[Expatriation] La lenteur des formalités à remplir

En janvier dernier, quand Papa Lou est rentré d’un déplacement à Shanghai, il nous a annoncé que ce que nous attendions depuis des années allait enfin se concrétiser. L’opportunité d’expatriation que nous attendions depuis des années allait devenir réalité. Il en était quasiment sûr, nous allions quitter la France sous peu pour Shanghai.

Dès notre retour d’Alsace – car oui, souvenez-vous nous sommes restés un temps en Alsace dans la famille toutes les deux -, je me suis attelée au tri, au désencombrement, au listage de nos biens, au listage de ce que nous voulions emmener, au listage de ce qui allait rester en France, au listage de ce que nous devions donner ou jeter.

Administrativement parlant, rien n’a vraiment avancé jusqu’à fin avril. Nous savions que le contrat de Papa Lou et la date de son départ pouvait tomber du jour au lendemain, que nous n’aurions certainement que quelques jours pour préparer son départ. Nous avons donc pris la décision, ensemble, de prendre le temps de préparer correctement le départ et l’arrivée en Chine de Little Miss Sunshine. Nous avons convenu que quelle que serait l’avancée des formalités pour notre arrivée à Shanghai à Little Miss Sunshine et moi, nous ne rejoindrions Papa Lou que lorsqu’il aurait trouvé un logement et aménagé un minimum notre nouveau nid.

La date est tombée le 11 mai. Papa Lou nous quittait dès le 31. Nous n’avions encore réglé aucune question administrative, que ce soit pour ses papiers à lui, pour les nôtre ou pour le déménagement. Tout à dû se faire très vite. L’entreprise de Papa Lou s’est occupé de tout le concernant. Tous ses papiers sont arrivés dans les temps.

Malheureusement, suite à une réforme dans l’accord entre la France et la Chine en ce qui concerne les visas quelques mois avant notre départ, Little Miss Sunshine et moi ne pouvions pas rentré en Chine avant que Papa Lou ait fait toutes les démarches suite à son arrivée sur le territoire chinois.

Il a fait au plus vite. Mais la machine administrative chinoise a besoin de temps. Il a programmé sa visite médicale dès le lendemain de son arrivée dans sa nouvelle entreprise. On lui a promis un permis de travail en quelque cinq jours, qui se sont finalement transformé en dix. Il a trouvé un logement en moins de quinze jours. Il a fait les démarches pour obtenir son permis de séjour et a dû patienter un mois pour l’obtenir. Il a dû faire remettre à jour son permis de travail avec notre nouvelle adresse. Et il a enfin pu nous envoyer tous les papiers nécessaires à notre demande de visas en France, sept semaines après son départ.

Un temps qui nous a paru interminable à Little Miss Sunshine et moi. Il y a eu quelques moments d’incompréhension. J’en ai presque voulu à l’entreprise de Papa Lou de ne pas s’être débrouillé différemment pour qu’il puisse venir avec sa famille. Mais avec un peu de recul, on ne s’oppose pas à la machine administrative. Il faut prendre son mal en patience. Et surtout nous ne sommes finalement que des étrangers qui veulent entrer dans un pays. Ca se serait certainement passé de manière similaire si nous avions été étrangers et que nous avions voulu entrer en France. Je me suis finalement convaincu que nous devions vivre tout un processus avant de pouvoir rejoindre Papa Lou. Et à partir de ce moment-là, je l’ai beaucoup mieux vécu.

Dès le lendemain de la réception de tous les papiers chinois de Papa Lou, nous nous sommes déplacés en personne au consulat de Chine de Strasbourg pour déposer notre demande. La dame a l’accueil était gentille et compréhensive. En effet, plusieurs points sont restés dans le flou du fait de notre situation d’expats – ils n’ont pas l’air d’en voir souvent! Devions-nous avoir nos billets d’avion avant ou après l’obtention des visas, devions-nous effectuer une visite médicale préalable à notre départ? Autant de questions qui seront résolus au courant de la semaine. Si tout se passe bien, nos visas seront prêts vendredi. Mais quoi qu’il arrive, la gentille dame de l’accueil nous a promis que nous pouvions quitter la France au plus tard le 10 août. Papa Lou a pris nos billets d’avion et nous quitterons effectivement la France pour Shanghai mi-août.

Nous allons enfin nous retrouvé. Après dix semaines de séparation. Mais avec notre arrivée, les démarches administratives sont loin d’être terminés! 

 

Moi, les administrations et la SNCF

Envie de râler un peu, de me défouler. Ca fait un moment que je pensais à émettre mon avis sur les administrations, les fonctionnaires et assimilés. Bon – me direz-vous – qui c’est qui veut devenir prof? Eh oui, je sais c’est moi… Faudra que je ronge mon frein!

