[Education bienveillante] La mémoire des tout-petits

Depuis que Little Miss Sunshine a assez de vocabulaire pour communiquer avec nous, je ne cesse d’être impressionné par sa mémoire. J’étais persuadé, parce que c’est ce qu’on entend le plus souvent, qu’un enfant ne pouvait pas retenir ou se souvenir de quelque chose, sauf bien sûr à lui répéter sans cesse. Et pourtant, Little Miss Sunshine a remis toutes ces affirmations en cause.

La première fois que je m’en suis vraiment rendu compte, c’est suite à notre roadtrip au Japon. Little Miss Sunshine avait de 14 mois et demi à 15 mois et une semaine. Beaucoup de personnes m’ont dit « Pourquoi vous gâcher le voyage en l’emmenant avec vous? De toute façon, elle ne se souviendra de rien! ». Je ne commenterai même pas la première partie de la phrase. Pour la seconde, j’étais déja persuadé que même si elle n’avait pas de souvenirs réels de ce voyage, il ferait parti de son expérience de vie. Elle allait déja vivre quelque chose d’exceptionnel avec nous. J’étais sûre qu’elle en garderait des odeurs, des goûts, des bruits et pourquoi pas des images.  A notre retour, nous en avons beaucoup parlé de ce voyage. Nous regardions régulièrement les photos que nous avons prise. Un an et quelques mois plus tard, si elle voit une émission à la télévision qui se situe au Japon, elle me le fait remarquer. Nous avons récemment trié les photos de notre voyage de noces (au Japon également) et Little Miss Sunshine a tout de suite reconnu les paysages. Elle a également gardé des goûts du Japon: le riz  et la sauce soja surtout. Et puis, les onigiri bien sûr.

Dans notre quotidien, aussi elle m’étonne régulièrement. Depuis qu’elle sait dire quelques mots, elle me rappelle systématiquement à chacune de nos sorties qu’il ne faut pas que j’oublie mes clefs, mon porte-feuille et mon téléphone. A force, c’est bien évidement devenu une habitude, une routine, mais au départ, c’était un bel effort de mémoire pour elle. Je ne cesse de lui parler à longueur de journée, il m’arrive donc régulièrement de lui dire « Rappelle-moi qu’il faut que nous achetions du pain avant de rentrer! ». La plupart du temps, je ne lui dit les choses qu’une fois ou deux et elle ne l’oublie pas. Récemment, je lui avais dit cela sur le chemin du retour vers chez nous après une journée à l’extérieur. Little Miss Sunshine s’est endormie dans le Boba. J’ai acheté mon pain pendant qu’elle dormait et je suis rentrée chez nous. Au moment où je l’ai posé sur le lit, elle s’est réveillée. Ses premiers mots ont été « Maman le pain! ». Je la trouve impressionnante parfois 😉

De la même manière, en février lors de notre retour à Paris, alors que nous passions devant la boutique de la retouche où j’avais emmené mon manteau pour réparer la manche au mois de novembre, Little Miss Sunshine m’a dit « Maman! Le Monsieur a réparé le manteau de Maman ». Plusieurs mois était passé et nous n’en avions jamais reparlé…

De manière générale, Little Miss Sunshine me parle souvent de choses passées: du Japon, de ses journées chez sa Nounou, de son séjour en Alsace cet hiver, de ses jeux avec Papa Lou, de notre visite de la Tour Eiffel, de nos visites au zoo,… Le plus souvent, il y a un élément déclencheur – photo, parole, image,… – que je me plais à rechercher, mais parfois c’est sans que je ne vois aucun lien avec le moment présent qu’elle me raconte des choses qui se sont passés des semaines ou des mois auparavant.

Je pensais qu’un petit enfant n’avait pas forcément une mémoire développée, et surtout qu’il ne retenait pas forcément les choses. En fait, à partir du moment où un petit enfant a compris  et intégré ce qu’il vivait, il le retient et le restitue très facilement. Et c’est pareil pour les consignes, à partir du moment où Little Miss Sunshine les comprend, elle ne les transgresse que très rarement. Au pire des cas, je lui pose une question qui lui permet de me redire ce qu’elle sait déja. Si elle se met debout sur une chaise, je lui dit juste: « C’est dangeureux! Comment peut-on se mettre sur une chaise? » et elle me répond systématiquement « Assis ou à genoux » et le fait très spontanément car c’est elle qui l’a dit et non pas moi.

Je suis de plus en plus persuadé qu’une des clefs est de faire participer les petits à tous les aspects de nos vies et de leur faire confiance pour nous épater!

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