[Atelier] Le corps humain

Depuis que nous sommes de retour à Shanghai, Little Smiling Buddha a eu de nombreuses questions sur le fonctionnement de son corps. « Ca va où quand je mange? », « C’est quoi l’estomac? », « Il y a quoi dans mon ventre? », « Pourquoi on fait caca? ».

J’ai donc profité de cet intérêt pour mettre en place différents ateliers autour de ce sujet. Nous avons commencé par ressortir nos livres sur le corps humain.

Des livres pop-up pour commencer que Little Smiling Buddha apprécie beaucoup: Le corps de la collection Kididoc chez Nathan et Le corps humain de la collection Anim’Doc chez Tourbillon. Assez simple pour être compris dès deux ans et assez complet pour être utilisé jusqu’à 4 ans.

Nous avons également ce livre plus complet pour les plus grands, à partir de 5 ans je dirai, Le corps humain de la collection Mes années Pourquoi chez Milan.  Little Miss Sunshine aime également le feuilleter.

Les premières activités que nous avons réalisés ont été de nous intéresser aux puzzles Apprenons le corps humain de la marque Educa. Little Miss Sunshine adorait ces puzzles à l’âge de Little Smiling Buddha et c’est avec un grand bonheur que j’ai observer Little Smiling Buddha manipuler les puzzles et poser des tonnes de questions.

J’aime beaucoup ces puzzles. Il y en a quatre dans la boîte: le corps humain version garçon et version fille, qui sont très simple à réaliser et que Little Smiling Buddha réalise seul, le squelette et les organes.

Les puzzles du squelette et des organes sont plus compliqués. En règle générale, je les fais avec Little Smiling Buddha. Cela nous permet de parler de chaque os ou de chaque organe au fur et à mesure de la réalisation du puzzle. Il aime beaucoup également quand on s’amuse à situer les os ou les organes sur nos propres corps.

Nous avons fait ces puzzles plusieurs fois d’affilé avant qu’il ne s’en lasse. J’ai ensuite ressorti deux squelettes à monter que Little Miss Sunshine avait reçu lors de sa période de fascination pour le corps humain – elle avait d’ailleurs plus ou moins le même âge que Little Smiling Buddha actuellement. Le montage était encore un peu difficile pour Little Smiling Buddha, mais il a adoré les manipuler.

Nous avons ainsi pu observer que même s’ils n’ont pas tout à fait la même forme, nous retrouvons grosso modo les mêmes principaux os sur un humain et un animal (un dinosaure en l’occurence).

En parallèle, j’ai cherché de nouvelles activités sur Internet et  je suis tombée sur ce magnifique squelette réalisé par le site Montessori et Cie.  J’ai tout imprimé, découpé et plastifié et nous y avons passé un long moment.

Little Miss Sunshine nous a rejoint sur ces activités. J’ai également trouvé les cartes de nomenclature correspondante sur le blog Crapouillot Montessori et c’est donc Little Miss Sunshine qui lisait les noms des différents os et Little Smiling Buddha qui cherchait l’os correspondant en regardant la photo sur la carte de nomenclature. Moi, j’aidais juste à placer les différents os à leur place, surtout pour commencer, car ce n’est pas forcément évident.

Pour nous aider dans cette tâche, nous avons également ressorti la jolie encyclopédie illustrée Nathan que Nonna nous a donné et qui appartenait à Papa Lou. Nous avons pris beaucoup de plaisir à observer les différents os du squelette et à lire les quelques informations présentes sur la page.

Nous avons fait le montage de ce beau squelette plusieurs matinées d’affilé avant que Little Smiling Buddha ne montre des signes de lassitude.

Pour changer, j’ai proposé une activité de motricité fine à Little Smiling Buddha: créer un squelette en pâte à modeler auto-durcissante. Nous l’avons évidement réalisé à quatre mains, mais il y a pris énormément de plaisir. Après observation du squelette du corps humain à monter, il a réalisé par lui même: la colonne vertébrale, les bras et les jambes, ainsi que les omoplates. C’est moi qui ai assemblé le squelette et qui ai ajouté les parties manquantes. Quelle fierté dans ses yeux quand nous avons montré notre création à Little Miss Sunshine et Papa Lou le soir même!

J’ai alors sorti les organes correspondant au squelette que j’ai également trouvé sur le site Montessori et Cie.