L’autre jour, j’étais à la poste. Cas typique des administrations: attente minimum 30 minutes dans les bons jours, et plus si affinités… Je trouve ça honteux. Y’a trente personnes qui font la queue dans le bureau de poste et deux bureaux ouverts sur six. Terrible! En heure de pointe, ils ne peuvent pas ouvrir tous les bureaux? Surtout que – comme dans toutes les administrations – faut pas être pressé, on a tout notre temps! Et tout le monde trouve ça normal. Connaissant par expérience les gens qui attendent à la caisse dans les supermarchés, c’est honteux! Dès qu’il y a trois personnes qui attendent à la caisse, c’est déja la fin du monde: les gens râlent, bougonnent, balancent tout sur le tapis, n’adressent même pas la parole à la caissière ou alors pour lui reprocher l’attente… J’adore… Bon, je ne mets pas tout le monde dans le même sac, y’a toujours des gens sympas qui font un sourire et essaient d’entamer une conversation… Mais bon…

Autre adminsitration où il faut prendre une journée de congé pour réussir à retirer un pauvre papier. Cette fois, c’est à Strasbourg que ça c’est passé. A la Caisse d’Allocation Familiale pour chercher le papier des APL. Trois heures d’attente pour retirer un pauvre papier. Et ils étaient franchement pas pressés dans les bureaux, pas stressés pour un sou par les 500 personnes qui grommelaient dans la « salle d’attente ». Et s’ils se bougeaient un peu l’arrière train ? Ils se feraient une luxation du cerveau??? Même expérience à la préfecture de Colmar pour le retrait de mon permis: deux matinées. C’est pratique de devoir prendre des congés pour chercher des papiers comme sa carte d’identité, son permis ou son passeport!

Le 11 novembre – seul jour où j’ai eu un peu de temps  pour moi – je suis allée à la gare pour réserver mes billets pour mon retour en Alsace à Noël. Je demande donc à changer ma carte 12-25 qui était expirée depuis quelques temps: aucun problème. Je demande un billet pour le 23 décembre: « Ah non, c’est pas possible. Je suis désolé, on ne fait que les départs du jour. C’est un jour férié! ». Je ne critique absolument pas cette personne qui m’a servit et qui obéissait aux ordres, – je suppose – mais à la direction de la SNCF. Les agents de la SNCF étaient derrière leur bureau de vente, il n’y avait pas un chat dans toute la gare, le service était effectivement ouvert, mais on ne peut pas réserver un billet! Vous trouvez ça normal? De toute façon, ces gens travaillent ou plutôt attendent le client désespérement alors pourquoi les empêcher de vendre un pauvre billet? Résultat, je suis rentrer chez moi sans billet et j’ai commandé mon billet sur internet. Et après, on dit que les commerces de proximité meurent à cause des gens qui ne se déplacent plus! Encore faut-il qu’il y ait un accueil correct!

Pour continuer avec la SNCF: mon voyage du 2 juillet 2006 entre Nantes et l’Alsace. Je suis partie de Nantes à midi, arrivée sans encombre à Paris à l’heure. Je traverse Paris pour rejoindre la Gare de l’Est et monte dans mon train vers Mulhouse. Retard au départ : 30 minutes, soit disant à cause de la construction de la ligne de TGV Est. Je veux bien. Deux heures après le départ ,arrêt en pleine cambrousse sous un soleil de plomb ( 35° dans le train). Attente d’une heure, après quoi on nous annonce qu’on est coincé pour une durée indéterminée car un train devant nous est en panne et qu’il n’y a qu’une seule voie sur ce tronçon (Paris – Mulhouse je le rapelle – y’a quand même du monde qui passe). Attente d’une heure dans un train sans électricité et sans climatisation – oui parce que notre train aussi était plus où moins en panne. La température monte dans le train, une ambiance de survie s’organise: les enfants pleurent, beaucoup dorment trempés par la sueur, et plus rien à boire dans tout le train! On nous promet de l’eau gratuite à la prochaine gare pour les plus faibles, et pour tous ensuite. Mais rien on attend toujours, une heure de plus. Quand enfin on nous annoce qu’aucune locomotive ne peut venir dépanner le train devant nous,  donc c’est nous qui allons le pousser. Ouh… déja! Quelle décision! Ca ne fait que trois heures qu’on attend pour rien! A l’heure qu’il était, je devais en fait être presque arrivé à Mulhouse, j’essaie de joindre ma mère, mais bien sûr pas de réseau, on est au milieu de nulle part! Finalement, on repart à 10 km à l’heure – on aurait pu marcher à côté du train, on aurait eu moins chaud! Une heure plus tard, et à peu près 30 km plus loin, on arrive à la gare où on nous fait poiroter encore plus d’une demi-heure pour nous servir de l’eau, mais en fait il n’y en a pas assez, seules quelques personnes âgées et quelques jeunes enfants en reçoivent. Cette fois, je devrai être à Mulhouse depuis un bon bout de temps. Et on est encore à 2h de Paris donc 3h de Mulhouse. C’est reparti pour le voyage… enfin. Mais arrivé à Mulhouse, le contrôleur annonce que le train n’ira pas plus loin. Tous ceux qui devait aller à Bâle (Suisse) sont donc coincés à Mulhouse jusqu’au lendemain au moins! Il est plus de minuit lorsqu’on arrive, il aurait du être 20h… J’ai cru que je n’allais jamais arriver! Et vous savez ce qu’on m’a remboursé? 15 euros sur un billet de 80 euros!!! Alors je dis « Chapeau la SNCF! »

Je passerai sur mes expérience de retour à Nantes le 2 janvier 2006, alors que le train était trop bondé pour pouvoir repartir et pas de wagons à ajouter au train: deux heures de retard à l’arrivée à Paris, TGV pour Nantes loupé, et en plus grève de la RATP à Paris! Ou l’expérience de mi-juin où à cause d’un suicide sur la voie on a été bloqué 2 heures!

Bref, j’adore les administrations, les fonctionnaires et surtout la SNCF! Si cette année, j’ai un problème pour mon retour en Alsace le 23 décembre, je pète un câble!!!