa Lou à vélo. Je vous invite à aller lire mon article, si vous ne l’avez pas lu. Avoir affaire à la police, à la justice dans son pays est déja une chose peu agréable, mais quand en plus on est dans un pays étranger, dont on ne connaît pas les usages, parfois les lois – même, si on est d’accord, on est censé les connaître – est vraiment très difficile. Quand en plus, il y a le problème de la langue et le fait que la police ne fait aucun effort pour communiquer avec les étrangers. C’était vraiment une expérience éprouvante.

Mais globalement, les Chinois sont particulièrement accueillant. Surtout quand on arrive à trouver un sujet de passion / d’intérêt commun(e.) Pour nous, c’était souvent la poterie ou le thé. Souvent les enfants aussi tout simplement. Notre vision de l’éducation. J’ai eu de belles conversations avec beaucoup de Chinois à ce sujet: les différences de vision, d’éducation, les contraintes de la société,…

Comme vous le savez certainement, malgré nos mésaventures, nous serions bien resté encore quelques années en Chine. C’est un pays, un peuple qui nous a finalement très bien accueilli et qui a su nous donner envie d’en découvrir toujours plus… 

[Promenade] Caoyang quartier modèle de Shanghai

A la mi-novembre, une des sorties proposées par Shanghai Accueil était de visiter le premier quartier modèle de Shanghai : CaoYang. Curieuse, notamment parce que c’est un quartier que je ne connais pas du tout, je me suis donc inscrite.

Shanghai Accueil est une association de francophones qui essaie de faciliter l’intégration des Français et francophones qui arrivent à Shanghai en leur proposant toutes sortes d’activités entre Français pour découvrir Shanghai et la vie en Chine.

Le jour de la sortie, la pluie était malheureusement au rendez-vous. Heureusement, il ne faisait pas encore trop froid. Et c’est donc avec ma veste de pluie et mon parapluie que je me suis rendue en métro au lieu de rencontre.

Nous étions une douzaine de Français à nous rejoindre autour de notre guide chinoise qui parlait Français. Je fais régulièrement ce type de visite, mais c’est la première fois que j’étais avec une guide chinoise et j’ai trouvé ça très intéressant. Les Chinois, curieux  de voir un rassemblement d’étrangers, s’adressent beaucoup plus facilement à une Chinoise, et il est donc possible de poser beaucoup plus de questions aux gens autour de nous.

Nous avons commencé par visiter le parc du quartier de CaoYang. Malheureusement, avec la pluie, il y avait très peu de monde dans le parc ce jour-là. Une habitante du quartier s’est joint à nous pour nous faire partager sa vie dans le quartier, la guide traduisait. Nous avons été invité à danser avec un groupe de personnes âgées. Nous avons notamment eu l’occasion de parler de retraites avec ces personnes.

En Chine, les femmes prennent leur retraite vers 50 ans. Si elles sont fonctionnaires, elles peuvent la prendre vers 55 ans. Les hommes prennent leur retraite vers 60 ans. Mais lorsqu’ils font un travail de force, qu’ils soient homme ou femme, ils pourront prendre leur retraite dès 45 ans. C’est quelque chose qui m’a beaucoup étonné au début car je m’imaginais les Chinois travailler très tard…

Les Chinois, notamment les femmes sont donc très nombreuses dans les parcs. Les femmes après 50 ans s’occupent en règle générale de leurs petits-enfants. Elles sortent donc très tôt avec les bébés et les enfants en bas-âges dans les parcs. Quand elles ne s’occupent pas de leurs petits-enfants, elles dansent ou font du sport en groupe. Pareil pour les hommes, qui jouent plutôt au cartes ou au mahjong, dansent, ou boivent du thé.

Ce jour-là, il y avait peu de monde, mais habituellement les parcs sont plein de monde à cette heure-ci. Les parcs sont vraiment un lieu de vie essentiel en Chine.

En Chine, dans tous les parcs ou presque, il y a des lieux pour danser, des lieux pour s’abriter du soleil, des lieux pour s’abriter de la pluie, des lieux pour faire du sport, des tables et des bancs pour s’assoir et jouer ou boire du thé.

Il y a également toujours des lieux d’eau avec des poissons et des tortues…

Juste en face du parc se trouve le quartier originel, créé en 1951. Ce n’est pas ce quartier, trop délabré au goût des Chinois, que nous avons pu visiter. Par contre, on nous a emmené visiter le musée du quartier.

Là, nous avons appris que le quartier a été créé en 1951 par le premier maire de Shanghai et que le but du quartier était de loger convenablement les ouvriers des usines textiles alentours. Le but était d’avoir tout le nécessaire dans le quartier: les écoles, les logements, les bibliothèques, l’hôpital, … Tout à porter de main.