Et je dois bien dire que j’ai dû l’aider! J’ai même pu réviser les organes moi-même! Nous avons passé un bon moment sur cette reconstitution. Et nous l’avons refait à plusieurs reprises, avec Little Miss Sunshine également.

Nous avons aussi révisé les parties du corps en Chinois grâce au livre Mon premier imagier français-chinois aux éditions Millepages. Little Smiling Buddha connaissait tout, mais il était fier de me dire chaque mot.

Nous avons également repris une chanson que Little Miss Sunshine avait appris en anglais à l’école: the skeleton dance que je vous laisse découvrir. Nous avons revu les paroles et joué à repérer les différents os sur la fiche trouvé sur SuperSimple. On s’est également amusé à refaire la petite chorégraphie qu’ils avaient appris à l’école et nous nous sommes vraiment bien amusés. Nous avons en parallèle vu ou revu quelques mots de vocabulaire en Anglais. Little Miss Sunshine a reçu une fiche avec le vocabulaire du squelette à replacer et Little Smiling Buddha a reçu celle du corps humain.

Comme la passion durait et que Little Smiling Buddha ne semblait pas se lasser, je suis partie à la recherche d’un squelette avec les organes à manipuler pour les enfants. J’ai trouvé ceux de Learning Ressources sur Amazon, mais impossible de les trouver en Chine. Par contre, j’ai trouvé une autre marque sur TaoBao: 4DMaster qui proposait un squelette avec les organes. Il était conseillé à partir de 8 ans et c’est vrai que c’est bien trop compliqué à faire monter par un enfant, même moi j’ai galéré.

Par contre, les enfants ont adoré manipuler le cerveau, les intestins, le crâne, la cage thoracique. Nous avons parlé de la forme des organes et des os, de la manière dont tout s’imbriquait à l’intérieur du corps. Les échanges ont été très riche grâce à ce nouveau squelette. Je l’ai ensuite déposé sur notre miroir 3D dans la salle de jeux et depuis nous l’observons souvent sous toutes les coutures.

J’ai proposé également deux activités plus ludiques à Little Smiling Buddha. La première a été une activité d’archéologie glacée, qui a toujours énormément de succès chez nous. J’ai mis les os du tyrannosaure dans un grand bol et j’ai rempli d’eau avec un peu de colorant pour donner un aspect boueux, puis j’ai mis le tout au congélateur.

Little Smiling Buddha a passé un long moment à essayer d’excaver ses os de dinosaure et à pris beaucoup de plaisir à essayer de le remonter avec mon aide.

J’ai également proposé une activité artistique: créer un squelette avec des pailles, sur lequel nous avons collé la tête des enfants. Pour cette activité, nous avons eu besoin de papier épais noir, de ciseaux, de pailles et de colle. Le fait de mettre leur photo les a beaucoup amusé.

Nous avons utilisé Le corps humain Autocollants Usborn pour nous remémorer les différents os et prendre exemple pour notre squelette. Nous avons également pris plaisir à feuilleter ce joli documentaire aux images vieillottes qui me plaisent énormément. Et nous avons parlé de muscles que nous n’avions pas encore abordé jusque-là.

Little Miss Sunshine a fait quelques activités de cet ouvrage ci-dessous qui donne quelques indications documentaires, mais regroupe surtout toutes sortes de jeux autour de ce thème.

En parallèle, nous avons regardé plusieurs documentaires sur le thème du squelette et du corps. Nous avons vu plusieurs Il était une fois La vie dont celui sur les os et le squelette. Nous avons également visionné quelques C’est pas sorcier sur le thème du corps. Les enfants apprécient beaucoup ces supports également.

Pour affiner notre étude du corps humain et des squelettes, nous sommes allés faire un tour au Muséum d’Histoire Naturelle de Shanghai. Nous avons passé un long moment à parler de l’évolution de l’Homme en observant les différences sur leur crâne. Même Little Smiling Buddha était passionné. Encore plus quand il a s’agit d’observer les squelettes des animaux préhistoriques.

En faissant du rangement, je suis tombée sur une radiographie d’un pied de Papa Lou. Nous avons pris grand plaisir à l’observer avec les enfants sur la table lumineuse. Ils n’en avaient encore jamais vu. Nous en avons profité pour reparler des muscles et ressortir notre encyclopédie pour parler des Rayons X.

Et puis évidement, Halloween approchant à grand pas, nous avons raccroché le beau squelette en assiette en carton réalisé il y a deux ans à quatre mains avec Little Miss Sunshine sur notre porte d’entrée. Il a une bonne tête, non?

