[Recette] Riz sauté à la chinoise

Voici une recette que nous préparons au moins une fois par semaine, le plus souvent le midi, quand nous avons des restes de légumes, ou plein de légumes au jardin et que ça doit aller vite. C’est un plat délicieux et qui peut-être décliné à l’infini. 

Je vais vous donner la recette de base et quelques astuces pour la décliner à l’infini. 

Cette recette, c’est avant tout celle d’Ayi, c’est elle qui me la transmise à Shanghai. Je l’ai adapté à nos habitudes de consommation. 

C’est une recette qui permet en Chine de récupérer le riz que l’on n’a pas mangé la veille. En effet, c’est meilleur avec un riz déja cuit et recuit voire même légèrement sec. 

Ingrédients:

  • Du poivre du Sichuan 
  • 2/3 cm de gingembre 
  • 3 gousses d’ail (ou plus)
  • 3 càs d’huile d’olive 
  • un bol de riz déja cuit par personne 
  • 1 oeuf par personne 
  • 1 càs de sauce soja
  • 1 càc de sucre
  • 1 càc de pâte de haricots noirs fermentés (doubanjiang) par assiette
  • 1 càc de pâte de piment (facultatif) par assiette
  • 1 càc de vinaigre de riz par assiette

Voilà les ingrédients plus ou moins indispensables

Ensuite, vous pouvez y mettre tout ce que vous voulez: de la viande déja cuite, de la viande crue, du jambon, du saucisson, du lard, des légumes de toutes sortes coupé en petits morceaux, des légumes feuilles entiers ou légèrement coupés, du tofu, … En version végétarien ou carnivore, c’est toujours excellent! 

La préparation est simple et va seulement changer un peu si vous voulez y mettre de la viande crue. 

Dans ce cas, il faudra dans un premier temps, couper la viande en fines lamelles. La mettre à mariner quelques minutes dans une cuillère à soupe de sauce soja, une càc de fécule de maïs et un peu de poivre. Ensuite, on fait revenir la viande à feu très vif, dans une càs d’huile d’olive jusqu’à ce qu’elle soit cuite. Puis on réserve. 

Dans le wok, mettre l’huile d’olive, et faire chauffer à feu très vif. Dès que l’huile est chaude, mettre le poivre du Sichuan, le gingembre émincé en fines lamelles, les gousses d’ail juste coupées en deux et faire sauter. Quand on commence à sentir le poivre du Sichuan, ajouter la viande, la charcuterie ou le tofu (si c’est votre choix) et faire sauter quelques fois. Puis mettre les légumes coupés en petits morceaux. Ajouter une cuillère à soupe de sauce soja, une càc de sucre et continuer à faire sauter. Quand tout commence à colorer, réserver dans une assiette. 

C’est un plat qui se cuisine à l’assiette. A ce stade, vous allez donc séparer votre préparation en fonction du nombre de personne que vous voulez servir. Vous remettez une càs d’huile d’olive dans votre wok, vous remettez la dose de votre préparation pour une personne et vous ajoutez un bol de riz. Vous faites sauter, toujours à feu très vif. Vous ajoutez une càc de pâte de haricots noirs fermentés et une càc de pâte de piment si vous le désirez et vous continuer à faire sauter votre plat. 

Ensuite vous faites un creux au milieu de votre riz et vous y casser un œuf. Il va falloir faire sauter plusieurs fois rapidement le wok pour bien mélanger l’œuf. On peut aussi mélanger avec une cuillère en bois si c’est trop difficile. Si vous choisissez de mettre des légumes feuilles, c’est le moment de les ajouter. Et on va laisser bien griller le riz au fond de la casserole. C’est l’étape la plus longue.

Pour terminer, on sert et on met un peu de ciboulette ou de vert d’oignon et un peu de poivre du Sichuan en poudre sur le dessus de l’assiette.