Les mille premiers logements ainsi créés ont été offert aux familles des meilleurs ouvriers. Aujourd’hui, le quartier comprend neufs quartiers, sur 2km2 et compte 40 000 familles.

C’est là que des journalistes d’une chaîne télé de Shanghai se sont mis à nous suivre pour nous filmer dans le musée. On nous a demandé si on était d’accord, on n’a pas vraiment osé dire « non » et finalement ils nous ont suivi toute la matinée…

Là où c’est devenu vraiment très drôle, c’est quand on nous a invité à visionner une petite vidéo créé pour le musée sur la vie du quartier. On y voyait un père, habitant du quartier, et dont le travail était guide touristique pour les étrangers – dans le genre, il y a tellement d’étrangers qui viennent voir le quartier que tout le monde est guide touristique dorénavant. Son fils, créateur informatique, qui vient d’être licencié rentre chez ses parents et se rend dans sa chambre. Mais ses parents louent sa chambre à une Française – vous savez une blonde plantureuse à l’accent russe – et alors qu’il est nu sous la douche, elle entre en hurlant dans la chambre. Finalement, les parents s’excusent et demandent aux deux jeunes de cohabiter, l’un sur le canapé et l’autre sur le lit. C’est tellement loin de ce qui se passe en réalité en Chine, que ça en était comique. J’ai trouvé ce téléfilm clairement créé pour les étrangers, tellement improbable pour des Chinois! Bref, finalement, les deux jeunes gens finissent par partir main dans la main à la visite du quartier, et finissent également par se marier. Le petit mot de la fin du film étant que ce n’est qu’une histoire d’amour entre un Chinois et une étrangère et qu’il y en a eu des centaines dans le quartier et que la Chine aime les étrangers… Franchement, je m’attendais à ce qu’on nous présente de jeunes chinois à épouser à la sortie de la séance 😉 Et c’est pour ça aussi que j’aime la Chine pour ses situations absolument improbable qu’on y vit! Jamais à court de choc culturel 😉

En sortant du musée, la pluie avait cessé, nous nous sommes donc un peu promené dans le quartier.

Les rues bordés de platanes sont vraiment très agréables.

Il y a même des pistes matérialisée pour marcher et faire le tour du quartier en sachant combien on marche – et non pas combien on court comme ça serait le cas chez nous 😉

On nous a également parlé du système d’évacuation des déchets. Les Chinois ne mettent leur poubelle dans un sac que depuis les années 2000. C’est fou! Avant tout était dans la rue à même le sol la plupart du temps.

Voici un exemple de panneau que l’on trouve un peu partout en Chine, mais encore plus ici à Shanghai. Il s’agit en fait « d’éduquer » les masses et de leur expliquer quel est le bon comportement à adopter: comme faire la queue l’un derrière l’autre, traverser sur les passages piétons, jeter ses déchets dans la poubelles ou ne pas gaspiller la nourriture.  

Ensuite, nous sommes allés dans le centre communautaire. Là bas, il y a une salle de spectacle, des salles pour apprendre le piano, des salles pour danser, des salles de ping-pong, des salles d’informatique, une bibliothèque…

Ca m’a d’ailleurs fait sourire de voir une petite dame d’au moins 70 ans sur son ordinateur à consulter les cours de la bourse… Comme quoi la Chine, ce n’est pas toujours comme on le pense! 

Les petits notes sur l’escalier m’ont beaucoup fait sourire également…

Et puis nous avons vu la belle bibliothèque… A partir du moment où on vit dans le quartier et qu’on a demandé la carte, les emprunts sont gratuits. 

Nous avons également eu la chance de voir un spectacle de danse d’un groupe de personnes âgées. En fait, les groupes de danse s’entrainent ainsi pour avoir une chance de passer à la télé. Il y a chaque année une sélection dans tous les groupes de danse qui s’inscrivent et une sorte de concours où les groupes gagnants font un spectacle à la télé.

 

Et puis ensuite est venu la partie que j’ai le plus apprécié: aller déjeuner chez l’habitant. Nous avons été invité à déjeuner dans deux familles du quartier. Ils avaient préparé des spécialités shanghaiennes juste pour nous. C’était vraiment un grand honneur!

Ils avaient également préparé de quoi faire nos propres wonton – raviolis chinois que l’on déguste dans une soupe. J’en avais déja fait durant les cours de cuisine chinoise que j’ai pris en arrivant à Shanghai, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à en refaire… 

Nous avons eu droit à un véritable festin: beignet de poulet, boeuf en gelée, rouleau de printemps, nouilles de riz sautées, riz sauté, boulettes de porc au gingembre, viande froide de canard, salade de concombre, bambou d’hiver en pickles, crevettes sautées au céleri branche, émincé de poulet à la cacahuète,… C’était délicieux! 