Je pense que nous avons fait le tour du thème pour cette année. J’ai nettement pu observer une évolution dans l’implication de Little Smiling Buddha dans ces activités. Il a été largement demandeur et m’a régulièrement relancé dans les recherches d’activités au travers de ses questions.

J’ai hâte de me lancer dans de nouvelles activités avec lui! 

[Expatriation] Avoir une gouvernante à la maison – Bilan des 1 an

Cela fait déja un peu plus d’un an, qu’Ayi partage notre vie, s’occupe de nous et nous aide au quotidien. Je parlais d’elle dans un article quelque trois semaines après son arrivée si vous voulez savoir comment ça se passait alors… Aujourd’hui, j’ai envie de faire un bilan de cette expérience si particulière. Un an après son arrivée, et depuis la naissance de Little Smiling Buddha.

Je dois bien me l’avouer avec le recul, mais j’étais plutôt angoissée par l’arrivée de quelqu’un d’inconnu dans notre famille, d’une culture qu’on ne maitrisait alors que très peu, et qui parlait une langue que je commençais alors tout juste à découvrir. Sans parler du fait que j’avais peur que l’on se « marche dessus » dans l’appartement, de ne plus avoir d’intimité, d’être observé en permanence. Je me suis rassurée comme je pouvais en me disant que c’était son boulot, qu’elle avait l’habitude et qu’elle devait être assez discrète pour qu’on l’oubli plus ou moins quand elle était là.

Les premiers jours ont été difficile pour toutes les deux. Elle était très stressée de ne pas pouvoir communiquer avec moi et de ne pas savoir ce que j’attendais d’elle. Personnellement, je ne savais pas vraiment ce que j’attendais d’elle, rien qu’en me faisant la vaisselle, le repas de midi et le repassage des chemises de Papa Lou, j’avais déja une tonne de temps de libéré pour moi dont je ne savais pas quoi faire! Puis une routine c’est mise en place, d’elle-même.

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La communication a été vraiment difficile le premier mois. Il faut dire que je ne parlais alors pas Chinois et que je ne comprenais que quelques mots. Et puis au fil du temps, avec la routine, on a toutes les deux su mieux communiquer, le plus souvent dans le quasi-silence, ou à demi-mots, encore qu’Ayi est une grande bavarde et que ça ne la gênait pas de papoter toute seule, à me raconter sa vie et celle du quartier tout entier alors que je ne comprenais absolument rien… Mais la confiance s’est tout de suite installée entre nous deux. Je savais que je pouvais compter sur elle. Elle essayait par tous les moyens de comprendre ce que j’essayais de lui demander. Elle essayait de faire comme nous – et non pas à la Chinoise – et ne s’est jamais plaint des dizaines de chocs culturels qu’elle avait par jour à vivre chez nous. Et puis surtout, elle est tout de suite entrée en relation avec Little Miss Sunshine – qui faisait alors un réel blocage avec le Chinois – au travers de chansons notamment, et j’ai vu, petit à petit, ma fille commencer à communiquer dans cette langue qu’elle rejetait jusqu’alors, et surtout chanter avec plaisir en Chinois…

Ayi nous est d’une grande aide pour parler chinois. C’est elle qui m’apprend finalement le plus de vocabulaire. C’est grâce à elle que je comprend aussi bien le Chinois aujourd’hui. Il ne me reste plus qu’à continuer à faire des efforts pour parler… Depuis peu, je lui ai même demandé de me corriger quand je raconte des âneries pour me forcer à progresser. Pour Little Miss Sunshine, c’est pareil. Au travers des chansons et de la lecture d’histoires en Chinois – qu’elle ramène de l’école ou que nous lui avons acheté – elle approfondi sa compréhension et son vocabulaire.