Vous pouvez y mettre tous les légumes que vous souhaitez: poivrons, aubergine, oignon, carotte, fenouil, céleri branche, courgette, champignons, blette, navet, potiron, poireau, …

C’est le plat idéal pour ajouter des légumes feuilles en fin de cuisson: épinards, feuilles d’amarante, arroche, feuilles de moutarde, endive, feuilles tendres de noisetier, salade verte, feuilles tendres de petits pois,…

C’est aussi le plat idéal pour manger des feuilles de chou que vous ne mangeriez pas dans un autre plat (on mange souvent des grandes feuilles de choux de Bruxelles comme ça ou les feuilles des choux qui ont oublié de faire une boule…). Il suffit de les couper en fines lamelles et de les ajouter aux autres légumes, car elles nécessitent un peu plus de cuisson.

On peut également y mettre des légumes lacto-fermentés: c’est le moment d’utiliser le reste de choucroute ou les navets lacto-fermentés préparés quelques semaines plus tôt. On peut y mettre du kimchi. On peut remplacer le gingembre frais par du gingembre lacto-fermenté. Et on peut mélanger les légumes frais et les légumes lacto-fermenté, c’est excellent! 

On peut ajouter des graines germées avec les légumes feuilles en fin de cuisson, ça donne un petit goût original: alfalfa, radis, fenouil…

Ce plat est vraiment un super moyen de manger une très grosse quantité de légumes très facilement. Et toute la famille en rafole!

N’hésitez pas à me dire si vous testez!

[Education bienveillante] Le lâcher prise

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de quelque chose de pas évident à mettre en place mais qui, à mon sens, fait toute la différence dans l’éducation que nous donnons à nos enfants et qui nous aide vraiment au jour le jour: le lâcher prise.

C’est pour moi, un des points essentiels de l’éducation bienveillante. En effet, la grande majorité d’entre nous a reçu une éducation « classique », et si l’on combine cela au poids du regard de la société, nous nous retrouvons à avoir de nombreux automatismes pas toujours bienveillants envers nos enfants et notre entourage dont nous ne savons souvent pas exactement d’où ils sortent, mais qui sont bels et bien présent au quotidien.

Le lâcher prise permet de prendre du recul et de remettre les choses à plat. Ce n’est pas simple à mettre en place, et je l’ai encore vécu il y a quelques semaines, mais cela peut être vraiment salvateur pour l’équilibre familial. Un des points essentiels du lâcher prise à mon sens est la remise en question. Quand on arrive à se remettre en question, c’est qu’on a déja fait un beau chemin vers le lâcher prise.

Je vous en parlais il y a quelques semaines sur la page Facebook du blog, mais entre l’accouchement imminent et les soucis de sommeil de Little Miss Sunshine, j’étais totalement dépassée par le retour de son angoisse de séparation. Je pensais avoir fait le tour de mes ressources en éducation bienveillante, avoir épuisée toutes mes idées, avoir fait tout ce que je pouvais faire pour elle: lui offrir du temps, de l’attention, des jeux, du réconfort, de l’écoute, mais rien n’y a fait. Little Miss Sunshine passait, et passe toujours ses soirées avec nous, pas possible de discuter directement avec Papa Lou car elle était toujours dans nos pattes, je ne savais plus quoi faire. J’ai lancé un appel sur la page Facebook du blog et sur Instagram et vous avez été plusieurs à me répondre. J’avais besoin de réconfort, de me sentir soutenue, de trouver peut-être d’autres idées, d’autres astuces. Et vous avez répondu présentes. Et pour ça, je vous remercie du fond du coeur! C’est vous toutes qui m’avez aidé à prendre du recul…

Le soir même, avec Papa Lou, nous avons réussi à parler, à remettre des choses au clair. Entre ce que vous avez pu me conseiller et les remarques de Papa Lou, j’ai réussi assez rapidement à me remettre en question. Mon attitude y était certainement pour beaucoup dans l’angoisse de séparation de Little Miss Sunshine. Je ne m’en étais pas rendu compte. Un week-end au calme, dans la douceur de notre foyer, tous les trois, m’a rendu mon objectivité. 