Et puis pour terminer notre promenade, nous sommes passé au travers du très beau marché couvert du quartier. Il s’agit en fait d’une ancienne gare qui a été rénové et qui abrite aujourd’hui le marché. Certainement un des plus grands et plus beaux marchés que j’ai pu visiter à Shanghai…

Je vous laisse juger avec les photos…

J’ai vraiment adoré cette sortie, qui au premier abord ne me semblait pas plus intéressante que ça. Je vais d’ailleurs garder cette promenade en tête pour faire voir un autre aspect de Shanghai à ceux qui viendront nous visiter 😉

[Promenade] Le quartier des Antiquaires

S’il est un endroit qu’il ne faut pas louper à Shanghai en tant que touristes ou qu’expatriés, c’est le quartier des antiquaires. Un joli quartier, au coeur de la ville, où l’on trouve toutes sortes de vieilles chinoiseries. De fausses antiquités surtout – des usines sont installées sur l’extérieur de Shanghai pour fournir du faux-vieux au quartier des antiquaires – mais du vieux savoir-faire tout de même.

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C’est un quartier où j’ai pris plaisir à me promener de nombreuses fois depuis notre arrivée. Mais juste avant nos vacances de Noël en France, mi-décembre, j’y ai certainement fait ma dernière promenade. Ce quartier, comme beaucoup d’autres à Shanghai, est voué à la destruction. En fait, depuis que nous étions arrivés à Shanghai il ne restait déja plus que deux rues et les façades des maisons et des lilongs qui bordent ce marché. D’ici quelques mois, le quartier sera remplacé par un énième grand centre commercial, rattaché au quartier branché de Xitiandi.

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La destruction des lilongs autour du marché est déja bien avancée.

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Les habitants et les antiquaires ont été délogés et relogés sur l’extérieur de Shanghai et pour beaucoup cela signifie la fin de leur commerce. Certains seront apparemment relocalisés à l’intérieur même du centre commercial dans un coin dédié aux antiquités, mais ils seront bien peu nombreux. Ce quartier avait été créé par le gouvernement pour assouvir la soif d’antiquités chinoises des occidentaux de Shanghai. C’est donc sans surprise qu’on y croise essentiellement des occidentaux et que les vendeurs parlent tous plus ou moins bien anglais. Mais cela n’enlève en rien au charme du lieu… Un magnifique bric-à-brac, recouvert de poussière, mais ô combien tentant pour des fan de chinoiserie comme la famille Kangourou!

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Ce matin-là, en faisant quelques achats de dernière minute avant Noël, j’ai découvert l’imminence de la fermeture du marché. Ils n’ont pas payé de loyer pour le premier semestre 2015. On pourra donc leur demander de quitter les lieux du jour au lendemain. Une page de l’histoire de ce quartier se tourne…

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On ressent la tristesse et l’incompréhension de certains commerçants. Et pourtant, en Chine, le bâti n’a pas la même valeur culturel qu’en occident. L’architecte, l’utilisation de la maison, la famille qui y vit priment sur le bâti en lui-même. Une maison est bâti pour le temps de vie d’une famille. Lorsque cette famille s’éteint, la maison est détruite, démontée pièce par pièce et le matériaux est récupéré pour la construction d’un autre bâtiment.

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A Shanghai, traditionnellement les maisons sont construites en petites briques grises très solides reliées entre elle par un joint très friable qui permet de démonter les constructions très facilement. On voit à quel point, culturellement parlant, nous n’avons pas la même vision des choses. Même si cela explique en partie ses destructions massives, cela ne les rend pas plus facile à comprendre à nos yeux…

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Pour en revenir au marché, on y trouve toutes sortes de chinoiseries. Des petits livres rouges, des bandes dessinées de Tintin en chinois, de jolies boites chinoises de toutes les couleurs et de toutes les formes, …

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… des théières, des tasses, des gaiwans, de la poterie, …

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… des pinceaux de calligraphie de toutes les grandeurs et de toutes les couleurs,…

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… de la poterie, des valises et des coffres, du petit et moins petit mobilier,…

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des bibelots de tous les genres – boudha, Mao, bracelet en jade,…

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… des vases, des déesses, des soldats en terre cuite, …

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C’est émue que j’ai quitté le marché des antiquaires ce matin-là. J’espère avoir la chance de pouvoir y retourner début janvier, dès notre retour de France. J’aurai encore aimé avoir le temps de flâner et d’acheter quelques petites choses. J’ai vu de beaux portiques pour pinceaux à calligraphie que j’aimerai recycler pour accrocher mes colliers. J’ai craquer sur de tout petits tabourets rouges et j’aurai aimé en offrir un à chacun de mes enfants. J’ai repéré de jolies tasses en porcelaine et en céladon qui plairaient beaucoup à Papa Lou. Mais rien n’est moins sûr…

Une page de l’histoire se tourne et je me rends compte que je ai eu une magnifique chance de découvrir ce lieu avant sa fermeture.