Aujourd’hui, on a notre rythme dans les tâches que l’on effectue toutes les deux. Je sais qu’elle déteste nettoyer les vitres, je ne lui demande que rarement et me débrouille pour le faire moi-même quand elle n’est pas là. Elle adore faire à manger, donc de temps à autre je lui demande de faire un repas de plus qu’à l’habitude. Elle a une technique de rangement plutôt particulière – je prends ce qui traîne et je le mets dans le premier tiroir/armoire/panier qui me tombe sous la main – et je m’organise donc pour ranger avant son arrivée. Elle n’a pas l’habitude d’utiliser une machine à laver et ne connait que très peu le sèche-linge, c’est donc moi qui me charge des lessives. Et ces arrangements nous conviennent bien à toutes les deux…

Les lundis, mercredis et vendredi, Ayi arrive à 10h. Avant son arrivée, j’ai déja rangé l’appartement et fait tourner une machine. A son arrivée, elle se charge de la vaisselle, de la préparation du repas et commence à nettoyer la pièce principale. Après le repas, je couche Little Smiling Buddha et me pose sur le canapé pour me reposer, bloguer ou faire ce que j’ai à faire à ce moment-là. Pendant ce temps, Ayi nettoie la cuisine, la chambre de Little Miss Sunshine, la pièce principale, le bureau et la salle de bain. Quand Little Smiling Buddha se réveille, il crapahute jusqu’au retour de sa soeur à 16h ou alors on sort ensemble pour aller jouer dans le parc avec ses petits copains chinois. Ayi se charge alors de faire les lits, nettoyer la chambre et la salle de bain parentale. Au retour de Little Miss Sunshine, on prend le goûter puis on dispose d’environ 1h pour faire des activités ou sortir dans le parc. Pendant ce temps Ayi termine sa journée en repassant nos vêtements. Vers 17h30, elle prend le relais et se charge des enfants pour une bonne demi-heure, le temps pour moi de préparer le repas du soir. Elle dîne chez nous vers 18h15 et nous quitte. Papa Lou rentre vers 18h30 – 19h, juste à l’heure pour que l’on dîne ensemble en famille.

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Les mardis et jeudis, l’organisation est un peu différente. Ayi arrive à 11h. Comme les autres jours, le rangement et la lessive sont faits. Elle prépare le repas de midi. Nous déjeunons et le mardi juste après le coucher de Little Smiling Buddha, je file à l’école pour m’occuper de la bibliothèque. Ayi se charge de Little Smiling Buddha toute l’après-midi. Elle fait un rapide nettoyage superficiel tant qu’il dort, un peu de repassage si elle a le temps, mais surtout elle sort avec Little Smiling Buddha quand il est réveillé. Je ne rentre qu’à 18h le mardi avec Little Miss Sunshine. Ayi prépare à ce moment à manger alors que je donne le bain aux enfants. Nous dînons tous ensemble avec Ayi vers 19h. Elle nous quitte vers 19h30. Le jeudi, l’après-midi reste le même que les autres jours de la semaine. J’ai donc plus de temps au retour de l’école de Little Miss Sunshine, on en profite donc pour faire des activités et prendre le bain.

Mais Ayi peut également m’aider pour les sorties avec les deux enfants – on peut aller faire du manège avec Little Miss Sunshine  puisqu’en Chine, il faut accompagner les petits sur les manèges – pendant qu’Ayi s’amuse avec Little Smiling Buddha, je peux facilement passer une journée au zoo avec les deux enfants quand elle nous accompagne, ou même aller à la piscine avec les deux en même temps! C’est très pratique lorsque Little Miss Sunshine est en vacances…

Plus exceptionnellement, si Papa Lou est en déplacement et que j’ai des contraintes horaires qui ne me permettent pas d’être assez disponible, je peux lui demander de rester vivre quelques jours à la maison avec nous – comme c’est arrivé pendant que je faisais ma formation de médecine traditionnelle chinoise. Enfin, elle peut rester après ses heures de travail le temps pour nous deux d’aller dîner au restaurant en tête à tête. C’est arrivé une seule fois depuis un an, mais nous pensons que nous allons mettre en place une soirée par mois en tête à tête avec Papa Lou à partir du mois de septembre. Avoir quelqu’un de confiance auquel confier ses enfants est un luxe!

Ayi nous permet également d’entrer dans le monde chinois. Maintenant que j’arrive assez facilement à communiquer avec elle, elle m’explique beaucoup de choses sur la culture chinoise. Je peux lui poser des questions. Et nous sommes maintenant toutes les deux capables de débattre des différences culturelles entre les Français et les Chinois. C’est une expérience particulièrement riche pour moi! Sans parler du fait que grâce à sa délicieuse cuisine, nous découvrons également avec le plus grand plaisir la gastronomie chinoise. Et puis plus récemment, quand elle a vu que je m’intéressais à la Médecine Traditionnelle Chinoise, elle s’est fait un plaisir de m’expliquer certains de leur « remède de grand-mère » pour les petits bobos du quotidien!