Le dimanche soir, Little Miss Sunshine se couchait dans son petit lit d’appoint à une heure raisonnable. Le lundi matin, elle partait enthousiaste à l’école. Mon changement d’attitude, mon lâcher prise y était pour beaucoup, j’en suis sûre. A force de se focaliser sur ce que l’on estime être un problème, on fini par l’amplifier au lieu de le régler.

Une fois qu’on a réussi à lâcher prise, à se remettre en question, je pense qu’il est important de trouver à qui appartient réellement le problème: est-ce un problème pour moi ou est-ce réellement un problème pour l’enfant? En fonction de la réponse, on pourra modifier son point de vue ou sa vision des choses, aborder la chose sous un autre angle et réussir à régler le problème presque naturellement. C’est ce qui s’est passé dans mon cas, il y a quelques semaines.

Les problèmes de coucher que nous avons eu avec Little Miss Sunshine au courant du mois de janvier en sont également un exemple. Depuis que nous avons lâcher prise, que nous avons vu que ce n’est finalement que le poids de la société et de notre éducation qui nous empêche d’être serein en dormant ensemble tous les trois, les couchers sont beaucoup plus facile. Tout le monde dort bien et est rassuré. Little Miss Sunshine est d’autant moins anxieuse. Et depuis la naissance de Petit Poisson, notre chambre s’est vraiment transformée en suite familiale. Ils prendront chacun leur envol vers leur chambre quand ils seront prêts… Dans la plupart des pays d’Asie, les parents dorment avec les enfants jusqu’au moins quatre ou cinq ans. La question récurrente qu’on se pose en France: Est-ce qu’il fait ses nuits? N’existe pas ici. Ils ont une autre manière de voir les choses! L’expatriation, les voyages, ont également ça de bon qu’ils nous aident à lâcher prise sur certains points.

Dernier exemple, les petits soucis d’alimentation que nous rencontrons avec Little Miss Sunshine depuis près de trois mois. Ils sont certainement liés à l’arrivée de Petit Poisson également. Little Miss Sunshine a toujours mangé de tout et surtout goûté à tout. Je lui ai toujours fait confiance sur son alimentation et tout c’est toujours très bien passé. Mais depuis quelques mois, elle refuse systématiquement de goûter ce qu’on lui propose – je pense que c’est également lié au changement d’alimentation français/chinois suite à son entrée à l’école -, elle refuse la plupart du temps de manger des légumes et ne mange que du riz et de la sauce soja ou des pâtes si on n’insiste pas un peu. Après une période où je ne me suis pas trop inquiétée, j’ai fini par m’en faire un peu plus en voyant qu’elle ne mangeait vraiment plus de légumes, ni à l’école, ni à la maison. Mais ce n’est pas en insistant et en la braquant que j’allais la convaincre. J’ai finalement lâcher prise. Elle ne va pas se laisser mourir de faim et même si elle ne mange pas ou peu de légumes, elle adore toujours les fruits. Alors on s’adapte. Elle aime les soupes. Donc une ou deux fois par semaine, quand je sais qu’elle ne mangera pas ce qu’on va manger nous, je lui prépare une soupe aux légumes. Et le week-end quand c’est Papa Lou qui cuisine, elle mange toujours bien. Voilà donc près de trois mois que ça dure et on commence enfin à voir des améliorations. Ne pas la forcer, la laisser maître de ses envies (tout en veillant tout de même un minimum à son équilibre alimentaire) a porté ses fruits. Elle ne goûte plus systématiquement ce qu’on lui propose comme auparavant, mais elle goûte de nouveau plus volontiers les nouveaux aliments. Elle ne mange toujours que peu de légumes, mais ça aussi, ça reviendra, j’en suis convaincu.

Et vous, pratiquez-vous le lâcher prise? 

[Education bienveillante] Alimentation des tout-petits

Grâce à l’allaitement, je ne me suis jamais vraiment demandée quelles quantités de lait pouvait bien boire Little Miss Sunshine, et je pense que cela m’a vraiment conditionné dans ma manière d’appréhender l’alimentation de Little Miss Sunshine de manière très détendue.

