[Carnet d’expat] Yu Garden au Nouvel An

L’an dernier, occupée que j’étais entre ma grossesse et la préparation de notre voyage au Japon, j’en ai oublié d’aller visiter Yu Garden au temps du Nouvel An. Cette année, c’est chose faite! Alors que Little Miss Sunshine avait décidé de faire l’école buissonnière, pendant la sieste de Little Smiling Buddha – que nous avons laissé aux mains d’Ayi -, nous avons rassemblé nos affaires et nous sommes allés nous promener dans la vieille ville. Dès le départ, Little Miss Sunshine a voulu être portée. Heureusement, j’avais emmené le Boba. La rue que nous avons empruntée est une jolie rue traditionnelle chinoise. Les maisons aux armatures en bois rouges bordent la rue très animée. Voitures, taxis, bus, vélos, triporteurs, scooters électriques, piétons se côtoient dans un joyeux brouhaha. Des lampions rouges accrochés ça et là, nous rappellent que la Fête approche. Les marchands de décorations rouges et dorés sont nombreux le long de la route. Les odeurs de nourriture se mélangent ce qui ne les rend pas toujours particulièrement alléchantes. Des Chinois, en famille, passent nombreux à côté de nous. Notre duo d’occidentales étonne, interpelle, comme d’habitude. Les Chinois se retournent sur la magnifique petite fille aux cheveux blonds et à la peau blanche qu’est Little Miss Sunshine. Au détour d’un croisement, nous tombons sur un marchand de barbe à papa. Je n’en avais encore jamais vu à Shanghai. Agile, il façonne de jolies barbes à papa colorées en forme de fleurs. Avant même qu’elle ne le réclame, je savais que j’allais lui en offrir une. Little Miss Sunshine a pu choisir les couleurs de sa barbe à papa. Comprendre un peu de Chinois nous facilite maintenant beaucoup la vie! Côte à côte, concentrées sur notre barbe à papa, nous avons continué notre promenade dans les jolies rues typiques autour de Yu Garden. Little Miss Sunshine, la bouche et les doigts maculés de sucre bleu, continue de faire son petit effet. J’ai parfois l’impression d’être son garde du corps, juste là pour chasser les photographes un peu trop insistant. Il faut dire qu’elle est belle, radieuse même avec sa barbe à papa.

En entrant dans l’enceinte du temple de la ville, on est tout de suite plongé dans l’ambiance du Nouvel An. Des décorations en plastique, souvent gonflables, sont accrochés un peu partout. Pour l’entrée dans l’année du Singe, on s’en doute, c’est l’animal favori des Chinois! Mais on trouve également son grand ami le cochon, ainsi que des pêches, le fruit de l’année. La foule se fait plus pressante, plus étouffante quand on approche des scènes géantes représentant les moments clefs de l’histoire et des légendes chinoises. En approchant de la maison de thé sur l’eau, qui se trouve au centre de Yu Garden, la foule gronde. On entend à peine la musique, pourtant assourdissante dans les ruelles alentours. Je prend Little Miss Sunshine dans les bras, remercie le ciel d’avoir laissé Little Smiling Buddha à la maison avec Ayi, dit à Little Miss Sunshine de hurler si quelque chose ne va pas et nous nous laissons porter par le flot humain… Jamais je n’ai ressenti un tel flot humain ailleurs qu’en Chine. La foule est vraiment angoissante ici. On se pousse, on se bouscule, on veut passer devant, l’individualisme atteint son paroxysme. Vieillards, jeunes enfants, bébés, femmes enceintes, tout le monde est poussé, tiré ou bousculé de la même manière. Nous réussissons malgré tout à nous faufiler jusqu’au bord du pont pour observer les différentes scènes et faire très rapidement quelques photos. Et pourtant, malgré le bruit et la foule, nous sommes heureuses de passer ses moments ensemble toutes les deux et nous en profitons au maximum. Little Miss Sunshine me murmure régulièrement des mots doux à l’oreille. Le contraste avec le vacarme ambiant est saisissant. Je suis heureuse!

Encore un dernier tour sur les grandes places de Yu Garden pour regarder les singes et nous avons pris le chemin du retour. Little Miss Sunshine était fatiguée. Et puis d’un coup, elle a réclamé de courir, de faire la course. Et c’est finalement main dans la main, en courant et en riant, que nous avons très rapidement trouvé un taxi pour nous ramener à la maison…

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