Vous l’aurez compris, Ayi me permet de mettre un pied dans la culture chinoise et de profiter de temps de qualité avec mes enfants. Du temps durant lequel je n’ai pas besoin de penser au déjeuner, au dîner ou à la vaisselle. Et c’est un luxe immense dont je mesure bien l’ampleur!

Mais avoir quelqu’un à la maison toute la journée, tous les jours de la semaine, ce n’est pas non plus que du positif! Avec la technique de rangement biscornu d’Ayi, je me retrouve à devoir régulièrement chercher des choses pendant des heures! Moi qui ai toujours eu un bordel organisé, je ne retrouve plus rien si ce n’est pas moi qui range… De plus, comme elle met simplement les choses dans les armoires sans se soucier de ce que c’est, je me retrouve avec des armoires surchargé d’un côté, vide de l’autre et plus du tout organisé. Je suis contrainte de ranger mes armoires toutes les deux-trois semaines si je veux m’y retrouver! Alors que c’est quelque chose que je faisais auparavant deux fois par an… J’ai installé des petites étiquettes avec des dessins et des mots en chinois, ça l’a fait sourire, elle a essayé de s’y tenir une semaine et puis c’était reparti le bordel. Je vais tenter des photos, mais je suis quasiment persuadé que je vais me retrouver avec le même souci dans une semaine 😉

Un autre inconvénient, c’est que parfois, lorsque je suis en pleine période chargée, avec le retour de Little Miss Sunshine de l’école par exemple, la proposition d’activités pour Little Miss Sunshine, et que c’est l’horaire où Little Smiling Buddha commence à être grincheux car la fatigue s’installe, elle se met à me parler sans arrêt, de tout de rien ou de choses sérieuses parfois – je vous le disais plus haut, elle adore parler. Et je n’arrive pas à me concentrer sur plusieurs choses, surtout quand on me parle en Chinois et j’ai alors du mal à profiter pleinement de mon moment avec Little Miss Sunshine, alors même qu’ Ayi me parle et que Little Smiling Buddha pleurniche sur mon dos… C’est pareil quand je prépare les valises pour des vacances, elle ne peut s’empêcher de me parler sans arrêt, de me demander à chaque chose que je prends en main ce que c’est et je n’arrive plus à me concentrer sur ce que je fais 😉 Bref…

Finalement, rien n’est jamais parfait. Alors c’est avec les yeux de l’indulgence et avec en tête tout le travail qu’elle abat et le temps qu’elle me permet de passer avec mes enfants que je la regarde. J’apprécie grandement son aide. Et je l’apprécie encore plus après qu’elle ait passé dix jours dans sa famille loin de nous récemment…

C’est une expérience hors du commun que je suis absolument ravie de vivre! 

[Expatriation] [Education bienveillante] Etre baigné dans un milieu multilingue

Une des grandes conséquences de notre expatriation pour Little Miss Sunhsine est qu’elle a été plongée dans un milieu multilingue. Du jour au lendemain, elle est passée d’une langue, le Français, avec parfois un peu d’Alsacien – notamment lors de notre long séjour en Alsace et de la venue de ses grands parents – à un milieu trilingue: Chinois, Anglais et Français.

Depuis mi-octobre, Little Miss Sunshine a fait sa première rentrée dans une école internationale. Elle suit un cursus bilingue et passe donc la moitié de sa semaine en Français et l’autre moitié en Chinois. Elle est également inscrite à la danse tous les lundis où son professeur ne parle qu’Anglais et elle est amenée à rencontrer du personnel et des enfants qui ne parlent qu’Anglais à l’école. Nous passons nous-même nos journées à nous exprimer en Anglais et un peu en Chinois avec les personnes que nous croisons.

Les professeurs de Little Miss Sunshine ne cessent de me parler de ses progrès et de ses efforts pour parler Chinois. Pourtant, quand je lui demande si elle a appris des mots en Chinois, elle me répond invariablement: « Mais Maman, je suis Française moi! » Même réponse à son père quand il essaie de travailler son Chinois avec elle. Impossible de lui faire dire le moindre mot en Chinois devant nous. Ce qui n’est en soit absolument pas anormal, mais quelque peu frustrant pour les parents! Par contre, en l’observant je suis tout à fait rassurée sur sa compréhension de cette nouvelle langue. Elle est beaucoup plus à l’aise avec les gens qui viennent vers elle en lui parlant Chinois, moins sur la défensive, moins agressive, et je l’ai récemment surprise à répondre à une question d’un chauffeur de taxi. De temps à autre, pour mon seul plaisir, je l’observe de loin quand je vais la chercher à l’école, entrain de communiquer avec sa maîtresse chinoise…

Avec l’Anglais, ce n’est pas la même chose. Elle dit assez spontanément des mots en anglais devant nous. Peut être parce que nous lui racontons de temps à autre des histoires dans cette langue ou parce qu’elle sait que nous comprenons cette langue parce que nous la parlons quotidiennement à l’extérieur. Et là, je peux facilement observer ses progrès.