Je l’ai toujours laissé décidé de ce qu’elle voulait manger, que ce soit en quantité – dès sa naissance avec l’allaitement à la demande – ou en sortes d’aliments – à partir de la diversification.

Bien sûr, j’essaie de limiter le sucre (chocolat, bonbons, gâteaux …) mais pour le reste c’est à volonté et quand elle le désire. J’ai trouvé une astuce qui fonctionne très bien avec Little Miss Sunshine en ce qui concerne le chocolat et les bonbons, dès qu’elle a commencé à en manger, je lui ai expliqué qu’on ne pouvait en manger qu’un par jour. Quand elle me réclame un chocolat par exemple, je lui demande combien de chocolat on peut manger par jour et spontanément elle me répond: « un par jour ». Suivant le moment de la journée, elle change elle-même d’avis suite à sa réponse et me dit par exemple: on prend un chocolat au goûter, OK?

Si elle me réclame à manger, un fruit, un gâteau ou un légume, je ne ne lui refuse jamais. Je pense que si elle le demande, elle en ressent le besoin et ça ne l’a jamais empêché de vider son assiette.

A table, j’essaie de lui servir des quantités raisonnables dans son assiette. Je la laisse se resservir si elle en ressent le besoin. Nous avons instauré une petite phrase clef, quand je trouve qu’elle mange peut être un peu trop: « Est-ce que tu as assez mangé? Qu’est-ce qu’il te dit ton petit ventre? » Et ca marche très bien. Elle s’écoute bien.

Little Miss Sunshine n’a jamais été difficile jusqu’à aujourd’hui. Elle mange de tout et régulièrement. Il y aura bien évidement des jours où elle va préféré les féculents, d’autres où elle mangera plus de sucré et puis finalement le troisième elle me fera une cure de fruits et légumes, alors je lui fais confiance. Depuis ces deux ans, au moment de préparer le repas, elle m’annonce souvent qu’elle n’a pas l’intention de manger quelque chose: « Maman, je veux pas les champignons! » Alors que le champignon reste son légume préféré. Mais ce jour-là impossible de lui en mettre dans l’assiette et je ne parle même pas de lui faire goûter. Alors je propose, et puis je laisse tomber. Elle a besoin de savoir qu’elle a le droit de faire des choix…

Depuis toute petite, elle participe à l’élaboration de quasiment tous les repas. Elle prend les aliments en main, les mets dans les différents plats, m’aident à jeter les épluchures à la poubelle, part me chercher une bouteille dans le frigo, m’aide à mélanger les ingrédients… Elle est très curieuse des ingrédients qui composent son repas. Sa participation permet également de lui offrir le choix de ce que nous préparons à manger chaque jour. Elle m’aide même à élaborer ma liste de courses en fonction de ses envies.

Les jours où pour une raison quelconque elle ne touche même pas à son assiette, c’est extrêmement rare, mais ça arrive, je lui propose de goûter plusieurs fois, j’essaie de changer de tactique (« Tu veux manger dans l’assiette de Maman? », « Tu veux manger avec une cuillère/fourchette/les mains? ») et puis si rien n’y fait je laisse tomber. Je ne lui propose jamais de changer de plat. Par principe. Si elle ne veut pas manger, je respecte son choix. Au sortir du repas, je lui propose un laitage comme à mon habitude, ce qu’elle s’empresse d’accepter. Au réveil de la sieste, je reste à son écoute au cas où elle ressentirait le besoin de manger quelque chose avant l’heure du goûter. Je lui propose alors un fruit ou une compote en règle générale.

Je ne me suis jamais inquiétée de la quantité de nourriture que Little Miss Sunshine avale. Il y a des jours où elle mange plus, d’autres moins, des périodes un peu plus difficile que d’autres, mais je ne veux surtout pas que le moment du repas devienne un moment de tension, alors je l’écoute et je respecte ses choix, tout en restant intransigeante sur mes propres choix (ne pas proposer un repas alternatif).

Et chez vous, ça se passe comment à l’heure du repas?