Je pense qu’en tant que parent, nous projetons inconsciemment ou pas, d’énormes attentes sur nos enfants en ce qui concerne les langues dans le cadre d’une expatriation. Nous savons la richesse que cela peut être. L’enfant n’y voit qu’une utilité pour la communication avec ses camarades, ou pas. Nous savons aussi la complexité de l’apprentissage d’une nouvelle langue comme le Chinois à l’âge adulte. Alors qu’avant huit ans, un enfant a la capacité d’apprendre une langue naturellement, sans effort et n’est absolument pas limité dans le nombre de langues qu’il peut apprendre en parallèle. Mais malgré toutes nos attentes, il faut rester à l’écoute de notre enfant. L’apprentissage d’une nouvelle langue, c’est aussi l’apprentissage d’une nouvelle culture. Après le départ de son pays d’origine, l’enfant peut vivre l’apprentissage d’une nouvelle culture comme une réelle trahison à l’égard de sa culture maternelle.

Alors je reste à l’affut. Le Français est et restera toujours la seule et unique langue dans laquelle nous nous exprimerons à la maison, comme cela l’a été jusqu’à présent. Bien sûr, je rêve de voir Little Miss Sunshine se débrouiller facilement et naturellement en Chinois. Je ne vois que la facilité que ça lui apportera à apprendre d’autres langues, l’importance qu’une telle langue pourra avoir plus tard sur son CV, la richesse et l’ouverture d’esprit qu’une telle expérience pourra lui apporter. Mais peut être que ça n’arrivera pas. Peut être qu’elle décidera qu’il est plus facile pour elle de continuer à parler Français avec ses camarades qui parlent tous Français dans sa classe, peut être qu’elle ne verra aucune utilité à l’apprentissage du Chinois. Mais ça,… seul le temps nous le dira!  

[Livre jeunesse] The very hungry caterpillar

Voilà le premier livre que nous avons offert à Little Miss Sunshine depuis que nous sommes arrivés à Shanghai. Papa Lou avait déja repéré que dans le Carrefour qui se situe dans un des quartiers prisés des expatriés, on trouve tout un rayon de littérature jeunesse en anglais. C’est donc là que nous avons trouvé ce petit livre très sympatique.

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Le livre était accompagné d’une peluche, ce qui a tout de suite plu à Little Miss Sunshine. L’histoire est vraiment très chouette. Elle raconte la naissance d’une chenille et sa transformation en papillon. Little Miss Sunshine qui avait adoré visiter le Jardin des Papillons se souvenait tout à fait des étapes de la vie d’un papillon.

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Je me suis bien rendue compte que Little Miss Sunshine a besoin de l’anglais pour communiquer ici. La plupart des gens qui tente un brin de communication, avec elle ou avec nous, le font en anglais. Il va donc bien falloir qu’elle l’apprenne un peu, avant d’aller à l’école. Ce livre m’a paru tout à fait adapté. Il y a pas mal de vocabulaire simple. On y trouve les chiffres, les jours de la semaine, le vocabulaire de l’alimentation,… Le tout présenté avec de jolis dessins colorés.

Nous avons commencé par lire le livre une première fois, phrase par phrase en lui traduisant petit à petit. Depuis, nous l’avons relu plusieurs fois en anglais uniquement. Little Miss Sunshine l’aime beaucoup. Elle me réclame souvent sa lecture. Elle commence a bien intégré certain mot en anglais à force de les entendre répéter. Pendant ma lecture, je force sur certain mot et je lui montre le dessin qui correspond, ce qui facilite sa compréhension.

Et elle nous a surpris il y a quelques jours, à peine une semaine après notre arrivée, à donner notre nouvelle adresse en chinois au taxi dans lequel nous venions de monter. Elle va finir par devenir polyglotte, Little Miss Sunshine!